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Gestion de la Production F.

REYANG

I. Objectifs du Cours
1. Objectifs Généraux
A la fin de cet enseignement l’étudiant doit :

 Avoir les connaissances solides et une maitrise des principes et les enjeux
stratégiques de la gestion intégrée et son impact sur une bonne
planification ;
 Maitriser les principes qui assurent une bonne planification tant de la
Production ;
 Maitriser les différents problèmes d’ordonnancement de la production :
Flow Shop, Job Shop

2. Objectifs Spécifiques
A la de cet enseignement l’étudiant doit être capable de :

 Caractériser la planification
 Donner les atouts d’une chaine intégrée et son impact sur l’activité de
planification
 Expliquer l’effet de Bullwip
 Réaliser un PIC et un PDP
 Calculer les besoins pour une production
 Solutionner les problèmes d’ordonnancement d’ateliers : Flow shop, Job
shop

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CHAPITRE I : La planification des opérations : une Approche stratégique


I. Généralités sur la Planification

I.1 Caractéristiques

I.2 Dimensions d'une planification

I.3 Techniques de planification

II. Les Prévisions


III. Management logistique : de l’intégration interne à l’intégration externe
III.1 La gestion de la chaine intégrée
III.2 Les Problèmes Typiques de la gestion d’une chaine
d’approvisionnement et de production.
III.5 Résumé de l’intégration de la chaîne d’approvisionnement
IV. L’EFFET BULLWHIP
IV. 1 Les conséquences de l’effet coup de fouet sont :

CHAPITRE II : Planification de la Production

I. Gestion des flux et principes de fonctionnement d’un système MRP

I.1 Production sur stock ou par anticipation totale


I.2 Production à la commande

I.3 Production par anticipation partielle

II. Structure d’un système de gestion de production et Définitions


II.1 Structure d’un système de gestion de production
II.2 Définitions

III. Les niveaux de planification de la production


III.1 Plan industriel et commercial
III.2 Programme directeur de production (PDP)
IV. Planification de la production par la méthode MRP
IV-1. Présentation du concept MPR

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IV- 2. Objectifs du MRP


IV-3. Le calcul des besoins

CHAPITRE III : Modélisation et Optimisation de la Production

I. Système de production et complexité


I.1 Contexte

I.2 Complexité

I.3 Niveaux décisionnels temporels

I.4 Définition des problèmes d’ordonnancement

II. Problèmes d’ordonnancement d’ateliers

II.1 Flow Shop

II.2 Job Shop

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Bibliographie
1. Management des opérations principes et applications
L. Ritzman et L. Krajewski

2. Intégration de la logistique concepts et mise en œuvre


Th Sauvage
1. Gestion de la Production et des Flux
Vincent Giard

2. Management industriel et logistique


G. Baglin, O. Bruel, A.Garreau

3. La logistique : Enjeux Stratégiques


G. Paché

Sites internet :
http://www.decideo.fr/bruley

www.cetice.u-psud.fr/aunege/gestion_flux

www.logistiqueconseil.org

fr.wikipedia.org/wiki/Planification

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CHAPITRE I : La planification des opérations : une Approche stratégique

I. Généralités sur la Planification

La planification consiste à concevoir un futur désiré et les moyens d'y


parvenir. Elle permet en effet la répartition des ressources d’une entreprise en
tenant compte de ses objectifs stratégiques, des contraintes spécifiques et de la
demande prévue. Il s’agit en effet pour une structure de réaliser ses objectifs :

 dans un domaine précis ;


 avec différents moyens mis en œuvre ;
 et sur une durée (et des étapes) précise(s).

La caractéristique principale de la planification est la dimension temps. On


peut également optimiser des éléments et des ressources sans utiliser la notion
de "temps" ou de "durée". Optimiser le coût de transport, le coût de gestion
total du stock. Mais la notion de planification est indissociable de la notion de
temps.

Afin de réaliser une bonne planification, il existe plusieurs outils


indispensables pour atteindre les objectifs dans les délais donnés. L’enjeu des
plannings est de pouvoir anticiper sur les problèmes de délai. Les plus utilisés
en entreprises sont le diagramme de GANTT et la méthode de PERT. Toute
planification doit procéder d’abord par l’analyse de ses forces et de ses
faiblesses et des opportunités et des menaces (SWOT).

I.1 Caractéristiques

La planification est définie dans le temps :

 Planification stratégique
 Planification opérationnelle

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I.2 Dimensions d'une planification

La planification facilite l’amélioration continue. Une bonne planification


permet :

 De maitriser l'enchainement et la répartition des taches dans un


intervalle de temps donné;
 D'analyser les charges de travail demandées ;
 De comparer les évènements réels aux activités prévues (anticipation ou
retard sur le début d'une activité, etc.);
 D'analyser les conséquences d'un écart entre évènements réels et prévus
(quelle conséquence sur le délai final d'un retard sur une activité?);
 D'identifier des dates de début au plus tard, ou de fin au plus tôt, des
activités;
 De simuler des hypothèses optimistes (au plus court), pessimistes (au
plus long), ou la plus probable
 d'analyser l'impact d'un aléa ou d'un risque s'il se transformait en
problème;
 de prioriser les tâches.

I.3 Techniques de planification

Tout l'enjeu d'une planification est d'optimiser les quatre paramètres


primordiaux pour une activité (QCDP: Qualité, Coût, Délai, Performance),
sachant que :

 les ressources peuvent être limitées;


 la durée doit être souvent la plus courte possible;
 le coût de réalisation est toujours une contrainte;
 La qualité est une exigence;

Pour limiter les risques de dépassement de planification, on va donner pour


chacune de ces tâches :

 une durée minimale (optimiste) ;


 une durée idéale ;
 une durée défavorable (pessimiste).

Ainsi, la durée globale prévue par la planification sera délimitée


temporellement par ces trois types d'estimations.

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II. Les Prévisions

Une prévision est une prédiction des évènements à venir qu’on utilise à
des fins de planification. La concurrence, les évolutions technologiques
rapides et l’accroissement de la préoccupation environnementale modifient
perpétuellement les conditions commerciales et limitent, pour l’entreprise,
la possibilité de générer des prévisions précises. Ces dernières servent à
déterminer les ressources nécessaires à ordonnancer les ressources existantes
et à acquérir des ressources supplémentaires. Elles permettent également
aux managers d’exploiter efficacement la capacité, de réduire les temps de
réponse et de limiter les stocks.

Les méthodes de prévisions peuvent se fonder sur :

 Des méthodes quantitatives utilisant les historiques et les


statistiques disponibles :

Il s’agit de déduire d’une chronique passée connue, les valeurs prévisibles à


venir. Cela signifie que l’on prolonge hypothétiquement une tendance
commerciale, une loi ou une fonction au-delà des limites où elle est
objectivement constatée. Ainsi pour que la prévision soit fiable, il faut que les
paramètres qui décrivent la demande restent stables.

 Des méthodes qualitatives qui sont généralement basées sur les


jugements et repose sur l’opinions des personnes. Les personnes
habituellement consultées sont :
 Les vendeurs
 Les partenaires
 Les consommateurs actuels ou potentiels
 Les spécialistes externes et les gestionnaires

Les principales méthodes sont :

 L’extrapolation naïve ou jugement non expert

Les prévisions sont établies à partir d’une inspection visuelle des ventes passées
et d’un jugement sommaire et non expert du futur.

 Agrégation des prévisions des groupes de vente


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Compilation des prévisions de ventes des vendeurs (ou groupe ou partenaires


qui distribuent le produit au consommateur).

Dans un premier temps, chaque vendeur établit les prévisions de vente pour
son territoire attitré en se basant sur la connaissance du marché qu’il dessert.
Et dans un deuxième temps, on agrège ses prévisions et on procède à certains
ajustements jugés nécessaires selon la direction pour forger les prévisions
globales

 Panel d’experts internes

Les prévisions sont établies de façon consensuelle par les dirigeants de


différents niveaux hiérarchiques (Marketing, finance, production, recherche et
développement...)

 Enquêtes

Les prévisions sont établies à partir des analyses de questionnaires auxquels


des clients ou partenaires ont répondu.

 Etude du marché

Les prévisions sont établies à partir des tests effectués auprès de clients
potentiels

 Méthode Delphi

Méthode composée de plusieurs étapes successives qui visent à obtenir un


consensus au sein d’un groupe d’experts qui préserveront leur anonymat entre
eux.

Dans un premier temps, on consulte individuellement les experts pour recueillir


leur opinion par rapport à des questions précises.

Dans un second temps, on compile les informations recueillies et on identifie


les experts dont l’opinion dévie par rapport à celle de la majorité.

Puis, on demande à ces derniers d’expliquer leur position de divergence. On


fournit ensuite à tous les membres un rapport faisant état de l’opinion des
membres et des justificatifs de ceux qui divergent par rapport au groupe dans
son ensemble.

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Suite à l’analyse de ce rapport, les experts se prononcent de nouveau sur les


mêmes questions. Le processus continue jusqu’à ce qu’on atteigne un
consensus ou qu’il soit clair qu’on y parviendra jamais.

Bien qu’il soit nécessaire d’estimer la demande pour chacun des biens ou
services produits par une entreprise, il est plus simple de prévoir la demande
pour des groupes de gammes ou de familles de produits.

Au niveau de l’entreprise, le processus de prévision est transversal. Les


prévisions de la demande globale sont souvent réalisées par les services
marketing et commercial, qui constituent en outre la principale source
d’information en matières des ventes prévisionnelles du fait de leurs proximités
avec les clients externes. Cependant les autres services sont dépendants des
données prévisionnelles pour formuler et exécuter les plans annuels et les
budgets. Les services des opérations s’en servent pour planifier les niveaux de
productions, anticiper les achats de matières et de services, établir le calendrier
de production, affecter les ressources, définir les stocks et les capacités à long
terme.

Notons pareillement que :

 Toute prévision n’est pas vraie autrement elle est aléatoire donc peut
se réaliser ou simplement ne peux pas se réaliser.
 Plus on s’éloigne les prévisions sont entachées d’erreurs donc la
probabilité de réalisation de l’évènement est moins certaine
 Les erreurs sont réduites quand on a affaires à une famille de produit

III. Management logistique : de l’intégration interne à l’intégration externe

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De l’intégration interne à l’intégration externe


Etape 1 : Division fonctionnelle
Flux Physiques

Achats Gestion de Stocks Production Ventes Distribution

Etape 2 : Intégration fonctionnelle

Gestion des Matières Gestion de la Production Distribution

Etape 3 : Intégration interne

Gestion des Matières Gestion de la Production Distribution

Etape 4 : Intégration externe

Fournisseurs Chaine logistique intégrée de Clients


l’Enterprise

Flux d’informations

III.1 La gestion de la chaine intégrée

 Approches processus
 Intra- entreprise
 Inter- entreprise
 Approches managériales
 Intégration
 coordination
 Approches technologiques
 Système d’information
 ERP

III.2 Les Problèmes Typiques de la gestion d’une chaine


d’approvisionnement et de production.

 Défaut de production
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 Pannes et arrêt de la production


 Erreur de prévision
 Erreur lors de la préparation du bon de commande
 Retards de livraison
 Erreur à l’expédition
 Erreur à la réception
 Erreur de facturation et payement
 Pénurie ou commande en souffrance
 Niveaux de stock élevés
 Coûts de transport élevés
 Coûts de fabrication élevés

III.5 Résumé de l’intégration de la chaîne d’approvisionnement

1. Le réseau traditionnel

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2. L’information remplace les Stocks

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IV. L’EFFET BULLWHIP

L’effet Bullwhip, caractéristique des réseaux de distribution, est l’un des


phénomènes les plus étudiés en logistique. L’effet Forester, encore connu
sous le nom d’effet Bullwhip (coup de fouet) est la propagation d’une
variation de la demande qui s’amplifie à mesure qu’elle remonte de son
origine (la demande client) vers l’amont de la Supply Chain, vers les
fournisseurs à l’autre extrémité.

En gros, une variation de faible amplitude de la demande finit en variations de


très forte amplitude à l’autre extrémité de la chaine par le jeu du cloisonnement
entre les divers acteurs. Du fait de ce cloisonnement, chacun d’eux ne voit que
la variation de « son » client, indépendamment de la demande client réelle, fait
ses prévisions, émet ses propres hypothèses et les corrige de ses coefficients.

Cet effet mis en évidence par M. Forester a été baptisé « bullwhip », car la
forme de la courbe des variations rappelle le fouet (whip) des garçons vachers
(cowboys).

Notons que, plus on s’éloigne du consommateur finale, plus la variabilité de la


commande est importante.

IV. 1 Les conséquences de l’effet coup de fouet sont :

 Trop de stock

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 Pertes de ventes

 Un mauvais service client

 Une qualité insuffisante due aux multiples perturbations de flux et


d’organisation

En somme, il produit une conséquence inacceptable : des pertes de bénéfices.

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CHAPITRE II : Planification de la Production


C’est la fonction maîtresse de tout système de conduite de production.
L’objectif est d’assurer le contrôle de la production et la synchronisation entre
les ressources (Les hommes, les moyens, les machines) et les produits.

La planification a pour but de fabriquer des produits en utilisant des ressources


pour optimiser des critères en fonction des contraintes :

 Internes (techniques, organisation, sociales…)


 Externes (clients, concurrence, fournisseurs,…).

I. Gestion des flux et principes de fonctionnement d’un système MRP

La notion de flux est synonyme de mouvement, de circulation,


d’évolution, de rapidité et donc d’efficacité.
En gestion de production, on s’intéresse plus particulièrement aux :
 Flux physiques : approvisionnement, entrée et circulation des matières
premières, des composants, des pièces de rechange, des sous-ensembles ;
circulation, sortie et distribution des produits finis.
 Flux d’information : suivi des commandes, des ordres de fabrication,
suivi des données techniques, suivi des heures de main-d’œuvre, des
heures machines, des consommations de matières, des rebuts...

La préoccupation majeure de la gestion de production étant la satisfaction des


clients, celle-ci se doit de chercher à maîtriser ses flux. Pour cela, elle doit :
 Simplifier les flux physiques en supprimant les opérations non
génératrices de valeur vendable au sens valeur utile pour le client (par
réimplantation des moyens de production).
 Fluidifier et accélérer les flux physiques en évitant les pannes machines,
en diminuant les temps de changements de série, en améliorant la qualité
des pièces, en développant tant la polyvalence des hommes que le
partenariat avec les fournisseurs et les distributeurs, en maîtrisant les
flux de transports externes des produits…
 Créer un système d’informations de gestion de production cohérent et
pertinent par un dialogue et une mise au point pour connaître et
répondre aux besoins et aux attentes de chacun.

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Les deux principales méthodes d’organisation des flux dans l’entreprises sont
traditionnellement appelées flux poussés (ou production sur stock) et flux tiré
(ou production à la demande).

Le choix de l’une ou de l’autre modalité ou l’utilisation des deux à la fois


s’explique essentiellement par la comparaison entre le délai d’obtention du
produit et le délai client.

I.1 Production sur stock ou par anticipation totale

Dans de nombreux secteurs, les entreprises sont contraintes de fabriquer


le produit avant que le client ne l’achète ou passe réellement la commande. Qui
accepterait aujourd’hui d’attendre plusieurs jours pour une boite de yaourt ?
La part croissante des ventes en grande surface accentue d’ailleurs les exigences
des clients quant à la mise à disposition immédiate des produits présentés en
rayon.

Les entreprises qui fabriquent de tels biens, et elles sont nombreuses,


doivent donc anticiper les achats et les commandes des clients, afin de les
satisfaire le plus rapidement possible. Les méthodes opérationnelles visant à
planifier la production des usines s’appuient presque toutes sur des systèmes
MRP, dont le point de départ est la prévision la demande.

Le terme flux poussé (push system) est fréquemment employé pour faire
référence à cette modalité de gestion de flux. Le terme « poussé » signifie que
les composants, les produits intermédiaires et les produits finis sont poussés
dans le stock, suite à un ordre de fabrication, décidé sur la base de prévisions
chiffrées et non par ce qu’il existe un besoin effectif et identifié. Un ordre de
fabrication interviendra donc généralement bien avant que le stock de
marchandises soit épuisé. Le risque d’une telle organisation réside dans le fait
que les clients peuvent se détourner des produits alors que ceux-ci sont déjà
fabriqués. Il appartient donc à l’entreprise d’être particulièrement vigilante
quant aux retournements de tendance.

I.2 Production à la commande

Dans certaines situations et pour certains produits, le lancement de la


fabrication intervient uniquement lorsque la commande est ferme, et pas
avant. Cela suppose des délais parfois très longs, mais connus et acceptés par

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le client. Le producteur, tout en minimisant les risques, peut proposer des


produits spécifiques, adaptés aux besoins des clients et susceptibles d’évoluer.

On parle alors de production à la commande (BTO : Build-to-ordre). Elle


est fréquente lorsque les produits concernés sont spécifiques, complexes et
rigoureusement définis par un cahier de charges. La gestion en flux tirés (pull
system) désigne cette stratégie. C’est le client final qui, le premier déclenche le
flux en exprimant une commande ferme ; c’est donc cette dernière qui tire le
flux dans toute l’Enterprise, de postes aval en postes amont. En toute rigueur
ce ne sont plus les prévisions de ventes qui déclenchent la fabrication.

I.3 Production par anticipation partielle

Les deux modalités précédentes correspondent en réalité aux deux


extrémités d’un continuum sur lequel l’entreprise va se placer en fonction d’un
certain nombre de critères tels que la technologie, la nature du produit, les
attentes des clients. On parle dans ce cas de production par anticipation
partielle. Cela consiste à associer les deux modes de gestion précédents :

 Les premières opérations du cycle productif sont par exemple


réalisées sans attendre la commande du client, mais sur des bases
statistiques (prévisions des ventes) ;
 Les dernières opérations du cycle productif, ne sont lancées
qu’après le passage effectif de la commande.

Cette situation intermédiaire possède un atout majeur : elle bénéficie des


avantages de la production sur stock (délai de livraison plus court) et de ceux
de la production à la commande (accroissement de la variété des produits finis).
La notion de différenciation retardée illustre le cas de la production par
anticipation partielle et trouve de nombreuses applications dans l’industrie et
les services. On peut citer les cas bien connus de :

 La restauration rapide, où une partie de la production est réalisée


par anticipation et l’autre partie est réalisée à la commande,
essentiellement par a cuisson et l’assemblage de « composants »
déjà prêts ;
 L’industrie automobile, qui différencie le produit de base après la
commande ferme d’un client

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II. Structure d’un système de gestion de production et Définitions


II.1 Structure d’un système de gestion de production

II.2 Définitions

Besoins bruts : total des demandes dépendantes et indépendantes d'un même


article.

Besoins nets : quantité obtenue en déduisant des besoins bruts le stock


disponible, les réceptions prévues et en y ajoutant le stock de sécurité.

Nomenclature : liste de tous les sous-ensembles, pièces intermédiaires et


matières premières entrant dans la composition d'un ensemble "parent" avec
indication, pour chacun d'eux, de la quantité nécessaire. Elle est en effet une
représentation hiérarchique des besoins en composants et sous-composants
nécessaires à la fabrication d’un produit.

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Ordre de fabrication (O.F.) : document, ensemble de documents ou programme


donnant ordre de fabriquer des produits spécifiés dans des quantités données.

Ordre d'approvisionnement (O.A.) : aussi appelé Ordre d'Achat, c'est un


document utilisé par l'acheteur pour formalisé une transaction d'achat ou
d'approvisionnement.

Ordre prévisionnel (O.P.) : ordre de fabrication ou ordre d'approvisionnement


prévu lors de la planification. Bien sûr, l'entreprise a pour but d'avoir des O.P.
aussi proches que possible de ceux qui permettent de satisfaire les clients sans
pour autant fabriquer trop de produits.

Plan stratégique : plan présentant la stratégie à long terme ainsi que les
objectifs de recettes, dépenses et profits. Bien que souvent établi en des termes
différents de ceux du plan industriel et commercial il doit être en accord avec
lui.

L'objectif La planification des opérations consiste à définir, en fonction des


délais et des priorités, les dates de début des opérations d’un ordre (OT = Ordre
de Travail ; OF = ordre de fabrication, OM = Ordre de maintenance, OA = Ordre
d’achat …), afin que celles-ci soit terminées dans les délais prévus.
Lorsque plusieurs ordres, qui nécessitent les mêmes ressources sont lancés au
même moment, différentes règles de priorité peuvent être utilisées pour fixer
les dates de début d’exécution. Dans la fonction production, la planification est
faite de façon séquentielle et en suivant une hiérarchie à trois niveaux.
Globalement, elle obéit à la démarche suivante :

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o Estimation des besoins de consommation par famille de produits ;

o Décomposition des besoins de chaque famille de produit en références


finales (produit fini) ;

o Calcul des besoins bruts sur la base de la nomenclature ;

o Evaluation des stocks, calcul des besoins nets et planification des ordres

o Planification des charges (main d’œuvre, machines, temps opératoires)


sur la base des gammes d’opération ;

o Exécution du plan de fabrication.

III. Les niveaux de planification de la production

III.1 Plan industriel et commercial


Le PIC, souvent appelé, Sales and Operations Planning (S&OP) est la
traduction chiffrée de la stratégie globale de l’entreprise à moyen terme. Il est
l’élément de base de la planification des ressources. Le PIC est généralement
réalisé par la direction générale et financière en étroite collaboration avec les
directions du marketing et commerciale, de la production et des achats. Il est
annuel ou semestriel, et périodiquement révisé afin d’intégrer les dernières
informations disponibles ; dans ce cas on parle de « plan glissant ». L’objectif
de l’entreprise consiste à évaluer les besoins financiers, en équipements, en
ressources humaines et en composants, nécessaires à la réalisation des
prévisions dans le but de repérer et de corriger le plus tôt possible les grands
déséquilibres entre les charges et les capacités.
Le Plan industriel et commercial fixe le niveau global de production de
l’entreprise. Il spécifie, mois par mois, par famille de produits les prévisions de
vente et les objectifs de production et des stocks ou du carnet de commandes.
La grande particularité du PIC réside sur la nature des données qui le
composent. Le plan industriel et commercial utilise des grandes masses

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Gestion de la Production F. REYANG

d’information, il traite les produits par familles et non pas individuellement ou


par références finales. Il sert à :
 Effectuer les prévisions de vente par famille de produit ;
 Intégrer les nouvelles opportunités commerciales décelées grâce aux
études de marché (conquête d’un nouveau marché, lancement de
nouveau produits…) ;
 Etudier l’évolution des ressources d’approvisionnement, de transport, de
production, de stockage… et évaluer les besoins matériels, humains et
financiers;
 Planifier les investissements futurs

III.2 Programme directeur de production (PDP)


Le PDP constitue le premier niveau de désagrégation du PIC il définit
avec précision l’échéancier des quantités à fabriquer. Il a pour objet de définir,
par produit, les quantités à fabriquer pour les mois à venir. Ici encore, c’est à
partir de prévisions de la demande future qu’est élaboré ce plan. Le cadre
général de la planification ayant été fixé par le PIC, le PDP est plus
particulièrement mis en place par les directions commerciale et technique. Le
PDP se distingue donc du PIC par trois points :
 Le niveau d’agrégation des informations utilisées,
 L’horizon de planification,
 La périodicité.
Le PDP permet de chiffrer plus précisément les demandes de produits
finis, information qui va constituer la base de la production des composants en
amont. Il permet de transformer des prévisions commerciales en un
programme de production tenant compte de l’état des stocks et des capacités
de production de l’entreprise. C’est lui qui fait l’interface entre le plan
industriel et commercial et le calcul des besoins. Il exprime, par un échéancier,
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Gestion de la Production F. REYANG

des quantités à fabriquer par produit et par période et devient : Un contrat


interne entre différents services de l’entreprise.
En résumé, Le PDP, programme Directeur de production sert pour chaque
référence finale à :
 Déterminer les besoins bruts et les dates réelles de ces différents besoins
sur l’horizon de planification ;
 Calculer les besoin nets. C'est-à-dire les quantités réelles de produits finis
à fabriquer si les stocks disponibles ne permettent pas de couvrir
entièrement les besoins bruts ;
 Equilibrer les stocks sur la base de données de planification (stock mini,
maxi, délais, stock de sécurité, stratégie de calcul des lots de commande
…) ;
 Equilibrer les charges par l’entremise du MRP, Manufacturing
Ressource planning et sur la base des gammes opératoires.

Numéro de pièce : FAB/01/2015


Délais de fabrication : 2 semaines
Lot économique : 550 pièces

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Programme 600 500 600 700
directeur de
production

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Besoins bruts 600 500 600 700
Ordres lancés
Stock prévisionnel -200 350 -250 300 -400
900 300 300 300 350 300
350 300 150
Ordres Fin 550 550 550
Proposés Début 550 550 550

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Gestion de la Production F. REYANG

Exemple de PDP pour un produit dont les lancements en fabrication


s’effectuent par lot de 550 pièces avec un stock de départ de 900 pièces.

IV. Planification de la production par la méthode MRP


IV-1. Présentation du concept MRP
Toute entreprise appelée à fournir des biens et services est amenée à gérer
la double contrainte :
 De respect des délais clients.
 D’adéquation de la charge aux capacités de production.
Ces contraintes dites de « Planification et d’ordonnancement de la
production » ont donné lieu à de nombreux travaux et à l’élaboration de
méthodes très diverses. Parmi celles-ci, la méthode MRP tient une place de
choix. Elle est implantée de fait dans la très grande majorité des entreprises
industrielles.
C'est une technique de gestion industrielle qui répond aux besoins suivants :

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Gestion de la Production F. REYANG

 Donner au client le meilleur service,

 Définir un programme de production,

 Réaliser au mieux l’adéquation charge/capacité résultant de ce


programme de production,

 Maîtriser les coûts de production.

M.R.P. est devenu plus qu'une technique, c'est un concept de gestion


industrielle qui se trouve aujourd'hui à la base de la plupart des systèmes de
G.P.A.O.

Historique

On distingue trois étapes dans la planification des besoins :

• M.R.P."0" : Material Requirements Planning ou PBC (Planification des


Besoins en Composants). M.R.P. ne représente alors qu'une méthode de calcul
des besoins matières. Il permettait de connaitre les quantités de chaque pièce

à approvisionner et les dates associées en fonction de la définition du produit


et des gammes opératoires. Il s’agissait de ce que l’on appelle aujourd’hui une
méthode à capacité infinie : Tout se passait comme si les usines pouvaient
fabriquer toutes les commandes des clients. Mais dans la réalité les capacités
ne sont pas infinies il fallut très vite améliorer le système pour tenir compte
des limites de chaque équipement ainsi que des limites humaines. Le MRP a
donc changé de nom pour s’appeler Manufacturing Ressource Planning et
devient MPR-1 (ou planification des ressources productives ou Management
des ressources de la production)

• M.R.P."1" : Manufacturing Ressources Planning (Management des


Ressources de la production). C'est un système à boucles fermées avec
adéquation charge / capacité. Il correspond donc à un système permettant
d’assurer la régularisation de la production.

• M.R.P."2" : Quant à lui est un élargissement du MRP1 à toute à toutes les


ressources de l’entreprise, et non uniquement limitées aux ressources
productives. Il prend en compte toutes les questions financières posées par la

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Gestion de la Production F. REYANG

production dans le cadre d’un système global et intégré (mise en relation des
services financiers, commerciaux, et productifs).

• 1995 E.R.P. : Enterprise Ressources Planning (Planification des ressources de


l'entreprise). E.R.P. couvre l'ensemble des flux matières et financiers de
l'entreprise

IV- 2. Objectifs du MRP

On ajoute alors au calcul des besoins, la recherche de l’adéquation entre charge


et capacités. L’objectif est alors :
 De fabriquer ce que l’on a prévu, dans les délais prévus
 De respecter les délais
 De réduire les coûts de production.

1. Fabriquer ce que l’on a prévu, dans les délais prévus

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Gestion de la Production F. REYANG

À partir des prévisions de vente et connaissant les délais de réalisation des


différentes opérations :
 D’approvisionnement
 De fabrication
 D’assemblage.

Il est aisé de calculer un programme de production respectant ces contraintes.


Naturellement, dans la pratique, le fait que l’on évolue en univers incertain
rend les choses beaucoup plus complexes et on utilisera des outils comme les
stocks de sécurité pour pallier l’aléa.

2. Respecter les délais

Cette contrainte nécessite d’ajuster :


 Les lancements des ordres d’approvisionnement et des ordres de
fabrication en tenant compte des délais d’approvisionnement et des
délais de fabrication.
 Les disponibilités des équipements et de la main d’œuvre.

3. Réduire les coûts de production

Cette contrainte s’appuie sur :


 L’utilisation optimale (c’est-à-dire proche de 100%) de la ressource
disponible en main d’œuvres et en équipements
 La minimisation des en-cours de production (produits et composants
partiellement transformés) et des stocks tant de composants que de
produits finis.

IV-3. Le calcul des besoins

27
Gestion de la Production F. REYANG

C’est le cœur du principe de MRP-2. Il s’agit, à partir du Plan Directeur de


Production de calculer les besoins dépendants qui en découlent.

Le calcul des besoins repose sur une décomposition arborescente du produit


(nomenclature).

Pour calculer les besoins l’entreprise doit toutefois posséder les données
suivantes:

 Les prévisions de vente.


 Les stocks et les en-cours.
 Les gammes de fabrication et de montage.
 Les nomenclatures des produits.

Le but du calcul des besoins est de planifier les achats de matière première ainsi
que la fabrication des sous-ensembles en vue de satisfaire les besoins en
produits finis selon les besoins émis par le plan de production. Le calcul des
besoins va permettre de replanifier les OA (ordres d'achats) et OF (ordres de
fabrication) existants et en proposer de nouveaux.
Les conditions préalables pour un calcul des besoins sont les suivantes:

 Existence d'un plan directeur de production faisable


 Nomenclatures correctes
 Etat des stocks et des en-cours correct (inventaire)
 Délais de réalisation des articles connus

Le CDB traitera les articles jusqu'au plus bas niveau de nomenclature de


chacun:

Exemple

3B

28
Gestion de la Production F. REYANG

Périodes
Produit/Composant = A 0 1 2 3 4
Besoin brut 20 30 25 15
Stock disponible (fin) 30 10 0 0 0
Besoin net 0 0 20 25 15
Réception planifiée 20 25 15
Lancement planifié 20 25 15

Délai d’assemblage : 1 période

Périodes
Produit/Composant B 0 1 2 3 4
Besoin brut 60 75 45
Stock disponible (fin) 100 40 0 0
Besoin net 0 0 35 45
Réception planifiée 35 45
Lancement planifié 35 45

1. Les étapes du calcul des besoins

On distingue six étapes du calcul des besoins


Les six étapes du calcul des besoins:

29
Gestion de la Production F. REYANG

Phase 1:
Prise en compte des besoins dépendants pour tous les niveaux jusqu'au niveau
de plus bas code, puis cumul de ces besoins.

Phase 2:
Aux besoins dépendants, le CDB ajoute tous les besoins indépendants planifiés.
Le cumul des besoins dépendants et indépendants donne le besoin brut, après
avoir ajouté la quantité de rebuts, pièces de réglage, etc. planifiée.

J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8
Besoins dépendants 50 50 30 100 30 50 50 50
Besoins indépendants 50 50
Total 100 50 30 100 80 50 50 50
Rebut 10% 10 5 3 10 8 5 5 5
Besoin brut 110 55 33 110 88 55 55 55

Phase 3:
Le netting, ou prise en compte du stock est donné par la formule:
 Stock physique – stock sécurité = stock disponible.
Le stock physique est le stock total sur tous les magasins de l'entreprise. Le
CDB demande une reconstitution du stock sécurité (ss) immédiate et
prioritaire sur le 1er jour de l'horizon en cas de rupture.

30
Gestion de la Production F. REYANG

Le netting se passe de la façon suivante:


Stock physique = 250 SS = 80 Stock disponible = 170

J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8
Besoins dépendants 50 50 30 100 30 50 50 50
Besoins indépendants 50 50
Total 100 50 30 100 80 50 50 50
Rebut 10% 10 5 3 10 8 5 5 5
Besoin brut 110 55 33 110 88 55 55 55
Stock disponible (170) 60 5 0 0 0 0 0 0
Besoin net 0 0 28 110 88 55 55 55

Phase 4:Prise en compte des ordres existants


Au début du programme, le CDB supprime tous les ordres qui n'ont pas
été confirmés. Seul subsistent les ordres ouverts ou fermes. Le CDB replanifiera
la date d'échéance des ordres existants pour équilibrer les approvisionnements
selon la nouvelle demande calculée.

Exemple pour une suggestion de 2 OF de 250 et 150

J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8
Besoin net 0 30 100 100 100 100 100 100
Prise en compte OF1 250
Besoins restant à couvrir 80 30 100 100
Prise en compte OF2 150
Besoins restant à couvrir 30 100 100
Stock projeté 0 220 120 20 70 0 0 0

Phase 5: Mise en lot


L'objectif est de déterminer la quantité et la date d'échéance des ordres
suggérés pour satisfaire les besoins restants à couvrir après la prise en compte
des ordres existants.
La date d'échéance de l'ordre est la date du 1er besoin non couvert. La quantité
est calculée selon la règle d'approvisionnement choisie.
Exemple pour 3 règles d'approvisionnement

31
Gestion de la Production F. REYANG

J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8
Besoin à couvrir 0 0 30 100 100 100 100 100

1) lot pour lot 30 100 100 100 100 100


Stock projeté 0 0 0 0 0 0 0 0

2) quantité fixe (lot 200) 200 200 200


Stock projeté 0 0 170 70 170 70 170 70

3) Couverture fixe (2j.) 130 200 200


Stock projeté 0 0 100 0 100 0 100 0

Phase 6:
Explosion des besoins sur les composants:
Dès que le CDB a terminé de suggérer les ordres pour un article, il explose les
besoins induits sur les composants (besoins dépendants). Il détermine La
quantité et la date du besoin pour chaque composant selon la nomenclature.
Exemple
Considérons deux produits finis A, B. A est réalisé avec 2 X et un Y, B est
composé de deux Y. X et Y sont chacun réalisés avec un L. La demande de A
et de B est régulière mais la production de L est tout à fait irrégulière.

32
Gestion de la Production F. REYANG

Règles:

1) Choix des composants valides selon dates de validité


2) Calcul de la date du besoin
3) Calcul de la quantité du besoin

2. Le calcul des charges détaillées


Son objectif est le même que celui de la planification globale des capacités mais
elle s’exerce à un niveau beaucoup plus détaillé (au niveau de chaque poste de
travail).
 Il récupère toutes les décisions et les propositions de lancement sur les
articles à fabriquer que le calcul des ordres proposés a déterminé ( besoins
nets).
 Il exprime ces propositions en unités de charge d’atelier.
 Il jalonne ces charges par opération grâce au mode opératoire des gammes
de fabrication et aux données propres à chaque centre de charge.
 Il remplit chaque section de fabrication ou centre de charge avec ces charges
induites.
 Il confronte ces charges aux capacités de production définies.

3. Le contrôle d’exécution (charges)


Cette étape permet de contrôler que le délai entre le moment ou une pièce arrive
sur un poste et le moment où elle quitte le poste est conforme au délai utilisé
dans le calcul des besoins.

En pratique, le suivi s’effectue sur plusieurs périodes, ce qui permet d’établir


le délai moyen des produits traversant les postes.

4. Le contrôle d’exécution (priorités)


Cette étape permet de contrôler si l’ensemble des ordres de fabrication qui doit
arriver sur un poste est bien présent au moment prévu par l’ordonnancement.
Ce contrôle va permettre de constater la bonne ou la mauvaise exécution de
façon à mettre en évidence les réordonnancements à effectuer.

Conclusion
La méthode MRP-2 n’est pas une méthode miracle. L’entreprise qui décide
d’utiliser cette méthode doit absolument posséder:

 Des nomenclatures correctes et à jour à 98%


33
Gestion de la Production F. REYANG

 Des gammes de fabrication précises à 95%.


 Des relevés de stocks à jour à 95%.

Ce sont des conditions indispensables si l’on veut bénéficier des améliorations


apportées par MRP- 2.

Classiquement, on reconnaît les avantages suivants à la méthode MRP-2:

 Réduction des stocks et des en-cours.


 Amélioration du service des clients.
 Réponse plus rapide dans les cas de modification dans la stratégie de
l’entreprise ou dans la modification des demandes.
 Amélioration de la productivité.
 Meilleure utilisation des ressources.

V. Le passage de la logique de MRP à la notion de PGI

V.1 L’évolution

34
Gestion de la Production F. REYANG

2- Passage de la logique de MRP à la notion de PGI en intégrant


progressivement les partenaires.

Pour réaliser une planification efficace et efficiente les entreprises


utilisent le management des ressources de la production (MRP). Celui-ci
recouvre effectivement, au-delà de la production proprement dite :

 la tenue du plan directeur de la production, résultat du retour du


flux informationnel client piloté par le commercial et le marketing
 la gestion des hommes et des outils,
 la gestion des stocks, des approvisionnements, des commandes, de
la logistique, etc.

Le passage de la logique de MRP à la notion de PGI a subit une phase


intermédiaire : les logiciels ou progiciels de GPAO, qui font partie du système
d'information de l'entreprise et participent à l'amélioration de la compétitivité.
Ils permettent aussi de quantifier et de planifier les besoins en composants ainsi
que les ordres de fabrication.

Aujourd’hui de plus en plus les entreprises optent pour un choix


stratégiques : les ERP ou progiciels de gestion intégrés qui remplissent les
fonctions de la GPAO en intégrant aussi d'autres applications telles que la
gestion commerciale, la comptabilité

En effet, Le concept de progiciel de gestion intégrée existe depuis


longtemps. Dès les débuts de la Gestion de Production Assistée par Ordinateur
(GPAO), certains professionnels avaient introduit des suites d’applications
intégrées comprenant, outre la gestion de production proprement dite, la
gestion commerciale et la gestion comptable.

35
Gestion de la Production F. REYANG

On a alors parlé pendant quelque temps de triptyque Gestion de Production-


Gestion Commerciale Comptable et Financière-Gestion Administrative (GP-
GC-CF-GA).

ERP est, en effet, une généralisation de MRP et GPAO. Il s’agit ici de


prendre en charge la gestion intégrale et intégrée de l’entreprise, incluant la
gestion des ressources humaines, la gestion comptable et financière, la gestion
administrative, la gestion des ventes, la gestion des achats, la gestion de la
production et la gestion de la logistique.

36
Gestion de la Production F. REYANG

CHAPITRE III : Modélisation et Optimisation de la Production

I. Système de production et complexité

Hypothèse Résolution
Pb Industriel Modèle Théo Solution
Simplificatrice

Les hypothèses simplificatrices permettent de formaliser le problème


industriel réel en modèles théoriques permettant de mieux appréhender la
complexité.

Notons que sur des instances de petites tailles, les méthodes exactes sont
efficaces, mais sur des grandes instances les méthodes approchées sont utilisées.

I.1 Contexte

Un système de production est dit déterministe si : toutes les données sont


connues et fixées (Durée de traitement (process))

Il est par contre aléatoire si :

 Indisponibilité des ressources


 Pannes des machines
 Temps de traitement non maitrisé

I.2 Complexité

37
Gestion de la Production F. REYANG

Complexité des problèmes d’optimisation


Combinatoires  Recherche d’une solution Difficulté d’évaluer de manière simple un ou
Qui optimise un ou plusieurs critères de plusieurs critères de performance
Performance

La complexité algorithmique porte sur la solution alors que la complexité


structurelle porte sur l’analyse de la solution (évaluation de la solution)

Un algorithme est considéré comme efficace si et seulement s’il est polynomial

Dans un conteste de problèmes NP (nombre polynomial c'est-à-dire


raisonnable) complet on ne dispose pas d’un outil efficace pour le résoudre. On
parle de complexité algorithmique : difficulté qu’on a trouvé une solution.

Par contre pour les systèmes complexes on a des difficultés à évaluer une
solution.

I.3 Niveaux décisionnels temporels

38
Gestion de la Production F. REYANG

I.4 Définition des problèmes d’ordonnancement

Les problèmes d’ordonnancement consistent à organiser dans le temps un


ensemble de tâches ou d’activités en respectant les contraintes sur les
ressources (disponibilité, etc.) et les contraintes sur les tâches (précédence,
etc.), dans le but d’optimiser un ou plusieurs critères (durée totale, retard,
délai, coût, etc.).

1. Définition 1

Ordonnancer (ou planifier) le fonctionnement d'un système industriel de


production consiste à gérer l'allocation (ou l'accès) à des ressources au cours du
temps, tout en satisfaisant au mieux un ensemble de critères.

2. Définition 2

Une tâche est un travail élémentaire nécessitant un certain nombre d'unités de


temps et de ressources. Ordonnancer un ensemble de tâches, c'est programmer
leur exécution en leur allouant les ressources requises et en fixant leur date de
début.

En somme l’ordonnancement consiste à Déterminer les dates d’exécution des


différentes tâches

39
Gestion de la Production F. REYANG

3. Les origines et les principales catégories des contraintes

Les origines des contraintes sont diverses et les principales catégories sont:

Technologiques : une activité ne peut débuter son exécution si une ou plusieurs


autres activités ont terminé leurs exécutions (contraintes de précédence). Elles
peuvent être causées par le processus de fabrication, la nomenclature d’un
produit ou d’un composant, etc.

Commerciales : une commande a une date de livraison fixée, donc certaines les
dates de fin de traitement sont bornées, etc.

Matérielles : certaines machines ne peuvent traiter qu’une seule tâche à la fois


(contraintes de disjonction machine), etc.

Législatives: durée de travail hebdomadaire limité, etc.

Financières: effectif de la main d’œuvre et budget limités, etc.

II. Problèmes d’ordonnancement d’ateliers

Un problème d’ordonnancement d’atelier comporte:

• Un ensemble tâches (encore appelées travaux ou jobs) à exécuter

• Les ressources matérielles et/ou humaines et leurs dates de disponibilité

Chaque tâche peut être caractérisée par:

 Une durée,

 Une date de fin au plus tôt ou au plus tard,

 Une quantité de ressources requise pour l’exécution de la tâche, …

Les critères d’optimisation sont relatifs aux dates de fin d’exécution, aux dates
de livraison, aux délais, aux retards, avec des pondérations différentes

40
Gestion de la Production F. REYANG

II.1 Flow Shop

1. Flow-Shop : Atelier à cheminement unique

Chaque Job est composé de m tâches ou opérations et l’ordre de passage sur les
différentes machines est le même pour tous. La durée d’exécution de chaque
opération est connue sur chaque machine.

• m machines, notées M1, M2, ..., Mm


• n jobs, notés j1, j2, ...,jn;
• Chaque job doit être exécuté, au plus une seule fois, sur M1, puis M2,
et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il soit exécuté sur la dernière machine
Mm dans cet ordre.
• Chaque job est donc composé de m opérations élémentaires 0j1, 0j2,
...,0jm.
• Pour chaque opération 0ji, on désigne par pji son temps d'exécution.

41
Gestion de la Production F. REYANG

L'objectif est d'optimiser le makespan (la plus grande date de fin) Cmax
= max {Cj ;j= 1, ... ,n}, où Cj est la date de fin d'exécution du job j.

2. Théorème 5 [Johnson, 1954]

Dans un problème de flow-shop à deux machines. Un job i doit précéder un


job j dans une séquence optimale si min (Ai, Bj) <= min (Aj, Bi)
Aj et Bj étant les temps d'exécution du job j respectivement sur les machines
A et B.

Exemple: 4 jobs et 2 machines

(4,2,6,7,1,3,5).
3. Un Flow-shop avec un ensemble de n jobs, J = {J1, J2, ..., Jn} et m
machines M = {M1, M2, ...,Mm}.

Si on connait les durées de traitement p(i,j) pour le job i sur la machine j, et


une séquence de jobs π = J1, J2, ... , Jn, on peut calculer la date de fin C(Ji, j)
en appliquant la formule suivante:

42
Gestion de la Production F. REYANG

II.2 Problèmes d’ordonnancement d’ateliers: Job Shop

1. Job-Shop : atelier à cheminements multiples

Chaque Job est composé de m tâches ou opérations et l’ordre de passage sur les
différentes machines est donné par la gamme. La durée d’exécution de
chaque opération est connue sur chaque machine.

43
Gestion de la Production F. REYANG

2. Problème NP – Complet.

Pour un problème de Job-Shop avec n tâches et m machines (n!)m solutions


possibles.

Pour un problème de taille n=10 et m=10 Il existe 39594 * 1065 solutions


différentes.

3. graphe disjonctif

 Représentation de tous les ordonnancements

Jj J1 J2 J3
Oi,j O1,1 O2,1 O3,1 O1,2 O2,2 O3,2 O1,3 O2,3
Mi,j M1 M2 M3 M2 M1 M3 M3 M2
Pi,j 3 2 5 4 2 2 2 3

44
Gestion de la Production F. REYANG

0ij = Opérations élémentaires du job j sur la machine i


pijson temps d'exécution.

O1,1 O2,1 O3,1

0 O1,2 O2,2 O3,2 t

O1,3 O2,3

4. La méthode Pert

4.1 Présentation du Pert

Le Program Evaluation and Review Technic (Technique d’Evaluation et de


Contrôle des programmes) est une méthode mise au point aux USA en 1958 par
Willard FRAZARD. Elle permit à l’US NAVY de gagner 2 ans sur la
fabrication des fusées Polaris (projet établi initialement sur 7ans).

4.2 Rôle du réseau PERT :

a) Le PERT présente d’une façon visuelle l’enchaînement logique des tâches


en vue :

- De faciliter la coordination et le contrôle,

- D’améliorer les prévisions de durée et de coût.

45
Gestion de la Production F. REYANG

b) Le tracé du réseau PERT permet de connaître le chemin critique (c’est-à-


dire le chemin le plus long entre la première et la dernière étape) et par
conséquent :

- La durée totale du projet,

- Les tâches pour lesquelles tout retard entraîne l’allongement du projet.

4.3 Réalisation d’un Diagramme de Pert

Dans un Pert deux évènements sont fondamentaux : la Tâche et l’étape ou


Nœud

 La tâche

La tâche schématisée par une flèche, est l’élément de base du Pert. Au-dessus
de la flèche on inscrit une lettre qui correspond au nom donné à la tâche, en
dessous on inscrit la durée de la tâche. Exemple :

 L’étape ou le Nœud

Une étape est représentée sur la forme d’un cercle

 Chaque tâche est obligatoirement précédée et suivie d’une étape

46
Gestion de la Production F. REYANG

Ici la tâche E qui a une durée de trois jours démarre après l’étape numéro 3 et
se termine à l’étape numéro 4

 Les antériorités

Exemple :

Tâches Durée Antériorité


A 2
B 3
C 4 A
D 2 B
E 1 CD

Les antériorités sont les tâches qui doivent être faites avant que la tâche
indiquée ne soit réalisée :

• Pour démarrer la tâche A pas d’antériorité


• Pour démarrer la tâche B pas d’antériorité
• Pour démarrer la tâche C il faut que la tâche A soit réalisée
• Pour démarrer la tâche D il faut que la tâche B soit réalisée
• Pour démarrer la tâche E il faut que les tâches CD soient réalisées

 Construction du Diagramme de Pert


 Calcul des dates au plus tôt

47
Gestion de la Production F. REYANG

N.B : Dans les calculs de dates au plus tôt lorsqu’il y’a un choix à faire on
retient la plus grande durée

 Calcul des dates au plus tard

Il s’agit de réaliser un calcul à rebours qui consiste à partir de la fin du projet


et revenir progressivement au début du projet.

N.B : Dans les calculs de dates au plus tard lorsqu’il y’a un choix à faire on
retient la plus petite durée.

 Le Calcul des Marges

Une marge est un délai dont on dispose sur certaines tâches pour absorber un
éventuel retard. Autrement dit les retards sur les tâches qui disposent des
marges n’impacteront pas sur la durée globale du projet.

 Formule de la Marge

La marge d’une tâche = Durée au plus tard (Nœud suivant) – Durée


de la tâche - Durée au plus tôt (Nœud précèdent)
Exemple :

 Marge de la Tâche A = 2-2-0 = 0

Absence de marge sur la tâche A, tout retard sur cette tâche entrainera un
retard global du projet

 Marge de la Tâche B = 4-3-0 = 1


 Marge de la Tâche C = 6-4-2 = 0

48
Gestion de la Production F. REYANG

 Marge de la Tâche D = 6-2-3 = 1

 Marge de la Tâche C = 7-1-6 = 0

En somme, les tâches B et D peuvent démarrer avec un jour de retard le projet


le global.

 Le chemin Critique

Le chemin critique est la succession de tâche dont la marge est égale à zéro

Le chemin critique est donc le chemin qui passe par les tâches A ,C et E dont
les marges sont nulles.

5. Gantt ressources – tâches

Les diagrammes de Gantt permettent de séquencer le travail sur les


machines et de suivre l’état d’avancement des opérations. On distingue
essentiellement le diagramme d’avancement d’une tâche ou d’une activité et le
diagramme d’avancement par machine. Chaque formule présente l’utilisation
idéale et réelle des ressources dans la chronologie. Le diagramme d’avancement
donne une vision graphique de l’état actuel de chaque tâche par rapport à la
date d’achèvement prévue.

49
Gestion de la Production F. REYANG

50
Gestion de la Production F. REYANG

Travaux dirigés N° 1 : Planification de la Production


Vous êtes appelé à assurer l’intérim du responsable de production d’une
importante Société brassicole de la place. Dès la première prise de contact avec
le Directeur d’usine il vous demande de lui parler de la planification de la
production en vous attardant sur :
 Le MRP ;
 Le PIC ;
 Le PDP ;
 Le CDB
 Et les problèmes d’ordonnancement dans un atelier de production
Après vos explications et satisfait le Directeur met à votre disposition les
informations suivantes :
 Pour fabriquer un hectolitre (Hl) de Bière « X « » on a besoin de 20KG
de Malt, de 10 KG de Maïs et de 100L d’Eau et 0 ,01KG du Houblon
 Pour produire l’Eau on utilise pour 1L 0,005 d’un produit X pour la
correction de la qualité de l’Eau.
 Le PDP sur les dix semaines à venir se présente comme suit
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Programme 2000 1000 500 2000 5000
directeur de
production

En supposons que vous ne disposez d’aucun stock le Directeur vous


demande de calculer les besoins qui vont couvrir cette planification.
En prenant vos fonctions vous avez un stock de 3000Hl de bières. Le Directeur
vous demande alors d’intégrer ce stock pour assurer la planification en termes
des besoins sur les 10 semaines pour tous les articles qui rentrent dans la
fabrication de la bière. Sachant que la production tient compte du besoin à

51
Gestion de la Production F. REYANG

satisfaire et la durée de la fabrication de la bière est de 14 jours (du Brassage


jusqu’à la filtration).

52
Gestion de la Production F. REYANG

Travaux Dirigés N° 2 : Problèmes d’Ordonnancement


M. FOTSING est à la tête d’une entreprise camerounaise qui fabrique des
bonbons. Pour la fabrication de ces gammes elle utilise deux machines :
 Un Cuiseur Machine A
 Un mélangeur Machine B

Le processus de fabrication impose que les bombons passent d’abord au


cuiseur et ensuite au mélangeur. Ces machines étant trop onéreuses à l’achat,
elles sont louées pour la durée totale de fabrication. Le coût de location pour
l’ensemble des deux machines A et B pour une heure est de 5 000 FCFA.
L’entreprise dispose de cinq Gammes de bonbons et les durées (en heures) de
traitement sur chaque machine sont données dans le tableau suivant :

Gamme 1 Gamme 2 Gamme 3 Gamme 4 Gamme 5


A 4 6 8 10 12
B 11 9 7 5 3

1. Quel est le modèle théorique de ce problème industriel. Expliquez.


2. Expliquez la complexité de ce problème.
3. Quel est le coût minimum de location des deux machines pour traiter toutes
les pièces
Exercice 2
Un atelier de production traite trois jobs sur trois machines, les gammes et les
durées sont données dans le tableau suivant :

jobs J1 J2 J3
Opérations O11 O21 O31 O12 O22 O32 O13 O23 O33
gamme M1 M3 M2 M3 M1 M2 M1 M2 M3
durée 4 5 4 7 5 6 4 5 7

1. Quel est le modèle théorique de ce problème industriel. Expliquez.


2. Quelle est la complexité de ce problème
3. Déterminer la durée de traitement associée à la séquence S =
O13 O11 O22 O23 O31 O32 O33 O21 O12
4. Théorème [Johnson, Flow shop 2 machines] : Un job i doit précéder un job
j dans une séquence optimale si Min (Ai, Bj) ≤ min (Aj, Bi). Aj et Bj étant les
temps du job j sur les machines A et B.

53
Gestion de la Production F. REYANG

Travaux dirigés N° 3 : Planification de la Production

Vous êtes responsable d’une chaine de production. Les données


statistiques des années antérieures vous ont permis d’élaborer le PDP suivant
pour un produit X :
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8
Besoins dépendants 50000 50000 30000 100000 30000 50000 60000 50000
Besoins indépendants 50000 50000

Les analyses de la production vous ont permis de déterminer une moyenne de


taux de perte de sensiblement 15%.
Vous vous proposer de :
 De ressortir les besoins bruts de votre activité pour les deux mois à venir
Après le calcul des besoins bruts. Vous vous proposez de :
 Calculer les besoins nets, sachant que vous avez un stock physique de
260 000 U et votre activité nécessite un stock de sécurité de 70.000 U.
A la suite du calcul des besoins nets deux ordres de fabrication sont positionnés
aux semaines 3 et 6 respectivement 190 000 et 100 000 U.
Apres le calcul des besoins à couvrir vous vous proposez :
 De déterminer si les deux OF couvrent la production des deux mois.
Sinon quelle est la quantité de l’OF supplémentaire à réaliser pour
couvrir cette production ?
Dans vos calculs votre assistant vous rappelle que le lot économique de la
production est de 180000U.
Vous lui demandez de :
 Définir lot économique
Ensuite vous demandez de:

54
Gestion de la Production F. REYANG

 Déterminer si la production par lot économique couvre les deux mois de


production. Si oui quel est le stock restant ?

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