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Une perte de poids de 10 kgs peut entrainer une baisse de 50% de la glycémie, de 10% du
cholesterol, de 15% de LDLc, de 30% de triglycérides, une augmentation de 8% du HDLc et une
baisse des chiffres tensionnels de 10 mmHg sur la systolique et de 20 mmHg sur la diastolique
(Nutrition 2004).
Le régime hypocalorique n’est pas recommandé pour la perte de poids de même que les
médicaments amaigrissants.
L'activité physique doit être répartie sur au moins trois jours par semaine et il ne doit pas s'écouler
plus de deux jours consécutifs sans que le sujet ne pratique une activité physique.
L'exercice aérobique consiste en des mouvements rythmiques, répétés et continus des mêmes
groupes de muscles majeurs pendant au moins dix minutes à la fois (exemples : la marche, la
bicyclette, la course à pied, la natation).
Il faut envisager accroître l'intensité de l'exercice chez les sujets qui font déjà de l'exercice d'intensité
modérée pour obtenir des avantages additionnels, tant sur le plan de la forme aérobique que de la
maîtrise glycémique
En l'absence de contre-indications, l'ADA/EASD encourage les gens atteints de diabète de type 2 à
s'adonner à des exercices contre résistance trois fois par semaine, en ciblant tous les groupes
musculaires majeurs et en progressant vers trois séries de huit à dix répétitions avec un poids qui ne
peut être soulevé plus de huit à dix fois.
Les exercices contre résistance sont des activités qui mettent à profit la force musculaire pour
mobiliser un poids ou pour travailler contre une charge résistive (exemples : l’haltérophilie et les
exercices effectués sur des appareils à contrepoids).
Avant de débuter un programme d'activité physique plus vigoureux que la marche rapide, les
personnes atteintes de diabète doivent subir un dépistage des maladies qui pourraient être des
contre-indications à certains exercices ou encore les prédisposer à des traumatismes
(l'hypertension non maîtrisée, la neuropathie autonome grave, la neuropathie périphérique
grave et la rétinopathie ou l'œdème maculaire pré prolifératif ou prolifératif). L'âge du patient et ses
antécédents en matière d'activité physique doivent aussi entrer en ligne de compte.
1) Les insulino-sécréteurs.
- A/ les sulfonylurés
- B/ les glinides
Pharmacologie :
Les sulfamides hypoglycémiants stimulent la sécrétion d’insuline sans influencer sa synthèse. Ils se
lient à un récepteur spécifique (SUR1) présent sur la membrane des cellules bêta-pancréatiques.
Cette fixation des sulfamides hypoglycémiants à leur récepteur spécifique entraîne la fermeture des
canaux potassiques ATP dépendant de la cellule bêta-pancréatique source d’une dépolarisation
membranaire et de l’ouverture secondaire des canaux calciques. L’afflux de calcium dans le
cytoplasme des cellules bêta-pancréatiques induit l’exocytose des vésicules contenant l’insuline d’une
façon similaire à celle observée après stimulation par le glucose.
D’autres mécanismes viennent moduler la libération d’insuline, en particulier l’activité des protéines
kinases A et C et certaines substances activant des récepteurs membranaires agonistes : glucagon,
GLP1, cholécystokinine, GIP, nucléotides puriniques et acetylcholine. Inversement, d’autres agents
hormonaux exercent un effet inhibiteur sur la sécrétion d’insuline par leur liaison à des récepteurs
spécifiques : récepteurs β2 adrénergiques et de la somatostatine.
Quant aux effets extra pancréatiques des sulfamides hypoglycémiants, ils demeurent
actuellement hypothétiques.
Sulfonylurés
2ème génération
ème
3 génération
Effets indésirables :
L’hypoglycémie est l’effet secondaire le plus grave associé à l’utilisation des sulfamides
hypoglycémiants. Il s’agit souvent d’accidents survenant préférentiellement chez les sujets âgés.
Les facteurs de risque de survenue d’accidents hypoglycémiques sont résumés dans le tableau 7.
Les autres effets indésirables sont observés chez 3 à 4% des patients recevant des sulfamides
hypoglycémiants : troubles gastro-duodénaux (1 à 3%) ; réactions cutanées (0,1%), complications
hématologiques : 0,1 % (anémie hémolytique, thrombopénie, agranulocytose).
Tableau 7. Sulfamides hypoglycémiants : facteurs de risque de survenue d’accidents
hypoglycémiques
Insuffisance hépato-cellulaire.
• Alcool • Barbituriques
Salicylés
Phénylbutazone • Rifampicine
Pyrazolés
• Diurétiques
Allopurinol
Sulfonamides • Oestrogènes de synthèse
Fibrates
Coumariniques
Bêta bloquants
Miconazole
Probénécide
IMAO,
Méthysérgide
Sympatholytiques
B) Les glinides.
Les glinides correspondent à la partie non sulfamidée des sulfamides hypoglycémiants. Comme celui
des sulfonylurés, le mécanisme d’action des dérivés du méglitinide passe par la fermeture du canal
potassique. Le site de liaison apparaît toutefois différent de celui du glibenclamide et d’autres
groupements sont impliqués dans la liaison de chacune des molécules avec le récepteur.
Le répaglinide se distingue par un délai d’action bref, lié à son absorption digestive rapide et à sa
courte demi-vie. Toute prise de ce médicament doit être suivie obligatoirement d’un repas.
Elle a fait la preuve de son efficacité clinique en réduisant la mortalité liée au diabète, la fréquence
des infarctus du myocarde et le risque de survenue de microangiopathie dans le bras de l’UKPDS qui
comportait des patients obèses.
Mécanismes d’action
Elle a pour cible une protéine kinase activée l’AMPK. L’activation de l’AMPK par la metformine serait
secondaire à l’inhibition de la chaîne respiratoire mitochondriale et à l’augmentation de l’AMP. Elle
réduit jusqu’à 30% la production hépatique de glucose en agissant principalement sur la voie de la
néoglucogenèse.
Elle pourrait augmenter l’utilisation périphérique du glucose à l’état basal et sous stimulation
insulinique (translocation des transporteurs du glucose glut 4).
Parallèlement à ces effets sur le métabolisme des hydrates de carbone, d’autres effets ont été
montrés sur les dyslipidémies, sur la stéatose hépatique non alcoolique (NASH) certaines pathologies
ovariennes (ovaires polykystiques), sur le stress oxydant, sur la synthèse du PAI-1.
Pharmacologie
On comprend donc qu’une altération minime de la fonction rénale puisse avoir un retentissement
important sur les taux plasmatiques du produit.
Effets thérapeutiques
En monothérapie, la metformine abaisse le taux d’HbA1c de 1,5%, sans entraîner de prise de poids
(suppression de l’appétit). Elle améliore significativement la glycémie post prandiale et la glycémie
après charge orale en glucose (HGPO). L’amélioration du contrôle glycémique est identique chez le
sujet diabétique avec ou sans surpoids. Elle abaisse également les concentrations sériques de
triglycérides, de cholesterol total et de LDLc.
Effets indésirables
Les signes digestifs sont les plus fréquents touchant jusqu’à 50% des patients. Il s’agit souvent de
diarrhée, flatulence, désordre digestif pouvant imposer un arrêt du traitement. Ces troubles sont
dépendants de la dose et peuvent être prévenus en commençant le traitement à faible dose puis en
augmentant progressivement les posologies par paliers de deux semaines. Les comprimés doivent
être pris au milieu ou à la fin des repas. Une malabsorption de la vitamine B12 peut être occasionnée
par la metformine.
Le principal danger réside dans la survenue d’une acidose lactique, (0,03/1000 patients année), à
laquelle il faut penser si le malade se plaint d’une fatigue avec crampes musculaires. Il faut alors
interrompre immédiatement le traitement et demander d’urgence ionogramme sanguin avec dosage
des lactates. Ce risque peut être évité si les contre-indications aux biguanides sont respectées
(insuffisance rénale, insuffisance hépatique, artériopathie périphériques sévères, alcoolisme,
infections et toute cause d’hypoxie tissulaire telle l’insuffisance cardiaque ou respiratoire). Par ailleurs
plusieurs études récentes ont suggéré un bénéfice de la metformine vis-à-vis du risque d’insuffisance
cardiaque.
La créatinine doit être surveillée tous les 3 à 6 mois en fonction de l’âge des patients.
La dose de metformine doit être réduite de moitié lorsque la clairance est à 45 ml/mn et l’arrêt
s’impose si la clairance est inférieure à 30 ml/mn.
Il est rappelé la nécessité d’un respect strict de l’arrêt de la metformine pendant 48 heures
après un examen radiologique ayant nécessité l’administration de produits de contraste
iodés.
Précaution à prendre lors d’examens avec produits de contraste chez les diabétiques.
La survenue d’une insuffisance rénale aiguë, déclenchée par les produits de contrastes, risque d’entraîner chez
les patients traités par metformine une acidose lactique.
Un contrôle de la créatininémie à la recherche d’une altération de la fonction rénale est recommandé
24 heures et 48 heures après la réalisation de l’examen.
Afin d’éviter la survenue d’une insuffisance rénale aiguë secondaire à l’administration de produit de
contraste radiologique iodé, il convient :
- de limiter l’indication aux seules explorations où il n’y a pas d’alternative d’imagerie possible
(échographie, IRM, scintigraphie).
- D’utiliser des produits de contraste radiologiques iodés non ioniques, et iso-osmolaires en cas
d’altération de la fonction rénale (créatininémie > 130 µmol et/ou Cockcroft < 60 ml/min).
- D’hydrater et d’alcaliniser correctement les malades avant l’examen et après l’examen (prise
d’eau bicarbonatée en ambulatoire ou perfusion de bicarbonate à 14 ‰ chez les malades
hospitalisés).
- il est rappelé le risque de survenue d’hypoglycémie sévère en cas d’insuffisance rénale aiguë
chez les patients traités par hypoglycémiants
Les biguanides.
Les α glucosidases sont des enzymes digestives qui dégradent les polysaccharides en
monosaccharides afin de permettre leur absorption intestinale.
Les inhibiteurs des α glucosidases (I.A.G.) constituent une classe thérapeutique utilisée dans le
traitement du diabète de type 2.
Elle est représentée par l’acarbose, le miglitol et le voglibose (disponible uniquement eu Japon).
Une réduction significative de la sécrétion de GIP (gastric inhibitory peptide) a été observée sous
acarbose et miglitol. Au même titre que la diminution de la réponse de gastrine et de CCK-PZ
(pancréozymine-cholecystokinine) et que l’augmentation de celle de l’entéroglucagon et de
somatostatine rapportés sous acarbose, elle apparaît secondaire au décalage de l’absorption des
glucides vers les parties distales du grêle.
Effets indésirables
Les principaux effets secondaires des IAG sont digestifs, liés à l’arrivée d’oligosaccharides dans le
colon, favorisant la croissance bactérienne et à la présence de substances osmotiquement actives
dans la lumière intestinale. Ils sont représentés par des flatulences, un météorisme et de la diarrhée.
La majoration progressive de la posologie limite ces effets secondaires (débuter par faible dose).
Elles entraînent la différenciation de jeunes adipocytes, ce qui conduit à une baisse des acides gras
libres circulants, à une diminution de l’insulinorésistance musculaire et de la production hépatique de
glucose.
La seule molécule commercialisée actuellement (pioglitazone) a également une efficacité sur les
lipides. Elle augmente le HDL de 10%, le LDL de 8 à 10 % et fait baisser les triglycérides. Les
glitazones améliorent la stéatose hépatique non alcoolique.
Les glitazones protègeraient également à long terme les cellules β pancréatiques par le biais d’une
diminution de la lipotoxicité.
Pharmacocinétique
ème
Après une prise orale le pic de concentration plasmatique du produit apparaît vers la 2 heure. Le
métabolisme est hépatique et la demi-vie se situe entre 5 et 6 heures.
Effets thérapeutiques
En monothérapie, les glitazones abaissent l’HbA1c en moyenne de 0.7 à 1.6 % après 1 an de suivi,
par rapport à un groupe témoin non traité. Le contrôle glycémique est atteint après 8 à 12 semaines
de traitement.
Effets indésirables
Une rétention hydro sodée est notée dans 5 à 10 % des cas, avec l’apparition d’œdèmes des
membres inférieurs. Les glitazones activent des récepteurs nucléaires de type PPAR ץdu tube
collecteur rénal, ce qui stimule la transcription de la sous-unité EnaC ץet l’absorption du sodium,
contribuant ainsi à la rétention hydro sodée. Le principal effet secondaire des glitazones est
l’insuffisance cardiaque, responsable d’œdème pulmonaire.
Une prise de poids de 2 à 3 kgs pour une baisse de 1% de l’HbA1c constitue un effet secondaire non
négligeable. Cette prise de poids est attribuée à la rétention hydro sodée et au développement du tissu
adipeux sous-cutané.
Surtout chez les femmes, est noté un risque accru de fractures distales (avant-bras, main, poignet,
pied, cheville, péroné, tibia) non ostéoporotiques.
Contre-indications
Les insuffisances cardiaques, mêmes modérées (stade 1 à 4 de la NYHA) du fait du risque d’œdème
aigu du poumon, les insuffisances hépatocellulaires et les perturbations des transaminases (ALAT
supérieurs ou égaux à 2.5 fois la limite supérieure de la normale) constituent des contre-indications
absolues.
Produits commercialisés
GIP GLP-1
Chez l’homme, seule l’administration orale (et non parentérale) de nutriments glucidiques et lipidiques
stimule la sécrétion d’incrétine dont l’action est inhibée lorsque la concentration plasmatique en
glucose est au-dessous de 0,55 g/l.
Seul le GLP1 est intéressant pour le traitement du diabète.
Dans le diabète de type 2 on rencontre des anomalies de sécrétion et d’activité des incrétines qui
seraient la conséquence de la maladie.
Deux voies d’innovation thérapeutique sont exploitées pour pallier à ces dysfonctions :
B/ Les gliptines
Les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP4) appelés gliptines constituent une nouvelle classe
thérapeutique.
En monothérapie, ils font baisser le taux d’HbA1c dans une fourchette comprise entre 0,5 et 0,9 %.
La baisse du taux d’HbA1c est plus forte chez les diabétiques qui ont les taux d’HbA1c les plus élevés
avant la mise en route du traitement
La baisse des glycémies est plus marquée sur l’hyperglycémie post prandiale que sur l’hyperglycémie
basale.
Leur effet insulinotrope étant gluco dépendant le risque d’hypoglycémie est faible ou nul. Les gliptines
sont neutres sur le poids corporel et provoquent moins de troubles digestifs que la metformine.
Leur tolérance est bonne, ils exposent à une légère augmentation des infections rhinopharyngées et
urinaires non expliquées ainsi que des céphalées.
Effets indésirables
Augmentation des infections génito-urinaires et pollakiurie
Hypotension
Déshydratation
Fractures
7) Les insulines.
Au bout de quelques années d’évolution et après échec des antidiabétiques non
insuliniques le recours à l’insulinothérapie devient inévitable (voir cours sur
l’insulinothérapie).
Sur quels critères choisir un hypoglycémiant.
Plusieurs facteurs de sélection des hypoglycémiants pourraient être considérés :
- l’efficacité hypoglycémiante
- le profil d'innocuité : risque hypoglycémique
- l’effet sur le poids corporel.
- la tolérance
- le coût
Réduction de l’HbA1c.
L’efficacité sur les taux glycémiques varie d'une classe à l'autre et l’on sait la corrélation entre
les taux moyens d'HbA1c, l’apparition et la progression des complications à long terme.
Metformine 1,5 %
Sulfonylurées 1,5 %
a
Glinides 1 à 1,5 %
Inhibiteurs de
0,5 à 0,8 %
l'-glucosidase
Effets des différentes classes thérapeutiques sur le poids et sur le risque hypoglycémique.
Les cibles glycémiques dans le diabète de type 2.
Lorsque le dosage de l’HbA1c ne peut être obtenu ou n’est pas standardisé, la moyenne de toutes
les glycémies obtenues pendant les trois mois écoulés renseigne sur le niveau de l’HbA1c. (tableau
ci-dessous)
Correspondance entre niveau d’HbA1c et moyennes glycémiques.
Les diabétiques de type 2 qui ont plusieurs injections d'insuline nécessitent au moins 3
glycémies par jour. Lors d'un traitement d'appoint ou d'une modification du traitement, les
patients doivent procéder à des autocontrôles plus fréquents. Pour les patients recevant des
injections moins fréquentes ou traités par des hypoglycémiants oraux : la fréquence idéale n’a pas été
établie, mais doit être suffisante pour faciliter l'atteinte des objectifs glycémiques.
L’enregistrement continu de la glycémie par différents dispositifs médicaux (CGM, lecteur free
style…) est en train de changer entièrement l’approche de la maladie. Le temps passé à l’objectif
entre 0,70 g/l et 1,80 g/l (Time In the Range : TIR) devient un paramètre déterminant. On assiste à
un véritable changement de paradigme qui va de pair avec l’apport des nouvelles technologies.
Recommandations from the International Consensus on Time in Range Diabetes Care 2019;
42: 1593-1603
Stratégie thérapeutique (ADA 2022)
Dans toutes les recommandations internationales, la stratégie thérapeutique s’appuie sur une escalade
rapide à la dose maximale en monothérapie puis l’adjonction d’un deuxième hypoglycémiant au bout de 3
mois si la cible glycémique n’est pas atteinte.
Dans les dernières recommandations de l’ADA (2022) la prescription de la metformine peut être
associée d’emblée à un analogue du GLP1 ou un iSGLT2 s’il existe une maladie CV ou
rénale (voir arbre décisionnel ci dessous).
C) S’il existe une maladie rénale chronique a v e c P R O T E I N U R I E la priorité est aux i SGLT2, s’il
n’existe pas de protéinurie on privilégie les analogues du GLP1.
2) Dans le cas où il n’existe aucune complication ou facteur de risque CV, après la
metformine on passe à une bithérapie si l’HbA1c est supérieure à l’objectif (il
faut tenir compte ici du niveau d’HbA1c).
L’algorithme prévoit trois situations différentes de prescription: