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I- Définition de l’hypoglycémie :
Elle est définie chez le non diabétique par une glycémie veineuse <0.50 g/l selon la SFE, et <0.55 g/l selon
Endocrine society Américaine.
Le diagnostic se fait sur une glycémie veineuse, du sang prélevé au moment des symptômes sur un tube Fluoro-
oxalaté qui permet d’exercer un effet anti-glycolytique (éviter la glycolyse anaérobie) et donc limiter les faux
positifs.
1- Epreuve de jeune :
- C’est l’examen de référence afin de confirmer l’organicité et identifier la cause d’hypoglycémie.
- Indiqué chez les patients présentant la triade de Whipple, et chez qui les prélèvements hormonaux n’ont pas
été réalisés lors d’une hypo spontanée.
!! Au cours de l’épreuve de jeune, on parle d’hypoglycémie quand la gly veineuse est <0.55 g/l selon la société
américaine, et <0.45 g/l selon SFE (c’est différent de la définition d’hypo).
!! Selon les recommandations de la SFE, les seuils d’insulinémie, de peptide C et de pro-insulinémie ne sont pas
déterminés si la glycémie objectivée lors de l’épreuve de jeûne est comprise entre 0,45 et 0,6 g/l. (donc à cette
glycémie, les résultats de peptide C et pro insuline ne sont pas interprétables).
1- Prise d’alcool :
L’alcool inhibe la néoglucogenèse et peut induire des hypoglycémies à jeun.
2- Cause médicamenteuse :
- Imputabilité Forte :
• Insuline. • Sulfamides hypoglycémiants. • Glinides.
- Imputabilité modérée :
• Indométacine • Gatifloxacine/clinafloxacine • Cibenzoline (Cipralan® )
• Quinine • Pentamidine • IGF1
• Inhibiteurs des tyrosines kinases
- Imputabilité faible :
• Lithium • Dextropropoxyphène
- Imputabilité très faible :
• IEC, ARA2 • Bêtabloquant • Cotrimoxazole (Bactrim)
• Lévofloxacine • Ciprofloxacine • Disopyramide.
• Mifépristone • Lidocaïne • Héparine
3- Hypoglycémies factices :
- En cas de prise d’insuline au cours de l’épreuve de jeune :
Insuline élevée > 3 mUI/l, peptide C bas <0.6 ng/ml.
Mais certaines trousses de dosage ne détectent pas les analogues de l’insuline « Glargine, Détémir, Lispro et
Aspart), donc on aura un profil sans élévation d’insuline ni de peptide C, avec présence d’Ac anti-insuline (qui
sont dirigés entre ces analogues).
- En cas de prise d’insulinosécratologues (Sulfamides et glinides) :
piège diagnostic, on peut avoir une augmentation de la sécrétion endogène d’insuline mimant un insulinome.
Diagnostic fait par la détection de sulfamides ou leurs métabolistes dans les urines (éliminés 12-24h après la
prise).
5- Pathologies générales :
Les hypoglycémies peuvent apparaitre en cas de maladies générales sévères, par réduction de la
néoglucogenèse et/ou une déplétion du stock de glycogène.
Causes principales : - Insuffisance rénale (++ dialysé). - Sepsis.
- Insuffisance hépatique - Insuffisance cardiaque.
- Dénutrition sévère. - Anorexie mentale.
!! Dans <1% des insulinomes, les concentrations d’insulinémie, peptide C et pro insuline ne répondent pas aux
critères.
B- Bilan de localisation :
- Scanner hélicoïdal biphasique ou IRM du pancréas ++++, localisent la lésion dans 70-85% des cas.
- Echographie pancréatique : abandonnée, sensibilité <40%.
- Radiographie conventionnelle : ne le visualise que dans 20% des cas.
- Octréoscan : faible sensibilité 40-60% vu que les insulines expriment faiblement les R de somatostatine.
- PET scan aux analogues de Glp1 possède une meilleure performance mais il n’est pas accessible en
pratique courante.
- En Deuxième intention et en absence d’identification par les examens précédents, des examens invasifs mais
très performants sont proposés, mais doivent se réaliser dans un centre d’experts :
• Echo-endoscopie pancréatique : sensibilité 75-95%.
• Cathétérisme des artères à destinée pancréatique : permet d’identifier une élévation anormale des
concentrations de l’insuline dans les veines sus-hépatiques, induite par l’injection de calcium dans le vx qui
vascularise la lésion. Sensibilité 78-100%.
• Chirurgie exploratrice.
C- Formes génétiques :
Les formes génétiques sont rares, elles sont évoquées devant :
- Histoire familiale évocatrice.
- Présence d’autres atteintes évoquant un contexte syndromique.
- Age <40 ans.
- Insulinomes multiples, ou association avec d’autres TNE sécrétants ou non.
- Récidive d’insulinome malgré la chirurgie.
Les principaux syndromes sont :
- NEM 1 : seuls 5% des insulinomes sont dues aux NEM, malgré ça le dosage de la calcémie est systématique en
D- Traitement :
- Chirurgie :
C’est le trt de choix.
• Enucléation : si tm bénigne < 2-3 cm, située à distance du canal de Wirsung.
• Pancréatectomie gauche avec exérèse du corps et/ou queue : si tm de la queue en contact avec le canal
de Wirsung ou si suspicion d’insulinome malin.
• Duodéno-pancréatectomie : en cas de tumeur de la tête dont l’énucléation est impossible.
- Traitement médicamenteux :
Indiqués dans l’attente ou en complément de la chirurgie, ou en cas de contre-indication de la chir :
• Diazoxide : c’est un sulfamide non diurétique, qui inhibe la sécrétion de l’insuline. Utilisé en pratique
courante, principalement en préop, mais son efficacité n’a pas été bien démontrée.
commencer par 200 mg/j, puis peut être majorée à 300-600 mg/j afin de maintenir une normoglycémie
Son action est rapide.
Prescrit uniquement en milieu hospitalier.
Effets II aire : Hirsutisme, rétention hydrosodée avec œdème.
• Analogues de la somatoststaine : octérotide et Lanréotide, permettent d’obtenir un contrôle de
l’hypoglycémie dans 66% des cas.
• Inhibiteurs de mTOR : bloquent la croissance et la prolifération des C tumorales, indiqués principalement
pour les insulinomes malins inopérables, mais ne semblent pas vraiment avoir un impact favorable sur la
masse tumorale, posologie : 5-10 mg/j.
• +/- CTC à forte dose/ IC/ BB.
- Diagnostic :
• L’hypoglycémie est révélatrice dans 48% des cas.
• Diagnostic facile en présence de contexte tumoral, sinon on aura recours à l’épreuve de jeune : Insuline,
peptide c et β-Hydroxybyturate bas, ce qui témoigne d’un effet insuline like de type IGF2.
• Test Glucagon positif (à condition d’une absence d’envahissement hépatique massif pour ne pas empêcher le
stockage du glucagon).
• Taux d’IFG2 ou ratio IFG2/IG1 élevés.
- Traitement :
+++ Chirurgical, mais en cas de CI ou dans l’attente de la chirurgie on proposera :
• Glucocorticoides • Glucagon en infusion continue par pompe. • GH recombinante.
!! Les analogues de somatostatine et Diazoxide ne sont pas efficaces.
Hypoglycémie fonctionnelle :
- Mécanismes :
• HF survenant dans le cadre d’une dysrégulation de la sécrétion d’insuline ou hyperinsulinisme, en dehors de
tout diabète : sécrétion excessive d’insuline en réponse à une alimentation riche en glucides à IG élevé ++ sous
forme liquide, survient principalement chez les gens ayant une insulino-résistance.
• HF survenant chez les DT2 ou prédiabétiques : surtout dans le début de la maladie, rentre également dans le
cadre d’insulinorésistance.
• HF liée à une hypersensibilité à l’insuline : ++ sujets jeunes maigres grands consommateurs de boissons
liquides sucrées.
• HF post gastrectomie.
- Traitement :
Repose sur les RHD : aliments riches en fibres, et l’éviction d’aliments à IG élevé avec réduction des collation
glucidiques.
si échec : inhibiteurs des α-glucosidases.