Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Idiopathique (40-50%) Maladie auto-immune associée (thyroïdite de Hashimoto, vitiligo, maladie cœliaque…)
Après chirurgie hypophysaire (40%) ou traumatisme Souvent associé à un panhypopituitarisme
crânien
Histiocytose X Atteintes osseuse (surtout mandibule), pulmonaire, ganglionnaire, hépatique, cutanée
et neurologique (ataxie)
Sarcoïdose Atteintes pulmonaire (dyspnée, toux sèche), ganglionnaire, cutanée (érythème noueux),
hépatique, oculaire (uvéite)
Maladie de Wegener Atteintes ORL (épistaxis), musculaire, articulaire, pulmonaire (hémoptysie),
neurologique (polyneuropathie), rénale (glomérulonéphrite focale segmentaire),
cutanée (purpura)
Tuberculose TB spot
Germinome α-foetoprotéine et β-HCG plasmatiques
LCR : α-fœtoprotéine et β-HCG, phosphatase alcaline placentaire, c-kit
Métastase Recherche de la néoplasie primaire
Génétique DIC isolé, anamnèse familiale positive
3°
Capillary Capillary 3°
Supraoptic nucleus Supraoptic nucleus
2° ↑ pAVP 2°
↑ pAVP
(rapide) d’un diabète insipide néphrogénique (progressive). coll., en 1970.13 Les critères diagnostiques n’ont cependant
A l’anamnèse, les antécédents de TC et de neurochirurgie, jamais fait l’objet d’une approche prospective pour définir
l’histoire familiale et toute manifestation cutanée, oculaire, la sensibilité et la spécificité. Le dosage de l’ADH, et plus
ostéoarticulaire, pulmonaire et neurologique, doivent être récemment de la copeptine (glycoprotéine de la prohor-
recherchés pour déterminer l’étiologie du DIC (figure 1). mone d’ADH), est parfois utilisé comme mesure directe à
la place de l’osmolalité urinaire, mais sa place reste à être
Bilan biologique définie.14,15
Le bilan biologique comprend un dosage plasmatique L’interprétation du test de restriction hydrique n’est ce-
du Nar, Kr, Car, urée, créatinine, glucose et une mesure de pendant pas toujours simple : un DIC partiel est parfois hy-
l’osmolalité plasmatique et urinaire. Une osmolalité urinaire perréactif à ce test par surrégulation des récepteurs V2 avec
200-300 mOsm/kg suggère un DI ou une polydipsie et, in- un test faussement en faveur d’une polydipsie primaire. Par
versement, une osmolalité 300 mOsm/kg oriente vers une ailleurs, une polydipsie primaire chronique peut supprimer
diurèse osmotique. Une natrémie 143 mmol/l parle plutôt partiellement l’ADH et mimer un DIC partiel. La réponse
en faveur d’un diabète insipide et une natrémie 137 mmol/l aiguë à l’administration de desmopressine lors d’un DIC
évoque plutôt une polydipsie primaire. Il faut cependant peut également être sous-maximale en présence d’un dé-
noter qu’en cas d’intégrité des osmorécepteurs et du centre ficit chronique en ADH.
de la soif, la natrémie est souvent normale. Un recueil
d’urine sur 24 heures est utile pour quantifier la diurèse. IRM hypophysaire
L’IRM hypophysaire s’effectue dès la confirmation du DIC
Test de restriction hydrique (figure 2) par le test de restriction hydrique et la réponse à la des-
Le test de restriction hydrique, avec mesure de la natré- mopressine. La perte du signal de la posthypophyse en T1
mie et de l’osmolalité urinaire, permet de donner une me- sans injection est présente dans 80% des DIC, mais est un
sure indirecte de l’activité de l’ADH et, par conséquent, de marqueur peu spécifique (diminution du signal avec l’âge
faire le diagnostic de DI. La réponse de l’osmolalité urinaire par exemple). L’élargissement de la tige pituitaire ( 3 mm)
à l’injection de desmopressine différencie un DIC, un dia- est pathologique et suggestif d’un DIC, mais non spécifique
bète insipide néphrogénique et une polydipsie primaire. pour une étiologie donnée. Par contre, une tumeur hypo-
Il s’agit d’un test décrit pour la première fois par Miller et physaire ou suprasellaire peut, dans la plupart des cas, être
Na+ 143mmol/l
Osmp 295 mosmol/kg
Na+ 143 mmol/l Osmu Osmp
Osmp 295 mosml/kg
Osmu Osmp
↑ de l’Osmu post-
desmopressine 2 mg IV 50% 50%
différenciée par ses caractéristiques d’un épaississement avec épaississement de la tige pituitaire (généralement
de la tige dans le cas d’un DIC idiopathique ou d’une mala- 7 mm) et extension suprasellaire, notamment pour ex-
die systémique (figures 3 et 4). clure un germinome.2
Figure 3. IRM hypophysaire chez un patient avec Figure 4. IRM hypophysaire chez un patient avec
diabète insipide central idiopathique diabète insipide central aigu idiopathique
A. «Light spot» de la posthypophyse en T1 non injecté en phase précoce. A. Epaississement nodulaire de la tige pituitaire (coupe sagitale en T1 in-
B. Absence de «light spot» de la posthypophyse en T1 non injecté six mois jecté). B. Epaississement nodulaire de la tige pituitaire (coupe coronale
après le début des symptômes. en T1 injecté).
En l’absence d’hypernatrémie sévère, le Minirin est géné- diminution de la lésion ainsi qu’une récupération du défi-
ralement débuté au coucher pour soulager la nycturie puis cit hormonal antéhypophysaire et posthypophysaire ont été
la dose est adaptée en fonction de la clinique, la natrémie et rapportées sous de hautes doses de corticostéroïdes.17 Ce
l’osmolalité plasmatique et urinaire. En situation chronique, traitement semble toutefois réservé aux rares cas avec pro-
le Minirin s’administre par voie nasale (10-20 mg 1-2 x/jour) gression rapide d’une lésion neuro-infundibulaire avec in-
ou orale (0,1-1,2 mg/jour en 2-4 prises). Le principal risque suffisance antéhypophysaire et compression des voies op-
du traitement est une hyponatrémie en cas d’inadéquation tiques. Une récupération spontanée du DIC idiopathique a
entre la prise de desmopressine et les apports hydriques.16 également été décrite.18 Un essai de sevrage du Minirin à
Le patient doit donc être informé des symptômes (cépha- distance du diagnostic permet de déterminer l’éventuelle
lées, nausées, vomissements) d’hyponatrémie. réversibilité.
Lorsque le DIC est associé à une maladie de système,
Traitement étiologique oncologique ou infectieuse, il s’agira de cibler le traitement
Pour les cas de DIC sur tumeur hypophysaire ou de la sur la pathologie sous-jacente.
région sellaire, un traitement neurochirurgical, de radiothé-
rapie ou de chimiothérapie est indiqué en fonction du type
de tumeur et du risque pour les structures avoisinantes, suivi
notamment les voies optiques. Hormis la substitution en des- Au vu de la faible prévalence du DIC, il n’existe pas de
mopressine, le DIC idiopathique est rarement traité. Une recommandations validées dans la littérature concernant le
Bibliographie
1 ** Loh JA, Verbalis JG. Disorders of water and salt tics. Nature reviews. Endocrinology 2011;7:701-14. tidiuretic hormone secretion. Ann Intern Med 1970;73:
metabolism associated with pituitary disease. Endocri- 7 Schneider HJ, et al. Hypothalamopituitary dysfunc- 721-9.
nol Metab Clin North Am 2008;37:213-34. tion following traumatic brain injury and aneurysmal 14 Fenske W, et al. Copeptin in the differential diag-
2 * Di Iorgi N, et al. Diabetes insipidus – diagnosis and subarachnoid hemorrhage : A systematic review. JAMA nosis of the polydipsia-polyuria syndrome – revisiting
management. Horm Res Paediatr 2012;77:69-84. 2007;298:1429-38. the direct and indirect water deprivation tests. J Clin
3 * Pivonello R, et al. Central diabetes insipidus and 8 Hensen J, et al. Prevalence, predictors and patterns Endocrinol Metab 2011;96:1506-15.
autoimmunity : Relationship between the occurrence of postoperative polyuria and hyponatraemia in the 15 ** Fenske W, Allolio B. Current state and future
of antibodies to arginine vasopressin-secreting cells and immediate course after transsphenoidal surgery for pi- perspectives in the diagnosis of diabetes insipidus : A
clinical, immunological, and radiological features in a large tuitary adenomas. Clin Endocrinol 1999;50:431-9. clinical review. J Clin Endocrinol Metab 2012;97:3426-
cohort of patients with central diabetes insipidus of 9 Nemergut EC, et al. Predictors of diabetes insipidus 37.
known and unknown etiology. J Clin Endocrinol Metab after transsphenoidal surgery : A review of 881 patients. 16 Vande Walle J, et al. Desmopressin 30 years in cli-
2003;88:1629-36. J Neurosurg 2005;103:448-54. nical use : A safety review. Curr Drug Saf 2007;2:232-8.
4 * Maghnie M, et al. Central diabetes insipidus in child- 10 Sigounas DG, et al. Predictors and incidence of cen- 17 Kristof RA, et al. Lymphocytic hypophysitis : Non-
ren and young adults. New Engl J Med 2000;343:998- tral diabetes insipidus after endoscopic pituitary surgery. invasive diagnosis and treatment by high-dose methyl-
1007. Neurosurgery 2008;62:71-8 ; discussion 78-9. prednisolone pulse therapy ? J Neurol Neurosurg Psy-
5 Marchand I, et al. Central diabetes insipidus as the 11 Agha A, et al. Posterior pituitary dysfunction after chiatry 1999;67:398-402.
inaugural manifestation of Langerhans cell histiocytosis : traumatic brain injury. J Clin Endocrinol Metab 2004; 18 Imura H, et al. Lymphocytic infundibuloneurohypo-
Natural history and medical evaluation of 26 children 89:5987-92. physitis as a cause of central diabetes insipidus. N Engl
and adolescents. J Clin Endocrinol Metab 2011;96:E1352- 12 Aimaretti G, et al. Residual pituitary function after J Med 1993;329:683-9.
60. brain injury-induced hypopituitarism : A prospective 12-
6 Babey M, Kopp P, Robertson GL. Familial forms of month study. J Clin Endocrinol Metab 2005;90:6085-92. * à lire
diabetes insipidus : Clinical and molecular characteris- 13 Miller M, et al. Recognition of partial defects in an- ** à lire absolument