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SCIENCES INDUSTRIELLES
DE L’INGÉNIEUR (SII)
Vincent CRESPEL (vincent.crespel@ac-paris.fr)
THÈME : CONTRÔLE ET
COMMANDE DES SYSTÈMES
AUTOMATISÉS – 2 / 5
DESCRIPTION ET
MODÉLISATION DES
SYSTÈMES AUTOMATISÉS
L’automatique des systèmes est abordée tout au long des deux années de classes préparatoires (semestres S1
et S2 en 1ères années MPSI / PCSI, S3 et S4 en 2ndes années MP / MP* et PSI / PSI*).
— En 1ères années MPSI et PCSI, cinq parties :
1. définitions, structures et performances des systèmes automatisés : début du semestre S1
2. description et modélisation des systèmes automatisés : milieu du semestre S1
3. étude des systèmes linéaires, continus et invariants (avec trois sous-parties) : milieu du semestre S1
jusqu’au début du semestre S2
4. évaluation des performances d’un système asservi : milieu du semestre S2
5. modélisation logique du comportement par systèmes à événements discrets : fin du semestre S2
— En 2ndes années MP / MP* et PSI / PSI*, deux ou trois parties selon la filière :
1. rappels sur les quatre premiers chapitres du cours d’automatique de 1ère année : début du semestre S3
2. correction des systèmes asservis : milieu du semestre S3 (cours plus complet en PSI qu’en MP)
3. programmation en formalisme d’état des systèmes à événements discrets (uniquement en filière PSI,
complément du cinquième chapitre de 1ère année) : fin du semestre S4
Cette partie du programme, aussi conséquente que la mécanique mais moins difficile dans sa mise en œuvre,
est évaluée dans tous les sujets de concours, généralement à hauteur de 30 à 50% des points.
Table des matières
La démarche générale de description présentée dans ce court chapitre est très simple dans ses concepts
mais exige de nombreuses applications pour être mise en œuvre sans confusions : l’ensemble doit donc être
lu avec attention, mais sans se bloquer, car cela deviendra clair dès les premières applications en TD.
1 Introduction
Le but de ce chapitre est de mettre en œuvre une description d’un système automatisé en utilisant un
outil à la fois simple et rigoureux.
Cette étape de description, préparatoire à la démarche de modélisation qui sera présentée au chapitre 2, est
fondamentale pour l’étude des systèmes automatisés car elle permet d’aborder d’une manière unifiée l’étude
des systèmes pluri-techniques, quelles qu’en soient la structure et la complexité.
Remarque — Dans le langage industriel, on associe le terme « courants forts » à la chaîne de puissance et le terme
« courants faibles » à la chaîne d’information.
3
Cette description simple, officiellement au programme et développée dans la suite, est parfaitement
adaptée pour les systèmes pluri-techniques les plus classiques (automobile, aéronautique, régulation indus-
trielle, échanges inter-bancaires, etc.) mais elle montre des limites dès lors que le système technique devient
structurellement complexe (smartphones, fonctionnement du corps humain, etc.).
Figure 1.1 – Structure standardisée de la chaîne de puissance (éléments foncés toujours présents)
Remarque — Sans l’apprendre par cœur, il est tout de même très utile de connaître cette structuration assez
précisément, au-delà des quatre éléments foncés qui seront toujours présents.
Remarque — Le pré-actionneur joue un rôle de « vanne de distribution » de l’énergie disponible en amont et sa
fonction est donc parfois indiquée « distribuer (la puissance ou l’énergie) », ce qui est également acceptable.
3 Chaîne d’information
Définition — Chaîne d’information
La chaîne d’information :
1. analyse les consignes de l’opérateur transmises par l’interface homme-machine (IHM) ;
2. scrute l’état d’un ou plusieurs éléments sur la chaîne d’énergie (ou même éventuellement sur d’autres
chaînes fonctionnelles) à partir d’un ou plusieurs capteur(s)
3. puis, via l’Unité de Traitement (UT), génère un ordre de modulation envoyé au pré-actionneur situé
sur la chaîne de puissance (voir figure 1.1).
Une structuration possible pour la chaîne d’information est fournie figure 1.2 et seuls les trois blocs de
couleur foncée seront systématiquement présents, la présence des autres dépendant du système..
Remarque — Contrairement à la chaîne de puissance (ou chaîne d’énergie, terme désuet), il n’est pas utile de
connaître précisément la structuration de la chaîne d’information, à part la dénomination des trois éléments foncés
toujours présents : la représentation dépendant grandement du système, cette forme n’est pas unique.
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Communiquer et restituer
(l’information)
Interface homme -
Consigne(s) Compte(s)-rendu(s)
État(s) de la chaîne machine (IHM)
de puissance
Autres chaînes fonctionnelles
Conditionneur Unité de Mémoire de
Capteur
du capteur traitement masse
Figure 1.2 – Structure possible de la chaîne d’information (éléments foncés toujours présents)
Consigne(s) Compte(s)-rendu(s)
Chaîne d’information
Communiquer et restituer
(l’information)
Interface homme -
machine (IHM)
Autres chaînes
fonctionnelles
Unité de Mémoire de
Capteur Conditionneur
traitement masse
Acquérir Mettre en forme Traiter Mémoriser
(l’information) (l’information) (l’information) (l’information)
Ordres de modulation de la
puissance (ou flux d’énergie)
MOE
Chaîne de puissance
Figure 1.3 – Structure générale d’une chaîne fonctionnelle avec mesure sur l’actionneur
Remarque — Comme on le verra dans les exercices, cette structure sera généralement beaucoup plus simple (c’est
également le cas sur l’exemple du chapitre 3) : parfois, seuls les éléments foncés des deux chaînes seront présents.
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Deux exemples issus de sujets de concours sont fournis sur les figures 1.4 et 1.5.
Exemple 1 — Document réponse Centrale-Supélec MP 2015 (main artificielle myoélectrique)
Chaîne d’information
Chaîne de puissance
Appareil
Sang Muscle Tendons
SCIENCES INDUSTRIELLES
digestif
POUR L’INGÉNIEUR Filière PSI
Le moteur électrique entraîne la chaîne silencieuse, seul ou en complément
du moteur thermique. Il récupère également l'énergie cinétique ou potentielle
du véhicule lors des phases de ralentissement.
Les chaînes d'énergie et d'information, figure 2, permettent de percevoir l'orga-
Figure 1.4 – Description du système de contrôle et de commande d’une main humaine saine
nisation des différents composants du HSD. Les fonctions des capteurs relatifs
à l'enfoncement
Exemple 2 — Document de la pédale
intégré de Centrale-Supélec
au texte frein, au sélecteur
PSIde2007
marche et àhybride
(voiture la température
thermique / électrique)
d'eau du moteur thermique seront développées ultérieurement.
Chaîne d’information
Enfoncement
pédale accélérateur ACQUERIR Informations
Enfoncement Capteurs de conducteur
COMMUNIQUER
pédale de frein déplacement
Afficheur digital
Sélection : ACQUERIR
Point Mort Sélecteur de
Marche Avant marche TRAITER
Marche Arrière
Calculateur
ACQUERIR
Capteur de
température d'eau
ACQUERIR
Capteurs de vitesse
de rotation
ALIMENTER Chaîne de
Batterie puissance
Chaîne en
mouvement
Figure 2
Figure 1.5 – Description du système de contrôle et de commande de la Toyota Prius (véhicule hybride)
Chaîne d’information (partie supérieure) et Chaîne d’énergie (partie inférieure)
I.B.1) Proposer un diagramme SADT A-0 du système HSD.
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Remarques :
■ Sur le premier exemple (figure 1.4), on constate que :
1. l’élément terminal a été « exclu » de la chaîne de puissance (ou d’énergie), ce qui n’est pas très courant ;
2. la chaîne d’information a une structure assez spécifique (avec la fonction « communiquer » qui n’est
pas très usuelle hors interface homme-machine) ... mais il s’agit là d’un « système » très particulier !
■ Sur le second exemple (figure 1.5), il apparaît plusieurs capteurs associés à autant de retours d’informations
(ce qui est très classique) et la fonction des pré-actionneurs est notée « distribuer » et non « moduler »
(ce qui est également assez classique).
5 Compléments importants
Propriété — Gestion de l’énergie dans une chaîne fonctionnelle
L’énergie utilisée dans le système commandé n’est pas fournie par la partie commande mais toujours par
une source extérieure (parfois non représentée car sous-entendue : voir chapitre 2).
Ainsi, la dépense d’une énergie minime dans la partie commande suffit pour contrôler des phénomènes
qui, dans le processus, mettent en jeu des puissances importantes.
Remarque — Ce point, relativement délicat à maîtriser car demandant un certain recul sur la démarche, sera très
progressivement mis en évidence dans les différentes applications, en TD tout d’abord, puis en TP pour la filière PSI.
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Chapitre
2
Modélisation d’un système automatisé
par schéma fonctionnel
Cette étape de modélisation est développée dans la continuité de la description par chaînes fonctionnelles
vue au chapitre 1 et va permettre de justifier et développer les structures à boucles de retour vues dans la
partie 1 du cours puis une évolution vers les modèles mathématiques développés dans la suite du cours.
Ce chapitre, initialement assez âpre voire rebutant par son grand volume d’informations, a pour objectif
de définir les principes fondamentaux de la démarche de modélisation qui sera largement appliquée dans la
suite du cours. L’exemple fourni au chapitre 3 (four de trempe), les TD et les DM vont permettre de bien
comprendre les concepts, car ils seront maintes fois appliqués au cours de l’année.
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2.2.1 Étape 1 : isolement
L’étude commence par la définition précise des limites, physiques ou fonctionnelles selon l’objectif de l’étude,
de la zone isolée dans le système technique à étudier (on parle alors d’isolement de la zone à étudier) : la
zone isolée est modélisée par un rectangle tel que celui de la figure 2.1.
ZONE
ISOLÉE
e1 s1
Entrées e2 ZONE s2
Sorties
ISOLÉE s3
e3 s4
Figure 2.2 – Modélisation multiples entrées - multiples sorties (MIMO) d’un système
Remarque — Dans l’exemple, les entrées sont à gauche et les sorties à droite ... mais le contraire est bien entendu
possible si le sens du flux entrées → sorties est inversé.
Bruits électromagnétiques ν(t) (V) Pertes par effet Joule p(t) (W)
Figure 2.3 – Une modélisation MIMO possible d’un moteur électrique à courant continu
Perturbation e2
Figure 2.4 – Modélisation mono entrée - mono sortie (SISO) avec perturbation d’un système
Remarque — Aux concours, le choix des entrées / sorties / perturbations est faite par les auteurs du sujet, il n’y a
donc aucune compétence spécifique à acquérir sur ce point en classes préparatoires aux Grandes Écoles.
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Effort sur l’arbre moteur cr (t) (N · m)
Figure 2.5 – Modélisation SISO d’un moteur électrique à courant continu avec prise en compte d’une
perturbation, développée par choix de deux entrées et d’une sortie du modèle MIMO proposé figure 2.3
2.3.2 Choix des flux principaux et gestion des flux annexes (pour information)
Propriété — Choix de l’entrée et de la sortie pour la mise en place d’un modèle SISO
Comme souvent, sinon toujours, dans la mise en œuvre d’une modélisation en sciences, il faut d’abord
choisir la sortie pour mettre en place un modèle, l’entrée s’en déduisant.
La sortie à choisir, la plus intéressante du point de vue choisi, est parfois difficile à identifier et il faut
donc un certain recul. Les autres sorties sont parasites et perturbatrices pour l’environnement et les autres
systèmes (dégagement de chaleur, bruit, vibrations, etc.) et on cherchera donc à limiter leurs effets.
L’entrée à choisir est généralement celle prépondérante pour l’utilisateur dans le cadre de l’étude menée :
on choisit souvent celle influant le plus fortement la sortie choisie. Les autres entrées, nécessairement non
contrôlables et qui nuisent au bon fonctionnement du système étudié, seront assimilées à des perturbations.
Exemple — Un réservoir de section S (en m2 ) constante est alimenté par un débit réglable qe (t) (en m3 · s−1 )
et présente une fuite de débit qf (t) (en m3 · s−1 ) : voir figure 2.6. Pour connaître la hauteur y(t) (en m)
d’eau dans le réservoir, il faut définir clairement les grandeurs à prendre en compte.
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Débit d’entrée qe (t)
Débit de fuite qf (t)
Hauteur d’eau y(t) Débit entrant qe (t) Cuve Hauteur d’eau y(t)
dV(t) dy(t) 1 t
Z
=S = qe (t) − qf (t) d’où y(t) = [qe (u) − qf (u)] du
dt dt S 0
Pour la modélisation de cette cuve sous la forme d’un bloc, la hauteur d’eau y(t), choisie en sortie du modèle,
dépend des deux débits qe (t) et qf (t), qui correspondent aux entrées (dont l’une en perturbation) du modèle :
voir partie droite de la figure 2.6.
P1 P2
Système S1 = E2 Système
E1 S2
N° 1 N° 2
qt (t)
Débit de fuite qf (t)
Ensemble des
Débit entrant qe (t) Hauteur d’eau y2 (t)
deux cuves
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2.4.2 Sommateur
Le sommateur, présenté figure 2.9, est symbolisé par un cercle avec, sur la périphérie, un certain nombre
d’entrées et une seule sortie ainsi que des opérations d’addition ou de soustraction associées à chaque entrée.
e2
+
e1 + + s = e1 + e2 − e3 − e4
– –
e3 e4
e1
e1 + e2 +
e2 + +
s = e1 + e2 − e3 − e4 s = e1 + e2 − e3 − e4
e3 − −
e3 −
e4 −
e4
(a) Structure adoptée dans Scilab - Xcos (b) Structure adoptée dans Matlab - Simulink
Figure 2.10 – Structures de sommateur pour deux des logiciels de simulation les plus classiques.
Remarque — La suite logicielle libre Scilab-Xcos sera utilisée pour la simulation en TP au 2nd semestre car c’est
celle qui est utilisée aux concours. La suite logicielle propriétaire Matlab-Simulink, sensiblement plus puissante mais
intégralement en anglais et avec des menus très (trop) complets, pourra être utilisée pour les TIPE.
y(t)
x(t) Élément 1 Élément 2 z(t)
y(t)
u(t) Élément 3
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Perturbations p(t)
Effet Processus
Commande uc (t) Action Sortie x(t)
perturbé
Figure 2.13 – Description avec la seule chaîne de puissance d’une commande en « chaîne directe ».
Perturbations
Figure 2.14 – Schéma fonctionnel d’une commande en « chaîne directe » dans le cas général
Bien que simple, cette évolution est extrêmement importante et loin d’être anodine !
En effet, lors de la mise en place d’un modèle mathématique tel que cela sera vu dans la suite du cours, seule
la relation entre la grandeur de commande et la sortie, en tenant compte des éventuelles perturbations, est
intéressante à déterminer et la structure précédente est particulièrement adaptée pour cela.
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Deux remarques complémentaires
Tous les éléments d’un système donné sont a-priori perturbés mais, dans une modélisation, on place en
général les perturbations à un unique endroit : ici sur l’élément terminal, elles pourraient bien évidemment
être mises sur n’importe lequel des autres éléments, comme cela sera vu en TD (dans le cas des modèles
mathématiques, la perturbation équivalente sera d’ailleurs le plus souvent placée sur l’actionneur).
Sur chacun des blocs de la modélisation en schéma fonctionnel, les grandeurs en entrée, en sortie et au
niveau de l’éventuelle perturbation seront généralement de types différents : cela était effectivement le cas
sur l’exemple du moteur électrique (figures 2.3 pour le modèle MIMO et 2.5 pour le modèle SISO adapté
après choix d’une entrée, d’une sortie et d’une perturbation).
Perturbations p(t)
Image de l’évolution de
Observation
la sortie du processus
Figure 2.15 – Structure générale d’une commande « en rétroaction » (ou « en boucle fermée »)
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(2)
Consigne(s) Compte(s)-rendu(s)
Chaîne d’information
Communiquer et restituer
(l’information)
Interface homme
- machine (IHM)
Autres chaînes
fonctionnelles
Unité de Mémoire de
Capteur Conditionneur
traitement masse
Acquérir Mettre en forme Traiter Mémoriser
(l’information) (l’information) (l’information) (l’information)
(1) MOE
Chaîne de puissance
Figure 2.16 – Structure générale d’une chaîne fonctionnelle avec mesure sur la MOS
Perturbations p(t)
Commande uc (t)
(actionneur) (effecteur)
Figure 2.17 – Schéma fonctionnel correspondant à la description en chaîne fonctionnelle de la figure 2.16
3.3 Gestion de l’énergie dans la modélisation par schéma fonctionnel (point délicat !)
Dans la modélisation de la figure 2.17, certains éléments de la chaîne de puissance (pré-actionneur, actionneur,
etc. jusqu’à l’élément terminal) sont mis en évidence ... mais toute la partie en amont du pré-actionneur
(depuis la source d’énergie) est non représentée : cette « omission » sera systématique, essentiellement pour
des questions de lisibilité et il faudra donc comprendre que tout cet ensemble est sous-entendu.
Si cela s’avère nécessaire (ce qui est en pratique très rarement le cas), il est éventuellement possible d’indiquer
l’apport d’énergie au niveau du pré-actionneur : voir figure 2.18.
Le modèle et le « fonctionnement interne » du pré-actionneur sont représentés figure 2.19 : sur le modèle,
l’alimentation en énergie n’est pas indiquée ... et elle devra donc être considérée comme sous-entendue.
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Source d’énergie Perturbations p(t)
(+ stockage + interface puissance)
Puisance modulée
(actionneur) (effecteur)
Figure 2.18 – Ajout de l’alimentation en énergie sur le schéma fonctionnel de la figure 2.17
Source d’énergie
« Vanne » commandée
Pré- Puissance Puissance
Commande modulée
actionneur modulée
Commande
Moduler la puissance Ordres de modulation
(a) Modèle : alimentation en énergie non repré- (b) Réalité : la commande module l’énergie de-
sentée ... et donc sous-entendu puis une source supposée infinie
Figure 2.19 – Modélisation et réalité de la modulation de puissance par le pré-actionneur.
Les grandeurs en amont et en aval du bloc modélisant le pré-actionneur (voir figures 2.17 et 2.18 et
réalité figure 2.19) ne sont en aucun cas reliées ... même si la modélisation, sans indication de la source
d’énergie, pourrait le faire croire lors d’une lecture inattentive ou trop rapide !
En effet, les grandeurs en entrée et sortie du bloc « pré-actionneur » sont le plus souvent totalement diffé-
rentes, en types comme en amplitudes :
— la commande en entrée est en général un signal numérique ou parfois (mais c’est dorénavant très rare)
une tension très faible de l’ordre de quelques mV ;
— et la puissance (ou l’énergie dans la vision plus traditionnelle) modulée en sortie peut être de tout type
(électrique, hydraulique, pneumatique, etc.) selon l’actionneur à alimenter.
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Chapitre
3
Exemple d’application de description
et modélisation d’un système asservi
Ce document a pour but d’expliciter, sur un exemple très simple, la démarche de description (chapitre 1)
puis de modélisation (chapitre 2) d’un système automatisé.
Température (◦ C)
T4
T3 Paliers courts (1 à 3 minutes)
T2
Figure 3.1 – Four de trempe pour matériaux métalliques et cycle de traitement thermique
Ces fours assurent une montée en température très rapide (moins de 10 minutes pour atteindre 800 °C) et
un maintien en température très efficace quelles que soient la structure du matériau métallique à chauffer et
l’évolution en humidité du produit (écart de température de moins de 5 °C autour de la température cible
comprise entre 1200 °C et 2000 °C selon le matériau métallique).
Les performances attendues en précision de chauffage sont comparables à celles exigées pour un four domes-
tique utilisé pour la cuisson des aliments : seules les dimensions, les vitesses de montée ainsi que le volume
utile différent et expliquent le prix des versions les plus onéreuses (pour information, les prix de tels fours
dépendent du volume de travail et des performances en temps de montée et en stabilité de la température :
ils vont de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros).
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2 Description et modélisation de la commande en « chaîne directe »
2.1 Structure
Dans cette structure de commande (voir figure 3.2), le module d’alimentation de puissance distribue l’énergie
électrique selon la valeur de la grandeur de commande définie par le système de réglage.
Système
de réglage Pertes
Grandeur de commande
MODULE
Énergie Résistance
D’ALIMENTATION
électrique de chauffe
DE PUISSANCE
Four
Figure 3.2 – Chauffage d’un four par une commande en chaîne directe.
L’influence des perturbations (ici les fuites thermiques) n’étant pas prises en compte, il est totalement illusoire
d’obtenir une valeur précise de température par cette structure de commande.
Figure 3.3 – Description de la commande en chaîne directe par la seule chaîne de puissance.
Remarque — Dans l’exemple proposé, on note qu’il n’y a pas de transmetteur, ce qui est tout à fait possible. Il faut
cependant noter qu’il s’agit ici d’un exemple très particulier, choisi pour sa simplicité.
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3 Description et modélisation de la commande en « rétroaction »
3.1 Structure
Une solution très simple pour atteindre l’objectif de température souhaitée est fournie figure 3.5.
Système
de consigne
ua (t) : image de la consigne
Calculateur
ε(t) + ur (t) : image de la température
Correcteur −
(écart)
Pertes
Four
Figure 3.5 – Structure de la commande en chaîne fermée d’un four (CT = capteur de température)
Bien que sciemment très simplifiée pour cet exemple, cette organisation de commande « en rétroaction »
(ou « en boucle fermée ») est très classique : en effet, les quatre éléments fondamentaux d’un asservissement
(le générateur de consigne, le capteur, le comparateur et le correcteur) apparaissent dans la structure de
contrôle et de commande de la température dans le four. En effet,
— le système utilisé précédemment en réglage (voir figure 3.2) définit cette fois une consigne, c’est-à-dire
un objectif à atteindre (en l’occurence une température souhaitée) ;
— le capteur mesure en continu l’évolution de la température pour générer un signal (analogique ou numé-
rique selon la technologie du capteur) noté ur (t) ;
— le soustracteur permet la création du signal d’écart ε(t) = ua (t) − ur (t) où ua (t) et ur (t) sont des valeurs
(tension ou grandeur numérique) images de la consigne et du signal issu du capteur :
— quand la température dans la zone de mesure atteint (ou dépasse) la valeur attendue, l’écart ε devient
nul (ou négatif) et l’alimentation de la résistance de chauffe est stoppée ;
— dès que la température baisse (à cause des fuites thermiques ou absorption par les différents éléments),
l’écart ε devient positif et la résistance de chauffe est de nouveau alimentée ;
— le correcteur, dont on rappelle que la synthèse (choix + réglage) constitue l’objectif du cours d’automa-
tique des deux années de CPGE, permet le traitement de ce signal d’écart afin de créer un signal de
commande qui soit le plus efficace pour respecter les attentes du Cahier des Charges Fonctionnel.
Remarque — Pour simplifier, l’exemple proposé ne comporte pas de conditionneur, élément situé en aval du capteur
et ayant pour fonction de traiter le signal avant utilisation par le régulateur.
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Mesure de la température de l’air dans la zone confinée
Consigne de
Affichage de la
température
température actuelle
souhaitée
Chaîne
d’information Générateur de
consigne
Chaîne de puissance
T2 (en ◦ C)
Capteur de
température
Retour d’information
Chaîne d’information (partielle)
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