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L’EXERCICE DE LA PROFESSION :
LA RESPONSABILITE DU BANQUIER
Le banquier répond au même titre que les personnes physiques ou morales de toute
infraction sanctionnée par le code pénal.
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Des sanctions pénales sont aussi attachées aux infractions à la réglementation relative à la
lutte contre le blanchiment de capitaux.
Enfin, la Banque Centrale peut se porter partie civile pour faire appliquer effectivement les
sanctions prévues par la loi.
La responsabilité civile des établissements de crédit est régie par le régime de droit
commun. Elle se fonde sur la violation d’une obligation préexistante qui oblige à réparer le
préjudice subi. Elle est généralement contractuelle dans les rapports du banquier avec son
client à raison des obligations que le contrat met à la charge du banquier (Paragraphe I). A
l’égard des tiers, la responsabilité devient délictuelle (Paragraphe II). Il est à noter que la
distinction classique entre responsabilité contractuelle et responsabilité délictuelle s’efface au
profit de la responsabilité professionnelle qui prend en compte la compétence et les moyens
dont dispose le banquier.
En tout état de cause, le client doit rapporter la preuve de la réunion des trois conditions
classiques que sont la faute, le préjudice et le lien de causalité.
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PARAGRAPHE II : LA RESPONSABILITE ENVERS LES TIERS
La banque est tenue de réparer tout dommage fautif causé à un tiers ou même à un de
ses clients lorsque le dommage est indépendant des relations contractuelles existant
entre eux. La victime n’allègue pas ici un manquement à une obligation contractuelle, mais
un préjudice autonome causalement relié à un fait répréhensible de la banque. La faute de la
banque est appréciée en fonction de l’activité particulière, de sa compétence, de sa technique
et des moyens dont il dispose.
En réalité, quand il s’agit du non-respect d’une prescription légale, aucune discussion n’est
possible. C’est quand il s’agit d’un fait quelconque illégitime que les discussions s’ouvrent.
On songe ainsi aux débats sur le devoir de conseil du banquier ou la surveillance de
l’affectation réelle des fonds prêtés. Le banquier peut être aussi considéré comme fautif s’il
exécute des ordres entachés d’irrégularités ou d’anomalies apparentes ou s’il néglige de
vérifier l’identité d’un contractant.
En pratique, la faute est quasiment toujours imputable à la négligence, à l’incompétence ou,
plus rarement à la volonté de nuire d’un agent de l’établissement de crédit. On retiendra, sauf
qualification pénale, la responsabilité bancaire sur le fondement des articles 1382 ou 1383
du Code civil.
Il peut être aussi appliqué le principe de la responsabilité des commettants du fait de leurs
préposés (Art. 1384 al. 5 du Code civil). Il en est ainsi du détournement des fonds d’un client
par un fondé de pouvoirs.
La banque condamnée à réparer le dommage subi par un tiers par la faute d’un de ses
préposés dispose d’un recours contre celui-ci, sauf si elle a couvert ses agissements et commis
elle-même une faute.
Une banque est avant tout un commerçant qui cherche à développer son activité, y compris
dans la distribution du crédit. L’idée que sa responsabilité civile soit engagée à la suite d’un
financement imprudent d’une entreprise ou d’un particulier a été discutée. En effet, le principe
de non-ingérence exclut que la banque se substitue à son client pour décider des moyens de
financement que celui-ci utilisera. Pourtant les crédits bancaires peuvent créer des situations
dommageables pour les tiers, par exemple en favorisant le développement d’entreprises
inconsistantes ou en permettant que survivent temporairement des entreprises en situation
désespérée. Des crédits excessifs peuvent également être ruineux pour le client lui-même.
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Le banquier peut engager sa responsabilité envers les créanciers du bénéficiaire d’un
crédit et envers le bénéficiaire lui-même. Il faut envisager deux hypothèses apparemment
contradictoires : la rupture brutale de crédit (Paragraphe I) et l’octroi abusif de crédit
(Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LA RUPTURE BRUTALE DE CREDIT
Les crédits bancaires peuvent compromettre la sécurité des relations commerciales : un crédit
octroyé à une entreprise dont la situation est compromise a surtout pour seul effet
d’augmenter le nombre de ses créanciers et l’importance de son passif ; en créant une
apparence de solvabilité, un tel crédit fera de nouvelles victimes car les créanciers du crédité
perdront leur créance dans la disparition inéluctable de l’entreprise. Ces créanciers peuvent
demander réparation de ce préjudice né de la rupture tardive du crédit.