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Cours d’Introduction

à l’Actuariat

M2 Master BFA

elhorma.enseignement@gmail.com

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Cours d’Introduction
à l’Actuariat

Partie 1 – Qu’est ce que le Risque


en Assurance

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque
◼ Qu’est ce que le risque ?

⦁ « Une incertitude qui peut avoir un


effet positif ou negatif»

⦁ Le risque est la notion abstraite


« d’aléa » sur les conditions
financières, matérielles, corporelles ou
de vie des individus (collectivités,
entreprises, … )

Une des définitions possibles du risque


est l’éventualité d’un événement futur :
⦁ incertain (exp accident de voiture)
⦁ ou d’un terme indéterminé (exp: décès:
évènement certain, l’incertitude est la
date)
⦁ ne dépendant pas exclusivement de la
volonté des parties

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque
◼ Différents types de risque

◼ L’assureur doit Il peut décider de


faire face aux “prendre” des Il peut conserver
risques risques ces risques, les
transformer et/ou
Le risque est sa les céder
matière
premiere

Mais prise de
décision risquée

Ou pas

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque
Quels sont les risques pour un Assureur?

◼ Risques d’assurance
⚫ Différents risques en fonction de l’activité (Auto, Santé, Mortalité, Aviation, RC Médicale…)
⚫ Survenance de sinistres (Cat,…)
⚫ Comportement des clients face aux contrats (résiliations, rachats…)
⚫ Comportement des clients face à leurs risques (anti-sélection…)

◼ Risques Financiers
⚫ Risque d’actifs différents du passif
⚫ Risque de changement de conditions des marchés financiers (actions, obligations, taux
d’intérêts…)

◼ Risques Opérationnels
⚫ Fraude
⚫ Système informatique (gestion, … )

◼ Risque de Réputation

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques d’assurance non vie

◼ Le risque de provisions (réserves)

⚫ Les provisions sont une estimation, par des méthodes de projection actuarielles des coûts
finaux des sinistres à une date donnée.

⚫ Elles peuvent différer du montant final réel pour plusieurs raisons, dont :
- Développement du sinistre au cours du temps
- Dépenses engagées dans la résolution du sinistre
- Changements dus au délai entre l’occurrence et la résolution du sinistre :
modification des coûts, inflation, fluctuation des taux de change…

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques d’assurance non vie

◼ Les cycles de marché

⚫ Le marché de l’assurance non vie alterne entre des périodes de compétition intense des
prix, lors desquelles elle peut perdre des revenus si elle ne diminue pas ses tarifs et des
périodes où le marché est plus favorable

⚫ Les raisons de cette volatilité ne sont pas, pour la plupart, contrôlées par les assureurs. Il
s’agit par exemple de la concurrence, des conditions macroéconomiques, ou de la
fréquence et la sévérité des catastrophes

◼ Le risque catastrophe

⚫ Sinistres qui représentent des indemnités très élevées mais sont très peu fréquents

⚫ Difficulté de modélisation et de prévision

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques d’assurance vie

◼ Le risque de mortalité

⚫ Une sous estimation des taux de décès peut provoquer un manque de provisions pour
couvrir les contrats d’assurance en cas de décès souscrits

⚫ Risque catastrophe : risque de pandémie mondiale qui augmenterait la mortalité


drastiquement pour les assurés

◼ Le risque de longévité

⚫ Une durée de vie moyenne plus élevée que prévu impacte les engagements des contrats
d’assurance en cas de vie. Pour un montant d’annuités défini à la signature du contrat,
avoir à les délivrer plus longtemps que prévu peut poser un problème de solvabilité

⚫ Aujourd’hui l’objectif serait d’évaluer au plus juste le niveau futur de l'amélioration de


mortalité pour chaque pays

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques d’assurance vie

◼ Les risques comportementaux

⚫ Le rachat massif des contrats est un risque craint par l’assureur qui doit alors détenir les
liquidités suffisantes pour répondre à cette demande

⚫ Cependant, dans les cas où le produit n’a pas les performances attendues, la diminution
des rachats entraîne une perte de profit pour l’assureur

⚫ Parmi les facteurs explicatifs des rachats on trouve le réseau de distribution, les pénalités
de rachats, les garanties offertes, les avantages fiscaux, le contexte économique, et le
marché financier qui impacte la performance des fonds

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques financiers (taux d’intérêt)
◼ L’exposition à une baisse des taux

⚫ Problème de refinancement : la compagnie d’assurance ne trouve plus sur le marché le


moyen de couvrir ses engagements pris pour rémunérer ses assurés à un Taux Minimum
Garanti plus élevé
◼ L’exposition à une hausse des taux

⚫ Dépréciation du portefeuille : la valeur des obligations se déprécient

⚫ Rachats de contrats : les assurés sont incités à racheter leurs contrats pour bénéficier de
rémunérations plus attractives ailleurs

◼ Les crises économiques

=> Mesure préventive

⚫ Détenir un portefeuille avec des obligations de différentes maturités

⚫ S’assurer que la duration du portefeuille reste proche de la duration du passif

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques financiers (Actions)
◼ L’exposition à un effondrement des marchés actions

⚫ Attractivité de certains contrats d’assurance vie : le business sur la branche vie et


notamment les contrats en unités de compte sont affectés par une baisse de l’indice
boursier

⚫ Dépréciation des provisions : une part non négligeable des provisions des différentes
branches (vie, non-vie, prévoyance) est allouée en actions

◼ Les crises

⚫ La crise boursière de 2008 a été la plus importante depuis celle de 1929 dans la plupart
des pays développés. D’après les données historiques et certains modèles de prédiction,
le scénario de 2008 correspondrait à un choc bicentenaire

=> Mesure préventive

⚫ Diversification sur plusieurs marchés

⚫ Limiter l’allocation en actions

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques financiers (crédits)
◼ Le risque de contrepartie

⚫ Risque de défaut : l’assureur est contractuellement lié à un certain nombre de


contreparties dont la solvabilité est plus ou moins certaine (ex : titrisation auprès de
Lehman Brothers, fonds de Madoff ...)

◼ Le risque de rating

⚫ Immobilisation de capital: le régulateur impose aux compagnies les moins bien notées
d’un montant de provisions plus important pour garantir leur solvabilité

⚫ Un déclassement altère la position concurrentielle, l’image auprès du client et des


contreparties, augmente le coût de la réassurance, limite la capacité à obtenir du
financement, peut engendrer des problèmes de liquidité

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques financiers (crédits)

◼ Les contextes de crise

⚫ La crise de 2008 a révélé la fragilité financière de nombreuses compagnies ainsi que de


certains Etats. Ceci s’est traduit par un important écartement des spreads de crédit

=> Mesures préventives

⚫ Réduire son exposition sur des contreparties moins bien notées

⚫ Diversifier les lignes de business des obligations corporate (automobile, énergie, … )

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques opérationnels

◼ Risque de pertes dues à :

⚫ Une erreur dans les processus

⚫ Une erreur humaine

⚫ Une erreur informatique

Qui peuvent être de causes internes ou externes

Ils comprennent les risques légaux, mais pas les risques dus aux décisions stratégiques

Mise en place d’une méthode d’identification, de chiffrage et de suivi du risque opérationnel


commune à l’ensemble du groupe

Ils peuvent avoir pour conséquence une augmentation du risque de réputation.

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – Risques émergents
◼ Risque nouveau

⚫ Pollution et fœtus : une étude publiée dans Journal of Epidemiology and Community Health (Juin
2009) montre qu’une forte exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse serait à l’origine de
malformations des fœtus

◼ Risque environnemental

⚫ Le changement climatique : Les effets du changement climatique sur l’évolution de l’environnement


et des catastrophes naturelles est un sujet de préoccupation pour les (ré)assureurs. Par exemple, une
étude menée par l’université d’Harvard (ingénierie et sciences appliquées) met en avant l’association
entre le changement climatique et les feux de forêts

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – gérer les risques

◼ Equilibre entre rentabilité et risque

Profitabilité Risque

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Cours d’Introduction à l’Actuariat
Introduction au risque – gérer les risques
◼ Importance de la compréhension des risques et d’une bonne
approche face aux risques

Exemple: 2 jeux: Results:

Game A Game B Game A Game B


50% 50% 50% 50%

 ✓ ✓ 
... Quel jeu allez vous séléctionner ? ... Allez vous changer de jeux ?

◼ Importance de la mutualisation des risques


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Cours d’Introduction
à l’Actuariat

Partie 1 – Introduction à l’Assurance

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Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

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Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

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Histoire de l’Assurance
Commerce maritime et Incendie de Londres
◼ Premiers contrats d’assurance
⚫ Traces en Mésopotamie, Rome Antique et
Egypte : répartitions des pertes dues aux vols &
pillages entre les commerçants
⚫ Contrat « à la grosse aventure » chez les Grecs
et les Romains : opération de crédit avec risque
de perte totale de la somme pour le prêteur
⚫ Assurance maritime dans les ports de Barcelone,
Gênes et Venise au XIVème : 1er contrat
d’assurance à Gênes en 1347, 1ère compagnie
d’assurance maritime en 1424.

◼ Le développement de l’assurance
⚫ Assurance – Vie : premières tontines créés par le
financier Lorenzo Tonti en 1652
⚫ Grand incendie de Londres le 2 Septembre 1666
: Création de compagnies d’assurance contre
l’incendie en réponse
⚫ 1681 : Ordonnance de Colbert réglementant
l’assurance maritime
⚫ En France en 1787, la Compagnie royale
d’assurance vie est créée, utilisant des taux fixés
par le Conseil du roi de France. Séparation
assurance incendie et assurance vie rendues
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obligatoires
Histoire de l’Assurance
Assurance Moderne
◼ L’assurance après la révolution
⚫ Ralentissement à cause de la révolution

⚫ 1816 : Ordonnance royale régulant l’assurance contre l’incendie

⚫ Reprise à partir de 1816, avec création de UAP (ex AXA), Royale ( GAN), Phénix (AGF,
Allianz)

⚫ 1930 : loi sur le contrat d’assurance et décret en 1938 avec la généralisation du contrôle de
l’Etat à toutes les sociétés d’assurance

⚫ Création de la Caisse Centrale de Réassurance en 1946 et nationalisations partielles

⚫ 1958 : loi rendant obligatoire l’assurance automobile

⚫ 1970 : liberté de tarification automobile sous réserve de l’insertion d’une clause bonus-malus

⚫ Code des Assurances créé officiellement en 1976

⚫ Loi Spinetta assurance construction, loi sur les catastrophes naturelles, loi Badinter sur les
victimes d’accidents automobiles.

⚫ En 1990, privatisation des sociétés nationalisées et libéralisation définitive du secteur


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Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Principe Fondamental : la mutualisation
Contrat d’assurance : convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou
plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose (contrat, art. 1101 code civil)
Prime
Assuré Assureur
Indemnité
◼ Contrat entre l’assureur et l’assuré pour lequel:
⚫ L’assuré paie une prime
⚫ L’assureur s’engage à verser une indemnité en cas de sinistre, ie si le risque se réalise
⚫ Matérialisation du contrat par un document : police d’assurance

Le sinistre est défini comme un événement: Exemples de sinistres couverts: incendie d’une
- Aléatoire propriété, décès de l’assuré, tremblement de terre, mais
- Futur aussi assurances plus exotiques (Lloyds’) comme perte
- En dehors de la volonté des parties
de la voix, d’un membre…

◼ Un produit d’assurance est un produit à cycle de production inversé


⚫ Le coût du produit est, par définition du contrat, inconnu au moment de la signature du contrat:

Prime
Prestation t

◼ Principe de mutualisation des risques


⚫ Assureur mutualise les risques auxquels les assurés ne peuvent faire face individuellement
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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Contrat d’Assurance

Assuré, Souscripteur et Bénéficiaire L’Assureur


⚫ Assuré -> court le risque ⚫ Sociétés Commerciales : associés =
⚫ Souscripteur -> signe le contrat actionnaires
⚫ Bénéficiaire -> perçoit l’indemnité ⚫ Sociétés Mutuelles : associés = assurés

Un même individu peut être à la fois l’assuré, le


bénéficiaire et le souscripteur.

Intermédiaires:
⚫ Agent Général
⚫ Courtier
⚫ Banque

Contrat Individuel vs. Contrat Collectif


⚫ Contrat Individuel: souscripteur = personne
physique, l’assuré = une ou plusieurs
personnes
⚫ Contrat Collectif: = personne morale,
nombreux assurés.

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Contrat d’Assurance
Quand un bien est il assurable?
Pour qu’il soit assurable, le risque doit répondre à 4 critères:
➔ Aléatoire
La réalisation du risque doit être aléatoire
➔ Non volontaire
Le risque doit être indépendant de la volonté de l’assuré
➔ Homogène
➔ Dispersé
le risque doit être dispersé dans le temps et l’espace

Rôle de l’assurance :
Les individus ou les groupes d’individus ne sont pas égaux face aux risques et peuvent se
comporter tellement différemment (aversion aux risques) que les états ont imposé certaines
couvertures de risques (RC automobile, Risques liés à la construction de biens immobiliers)
afin d’éviter des dérèglements graves de la société

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Classification des Garanties

◼ Catégories d’Opérations d’Assurance

Il existe 3 grandes catégories d’ opérations d’assurance d’après le code des assurances

1. Les opérations d’assurance vie et de capitalisation


2. Les opérations d’assurance dommages corporels liés aux accidents et à la maladie
3. Les opérations d’assurance des autres risques et celles d’assistance

◼ Principe de séparation
⚫ Opérations 1 et 3 ne peuvent être pratiquées par la même compagnie
⚫ Sauf dans le cas de groupes où les activités et risques de solvabilité sont distincts

◼ Plusieurs types d’Assurance possibles:


1. Assurance Vie et Capitalisation : Assurance Vie en France
2. Assurance de Personnes : Prévoyance, Assurance Mixte
3. Assurance Non vie et assistance : Assurance IARD
4. Assurance de dommages aux biens, responsabilité et assistance

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Les différentes formes de sociétés

Il faut différencier les sociétés d’assurance en fonction des grands principes de


détermination des coûts des risques et de la nature du transfert de risque (lié à la
réglementation parfois)

On distingue donc au niveau juridique:

◼ Les sociétés vies (principe forfaitaire) des sociétés IARD (principe indemnitaire)

◼ Les sociétés anonymes (prise en compte de la rémunération des actionnaires sur


les risques qui sont transférés) des mutuelles (les risques sont répartis sur les
sociétaires qui composent la mutualité)

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Les Branches d’Assurance
Branches d’Assurance :

1) Accidents (assurance "individuelle accidents")


2) Maladie
3) Corps de véhicules terrestres
4) Corps de véhicules ferroviaires
5) Corps de véhicules aériens
6) Corps de véhicules maritimes, lacustres et fluviaux
7) Marchandises transportées
8) Incendie et éléments naturels
9) Autres dommages aux biens (risques divers)
10) Responsabilité civile véhicules terrestres automoteurs
11) Responsabilité civile véhicules aériens
12) Responsabilité civile véhicules maritimes, lacustres et fluviaux
13) Responsabilité civile générale
14) Crédit
15) Caution
16) Pertes pécuniaires diverses
17) Protection juridique
18) Assistance
19) Le numéro n'est pas affecté à une branche
20) Vie, décès
21) Nuptialité, natalité
22) Assurances liées à des fonds d'investissement
23) Opération tontinière
24) Capitalisation
25) Gestion de fonds collectifs
26) Prévoyance Collective

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1.2 - Quelques Principes Fondamentaux
Autres mécanismes
◼ Autres Mécanismes Classiques:
⚫ Coassurance
⚫ Réassurance
⚫ Rétro-cession Coassurance

Assureur 1
X%
Prime
Assuré Intermédiaire
Indemnité 1 - X%

Assureur 2

Réassureur 2 Réassureur 1

Rétrocession Réassurance

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Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

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1.3 - Marché de l’Assurance
Quelques chiffres…
Chiffre d’Affaires du marché de Chiffre d’Affaires du marché de la
l’Assurance (Milliards Euros) Réassurance Mondiale (Milliards Euros)
Monde
42% Assurance de Personnes
France 28%%
22%

46
40
1350 Réassurance de
Personnes Réassurance de
Personnes
Réssurance de biens et
1830 responsabilité civile Réssurance de biens et
responsabilité civile
160
120

Monde Assurance de Bien


58% et Responsabilité
72%
France
77%

Chiffres approximatifs, sources : Insee, FFSA

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1.3 - Marché de l’Assurance
Commentaires

◼ Le chiffre d’affaire de l’assurance française correspond environ à 10% du PIB


français

◼ En tenant compte du Chiffre d’Affaire de la Sécurité Sociale, environ 35% du PIB


⚫ Obligations
⚫ Emprunts d’Etat
⚫ Actions

Financement de l’Etat, des entreprises, de l’industrie.

◼ Réassurance Non-Vie et Réassurance Vie:


⚫ Assurances vie : montants relativement faibles et calculs précis
⚫ Assurance non-vie : pertes potentiellement très élevées (ex : catastrophes naturelles), sommes
couvertes potentiellement très élevées (ex : risques industriels)

CA (chiffre d’affaires) de la Réassurance non-vie 2 fois supérieur à celui de la vie.

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1.3 - Marché de l’Assurance
Acteurs Principaux

Classement des 10 premiers groupes


d’assurances Français – cotisations en milliards
€ - vision consolidées

Classement des 10 premiers groupes


d’assurances Français – cotisations en milliards €
- Vie / Non-Vie, en France

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Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

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1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Prime

◼ Notations
n : nombre d’assurés
i : ième assuré
Xi ≥0 : variable aléatoire réelle de la prestation versée à l’assuré i
Sn = 1/n ∑Xi : variable aléatoire réelle de la prestation moyenne versée à un assuré

◼ Les différentes primes d’assurance

π i = E(Xi): prime pure de la police. Elle compense en moyenne les dépenses des sinistres mais ne
couvre pas les fluctuations de ces dépenses.

π i ’ = π i + CT : prime technique, où CT est le chargement technique (safety loading). Il doit permettre à


l’assureur de faire face aux fluctuations de Xi.

πi’’ = π i ’ /(1 – g – c) : prime commerciale. Elle inclut :


- g, le taux de chargement de gestion
- c, le chargement d’acquisition

La somme des prestations à payer est donc ∑Xi et les primes pures perçues n x π = ∑ π i i . La prime
pure moyenne du contrat est donc π = E(Sn) = 1/n ∑ E(Xi).

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1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Loi des Grands Nombres et Prime Pure

◼ Inégalité de Bienaymé Tchebycheff


Soit X une variable aléatoire de moyenne µ et de variance finie s2, alors on a:
P( | X – µ | > ε) < s2/ε2
Pour tout ε > 0.

Loi des Grands Nombres (Rappel)


Soit (Xn) une suite de variables aléatoires indépendantes et identiquement distribuées d’espérance µ et
variance s2 <+∞.
On a alors: E(Sn) = E(1/n∑ n j=1 Xj) = µ et var(Sn) = var(∑ n j=1 Xj/n) = s2/n.

Alors, d’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebycheff :

P( |∑ nj=1 Xj /n - µ| > ε) ≤var(∑ n j=1 Xj/n)/ε2 ➔ 0 quand n tend vers l’infini,


ie Sn = ∑ n j=1 Xj /n converge en probabilité vers l’espérance µ.

◼ Interprétation
La charge moyenne de sinistre par police converge en probabilité vers la prime pure moyenne π .
L’incertitude liée à n contrats n’est que de (n)1/2 l’écart-type d’un seul contrat.
On a donc une diminution de l’incertitude relative liée aux prestations à verser.

37
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Hypothèses sous-jacentes à la loi des grands nombres

◼ Résultat asymptotique : portefeuille de contrats important

◼ Indépendance : inapplicable pour les catastrophes naturelles (forte corrélation des


risques)

◼ Variables Identiquement Distribuées : groupes d’assurance homogènes

⚫ Homogénéité des natures de risque (incendie / RC / … )


⚫ Homogénéité des assurés (âge, sexe, … )
⚫ Homogénéité des sommes assurées.

> Lorsque les conditions de la loi des grands nombres ne sont pas
réunies, l’assureur peut faire appel à la réassurance

38
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Théorème de la Limite Centrale

Théorème de la Limite Centrale (Théorème de Levy-Lindberg)


Soit (Xn) une suite de variables aléatoires indépendantes et identiquement distribuées d’espérance µ et
variance s2 <+∞. Alors:
(∑n X – nµ)/(s√n) = √n(S -µ)/s converge en loi vers N(0,1)
j=1 j n

ie P[√n(Sn-µ)/s ≤x ] -> Φ(x)

pour tout x quand n tend vers l’infini.

◼ Interprétation :

La charge moyenne de sinistre par police converge en probabilité vers la prime pure π i (loi des grands
nombres). Lorsque le nombre de contrats est suffisamment grand, la charge moyenne par sinistre suit une
loi normale de moyenne la prime pure et de variance s2/n (Théorème Central Limite).

39
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine

◼ Probabilité de ruine: probabilité que la charge totale des sinistres sur une période excède
l’encaissement correspondant des primes, augmenté éventuellement du capital κ dont dispose la
compagnie:
PR = P[ ∑ n X > nπ + κ ]
j=1 j

◼ Le calcul de PR se fait soit explicitement, soit en se basant sur des hypothèses comme la loi des
grands nombres. Dans le cas où les hypothèses de la LGN sont réunies, on a alors:

PR = 1 – Φ( (n(π-µ) + κ)/(s√n) )

> la probabilité de ruine diminue avec la différence (π-µ) et avec le capital κ


> elle augmente lorsque la volatilité des contrats augmente

> Ajout d’un chargement technique ou de capital pour diminuer la probabilité


de ruine.

Remarque : en assurance vie, le chargement technique est souvent implicite, et découle de


l‘utilisation de tables de mortalités « prudentes ».

40
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Diminution de la Probabilité de Ruine

On cherche à diminuer la probabilité de ruine, dans le cadre où π = µ (prime pure) et κ = 0,


PR0 = 1 – Φ(1/(s√n))
◼ Chargement de la prime pure

PR2 = 1 – Φ( αµ/(s√n) ) < PR1


où αµ est le chargement technique. Autres exemples de chargements techniques :
ct = ασ2
ct = ασ
ct = αµ3, où µ3 est le moment centré d’ordre 3 (µ3(X) = E((X-E(X))3). Dans le cas où la distribution est
étalée vers la droite, µ3>0.

◼ Introduction d’un réserve affectée au risque


Soit R = montent de la réserve affecté au risque. Alors:

PR3 = 1 – Φ( (R+αµ)/(s√n) ) < PR2 < PR1

◼ Utilisation de la réassurance.
- Réassurance proportionnelle vs. Réassurance non-proportionnelle.
- Quote-part : τ = plein de conservation de l’assureur (exemple : τ = 50%). Si le réassureur
applique le même chargement technique que l’assureur :
PR4 = P[ τ∑n X > ταµ + R ] = 1 – Φ( (R/τ+αµ)/(s√n) )
j=1 j

41
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Au 01/01/N, un assureur commence son activité. Son capital de départ est de


M = 457 000 €

▪ Il propose un contrat Auto pour lequel les statistiques professionnelles


indiquent que:
- la fréquence des sinistres est de f = 13,6%
- le coût moyen d'un sinistre est de CM = 1 340 €

▪ Il garantit n = 10 000 assurés moyennant une prime commerciale P = 230 €


par assuré

▪ Ses frais de gestion seront FG = 0,365 M € en année N

▪ Quelle est son espérance de résultat N : E(Résultat) ?


42
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Espérance du résultat E(résultat) :


= nombre d’assuré X prime commerciale – Sinistres – Frais Généraux
= n X P – S – FG

▪Avec: S = somme des sinistres de l’année : S= S Si


E(résultat) = n X P – E(S) – FG

▪ Loi des grands nombre: « Plus est grand le nombre de risques, plus la
fréquence et le coût unitaire des sinistres se rapprochent de la fréquence et
du coût unitaire probables »:
E(S) = n X E(Si) = n X f X CM

43
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Donc : Si les risques sont indépendants et le nombre N assez grand, le


remboursement moyen tend presque sûrement vers l'espérance
mathématique du risque que l'on appelle prime pure.

▪ Pp = E(Si) = f X CM = 13,6% X 1 340 = 182 €

▪ E(S) = n X E(Si) = 10 000 X 182 = 1,8 M €

▪ E(Résultat) = n X P – E(S) – FG = 0,11 M €

44
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Quelle est la probabilité de perte ?


▪ Probabilité de perte = P(Résultat <0) = P (R<0) = ?

45
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Quelle est la probabilité de perte ?

R − E(R) −E(R) 
▪ On peut « centrer - réduire » P(R  0) = P  
 (R) (R) 

▪ Nous pouvons utiliser l ’approximation suivante: R − E(R)


→ N(0,1)
(R)
 Xi
▪ Soit Xn =
n

▪ Théorème Central Limite: si les (Xi) sont indépendants, alors:


Xn − E(Xn)
→ N(0,1) suit asymptotiquement une loi normale centrée réduite
(Xn)

46
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple
R − E(R) −E(R) 
▪ P(R  0) = P  
 (R) (R) 

= Proba (N(0,1) < t)

▪ Avec lecture directe dans la table de la loi normale

▪ Exp: si σ(R) = 87 900 alors E(R) / σ(R) = 112 600 / 87 900 = 1,281

 R−E(R) E(R)   R−E(R)


 R − E(R) − E(R) 
P(R  0) = P   = P   = P 1,281 =10%
  (R)  (R) 
  (R)  (R)    (R) 

47
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ La probabilité de ruine = Proba (R < - Capital initial) = Proba (R < -M)

 R- E(R) −M− E(R)


P(R < -M) P  
 (R) (R)

▪ nous obtenons une probabilité de ruine jugée trop grande:


 − M − E(R )
P(R < - M )  P  U  
  (R ) 

▪ Pour « diminuer la probabilité de ruine, il faut augmenter le paramètre:

M + E(R) M + n  P − n  E(S i ) − FG
=
 (R) n   (S i )
48
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Probabilité de Ruine - Exemple

▪ Si nous obtenons une probabilité de ruine jugée trop grande: pour « diminuer
la probabilité de ruine, il faut augmenter le paramètre

M + n  P − n  E(Si ) − FG
n   (Si )
Solutions possibles:
▪ Augmenter le capital M
▪ Augmenter le nombre de clients n (sans changer la structure des sinistres)
▪ Augmenter la prime P
▪ Diminuer les frais FG
▪ Diminuer la volatilité de la charge σ (par la réassurance par exemple)

49
1.4 - Approche Statistique de l’Assurance
Sévérité

50
Introduction à L’Assurance
Sommaire

1 Histoire de l’Assurance

2 Quelques Principes Fondamentaux

3 Marché de l’Assurance

4 Approche Statistique de l’Assurance

5 Assurance et Contraintes Réglementaires

51
1.5 - Assurance et Contraintes Réglementaires
Réglementation et indicateurs de solvabilité
◼ Solvabilité I : directive européenne de 1973 (non-vie) et 1979 (branche vie)
- Marge de Solvabilité (MS) : capacité à respecter à tout instant ses engagements. Obligation : MS > EMS

- Exigence de Solvabilité (EMS) Non-


Vie Elle concerne :
- IARD
- Incapacité, Invalidité
- Frais de santé, Décès Accidentel
- Dépendance

Elle est calculée comme le maximum de :


- 18% des primes encaissées de l’année en cours sur la première tranche de 50 millions, 16% de ces primes au-delà.
- 26% de la moyenne des sinistres des trois dernières années pour la première tranche de 35 millions, 23% au-delà.

- Exigence de Solvabilité (EMS)


Vie Elle concerne :
- Décès
- Rentes
- Contrats Obsèques
- Epargne
- Retraite

Elle est calculée comme la somme de :


- 4% des provisions mathématiques du fonds en euros et 1% des contrats en unités de compte, avec déduction partielle de la
part réassurée
- 0,1% à 0,3% des capitaux sous risques en fonction de la durée de l’engagement.

- Le Fond minimum de Garantie : minimum entre 33% de l’EMS et 2 à 3 millions € selon la branche.

◼ Limites à Solvabilité I:
- Pas de distinctions entre les risques.
- Pas de différenciation de deux compagnies en fonctions des risques sous-jacents.
51 - Vision retrospective uniquement
1.5 - Assurance et Contraintes Réglementaires
Réglementation et indicateurs de solvabilité

◼ Solvabilité II : directive de 2007. Application initialement prévue en 2010

Calcul du capital cible nécessaire à un assureur pour pouvoir supporter les risques encourus avec une probabilité insuffisante.

- Pilier I : les règles quantitatives – Marges de solvabilités minimales, provisions techniques.

- Pilier II: droit de regard des autorité de contrôle CEIOPS, ACP et application de mesures ciblées pour réduire les risques.

- Pilier III : information publique dans le cadre de la discipline de marché, vers les superviseurs, …

➢ Minimal Capital Requirement (MCR). Niveau minimal en deçà duquel les capitaux ne doivent pas chuter. Action : augmentation de
capital.

➢Solvency Capital Requirement (SCR): montant de capital requis pour couvrir le risque de probabilité de ruine de 0,5% sur un an. Il
y a ruine si Valeur Actuelle Actif – Passif < 0 (en valeur de marché).

Deux approches possibles : Formule Standard vs. Modèle Interne.

52
Cours d’Introduction
à l’Actuariat

Annexe Partie 1 – Solvabilité II

53
From Solvency I to Solvency II
S2 defines a risk based approach to measure capital

From Solvency I …
• Different statutory capital rules across Europe (no level playing field)
• Simple formulas to assess capital requirements (premiums / reserves)
• No risk assessment on Asset side of b/s (concentration rules only)
• No incentives for sound Risk Management (prudence set by regulator)

… to Solvency II
Key Principles Measure of Capital

• Explicit measure of requirements by • Market consistent valuation framework


sub-risk categories
• Risk sensitivity approach to calculate
• Some credit given to risk mitigation capital requirements
techniques (ALM, hedging, reinsurance)
• 1-year VaR measure @ 99.5% quantile
• Recognition of diversification benefits at of “Basic Own Funds”
Group level (by risks & geographies)
• Solvency Ratio = Resources / Requirements
• New forms of soft capital (e.g. VIF) = “AFR” / “SCR”

• Internal model tailored to company


risk profile

55
Solvency II Directive
Quantitative & qualitative pillars

Pillar 1 Pillar 2 Pillar 3


Quantitative Capital Qualitative
Requirements Supervisory Review Market Discipline

• Technical Provisions • Principles for • Transparent


Internal Control and Disclosure
• Minimum Capital Risk Management
Requirement (MCR) • Quarterly Reporting
• Supervisory Review Template (QRT)
• Solvency Capital Process
Requirement (SCR) • Review of key model
parameters by
• Investment Rules • Use Test regulators

• Market Consistent • New supervisory focus


Valuation • Alignment of QRT
• Risk Mgmt fully information with KPIs
embedded in industry for financial reporting
• Validation of Internal & business uses
Models value chain

56
Internal Model Framework

A specific measure of capital for each risk category


Market Credit P&C Insurance Life Insurance Operational
Risk Risk Risk Risk Risk

• Equity • Fixed Income • Reserve • Catastrophe • Internal Fraud


• Interest Rates • Reinsurance • Premium (Pandemic) • External Fraud
• Spread • Mortgage • Catastrophe • Mortality • Employment
• Volatility • Receivables • Longevity Practices
• Inflation • Disability / • Client, Product &
• Foreign Exchange Medical Expenses Business Practices
• Govies Spread • Lapses • Business Disruption
• Hedge Fund • Mass Lapse & System Failure
• Private Equity • Other Customer • Execution, Delivery
• Real Estate Behavior & Process Mgmt
• Expenses

57
Cours introduction à
l’Actuariat

Partie 2 – Techniques
Actuarielles en Assurance vie

5
8
2.2 – Rappels & Notations
Préambule
❑ L’objectif de cette partie est de décrire :

✓ Le calcul des provisions mathématiques pour les contrats grande


branche (vie entière / temporaire / etc…) et pour les contrats épargne
✓ Le calcul des autres provisions techniques, provisions globales type
PGG, PGP, PMT,...

❑ Avant de revenir sur les calculs de ces provisions, un rappel des


techniques actuarielles sera effectué afin de comprendre :

✓ La notion d’intérêt
✓ La notion de valeur capitalisée et actualisée d’un flux de paiement
✓ La notion de valeur actuelle probable (VAP)
✓ La notion de nombres de commutations

59
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Toute opération financière - emprunt auprès d'un établissement


financier, dépôt sur un compte rémunéré, émission d'une
obligation par exemple - repose sur deux éléments
fondamentaux :

✓ le temps : la durée de l'opération

✓ le coût de l'argent : le taux auquel sera prêté l'argent pour la durée


considérée

60
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Définition de la capitalisation et de la notion d’intérêts

✓ Il s'agit de répondre à la question suivante :

"Quel est le montant dont disposera une personne investissant un


capital initial pour une certaine durée et à un certain taux (i), au terme
de l'opération ?"

✓ Le calcul financier permet donc de déterminer le niveau des intérêts


engendrés par l'investissement

61
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Définition de la capitalisation et de la notion d’intérêts

62
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Méthode de calcul des intérêts (Intérêts simples - Intérêts


composés)

✓ Un capital produit des intérêts simples si les intérêts sont uniquement


calculés sur ce capital

✓ Un capital produit des intérêts composés si à la fin de chaque


période, les intérêts générés sont ajoutés au capital pour produire de
nouveaux intérêts
On dit aussi que les intérêts sont capitalisés

❑ Exemple : Placement d'un capital de 100 € à un taux annuel de 5


% sur 2 ans

63
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation
❑ Exemple : Placement d'un capital de 100 € à un taux annuel de 5
% sur 2 ans

✓ Intérêts simples = 100 × 5% × 2 = 1 0 €

Épargne = 100 + (100 × 5% × 2) = 100 x (1 + 5% x 2) = 110€

✓ Intérêts composés = 100 × 5% = 5 € sur la première année.

Intérêts composés = (100 + 5) x 5% = 105 × 5% = 5,25€ sur la


deuxième année.

Épargne = 100+5+5,25 = 100x(1+5% )^2 = 110,25€

64
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation
❑ Remarque

✓ Les intérêts des placements d'une durée inférieure à un an sont


calculés généralement selon la méthode des intérêts simples

Le taux annuel est désigné comme le taux nominal

✓ Les intérêts des placements de plus d'un an sont calculés


généralement selon la méthode des intérêts composés

Le taux annuel est appelé taux actuariel

65
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Méthode de calcul des taux d’intérêts (Taux proportionnel – Taux


équivalent)

✓ Les taux (nominal et actuariel) cités dans le paragraphe précédent


sont des taux annuels

Pour calculer des intérêts sur une durée inférieure, on a besoin de


déterminer le taux de la période ou le taux périodique

66
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Définition du taux proportionnel

✓ Le taux périodique est un taux proportionnel si ce taux appliqué à un


calcul d'intérêts simples sur toutes les périodes de l'année donne le
même résultat que le taux annuel :

Taux périodique proportionnel = Taux nominal × Durée de la


période / Durée de l'année

67
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple

✓ Quel est le taux proportionnel mensuel pour un taux annuel de 6% ?

✓ Quel est le taux proportionnel pour la période du 01/01/2007


au 15/02/2007 pour un taux annuel de 10% ?

68
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple

✓ Quel est le taux proportionnel mensuel pour un taux annuel de 6% ?

6% x 1 mois / 12 mois = 0,5%


(En effet : 1 + 0.5% x 12 = 1,06)

✓ Quel est le taux proportionnel pour la période du 01/01/2007


au 15/02/2007 pour un taux annuel de 10% ?

10% × 46 jours / 365 jours = 1,26%


(En effet : 1 + 1,26% x 365/46 = 1,1)

69
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Définition du taux équivalent

✓ Le taux périodique est un taux équivalent (ou actuariel) si ce taux


appliqué à un calcul d'intérêts composés sur toutes les périodes de
l'année donne le même résultat que le taux annuel

Taux périodique équivalent = (1+Taux annuel)^(Durée de la


période/Durée de l'année) - 1

70
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple

✓ Quel est le taux équivalent mensuel pour un taux annuel de 6% ?

✓ Quel est le taux équivalent pour la période du 01/01/2007 au


15/02/2007 pour un taux annuel de 10% ?

71
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple

✓ Quel est le taux équivalent mensuel pour un taux annuel de 6% ?

1,06^(1 mois/12 mois) - 1 = 0,49%


(En effet : (1,049%)^365/46 = 1,06)

✓ Quel est le taux équivalent pour la période du 01/01/2007 au


15/02/2007 pour un taux annuel de 10% ?

1,10^(46 jours/365 jours) - 1 = 1,21%


(En effet : (1+1,21%)^365/46 = 1,1)

72
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Récapitulatif

73
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple d’application : Un placement de 1 000 € sur 6 mois au


taux annuel de 15 %

✓ Calculer :
• Le taux périodique
• Le montant des intérêts
• Le montant des intérêts sur une durée d’un an

1. Avec des intérêts simples

2. Avec des intérêts composés

74
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion de capitalisation

❑ Exemple d’application : Un placement de 1 000 € sur 6 mois au


taux annuel de 15 %

✓ Avec des intérêts simples


• Le taux périodique proportionnel = 15%x6 mois/12 mois, soit 7,5%
• Le montant des intérêts = 1 000 x 7,5/100 = 7 5 €
• Pour une durée d'un an : le montant des intérêts = 75€×2 = 1 5 0 €

✓ Avec des intérêts composés


• Le taux périodique équivalent = (1,15^6 mois/12 mois-1) = 7,24%
• Le montant des intérêts = 1 000 x 7,24/100 = 72,40€
• Sur une durée d'un an : le montant des intérêts = 72,40+ (1
072,40 × 7,24/100) = 1 5 0 €

75
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion d’actualisation

❑ L'actualisation financière constitue «l'opération inverse» de la


capitalisation financière, elle permet de répondre à la question
suivante :

« Quel est le capital à investir pour obtenir au terme de la période et


sur la base du taux de placement correspondant à cette période le
montant visé ? »

Ce capital à investir est dénommé valeur actuelle

❑ On considère un taux d’actualisation i : pour avoir 1 € dans 1 an,j’ai


besoin aujourd’hui d’investir 1/1+i

76
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion d’actualisation

❑ En effet, si je capitalise aujourd’hui 1/1+i au taux i, je vais obtenir


dans un an :

1/1+i * (1+i) = 1 €

77
2.2 – Rappels & Notations
Introduction à la notion d’actualisation

❑ En général, on note v le taux d’escompte financier qui est égal à 1/1+i

❑ Exemple :

Soit un taux d’actualisation de 2 % :

Pour avoir 1 € dans 1 an, j’ai besoin aujourd’hui de 1 / 1+i = 1 / 1( + 2


%) = 0,98

78
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ Préambule :

✓ Les mathématiques actuarielles reprennent les deux éléments à la


base des mathématiques financières - le temps et le coût de l'argent -
et y ajoutent un troisième :

le hasard (la mortalité par exemple)

79
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ La capitalisation viagère :

✓ Il s'agit de répondre à la question suivante :

"Quel est le montant probable dont disposera une personne


investissant un capital initial pour une certaine durée et à un certain
taux, au terme de l'opération, sachant qu'elle ne recevra ce montant
qu'à condition d'être vivante à ce moment ?"

80
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ L’actualisation viagère :

✓ L'actualisation viagère est l'opération inverse de la capitalisation


viagère, elle permet de répondre à la question suivante :

"Quel est le montant à investir pour obtenir au terme de la période de


placement, sur la base du taux correspondant à cette période et d'une
table de mortalité de référence, le capital visé ?"

✓ Le montant à investir est dénommé valeur actuelle probable

81
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ L’actualisation viagère :

✓ Les probabilités (de vie ou de décès de l’individu) sont données par


des « tables de mortalité »

✓ Les tables de mortalité indiquent le nombre de survivants à un âge


donné (ce nombre est noté « lx » dans la littérature actuarielle)

Si on considère une population de 97.655 individus de 60 ans, on constate qu’en moyenne sur un an, il y a 307 décès et
97.348 survivants

Un individu de 60 ans a une probabilité « 97 348 / 97 655 » de survivre sur un an


82
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ L’actualisation viagère :

Exemple : Capital à investir pour garantir à 100 personnes âgées de 60


ans, un capital de 1000 € dans 2 ans
Les personnes seront supposées décéder au rythme de la TGF
génération 1946 et le fonds est supposé rapporter un intérêt de 10%

nombre initial de personnes : 100


âge des personnes : 60 ans
nombre final de personnes : 100 x l62/l60

C x (1 + 10%)2 x 100 = 1000 x 100 x l62/l60


? 1 000 €
investissement initial
C=? 1000 l62
C= x
(1+10%)2 l60

C= 826,45 x 0,996
0 2 ans
C= 823,5
"VAP"

83
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ L’assurance vie
✓ L’assurance en cas de vie s’apparente la plupart du temps à la
constitution d’un capital (elle prévoit en effet le versement d’un capital
à un moment déterminé)

◼ Le capital est constitué des cotisations versées par l’assuré,


rémunérées selon le principe de la capitalisation

◼ Ces contrats permettent de percevoir le capital placé augmenté des


intérêts, par l’assuré lui-même s’il est en vie au terme du contrat
Si l’assuré décède en cours de contrat, les bénéficiaires désignés
perçoivent le capital

84
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable
❑ L’assurance décès
✓ L’assurance en cas de décès est un contrat qui couvre un risque
précis : la survenance du décès de l’assuré en cours de contrat

✓ Il existe plusieurs types de contrats :

◼ 1) Les contrats « temporaires décès » garantissent le versement, aux


bénéficiaires désignés, d’un capital dont le montant est fixé dans le
contrat, si et seulement si le décès de l’assuré survient avant le terme
prévu. Si l’assuré est toujours en vie au terme du contrat, il ne
percevra aucune prestation.

◼ 2) Les contrats « vie entière » prévoient le versement d’un capital aux


bénéficiaires désignés quelle que soit la date du décès de l’assuré.
Le décès est ici le seul risque couvert, seule la date du risque n’est
pas déterminée.
85
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable
❑ Comment fonctionne l’assurance décès
✓ L’assurance décès fonctionne selon le principe forfaitaire : le capital
(forfait) est déterminé à l’avance (au contrat). Les cotisations sont
mutualisées, c’est-à-dire qu’elles sont collectées sur un ensemble
d’assurés et utilisées afin de verser un capital pour un (ou plusieurs)
décès.

Les cotisations étant payées d’avance, il convient d’évaluer au plus


près le nombre de décès pour lesquels l’assureur aura à verser une
prestation.

✓ Les principaux facteurs influant sur la mortalité sont l’âge (pris en


compte grâce aux tables de mortalité), la profession, le sexe et bien
sûr l’état de santé de l’assuré à l’adhésion.

86
2.2 – Rappels & Notations
La notion de valeur actuelle probable

❑ Les conséquences financières d’un décès

✓ Les capitaux d’un contrat d’assurance décès peuvent permettre :

• De couvrir les frais d’obsèques ;


• De faire face aux dépenses urgentes ;
• D’assurer la continuité de la vie quotidienne…
• De régler les droits de succession ;
• D’allouer des capitaux à un bénéficiaire privilégié…

87
2.2 – Rappels & Notations
Les rentes viagères : PM et capitaux constitutifs

❑ Les rentes viagères sont des contrats mettant en jeu une série
de flux futurs probables

❑ Exemple:

Dans le cadre d'un régime de retraite à cotisations définies, financé


suivant la technique de la capitalisation, une salariée de 60 ans (en
2006) a acquis un capital de 1,5 million d’euros, lui ouvrant le droit à la
perception d'une rente annuelle viagère à terme échu.

Quel sera le montant de cette rente, sur la base d'un taux d'actualisation
de 2% et de la table réglementaire TGF-05 (de la génération 1946) ?

88
2.2 – Rappels & Notations
Les rentes viagères : PM et capitaux constitutifs

✓ Le capital constitutif peut s’écrire comme la contre-valeur en euros,


d'une série de flux futurs (probables) :

Avec : ω = âge limite de la table de mortalité

Rente annuelle Rente annuelle Rente annuelle

0 1 2 ω-60 années
60 61 62 ω âge

Capital constitutif :
1500000 €

89
2.2 – Rappels & Notations
Les rentes viagères : PM et capitaux constitutifs
1 500 000 €
=
Rente annuelle / 1,02 * ll
61
60

(valeur actuelle probable du 1er flux)


+
Rente annuelle / 1,022 * l l
60
62

(valeur actuelle probable du 2ème flux)


+
...
(la sommation est effectuée jusqu'à
l'âge limite de la table de mortalité)
+ lw
Rente annuelle / 1,02 w-60 * l 60
(valeur actuelle probable du dernier flux)

90
2.2 – Rappels & Notations
Les rentes viagères : PM et capitaux constitutifs
Avec :

l61 = 97 348 = probabilité de survie entre 60 et 61 ans,


l60 97 655
l62 = 97 037 = probabilité de survie entre 60 et 62 ans,
l60… 97 655
lw 3
= 97 655 = probabilité de survie entre 60 et 120 ans,
l 60

91
2.2 – Rappels & Notations
Les rentes viagères : PM et capitaux constitutifs
Ou encore :

On en déduit le montant de la rente :

Rente annuelle = 67 030 K € (soit 1 500 000/22,3777)

Notion de provision mathématique de rentes

92
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Les commutations correspondent à des notations mathématiques


permettant de simplifier les calculs

❑ Par exemple Dx correspond à lx / (1+i)^x

❑ Nx correspond à la somme des Dx

93
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Retour à l’exemple précédent

l61 l
1 500 000 = Rente annuelle * [ 1/1,02 * + 1/1,02 2 * 62 + ... ]
l60 l60
l61 l l
1 500 000 = R * [ 1/1,02 * + 1/1,02 2 * 62 + ... + 1/1,02w-60 * w ]
l60 l60 l60

« On factorise par l60 » = R / l * [ 1/1,02 * l + 1/1,02 2 * l + ... + 1/1,02w-60 * l ]


60 61 62 w

1 2
w-60
*
« On remplace 1/1+i par v » = R / l60 * [ v * l61 + v * l62 + ... + v lw]

94
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Retour à l’exemple précédent

« On multiplie par v60 » = R / (v 60 * l 60 ) * [ v 60+1 * l 61 + v 60+2 * l 62 + ... + v


60+w-60
* lw]

= R / (v 60 * l 60 ) * [ v 61 * l 61 + v 62 * l 62 + ... + v * lw]
w

On note Dx = L x * vx

1 500 000 = R / D60 * [ D61 + D62 + ... + Dw]

95
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Retour à l’exemple précédent


w
On note N x =  Dk
k =x

donc : D61 + D62 + … + Dw = N61

1 500 000 = R / D60 x N61

On note ax = Nx+1 / Dx

1 500 000 = R x a60

Avec a60, symbole actuariel représentatif du capital constitutif d'une rente viagère
annuelle de 1 € payable à terme échu, calculé avec les paramèrtes précisés ci-avant

96
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Application numérique :

1 500 000 = R * a60 = R / D60 * N61 = R * 666 040 / 29 764 = R * 22,37

❑ On en déduit le montant de la rente : R = 67 030 K €

97
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de vie

❑ Remarque : Si la rente est payable d’avance (à échoir) on a :

1 500 000 = R * ä60 = R / D60 * N60 = R * 695 804 / 29 764 = R * 23,37

◼ On en déduit le montant de la rente : R = 64 164 K €

98
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

❑ Exemple :

✓ Un assuré de 60 ans (en 2006) a souscrit une « Vie Entière », lui


ouvrant le droit à la perception d'un capital à son décès (quelle que
soit la date de décès)

Quel est le montant de l’engagement de l’assureur de payer 1 € à


l’assuré au moment de son décès (en supposant que les décès
interviennent en milieu d’année), sur la base d'un taux d'actualisation
de 2,50 % et de la table réglementaire TD 88-90 ?

99
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

✓ L’engagement de l’assureur (noté ici A) peut s’écrire comme la


contre-valeur en euros, d'une série de flux futurs (probables) :

Capital à verser Capital à verser Capital à verser


en milieu d'année en milieu d'année en milieu d'année

0 1 2 w - 60 - 1 w - 60 Années k
60 61 62 w-1 w Age

Prime payée

10
0
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

✓ Remarque :

le fait de supposer que les décès interviennent en milieu d’année vient


du fait que le capital est en moyenne versé en milieu de l’année de
constatation du décès

10
1
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

A
=
d 60
1 € / 1,0251/2 *
l60
(valeur actuelle probable du 1er flux)
+
d l
1 € / 1,0251+1/2 * 61 * 61
l61 l60
(valeur actuelle probable du 2ème flux)
+
...
(la sommation est effectuée jusqu'à
l'âge limite de la table de mortalité)
+
d l
1 € / 1,025w-60-1 * w−1 * w−1
lw−1 l60
(valeur actuelle probable du dernier flux)

10
2
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

❑ Avec :

d 60 81884 - 80 602
= = probabilité de décès d’une personne d’âge 60 ans,
l60 81884

d 61 80 602 - 79 243
= = probabilité de décès d’une personne d’âge 61 ans,
l61 80602

dw−1 2-0
= = probabilité de décès d’une personne d’âge 106 ans,
lw−1 2

10
3
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

❑ Et :

l61 = 80 602
= probabilité qu’une personne d’âge 60 ans atteigne l’âge de 61 ans ,
l60 81884

lw−1 2
= = probabilité qu’une personne d’âge 60 ans atteigne l’âge de 106 ans.
l60 81884

10
4
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

❑ On en déduit le montant de l’engagement : A = 0,65

❑ Le montant de l’engagement de l’assureur de payer 1 € à l’assuré au


moment de son décès s’élève à 0,65

Notion de provision mathématique

10
5
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs
❑ Exercice :

✓ Un assuré de 100 ans (en 2006) a souscrit une « Vie Entière », lui
ouvrant le droit à la perception d'un capital à son décès (quelle que
soit la date de décès).

Quel est le montant de l’engagement de l’assureur de payer 1 € à


l’assuré au moment de son décès (en supposant que les décès
interviennent en milieu d’année), sur la base d'un taux d'actualisation
de 2,50 % et de la table réglementaire TD 88-90 ?

10
6
2.2 – Rappels & Notations
La Vie Entière : PM et capitaux constitutifs

❑ Exercice :

Eléments :
1 d100 1 d101 l101 1 dw-1 lw-1
A= x + x x + … + x x
1,025 1/2
l100 1/2+1 1,025 l101 l100 1,025w-60- lw-1 l60
A= 0,51

10
7
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de décès

❑ Retour à l’exemple précédent :

10
8
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de décès

❑ Retour à l’exemple précédent :

10
9
2.2 – Rappels & Notations
Introduction aux commutations en cas de décès

❑ Retour à l’exemple précédent :

11
0
2.3 – Tarification
Primes

✓ Prime pure :

la prime pure d’un contrat d’assurance vie établit l’égalité, à la


souscription, entre la valeur actuelle probable des engagements de
l’assureur et la valeur actuelle probable des engagements de l’assuré

( Prime technique en non vie : couverture des sinistres)

11
1
2.3 – Tarification
Primes

✓ Prime d’inventaire :

la prime d’inventaire est égale à la prime pure augmentée d’un


chargement de gestion. Elle doit permettre à l’assureur de faire face au
risque et gérer cette couverture jusqu’au terme du contrat

( Prime margée en non vie : couverture des sinistres + estimation


des frais de gestion)

11
2
2.3 – Tarification
Primes

✓ Prime totale (ou commerciale) :

la prime commerciale prend en considération la tarification du risque


(prime pure) et les conditions de gestion administratives et
commerciales du contrat

( Prime payée par le client / assuré : couverture des sinistres +


estimation des frais de gestion et d’acquisition)

11
3
2.3 – Tarification
Provisions

✓ A chaque instant pendant la durée du contrat d’assurance sur la vie,


la provision mathématique est égale à la valeur actuelle de
l’engagement futur net probable de l’assureur

(C’est la somme mise de coté par les assureurs pour faire face à ses
engagements)

11
4
2.3 – Tarification
Provisions

✓ Les provisions mathématiques constatent une dette envers


l’assuré : la dotation aux provisions mathématiques est une
charge comptable

• PM pure : la PM pure d’un contrat d’assurance vie est égale à la


différence entre la valeur actuelle probable des engagements futurs
de l’assureur se rapportant aux risques viagers et la valeur actuelle
probable des primes pures à payer par l’assuré

• PM d’inventaire : la PM d’inventaire intègre les charges de gestion


du contrat

• PM totale (dite zillmérizée) : la PM totale intègre les charges de


gestion et les charges d’acquisition du contrat

11
5
2.3 – Tarification
Mouvements – Actes de gestion

✓ Rachat : lorsqu’il est prévu aux conditions générales du contrat,


l’assuré peut renoncer à ses garanties et se faire rembourser la «
valeur de rachat » qui est égale à la provision mathématique dont
dispose l’assureur pour faire face à son engagement, PM
éventuellement minorée d’une pénalité de rachat

✓ Avance : une avance sur un contrat d’assurance est un prêt de


l’assureur à l’assuré dans la limite du montant de la PM

11
6
2.3 – Tarification
Mouvements – Actes de gestion

✓ Réduction :

la réduction d’un contrat d’assurance est une opération propre aux


contrats à primes périodiques. L’acte de réduction faisant suite à l’arrêt
du paiement des primes par l’assuré, elle se traduit par une diminution
du montant des garanties du contrat

11
7
2.3 – Mortalité
Facteurs de mortalité et Notations
◼ Les principaux facteurs de mortalité sont les suivants:
- Âge
- Sexe
- CSP
- Pays
- Evolution temporelle

◼ Définitions, notations et relations:


- x : âge de l’assuré
- Tx
- tpx = P(Tx ≥ t)
- tqx = P(Tx ≤ t) = 1 - tpx
- qx = 1qx et px = 1px
- t|t’qx = P(t ≤Tx ≤ t+t’) = tpx – t+t’px
- t+t’px = tpx.t’px+t

11
8
2.3 – Mortalité
Facteurs de mortalité et Notations
◼ Probabilité de survie tpx
- Soit un individu d’âge x, à la date 0 prise comme origine des temps
encore appelé tête d’âge x
- On s’intéresse à la survie de l’individu après n années : On note npx,
la probabilité pour qu’une tête d’âge x à la date 0, soit vivante à la
date n
- Pour n = 1 1px = px = taux annuel de vitalité

◼ Propriétés :
- 0px = 1
- si w désigne l’âge limite des individus de la population, après w il n’y
a plus de vivants donc npx = 0 dès que n> w - x
- La fonction npx est une fonction décroissante de n
- Donc m>n mpx = npx . m-npx+n

11
9
2.3 – Mortalité
Facteurs de mortalité et Notations
◼ Probabilité de décès: t|t’qx
- On note n/mqx, la probabilité pour qu’une tête d’âge x à l’époque 0
décède entre les époques n et n+m . o/mqx est noté mqx, on note qx si
m=1
- 0/1qx = qx = taux annuel de mortalité

◼ Propriétés :

- Calcul de nqx
La tête x a deux possibilités : décéder entre 0 et n (probabilité nqx) ;
décéder après n (probabilité npx )
1= nqx + npx : donc nqx = 1- npx

- Calcul de n/mqx
L’individu a trois possibilités: décéder avant l’âge x+n; décéder entre n
et n+m ;décéder après l’âge x+n+m
1 = 1 – npx + n/m qx + n+mpx d’où n/mqx = npx - n+mpx
12
0
2.3 – Mortalité
Tables de Mortalité
◼ Probabilités relatives à des groupes
- v.a. Lx, E(Lx) = lx
- E(Lx+t) = lx. tpx
- V(Lx+t) = lx. tpx(1-tpx)
➢ tpx = lx+t / lx

◼ Table de mortalité

12
1
2.3 – Mortalité
Tables de Mortalité
◼ Table de mortalité - exemple

12
2
2.3 – Mortalité
Tables de Mortalité

12
3
2.3 – Mortalité
Facteurs de mortalité et Notations
Les probabilités viagères sur 2 têtes

Probabilité de survie
◼ npxy = la probabilité pour que x et y soient vivants à l’époque n
npxy = npx . npy
◼ = la probabilité pour que x ou y soit encore vivant à l’époque n
= npx + npy – npx npy
Probabilité de décès
◼ Groupe au 1er décès : on note nqxy la probabilité que x ou y ou les
deux soient décédés à l’époque n
◼ Groupe au dernier décès : on note la probabilité pour que x et y
soient décédés à l’époque n

12
4
2.3 – Mortalité
Facteurs de mortalité et Notations

12
5
2.4 – Tarification
Assurance de capital en cas de décès
Assurance vie entière
◼ Assuré d'âge x
◼ Versement de 1 € à l'âge du décès

prime Décès: paiement 1 €

t=0 k < t < k+1


Assuré d'âge x

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ k|1qx = P(k ≤Tx ≤ k+1) = kpx – p . qx+k
k+1px =k x

Versement fin d’année

Versement en milieu d’année

12
6
2.4 – Tarification
Assurance de capital en cas de décès
Assurance temporaire n années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € à l’âge du décès si décès avant n années

prime Si décès: paiement 1 € Si décès: paiement 0

t=0 t=n
Assuré d'âge x

couverture

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ k|1qx = P(k ≤Tx ≤ k+1) = kpx – k+1px = kpx . qx+k

Versement fin d’année

Versement en milieu d’année

12
7
2.4 – Tarification
Assurance de capital en cas de décès
Assurance Vie entière, différée de j années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € à l’âge du décès si décès après j anées

prime Si décès: paiement 0 Si décès: paiement 1 €

t=0 t=j
Assuré d'âge x

couverture

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ k|1qx = P(k ≤Tx ≤ k+1) = kpx – k+1px = kpx . qx+k

Versement fin d’année

Versement en milieu d’année

12
8
2.4 – Tarification
Assurance de capital en cas de décès
Temporaire de n années, différée de j années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € à l’âge du décès si décès avant n &après j années

prime Si décès: paiement 1 €

t=0 t=j t=n


Assuré d'âge x

couverture

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ k|1qx = P(k ≤Tx ≤ k+1) = kpx – k+1px = kpx . qx+k

Versement fin d’année

Versement en milieu d’année

12
9
2.4 – Tarification
Assurance de capital en cas de vie
Assurance en cas de vie
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € dans n années en cas de vie

prime Si décès: paiement 0 Si vie: paiement 1 €

t=0 t=n
Assuré d'âge x

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ npx = P(Tx ≥ n)

13
0
2.4 – Tarification
Rentes
Rente Vie entière
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € par an jusqu’au décès

prime décès
paiement 1 € paiement 1 €

t=0 t=1 ………. t=n


Assuré d'âge x

rente

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ kpx = P(Tx ≥ k)

Termes annuels à échoir

Termes annuels échus

13
1
2.4 – Tarification
Rentes
Temporaire n années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € par an jusqu’au décès mais sur n années

prime Fin du contrat


paiement 1 € paiement 1 €

t=0 t=1 ………. t=n


Assuré d'âge x

rente

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ kpx = P(Tx ≥ k)

Termes annuels à échoir

Termes annuels échus

13
2
2.4 – Tarification
Rentes
Vie en entière différée de j années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € par an jusqu’au décès mais dans j anées

prime paiement 1 € paiement 1 €

t=0 t=j ……….


Assuré d'âge x

rente

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ kpx = P(Tx ≥ k)

Termes annuels à échoir

Termes annuels échus

13
3
2.4 – Tarification
Rentes
Temporaire n années différée de j années
◼ Assuré d’âge x
◼ Versement de 1 € par an jusqu’au décès mais sur n années et dans j années

prime Fin du contrat


paiement 1 € paiement 1 €

t=0 t=j ………. t=n


Assuré d'âge x

rente

Notations rappel:
◼ v=1/(1+i)
◼ kpx = P(Tx ≥ k)

Termes annuels à échoir

Termes annuels échus

13
4
2.4 – Tarification
Exemple : Valorisation d’une assurance temporaire décès
Le "principe fondamental de valorisation", on doit avoir

en faisant une valorisation à la date 0, c.-à-d. la date de souscription du contrat


Pour l’assuré, il souhaite payer une prime annuelle constante, notée plus simplement, tant qu’il
est en vie c.-à-d.

(car le paiement se faisant ici en début de période). De même,

on en déduit que

13
5
Cours
d’Introduction à
l’Actuariat
Partie 3 – Assurance vie –
Contrats en euros et en
unités de compte

20
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Soit un contrat collectif Vie Entière à prime unique

❑ Au décès de l'assuré, le capital inscrit au certificat d'adhésion revalorisé des


participations aux bénéfices acquises, est versé aux bénéficiaires
Ce capital est destiné à couvrir tout ou une partie des frais d'obsèques

13
7
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Données Contractuelles :

(*) en % du capital garanti prélevé chaque année

13
8
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Données Contractuelles :

13
9
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑Calculs à la souscription :

Calculez les éléments suivants:

➢ La Prime Pure PP

➢ La Prime d’Inventaire PI

➢ La Prime Commerciale PC

14
0
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Calculs à la souscription :

14
1
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Calculs intermédiaires :

Calculez à N et N+1:

➢ La Prime Pure PP(N) et PP(N+1)

➢ La Provision d’Inventaire PI(N) et PI(N+1)

14
2
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Calculs intermédiaires :

14
3
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Calculs intermédiaires :

14
4
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Interpolation de la PM (Provision Mathémathique) :

14
5
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Interpolation de la PM (Provision Mathémathique) :

On a :
PM - PI(N) dd
=
PI(N+1) - PI(N) 365
c'est-à-dire :
dd x [ PI(N+1) - PI(N) ]
PM - PI(N) =
365
dd x [ PI(N+1) - PI(N) ]
PM = + PI(N)
365

14
6
3.1 – Vie Entière
Exemple

◼ Exemple d’application – Vie Entière à prime unique

❑ Interpolation de la PM (Provision Mathémathique) :

14
7
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

◼ Objectif de l’étude

✓ Comprendre le fonctionnement général d’un contrat d’épargne en euros

✓ Établir le compte de résultat sur un an

✓ Expliquer la formation du résultat par source de marge « Analyse de Marge »

14
8
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Définition des provisions mathématiques

✓ Rappel : la provision mathématique est un élément du passif

✓ La provision mathématique d’un contrat d’épargne correspond au montant de l’épargne


acquise par l’assuré « valeur de rachat »

Elle ne résulte pas d’un calcul actuariel « prospectif » : elle correspond aux versements
successifs revalorisés nets des frais, des rachats éventuels (vision « rétrospective ») et
des prélèvements sociaux CSG/CRDS (sur les contrats en euros purs)

14
9
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ L’analyse de marge

Le résultat annuel d'une compagnie d'assurance (ou encore d'un contrat d'assurance)
peut être décomposé en trois marges :

➢ La marge technique : elle correspond à la différence entre la sinistralité prévue dans


le tarif (ou le provisionnement) et la sinistralité réelle

➢ La marge administrative : il s'agit de la différence entre les frais prévus dans le tarif
(ou le provisionnement), sous forme de chargements, et les frais réels de la
compagnie

➢ La marge financière : elle correspond à la différence entre le taux de rendement


accordé aux contrats et le taux de rendement réel des actifs financiers de la
compagnie

Remarque :
➢ Dans un contrat en euros, le porteur du risque est l’assureur

15
0
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Données

Calcul en date d’inventaire (provisions mathématiques, compte de résultat, et marges de l’Assureur


et de l’Apporteur)

15
1
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Calculs intermédiaires

15
2
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Calculs intermédiaires

❑ Le taux de distribution aux assurés est de 4,68 % (4,40 % sont distribués


immédiatement et le reste est mis en PPE)

15
3
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Résultat – Compte Technique au 31/12/2006

15
4
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Résultat – Analyse de Marge

Analyse de la marge sur encours – VA - FI Analyse de la marge sur les flux (primes) - FA

15
5
3.2 – Contrat d’épargne libellé en euros
Exemple

❑ Résultat – Compte d’exploitation

15
6
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Dans un contrat en UC (Unités de Compte), le porteur du risque est l’assuré

❑ Préambule – Introduction à l’ajustement de valeur :


Principe
Accroissement de la valeur (de l’encours) suite à une évolution de la valeur liquidative
(équivalent des intérêts sur les contrats d’épargne en euros)

15
7
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 1 – Sans prime, sans rachat

15
8
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 1 – Sans prime, sans rachat

✓ La situation initiale indique un encours de 100 €

✓ La situation finale indique un encours de 200 €

✓ Il n’y a eu aucun mouvement : l’évolution (200 € - 100 €) est due à une


évolution de la valeur liquidative => Ajustement de valeur de 100 €

15
9
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 2 – Avec prime, sans rachat

16
0
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 2 – Avec prime, sans rachat

✓ La PM finale s’élève à 600 €

✓ Étant donné que la PM initiale est de 100 € et qu’une prime de 100 € a été versée,
l’ajustement de valeur est de 600 – 100 – 100 = 400 €

16
1
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 – Avec un rachat, sans prime

16
2
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 – Avec un rachat, sans prime

✓ La PM finale est de 12€

✓ La PM initiale est de 100€

✓ Un rachat a été effectué à hauteur de 99€

✓ L’accroissement du à la valeur liquidative est de 12–(100–99) = 11€

 Les 11€ correspondent aux «réévaluations sur UC» sur l’ensemble de la


période (mais pas aux intérêts en fin de période !)

 En pratique dans les systèmes, la mise en œuvre est complexe et passe


par la notion de revalorisation totale / potentielle / inscrite

16
3
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 – Explications

✓ En date t = t0, la PM vaut 100€

✓ En date t = t1- (juste avant le rachat), la PM vaut 110€ : l’accroissement


de valeur est de 10€

✓ En date t = t1, un rachat est effectué à hauteur de 99€ : la PM de


110 va être décomposée en deux parties :

• une partie rachetée (qui disparaît) = 99 €

• une partie restante = 110 – 99 = 11 €

16
4
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 – Explications

L’accroissement de valeur de 10€ est lui aussi décomposé en deux parties :

• une partie « inscrite » qui disparaît = 10 x 99 / 110 = 9 €

• une partie « potentielle » restante = 10 x 11 / 110 = 1 €

✓ En date t = t2, la PM vaut 12 € alors que la PM en date précédente était de 11 € :


l’accroissement de valeur sur cette période (t1 à t2) est de 1 €

16
5
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 - Formules

✓ soit une date N donnée

• RT(N) = RP(N-1) + Stock(N-1) x ∆VL

• RI(N) = - Rachat(N) / Stock(N-1) x RT(N) si N = Date de Rachat


0 si N = Date de VL
RT(N) si N = Date d’inventaire

• RP(N) = RT(N) – RI(N)

✓ Où :
• RT désigne la revalorisation totale
• RP désigne la revalorisation potentielle
• RI désigne la revalorisation inscrite

16
6
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 3 - Formules

✓ Conclusion :

• A t = t1,  RI(t) = 10 x 99 / 110 = 9 €


 RP(t) = 10 x 11 / 110 = 1 €

• A t = t2,  RI(t) = 1 € + 10 x 11 / 110 = 2 €

On retrouve donc RI(t1)+R(t2) = 9+2 = 1 1 € = l’accroissement de la valeur liquidative

16
7
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Données contractuelles :

(*) en % de la prime d’inventaire

16
8
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Liste des mouvements :

16
9
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Analyse de Marge :

17
0
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Calculs intermédiaires :

17
1
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Détail des calculs :
En cours d’année :

Lors de l’inventaire :

17
2
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Inventaire au 31/12/N :

17
3
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Inventaire au 31/12/N+1 :

17
4
3.3 – Contrat d’épargne libellé en UC
Exemple

❑ Exemple 4
Rachat total du contrat :

17
5
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Globale de Gestion - PGG

❑ Définition :

➢ La provision globale de gestion (PGG) est destinée à couvrir les charges de gestion
futures des contrats non couvertes par ailleurs. Elle est dotée à due concurrence de
l’ensemble des charges de gestion futures non couvertes par des chargements sur
primes ou des prélèvements sur produits financiers prévus par ceux-ci.

❑ Référence réglementaire :

✓ Article R331-3 du code des assurances

✓ Article A331-1-1 du code des assurances

✓ Instruction fiscale

17
6
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Globale de Gestion - PGG

❑ Calcul pratique de la PGG :

✓ Un compte d’exploitation prévisionnel est élaboré afin de calculer le « solde de gestion


» (différence entre les charges de gestion et les produits de gestion )

✓ La PGG correspond à la valeur actuelle des soldes futurs de gestion

✓ Plus précisément, un compte d’exploitation est élaboré pour chaque catégorie


homogène, (cf ci-après) et la PGG est égale à la somme des valeurs actuelles des
soldes de gestion si ils sont positifs

17
7
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Globale de Gestion - PGG

❑ Compte d’exploitation de la PGG :

Charges Produits
Frais administratifs Marge sur primes périodiques (abonnement)
Frais de gestion des sinistres Commissions sur frais de gestion issues de
la réassurance
Frais internes et externes de gestion des Marges financières (60 % du TME sur les
placements (sorties plafonnées à 80 % de clauses)
l’observé)
Solde de Gestion

17
8
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Globale de Gestion - PGG

❑ Calcul de la PGG :

✓ 1ère étape : Détermination des catégories homogènes de passif (même TMG, même
clause de PB)
✓ 2ème étape : Détermination des hypothèses :

-sur l’actif : projection des taux de rendement des actifs (stock existant en portefeuille +
nouveaux actifs)

-sur le passif : taux de sortie, taux de frais, e t c …

✓ 3ème étape : Projection des comptes (PM, PM de fin, ressources de gestion, charges
de gestion, solde de gestion)

17
9
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Définition :

• La provision garantie plancher (PGP) est destinée à provisionner les pertes futures
au titre des garanties plancher

• Pour mémoire, les garanties plancher sont des garanties présentes sur certains
contrats d’épargne en unités de comptes. Elles permettent de garantir aux
bénéficiaires le fait que le montant qui sera restitué sera au moins égal au montant
des primes investies

18
0
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Calcul vu par la réglementation :

• Le Code des Assurances ne prévoit aucune règle spécifique pour le


provisionnement des engagements pris au titre des garanties plancher

• L'article R.331-1, prévoit seulement, et de manière globale, que les provisions


techniques doivent être suffisantes pour le règlement des engagements de
l’assureur vis à vis des assurés, y compris dans des hypothèses raisonnablement
défavorables

18
1
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Point de vue des autorités de contrôle :

• Les autorités de contrôle préconisent pour leur part, la constitution de provisions


prudentes validées par un faisceau de méthodes.

• Aucune méthode n’est privilégiée en première approche, mais les paramètres


retenus doivent en tout état de cause être raisonnablement prudents

18
2
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Calcul :

✓ En pratique, aucun cadre théorique n’étant imposé aux sociétés d’assurance pour
l’évaluation des provisions, les compagnies ont recours à différentes méthodes
d’évaluation :

• la méthode par scénario déterministe : le principe de cette méthode est de simuler


l’évolution des provisions mathématiques et de la charge de sinistre à partir d’un
certain scénario économique futur

Le coût au titre des garanties plancher est alors défini comme la valeur actuelle des
prestations de l’assureur découlant du scénario déterministe choisi

18
3
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Calcul :

• la méthode stochastique des options de vente :

cette méthode consiste à valoriser les garanties plancher comme une série d'options
de vente pondérées par les probabilités de décès des assurés : les garanties plancher
sont considérées comme des options de vente détenues par le bénéficiaire du contrat
en unité de comptes, de prix d’exercice appelé « strike » généralement égal au
montant des primes investies, et exerçables au moment du décès de la tête assurée

18
4
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Calcul :

• la méthode stochastique des quantiles :

cette méthode s’inscrit dans une logique « value at risk ». Elle consiste à retenir un
niveau de provisions qui serait suffisant pour un certain nombre d'états de la nature.
Plus précisément, la valorisation de la garantie plancher résulte de la simulation de la
charge de sinistres à partir d’un scénario déterministe ; le scénario déterministe choisi
correspond à un scénario d’évolution au pire constaté dans - par exemple - 2,5% des
cas

18
5
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision Garantie Plancher - PGP

❑ Calcul :

• la méthode stochastique de simulation par Monte-Carlo :

cette méthode consiste à simuler les différentes trajectoires probables d’évolution des
cours des actifs. Plusieurs milliers de trajectoires sont à ce titre générées, et – pour
chacune de ces trajectoires – le coût au titre des garanties plancher est évalué. Cette
méthode permet de connaître le coût des garanties plancher « en moyenne », ainsi
que les différents quantiles du coût

18
6
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision pour Risque de Taux - PRT

❑ Définition :

Cette provision est destinée à faire face aux garanties de TMG octroyées aux assurés au-
delà de ce que la réglementation prévoit

18
7
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision pour Risque de Taux - PRT

❑ Méthode de calcul :

La provision pour risque de taux (PRT) est définie comme la différence entre :

✓ les engagements futurs probables de l’assureur revalorisés au taux garanti contractuel


et actualisés au taux réglementaire (l’actualisation des engagements futurs probables
est réalisée au taux réglementaire par référence au 75% du TME sur les 8 premières
années, et au taux réglementaire par référence au 60% du TME, sur la durée au-delà),

✓ et le montant de provision mathématique en date d’arrêté

18
8
3.4 – Provisions Réglementaires
Provision pour Risque de Taux - PRT

❑ Méthode de calcul :

Engagement à 4,5 % PM = 109,2

PM = 104,5
P = 100 € Engagement à 4,5 %
Tx contractuel = 4,5 %
Tx réglementaire = 3,25 %

date d'arrêté fin du contrat

Actualisation à un taux PM = 106,6


prudent 3,25 %

18
9
Cours
d’Introduction à
l’Actuariat

Partie 4 – Techniques
actuarielles en
assurance Non Vie

20
SOMMAIRE

4. Techniques actuarielles en assurance Non Vie


1. Définitions et généralités
2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)
3. Provisions pour sinistres à payer
4. Pilotage du risque (Boni / Mali et SIP)
5. Autres provisions techniques
CONFIDENTIEL
Page
191/213
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Les garanties offertes en assurance non vie sont


multiples. Elles correspondent à :
✓ Des assurances de personnes avec des garanties
décès, accident et maladie (« prévoyance »)
✓ Des assurances de biens et de responsabilité
(automobile, dommage aux biens, responsabilité
civile, protection juridique, assistance, etc…)

❑ L’objectif est de revenir sur les techniques actuarielles


afférentes aux assurancesCONFIDENTIEL
de personnes non vie
Page
192/213
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Le cycle en assurances

✓ La prestation représente toujours un coût financier


pour l’assureur, inconnu au début de la période
d’assurance (alors que la prime a déjà été payée).

✓ Dans l’industrie, lorsqu’un nouveau produit est mis


sur le marché, on connaît avec précision le montant
consacré à sa mise au point et, partant, son prix de
revient.
CONFIDENTIEL
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193/213
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

✓ Au contraire, lorsque l’assureur fixe la prime, il ne


connaît pas avec précision le montant des sinistres et
les frais de gestion occasionnés par ceux-ci («
principe de l’inversion du cycle de production »).

✓ Le prix de revient actuariel n’est qu’évalué!

Page
194/213
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Anti-sélection : risque qui peut se produire sur un


portefeuille d’assurances et qui correspond au fait que
des assurés tirent avantage de la connaissance de leur
propre risque au détriment de l’assureur.

Autrement dit, un assuré se sachant particulièrement


en mauvaise santé, va être tenté de souscrire un
contrat décès. Ce risque peut s’avérer significatif sur du
court terme (la visibilité des assurés sur leur risque est
court terme).
CONFIDENTIEL
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

1. Définitions et généralités
❑ Questionnaire médical : au moment de l’adhésion, l’assuré doit
remplir un questionnaire de santé ou une déclaration d’état de santé.
C’est une formalité nécessaire pour que l’assureur apprécie et
mesure le risque. Les réponses aux questions de l’assuré doivent être
rigoureusement exactes. Toutes déclarations inexactes, incomplètes,
ou fausses peuvent entraîner la nullité du contrat conformément à
l’article L 113-8 du Code des Assurances. Il y a alors différentes
acceptations médicales proposées :
•Tarif normal : garanties complètes.
•Surprime : garanties complètes mais à un prix plus élevé.
•Exclusion : garanties complètes au tarif normal, sauf pour une
pathologie déclarée.
•Refus : aucune garantie ou un seul type de garantie.
•Ajournement : aucune garantie ne peut être proposée
immédiatement ; report de décision.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Surveillance du portefeuille : résiliation du fait de


l’assureur (trop de sinistres).

❑ Défense du portefeuille : lutter contre la résiliation du


fait de l’assuré.

CONFIDENTIEL
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Délai de carence (ou délai d’attente) : Période avant


l’entrée en vigueur des garanties. Elle permet à
l’assureur de lutter contre l’anti-sélection.

❑ Délai de franchise : Durée minimale du sinistre pour


que celui-ci puisse ouvrir droit aux prestations.

CONFIDENTIEL
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

✓ Exemple : Franchise de 3 mois. Si l’Arrêt de travail


dure 2 mois, l’assuré ne recevra aucune prestation.

(*) Date d’effet des garanties définitives (généralement date de signature


Pa du contrat, ou date d’acceptationCONFIDENTIEL
de l’assureur).
ge
19
9/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Franchise (en € ) : Somme qui, dans le règlement d’un


sinistre, reste à la charge de l’assuré.

✓ Exemple : un automobiliste assurépour les


dommages à sa voiture a une franchise de 150 € . Sa
cotisation est moins élevée que s’il n’avait pas de
franchise. En revanche, si, après un accident, le
montant de la réparation est de 610 € , il recevra
460€.
Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Rechute : Période pendant laquelle la période de


franchise n’est pas appliquée en cas de survenance
d’un nouvel arrêt de travail. Elle est souvent d’une
durée de 2 mois.

Début Fin
AT n°1 AT n°1 Période de rechute:
en cas de survenance d’un
nouvel AT au cours de cette
période, aucun délai de
franchise ne sera appliqué.
Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Prescription : Période au-delà de laquelle un sinistre


n’ouvre plus droit à prestation.

✓ Exemple : En santé, deux ans après une


consultation, il y a prescription, c’est-à-dire que
l’assuré ne pourra pas se faire rembourser ses frais
de consultation.

Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Schéma de déroulement d’un sinistre


Survenance Déclaration Clôture

Règlements

n années de développement

✓ Remarque : Entre la date de survenance et la date de


déclaration du sinistre, l’assureur n’a pas
Pa CONFIDENTIEL
ge connaissance du sinistre.
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

❑ Notion de durée de développement

Année de
survenance

développement 1 développement 2 développement n

Sinistres tardifs
Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.1. Définitions et généralités

✓ Les sinistres peuvent être déclarés plusieurs années


après leur année de survenance (rattachement du
sinistre à son année de survenance sauf pour la
RCP où c’est la date de déclaration)
✓ Les règlements peuvent s’étaler sur plusieurs
années
 Importance du provisionnement

Pa CONFIDENTIEL
ge
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5/2
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

❑ Le suivi des sinistres se fait par :

✓ Année de survenance ;

✓ Année de développement.

Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

❑ Exemple 1 :
Soit un sinistre survenu et déclaré en 2001 :
✓ 1ère estimation de provision en 2001 à 10 000€,
✓ 1er règlement qui a été effectué en 2001 pour 1 000€,
✓ Abaissement de la provision suite au règlement à 9 000€,
✓ 3ème estimation de provision en 2002 suite à une visite d’un
expert à 20 000€,
✓ 2ème règlement qui a été effectué en 2002 pour 15 000€,
✓ 3ème règlement qui a été effectué en 2003 pour 4 000€,
Pa CONFIDENTIEL
ge ✓ Clôture du sinistre
20
7/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

 Tableau des règlements :

Année de développement

Année de survenance 0 1 2

2001 1 000 15 000 4 000

Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

 Tableau des provisions (dossier-dossier) :

Année de développement

Année de survenance 0 1 2

2001 9 000 20 000 -

Pa CONFIDENTIEL
ge
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4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)


❑ Exemple 2 :
Les règlements constatés sur l’ensemble des années sont supposés
les suivants : « Triangle des règlements non cumulés »

Année de développement
Année de survenance 0 1 2
2005 400 200 100

2006 600 300

2007 1 200

Lecture du tableau : les sinistres survenus en 2006 ont généré 600 €


de règlement en 2006 et 300 € supplémentaires en 2007 (soit untotal
de 900 € de règlement).
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

❑ Les règlements cumulés sont les suivants : « Triangle


des règlements cumulés »

Année de développement
Année de survenance 0 1 2

2005 400 600 700

2006 600 900

2007 1 200

CONFIDENTIEL
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres) :

Provision pour sinistres à payer (PSAP) :


Elles doivent être égales à « la valeur estimative des dépenses en
principal et en frais, tant internes qu’externes*, nécessaires au règlement
de tous les sinistres survenus et non payés (…) » (article R. 331-3 CA).

« La provision pour sinistres à payer est calculée exercice par exercice.


(…) l’évaluation des sinistres connus est effectuée dossier par dossier, le
coût d’un dossier comprenant toutes les charges externes
individualisables ; elle est augmentée d’une estimation du coût des
sinistres survenus mais non déclarés. » (article R331-15 CA).

* : Exemple des frais d’un expert.


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres) :

❑ Dans l’exemple 2, on peut compléter le tableau de


manière assez intuitive :

Année de développement
Année de survenance 0 1 2

2005 400 200 100

2006 600 300 150

2007 1 200 600


3
00

❑ La PSAP = somme des règlements futurs = 1050


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.2. Introduction aux provisions (suivi des sinistres)

❑ Hypothèses fortes :

✓ Pas de règlements futurs (au-delà de l’année de la


troisième année de développement) pour la
génération de survenance 2004 (déroulé court en
assurance : une année de survenance liquidée en
trois ans),

✓ La cadence future réplique exactement le passé


 pas d’accélération (souvent faux, cf. frais de santé
avec télétransmission).
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ Préambule - Le calcul dossier par dossier


(Pdossier/dossier)
L’assureur estime la provision dossier par dossier :

✓ pour chaque sinistre déclaré,


✓ sur la base d’un barème établi par la DT / d’une
expertise.

Pa CONFIDENTIEL
ge
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5/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Les estimations dossier à dossier peuvent être revues


par les gestionnaires au cours de la « vie » des
sinistres. Par ailleurs, l’actuaire intervient afin de revoir
à un niveau « plus global » les estimations dossier par
dossier : estimations via des méthodes statistiques de
la « provision pour sinistres à payer » (PSAP >
Pdossier/dossier).
Remarque importante :
✓ La provision dossier par dossier n’intègre pas, par
définition, la provision pour sinistres tardifs. CONFIDENTIEL Page 27/213
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ La provision pour sinistres à payer comprend :

✓ la provision pour sinistres déclarés


(Pdossier/dossier),
✓ la provision pour sinistres tardifs,
✓ la provision pour les charges de gestion futures.

Pa CONFIDENTIEL
ge
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13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ De nombreuses méthodes de provisionnement ont été


développées, parmi les plus répandues, on peut citer :

✓ La méthode de Chain-Ladder ou des cadences de


règlement,
✓ La méthode du coût moyen,

✓ Etc…
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ La méthode de « Chain-Ladder »
✓ Préambule
Soit le triangle des règlements non cumulés
suivants :
Année de développement
Année de survenance 0 1 2
2005 100 200 100

2006 200 400

2007 200 X?
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

3. Provisions pour sinistres à payer

On cherche à estimer X (le montant des règlements à


effectuer en 2008 au titre des sinistres survenus en
2007) :
1) Estimation intuitive : X = 400
2)Estimation par la méthode de Chain-Ladder :
X = (200 + 400) / (100 + 200) x 200 = 400
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Présentation de la théorie
Idées de base :
• stabilité au cours du temps du déroulement des
règlements des sinistres,
• au bout de n exercices après l’exercice de
survenance, tous les règlements ont été effectués.
Remarque : Cette méthode intègre la provision
pour sinistres tardifs.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Notations et données
Exercice de Exercice de développement
survenance 1 2 . j . n-1 n
X1
X2 DONNEES
.
Xi R ij A
. ESTIMER
X n-1
Xn
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Xi : exercice de survenance.
Rij : règlements relatifs aux sinistres survenus au
cours de l’exercice Xi et effectués au cours du jème
exercice après la survenance.
Cij : règlements cumulés.

Exemple de lecture :
Au cours du jième exercice de développement, Rij
euros ont été réglés au titre des sinistres survenus
l’année Xi.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ Étape 1 : Estimation de la charge finale

✓ Calcul d’un coefficient moyen de passage qui


permet d’évaluer les règlements de l’année suivante
à partir des règlements passés :

Ci, j+1 =  j Ci, j


n− j

C i, j+1
j = i=1
n− j

C i, j
i=1
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Exercice de Exercice de développement


survenance 1 2 . . . 9 10
X1
X2 DONNEES
.
. Estimation
. Cij
X n-1
Xn
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ Étape 2 : Estimation de la provision pour sinistres à


payer

Provision pour sinistres à payer (PSAP) = Charge finale - Règlements effectués

Remarque : A partir de la provision dossier par dossier


on peut déduire une provision pour
sinistres tardifs :
Provision pour sinistres tardifs = Provision pour sinistres à payer - Provision
dossier-dossier
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Cadence de règlement : La méthode de Chain-Ladder


permet de déterminer une
cadence de règlement :
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Exemple d’application
a) Triangle des règlements non cumulés
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

b) Triangle des règlements cumulés


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

c) Triangle des règlements cumulés – Estimation des


règlements futurs (Chain-Ladder)
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

d) Calcul de la PSAP
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

La charge finale (1 221) correspond aux règlements


estimés par la méthode de Chain-Ladder.
La Provision pour sinistres à payer (PSAP) correspond
à la somme des charges futures (règlements estimés -
règlements effectués) :
PSAP = 0 + 86 + 311 = 396.
A partir de la PSAP calculée ci-dessus et de la PDD
calculée par les gestionnaires, la provision pour
sinistres tardifs (IBNR) est déduite :
IBNR = PSAP – PDD =CONFIDENTIEL
396 – 60 = 336.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

e) Cadence des règlements


Soit le triangle des règlements décumulés

Lecture : 78% des sinistres sont réglés lors des 2 premières années
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ La méthode du coût moyen

La provision pour sinistres à payer est déterminée par


la formule suivante :

PSAP = Coût moyen x Nombre de sinistres - Règlements effectués


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

❑ Où :

✓ Coût moyen est « Estimé »


✓ Nombre de sinistres est « Estimé »
✓ Règlements effectués est « Déterminé ».
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

« Coût moyen x Nombre de sinistres » correspond bien à


la charge finale (estimée).
Le risque couru par cette méthode de calcul est une
mauvaise estimation des conséquences du
développement défavorable des sinistres déjà survenus et
déjà déclarés.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Estimation du coût moyen d’un sinistre


Coût moyen = Charge finale relative aux sinistres
déclarés / Nombre de sinistres déclarés
Où la charge finale peut être estimée par la méthode
de Chain-Ladder
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Estimation du nombre de sinistres survenus (connus


+ inconnus)
Le nombre de sinistres survenus peut être estimé
par la méthode de Chain-Ladder appliquée aux
nombres de sinistres déclarés.
La méthode du coût moyen permet d’estimer une
provision pour sinistres tardifs
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Exemple d’application
a)Triangles des règlements non cumulés et
cumulés
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

b) Prise en compte des PPD dans les règlements


cumulés
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

c) Triangles du nombre de sinistres cumulés et non


cumulés
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

d) Triangle des sinistres cumulés – Estimation du


nombre de sinistres futurs (Chain-Ladder)
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

e) Calcul du coût moyen

Coût moyen = somme(règlements cumulés + PDD) / somme(sinistres


déclarés cumulés)
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

f) Calcul de la PSAP
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

Charge finale(estimée) = coût moyen x nombre total de sinistres estimé

PSAP = coût moyen x (nombre total de sinistres estimé – nombre de


sinistre déclarés)
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

✓ Exemple d’application PREDICA (produit 1300 –


Branche D)

a) Cadences des déclarations

Surv. 10/N/10 12/N/12 10/N+1/12 12/N+1/12 10/N+2/12 12/N+2/12 10/N+3/12 12/N+3/12 10/N+4/12
2 002 1 373 1 679 1 841 1 841 1 842 1 842 1 842 1 842 1 842
2 003 1 461 1 751 1 977 1 977 1 980 1 980 1 980
2 004 1 489 1 890 2 095 2 095 2 099
2 005 1 543 1 862 2 111
2 006 1 429

Pa CONFIDENTIEL
ge
24
6/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

b) Calcul des coefficients de passage


Coefficient de passage 5 4 4 3 3 2 2 1 1
10/N/10 12/N/12 10/N+1/12 12/N+1/12 10/N+2/12 12/N+2/12 10/N+3/12 12/N+3/12 10/N+4/12 Total
Moyenne arithmétique 100,00% 122,43% 111,72% 100,00% 100,14% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 1,370
Moyenne géométrique 100,00% 122,41% 111,68% 100,00% 100,13% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 1,369
Coefficientde passageretenu 100,00% 122,42% 111,70% 100,00% 100,13% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 1,369

Loi de déclaration (Pour Lissage)


10/N/10 12/N/12 10/N+1/12 12/N+1/12 10/N+2/12 12/N+2/12 10/N+3/12 12/N+3/12 10/N+4/12
Loi de déclaration arithmétique 73,01% 89,39% 99,86% 99,86% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%
Loi de déclaration géométrique 73,05% 89,42% 99,87% 99,87% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%
Loi retenue 73,03% 89,40% 99,87% 99,87% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%

Pa CONFIDENTIEL
ge
24
7/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

c) Estimation des déclarations tardives (par la


méthode de Chain Ladder)

Surv. 10/N/10 12/N/12 10/N+1/12 12/N+1/12 10/N+2/12 12/N+2/12 10/N+3/12 12/N+3/12 10/N+4/12
2 002 1 373 1 679 1 841 1 841 1 842 1 842 1 842 1 842 1 842
2 003 1 461 1 751 1 977 1 977 1 980 1 980 1 980 1 980 1 980
2 004 1 489 1 890 2 095 2 095 2 099 2 099 2 099 2 099 2 099
2 005 1 543 1 862 2 111 2 111 2 114 2 114 2 114 2 114 2 114
2 006 1 429 1 749 1 954 1 954 1 957 1 957 1 957 1 957 1 957

Pa CONFIDENTIEL
ge
24
8/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

d) Estimation des déclarations inconnues


Tardifs
Surv. Compl. N+1 N+2 N+3 N+4
2 003 - -
2 004 - - -
2 005 - 2,82 - -
2 006 320,38 204,74 2,61 - -
Total 320,38 204,74 5,44 - -

Compl. Tardifs
PSAP 320,38 210,18

Pa CONFIDENTIEL
ge
24
9/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

e) Détermination des coûts moyens

Surv./Ouv. N N+1 N+2 N+3 N+4


Cout Moyen 2 300 1 600 1 600 1 600 1 600
Retenu (1)
Cout Moyen 1 600 1 500 1 000 1 000 1 000
Retenu en 2005
(1) Hypothèse retenue à partir des observations des moyennes des coûts de l'ensemble des dossiers, dossiers clos et clos avec suite

Pa CONFIDENTIEL
ge
25
0/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Provisions pour sinistres à payer

f) Estimation des déclarations tardives (par la


méthode des coûts moyens)

Surv. Compl. Tardifs PSAP


2 003 - - -
2 004 - - -
2 005 - 4 519 4 519
2 006 736 868 475 085 1 211 953
Total 736 868 479 604 1 216 472

Pa CONFIDENTIEL
ge
25
1/2
13
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

❑ Analyse des Boni / Mali

✓ Définition : Écart entre ce qui avait été prévu


initialement au travers de nos provisions pour
sinistres à payer, et nos règlements effectivement
constatés.

Boni / Mali = Provision de début d’exercice – (Règlements de l’exercice +


Provision de fin d’exercice)
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

✓ Le calcul des Boni/Mali s’effectue pour chaque


exercice de survenance.
✓ L’analyse des Boni / Mali permet de suivre dans le
temps l’évolution de la charge de sinistres par
exercice de survenance.

Remarque : On ne peut déterminer de Boni / Mali sur la


dernière année de survenance.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

✓ Exemple :
Année PSAP Reglement PSAP
de en s en en
survena 2005 2006 2006
nce
2001 10 2 30
2002 20 2 10
2003 30 1 20
2004 15 3 20
2005 25 1 10
2006 0 1 10

100 10 90

Boni = 100 – (9 + 80) = 11 M€


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

❑ Analyse du rapport S/P « sinistres à primes »


✓ Définition : le (S/P) est le rapport, pour l’exercice de
survenance des sinistres i, de la charge totale des sinistres
évaluée l’année de développement j, aux primes acquises
de ce même exercice.
Ce ratio est un bon indicateur de la qualité de l’exercice
mais il ne prend pas en compte les frais d’acquisition et
d’administration.
Il ne tient pas compte non plus des produits financiers
générés par décalage dans le temps entre l’encaissement
de la prime et le paiement des sinistres : il s’agit d’un
indicateur technique « pur ».
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

✓ Exemple : contrats ADI


Les contrats ADI sont des contrats d’assurance décès en
complément d’un prêt : ils garantissent le remboursement du
capital restant dû en cas de décès de l’assuré (décès toutes
causes)

Calcul des S/P ADI (par branche de risque) :

S/P = ( Charge de sinistres + Provisions de premier rang ) /


Chiffre d’affaires
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.4. Pilotage du risque (Boni / Mali et S/P)

✓ Le ratio combiné prend en compte les frais


d’acquisition et d’administration :

Ratio combiné = (S/P) + chargements / Primes émises

✓ Le ratio opérationnel tient compte des produits


financiers :

Ratio opérationnel = Ratio combiné – Produits


financiers / Primes émises
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Provision pour Prime Non Acquise (PPNA) :


✓ Définition : Provision destinée à constater, pour
l’ensemble des contrats en cours, la part des primes
émises et des primes restant à émettre se rapportant
à la période comprise entre la date de l’inventaire et
la date de la prochaine échéance de prime ou, à
défaut, du terme du contrat. Le calcul se fait prorata
temporis pour chaque contrat et chaque catégorie
comptable.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Prime émise :
✓ Définition : montant total des primes perçues.
Prime émise = prime acquise + PPNA

❑ Prime provisionnelle (émissible) :


✓ Définition : prime provisoire établie en supposant
qu’elle est approximativement exacte mais qu’elle
peut être augmentée ou diminuée lorsque la
compagnie d’assurance aura fait le calcul définitif de
la prime.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques


4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

La prime de 100 € est émise au cours de l’exercice


2006.

Seule une partie est relative à l’exercice suivant :

PPNA = 1/3 x 100 € = « provision pour prime non


acquise » destinée à faire face à la sinistralité 2007.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

5. Autres provisions techniques

❑ Primes Acquises Non Emises (PANE) :


Les primes acquises non émises sont les primes qui
n’ont pas pu être émises à l’exercice qui les a vu naître
faute de temps. Elles constituent donc une créance sur
les assurés. Les différents causes du retard sont, en
général :
- des retards administratifs ;
- des retards liés à la coassurance ;
-des primes variables dont le montant n’est pas
encore connu.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Provision pour Risques En Cours (PREC) :

✓ Définition : Provision destinée à couvrir une


éventuelle insuffisance des tarifs. Elle couvre, pour
l’ensemble des contrats en cours, la charge des
sinistres et des frais afférents aux contrats pour la
période s’écoulant entre la date d’inventaire et la
date de la première échéance de prime pouvant
donner lieu à révision de la prime par l’assureur, ou
entre la date d’inventaire et le terme du contrat pour
la part de ce coût qui n’est pas couvert par la PPNA.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

On calcule un ratio sur les deux derniers exercices n et


n-1 :
R = (Sinistres+Frais d’administration et d’acquisition
en n et n-1) / Primes acquises en n et n-1
Si R <= 100%, PREC = 0 ;
Si R > 100%, PREC = (R–100) x (PPNA+Primes
restant à émettre).
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

✓ Exemple :
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

Si on constate un (S/P) défaillant sur cette période


(exemple 110 %) :

✓ La sinistralité à projeter = 1/3 x 110 = 36

✓ PREC = 4.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Provision pour Risque Croissant (PRC) :


✓ Définition : Elle permet de lisser les résultats et les
tarifs dans les branches où le risque va croissant au
cours du temps. C’est le cas en assurances de
dommages des assurances santé où le
vieillissement de l’assuré accroît le risque. C’est
également le cas en assurances emprunteur.
✓ Principe : Projection des primes et sinistres futurs
probables et constitution d’une provision
éventuellement en cas d’insuffisance des primes
futures.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

✓ Exemple :
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Sinistres probables Primes Périodiques Probales

En fin de première année, on constate que la charge future de


sinistres est supérieure aux primes futures perçues ce qui nécessite la
constitution d’une provision (une partie des primes déjà perçues est «
mise de côté »....).
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

250

200

150

100

50

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Provisions à constituer
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Provision Pour Égalisation (Prov Egal) :


✓ Définition : Elle est destinée à équilibrer les résultats
de certains risques où la probabilité de survenance
d’un sinistre sur un exercice n’a pas de signification
statistique et où il convient de constituer des
réserves les années fastes pour faire face à des
sinistres rares mais de montants élevés
(catastrophes naturelles, grêle, tempête,…). La
constitution des provisions d’égalisation obéit à des
règles précises de nature fiscale.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

✓ La réglementation fiscale interdit de doter


annuellement la provision au-delà de 75 % du
bénéfice de souscription hors produits financiers net
de réassurance ;
✓ Le stock est limité en pourcentage des primes
annuelles émises (nettes de cession de
réassurance) ;
✓ Comme il s’agit de bénéfice reporté, il y a nécessité
de réintégration dans le bénéfice de la part non
utilisée pour le paiement des sinistres au plus tard
au bout de dix ans.
4. TECHNIQUES ACTUARIELLES EN
ASSURANCE NON VIE

4.5. Autres provisions techniques

❑ Provision pour Risque d’Exigibilité des Engagements


Techniques (PREET) :
✓ Définition : Cette provision est destinée à faire face à
une insuffisante liquidité des placements
notamment, en cas de modification du rythme de
règlements des sinistres ».
Elle est égale à la différence constatée entre la
valeur globale des placements en actions et
immobiliers évaluée dans le bilan et selon le
marché.
Cours
d’Introduction à
l’Actuariat
Partie 5 - Réassurance et Gestion
du Risque

2
7
3
Partie 5 - Réassurance et Gestion du Risque
Sommaire

1 Introduction

2 Réassurance proportionnelle

3 Réassurance non proportionnelle

2
7
4
Partie 5 - Réassurance et Gestion du Risque
Sommaire

1 Introduction

2 Réassurance proportionnelle

3 Réassurance non proportionnelle

2
7
5
5.1 - Introduction
Définition
◼ La réassurance est l’assurance d’une compagnie d’assurance.

➢ La Réassurance est une opération par laquelle un assureur cède


tout ou partie de ses risques à un réassureur qui en accepte la
charge dans des conditions fixées par un contrat ou par un traité – en
contrepartie le Réassureur reçoit tout ou partie de la prime.

➢ Une Cédante est une compagnie d’assurance (assureur primaire) qui


cède des risques à un Réassureur (assureur secondaire) au moyen
d’une cession en réassurance.

➢ Un Réassureur est une compagnie de Réassurance qui accepte des


risques en provenance des cédantes.

➢ Un Rétrocessionnaire est un Réassureur qui accepte une partie du


risque en provenance des réassureurs.

2
7
6
5.1 - Introduction
Notions Fondamentales
◼ La réassurance est un instrument qui permet à un assureur de stabiliser son bilan (résultats) en
cédant au(x) réassureur(s) une part des risques souscrits, moyennant une prime.

◼ Elle lui permet de lisser ses résultats dans le temps, en se couvrant contre les gros sinistres et
contre des écarts de sinistralités (coût et/ou fréquence - nombre de sinistres).

◼ La réassurance intervient également dans le processus de risque (tarif adéquat), ou dans le


développement d’un nouveau produit (en collaboration avec le réassureur).

◼ Un contrat d’assurance directe lie juridiquement le client (particulier ou entreprise) et l’assureur. Par
contre, il n’y a aucune relation (juridique) entre le réassureur et le client.

◼ En cédant au(x) réassureur(s) une part de ses risques, c.a.d. une partie de la charge provenant de
ses sinistres, l’assureur doit en contrepartie payer au(x) réassureur(s) une prime. En réassurance
proportionnelle, les réassureurs vont participer au recouvrement des frais de l’assureur, notamment
des frais de gestion des sinistres, en versant à l’assureur une commission de réassurance (sauf en
réassurance non proportionnelle)

◼ Notons enfin que la réassurance existe également entre réassureurs. En effet, un réassureur peut
très bien se réassurer chez d’autres réassureurs en ‘rétrocédant’ une partie des risques acceptés.
On parlera alors de Rétrocession.

2
7
7
5.1 - Introduction
Enjeux
La Réassurance permet notamment:

◼ Une homogénéisation des communautés de risques conservés

◼ Une amélioration de la solvabilité

◼ Un accroissement de la capacité de souscription disponible

◼ Une amélioration de la trésorerie

◼ Une assistance technique et des conseils, le tout discrètement

◼ La mise en place de nouveaux produits ou le démarrage d’une nouvelle activité

◼ La stabilisation des bilans et de lissage des résultats

◼ S’il y a un contrat en l’assuré client et l’assureur, il existe un autre contrat entre l’assureur et le
réassureur, ces 2 types de contrats étant normalement séparés juridiquement.

2
7
8
5.1 - Introduction

◼ Pourquoi la réassurance ?
➢ Protéger le bilan
➢ Protéger le résultat
➢ Se protéger contre les cumuls inconnus
➢ Financer un développement
➢ Faciliter un développement
➢ …

2
7
9
5.1 - Introduction
Quelques Chiffres…
Taux de cession 2014 Offre de Réassurance -
2014
TOTAL 4,80%
120%
IARD Reste du Monde
VIE 2,20% VIE 100% 3%
10% Asie-Pacifique
TOTAL 8%
80%
IARD 8%
21% Bermudes
60%
0% 5% 10% 4%
8% US
40%
Primes Nettes Emises en $bn Irlande
20% 47%
Munich Re 32,3
Swiss Re 22,9 UK
Berkshire Hathaway 15 0%
1
Hannover Re 14,3
Lloyd's 9,9
SCOR 8,9
RGA 7,3 Source : FFSA
PartnerRe 4,5
Transatlanctic 3,9
Mapfre Re 3,3
Everest Re 3,3
Odyssey Re 2,1
Axis Re 2
Maiden 1,7
XL Re 1,7
0 5 10 15 20 25 30 35
2
8
0
5.1 - Introduction
Quelques Chiffres…catastrophes naturelles depuis 1990

10 Source : FFSA
5.1 - Introduction
Les clauses
◼ 4 grandes catégories:
⚫ Etendue du contrat
- Territoire
- Dates
- Evènements couverts
- Exclusions
- Définition du sinistre
⚫ Comptabilité
- Primes
⚫ Litiges

⚫ Conditions Financières
- Monnaie
- Franchises
- Limites
- Reconstitutions
- …

28
2
5.1 - Introduction
Types de Contrats

Réassurance Facultative
Risques Individuels

Traité Facultativ

Réassurance Facultative-Obligatoire
Risques Individuels

REINSURANCE

TREATY FACULTATIVE Traité de Réassurance


Portefeuille de Risques en entier
NON – NON –
PROPORTIONAL PROPORTIONAL
PROPORTIONAL PROPORTIONAL

QUOTA SHARE RISK XL QUOTA SHARE RISK XL

SURPLUS EVENT XL SURPLUS EVENT XL

AGGREGATE AGGREGATE

STOP LOSS STOP LOSS

28
3
5.1 - Introduction
Notion de Risque vs Evenement
◼ 4 grandes catégories:

Definition d’un
Risque ◼ RISQUE: En général, un seul site, couvert par une même police d’assurance.
Exemple.
Couverture des desctrutions survenues à une usine à Manchester pour les
périls couverts par la police d’assurance (ex: Feu, Tempête, … )

◼ EVENEMENT: La définition d’un événement est clairement définie dans un


Definition d’un contrat de réassurance.
événement - Fait générateur
-Clauses Horaires : nombre d’heures pour cumuler les pertes
Exemple: tempêtes : 72h
Exemple. Un programme par événement couvre les pertes aggrégées du siège
d’une indutstrie à Londres, une usine à Manchester et des entrpôts à Edinburgh,
Liverpool et Cardiff pour la même sociéié, quand ces pertes sont dues à un seul
fait générateur, par exemple une tempête, pendant la même fenêtre temporelle
de 72h.
  
28
4
Partie 5 - Réassurance et Gestion du Risque
Sommaire

1 Introduction

2 Réassurance proportionnelle

3 Réassurance non proportionnelle

28
5
5.2 - Réassurance proportionnelle

Le réassureur prend en charge une proportion d’un risque moyennant une proportion identique
de la prime payée par l’assuré et paie, en cas de réalisation du risque, le sinistre dans les
mêmes proportions.

◼ Les Traités Obligatoires en Excédent de Plein (Surplus Treaties)


⚫ Le réassureur prend en charge uniquement la part des risques dépassant le plein de rétention de
chaque risque.

◼ Les Traités Obligatoires en Quote-part (Quota Share)


⚫ C’est la forme la plus simple de la Réassurance – le Réassureur prend en charge une proportion
constante sur tous les risques du portefeuille et il reçoit en échange la même proportion des
primes.

◼ Les Facultatives pures ou ‘Facs’


⚫ La réassurance facultative est la plus ancienne forme de réassurance, qui prend souvent la
forme de réassurance proportionnelle, les facultatives non-proportionnelles sont les plus
courantes chez les cédantes « sophistiquées »
⚫ Pour chaque affaire, l’assureur adresse au réassureur une proposition que celui ci est libre
d’accepter ou de refuser. Cette proposition doit contenir le maximum d’informations, c.a.d. tous
les renseignements concernant le risque offert : situation, définition, garanties, taux de prime,
montant du capital assuré….

28
6
5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.1. Excédents de Plein / Surplus Treaties
Ces traités sont également appelés traités par Excédents de Capitaux ou par Excédents de Sommes,
ou désignés brièvement par l’expression « Traités Excédents ». Il s’agit là de la réassurance la plus
classique mais de moins en moins utilisée par les cédantes «sophistiquées».

Définitions importantes en réassurance en excédent de plein :

◼ Plein de conservation ou « rétention » : c’est le montant maximum en termes de somme assurée


que l’assureur peut conserver sur un même risque entrant dans le domaine de définition du traité.
L’assureur souhaite donc garder à sa charge un plein et uniquement un plein. Ce plein sera noté par
la suite R.

◼ Plein de souscription : c’est le montant maximum en termes de capitaux assurés, que l’assureur
peut céder sur un même risque entrant dans le domaine de définition du traité. C’est la limite de
souscription que le réassureur est prêt à prendre en charge. Ce plein de souscription sera noté par
la suite P. Ce plein de souscription s’exprime généralement en nombre de pleins de conservation.

◼ Capacité : c’est le montant maximum en terme de capitaux assurés, que l’assureur peut souscrire
sur un même risque entrant dans le domaine de définition du traité. La capacité est ainsi la somme
du plein de souscription et du plein de rétention. Nous la noterons par la suite C. D’après ce que
nous venons de dire, nous avons : C = P - R

28
7
5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.1. Excédents de Plein / Surplus Treaties
◼ Contrairement au traité en quote-part pour lequel, le taux de cession est identique pour toutes les
polices du portefeuille, avec l’excédent de plein, le taux de cession dépend de la somme assurée de
chaque risque.

◼ Pour le risque i du portefeuille, de somme assurée Mi, le risque sera cédé au traité de réassurance
dans la proportion ai déterminée par la formule

ai=max[ (Mi – R ) / Mi ; 0 ]

◼ Illustration:

28
8
5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.1. Excédents de Plein / Surplus Treaties - Exemple
◼ Avec une rétention de 2 m €

◼ La police P3 a un montant de capitaux assurés inférieur au plein de conservation, elle n’est donc
pas réassurée par ce traité, elle est entièrement conservée par la cédante.

28
9
5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.1. Excédents de Plein / Surplus Treaties - Exemple
En termes de Sinistres :

Sinistre total de 10 M € sur la police P2


◼ Le réassureur paie 80% × 10 M € = 8 M €
◼ L’assureur paie 20% × 10 M € = 2 M €

Sinistre partiel de 4 M € sur la police P2


◼ Le réassureur paie 80% × 4 M € = 3,2 M €
◼ L’assureur paie 20% × 4 M € = 0,8 M €

Dans ce cas d’une Réassurance proportionnelle pure, le réassureur paie 80% des sinistres de la police
P2, quel que soit le montant, et reçoit 80% des primes de la police P2.

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5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.2. Quote-part (Quota Share)
◼ C’est la forme la plus simple de la Réassurance – le Réassureur prend en charge une proportion
constante sur tous les risques du portefeuille et il reçoit en échange la même proportion des
primes.

◼ Ces traités sont également appelés cessions en participation pure et sont régis par un traité aux
termes duquel le réassureur sera intéressé pour une certaine quote-part dans toutes les affaires
réalisées par l’assureur dans une branche déterminée. En pratique, on définit a priori le taux de
cession, qui est une constante sur l’ensemble des polices du domaine de définition du traité (ti =
taux de cession de la police Pi = constante).

◼ Ce type de traités permet une comptabilité très simple : si les postes sont comptabilisés en brut de
réassurance (primes, sinistres), il suffit de multiplier par 1 moins le taux de cession pour avoir les
montants en net de réassurance.

◼ Pour le réassureur, ce mode de cession permet un maximum de sécurité puisqu’il est intéressé
dans tout le portefeuille de l’assureur. Par contre, les deux communautés de risques ainsi créées
étant rigoureusement identiques, le cédant est mis dans l’obligation de céder une part importante de
primes qu’il aurait pu, compte tenu de l’engagement modeste sur certains risques, conserver pour
propre compte.

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5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.2. Quote-part (Quota Share)
◼ Ainsi, la réassurance en quote-part ne permet pas à un assureur de se couvrir contre les gros
sinistres, car elle ne supprime pas les pointes mais les abaisse proportionnellement. Il s’agit donc
dans la plupart des cas d’une couverture contre une fréquence élevée de petits sinistres, qui
rendrait par exemple insupportable la gestion en Excédents de Pleins.

◼ La réassurance en Quote-part peut également se justifier dans le cas du lancement d’une nouvelle
branche, à l’ouverture de laquelle on désire associer pleinement le réassureur.

◼ Outre la Quote-part générale, ce type de réassurance proportionnelle peut également prendre la


forme d’une Quote-part sur Rétention, ce qui engendre un traité supplémentaire et donne au
réassureur une participation sur les petites polices.

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5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.2. Quote-part (Quota Share)
◼ illustration d’’un Quote-part de 30%

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5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.3. Facultatives pures
◼ La réassurance facultative est la plus ancienne forme de réassurance, qui prend souvent la forme
de réassurance proportionnelle, les facultatives non-proportionnelles sont les plus courantes chez
les cédantes « sophistiquées »

◼ Pour chaque affaire, l’assureur adresse au réassureur une proposition que celui ci est libre
d’accepter ou de refuser. Cette proposition doit contenir le maximum d’informations, c.a.d. tous les
renseignements concernant le risque offert : situation, définition, garanties, taux de prime, montant
du capital assuré….

◼ Les avantages de la réassurance facultative sont la simplicité et la clarté, notamment de l’élément


technique. En effet, étant donné que ce type de réassurance se gère au cas par cas, le réassureur a
une connaissance parfaite de chacune des affaires.

◼ Généralement, le contrat qui lie l’Assureur et le Réassureur ne se désigne plus par un traité, le
domaine de définition d’une facultative ne comprenant qu’une seule affaire.

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5.2 - Réassurance proportionnelle
5.2.3. Facultatives pures
On distingue 2 types principaux de réassurance facultative :

◼ Les facultatives d’exclusion : elles permettent le placement de certaines affaires délicates qui,
pour une raison particulière (risques exclus), ne pourraient pas entrer dans le cadre d’un traité
obligatoire.
Ainsi, si un assureur a dans son portefeuille une affaire tout à fait particulière (Exemple : Eurotunnel)
qui ne peut entrer dans le domaine de définition d’aucun de ses traités, il peut réassurer ce risque
en souscrivant une facultative pure, dont le domaine de définition sera cette unique police.

◼ Les facultatives de capacité : elles permettent à l’assureur, au cas par cas, d’étendre ses
souscriptions sur des polices entrant dans le domaine de définition d’un traité obligatoire, tout en
augmentant sa capacité sur ces risques, c.a.d. tout en réassurant le sur-excédent.

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Partie 5 - Réassurance et Gestion du Risque
Sommaire

1 Introduction

2 Réassurance proportionnelle

3 Réassurance non proportionnelle

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5.3 - Réassurance non proportionnelle

◼ Dans le cas des traités de réassurance non proportionnelle, le sort du réassureur est différent de
celui de l’assureur en ce sens que ni les primes, ni les sinistres ne sont proportionnels aux primes
payées par l’assuré et aux sinistres payés par l’assureur. Au contraire, l’assureur cherche auprès
des réassureurs une couverture particulière le protégeant contre certaines éventualités et ce,
moyennant une prime spéciale versée.

◼ Cette fois, il s’agit bien d’une assurance au second degré, et la réassurance non proportionnelle
peut être considérée comme ‘l’assurance de l’assureur’.

◼ La réassurance non proportionnelle permet surtout à un assureur de se couvrir contre les gros
sinistres ou des événements rares, tels les événements climatiques (Tempêtes, Ouragans,
Tremblements de Terre,…). Dans ce cas, le réassureur va payer la part des sinistres qui dépassent
une franchise, appelée une Priorité.

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5.3 - Réassurance non proportionnelle

◼ Dans cette forme de réassurance, la notion de Sinistres se substitue à la notion de Capitaux.

◼ Le réassureur prend donc l’engagement de payer à l’assureur certains montants à condition qu’un
événement défini, un sinistre, une perte se réalise.

◼ En contrepartie, le réassureur perçoit une prime pour compenser le risque qu’il prend.

◼ La prime demandée par le réassureur est calculée en fonction de l’exposition du portefeuille et des
statistiques sinistres.

Traités Obligatoires en Excédent de Sinistre (XoL ou XL ou XS)


◼ Couverture de chacune des polices constituant le portefeuille
◼ Couvertures par Risque (Risk XL) ou par Evènement (Cat XL)

Traités Obligatoires en Excédent de Taux de Sinistres (Stop Loss):


◼ Couverture de l’ensemble des affaires composant le portefeuille

Facultatives pures ou ‘Facs’

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Définitions
◼ Franchise ou priorité : borne inférieure à partir de laquelle le réassureur intervient: F

◼ Portée : étendue de l’engagement du réassureur pour un sinistre: P

◼ Plafond : Franchise + Portée = P+F

◼ Annual Aggregate Deductible – a.a.d.: il s’agit d’une franchise exprimée en multiple de la priorité

◼ Annual Aggregate Limit – a.a.l. : il s’agit d’une garantie annuelle limitée,exprimée en multiple de la
portée

◼ En général, la prime de base d’un traité XL ne correspond qu’à la prime payée par l’assureur pour la
première portée, et celui ci devra payer au réassureur une surprime (= prime de reconstitution ou
‘reinstatement premium’), pour chacune des reconstitutions,

◼ L’assureur va donc payer des primes en fonction de sa sinistralité, et ces surprimes exprimées en
pourcentage de la prime de base, sont généralement payées au ‘prorata capita’ (ou prorata as to
amount). Cela signifie que l’assureur va payer des surprimes au fur et à mesure que le montant des
sinistres à la charge du réassureur augmente, et au prorata de ces montants.

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Excédent de Sinistre par Risque

◼ Le traité en excédent de sinistre joue par risque. Le réassureur s’engage à


prendre en charge, dans une période déterminée (en général 1 an), sur chaque
sinistre, le montant dépassant la franchise, jusqu’à concurrence du montant de
la portée.

◼ Il intervient donc à chaque fois qu’un sinistre est supérieur à la priorité.

◼ Le principe de tarification s’appuie sur les statistiques fournies par la cédante.

◼ Le Réassureur est engagé en fonction de la date de survenance, de la date d


’effet de la police, ou de la date de réclamation.

◼ La notation la plus couramment utilisée pour les types de traités non


proportionnels est :
⚫ «Portée» XS «Franchise »
⚫ ou engagement ou priorité

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Excédent de Sinistre par Risque
◼ Soit X le montant du sinistre à charge de la cédante avant application de la réassurance.

◼ Nous noterons Y , le montant à charge du réassureur

◼ Réassurance : P XS F

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Excédent de Sinistre Cat./ par Evénement
◼ L’Excédent catastrophe couvre la somme des dommages assurés relatifs à plusieurs polices
sinistrées du fait d ’une même cause

◼ L’excédent de sinistre catastrophe est en général complémentaire à un excédent de sinistre par


risque ou à un traité proportionnel.

◼ Cette couverture vise à protéger la Cédante contre tout événement de type catastrophique qui
pourrait impliquer un certain nombre d ’assurés et donc de créer un cumul d ’engagement non
prévisible.

◼ L’excédent de sinistre catastrophe est une couverture délicate et nécessite, du réassureur, une
grande technicité (difficulté de cerner / évaluer le besoin de couverture optimale).

◼ L’excédent de sinistre catastrophe demande de plus une grande capacité pour le réassureur.

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Stop Loss
◼ Le Stop Loss (ou excédent de perte annuelle) à la différence des autres couvertures non
proportionnelles, qui jouent sur un risque ou un événement bien défini, intervient sur la sinistralité
globale.

◼ Ici l ’événement est constitué par l ’ensemble des polices sinistrées pendant la période de référence
du traité (en général un an).

◼ Généralement les limites de ce type de traité ne sont pas exprimées sous forme d ’un montant mais
d’un rapport sinistres sur primes (S/P) ou sinistres sur capitaux.

Exemple : GNPI = 80 MM USD – SL = 30% XS 90%


◼ « le réassureur prend en charge l’excès correspondant à 90% du montant de l’assiette (soit un
minimum de 72 MM USD) jusqu’à un surplus de 30% du montant de l’assiette (soit un maximum de
24 MM USD) »
◼ En autre terme, le réassureur prendra en charge tous les sinistres dès lors que la sinistralité globale
ait atteint 72 MM USD ( 80 MM USDx 90%)à hauteur maximale de 24 MM USD (80 MMx 30%) pour
une période donnée

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Stop Loss
Exemple d’un programme de SL sur 3 tranches :
◼ 50% L/R xs 100% L/R of GNPI
◼ 50% L/R xs 150% L/R of GNPI
◼ 100% L/R xs 200% L/R of GNPI

Imaginons que le « loss ratio » atteigne 175% du GNPI durant la période de réassurance, le réassureur
aura à sa charge:
◼ 50% du GNPI au titre de la première tranche
◼ 25% au titre de la seconde tranche
◼ rien au titre de la troisième tranche

Il est important de préciser que la priorité d’un traité Stop Loss est pratiquement toujours supérieure ou
égale à 100%. En effet, si l’assureur pouvait souscrire un Stop Loss avec une rétention de inférieure à
100 %, mettons 80 %, il s’assurerait dès le début d’année de ne pas faire une perte supérieure à 80%
c’est-à-dire un gain de 20 % minimum (hors frais de gestion, de souscription et primes de
réassurance...). L’assureur ne prendrait donc aucun risque de perdre de l’argent.

En réalité ce n’est pas tout à fait exacte car il récupère les pertes au delà de portée plus prioritée mais il
pourrait très bien acheter plusieurs tranches.

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5.3 - Réassurance non proportionnelle
Stop Loss

◼ L’intérêt principal des couvertures Stop Loss est de se couvrir contre les risques de fréquence.

◼ Les Stop Loss sont ainsi le plus souvent utilisé pour le risque grêle par exemple.

◼ En effet, une ou deux grêles dans l’année ne vont pas menacer le résultat de l’assureur car le coût
individuel d’un événement n’est pas très élevé par contre une fréquence très élevée de grêle peut
avoir un impact important. Le coût de ce type de couverture Stop Loss est cependant assez élevé
en général.

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