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DROIT SOCIAL
SEANCE N° 8
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A. Questions théoriques
1. Quelles sont les conditions de recours à un CDD? Quels sont les cas de recours au CDD?
Le CDD ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à
l’activité normale et permanente de l’entreprise
Le CDD est fait pour l’accomplissement d’une tâche précise et temporaire (son intérêt est de
rendre l’emploi plus flexible et non moins coûteux pour l’employeur).
Un contrat à durée déterminée ou un contrat de travail temporaire peut être conclu pour le
remplacement d'un salarié en cas d'absence ou de suspension de son contrat de travail (par
exemple pour maladie ou maternité).
Un CDD peut être conclu pour remplacer un salarié en cas de passage provisoire à temps
partiel, conclu par avenant à son contrat de travail ou par échange écrit entre ce salarié et
l'employeur, mais pas pour exécuter le complément de travail de plusieurs salariés employés
à temps partiel de façon permanente
Un CDD peut être conclu pour le remplacement d'un salarié dans l'attente de l'embauche
définitive d'un salarié sous CDI appelé à le remplacer lorsque le candidat pressenti pour
occuper le poste à pourvoir n'est pas immédiatement disponible.
L'employeur doit conclure autant de CDD qu'il y a de salariés à remplacer. Il n’est donc pas
possible de conclure un CDD pour des remplacements multiples.
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- les travaux urgents dont l'exécution immédiate est nécessaire pour prévenir des
accidents imminents
Le CDD saisonnier est le contrat relatif à des « tâches se répétant chaque année à des dates à
peu près fixes, en fonction du rythme des saisons et des modes de vie collectifs »
Pour pouvoir être qualifiées de saisonnières, les variations d'activité doivent être régulières,
prévisibles, cycliques, ce qui les distingue du simple accroissement d'activité, et
indépendantes de la volonté des employeurs ou des salariés
Les entreprises peuvent conclure des contrats à durée déterminée pour pourvoir les postes
pour lesquels, dans certains secteurs d'activité définis par décret ou par voie de convention
ou d'accord collectif étendu (et eux seuls), il est d'usage constant de ne pas recourir au contrat
à durée indéterminée en raison de la nature de l'activité exercée et du caractère par nature
temporaire de ces emplois.
Deux conditions doivent être réunies pour entrer dans ce cas de recours : la première tient au
secteur d'activité, la seconde à la nature temporaire de l'emploi pourvu.
La liste des secteurs d’activité figure à l’article D. 1242-1 du Code du travail. Des secteurs
peuvent être ajoutés à la liste par convention collective étendue.
Le seul fait qu'un secteur d'activité figure dans la liste fixée par l'article D. 1242-1 du Code du
travail ou par l'accord de branche étendu dont relève l'entreprise ne suffit pas à justifier le
recours à un contrat à durée déterminée d'usage pour tous les emplois de ce secteur. Il faut
également qu'il soit d'usage constant de ne pas recourir au contrat à durée indéterminée en
raison du caractère par nature temporaire de l'emploi concerné.
Leur caractère temporaire doit résulter d'un usage. L'usage invoqué à l'appui d'un contrat à
durée déterminée doit être constant.
Ainsi, s'il est d'usage dans les spectacles et plus particulièrement dans l'activité théâtrale de
conclure des contrats à durée déterminée avec les acteurs, tel n'est pas le cas des ouvreuses
qui sont recrutées habituellement sous contrat à durée indéterminée.
Le contrat de projet est un CDD à terme imprécis dont l'échéance est la réalisation d'un objet
défini, c'est-à-dire d'un projet précisément identifié.
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C’est un contrat à durée déterminée à terme imprécis mais il n'en reste pas moins un contrat
temporaire, c'est pourquoi la loi lui assigne une durée minimale et une durée maximale :
Si le projet est flou, mal cerné ou non planifié dans le temps, du moins pour son
commencement, il ne relève pas du CDD à objet défini, mais d'un CDI.
Sa mise en place est subordonnée à l'existence d'un accord collectif étendu ou, à défaut, un
accord d'entreprise.
Attention aux conditions restrictives posées par ce texte : « Dans les six mois suivant un
licenciement pour motif économique, il est interdit de conclure un contrat de travail à durée
déterminée au titre d'un accroissement temporaire de l'activité, y compris pour l'exécution
d'une tâche occasionnelle, précisément définie et non durable, ne relevant pas de l'activité
normale de l'entreprise. »
Cette interdiction porte sur les postes concernés par le licenciement dans l'établissement.
L'interdiction ne s'applique pas :
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3. Le salarié a-t-il toujours le droit à une indemnité de fin de contrat de 10% de la
rémunération brute perçue ?
Le CDD cesse de plein droit à l’échéance du terme. Le salarié a alors droit à une indemnité de
fin de contrat sauf dans les cas suivants :
- emploi saisonnier ou d'usage,
- contrat conclu dans le cadre de la politique de l'emploi
- contrat conclu avec un jeune pendant ses vacances scolaires ou universitaires, sauf
si le jeune vient d'achever sa scolarité ou si le contrat excède sa période de
vacances
- refus du salarié d'accepter un CDI pour occuper le même emploi ou un emploi
similaire assorti d'une rémunération au moins équivalente ;
- poursuite de la relation contractuelle sous la forme d'un CDI à l'issue du CDD.
Le refus du renouvellement de son contrat par le salarié ne le prive pas de l'indemnité de fin
de contrat, sauf s'il comportait une clause de renouvellement automatique. En revanche, si le
salarié rompt le contrat pendant la période de renouvellement, il perd la totalité de
l'indemnité et pas simplement la part correspondant à la période de renouvellement
inachevée.
Le montant de l’indemnité :
le montant de l’indemnité de fin de contrat est égal à 10% de la rémunération totale brute
due au salarié.
Toutefois, elle peut être limitée à 6 % par convention ou accord collectif de branche étendu
ou accord d'entreprise ou d'établissement moyennant des contreparties en termes de
formation professionnelle pouvant prendre la forme, en dehors du temps de travail effectif,
d'un bilan de compétences. Dans ce cas, l'employeur doit avoir proposé individuellement au
salarié concerné un accès à cette formation
4. Dans quels cas peut-on avoir une rupture anticipée du CDD et du contrat de travail
temporaire ?
CDD
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1. La force majeure
Le contrat est automatiquement rompu sans à avoir à respecter de formalisme. Aucun préavis
n’est dû.
La rupture par accord des parties doit résulter d'une volonté claire et non équivoque de mettre
fin aux relations contractuelles et faire l'objet d'un écrit.
C’est au salarié d’apporter la preuve de l’existence de cette proposition d’emploi en CDI pour
être libéré de ses obligations.
4. La faute grave
- Du salarié : celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise pendant
l’exécution du préavis. La faute grave du salarié le prive de l'indemnité de fin de mais
l'indemnité compensatrice de congés payés, calculée sur la seule période antérieure à la
rupture reste due, sauf faute lourde.
La faute grave en matière de CDD relève de la même définition que celle qui est utilisée en
matière de CDI.
- De l’employeur : celle qui rend impossible le maintien des relations contractuelles. En cas de
faute grave de l'employeur, le salarié peut prétendre à l'indemnité de fin de contrat si le
contrat y ouvre droit à l'indemnité compensatrice de congés payés calculée comme indiqué
ci-dessus, ainsi qu'à des dommages-intérêts dont le montant est fixé en fonction du préjudice
subi.
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5. Inaptitude
L’employeur peut rompre un CDD avant son terme, tout comme il le fait dans le cadre d’un
CDI, dans le cas d’une inaptitude médicale, qu’elle soit ou non d’origine professionnelle.
La rupture anticipée prononcée par l’une des parties sans l’accord de l’autre et en dehors des
exceptions précitées donne droit à des dommages et intérêts.
La rupture du fait de l’employeur donne droit au salarié à des dommages et intérêts d’un
montant au moins égal à la rémunération qu’il aurait perçues jusqu’au terme du contrat. Le
salarié a également droit à l’indemnité de fin de contrat + indemnité compensatrice de congés
payés.
Si la rupture anticipée est le fait du salarié, celui-ci peut être condamné à verser des DI
correspondant au préjudice subi. Leur montant est fixé souverainement par les juges du fond.
L'entreprise de travail temporaire qui, au-delà de la période d'essai, rompt le contrat de travail
du salarié avant le terme prévu doit proposer à celui-ci, sauf si la rupture du contrat résulte
d'une faute grave du salarié ou de la force majeure, un nouveau contrat de travail prenant
effet dans un délai maximum de trois jours ouvrables, qui sont rémunérés et d'une durée
équivalente à celle qui restait à courir du contrat prématurément rompu.
À défaut, ou si le nouveau contrat est d'une durée inférieure à celle restant à courir du contrat
précédent, l'entrepreneur de travail temporaire doit assurer au salarié une rémunération
équivalente à celle qu'il aurait perçue jusqu'au terme du contrat, y compris l'indemnité de fin
de mission.
Le salarié intérimaire peut rompre son contrat s'il justifie de la conclusion d'un contrat de
travail à durée indéterminée.
Il appartient au salarié de fournir à son employeur tout justificatif de nature à établir la réalité
de l'embauche prévue.
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Sauf accord des parties, le salarié est alors tenu de respecter une période de préavis dont la
durée est calculée à raison d'un jour par semaine compte tenu :
Ce préavis ne peut toutefois pas excéder deux semaines et doit être d'un jour
minimum.
En dehors de cette hypothèse, le salarié qui rompt le contrat avant la survenance du terme
engage sa responsabilité ; l'employeur peut agir en réparation du préjudice subi.
A. Renouvellement
Le CDD est renouvelable 2 fois pour une durée déterminée qui, ajoutée à la durée du contrat
initial, ne peut excéder la durée maximale.
Une convention ou un accord de branche étendu peut fixer, pour les CDD conclus le nombre
maximal de renouvellements du contrat. Ce nombre ne peut avoir ni pour objet ni
pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de
l'entreprise. À défaut de stipulation conventionnelle, les dispositions légales s'appliquent.
Si les conditions de renouvellement n'ont pas été stipulées dans le contrat, elles doivent faire
l'objet d'un avenant soumis au salarié avant l'arrivée du terme du contrat initial ou de
l'avenant du premier renouvellement, à peine de requalification
B. Succession
Pour la succession on distingue succession d’un CDD sur un même poste ou contrat successif
avec le même salarié.
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Avec le même salarié
Il est possible de conclure des CDD successifs (ou des contrats de mission successifs) avec le
même salarié, sur le même poste ou sur un poste différent, sans interruption (ou délai de
carence) entre chaque contrat de travail, dans quatre hypothèses :
La succession de CDD avec le même salarié est possible sans délai de carence si chacun des
contrats de travail a été conclu pour l'un des motifs autorisant la succession sans
interruption.
Exemples :
Successions possibles sans interruption :
- CDD de remplacement + CDD de remplacement ;
- CDD de remplacement + CDD saisonnier ;
À l'issue d'un CDD ou d'un contrat de mission, il ne peut être recouru, pour pourvoir le poste
du salarié dont le contrat a pris fin, ni à un CDD ni à un contrat de travail temporaire, avant
l'expiration d'un délai de carence égal :
- au tiers de la durée du contrat initial, renouvellement inclus, si cette durée est de 14
jours ou plus ;
- à la moitié de la durée du contrat initial, renouvellement inclus, si cette durée est
inférieure à 14 jours.
Le délai entre 2 contrats successifs sur le même poste s'applique que le nouveau contrat soit
conclu avec le même salarié ou un autre.
Le CDD conclu sans respecter ce délai est réputé à durée indéterminée et donne lieu à
l'application de sanctions pénales.
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Le délai de carence ci-dessus n'est toutefois pas applicable dans les cas suivants :
- nouvelle absence du salarié remplacé lorsque le contrat est conclu pour remplacer
un salarié temporairement absent ou dont le contrat de travail est suspendu
- contrat conclu pour remplacer un chef d'entreprise ou une personne assimilée
- exécution de travaux urgents nécessités par des mesures de sécurité
- emplois saisonniers ou d'usage
- CDD conclus dans le cadre de la politique de l'emploi
- rupture anticipée du contrat à l'initiative du salarié
- refus du renouvellement de son contrat par le salarié, le nouveau contrat ne
pouvant alors être conclu que pour la durée du contrat non renouvelé.
Le CDD ou le contrat de mission peut ne pas comporter un terme précis lorsqu'il est conclu
dans l'un des cas suivants :
Le contrat sans terme précis doit comporter une durée minimale, librement fixée par les
parties à peine de requalification
Il n'est soumis à aucune durée maximale sauf s'il est conclu dans l'attente de l'entrée en
service effective d'un salarié recruté par CDI ou pour la réalisation d'un objet défini
Le contrat conclu sans terme précis a pour terme la fin de l'absence de la personne remplacée
ou la réalisation de l'objet pour lequel il a été conclu.
La loi ne définit pas le travail temporaire mais l’entrepreneur de travail temporaire. Est
entrepreneur de travail temporaire toute personne physique ou morale dont l’activité
exclusive est de mettre à la disposition provisoire d’entreprises utilisatrices des salariés qu’elle
recrute et rémunère à cet effet.
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8. Quelles sont les mentions qui doivent figurer dans le contrat ?
▪ Motif du contrat
Le CDD comporte la définition précise de son motif dont il appartient à l'employeur de prouver
la réalité.
▪ Autres mentions
À défaut de définition précise du motif du contrat, celui-ci est réputé conclu pour une durée
indéterminée, ce qui interdit à l'employeur d'apporter la preuve contraire.
En revanche, la loi est muette sur la sanction de l'absence ou de l'inexactitude d'une autre
mention obligatoire.
Les dispositions légales et conventionnelles et celles résultant des usages applicables aux
salariés en CDI s'appliquent également aux salariés en CDD, à l'exception des dispositions
concernant la rupture du contrat de travail.
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10. Quelles sont les sanctions si les règles spécifiques au CDD ne sont pas respectées ?
Seul le salarié peut se prévaloir de l'inobservation des dispositions relatives aux CDD,
édictées dans son intérêt.
L'employeur n'est pas recevable à faire valoir qu'un contrat conclu en violation des
dispositions légales est réputé à durée indéterminée.
Le juge accorde au salarié une indemnité de requalification au moins égale à un mois de
salaire.
Sanctions pénales :
Est puni d'une amende de 3 750 € et, en cas de récidive, d'une amende de 7 500 € et d'un
emprisonnement de 6 mois, la violation des dispositions relatives :
- aux cas de recours et à l'interdiction de pourvoir durablement un emploi lié à
l'activité normale et permanente de l'entreprise
- à l'interdiction de recours après un licenciement économique pour remplacer un
salarié gréviste ou pour effectuer des travaux dangereux
- à l'obligation de remettre dans un certain délai au salarié un contrat écrit
comportant la définition précise de son motif
- au terme, à la durée et au renouvellement des contrats
- au principe d'égalité de rémunération entre les salariés précaires et les salariés
permanents
- au délai de carence entre deux contrats précaires sur un même poste
- au non-respect du dispositif de protection des salariés exposés à des rayonnements
ionisants
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11. Selon quelles modalités le contrat d’apprentissage peut-il être rompu ?
Aucune forme particulière n'est exigée pour la notification de cette rupture. L'utilisation de la
lettre recommandée avec avis de réception ou la remise en main propre contre décharge est
toutefois conseillée.
L'employeur doit également notifier cette rupture au directeur du centre de formation des
apprentis (ou, dans le cas d'une section d'apprentissage, au responsable d'établissement) et
à l'organisme qui a enregistré le contrat d'apprentissage.
▪ Rupture au-delà des 45 premiers jours (contrats conclus avant le 1er janvier 2019)
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Pour les contrats d'apprentissage conclus avant le 1er janvier 2019, la rupture intervenue à
l'initiative de l'employeur sans passer par la voie de la résiliation judiciaire est considérée
comme abusive. L'employeur s'expose :
– au paiement des salaires jusqu'au jour où le juge, saisi par l'une des parties, statue sur la
résiliation. Si, entre temps, le contrat d'apprentissage est arrivé à son terme, le salaire est dû
jusqu'au terme du contrat de travail.
– à une condamnation au versement de dommages et intérêts à l'apprenti en réparation du
préjudice subi du fait de la rupture anticipée du contrat d'apprentissage.
Le contrat d'apprentissage peut également être rompu sur décision du préfet, lorsque
l'employeur méconnaît ses obligations, ou de la Direccte, dans le cadre d'une procédure
d'urgence.
La rupture par accord amiable est toujours possible. En revanche, la résiliation judiciaire du
contrat d'apprentissage a été supprimée.
Cette rupture prend la forme d'un licenciement et est conduite selon les règles du
licenciement pour motif personnel, avec entretien préalable, assistance de l'apprenti et
notification du licenciement suivant les mêmes délais que le licenciement pour motif
personnel.
En cas d'inaptitude physique, l'employeur n'est pas tenu par une obligation de recherche de
reclassement.
L'employeur a également la possibilité de licencier l'apprenti lorsque celui-ci fait l'objet d'une
mesure d'exclusion définitive du centre de formation des apprentis.
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Pour les apprentis mineurs, l'acte de démission doit être co-signé par l'apprenti et son
représentant légal.
Un préavis de démission d'un minimum de sept jours calendaires doit être respecté à compter
de la date à laquelle l'employeur a été informé.
La possibilité pour l'apprenti de rompre son contrat de manière anticipée en cas d'obtention
du diplôme ou titre préparé est maintenue.
Renseignez Vincent.
En droit :
Les employeurs qui paient des salaires inférieurs aux minimas sont passibles des sanctions
pour les contraventions de 5ème classe. Cette sanction est appliquée autant de fois qu’il y a
d’apprentis rémunérés dans les conditions illégales.
En l’espèce :
Vincent a 19 ans et semble être en première année. Il doit donc toucher 41% du SMIC et non
20%.
En droit :
le contrat d'apprentissage peut être rompu librement par l'une ou l'autre des parties jusqu'à
l'échéance des 45 premiers jours, consécutifs ou non, de formation pratique en entreprise
effectuée par l'apprenti.
Si cette rupture n’est subordonnée à aucun motif particulier, elle doit être constatée par écrit
et être notifiée au directeur du CFA. Elle n’ouvre droit à aucune indemnisation.
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Passée l'échéance des 45 premiers jours, consécutifs ou non, de formation pratique en
entreprise, deux cas de figure :
En l’espèce :
Vincent étant toujours dans les 45ème premiers jours, il peut librement rompre son contrat de
travail.
Qu’en pensez-vous ?
En droit :
- Calculée à raison d’un jour par semaine, dans la limite de 2 semaines, pour un contrat
d’une durée initiale de 6 mois ou moins.
- D’un mois pour un contrat d’une durée initiale de plus de 6 mois
Pour les contrats sans termes précis, cette durée se calcule par rapport à la durée minimale
du contrat.
En l’espèce :
Il y a un CDD de 6 semaines avec une période d’essai d’un mois. Cette période d’essai est trop
grande. Elle doit être de deux semaines maximum.
La fixation d’une période d’essai excédant la durée autorisée n’a pas pour conséquence de
transformer le contrat en CDI mais la rupture intervenue au-delà du terme maximal de la
période d’essai constitue une rupture anticipée du contrat.
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En l’espèce, la rupture du contrat se fait pile au bout de deux semaines. La rupture est donc
valable.
Si la rupture avait eu lieu un jour après il aurait fallu appliquer les règles de la rupture anticipée
du CDD.
La rupture anticipée prononcée par l’une des parties, sans l’accord de l’autre, et en dehors
des cas de faute grave, force majeur, embauche en CDI, ouvre droit à des dommages et
intérêts.
Le salarié a droit à des dommages et intérêts d’un montant au moins égal aux rémunérations
qu’il aurait perçues jusqu’au terme du contrat.
Le salarié a droit également à l’indemnité de fin de contrat, sauf dans les cas que l’on a déjà
vu. Il a enfin droit à l’indemnité compensatrice de Congés payés.
3. Pierre a été embauché en CDD par une société de transport en tant que chauffeur
pendant 3 semaines en remplacement d’un salarié malade.
Mathilde a été embauchée au poste de comptable pour remplacer une salariée en congé
maternité. Son CDD est de 16 semaines. À l’issue de ce CDD, la Société est particulièrement
contente du travail que Mathilde a fourni et lui propose immédiatement un nouveau CDD
pour le même poste mais cette fois pour accroissement temporaire d’activité.
Un proche de Pierre et Mathilde prétend que l’employeur aurait dû respecter un certain délai
entre les deux contrats.
Qu’en pensez-vous ?
En droit :
Pour la succession on distingue succession d’un CDD sur un même poste ou contrat successif
avec le même salarié.
La conclusion de CDD successifs sans interruption avec le même salarié n'est possible que dans
les cas suivants :
- remplacement d'un salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu ;
- contrat saisonnier ;
- contrat d'usage ;
- remplacement d'un chef d'entreprise ou d'un chef d'exploitation agricole.
En dehors de ces cas, il est possible de conclure un nouveau contrat avec le même salarié
après le respect d’un délai de carence.
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La succession de CDD avec le même salarié n'est licite que si chaque contrat est conclu pour
un motif permettant une telle succession.
À l'issue d'un CDD ou d'un contrat de mission, il ne peut être recouru, pour pourvoir le poste
du salarié dont le contrat a pris fin, ni à un CDD ni à un contrat de travail temporaire, avant
l'expiration d'un délai de carence égal
- au tiers de la durée du contrat initial, renouvellement inclus, si cette durée est de 14 jours
ou plus ;
- à la moitié de la durée du contrat initial, renouvellement inclus, si cette durée est inférieure
à 14 jours.
Le délai entre 2 contrats successifs sur le même poste s'applique que le nouveau contrat soit
conclu avec le même salarié ou un autre.
Le CDD conclu sans respecter ce délai est réputé à durée indéterminée et donne lieu à
l'application de sanctions pénales.
Le délai de carence ci-dessus n'est toutefois pas applicable dans les cas suivants :
- nouvelle absence du salarié remplacé lorsque le contrat est conclu pour remplacer un salarié
temporairement absent ou dont le contrat de travail est suspendu
- contrat conclu pour remplacer un chef d'entreprise ou une personne assimilée
- exécution de travaux urgents nécessités par des mesures de sécurité
- emplois saisonniers ou d'usage
- CDD conclus dans le cadre de la politique de l'emploi
- rupture anticipée du contrat à l'initiative du salarié
- refus du renouvellement de son contrat par le salarié, le nouveau contrat ne pouvant alors
être conclu que pour la durée du contrat non renouvelé.
En l’espèce :
Pour Pierre il s’agit de deux CDD de remplacement sur le même poste = Aucun délai ne doit
être respecté en cas de nouvelle absence du salarié remplacé lorsque le contrat est conclu
pour remplacer un salarié temporairement absent ou dont le contrat de travail est suspendu.
Pour Mathilde il s’agit d’un CDD pour absence de salarié puis d’un CDD pour accroissement
temporaire d’activité, sur le même poste = Il faut donc respecter un délai de carence égal au
tiers de la durée du contrat initial car cette durée est de 14 jours ou plus (16 semaines.)
À défaut le second contrat sera requalifié en CDI.
4. Monsieur BORIS est embauché sous CDD de 12 mois pour accroissement temporaire
d’activité comme téléprospecteur.
Au bout de 6 mois, les résultats obtenus par Monsieur BORIS sont très insuffisants et
l’employeur rompt le contrat de Monsieur BORIS pour insuffisance professionnelle.
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Monsieur BORIS saisit le Conseil de prud’hommes. Quelles sont les chances de succès de
l’action de Monsieur BORIS ? Que risque la société ?
En droit :
Il existe 5 cas de rupture anticipée pour le CDD : la force majeure, l’accord des parties, le
départ du salarié pour un CDI et la faute grave, l’inaptitude. L’insuffisance professionnelle
n’est pas un cas valable de rupture anticipée.
La rupture anticipée prononcée par l’une des parties sans l’accord de l’autre et en dehors des
exceptions précitées donne droit à des dommages et intérêts.
La rupture du fait de l’employeur donne droit au salarié à des dommages et intérêts d’un
montant au moins égal aux rémunérations que le salarié aurait dû percevoir jusqu’au terme
du contrat. Le salarié a également droit à l’indemnité de fin de contrat + indemnité
compensatrice de congés payés
En l’espèce :
Il a donc une véritable chance de succès devant le Conseil de prud'hommes, la Société risque
de devoir lui verser des dommages et intérêts = à sa rémunération jusqu’au terme du Contrat
+ indemnité de fin de contrat et compensatrice de CP.
Madame BALLOIS estime que les tâches qui lui sont confiées ne sont pas adaptées aux
exigences de l’examen et que la formation dispensée par son tuteur est insuffisante. Elle en a
alerté son employeur, en vain.
Monsieur TOURNIER s’absente, depuis plusieurs mois, régulièrement de son poste de travail
sans justification. Il ne s’est pas présenté à plusieurs de ses cours, toujours sans en justifier.
La Société MB CONCEPT souhaite procéder à la rupture de son contrat d’apprentissage.
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En droit :
L'employeur s'engage à fournir au salarié une formation lui permettant d'acquérir une
qualification professionnelle et un emploi en lien avec cet objectif.
Il s'agit d'une condition d'existence du contrat de professionnalisation qui, si elle fait défaut,
entraîne la requalification en contrat à durée indéterminée ou déterminée de droit commun.
En l’espèce :
Dans le cas contraire, Madame BALLOIS pourra solliciter la résiliation judiciaire pour faute
grave de l’employeur devant le Conseil de prud'hommes.
En droit :
Contrat de professionnalisation :
Ces montants sont portés respectivement à 65 % et 80 % du Smic si le jeune est titulaire d'une
qualification au moins égale à celle d'un baccalauréat professionnel ou d'un titre ou diplôme
à finalité professionnelle de même niveau (bac technologique, ensemble des diplômes de
l'enseignement supérieur, etc.).
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– au moins le Smic ou au moins 85% du minimum conventionnel pour ceux qui ont
26 ans ou plus.
Contrat d’apprentissage :
Pour les contrats d'apprentissage conclus depuis le 1er janvier 2019, les grilles sont les
suivantes :
En l’espèce :
Pour Madame BALLOIS : elle touchera 70% du Smic comme elle a plus de 21 ans et comme
elle est étudiante, elle prépare une formation d’au moins le bac pro, elle touchera alors 80%
du Smic.
Pour Monsieur TOURNOIS : il touchera 53% du Smic comme il a 22 ans et qu’il est
certainement en 1ère année.
En droit :
Cette rupture prend la forme d'un licenciement et est conduite selon les règles du
licenciement pour motif personnel, avec entretien préalable, assistance de l'apprenti et
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notification du licenciement suivant les mêmes délais que le licenciement pour motif
personnel.
L'employeur a également la possibilité de licencier l'apprenti lorsque celui-ci fait l'objet d'une
mesure d'exclusion définitive du centre de formation des apprentis.
Enfin, le contrat d’apprentissage peut être rompu amiablement par l’employeur et le salarié.
En l’espèce :
Monsieur TOURNOIS s’absence depuis plusieurs mois sans justification. On peut donc
considérer que l’on se situe au-delà des 45 premiers jours du contrat d’apprentissage.
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C. Analyse
1. Retracez les faits et identifiez le cas de recours au contrat à durée déterminée faisant
l’objet du litige
Une salariée a été engagée en qualité d’agent de service en contrat à durée déterminée par
une association du 17 au 30 juin 2010 pour pourvoir au remplacement d’un salarié en arrêt
maladie.
Après deux contrats de remplacement (du 8 au 29 juillet 2010 et du 1er au 29 août 2010), elle
a à nouveau conclu 104 contrat à durée déterminée pour remplacement entre le 26 avril 2011
et le 27 février 2014.
La Cour de cassation casse et annule l’arrêt de la Cour d’appel aux motifs que le seul fait pour
l’employeur de recourir à des contrats à durée déterminée de remplacement de manière
récurrente, voire permanente, ne saurait suffire à caractériser un recours systématique aux
contrats à durée déterminée pour faire face à un besoin structurel de main d’œuvre et
pourvoir ainsi durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise.
4. Expliquez pour quelles raisons l’arrêt rendu par la Cour d’appel a été cassé ?
La Cour d’appel a requalifié les contrats à durée déterminée en contrat à durée indéterminée
aux motifs que l’association est nécessairement confrontée à des périodes d’absences de ses
salariés qui impliquent un remplacement permanent des salariés absents pour diverses causes
ponctuelles. En conséquence, ces remplacements constituaient un emploi permanent et
durable, pour faire face à un besoin structurel de main d’œuvre.
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Mais la Cour de cassation reproche à l’arrêt de la Cour d’appel de ne pas avoir vérifié la nature
et la qualification qui auraient permis de caractériser l’existence d’un besoin structurel qui
justifiait la requalification en contrat à durée indéterminée.
5. Quelles sont après cet arrêt, les conditions de requalification du contrat à durée
déterminée en contrat à durée indéterminée ?
Une entreprise qui a un effectif important doit nécessairement procéder à des remplacements
temporaires et le recours récurrent aux contrat à durée déterminée ne signifie pas toujours
que les contrats sont abusifs.
Pour apprécier si le renouvellement de contrat à durée déterminée est justifié par une raison
objective, il faut prendre en compte les circonstances qui justifient ce recours et il appartient
aux juges du fond de vérifier la nature des postes et les qualifications retenues pour
caractériser le cas échéant s’il y a existence d’un besoin structurel et permanent de salariés
pour requalifier en contrat à durée indéterminée.
La succession de CDD avec un salarié pour remplacer des absents n’est pas en soi illégale.
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