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Questions de M• Ohsawa
fVI/VVVI.IV\"1./V\/VVVVVVV
Page 5
-~ YIN-YANG
1 Bédaction : G. MASSrU'
2
-- YIN~YANG --
L'Institut de Philosophie
et Science d'Extrême-Orient
CENTRE IGNORAMUS
8, rue Lamartin e.
Les cours du Pr Oh,awa wnt envoyés, chaque mois, à tous les membres du Centre lgnoramus .
3
- YIN-YANG -
Un conte yin-yang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17
4
- YIN-YANG -
vous
AVEZ
TUÉ
KENNEDY
C'est vous, les Occidentaux, qui avez tué le Président Kennedy.
Je vous ai dit comment on pouvait prévenir et guérir le sampaku.
Cependant, personne n'a donné de conseil au Président Kennedy.
Si un groupement culturel de France eut donné ce conseil avec
des milliers de signatures, le Centre lgnoramus serait devenu célè·
bre tout d'un coup dans le monde entier. Vous avez raté cette grande
chance, et vous, les Français, vous êtes devenus les assassins de
Kennedy ou leurs complices.
Pourquoi avez-vous perdu cette seule occasion, si profitable,
par laquelle vous deveniez le « on » de la vie de Kennedy ? (1)
C'est de l'exclusivité ! C'est le fameux sampaku ! C'est dire que
vous-même vous n'êtes pas encore guéri du sampaku !
Je le regrette infiniment.
Le sampaku de M. Champon! Le sampaku de Lévy! 'Le sampaku
de Massat ! Celui de Marie-France, de Gabriel, etc... Ils brillent
dans le ciel, comme le soleil dans la nuit. Vous, les sam:p aku, êtes
destinés ~finir votre vie tragiquement comme le Président Kennedy !
Si votre fin n'est pas aussi vio lente, yang, sensationnelle que celle
de Kennedy, c'est dire que votre exclusivisme est d'autant plus
grand. Votre exclusivisme est d'autant plus grand que votre fin est
moins sensationnelle !
G. OHSAWA.
Cl) Voir « l'idée du ON du point de vue lbiolügique l>, numéro d e janvier 62 .
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YIN-YANG
.,
Comment nous avons tue
KENNEDY
en gardant le P. U. en consomma nt
avec importance sans partag er.
dans un coffre-fort.
le passager
Imagi nez un très grand navir.e, !Pius grand ·encore si :vous vou lez que no:;
gt·ands navires d' aujourd'hui il !Peut transporter ·dix mille passUJgers et,
naturellement, tout y est aménagé a •v cc ·1e maximnn1 de commodité, de
confor·t, de luxe, ·etc ... C'est vers le soir. Au salon, on s'amuse ; .t out resplendit
sous Je som}Jtucux éclairage ; on entend Je concert ; :b ref, ce n'est que joie,
li esse et jouissance ; le .bruit ct le vacarme de cette folle gaîté Sl' r·ep:.tndcnt
d ans l 'air du soir.
Sur Je 1p ont, le capitaine est debout ; prés de lui , ·le socond retire de >cs
yeux ses jumelles ct •l es ·tell{l au ca pitaine qui répond : inutilt•, je le vois bien,
cr p etit p oint blanc à l 'horizon : la nuit sera tcrri1i)lc !
11 entre dans sa cllambre de veille. Il n' est ~uère muni de livres mais
il se r ecuei:lle un instant d ans une courte miidiLation, .p uis il s'·h abi.ll t· pour
le service d e nuit, .ct maintenant , dis,pos ct tout :'t sa ·t âche il est le marin
expérimenté, il sait ·Ce qu'il faut faire lorst}u ' on voit un point ',b lanc à l' Jro n:wn .. .
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YIN-YANG
N'est-cc 1>as terri·hlc ? l't pourtant, il y a une chose plus terrible encore.
La situation est la même ; mais le .c apitaine est un a ut re. A u salon, on
s'amuse ct Je ca,p itaine est le p lu s gai de tous. Le point blanc à .l' horizon est
là, aussi ; la nuit sera terrible.
M ais le ~ lus terrible , c'est de voir que le seul qui sache ce qui sc ,p r ép a r e
soit un passager !
Le Centre J,g noramus doit-il res·t er " un rpassager " ? YIN-YANG est-cc
une c hose .p armi d ' autres , inclue dans le monde, ·poussée •par les tlots du
temps '! Comme n 'im•p ort c quoi ? Non, yin-yang n'est pas une :l angue étran-
g·èrc limitée à un ·g-roup e, à une m e ntalité. ·C ' est le .c ontraire. C'est le langage
universel. On n 'es t pas " yin-yang " ·c onune on a~partient à un parti politique.
Yin-Yang est le princi,pc de LA logi•q ue univ erselle. Reg·ardons encore une fois
h spira le logarithmique. Yin-Yang contient tout, il se retrouv·e partout, dans
n ' im!Jorte quoi , pour n ' importe qui. Tout est mouvement, tout s'en va, mais
il J'aut nécessairement un élément d e .c ontinuité faute duquel ii n 'y aurait
aucun mouvement ; cet é lément de continuité eest la contradiction, c' es t
Yin-yang. Voilà le princi•pe éternel. Connaissant cette dialectique, comment
nous serait-il possi1bl e de rester " un :p assager " ? Nous devons J'enseigner
tant qu e nous le pouvons au niveau où nous nous h'ouvons. Ces quinze
dernières années ont fait prendre c onscience aux savants .q ue 99 % d·e la
ï
- YIN-YANG -
Sommes-nous fanatiques ?
Lisez, alors, l'article du Pr Ohsawa 11
Qu'est-ce que le fanatisme "
page 12.
( ;. MASSAT.
Question de M• OHSAWA
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- YIN-YANG --
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- YIN-YANG -
Le coin du débutant
YIN YANG
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- YIN-YANG -
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Ce qui a tendance à
monter est yin,
ce qui a tendance à
v
descendre est yang .
V A
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YIN-YANG
QU'EST-CE
QUE LE
FANATISME
pa r G. OHSAWA
Ces jours-ci j'ai domandé à une pe·rsonne sur laquelle je compte .b eaucou11
d'a;liler visiter un malade qui souffre depuis :d es années dans un pays d'Europe
et de lui ex.p liqucr la Macrobiotique ct Je Principe Unique .
La femme de cc mala-de a écrit à son a.mie qui est mainte m~nt de passa:gc
à Tokyo en disant qu'elle a reçu la visite inattendue d'une •p ersonne •ext-rême-
ment fanatique ... vour guérir son mari ! Elle n'a pas pu aooe:ptcr, malgr·é elle,
ni la Macro.bioüque, ni le Princi1pe Unique à cause de son fanatisme cxtr·aor-
dinairc... .
Quel domm·age ! •C ette personne -env oyée à ma demande a ,p erdu un temps
p ·r écieux, pottr rien, ou plutôt pour .gagner une mauvaise .r-é putation de la
Macrobiotique et du Principe Unique... Pourquoi ? Et qu'cs·t-ce que l•e
fanatisme '?
Le fanatisme est une passio n ou une ad.miration excessive ou un attache-
ment exc-essif pour quel-que .chose ou quelqu'un. Alors, cc n'est pas ·m auvais
eu soi-même, mais pour un étrang-er, c'est détestable, quelquefois insup·por-
table ...
L'expression exc-essive doit être évitée pour ne pas ,produi.r·e une mau-
vaise im,pression au x autres. Mais notre ad.m irrution rprofonld:e :peut ê t re consi-
dér·ée souvent .comme fanatiqu e :p ar d'autres. C'.c st très di:f fidle. Il faut être
très prudent ·p our convaincre un étranger.
Autant que votre ju;goment a-wartient à l'étape sensoriolle ou sentimen-
tale, sur.tout s·ensorielle, vous ,p ouvez ètre considéré souvent comnw un
fanatiqu e ! On doit être yin en apparence -et yang au fond, surtout les !l'emm-es,
d'après la rloi unique de notre philosophie.
Le fanrutisme est une ma.ladie m -e ntale. IJ y a .1-e fanatisme intellectuel,
soci·a l ou même spirituel. D'après Lao-Tse il faut vaincre sans •l utte.r, convain-
cre sans par:ler ! C'est-ù•dire vaincre ou convaincre " ~ogiquement n, profon-
d ·ément, tranquillement.
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YIN-YANG
Questions de Mc OHSAWA
Comment distingue-t-on
le malade du sain ?
*
D'où vient l'être vivant ?
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YIN-YANG
@n dit que nous sommes à présent dans l' ère de l' énergie atomique ou
l'âge cosmique ; cette ère commença dans la première partie du vingtième
siècle par les réussites r ·é volutionnaires des techniques 'P hysiques. Mais, nous
espérons que durant l·a deuxième parti·c idu siècle 'à venir i,J sc ,p roduira •autant
de découvertes révolutionnaires sur le princi.p c ct la conduite de la vie qu'B
s'en est faite dans le domaine de la •p hysique.
•C ' est-à-dire que malgré les pro.g rès rapides ·d e la science médicale et la
construc-tion de nombreux hqpitaux splendid·es, de nouvelles et terribd<es
maladies apparaissent 'Ct le nombre ·des malades augmente dans le monde,
spécialement dans les pays civilisés, aussi ,bien dans les viiJcs que dans J.es
campagnes. Que 'si·g nifient ces faits ?
J .e pense que ces faits contra;dictoires sont dûs aux trois causes suiva;ntes :
t o Tout d'abord ceJ.a est dû au progrès des sciences ne concernant pas la
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YIN-YANG
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YIN-YANG
façon de pensée qui déclare ~ que « les plus forts vivent ·e n l'emportant sur les
plus faibles » fût considéré comme un ;principe intangible de l'évolution et
cette pensée se répandant à travers le monde eüt comme résultat l'actuelle
menace pour la ;paix mon;diale. Le théorie de Lama11ck ·est plus valable et
plus :p roche de la vérité que ,c elle de Darwin, il faut méditer profondément
S:< théorie :
3° La crise des tem·ps présents est düe à une mauvaise compréhension des
flhènomènes vitaux. On vit Je monde à .J'envers souvent comme un cauchemar.
Un pense qu'il faut lutter ,pour vivre, pour gagner le confort matériel, mais
c'est un épuisement inutiJle ; j,l nous faut lutter, nous dlorcer de dévoiler
notre jugement .et ~enfin atteindre le jugement supr·ê me qlù est un autr·e nom
de la LIBERTÉ infinie.
Questions de Me OHSAWA
*
Classifiez en yin-yang les types sanguins.
*
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YIN-YANG
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YIN-YANG
lS
YIN-YANG
Conte Taoïste
recueilli par R .. M. PEORETI.
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- YIN-YANG -
tE
T J.\ 0
CTexte intégral)
lao Tseu.
§ 1
Tao qui est le sujet de cette discussion, n'est pas le vrai Tao.
Toute qualité qui peut être pensée ne lui appartient pas.
Ce qui était avant les cieux et la ten,e, est appelé le non-existant.
L'existence est la mère de toutes choses.
C'est pourquoi le sage cherche à comprendre le mystère du non-existant,
du non-être, jusqu'à ce qu'il découvre dans ce qui existe la raison élémen-
taire.
L'être et .Je non-être sont identiques, sauf dans le.u r nom.
L'identité des opposés apparents, je l'app:elle le profond, l'insondable
abîme ; la porte ouverte sur les perplexités.
§ 2
Quand un mot précis·e la beauté comme ·étant belle, il définit .Ja laideur
par opposition.
Quant la bonté est visiblement bonne, la méchanceté apparaît aussitôt.
Ainsi l'être et le non-être se donnent réciproprement naissance dans
notre intellect.
Comme ce qui est facile conditionne ce qui est difficile, éloigné et près,
haut et bas avant et après.
C'est pour cela que le sage ne considère que ce qui est sans prévention
ce qui est sans préjudice.
Il enseigne sans verbosité, il agit sans effort, il produit sans penser
à posséder ; il agit sans égard au fruit de l'action, il porte son effort à 1la
perfection sans armgance, il ·ne réclame rien pour soi et à aucun moment
il ne pense avoir été privé de quelque chose.
§ 3
En évitant les distinctions, même dues au mérite, on prévient la
jalousie.
En ne donnant aucune valeur, même aux choses rares, on prévient les
voleurs.
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- Yl:\-YANG -
En ne recherchant pas ,Jes plaisirs des sens, on garde son esprit en paix.
Ainsi le sage se gouverne en libérant son cœur des désirs.
Il donne la satisfaction nécessaire à son estomac i•l repose ses muscles
et renforce ses os.
Il préserve le monde de ·1a connaissance du mal et par suite du désir
de ce mal, et i,l fait que ceux qui ont cette •c onnaissance en sont 1effrayés et
n'osent pas agir.
Il agit par ,Je non-agir et ainsi il dirige et domine tout.
§4
Tao est sans limite, son abîme est la source de tout ce qui existe.
Il apporte l'ordre. du chaos, il fait rond ce qui est pointu, il obscurcit
ce qui est bri'llant. Ses possibilités sont sans ,limite.
Je ne• sais pas qui lui a donné naissance. Il est plus ancien que les
Dieux.
§5
Ni les cieux ni la terre n'ont de prédilection, rien n'est qu'une indiffé-
rence pour les êtres et les ·Choses qui ne sont que des images de sacrifice.
Le sage ne connaît pas de distinction, il considère tous .les hommes
comme faits pour un saint usage, une parfaite utilité.
L'espace céleste est! comme l'intérieur d'un soufflet : quoiqu'il ne
oont.enne rien de solide, il ne s'épuise tp as, et plus on le met en action,
plus B produit.
L'homme gonflé, .o rgueilleux, est vite à ·bout de souffle.
Le meilleur est de se contenir dans ses limites naturelles.
§ 6
Comme la rivière dans la vallé,e, ,J'esprit n'est jamais épuisé.
C'est lui que j'appelle la mère-abîme La source inépuisable, mère des
cieux et de la terre.
Pour l'éternité, elle supporte et actionne .J'Univers sans suivre aucun
dessein.
§ 7
Les cieux et la terre durent !POUr des temps inconcevables.
La ·c ause de leur durée est leur indifférence à •la durée, c'est pourquoi
ils subsistent.
Le sage indifférent à lui-même est le plus grand parmi les hommes et
ne prenant aucun soin spécial, il est 'néanmoins le mieux préservé.
En étant sans égoïsme, il reçoit la sereine sécurité.
§ 8
La plus grande vertu est comme 1 'eau, elle est bonne pour toutes
ohoses.
Elle atteint les sommets inaccessibles sans lutte.
Elle est semblable à Tao.
Il a la vertu de s'adapter à sa place.
1.1 est vertueux comme le rc œur rp ar le seul fait d'être profond.
Il est vertueux comme ·Je discours quand il est si,ncère et fidèle.
1·1 te st vertueux comme le gouvernement qui régularise la vie.
Il est vertueux comme le serviteur qui est habile et honnête.
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- YIN-YAI\G -
Il est vertueux comme l'action qui vient quand elle est nécessaire.
Et parce qu'il ne lutte pas, il ne crée pas d'ennemis.
§ 9
Il est sage et prudent de ne pas s'efforcer sans cesse vers l'obtention
des richesses.
Ces cuntilli'.Jels. efforts usent ·les qualités les plus durables.
Si ·la maison est pleine de trésors, qui la protèg•e'ra ?
La richesse et la gloire apportent les inquiétudes avec l'orgueil.
S'arrêter qua·nd le travail est fini et que l'honneur paraît, est la voie
des cieux.
§ 10
En conservant purs ses dons naturels et spirituels, il est possible
d'échapper à .la destruction.
En refrénant ses passions et en lai1ssant cours à sa gentillesse, il est
possible d'être toujours pur comme un enfant.
En chassant toute impureté de son esprit, il est possible de demeurer
sans tache d'échapper à la corruption.
En gouvernant av·ec amour il est possible de rester ignoré inconnu,
même de la stupide vengeance. '
Par un usage continuel des gri·J.Ies qui ferment le ciel, on les préserve
de la rouille.
E·n étant transparent comme le cristal, il est possible de ne pas être
reconnaissable.
En produisant sans posséder, en créant avec le soin de conserver, en
agissant sans fonder d'espoir de récompense, en s'étendant, en se dévelop-
pant sans hâte, on atteint la suprême vertu.
§ 11
Les rayons de .la roue sont rendus efficaces par le trou au centre du
moyeu, et dans ce trou rien n'existe.
Les vases de terre sont utiles par ce vide qu'ils renferment.
Les portes et les croisées sont utiles ·p arce qu'elles ménagent des trous.
Une maison est utile par le vide qu'elle offre à l'usage.
L'existence est faite pour être 'employée.
La non-existence pour servir.
§ 12
La lumière éblouit l'homme.
Le son l'assourdit.
Le goût ruine son palais.
La pou,rsuite le rend sauvage.
Les choses précieuses le tentent.
C'est pourquoi le sage s'inquiète de l'âme et peu des sens.
Il ignore •ces derniers et prend l'autre avec ses deux mains.
§ 13
L'honneur et la honte produisent les mêmes craintes.
La fortune et le désastre sont ce qu'est celui qui •les reçoit.
De l'honneur et de la honte je dis ceci
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- YIN-YANG -
La honte est une humiliation que l'on crait qu'elle soit absente ou
présente.
La dignité et la honte sont inséparables de la peur dans les deux cas.
De la fortune et du désastre je dis ceci :
La fortune et le désastre sont des choses qui arrivent à tout le monde.
Donc, si je n'ai pas de personnalité, comment pourrai-je souffrir des
désastres ou des revers ?
C'est pourquoi favorisé par la fortune un homme peut-être amené à
dominer le monde pour un moment. '
Par la vertu de l'amour il peut diriger le monde pour toujours.
§ 14
La simplicité est ce qui n'est .p as visible, ·car elle '"e se montre pas.
La tranquillité n'est pas entendue, car elle évite le bruit.
La rareté ne peut pas être maniée, car on ne la saisit pas.
Ces trois qualités étant indiscernables, peuvent être regardées comme
une unité : TAO.
Gela n'est ni brillant ni sombre. lnfi•ni comme pouvoir actif, c'est
pourtant sans nom.
•S'élançant hors de soi, ·Cela rentre en soi-même.
C'est l'apparence du non-apparent, c'est la forme du non-existant.
C'est l'insondable mystère. Si on le rencontre, on ne voit pas sa face.
Si on le suit, on n'observe pas son dos.
Régler sa vie sur l'ancienne connaissance de Tao, c'est avoir trouvé
la voi·e.
§ 15
Les anciens sages étaient habiles dans leur mystérieuse connaissance
des abîmes de Tao.
Ils étaient sans fond da•ns leur profondeur, si profonds que je ne peux
pas me les représenter.
l>ls étaient prude•n ts comme celui qui traverse le gué quand ·fa crue a
gonflé la rivière.
Ils étaient réservés comme celui qui doute de ses amis.
Ils étaient attentifs comme celui qui voyage en pays inconnu.
Ils étaient sur la retraite comme la neige devant le soleil.
Ils étaient simples comme le tronc d'arbre qu'on vient d'abattre.
Ils étaient humbles comme la vallée au pied des monts neigeux.
Ils étaient impénétrables et obscurs comme l'eau troublée par la boue.
Un homme peut prendre cette eau boueuse et la olarifier par le repos.
Un homme ne peut-il prendre une chose morte et ·l 'animer par une
continuelle motion, un confiant et constant ap·port de mouvement ?
Ceux qui suivent Tao n'ont aucun besoin d'être ranimés, en étant vides
de toute ·p ropriété ils deviennent vieux sans besoin d'être secourus.
§ 16
Après vous être vidé de toutes choses, restez où vnus êtes.
Toutes vertus sortiront de vous pour l'activité avec harmonie ; et où
les voyons-nous finir ?
Après avoir fleuri pour un temps, les arbres meurent jusqu'à leurs
racines.
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- YIN-YANG -
25
YIJ\'-YANG
§ 25
Avant les cieux et la terre, il y avait une substance primordiale.
Elle était sereine et sans forme.
Ell e exi.stait de par soi, homogène, omniprésente, sans aucune limi·
tation.
C'était la mère universelle Volonté.
Je ne sais pas son nom mais je J'appelle Tao.
Si je suis forcé de la qualifier, je l'appelle : sans bornes, illimité,
immense infinie.
Sa·ns bornes, je la dis i·nconcevable.
Inconcevable, je la dis inaccessible ; inaccessible, je la dis omniprésente.
Tao est suprême, ciel est suprême, terre est .s uprême, le roi est
suprême.
Ils sont les quatre suprématies de l'Univers, et leur règne 'e st unique.
L'homme es•t dirigé par la terre . la terre est dirigée par le ciel ; le
ciel est dirigé par Tao et Tao est dirigé par soi-même.
§ 26
Le poids implique ·la légèreté. La tranquillité, le mouvement.
Le sage ne ·p erd jamais sa gravité ni sa tranquillité.
Quoique des palais puissent lui appartenir, il habite calmement ces
palai.s•, sans attachement.
Hélas ! quand un roi gâté par ses richesses se conduit avec frivolité
au milieu de son empire, par légèreté il perd ses ministres, par inconstance
il perd son trône.
(à suivre)
Questions de Me OHSAWA
26
YIN-YAI\'G -
LES
LIVRES
par Jean BIRCKEL
III S'It llltE DE L'INDE --- Jacques Dupuis . ... . ... .. .... 6 F 00
Au l'.oi l'ulilhique et Mésoli thi que l'Ind e était pcu,pl ée de chasseurs, mai s
deux Jtu·n" '' dt' pensées .font déjà Jeur apparition dès l 'âge du •f er
1'1Jindou-.snll' l't Je ·bouddhisme, suivies au M oyen-Age pll!r le mahométisme.
l'uis , a iT IVt· lt· lu urnan t du XVI e si ècle avec la conquête mongole et ·l 'arrivée
d es Porln :-:nl" . l.t· XVIIe siècle •v oit J'a{!Jill.arition des Français •précédant de
peu les A IIJ.: ln" tJ 11i i·m.poseront 'b ien tôt leur suprématie .et r éaliseront l'unité
politique th' 1' ltttlt · d:tns la première moitié du XJXc siècle, Enfin, la guerre
de 1914 fern l" t'li tir" <·onscience à la nation indienne de ses réalités techniques
ct elle a mtll't'tT. t " '" m ouvement de libération qui la conduira à l 'indépendance
27
YIN-YAKG
en 1947. Dans cette histoire de ,J 'Inde, l'auteur donne la plus large place en
matière de civilisation, ramenant l'exposé des événements 'P Olitiques et mili-
taires à une ossature indispensable. Son orientation vers la géogTaphie lui a
permis de présenter •C ette synthèse pratique dans l'éclaira·g·e particulier de la
vie économique.
Des cartes, une bi,b liogra•p hie, un glossaire et un index des noms propres
cités complètent cet ouvrage et aideront le lecteur dans l'étude de ·Ce vaste
panorama d'une des plus brillantes civilisations de l 'humanité.
J . BIRCKEL.
RIZ
Oh ! joli petit g·rain de riz
Séché, durci et bien müri,
A qui tc Jnang·e, tu souris,
Grain cotUiJlct : dans ton manteau gT iS
_Est to11 sel~ rci , je l ' ai ap!lris.
Non seulement tu 1nc nou;-ris
Tu vas 9lus loin --- tu me guéris.
Si je tc mâche long-temps, --- tu ris
Cinquant', cent fois, c'est là le ·p rix.
Tu récompenses, je l'ai com•pris
Mon i'aible ellort et tu guéris.
De l'ignorant ouvrant l ' esprit
Ucs }Jalliatifs ayant mépris
Le Yin , Je Yang du g-rain de riz
Font d ' un n1 a la.dc, un hontntc g·uéri.
Heureux les sim,plcs en esprit
Nous a déclaré Jésus-·C hrist
Crois aux vertus du ·p ·ain de riz
Ce don de Dieu qui nous guérit.
Charles CORLET.
La Côte-aux-Fées, Je 5 décembre 1963.
28
YIN-YANG
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(
- YIN"YANG -
Le Cours de Philosophie
et dt. Méd~cine d'Extrême~Orient
;.:<>
(guide pratique>
de G. OHSAWA, est paru
en vente au CENTRE IGNORAMUS - Prix : 30 franq (port en sus)
LA LIBRAIRIE OHSAWA
---- 8, rue Lamartine
(expéditions dans le monde entier)
• Le monde du zen
de Nancy Wilson Ross
• La Chine en marche
de Edgar Snow
30
- YIN- YANG
No m :
Adresse :
( lr/·s lisibl1')