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Introduction
Le décubitus prolongé est à l’origine des complications, qui s’ajoutent aux conséquences des
maladies responsables de l’immobilisation et peuvent précipiter des cascades de
déconditionnement.
Ces complications du décubitus sont nombreuses, fréquentes et peuvent avoir des
conséquences dramatiques. Il est important de les prévenir, de les repérer rapidement et de les
traiter le plus tôt possible. Elles ont la particularité de s’auto-aggraver et de s’enchaîner, 2
pouvant réaliser un véritable cercle vicieux.
Certaines populations sont particulièrement vulnérables face à ce risque, comme les personnes
âgées polypathologiques et à risque de dénutrition.
2- Complications respiratoires
L’encombrement bronchique est favorisé par l’immobilisation, pouvant même aboutir à la formation
d’atélectasies.
L’immobilité est un facteur favorisant les infections respiratoires basses avec un risque multiplié par
2,6.
Le décubitus perturbe la mécanique ventilatoire par une diminution de l’ampliation thoracique et une
altération de l’appareil mucocilliaire, entraînant une stase bronchique, pouvant se compliquer
d’atélectasie et d’infections bronchopulmonaires. Ces perturbations ventilatoires peuvent être majorées
par l’existence de troubles de la déglutition, de reflux gastro-œsophagien, d’une embolie pulmonaire,
et d’une déshydratation (diminution de la fluidité des sécrétions)
Les mesures préventives :
La mobilisation des patients avec installation en position semi-assise est un élément de prévention des
infections pulmonaires, au même titre que la vaccination antigrippale.
Une attention toute particulière doit être accordée aux situations de nutrition entérale par sonde
gastrique. Il faut être vigilant quant à la position de la sonde qui doit être vérifiée avant chaque
utilisation. De plus, l’alimentation doit être délivrée en proclive entre 30 et 45°, et idéalement en
administration continue.
Ces complications peuvent être prévenu par la surveillance de la respiration, la coloration, la T°, la
TA.et le dépistage de l’encombrement pulmonaire. Aussi il est important de rechercher l’indication de
rééducation par kinésithérapeute avec aide à l’expiration.
▪ Perte de l’appétit.
▪ Stase gastrique : une diminution progressive de la vidange gastrique qui aboutit à une
déshydratation du bol alimentaire et se traduit par un ralentissement du transit.
4- Complications urinaires
5- Complications cutanées
La complication cutanée la plus redoutée est les escarres, ils peuvent apparaître en quelques heures,
surtout en cas de dénutrition. Il faut rechercher les facteurs de risque tels qu’un antécédent d’escarre,
une perte de poids, des difficultés d’alimentation ou la présence d’une perfusion intraveineuse.
Les mesures préventives :
L’apparition des escarres peut être prévenue par une mobilisation régulière du patient avec
changement de position éventuellement associée à l’utilisation de matelas adaptés et par une prise en
6- Complications locomotrices
▪ Au niveau de l’os : s’observe une déminéralisation ce qui provoque une fragilisation des os
avec risque de fracture.
▪ Au niveau des articulations : Enraidissement articulaire par rétractation des éléments de
l’articulation (tendineuses).
▪ Au niveau des muscles : Fonte musculaire avec majoration des risques d’escarre.
Mesures préventives :
De toutes les mesures préventives, la plus efficace semble être la mobilisation précoce des patients par
une mise au fauteuil, une verticalisation.
L’immobilité ne doit être tolérée que dans certaines situations extrêmes comme lors d’un syndrome
coronarien aigu, d’une embolie pulmonaire massive, d’une insuffisance respiratoire aiguë, ou de suites
opératoires avec appui interdit.
Des mesures spécifiques comme la prescription d’héparines de bas poids moléculaire, d’un matelas
anti-escarre, de laxatifs, d’une kinésithérapie motrice, sont à adopter selon le contexte clinique sans
pour autant négliger les mesures générales applicables à chaque patient. Ces mesures comprennent une
hydratation et une nutrition satisfaisantes et une évaluation du rapport bénéfices/risques de toute
prescription médicamenteuse
NB : veiller à :
▪ La mobilisation soit douce.
▪ Ne pas forcer sur les membres en rétractation.
▪ Masser les muscles le plus doucement possible afin de les détendre.
▪ Solliciter le plus possible la personne, aider à faire plutôt que faire à la place.
▪ Être patient, prendre son temps.
7- Complications psychologiques
L’immobilisation prolongée et la dépendance peuvent entraîner de nombreuses réactions
psychologiques négatives chez le sujet âgé comme les troubles anxieux, Les dépression, la régression,
la confusion, l’agitation, une Perception temporo-spatiale perturbée, un sentiment d’impuissance,
des troubles de sommeil, l’anorexie, les délires…
Ces manifestations sont plus fréquentes chez les patients présentant une fragilité cognitive ou un 6
terrain anxiodépressif.
Mesures préventives :
▪ Faire collaborer le patient aux gestes et soins quotidiens pour favoriser son autonomie.
▪ Mise au fauteuil le plus rapidement possible avec accord du médecin
Privilégier le relationnel sans jugement et sans critique. En insistant sur l’écoute active et la
reformulation.
▪ Informer et éduquer le patient.
▪ Encourager les visites des amis et de la famille.
▪ Faire participer la famille (l’inclure en tant que partenaire et ressource).
▪ Accrocher des photos aux murs (tout ce que la personne souhaite, poster, fleurs...), Proposer
des jeux, des lectures, de la musique ainsi que toute activité en tenant compte des goûts de
la personne.
▪ Mettre à proximité de la personne : horloge, réveil, calendrier, vue sur extérieur, télévision...
pour lui permettre de conserver la notion du temps