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SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : QUALITE DE VIE AU TRAVAIL (QVT)

 Définition de qualité de vie


 Les buts de qualité de vie au travail
 Les but de QVT
 les facteurs clés déterminants de la QVT
 Domaine de QVT
 Les enjeux de QVT
 ISO 9000/18001 et 18002
 Influence de QVT sur la performance de travail

Module: Management des organisations

Année universitaire: 2022/2023


INTRODUCTION
Les entreprises qui appliquent les normes de sécurité et de santé au travail (SST) les plus strictes
et qui disposent d’un personnel en bonne santé, en sécurité et motivé sont également les plus
performantes et les plus compétitives; la prévention est rentable. Les petites et moyennes
entreprises (PME) contribuent beaucoup aux économies nationales dans le monde entier. Cela
étant, elles connaissent généralement des taux plus élevés d’accidents du travail et de maladies
professionnelles, principalement en raison d’un manque de ressources humaines et financières,
d’un manque de sensibilisation à la SST et de difficultés d’accès à l’aide et à la formation
externes.

Les accidents du travail et les maladies professionnelles posent non seulement de graves
questions éthiques du fait de la souffrance humaine qu’ils engendrent, mais ils ont aussi un
impact sur la productivité et la croissance économique. Ce module repose sur l’expérience de
l’Organisation internationale du Travail (OIT). Il a été élaboré conjointement par le Service de
l’administration du travail, de l’inspection du travail et de la sécurité et santé au travail de l’OIT
(LABADMIN/OSH), le programme SCORE (des entreprises durables, compétitives et
responsables), le programme Fonds Vision Zéro (VZF) et SIRAYE: un programme sur la
promotion du travail décent et de l’industrialisation inclusive en Éthiopie.

Largement inspiré du module de formation SCORE «La sécurité et la santé au travail: un


tremplin pour la productivité», il présente les principaux principes, concepts, processus et outils
en matière de sécurité et la santé au travail (SST) afin d’aider les travailleurs, les employeurs et
les cadres de PME à instaurer une culture de la sécurité et de la santé en vue de l’amélioration
continue dans leur entreprise. Améliorer efficacement la (SST) dans les PME nécessite une
coopération entre les employeurs, les travailleurs et leurs représentants respectifs, afin d’assurer
une évolution positive et continue; autrement dit, la (SST) est l’affaire de tous.

Sécurité et qualité de vie au travail


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Chapitre 1 : Qualité de vie au travail (QVT)

Définition de qualité de vie au travail selon OMS

L’OMS définit la qualité de vie comme :


« une perception individuelle de sa position dans la vie dans le contexte de sa culture et de son système de
valeurs en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses standards ».
C’est un concept intégrant de manière complexe la santé physique de la personne,
son état psychologique, son niveau d’interdépendance, ses relation sociales, ses croyances
personnelles et ses relations avec les événements de son environnement.

Définition de qualité de vie au travail selon MARTEL

Définit la qualité de vie au travail comme étant “à un temps donné,correspond au niveau atteint par
l’individu dans la poursuite dynamique de ses buts hiérarchisés à l’intérieur des domaines de son
travail où la réduction de l’écart séparantl’individu de ses objectifs se traduit par un impact
positif sur la qualité de vie générale del’individu, sur la performance organisationnelle et par
conséquent sur le fonctionnement global de la société .
Selon andrine FERRAND et Nathalie MINCHELLA-GERGELY
la QVT désigne et regroupe les dispositions récurrentes abordant notamment les modalités de
mise en oeuvre de l'organisation du travail permettant de concilier les modalités de l'amélioration
des conditions de travail et de vie pour les salariés et la performance collective de l'entreprise».
La QVT ne se prévient pas : elle s'améliore, et si elle existe déjà, elle
s'entretient. Cette amélioration passe inévitablement par la prévention des
risques professionnels et notamment le risque psychosocial (RPS). Ces deux
notions, au cœur du dialogue social, sont donc indissociables.

les buts de la QVT


Vous l’aurez compris, les sujets qui comptent sont la santé, la performance et
le bien-être au travail.
Le but est simple, il s’agit de :

 Réduire les risques de maladies socio-professionnelles ;


 Réduire la pénibilité du travail (physique ou mental avec des tâches
chronophages) ;
 Limiter l’absentéisme ;
 Accroître la productivité ;
 Fidéliser les employés ;
 Renforcer la marque employeur .

les facteurs clés déterminants de la QVT


D’après l'ANACT (l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de
Travail), il existe 6 facteurs clés de la QVT. Ces 6 facteurs sont là pour améliorer le
bien-être au travail et la productivité.

Sécurité et qualité de vie au travail


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 Les relations socio-professionnelles

Derrière ce titre, l’ANACT fait référence au type de management que pratique


l’entreprise. Le travail du salarié est-il valorisé ? Des évènements sont-ils
organisés en interne et à l’extérieur de l’entreprise pour resserrer les liens entre les
employés ? Existent-ils des inégalités entre salariés ? Toutes ces questions
participent à la qualité de vie au travail de vos collègues.

 Le contenu du travail

A quoi ressemble la fiche de poste d’un salarié ? Ces missions sont-elles variées ?
Dispose-t-il d’autonomie sur ces tâches ? Son niveau de responsabilité augmente-
t-il ? Les outils à sa disposition pour réaliser son travail sont-ils performants et
utiles ? En résumé, l’employé a-t-il les moyens de s’épanouir dans son poste.

 L'environnement de travail

Flexibilité du temps de travail et des horaires, politique de télétravail, équipements


des locaux, prévention et risques professionnels, services proposés aux salariés
(existence d’un CE, qualité de la mutuelle santé), ces éléments sont déterminants
pour travailler sereinement dans un environnement à l’écoute du personnel.

 Le partage et la création de valeurs

Performance, productivité et participation à l’activité de l’entreprise, c’est ce


qu’apportent des salariés conquis par leurs conditions de travail. Créer de la valeur
passe par l’écoute de ces derniers, notamment sur leur vision de l’entreprise et leur
place dans celle-ci.

 Le développement professionnel

S’il est demandeur, l’employé doit avoir la possibilité de se former, évoluer dans sa
carrière, montée en compétences, et ce, au sein de l’entreprise.

 L'équilibre professionnel et l'égalité des chances

Ici, c’est l’équilibre vie privée / vie professionnelle, la diversité, la non-


discrimination, l’égalité professionnelle (notamment homme/femme) qui sont prises
en compte.

Domaine de QVT
Dans le même ordre d’idée, dans une étude plus récente publié par Holman &McClelland(2011), ils
suggèrent d’opérationnaliser le caractère multidimensionnel de la qualitéd’un emploi dans trois
domaines, en couvrant cinq dimensions.
Les principaux domaines etdimensions de la qualité d’un emploi sont

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 la qualité du travail qui englobe la dimension del’organisation du travail,

 La qualité del’emploi ( englobe les dimensions du salaire et dusystème de paiement, la sécurité et la


flexibilité),
 et la qualité de l’autonomisation ( englobe les dimensions des compétences et de
l’épanouissement et de l’engagement et de la représentation).

Les enjeux de QVT

Sécurité et qualité de vie au travail


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Sécurité et santé au
travail

Sécurité et qualité de vie au travail


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Le travail décent, tel que défini par l’OIT et approuvé par la communauté internationale,
est la possibilité pour chaque femme et chaque homme d’accéder à un travail productif dans
des conditions de liberté, d’équité, de sécurité. Le droit à un milieu de travail sûr et salubre
est un élément fondamental du concept de travail décent.

La santé des salariés constitue, aujourd’hui et plus que jamais, une source incontestable
d’efficacité dans le travail, et un élément fondamental pour plus de performance individuelle
et collective. Elle se définit par un état de bien-être physique, mental et social, et elle est
intimement liée à la sécurité. La santé physique et psychologique peut être affectée par un
environnement, des aménagements et des pratiques non sécuritaires.

Les pouvoirs publics et les partenaires sociaux sont conscients que garantir la santé et la
sécurité en milieu professionnel est non seulement un enjeu majeur d’épanouissement du
travailleur, de performance pour l’entreprise mais c’est aussi un gage de compétitivité
économique.
Le Royaume du Maroc dispose d’un arsenal juridique important notamment en matière
d’hygiène, de santé et de sécurité au travail. Le Code du Travail a consacré une part
importante à ce volet dans l’objectif de préserver la santé et la sécurité des travailleurs et de
se conformer aux conventions internationales y relatives.

Concepts générales :

I. Définition de santé :

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : «La santé est un état de complet bien-
être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité». La santé est ainsi prise en compte dans sa globalité. Elle est associée à la
notion de bien-être.

Sécurité et qualité de vie au travail


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La santé physique fait référence à l'état général du corps, y compris son fonctionnement
organique, sa capacité à faire face aux maladies, et la présence ou l'absence de symptômes
ou de troubles physiques. Cela implique également la promotion d'un mode de vie sain,
notamment par le biais de l'alimentation équilibrée, de l'activité physique régulière, de
l'hygiène personnelle et du maintien d'un poids santé.

La santé mentale concerne l'état émotionnel et psychologique d'une personne. Elle se


réfère à la capacité de faire face aux défis de la vie, de gérer le stress, de maintenir des
relations saines, d'avoir une estime de soi positive et de jouir d'un bien-être émotionnel et
mental général. La santé mentale peut être influencée par des facteurs génétiques, des
expériences de vie, des déséquilibres chimiques dans le cerveau, et peut être soutenue par
des activités telles que la méditation, la thérapie, les activités créatives et le maintien de
relations sociales positives.

La santé sociale englobe les relations interpersonnelles, l'intégration dans la société, le


soutien social et le sentiment d'appartenance à une communauté. Une bonne santé sociale
implique d'avoir des liens affectifs et des interactions positives avec les autres, de bénéficier
d'un soutien social en cas de besoin, d'être inclus dans des réseaux sociaux et de participer
à des activités collectives.

II. Définition de Sécurité :

Selon Arnold Wolfers dès 1952 : « La sécurité, dans un sens objectif, mesure l’absence
de menaces sur les valeurs centrales (acquired) ou, dans un sens subjectif, l’absence de
peur que ces valeurs centrales ne fassent l’objet d’une attaque. »

La notion de sécurité est liée à la protection contre les dangers, les risques et les menaces
qui peuvent mettre en danger la vie, la santé, les biens ou les intérêts d'une personne, d'une
organisation ou d'une société dans son ensemble. La sécurité vise à créer un environnement
sûr et protégé, où les individus peuvent vivre, travailler et se déplacer en toute confiance.

Sécurité et qualité de vie au travail


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La sécurité peut être abordée dans différents domaines, tels que :
o Sécurité au travail : Elle vise à garantir la sécurité et la santé des
travailleurs sur leur lieu de travail. Cela comprend la mise en œuvre de mesures
de prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles, l'utilisation
d'équipements de protection individuelle, la formation à la sécurité, l'identification
et la gestion des risques professionnels.

o Sécurité physique : Il s'agit de la protection des personnes et des biens


contre les dangers physiques, tels que les accidents, les agressions, les
catastrophes naturelles, les incendies, les vols, etc. Cela comprend la mise en
place de mesures de prévention, comme la sécurité des bâtiments, la
surveillance, les systèmes d'alarme, les protocoles d'évacuation.

o Sécurité informatique : Avec l'essor des technologies de l'information et de


la communication, la sécurité informatique est devenue essentielle. Elle
concerne la protection des systèmes informatiques, des réseaux, des données et
des informations contre les cyberattaques, les violations de la vie privée, les vols
d'identité, les logiciels malveillants, etc. Cela implique l'utilisation de pare-feu,
d'antivirus, de cryptage, de politiques de sécurité, de sauvegardes régulières.

o Sécurité financière : La sécurité financière se rapporte à la protection des


biens, des ressources et des transactions financières contre la fraude, le vol, les
escroqueries, etc. Cela peut inclure des mesures de sécurité pour les opérations
bancaires en ligne, les transactions électroniques, la gestion des données
financières sensibles.
o Sécurité nationale : Il s'agit de la protection d'un pays contre les menaces
extérieures, telles que le terrorisme, les attaques militaires, les cyberattaques,
etc. Cela comprend la mise en place de systèmes de défense, de

Sécurité et qualité de vie au travail


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renseignement, de sécurité des frontières, de coordination entre les forces de
sécurité..

III. Définition de danger :


Selon Desroches [DES 95] et la norme IEC 61508 [IEC 98], le danger désigne une
nuisance potentielle pouvant porter atteinte aux personnes, aux biens (détérioration ou
destruction) ou à l’environnement. Les dangers peuvent avoir une incidence directe sur les
personnes, par des blessures physiques ou des troubles de la santé, ou indirecte, au travers
de dégâts subis par les biens ou l’environnement.
Le référentiel OHSAS 18001 [OHS 99] définit le danger comme étant une source ou une
situation pouvant nuire par blessure ou atteinte à la santé, dommage à la propriété et à
l’environnement du lieu de travail ou une combinaison de ces éléments. Soulignons que de
nombreux termes sont employés, selon les normes ou les auteurs, autour de la notion de
danger et la rendent ambiguë. De plus, les dictionnaires associent souvent le terme danger
au terme risque. En effet, plusieurs dictionnaires proposent le terme risque comme
synonyme du terme danger, ce qui explique le fait qu’un grand nombre de personnes utilisent
indifféremment ces termes.

IV. Définition de risque :


La perception des dommages potentiels liés à une situation dangereuse se rapporte à la
notion de risque. Le terme risque a plusieurs significations. De même, les risques peuvent
être de nature très variée et beaucoup de classifications ont été proposées. Les définitions
du risque à deux dimensions sont assez proches.
Selon Villemeur [VIL 98], le risque est une mesure d’un danger associant une mesure de
l’occurrence d’un événement indésirable et une mesure de ses effets ou conséquences.

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V. Classification des risques
Dans la littérature, on trouve plusieurs classifications des risques.
Selon Tanzi [TAN 03], l’analyse des risques permet de les classer en quatre grandes
familles :
o Les risques naturels : inondation, feu de forêt, avalanche, tempête, séisme.
o Les risques technologiques : d’origine anthropique, ils regroupent les risques
industriels, nucléaires, biologiques, ruptures de barrage, etc., les risques de transports
collectifs (Personnes, matières dangereuses) sont aussi considérés comme des risques
technologiques.
o Les risques de la vie quotidienne : accidents domestiques, accidents de la route.
o Les risques liés aux conflits.
Une des classifications les plus répandues est de classer les risques en deux
catégories : les risques naturels et les risques liés à l’activité humaine. Selon cette
classification, les risques peuvent être naturels dans le sens où ils ont trait à un
événement sans cause humaine directe avérée. Les causes directes supposées ou
indirectes ne doivent pas modifier cette distinction.
Les risques liés à l’activité humaine recouvrent un ensemble de catégories de
risques divers :
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o Les risques techniques, technologiques, industriels et nucléaires ;
o Les risques liés aux transports ;
o Les risques sanitaires ;
o Les risques économiques, financiers, managériaux ;
o Les risques médiatiques ;
o Les risques professionnels
En résumé, la sécurité englobe la mise en place de mesures et de stratégies pour
prévenir les dangers potentiels, minimiser les risques, protéger les personnes et les
biens, et assurer le bon fonctionnement et le bien-être des individus, des organisations
et des sociétés.

V.1.1 Les acteurs de la prévention des risques professionnels :

Plusieurs acteurs de la prévention des risques professionnels interviennent dans


l'entreprise et hors de l'entreprise : l'employeur, les instances représentatives du
personnel (Comités d'entreprise, délégués du personnel, CHSCT) et les services de
santé au travail (médecine du travail), le Conseil Supérieur de la prévention des risques
professionnels, l'INRS…
a) Employeur : un acteur majeur de la prévention des risques professionnels
L'employeur doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité
et protéger la santé des travailleurs de l'établissement - y compris les travailleurs
temporaires - sur la base d'une évaluation des risques présents dans son entreprise. Il
veille personnellement au respect des dispositions légales et réglementaires dont il est
responsable pénalement. Les objectifs que l'employeur est responsable d'atteindre en
mettant en œuvre les principes généraux de prévention définis par la réglementation
des mesures appropriées, découlent des points suivants :
o Adapter le travail à l'homme ;
o Combattre les risques à la source ;
o Tenir compte de l'état de l'évolution de la technique
o Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est
moins dangereux ;

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o Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique,
l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des
facteurs ambiants ;
o Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les
mesures de protection individuelle ;
o Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
b)Les instances représentatives : Les instances représentatives du personnel concourent
par leurs propositions à l'amélioration de la santé, de la sécurité et des conditions de
travail. Les délégués du personnel et les comités d'entreprise ou d'établissement ont
une compétence générale sur les relations de travail intégrant, notamment, la
prévention des risques.
c)Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail est l'instance
représentative spécialisée en matière de prévention des risques professionnels
Le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) : C'est une
instance représentative du personnel qui réunit l'employeur et les délégués
représentant les salariés et discute sur des thèmes relatifs à la santé des salariés, à la
sécurité et aux conditions de travail. La création du CHSCT est obligatoire dans les
établissements de plus de 50 salariés ainsi que - sous ce seuil - sur décision de
l'inspection du travail, en cas de risques particuliers.
Le comité contribue à la protection de la santé, à l'amélioration de la sécurité et des
conditions de travail des salariés travaillant dans l'établissement (y compris les
travailleurs temporaires et les salariés d'entreprises extérieures).
Le comité est associé à la recherche de solutions concernant :
o L'aménagement des postes de travail ;
o L'environnement physique du travail (température, éclairage, aération,
poussières, substances, vibrations) ;
o L'aménagement des lieux de travail et de leurs annexes ;
o L'organisation du travail (charge, rythme et pénibilité du travail, élargissement et
enrichissement des tâches) ;
o La durée et l'aménagement du temps de travail (et leurs conséquences sur
l'intensité du travail) ;

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o Les conséquences des investissements sur les conditions de travail notamment
en matière de nouvelles technologies.
Dans tous ces domaines, le CHSCT :
o Analyse les risques professionnels et les conditions de travail ;
o Veille à l'application des règles relatives à la protection des salariés ;
o Formule des propositions soit de sa propre initiative, soit à la demande de
l'employeur ou des autres instances représentatives (comité d'entreprise, délégués du
personnel) ;
Les délégués du personnel : Dans les établissements dépourvus de comité
d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (en principe, établissements de moins
de cinquante salariés), les délégués du personnel exercent toutes les compétences de
ce comité.
d) Les services de santé au travail :
1. La surveillance de la santé au travail Elle est assurée par des services
spécialisés dénommés services médicaux du travail jusqu'à la loi de
modernisation sociale du 17 janvier 2002. Ils sont organisés en services
propres pour les plus grandes entreprises ou en services interentreprises pour
les PME. Leur action - déjà complétée par celle des secouristes et infirmiers -
est appelée à se développer selon une approche multidisciplinaire (médicale,
technique et organisationnelle).
2. Le médecin du travail : C'est un médecin spécialisé dont le rôle consiste à
éviter l'altération de la santé des travailleurs du fait de leur activité. A cette fin,
il exerce une surveillance clinique du personnel en relation avec les postes de
travail.
Parallèlement, il étudie les actions à mener sur le milieu de travail et propose des
actions correctrices. Il doit y consacrer un tiers de son temps. Il visite régulièrement les
divers lieux de travail et analyse sur place les risques et conditions de travail propres à
certains postes et fait effectuer, à la charge de l'entreprise, les prélèvements et les
mesures qu'il estime nécessaires.
o Il reçoit du chef d'entreprise toutes les informations utiles sur la composition des
produits employés, leur mode d'utilisation et les résultats des analyses effectuées. Dans
les entreprises ou établissements de plus de 10 salariés, il établit et met à jour une fiche

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où il consigne les risques professionnels et les effectifs des salariés concernés. Cette
fiche est transmise à l'employeur et présentée au CHSCT.
o Il participe avec voix consultative aux réunions du CHSCT.
Il conseille l'employeur, les salariés et leurs représentants sur les actions à mener
sur le milieu et les postes de travail.

V.1.2 Gestion de risque

La gestion des risques est une opération commune à tout type d’activité. Les objectifs
visés peuvent concerner par exemple :
o le gain de rentabilité et de productivité ;
o la gestion des coûts et des délais ;
o la qualité d’un produit
La gestion du risque peut être définie comme l’ensemble des activités coordonnées en
vue de réduire le risque à un niveau jugé tolérable ou acceptable. Cette définition, cohérente
avec les concepts présentés dans les guides [ISO/CEI 51] et 73 [ISO 99], s’appuie, ainsi, sur
un critère d’acceptabilité du risque. De manière classique, la gestion du risque est un
processus itératif qui inclut notamment les phases suivantes :
o Appréciation du risque (analyse et évaluation du risque) ;
o Acceptation du risque ;
o Maîtrise ou réduction du risque

V.1.3 Les étapes d’évaluation des risques :

L'évaluation des risques est un processus systématique qui vise à identifier, analyser et
évaluer les risques potentiels associés à une activité, un projet ou une situation donnée.
Voici les étapes générales impliquées dans l'évaluation des risques:

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Identification des
risques

Réévaluation des
risques Analyse des risques

Surveillance et suivi Évaluation des


risques

Mise en œuvre des Planification des


mesures de contrôle mesures de contrôle

1. Identification des risques : Identifiez tous les risques potentiels liés à


l'activité ou au projet. Cela peut inclure l'examen des processus, des
équipements, de l'environnement, des ressources humaines, etc.

2. Analyse des risques : Évaluez la probabilité d'occurrence de chaque


risque identifié et l'impact potentiel qu'il pourrait avoir. Utilisez des méthodes
telles que l'analyse des causes premières, l'analyse des modes de défaillance et
de leurs effets (AMDE), l'analyse des arbres de défaillance, etc.

3. Évaluation des risques : Classez les risques en fonction de leur gravité, en


tenant compte à la fois de la probabilité d'occurrence et de l'impact potentiel.
Cela peut être fait en utilisant une matrice de risques qui attribue des niveaux de
priorité en fonction de ces deux facteurs.

4. Planification des mesures de contrôle : Développez des stratégies et des


mesures de contrôle pour atténuer ou éliminer les risques identifiés. Cela peut

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inclure des procédures de sécurité, des formations, l'utilisation d'équipements de
protection individuelle, des contrôles techniques, des politiques et des
procédures, etc.

5. Mise en œuvre des mesures de contrôle : Mettez en place les mesures de


contrôle identifiées dans la phase précédente. Assurez-vous que tout le
personnel concerné est formé et compétent pour appliquer ces mesures.

6. Surveillance et suivi : Surveillez en permanence l'efficacité des mesures


de contrôle mises en place. Effectuez des inspections régulières, des audits de
sécurité, recueillez des données sur les incidents ou les accidents potentiels et
apportez les ajustements nécessaires si les risques ne sont pas suffisamment
réduits.

7. Réévaluation des risques : Périodiquement, réévaluez les risques pour


tenir compte des changements dans les conditions, les processus ou les
environnements de travail. Cette étape est essentielle pour maintenir un niveau
de sécurité adéquat tout au long de l'évolution de l'activité ou du projet.

Il est important de noter que l'évaluation des risques peut varier en fonction du domaine
d'application spécifique. Des approches et des méthodologies plus spécifiques peuvent être
utilisées dans des secteurs tels que la santé, l'industrie, la finance,

V.1.3.1 Identification des risques :


Le but de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) est d’éliminer les dangers à la
source ». Pour ce faire, les entreprises doivent savoir comment bien repérer les risques
potentiels, et les analyser par la suite selon les priorités établies.
Voici donc quelques moyens pour bien identifier les risques en entreprises :

 Procéder à l’inventaire des tâches et des équipements ;

 Effectuer des inspections périodiques ;


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 Tenir un registre d’accidents, d’incidents et de premiers secours des
établissements

 Réaliser une analyse des tâches et des risques;

 Être à l’écoute des commentaires et suggestions des travailleurs,


contremaîtres et des membres du comité de santé et de sécurité (CSS), de
même que des plaintes formulées;

 Se baser sur l’expérience des membres de votre mutuelle de prévention


ou d’autres entreprises du même secteur d’activité que celui dans lequel vous
évoluez.

 Si vous êtes membre d’une mutuelle de prévention, faites appel à votre


conseiller en prévention pour vous soutenir dans ce processus. Cet expert vous
aidera à identifier l’ensemble de vos risques, les prioriser et vous proposer des
solutions innovantes pour les contrôler ou les éliminer.
La première étape de l’identification des risques consiste à analyser les tâches (ITEM, voir
ci-dessous) et savoir reconnaître les types de risques permettra la meilleure identification
possible des risques.

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Ci-dessous, le schéma de l’ITEM et plus bas les quatre éléments qui composent cet
ITEM, ainsi qu’une courte description s’y rattachant :

a) L’Individu: cet élément réfère bien entendu à la ressource humaine, donc son
bagage d’expérience, ses compétences et connaissances, sa formation.
b) Les Tâches: à ce sujet, on vise le travail en tant que tel, la fréquence et la répétition
des tâches, toutes les politiques et procédures internes.
c) L’Environnement: ce sont tous les lieux de travail fréquentés, l’établissement même,
l’aménagement des bureaux, la protection et la sécurité des travailleurs.
d) Le Matériel: enfin, on parle ici de tous les équipements de protections individuels
(EPI) requis et obligatoires dans le cadre des tâches, si des produits dangereux
quelconques sont utilisés.
Également, l’identification des risques par type de risque. À ce sujet, voici les six qui sont
répertoriés :
o Risques chimique : toutes les matières premières et autres sous-produits
d’un produit ou d’un procédé pouvant entraîner diverses actions, par exemple
l’évaporation et même la décomposition.
o Risques biologiques : c’est l’ensemble des organismes vivants, comme
des animaux, plantes et autres agents biologiques (ex. virus, bactéries) qui peuvent
être toxiques.
o Risques physiques : en lien avec les chocs électriques, le bruit, la
température.
o Risques ergonomiques: des tâches répétitives et récurrentes qui peuvent
causer des problèmes physiques requérant un aménagement des lieux et/ou des
postes de travail.
o Risques psychosociaux : des facteurs englobant le harcèlement physique,
psychologique ou sexuel, toute forme de violence.
o Risques en lien avec la sécurité: tout élément qui peut interférer dans les
tâches et responsabilités au quotidien, comme des pièces coupantes et tranchantes,
le travail en hauteur, la projection de matériaux, des planchers glissants.

Sécurité et qualité de vie au travail


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V.1.4 Les textes réglementaires marocains concernant SST :
V.1.4.1 Dispositions du code du travail
Le code du travail a consacré une partie non négligeable à la santé et à la sécurité au
travail. Ainsi, le titre IV du livre II du code du travail a prévu plusieurs dispositions
relatives
à la préservation de l’hygiène des salariés et leur sécurité (articles de 281 à 344).
Le chapitre premier a été réservé aux dispositions générales, tandis que le chapitre II a
été
consacré aux dispositions relatives au transport des colis d'un poids supérieur à une
tonne
et le chapitre III aux services médicaux du travail. Le chapitre IV et le chapitre V sont
réservés respectivement au conseil de médecine du travail et de prévention des risques
professionnels et aux comités de sécurité et d'hygiène.
En outre, plusieurs textes d’application du code du travail relatifs à la santé et à la
sécurité
au travail ont été adoptés.
Dispositions générales relatives à l’hygiène, la sécurité et la santé au travail
De l’article 281 à l’article 303 du code de travail
 Textes d’application portant sur : l'Aménagement des locaux de travail,
préservation de l’hygiène et de la sécurité des salariés dans les locaux du travail,
ambiances des locaux de travail, locaux réservés aux repas et ceux réservés à
l’hébergement des salariés, prévention contre les incendies et prévention des
accidents du travail (Arrêté n° 93-08 du 6 joumada I 1429 (12 mai 2008) fixant les
mesures d’application générales et particulières relatives aux principes énoncés
dans les articles 281 à 291 du code du travail sur l’hygiène et la sécurité au travail
(B.O. n°5680 du 6 novembre 2008 )).
o Protection des salariés contre les dangers des machines dangereuses :
- Décret n° 2-12-236 du 21 moharrem 1435 (25 novembre 2013) fixant les
conditions d’utilisation d’appareils ou de machines susceptibles de porter
atteinte à la santé des salariés ou de compromettre leur sécurité (B.O. n° 6214
du 19 décembre 2013)

Sécurité et qualité de vie au travail


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o Protection des salariés contre les risques liés à l’exposition à des agents
chimiques :
- Décret n°2-12-431 du 21 moharrem 1435 (25 novembre 2013) fixant les
conditions d’utilisation des substances ou préparations susceptibles de porter
atteinte à la santé des salariés ou de compromettre leur sécurité (B.O. n° 6214
du 19 décembre 2013)

o Dispositions relatives au transport des colis d’un poids supérieur à une


tonne :
- Décret n°2-04-468 du 16 Kaada 1425 (29 Décembre 2004) fixant les
indications que doivent comporter les colis pesant au moins 1000 kg de poids
(B.O. n° 5280 du 6 janvier 2015)

o Situations de travail particulières relatives au travail à domicile, aux


femmes, aux mineurs et aux handicapés :
- Décret n°2-12-262 du 20 chaabane 1433 (10 juillet 2012) fixant les règles
d’hygiène applicables aux salariés travaillant à domicile ainsi que les
obligations qui incombent aux employeurs faisant exécuter des travaux à
domicile (B.O. n° 6084 du 20 septembre 2012) ;
- Arrêté du Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle n° 339-05
du
29 hija 1425 (9 février 2005) fixant les conditions d’admission des nourrissons
et des chambres d’allaitement ainsi que les conditions de surveillance et
d’installations d’hygiènes dans ces chambres (B.O. n° 5540 du 5 juillet 2007)

-Décret n° 2-04-465 du 16 kaada 1425 (29 décembre 2004) fixant la liste des
entreprises dans lesquelles il est interdit d’employer des mineurs de moins de
18 ans à titre de salarié comme comédien ou interprète dans les spectacles
publics sans autorisation écrite (B.O. n° 5280 du 6 janvier 2005)
o Dispositions relatives aux Services médicaux du travail

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De l’article 304 à l’article 331 du code de travail : ces dispositions concernent
notamment la création, l’organisation et le fonctionnement des services médicaux du
travail.
Textes d’application :
- Décret n° 2-05-751 du 6 joumada II 1426 (13 juillet 2005) pris pour l’application des
dispositions des articles 315 et 316 de la loi n° 65-99 portant code du travail (B.O n°
5336 du 21 juillet 2005) ;
- Arrêté du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle n° 3126-10 du 15 Hija
1431 (22 novembre 2010) fixant le temps minimum que le ou les médecins du travail
doivent consacrer aux salariés (B.O. n° 6084 du 20septembre 2012) ;
- Arrêté du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle n° 3125-10 du 15 Hija
1431 (22 novembre 2010) fixant le modèle de rapport annuel que doit élaborer le
président du service médical du travail sur l’organisation, le fonctionnement et la gestion
financière du dit service au titre de l’année précédente (B.O. n° 6084 du 20 septembre
2012) ;
- Arrêté du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle n°3124-10 du 15 Hija
1431 (22 novembre 2010) pris pour l’application des dispositions des articles 305 et 330
de la loi n° 65-99 portant code du travail (B.O. n° 6084 du 20 septembre 2012) ;
- Arrêté du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle n° 2625-12 du 26
chaabane 1433 (16 juillet 2012) fixant les modalités d’application des dispositions de
l’article 327 de la Loi n° 65-99 relative au code du travail (B.O. n° 6092 du 18 octobre
2012).

V.1.4.2 Certification de Système de Management de la Santé et de la


Sécurité au Travail
(SMSST)
C'est une attestation de conformité, délivrée par l’IMANOR en tant qu'organisme
certificateur tierce partie, certifiant que le Système de Management de la Santé et de la
Sécurité au Travail (SMSST) mis en place par une entreprise ou un organisme est
conforme aux dispositions de la norme marocaine de référence NM 00.5.801 laquelle est
identique au référentiel mondialement connu OHSAS 18001.
La norme NM 00.5.801 a été développée de façon à être compatible avec les
référentiels ISO 9001 (Qualité) et ISO 14001 (Environnement), afin de faciliter
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l'intégration par les organismes qui le souhaitent, de leurs systèmes de management de
la qualité, de l'environnement et de la santé et de la sécurité au travail.
Cette certification s'adresse à toutes les entreprises et à tous les organismes quels
que soient leur secteur d'activité et leur taille. Elle a pour but l'atteinte par des
organismes d'un bon niveau de performance, sur la base de la politique et des objectifs,
en matière de santé et de sécurité de travail.

V.1.5 La culture de santé et sécurité au travail et le rôle du manger :

La culture de santé et sécurité au travail est l’ensemble de croyances, valeurs et


comportements partagés par les membres d’une même organisation, Elle consiste
également en la perception qu’ont les employés de leur entreprise quant à sa gestion de
la santé et la sécurité au travail.
La culture d’une organisation contribue grandement à sa performance en santé et
sécurité. Avoir un bon système de gestion de la santé et de la sécurité ne suffit pas pour
avoir une bonne culture santé et sécurité. Le rôle des managers est essentiel dans la
promotion d’une culture positive de santé et sécurité et dans la performance d’une
entreprise.

V.1.5.1 Rôle des managers

Les attitudes et le comportement des managers est essentiel dans l’établissement des
priorités de l’entreprise. Certains moyens par lesquels les managers peuvent aider à
promouvoir des approches positives de la santé et la sécurité comprennent entre autres:
donner l’exemple sur le terrain, communiquer, dialoguer, écouter le personnel en matière de
SST, s’engager efficacement auprès du personnel, encourager et récompenser les attitudes
positives en matière de SST.

V.1.5.2 Leadership
Les Managers communiquent les croyances qui sont à la base de la politique d’une
organisation par leur pratique et leur comportement sur le terrain. Les Managers, en
particulier les cadres supérieurs, communiquent des signaux puissants sur l’importance et la
signification des objectifs de santé et de sécurité s’ils donnent l’exemple. Le personnel
reconnait ce que leurs Managers considèrent comme importants et agissent en
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conséquence. Le rôle d’un Manager ne doit pas simplement se limiter à diriger le travail et
contrôler le respect des règles, mais doit faire preuve d’initiative et de proactivité. Le
Manager agit en tant que dirigeant encourage les suggestions, motive et s’engage auprès de
ses employés pour résoudre les problèmes de santé et de sécurité. Cela influence
globalement et positivement la culture santé et sécurité au travail.

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