Vous êtes sur la page 1sur 29

Pr. T.

ROCHD Poly cours 1ère année 1/29

FACULTE DE MEDECINE DENTAIRE

MODULE : BIOLOGIE CELLULAIRE,


MOLECULAIRE ET GENETIQUE

POLYCOPIE DE BIOLOGIE
MOLECULAIRE ET GENIE
GENETIQUE

1ère ANNEE « S1 »

Pr. T. ROCHD
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 2/29

SOMMAIRE

I- LES ACIDES NUCLEIQUES


I-1- Définition
I-2- Structure des acides nucléiques
I-2-1- Le nucléotide
I-2-2- L’ADN
I-2-3- L’ARN
II- LA RÉPLICATION
II-1- Définition
II-2- Caractéristiques de la réplication
II-3- Les outils de la réplication
II.4. Les étapes de la réplication
II.4.1. L’initiation de la réplication
II.4.2. L’élongation ou la synthèse d’ADN
II.4.3. La terminaison
III. MUTATIONS ET SYSTEME DE SAUVEGARDE ET REPARATION
III.1. Les mutations :
III.1.1. Définition
III.1.2. Les mutations et leurs conséquences
III.1.3. Les mécanismes de réparation de l’ADN
IV. MECANISMES DE LA TRANSCRIPTION
IV.1. Définition
IV.2. Mécanismes de transcription de l’ADN en ARNm
IV.2.1. L'initiation de la transcription
IV.2.2. L’élongation
IV.2.3. La terminaison de la transcription
IV.3. Maturation de l’ARNm
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 3/29

V- L’EXPRESSION DU GENOME
V-1- Définition
V-2- les étapes de la traduction
V-2-1- Initiation
V-2-2- Elongation
V-2-3- Terminaison
V-3- Modifications post-traductionnelles
VI- LE GENIE GENETIQUE
VI-1- Définition
VI-2- Les outils enzymatiques pour étudier l’ADN :
VI-2-1- Les enzymes de restriction :
VI-2-2- Les vecteurs
VI-2-3- les sondes
VI-3- Le clonage
VI-3-1- Définition
VI-3-2- Clonage d’un gène
VI-4- Applications du génie génétique
VI-4-1- Diagnostic des maladies
VI-4-2- Thérapie génique
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 4/29

Chapitre 1 : BIOLOGIE MOLECULAIRE

Définition

La Biologie Moléculaire est une discipline consacrée à l'étude des molécules


porteuses du message héréditaire (ADN, ARN), de leur structure, synthèse et
altérations.

I- LES ACIDES NUCLEIQUES

I-1- Définition
Sont des enchaînements de nucléotides. Ces polynucléotides (ADN ou ARN), jouent
un rôle fondamental dans le stockage, le maintien et le transfert de l'information
génétique chez les êtres vivants.

I-2- Structure des acides nucléiques


I-2-1- Le nucléotide :
est l’unité de construction des acides nucléiques.
Un nucléotide = sucre + base + groupement phosphate

P P P

Nucléoside tri-P

Structure d’un nucléotide tri-phosphate (S= sucre et B= base)

Il existe 4 nucléotides différents pour l'ADN : adénine (A), thymine (T), guanine (G),
cytosine (C) et 4 nucléotides différents pour l'ARN : adénine (A), uracile (U), guanine
(G), cytosine (C).
C'est la succession des bases résultant de l'enchaînement des nucléotides dans
l'acide nucléique qui constitue le message génétique.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 5/29

I-2-2- L’ADN

I-2-2-1- Définition :
L’ADN est la molécule support de l'information génétique héréditaire. L'ADN forme
des pelotes qui, chez les organismes eucaryotes, sont localisées dans le noyau des
cellules et une partie au niveau des mitochondries. Il est constitué par un
enchaînement (séquence) précis de nucléotides.

I-2-2-2- Structure de l’ADN


Dans le noyau, il est linéaire et est scindé en plusieurs ADN formant des
chromosomes. Il est plus ou moins compacté et associé aux histones.
Dans les mitochondries et les chloroplastes, l'ADN peut prendre de nombreuses
formes différentes, circulaires, linéaires ou encore ramifiés.

STRUCTURE ET LOCALISATION D’UN CHROMOSOME EUCARYOTE

La structure originale de l'ADN est formée de 2 brins complémentaires, antiparallèles


enroulés en hélice.
Les bases azotées s’hybrident entre elles (A avec T et C avec G). On dit que les
bases sont complémentaires.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 6/29

3’
5 1 2 3
5’ ’ ’ ’ ’
4 1’ 4
’ 3 2’ ’ 5
’ ’

HYBRIDATION DES BACSES AZOTEES


5’
3’ 3’
5’

I-2-2-3- Fonction

L'ADN humain est une macromolécule contenant 3,3 milliards de paires de bases.
Seules 1,5% codent effectivement la synthèse protéique.

Les fonctions de l’ADN :


1. Sa fonction principale est de stocker l'information génétique. Cette information est
contenue dans l'enchaînement non-aléatoire des nucléotides.

2. La transmission de cette information de génération en génération. Cela permet


l'hérédité.

3. Possibilité de modification de l'information portée par l'ADN (= mutation). Cela


aboutit à une diversité des individus et à une évolution possible des espèces.

1.2.2.4. Les différents types d’ADN :

ADN polymérase : enzyme catalysant la formation d'ADN à partir des nucléotides

ADN répétitif : séquences d'ADN identiques qui se répètent dans le génome. C’est
un ADN non codant
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 7/29

ADN circulaire : ADN formant une molécule circulaire.

ADN ribosomique ou ADN ribosomal ou ADNr : ADN codant pour les ARN
ribosomiques.

ADN mitochondrial ou ADNmt : ADN constituant le génome des mitochondries.

I-2-3- L’ARN
I-2-3-1- Définition et structure :

L’ARN est un polynucléotide similaire à l'ADN, aussi bien en termes structurels qu'en
termes fonctionnels (matérialisation et traitement de l'information génétique).

L’ARN présente 4 différences par rapport à l'ADN :


- l’ARN est toujours simple brin sauf chez certains procaryotes,
- le sucre est un ribose et non désoxyribose (ADN),
- la base complémentaire de l’adénine est l’uracile et non la thymine (ADN),
- l'ARN est court (50 à 5 000 nucléotides et non pas des millions comme dans l'ADN).

I-2-3-2- Les différents types d’ARN et leurs fonctions biologiques :

Dans la cellule eucaryote, il existe 5 familles d’ARN assurant chacune une fonction :

ARNr = ARN ribosomique


Participent, avec les protéines ribosomiques, à la formation des ribosomes
ARNt = ARN de transfert
Transfert les acides aminés vers le lieu de synthèse des protéines
ARNm = ARN messagers
Portent l’information génétique de l’ADN vers le lieu de synthèse des protéines
ARNsn = ARN small nuclear
Présent dans le noyau uniquement
Participent à la régulation post-transcriptionnelle
ARNpol = ARN polymérase
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 8/29

enzyme catalysant la synthèse d'ARN.


II- LA RÉPLICATION
II.1. Définition :

La réplication de l'ADN est un phénomène physiologique au cours duquel l'ADN est


synthétisé grâce à l'ADN pol. Ce mécanisme permet à l’ADN d'être dupliqué (donc
doublé).
La duplication (ou réplication) a lieu pendant la phase S du cycle cellulaire.

II.2. Caractéristiques de la réplication

La réplication de l’ADN est semi-conservatrice et bidirectionnelle


À l’issue de la réplication, chacune des 2 molécules d’ADN nouvellement formée est
constituée d’un brin parental et d’un brin néoformé. On qualifie ce processus de
semi-conservateur.

La réplication de l’ADN débute à partir d’une origine de réplication et progresse dans


les 2 sens à partir de ce point créant ainsi une fourches de réplication. On dit que la
réplication de l’ADN est bidirectionnelle.

II.3. Les outils de la réplication

La réplication de l’ADN nécessite :


❖ Une matrice d’ADN (brin parental)
❖ Des bases puriques et pyrimidiques (A, C, G,T)
❖ Des enzymes
► Hélicase : permet la séparation des 2 brins
► les protéines de liaison empêchent les 2 brins de se recoller.
► Topo-isomérase : coupe un brin, puis le ressoude après déroulement
► ARN polymérase ou primase
► l’ADN polymérase.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 9/29

II.4. Les étapes de la réplication


II.4.1. L’initiation de la réplication :

L’initiation de la réplication a lieu à l’origine de la réplication. Il existe plusieurs


origines de réplication. Comme il existe aussi des protéines capables de reconnaître
ces origines et d’initier la réplication.

La fourche de réplication est créée par l’action des hélicases qui brisent les liaisons
hydrogènes entre les 2 brins de la double hélice d’ADN ce qui permet leur
séparation. D’autres protéines (=protéines de liaison) peuvent se lier à l’ADN simple
brin ainsi formé et éviter la reformation de la double hélice.

II.4.2. L’élongation ou la synthèse d’ADN

L’élongation de l’ADN progresse toujours dans le sens 5' vers 3' pour le brin en
création. C’est l'ADNpol, qui ajoute à l'extrémité 3' de la molécule en formation, des
désoxyribonucléotides. Etant donné que les 2 brins de la double hélice d’ADN sont
antiparallèles. Il existe de ce fait des mécanismes différents selon le brin d’ADN
répliqué.

Il existe ainsi un « brin direct » et un « brin indirect»:


le « brin direct » est le brin complémentaire du brin parental orienté 3’ vers 5’. Il est
donc créé de façon continue, dans le sens 5’ vers 3’ ;
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 10/29

Le « brin indirect » est le brin complémentaire du brin parental orienté 5' vers 3’. Il est
créé de façon discontinue, sous forme de fragments d’Okazaki, dans de sens 5’ à 3’.

L'ADNpol. a besoin d'une amorce pour fonctionner, c'est L'ARNpol (primase) qui
fournit cette amorce. Il y aura donc sur le brin retardé (= fragments d’Okazaki) des
jonctions ARN-ADN, qui seront par la suite éliminées par une RNase H. D’autres
ADN pol. vont ensuite combler les lacunes laissées par l'ARN.

Sur l'ADN double brin précédant l'hélicase se fixe une topo-isomérase I qui va
permettre d'éviter les torsions entraînées par l'ouverture de la double-chaîne par
l'hélicase (comme pour une ficelle dont on écarte les 2 brins), en coupant un des
brins, puis le ressoudant après déroulement.

II.4.3. La terminaison
Cette phase correspond à l’arrêt de la réplication lorsque 2 fourches de réplication se
rencontrent.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 11/29

III. MUTATIONS ET SYSTEME DE SAUVEGARDE ET REPARATION

La réplication et la réparation de l'ADN sont 2 processus cellulaires régulés de


manière stricte. Ils permettent le maintien de l'intégrité de l'information génétique,
laquelle est nécessaire à l'activité cellulaire normale et à la mitose.
Beaucoup de cancers sont caractérisés par une instabilité génétique.

III.1. Les mutations :


III.1.1. Définition :

Le terme mutation est utilisé en génétique pour désigner une modification irréversible
de la séquence d'un génome (ADN ou ARN). Les mutations peuvent être spontanées
lors de la réplication, dues à l'exposition à des agents mutagènes (radiations
(ex: UV, X, ɤ), agents chimiques (ex: pesticides) ou une modification du système de
réparation de l'ADN, qui cesse alors de corriger les erreurs.

Chez les animaux pluricellulaires, les mutations de la lignée germinale peuvent être
transmises à la descendance, contrairement aux mutations somatiques.

Un défaut dans l'ADN peut engendrer des maladies "héréditaires", comme le diabète,
l'alzheimer, et bien d'autres.

La probabilité de mutation = 10-9 à 10-10

III.1.2. Les mutations et leurs conséquences :

III.1.2.1. Les différents types de mutations :

La mutation peut correspondre à une :


➢ substitution = remplacement d’une base par une autre
➢ délétion = perte d’une base
➢ insertion = ajout d’une base
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 12/29

Brin parental ……………….……TGG CAA GTT CGA


Brin complémentaire …………….ACC GTT CAA GCT
Substitution …………………..… ACC GCT CAA GCT
Délétion ………………………… ACC GTC AAG CTN
Insertion ………………………… ACC GAT TCA AGC

La mutation peut aussi toucher l’ARN :


Elle est possible mais moins importante car ne concerne qu’une protéine.

La mutation peut toucher les chromosomiques : Cas de la trisomie

III.1.2.2. Effets des mutations :

➢ Mutations silencieuses :
Changement de base ne modifie pas l’acide aminé (Aa)
(ex : UUU → UUC = Phe)

➢ Mutations conservatrices :
Changement de base induit un changement d’Aa, mais ayant les mêmes
propriétés
(ex : AAA (Lys) → AGA (Arg) : 2 Aa basiques)

➢ Mutations faux sens :


Changement de base induit un changement d’Aa, n’ayant pas les mêmes
propriétés
(ex : AAA (Lys, basique) → GAG (Gly, acide))

➢ Mutations du codon stop :


Changement d’un codon Aa en codon stop = protéine tronquée
Changement d’un codon stop en codon Aa = protéine allongée
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 13/29

Alanine (Ala) Leucine (Leu)


Arginine (Arg) Lysine (Lys)
Acide asparagique (Asp) Méthionine (Met)
Asparagine (Asn) Phénylalanine (Phe)
Cystéine (Cys) Proline (Pro)
Acide glutamique (Glu) Sérine (Ser)
Glutamine (Gln) Thréonine (Thr)
Glycine (Gly) Tryptophane (Trp)
Histidine (His) Tyrosine (Tyr)
Isoleucine (Ile) Valine (Val)

DU CODON A LA PROTEINE

III.1.2.3. Conséquences des mutations :

➢ Avantages : principe de l’évolution : individus portant la mutation sont mieux


adaptés à leur environnement

➢ Maladies :
ex1 : Anémie falciforme = maladie génétique caractérisée par une hémoglobine
anormale.

ex 2 : Mutation de certains gènes peut participer à l’apparition de tumeur (bénigne


ou maligne)
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 14/29

III.1.3. Les mécanismes de réparation de l’ADN :

La plupart des mutations sont corrigées par des enzymes de réparation au cours de
la réplication. Ces enzymes reconnaissent le brin néoformé car il n’est pas encore
méthylé.
❖ Les endonucléases coupent l’ADN en amont et en aval de la mutation
❖ L’ADNpol comble la brèche selon le modèle du brinparental
❖ Et enfin la ligase relie les 2 parties du brin néoformé

REPARATION D’UNE MUTATION DUE AUX UV

L’erreur peut aussi être corrigée pendant la réplication


• La correction se fait dans le sens 3’ → 5’ l’exonucléase dégrade la nouvelle
extrémité 3’ si l’appariement n’est pas correct.
• L’ADNpol reprend son travail et insert le bo nucléotide

On parle d’une fonction d’édition (« proofreading »)

REPARATION D’UNE ERREUR DE REPLICATION


Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 15/29

IV. MECANISMES DE LA TRANSCRIPTION

IV.1. Définition :
La transcription est un processus biologique permettant la copie des régions dites
codantes de l'ADN en molécules d’ARN. C'est la 1ère étape du mécanisme qui
permet de passer de l'ADN à la protéine.

IV.2. Mécanismes de transcription de l’ADN en ARNm

Une unité de transcription (= gène) s'étend toujours d'un site d'initiation de la


transcription jusqu'à un site de terminaison de la transcription.

Le mécanisme général de la transcription pourra donc être divisé en 3 étapes


distinctes :

a. L'initiation : reconnaissance du début de l'unité de transcription


b. L'élongation : polymérisation de la chaîne d'ARN
c. La terminaison : reconnaissance de la région de terminaison.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 16/29

La transcription se fait dans le sens 5’ vers 3'


Attention : un seul des 2 brins d'ADN est transcrit
= brin matrice = brin antisens.

Le brin matrice sera transcrit en ARN.


Cet ARN est la copie complémentaire du brin matrice.
Il est aussi la copie conforme du brin opposé : le brin codant (à l'exception de la
Thymine qui sera de l'Uracile).

IV.2.1. L'initiation de la transcription :


• L’ARN polymérase est l’enzyme qui assure la transcription, il reconnaît et se
fixe sur une région particulière de l'ADN = le site promoteur.

IV.2.2. L’élongation :
La transcription se fait dans le sens 5’ vers 3' ce qui signifie qu'elle s'agrandit en 3'.
Lors de la transcription, les 2 brins d’ADN se séparent devant l’ARN pol permettant
sa progression. Une fois l’ARN pol passé, les 2 brins d’ADN se referment par
rétablissement des liaisons hydrogènes.
La boucle de transcription comporte environ 17 bases ouvertes. La vitesse de
polymérisation est d'environ 30 à 80 nucléotides par seconde.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 17/29

IV.2.3. La terminaison de la transcription :


La transcription d'un gène s'achève quand l'ARN pol arrive à la fin de l'unité de
transcription.
L'ARN pol se décroche de la matrice et la boucle de transcription se referme. Cette
terminaison de transcription se produit en une région appelée "site de terminaison".

La terminaison est assurée par des signaux spécifiques dont le signal de


polyadénylation AAUAAA. L’ARN pol continue sa transcription un peu après ce motif
puis est libérée sous l'action de divers facteurs. La transcription proprement dite est
terminée mais l'ARN obtenu n'est pas fonctionnel pour autant et doit subir 3 étapes
de maturation.

IV.3. Maturation de l’ARNm

La maturation post-transcriptionnelle a lieu au niveau du noyau. En effet, l'ADN chez


les eucaryotes possède des séquences codantes (Exons) et des séquences non
codantes (Introns). Seuls les exons participent à la synthèse des protéines.
La maturation se déroule en 3 étapes
Etape 1 : Addition d’une queue poly A
L'ARN est clivé au niveau du signal de polyadé-nylation et une polymérase
spécifique (la polyA Polymérase) ajoute de nombreux résidus Adénine (200 chez les
eucaryotes) : c'est la queue polyA, essentielle à la stabilité de l'ARN. Il est à noter
que cette partie de l'ARN n'est pas codée dans l'ADN sous forme de polyT.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 18/29

Etape 2 : Addition d’une coiffe


À l'autre extrémité 5', l'addition d'une coiffe ou cap méthylguanosine est nécessaire
pour la reconnaissance par les ribosomes lors de l'étape de traduction.

Etape 3 : Excision-épissage
Il s’agit d’une excision des introns et réunion (= épissage) des exons.
L'épissage permet en outre d'obtenir différentes protéines à partir d'un même gène
en sélectionnant quels exons seront conservés : c'est l'épissage alternatif).

Résumé maturation du transcrit

1- Queue poly A en 3’ : AAAAAAAAAAAAAAAAAA


2- Coiffe en 5’ : CH3-G-ppp
3- Exision – Epissage :
exon-intron-exon-intron-exon
exon-exon-exon
Remarque : en fait, la maturation du transcrit primaire a lieu en même temps que la
transcription.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 19/29

V- L’EXPRESSION DU GENOME = TRADUCTION


V-1- Définition

La traduction est l'interprétation des codons de l'ARNm en acides aminés (Aa). Le


code génétique est le système de correspondance permettant à l'ARN d'être traduit
en protéine.

codon = groupe de 3 nucléotides

V-2- les étapes de la traduction


La traduction s'effectue dans le cytoplasme, elle nécessite des Aa qui sont
polymérisés selon l'ordre donné par les codons de l'ARNm. Elle a besoin d'énergie,
de ribosomes, d’ARNt, d’enzymes et de l’ARNm.
V-2-1- Initiation
Une fois que le brin d'ARNm a atteint le cytoplasme, il se fixe à un ribosome, qui va
assembler une séquence d’Aa selon les "instructions" du code génétique.

Chaque codon correspond à un Aa, sauf 3 codons, appelés codons « stop », qui
provoquent l'arrêt de la traduction. Le codon AUG, appelé codon-initiateur, va
permettre de commencer la traduction, comme son nom l'indique, en formant l’Aa
méthionine, qui se détachera plus tard de la chaîne polypeptidique.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 20/29

V-2-2- Elongation
Le ribosome va parcourir le brin d'ARNm codon par codon (= translocation) et va par
l'intermédiaire d'un ARNt ajouter un Aa à la protéine en cours de fabrication selon le
codon lu.

V-2-3- Terminaison
Une fois le codon « stop » atteint (UAA, UGA ou UAG), la protéine est complète : le
ribosome se détache de la protéine et du brin d'ARNm, et la protéine est libérée dans
l'organisme.
Le ribosome va se disloquer en ses 2 sous-unités (60s et 40s) et pourra faire une
autre synthèse sur un autre ARNm.
Le même filament d'ARNm peut servir à la fabrication simultanée de plusieurs
protéines, lorsque plusieurs ribosomes s'en chargent. Avant d'être détruit, cet ARNm
participe, en effet, à la fabrication de 10 à 20 protéines.

La protéine ainsi synthétisée soit reste à l’intérieur de la cellule soit la quitte pour aller
dans le système sanguin.

RESUME :
La traduction se décompose en 3 étapes :

1. l'initiation qui correspond à la formation du complexe d'initiation,


2. l'élongation qui permet d'accrocher de nouveaux Aa à la chaîne peptidique en
cours de synthèse,
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 21/29

3. la terminaison qui conduit à la libération de la chaîne peptidique.

V-3- Modifications post-traductionnelles

Avant d'être opérationnelle, une protéine subit souvent des modifications post-
traductionnelles.
Elle doit tout d'abord adopter la conformation dans laquelle elle est active. Pour cela,
elle est aidée par des molécules appelées chaperonnes.
Il peut y avoir formation de ponts disulfure et établissement de liaisons hydrogène
pour maintenir cette conformation.

D'autre part, il peut y avoir ajout de molécules non protéiques, comme des lipides,
des glucides ou des groupements phosphate, ainsi que de petits peptides. Il y a
aussi parfois clivage d'un peptide situé à l'extrémité N-terminale, exemple enlever le
peptide signal qui a dirigé la protéine non mature dans un compartiment particulier
de la cellule.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 22/29

Chapitre 2 : Le Génie Génétique

1- Définition :
Le génie Génétique est l’ensemble des outils et des techniques de la biologie
moléculaire permettant, de manière contrôlée, l'étude de la modification des gènes :
leur isolement, leur clonage, leur séquençage, leur découpage... dans un but de
recherche fondamentale ou appliquée.

2- Les outils enzymatiques pour étudier l’ADN :


2-1- Les enzymes de restriction :
2-1-1- Définition
Une enzyme de restriction est une endonucléase = protéine qui peut couper un
fragment d'ADN au niveau d'une séquence de nucléotides caractéristique appelée
site de restriction. Chaque enzyme de restriction reconnaît ainsi un site spécifique.
Plusieurs centaines d'enzymes de restriction sont actuellement connues, on en
retrouve naturellement dans un grand nombre d'espèces bactériennes.

2-1-2- Propriétés des enzymes de restriction :

❖ Elles sont capables de cliver les liaisons phosphodiesters entre 2 nucléotides.


❖ Coupent au niveau de séquences palindromiques.
❖ Certaines enzymes réalisent des coupures à bouts cohésifs d’autres à bouts
droits.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 23/29

2-2- Les vecteurs


Molécules d'ADN capables de s’autorépliquer dans une cellule hôte. Ils sont utilisés
pour transférer des gènes dans des cellules réceptrices. Ces vecteurs ont un site de
réplication fonctionnel et contiennent des marqueurs génétiques permettant de
faciliter leur identification.
Ex. de vecteurs : plasmides, bactériophage, cosmide et virus.

1) Plasmide
Petite molécule d'ADN circulaire double brin possédant son propre système de
réplication. On trouve des plasmides chez les bactéries et les levures.
2) Phages ou bactériophage
Virus infectant les bactéries
3) Cosmides
Vecteurs totalement artificiels construits à partir d'un plasmide auquel on a ajouté les
séquences cos du phage.Pour sélectionner les cellules hôtes ayant intégré un
vecteur, il faut des gènes de sélection sur ce dernier qui permettront d’identifier les
cellules hôtes qui ont intégré le vecteur).

2-3- les sondes


2-3-1- Définition :
Ce sont des séquences d'acide nucléique (ADN ou ARN) simple brin (d'au moins 15
nucléotides) complémentaires de la séquence d'ADN ou d’ADN recherchée (cible).

2-3-2- Propriétés :
- C’est un segment d’ADN ou d’ARN fluorescent ou radioactif obtenu par synthèse
chimique.
- Elle est monobrin, complémentaire et antiparallèle du fragment recherché.
- Elle est capable de rechercher et de s’hybrider au fragment d’ADN ou d’ARN
étudié.

2-3-3- Application des sondes


- Diagnostique de maladies génétiques
- Détecter les bactéries qui ont le gène d’intérêt
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 24/29

3- Le clonage
3-1- Définition :
Multiplication in vitro d'un organisme, d'une cellule souche ou d'un gène, en grand
nombre d'exemplaires identiques.
Autrement dit le clonage permet d'obtenir un grand nombre de copies absolument
identiques soit d'une cellule et l'on parle alors de clonage cellulaire soit d'un fragment
d'ADN et l'on parle alors de clonage moléculaire.

3-2- Clonage d’un gène :


Il s’agit d’insérer un fragment d’ADN dans un vecteur et le faire amplifier dans une
cellule hôte.
Enzymes
de restriction
ADN
Plasmides ligase

Transfert du
vecteur dans
la cellule-hôte

Gène

Clonage

Expression de la
protéine souhaitée

CLONAGE ET EXPRESSION D’UN GENE

4- Applications du génie génétique


4-1- Diagnostic des maladies

Ex. Diagnostic de la drépanocytose

C’est une hémoglobinopathie génétique très répondue dans certaines régions du sud
de l’Afrique. Elle est secondaire à une mutation ponctuelle au niveau du 1er exon du
gène qui code pour la chaîne béta de l’hémoglobine portant sur le triplet qui code
pour le 6e Aa.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 25/29

- Chez les sujets sains, ce triplet a la séquence GAG et code pour l’acide glutamique.
- Chez les sujets drépanocytaires, ce triplet est GTG et code pour la valine.
- A l’état homozygote, le sujet est malade et présente des hématies falciformes.
- A l’état hétérozygote, le sujet est porteur sain.

Le dépistage des sujets malades ou porteurs sains se fait grâce à une enzyme de
restriction appelée Mst II.
Le 5e, 6 e et 7 e triplets de l’exon constituent un palindrome reconnu par MST II.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 26/29

4-2- Thérapie génique


4-2-1- Définition :

Méthode thérapeutique visant à traiter une maladie en modifiant le programme


génétique. Le principe de la thérapie génique est de remplacer, à l'intérieur des
cellules malades, le gène défectueux responsable de la pathologie par un gène
fonctionnant normalement (= transgène).

Remarque :

La thérapie génique peut être appliquée aussi bien sur les cellules germinales que
les cellules somatiques. Mais chez l’Homme et pour des raisons d’éthiques, seuls les
gènes des cellules somatiques peuvent être modifiés car pas de transmission aux
enfants.

Ce transfert peut être fait :

In vivo, en injectant le vecteur dans la circulation sanguine (danger si le vecteur se


trempe de cellule).
Ex vivo, le vecteur est transféré dans la cellule hôte en dehors de l’organisme puis
l’ensemble est réintroduit dans le corps.
In situ, le vecteur est introduit directement dans la cellule cible (ex. destruction des
cellules cancéreuses par le gène porté par le vecteur)

4-2-2- Exemples de thérapie génique :

a- le mélanome :

= cancer de la peau due à une transformation maligne des mélanocytes, il est rebelle
aux TTT classiques du cancer.
La thérapie génique consiste à stimuler la réponse immunitaire antitumorale par
transfert d’un gène qui code pour une cytokine qui induit la prolifération des
lymphocytes T qui détruisent les cellules cancéreuses.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 27/29

a- L’hypercholestérolémie familiale :

C’est une maladie due à un déficit des récepteurs des lipoprotéines LDL responsable
d’une augmentation du taux de cholestérol dans le sang ce qui entraîne son dépôt
sur les parois des vaisseaux sanguins et cause la maladie d’athérosclérose. Les
récepteurs LDL sont ubiquitaires mais ceux hépatiques permettent l’élimination de la
majorité des LDL circulants.
La thérapie génique est faite en ex vivo sur des hépatocytes en introduisant le gène
qui code pour le récepteur LDL.
Toutefois l’effet thérapeutique disparaît après 6 mois car le vecteur n’est pas stable
au cours du renouvellement cellulaire des hépatocytes.

b- les maladies cardiovasculaires :

Les malades soufrant d’obstruction des vaisseaux sanguins secondaires à la maladie


d’athérosclérose peuvent bénéficier :
- d’un transfert in situ au niveau de la membrane inférieure du cœur d’un gène
appelé
VEGF (vascular epithelial growth factor) porté par un plasmide.
- Le gène code pour la croissance et la multiplication des nouveaux vaisseaux
sanguins ce qui permet de contourner le blocage.

d- la stratégie du gène suicide

C’est une technique qui confère aux cellules tumorales une sensibilité à un
médicament.
On injecte dans la tumeur un gène qui code pour une enzyme capable de
transformer une prodrogue non toxique en un métabolite toxique.
Ensuite, on administre au malade la prodrogue dont le métabolite formé dans les
cellules tumorales tue ces dernières.

L’enzyme largement utilisée est la thymine kinase du virus de l’herpès, la prodrogue


est l’antiviral ganciclovir qui sous l’action de la thymine kinase se transforme en
ganciclovir triphosphate qui est toxique.
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 28/29

Cellule cancéreuse

Virus Virus
sauvage Inactivé oncogène

+ Gène
médicament

ARNm

La thérapie Génique
Stratégie du gène thymine
kinase
suicide
+ ganciclovir

4-2-3- La synthèse de l’insuline :

La technique consiste en la transfection d’une bactérie par un plasmide porteur du


gène codant pour l’insuline.
La sélection et la mise en culture des bactéries qui ont reçu le plasmide recombinant
dans un milieu de culture favorable permet d’obtenir de grandes quantités d’insuline.

Bactéri
e
ADN Transfert
Plasmide ligas du
e vecte
s ur
Gène
insulin Plasmide
e recombinant
Gène
résistance
tétracyclin
e

Synthèse
d’insulin
e

Milieu de
culture
+ tétracycline
Pr. T. ROCHD Poly cours 1ère année 29/29

Références bibliographiques

- Biologie moléculaire et médecine


Jean-Claude Kaplan, Marc Delpech
Médecine-science Flammarion - France - 2007

- Biologie cellulaire et moléculaire


Gérald Karp Ed. De Boeck - Bruxelles - 2004

Vous aimerez peut-être aussi