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Chapitre 1 : Introduction en bourse

Section 1 : Avantages de l’introduction en bourse


Etre coté en Bourse procure des avantages à plusieurs niveaux. L’entreprise en
bénéficie au même titre que ses actionnaires, salariés et partenaires.
1- La diversification des sources de financement
2- L’obtention d’un label de leadership et le renforcement de la notoriété
3- La valorisation des ressources humaines
4- La satisfaction des actionnaires
5- La pérennisation et la sauvegarde du contrôle des entreprises
6- Le bénéfice de l’exonération fiscale
Section 2 : Etapes d’une introduction en bourse
Types d’introduction :
Il existe deux grandes catégories d’admission des actions sur le marché : les
cessions d’actions existantes (appartenant aux actionnaires d’origine) et les
augmentations de capital (émissions de nouvelles actions).
Augmentation du capital

En numéraire
Conversion de dividende en
actions
Conversion d’obligations en
actions
Remboursement
d’obligations en actions

1) Choix du marché
Une entreprise qui s’introduit en bourse devra choisir le marché sur lequel
seront cotées ses actions. Au Maroc, deux marchés existent pour la cotation
des actions :
Le marché Principal : il s’agit du marché actions où sont échangées les actions
des grandes entreprises et comprend cinq compartiments : « Principal A », «
Principal B », « Principal C », « Principal D » et « Principal E ».
Le marché alternatif : il s’agit du marché actions où sont échangées les actions
des petites et moyennes entreprises (PME) et comprend trois compartiments : «
Alternatif A », « Alternatif B » et « Alternatif C » (réservé aux investisseurs
qualifiés). Ce marché alternatif est régi par des conditions allégées.
2) Choix de la procédure d’introduction :
L’offre à prix ferme (OPF) : La procédure de l’offre à prix ferme consiste à
mettre à la disposition du public une quantité de titres en fixant un prix ferme.
L’offre à prix ouvert (OPO) : L’offre à prix ouvert consiste à mettre à la
disposition du public une quantité de titres en fixant une fourchette de prix.
L’offre à prix minimal (OPM) : L’offre à prix minimal consiste à mettre à la
disposition du public une quantité de titres en fixant un prix minimal de vente.
3) Choix des intermédiaires :
L’émetteur désigne les sociétés de bourses et/ou les banques qui se chargeront
de la collecte des souscriptions, ces intermédiaires financiers sont également
connus sous l’appellation : membres du syndicat de placement, ils prennent en
charge le placement des actions durant la période de souscription définie par
l’émetteur.
4) Dépôt officiel du dossier :
Le dossier doit être déposé au Conseil déontologique des valeurs mobilières au
moins 2 mois avant la date prévue de l’introduction. La Bourse de Casablanca
doit également être avisée à la même période, et ce afin de réserver une date sur
le calendrier des opérations financières prévues.
5) Décision d’admission :
Le Conseil déontologique des valeurs mobilières donne son visa sur la note
d’information.
6) Information du marché :
Dès l’obtention du visa du CDVM, la Bourse de Casablanca procède à la
publication au bulletin de la cote, l’avis relatif à l’opération d’introduction en
Bourse.
7) La centralisation des souscriptions :
Après clôture de la période de souscription, la Bourse de Casablanca reçoit,
centralise et consolide les souscriptions. Elle établit ensuite un listing des
souscriptions qu’elle remet à l’émetteur et aux membres du syndicat de
placement.

8) La première cotation :
Le jour de la première cotation, la Bourse de Casablanca publie par avis au
bulletin de la cote les résultats techniques de l’opération d’introduction.
Section 3 : Coût d’introduction en bourse (Grille tarifaire) :
Les commissions appliquées par la Bourse de Casablanca sur les opérations
portant sur les titres de capital côtés, ainsi que sur les titres de créance, sont
ventilées comme suit :
1) Commission d’admission :

Opération Titres de Titres de créance


capital

Introduction 0,10 % HT 0,005 % HT plafonnée à


10 000 MAD

Augmentatio En numéraire 0,10 % HT


n de capital
Par conversion 0,08 % HT
de dividende en
actions

Par conversion 0,05 % HT


d’obligations en
actions

Par 0,05 % HT
remboursement
d’obligations en
actions

2) Commission sur avis d’approbation :

Titres de capital Titres de créance

50 00 MAD HT par opération

3) Commission de centralisation :

Titres de capital Titres de créance

0,05 % HT du montant de l’opération


4) Commission de séjour annuel :
Titres de capital :

Capitalisation boursière en MAD Montant en MAD HT

Jusqu’à 150 000 000 5) 2 400

De 150 000 001 à 400 000 000 6) 4 800

De 400 000 001 à 2 000 000 000 7) 24 000

De 2 000 000 001 à 6 500 000 000 8) 48 000

Au-delà de 6 500 000 000 9) 120 000

Titres de créance :

Capital restant dû en MAD Montant en


MAD HT

Jusqu’à 50 000 000 2 400

De 50 000 000 à 150 000 4 800


000

De 150 000 001 à 250 000 12 000


000

De 250 000 001 à 400 000 24 000


000

Au-delà de 400 000 000 48 00

Chapitre 2 : Investissement en bourse


Section 1 : Souscription à une introduction en bourse
La première étape consiste à ouvrir un compte titres auprès d’un
intermédiaire financier. Cet intermédiaire peut être une banque ou
une Société de Bourse
• La seconde étape, à savoir la souscription, consiste à passer un ordre
d’achat auprès de l’un des membres du syndicat de placement, qui est le
pool constitué de sociétés de bourse et des banques, chargé de la vente des
titres, objets de l’opération.
• Les souscriptions sont centralisées par la suite à la Bourse de Casablanca,
qui assure, à la date prévue dans le calendrier de l’opération, l’allocation
des titres et la génération des transactions.
• La livraison des titres et le règlement des espèces s’effectuent dans les 3
jours de bourse qui suivent la première cotation des titres.
Pour qu’un ordre de bourse soit exécuté, les informations ci-dessous doivent
être indiquées :
• Le Nom et Prénom / ou raison sociale si c’est pour le compte d’une
entreprise
• Le numéro du compte à mouvementer
• la date
• la valeur concernée
• Le sens de l’ordre : achat ou vente
• La quantité : nombre de titres à céder ou à acquérir
• le prix d’exécution
• La durée de validité de l’ordre.
Prix de passation des ordres en bourse :
Le prix est l’un des éléments les plus importants lors de la passation d’un ordre.
Il existe 3 types d’ordre :
L’ordre à la meilleure limite (Au prix du marché) :
Dans la situation d’un acheteur, le prix auquel vous êtes disposé à acheter
sera égal à la meilleure offre de vente présentée au marché ;
Dans la situation d’un vendeur, le prix auquel vous souhaitez vendre sera égal
au prix de la meilleure offre d’achat disponible sur le marché.
Libeller votre ordre à prix limité :
Dans la situation d’un acheteur, le prix sera égal au prix maximal auquel vous
êtes disposé à acheter ;
Dans la situation d’un vendeur, le prix sera égal au prix minimal auquel vous
acceptez de vendre.

Libeller votre ordre au marché :


Pour l'achat, l'ordre sera exécuté face aux meilleures offres de vente et ce,
jusqu’à épuisement de la quantité renseignée ;
Pour la vente : l'ordre sera exécuté face aux meilleures offres d’achat et ce,
jusqu’à épuisement de la quantité renseignée.
1) Commission d’enregistrement :

Opération Titres de Titres de créance


capital

Offre publique (1) 0,1 % HT

Transfert Entre conjoints 0,1 % HT 0,005 % HT plafonnée à


direct de 5 000 MAD
titres (2)
Entre ascendants et 0,025 % 0,00125 % HT plafonnée
descendants du 1er et HT à 5 000 MAD
2ème degré

Succession ou legs Exonérée Exonérée

Apport de titres (3) 0,1 % HT 0,005 % HT plafonnée à


10 000 MAD

1) Due par l’initiateur et par les souscripteurs ;


2) Due par le bénéficiaire ou l’initiateur ;
3) Due par le bénéficiaire et par l’apporteur.

2) Commission de négociation :
La commission de négociation est due par l’acheteur et par le vendeur

Titres de capital Titres de créance

0,1 % HT 0,005 % HT plafonnée à 5


000 MAD

Chapitre 3 : Répartition des bénéfices


Les sociétés dégagent des résultats qui représentent la différence entre
l’ensemble des produits réalisés et l’ensemble des charges engagées au cours
d’un exercice comptable. Le résultat réalisé peut être un résultat déficitaire ou
bénéficiaire.
Dans le cas de la réalisation d’une perte, les organes compétents reportent le
résultat réalisé à l’exercice comptable prochain.
Si l’activité de la société a permis de dégager un bénéfice après impôt, ce
dernier fera l’objet d’une distribution entre la société, les actionnaires et l’Etat,
tel qu’il est illustré par le schéma suivant :

Résultat de l’exercice

Impôt sur le résultat Résultat net de l’exercice

Bénéfice distribuable (brut) Bénéfice non


distribuable (Réserves et
RAN (SC))

Retenue à la source Dividendes nets

Etat Actionnaires Société

1- Bénéfice non distributable: correspond aux réserves pour lesquelles les


dispositions légales ou statutaires ou l’assemblée générale des
actionnaires ont décidé la non-distribution.
Ces réserves aident l’entreprise à compenser des pertes et assurer sa
croissance et sa pérennité par l’autofinancement.
On distingue deux types de réserves :
Réserves obligatoires :
Ce sont les réserves prélevées par des dispositions de la loi, des statuts ou d’un
contrat. On distingue, ainsi, la réserve légale, les réserves réglementaires et
les réserves statutaires ou contractuelles.
Réserve légale : cette réserve est instituée dans l’objectif de renforcer la
situation financière des sociétés anonymes. La dotation annuelle fixée par la loi
est égale à 5% du bénéfice net, diminué des pertes antérieures.
Réserves réglementées : ce sont des réserves, autres que la réserve légale,
constituées en vertu de dispositions légales.
Réserves statutaires ou contractuelles : ces réserves sont imposées par les
statuts ou par un contrat, avant toute distribution de bénéfice. C’est l’assemblée
générale extraordinaire qui décide la distribution de ces réserves.
Réserves facultatives
Les réserves facultatives ne sont prévues ni par la loi, ni par les statuts. Leur
constitution dépend de la volonté des associés ou actionnaires.
Les réserves facultatives peuvent être constituées en vue de renforcer la situation
financière de l’entreprise ou de réaliser une modification du capital.
2- Bénéfice distribuable:
La part du bénéfice distribuable attribuée aux associés / actionnaires est
composée, généralement, du premier dividende et du superdividende.
2.1. Le premier dividende
Appelé aussi intérêt statutaire, le premier dividende est calculé au taux fixé par
les statuts sur le capital libéré et non remboursé (non amorti) des actions / parts
sociales.
2.2. Le superdividende
Le superdividende est un montant fixé par l’assemblée générale ordinaire. Ce
montant est identique pour toutes les actions / parts sociales, qu’elles soient
libérées ou non libérées, amorties ou non amorties.

2.3. Le report à nouveau bénéficiaire


Le report à nouveau bénéficiaire est un élément constitutif du bénéfice
distribuable. Il représente la partie du bénéfice dont la répartition est reportée à
l’exercice suivant. Les dividendes sont soumis à l’impôt retenu à la source au
taux de 15%.

Répartition des bénéfices : cas du capital totalement libéré


Exemple :
La société YADEST est une société anonyme au capital de 250.000 Dh, divisé
en 2.500 actions de valeur nominale de 100 Dh libérée en totalité. L’assemblée
générale, réunie le 15/03/2018, prévoit la répartition des bénéfices de l’exercice
2017 comme suit :
- La dotation à la réserve légale ;
- Un intérêt statutaire de 6% ;
- La dotation à une réserve facultative pour 8.100 Dh
- Le solde est réparti à titre de superdividende, arrondi au Dh inferieur
- Le reliquat est reporté à l’exercice suivant.
- Le bénéfice après impôts de l’exercice s’élève à 76.000 Dh.
Le compte de réserve légale et de report à nouveau enregistrent à leurs crédits
des soldes de 18.000 Dh et 600 Dh, respectivement.
Solutions :
- La réserve légale est calculée en multipliant le montant du résultat net par le
taux imposé par la loi (5%). Dans notre cas, réserve légale = 76.000 × 0,05 =
3.800 Dh.
- La somme de ce montant et de celui du cumul de la réserve légale avant
l’affectation du résultat (18.000 + 3.800 = 21.800 Dh) ne dépasse pas 10% du
capital social. Donc elle reste encore obligatoire pour la société YADEST.
- L’intérêt statutaire est calculé en multipliant le montant du capital social libéré
et non amorti par le taux fixé par les statuts. D’où, Intérêt statutaire = 250.000
× 0,06 = 15.000 Dh

Résultat net 76.000


Réserve légale 3.800
Report à nouveau (solde créditeur) 600
Intérêt statutaire (6%) 15.000
Réserve facultative 8.100
26.900 26.900

Solde 49.700
Superdividende 47.500 - 47.500

Report à nouveau 2.200

NB : Le report à nouveau créditeur n’est pas ajouté qu’après le calcul de la


réserve légale pour qu’il ne subisse pas un double prélèvement.
49.700
Le superdividende est le rapport du solde sur le nombre d’actions: 2.500 =
19,88 Dh ≈ 19 Dh (arrondissement au dirham inférieur), soit un montant total de
2.500 × 19 = 47.500 Dh
Le reliquat de 49.700 – 47.500 = 2.200 Dh est reporté à l’exercice suivant.
Exercice :
La société anonyme MURESO au capital social de 400.000 Dh, divisé en 4.000
actions du nominal 100 Dh totalement libéré, a réalisé, à titre de l’exercice
comptable de 2015, un bénéfice net de 100.000 Dh.
La répartition du bénéfice social est effectuée aux termes de la réunion de
l’assemblée générale ordinaire des actionnaires du 25/05/2016 :
- Dotation de la réserve légale
- Réserve statutaire de 15.000 Dh
- Premier dividende de 7%
- Dotation d’une réserve facultative de 10.000 Dh
- Répartition du reste entre les actionnaires à titre de superdividende.
L’exercice de 2014 a dégagé une perte nette de 5.000 Dh que l’assemblée
compétente a affecté au compte de report à nouveau.

Solution :
La perte de l’exercice inscrite au débit du compte « Report à nouveau (solde
débiteur) » doit être déduite du résultat net de l’exercice avant tout calcul.
Si le montant du report à nouveau débiteur est supérieur au montant des
bénéfices, le reliquat est à imputer sur les bénéfices des exercices suivants
jusqu’à son apurement total.
Donc, le tableau de répartition des bénéfices de la société TAYSSIR se présente
ainsi :

Résultat net 100.000


Report à nouveau (solde débiteur) 5.000 - 5.000
95.000
Réserve légale 4.750
Réserves statutaires 15.000
Premier dividende (400.000 × 7%) 28.000
Réserves facultatives 10.000

57.750 - 57.750
Solde 37.250
Superdividende 37.250 - 37.250
Report à nouveau 0

Dividendes bruts = premier dividende + superdividende = 28.000 + 37.250 =


65.250 Dh.
Impôt retenu à la source = 65.250 × 0.15 = 9.787,5 Dh.
Dividendes nets = 65.250 – 9.787,5 = 55.462,5 Dh.
Répartition des bénéfices : cas du capital partiellement libéré :
Lors de la constitution de la société et du dépôt du capital social, les associés
peuvent décider de ne verser qu'une partie du capital sur le compte de dépôt.
C'est ce qu'on appelle la libération partielle du capital.

Exemple :
SIHAM est une société anonyme fondée le 15/07/2016 au capital de 1.000.000
Dh, divisé en 10.000 actions d’une valeur nominale 100 Dh libérée de la moitié
à la constitution. Elle a réalisé, à la clôture de l’exercice 2017 un bénéfice net
de 200.000 Dh, dont les statuts prévoient l’affectation de 6% à titre d’intérêt
statutaire.
L’assemblée générale ordinaire, réunie le 25/06/2018, décide de doter une
réserve facultative pour 35.000 Dh. La répartition prévoit un superdividende
unitaire de 10 Dh et le reste est reporté à l’année prochaine. Le compte de report
à nouveau à la fin de l’exercice 2017 est créditeur de 30.000 Dh.
Solution :
Le capital de la société est libéré de la moitié au cours de l’exercice 2016.
L’intérêt statutaire est donc calculé sur la partie libérée du capital, on a donc :
1
Intérêt statutaire = 10.000 × 100 × 2 × 6% = 30.000 Dh.

Tableau de répartition des bénéfices de la société SIHAM :

Résultat net 200.000


Réserve légale (20.000 × 0,05) 10.000 -10.000
190.000
Report à nouveau (SC) 30.000
Intérêt statutaire 30.000
Réserve facultative 35.000
65.000 -65.000
Reste 155.000
Superdividende (10 × 10.000) 100.000 -100.000

Report à nouveau 55.000

Dividendes bruts = 30.000 + 100.000 = 130.000 Dh.


Impôt retenu à la source = 130.000 × 0.15 = 19.500 Dh.
Dividendes nets = 130.000 – 19.500 = 110.500 Dh.

Exemple :
Le bénéfice net d’une société anonyme, fondée en 2018, s’élève à 200.000 Dh à
titre de l’exercice 2019. Son capital social est divisé en 5.000 actions de valeur
nominale de 200 Dh libérée de trois quarts. La moitié du capital a été libérée
lors de la constitution, alors que le troisième quart a été libéré le 15/06/2019.
Les statuts prévoient que le bénéfice net sera réparti ainsi :
- Dotation de la réserve légale au minimum exigé par la loi ;
- 6% d’intérêt statutaire ;
- La réserve statutaire représente 1/5 du bénéfice net ;
- Une réserve facultative d’une somme jugée utile par l’assemblée générale
ordinaire ;
- Le reste est distribué aux actionnaires à titre de superdividende.
Le compte de report à nouveau, à la clôture de l’exercice 2019, est débiteur de
30.000 Dh.
L’assemblée générale ordinaire décide le 25/06/2020 de doter la réserve
facultative de 20.000 Dh.
Solution :
Le capital social est libéré de trois quart. L’intérêt statutaire est donc calculé sur
la moitié libérée en 2018 et sur la fraction libérée en 2019, mais à compter de sa
date de libération.
1 1 195
L’intérêt statutaire = 5.000 × 200 × 2 × 6% + 5.000 × 200 × 4 × 360 × 6%

= 30.000 + 8.125 = 38.125 Dh


Le montant de 30.000 Dh revient à l’intérêt statutaire de la moitié du capital
libérée en 2018, et le montant de 8.125 Dh correspond à l’intérêt statutaire du
quart libéré durant 2019, couvrant une période de 195 jours entre la date de la
libération de 15/06 et la date de clôture de l’exercice.
Résultat net 200.000
Report à nouveau (solde débiteur) 30.000 -30.000
170.000
Réserve légale 8.500
1 40.000
Réserves statutaires (200.000 × 5
) 38.125

Intérêt statutaire 20.000

Réserves facultatives
106.625 -106.625.
36.375

Solde 36.375 -36.375

Superdividende 0

Report à nouveau

Dividendes bruts = 38.125 + 63.375 = 101.500 Dh.


Impôt retenu à la source = 101.500 × 0.15 = 15.225 Dh.
Dividendes nets = 101.500 – 15.225 = 86.275 Dh.
Exercice :
DARNA est une société anonyme au capital de 400.000 Dh, divisé en 1.200
actions représentant des apports en nature, et 2.800 actions de numéraire libérées
de trois quarts à la constitution. Le dernier quart des actions de numéraire est
libéré le 01/04/2017.
L’assemblée générale ordinaire du 03/06/2017 a décidé de reporter le résultat
déficitaire de 8.000 Dh, dégagé à la clôture de l’exercice 2016, à l’exercice
suivant.
A titre de l’exercice 2017, la société DARNA a réalisé un bénéfice net de
180.000 Dh. Le compte « Réserve légale » au 31/12/2017, avant répartition,
présente un solde créditeur de 36.000 Dh.
L’assemblée générale ordinaire a prévu, le 01/06/2018, la dotation à la réserve
légale, dans la limite du seuil d’obligation fixé par la loi, une réserve statutaire
de 20.000 Dh et un premier dividende de 6%. Le solde est réparti, en totalité,
entre les actionnaires à titre de superdividende.
Solution :
La réserve légale présente un solde, avant répartition de bénéfice, de 36.000 Dh,
et l’assemblée générale ordinaire a prévu la dotation à cette réserve dans la
limite fixée par la loi (10% du capital social), qui s’élève dans notre cas à
(120.000 + 280.000) × 0,1 = 40.000 Dh. Ceci donne lieu à une réserve
supplémentaire de 40.000 – 36.000 = 4.000 Dh, (malgré que le montant calculé
de 5% du bénéfice est égal à 172.000 × 0,05 = 8.600 Dh).
3
Intérêt statutaire = (120.000 × 0,06) + (2.800 × 100× 4 × 0,06) + (2.800 × 100 ×
1 270
4
× 0,06 × 360
= 7.200 + 12.600 + 3.150 = 22.950 Dh

Résultat net 180.000


Report à nouveau (solde débiteur) 8.000 -8.000
-172.000
Réserve légale 4.000
Réserves statutaires 20.000
Intérêt statutaire 22.950

46.950 -46.950

Solde 125.050
Superdividende 125.050 -125.050
Report à nouveau 0

Dividendes bruts = 22.950 + 125.050 = 148.000 Dh.


Impôt retenu à la source = 148.000 × 0.15 = 22.200 Dh.
Dividendes nets = 148.000 – 22.200 = 125.800 Dh.
Chapitre 4 : IR sur les capitaux mobiliers
Caractéristiques de l’IR :
Direct
Général
Unique
Personnalisé
A taux progressif
2. Champ d’application de l’IR :
2.1. Personnes imposables
Les personnes physiques :
• Les personnes résidentes : sont celles qui possèdent, au Maroc, un
domicile fiscal. Ces personnes sont passibles de l’impôt sur l’ensemble de
leurs revenus de source marocaines et étrangères.
• Les personnes non résidentes : sont soumises à l’impôt uniquement sur
leurs revenus de source marocaine (principe de territorialité).
Les personnes morales :
• Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple
constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques
• Les sociétés en participation
• Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques.
2.2. Personnes exonérées de l’IR :
Sont exonérés de l’impôt sur le revenu :
- Les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls et agents
consulaires de nationalité étrangère, pour leurs revenus de source
étrangère, dans la mesure où les pays qu’ils représentent concèdent le
même avantage aux ambassadeurs et agents diplomatiques, consuls et
agents consulaires marocains
- Les personnes résidentes au titre des revenus qui leurs sont versés en
contrepartie de l’exploitation de droits d’auteur sur les œuvres littéraires,
artistiques ou scientifiques.
2.3. Les revenus imposables :
- Revenus professionnels ; Revenus salariaux et revenus assimilés ; Revenus et
profits fonciers ; Revenus et profits des capitaux mobiliers ; Revenus agricoles.
3. Détermination du revenu imposable :
3.1. Revenu global imposable :
Le revenu global imposable est constitué par le ou les revenus nets d’une ou de
plusieurs des catégories de revenus (salariaux, fonciers, agricoles, etc.).
RGI = Somme des revenus nets catégoriel
3.2. Revenu net imposable :
RNI = RGI – déductions sur revenu
Les déductions sur revenu :
• Dons versés à des organismes, associations ou établissements œuvrant
dans un but d’intérêt général et habilités par l’Etat à les recevoir
• Intérêts de prêts pour l’acquisition ou la construction de logement destiné
à l’habitation principale du contribuable
• Cotisations ou primes versées au titre des contrats d’assurance retraite.
4. Détermination de l’impôt :
Le calcul de l’impôt dû par le contribuable passe par deux étapes :
• La détermination de l’impôt brut qui consiste à appliquer le taux de
l’impôt au revenu net imposable tel qu’il a été défini ci-dessus.
• Le calcul de l’impôt à payer (ou impôt net) en opérant sur l’impôt brut un
certain nombre de déductions.
4.1. Calcul de l’impôt brut :
Tranche de revenu Taux Somme à déduire

0 – 30 000 0% 0

30 001 – 50 000 10 % 3 000

50 001 – 60 000 20 % 8 000

60 001 – 80 000 30 % 14 000

80 001 – 180 000 34 % 17 200

Plus de 180 000 38 % 24 400

IR brut = RNI × Taux – Somme à déduire


Déductions pour charges de famille :
L’impôt calculé d’après le barème est diminué d’une somme de 360 DH par
personne à charge, dans la limite de 2 160 DH soit un total de six déductions.
Sont considérés à la charge du contribuable :
- le conjoint abstraction faite de ses revenus,
- les enfants du contribuable ainsi que les enfants légalement recueillis par lui à
son propre foyer lorsque le revenu global annuel de chaque enfant n’excède pas
la tranche exonérée du barème du calcul de l’IR et que leur âge ne dépasse pas
27 ans (Loi de finances 2013),
- sans conditions d’âge lorsqu’ils sont atteints d’une infirmité avec impossibilité
de subvenir à leurs besoins.
L’impôt retenu à la source : L’IR calculé est diminué des différents
prélèvements opérés à la source sur les revenus du contribuable lorsque ces
prélèvements sont imputables sur l’IR découlant de la déclaration annuelle. Cela
signifie que les prélèvements opérés à des taux libératoires ne peuvent donner
lieu à aucune déduction sur l’impôt calculé.
L’impôt étranger: Les contribuables résidant au Maroc et titulaires de pensions
de source étrangère peuvent bénéficier d’une réduction égale à 80 %
Section 2 : Imposition des revenus et des profits de capitaux mobiliers :
1. Nature des revenus et des profits de capitaux mobiliers :
Par capitaux mobiliers ou valeurs mobilières, il faut entendre tout titre
représentant un droit de propriété, tels que les actions et les parts sociales, ou un
droit de créance, tels que les obligations et les autres placements financiers à
revenu fixe.
Sont soumis à l’IR, les revenus procurés à leurs détenteurs par les titres et
valeurs mobilières, mais également les profits réalisés ou constatés à l’occasion
de la cession de ces titres.
1.1. Les revenus de capitaux mobiliers :
1.1.1. Les revenus variables :
Il s’agit des produits des actions, parts sociales et des revenus assimilés versés
ou mis à la disposition des personnes imposables à l’IR. Ces produits, tels qu’ils
sont définis par le CGI (article 13) proviennent essentiellement de la distribution
de bénéfices. Ils comprennent notamment :
• Les dividendes et les produits de participation distribués par les sociétés ;
• Les sommes distribuées provenant du prélèvement sur les bénéfices pour
l’amortissement du capital ou le rachat d’actions ou de parts sociales de
sociétés ;
• Le boni de liquidation qui constitue le reliquat du produit résultant de la
liquidation de la société après paiement des dettes et remboursements des
apports en capital ;
• Les réserves mises en distribution ;
• Les produits distribués en tant que dividendes par les OPCVM ou par les
OPCI
1.1.2. Les revenus fixes :
2. Les intérêts des titres de créances tels que les obligations, les bons de
trésor, etc.
3. Les primes de remboursement des obligations et titres assimilés
4. Les intérêts sur comptes à terme et autres comptes ouverts auprès des
établissements de crédit ; Les intérêts versés par les OPCVM.
2. Les exonérations :
2.2. Les exonérations des revenus fixes :
Les revenus fixes de placement sont exonérés de l’IR lorsqu’il s’agit des :
• Intérêts perçus par les personnes physiques titulaires de comptes
d’épargne auprès de la caisse d’épargne nationale ;
• Les intérêts servis aux titulaires d’un plan d’épargne logement à condition
que :
- Les sommes placées soient destinées à l’acquisition ou la construction d’un
logement à usage d’habitation principale ;
- Le montant des versements et des intérêts soient conservés dans le dit plan
pour une période minimale de 3 ans à compter de son ouverture;
- Le montant total des versements ne dépasse pas 400 000 Dh
• Les intérêts servis aux titulaires d’un plan d’épargne éducation à condition
que :
- Les sommes investies soient destinées au financement des études dans les
cycles de l’enseignement ou de la formation professionnelle des enfants à charge
- Les versements et les intérêts y afférents soient conservés pendant une
période minimale de 5 ans à compter de l’ouverture du plan d’épargne ;
- Le montant global des versements ne dépasse pas 300 000 Dh.
2.3. Les exonérations des profits de capitaux mobiliers :
3. L’imposition des revenus et des profits de capitaux mobiliers :
L’imposition des revenus et des profits de capitaux mobiliers est établie par voie
de retenue à la source. Trois taux d’imposition sont appliqués : 15%, 20% et
30% selon la nature du revenu ou du profit réalisé.
3.1. L’imposition des revenus de capitaux mobiliers
La retenue à la source est opérée sur le montant brut des revenus au taux de 15%
lorsqu’il s’agit de revenus variables, et au taux de 20% ou 30% lorsqu’il s’agit
de revenus fixes.
Le taux de 15% s’applique aux :
• Produits des actions, parts sociales et revenus assimilés.
• Revenus bruts de capitaux mobiliers de source étrangère.
Le taux de 20% non libératoire
Ce taux concerne les produits de placements à revenus fixes lorsqu’il sont
perçues par :
• Des personnes morales relevant de l'impôt sur le revenu ;
• Des personnes physiques imposables à l’IR selon le régime du résultat net
réel ou celui du résultat net simplifié.
La retenue à la source de 20% n’étant pas libératoire de l’IR, le montant brut des
revenus l’ayant supportée est déclaré dans le cadre des revenus professionnels
en tant que produit financier, et la retenue à la source constitue un crédit d'impôt
imputable sur la cotisation minimale, ou sur l’IR en cas d’insuffisance de celle-
ci.
Le taux 30% libératoire :
Il s’applique aux produits des placements à revenu fixe versés aux personnes
physiques imposables dans le cadre des revenus professionnels selon le régime
de la contribution professionnelle unique (CPU) ou celui de l’auto-entrepreneur,
et aux autres personnes physiques assujettis à l’IR.
3.2. L’imposition des profits de capitaux mobiliers :
Le profit imposable est un profit net déterminé par la différence entre :
• Le prix de cession diminué des frais de cession
• Le prix d’acquisition majoré des frais engagés à l’occasion de
l’acquisition.
Les frais d’acquisition et de cession sont généralement constitués de
commissions prélevées par les établissements bancaires et les intermédiaires en
placement de valeurs mobilières.
Cependant certaines précisions doivent être apportées quant à la détermination
des prix de cession et d’acquisition en vue du calcul du profit imposable :
• Lorsque des titres de même nature sont achetés à des prix différents, le
prix d’acquisition à prendre en considération pour le calcul du profit est
une Moyenne pondérée des différents prix d’achat.
• Dans le cas où la cession donne lieu à une moins-value, celle-ci est
imputable sur les plus-values réalisées au cours de la même année. Mais si
ces dernières sont insuffisantes (ou inexistantes), la moins-value est
reportée sur les exercices suivants, jusqu’à la quatrième année qui suit
celle de sa réalisation.
Les profits de capitaux mobiliers sont soumis à l’IR au taux de 15% ou 20%
selon le cas, l’application de ces taux est libératoire de l'impôt.
Le taux de 15% libératoire :
Ce taux s’applique aux profits nets résultants :
• Des cession d’actions cotées en bourse ;
• Des cessions d’actions ou parts d’OPCVM actions ;
Etc.
Le taux de 20% libératoire :
Le taux de 20% libératoire concerne les profits nets résultant des cessions :
• Des obligations et autres titres de créances
• Des actions non cotées
• Des actions ou parts d’OPCVM obligations
Etc.
Le taux de 20% libératoire est également applicable aux profits bruts de
capitaux mobiliers de source étrangère.
3.3. Recouvrement de L'impôt :
• L'impôt sur les revenus des capitaux mobiliers est établi par voie de
retenue à la source quelle que soit la nature de ces revenus.
Le recouvrement de l'impôt sur les profits de capitaux mobiliers se fait,
également par voie de retenue à la source lorsque les titres cédés sont inscrits
en compte auprès des intermédiaires financiers.
Exemple :
Un contribuable, personne physique, a acquis en Octobre 2021 les titres suivants
• 150 actions cotées à 325 dh l’action, commission 0,5%
• 20 obligations à 15 000 dh par obligation, taux d’intérêt 7,5% payables
annuellement. Date de paiement le 30 Octobre, commission 0,25%.
Au cours de l’année 2022, les actions cotées lui ont rapporté un dividende de 24
dh par action, il a encaissé fin Octobre les intérêts sur les obligations qu’il
détient.
• En novembre 2022, le contribuable cède la moitié des actions cotées à 352
dh l’action et 5 obligations à 16 200 dh l’une.
• Les commissions sur cession sont de 1% pour les actions et 0,6 % pour les
obligations.
Solution :
1. imposition des revenus :
Les dividendes : 150 × 24 = 3 600 dh
Impôt retenu à la source : 3 600 × 15% = 540 dh
Les intérêts : 15 000 × 20 × 7,5% = 22 500 dh
Impôt retenu à la source : 22 500 × 30% = 6 750 dh
Les intérêts subissent la retenue à la source au taux de 30% libératoire de
l’impôt dans le mesure où ils sont perçus par une personne physique en dehors
de toute activité professionnelle.
-Lorsque les intérêts sont versés à des personnes morales ou à des personnes
physiques exerçant une activité professionnelle imposable selon le régime du
RNR ou celui du RNS, ils sont soumis à la source au taux de 20% non
libératoire de l’impôt.
2. Imposition des profits :
Profit sur cession des actions :
Prix de cession : 75 × 352 = 26 400 dh
Commission sur cession: 400 × 1% = 264 dh
Prix d’acquisition : 75 × 325= 24 375 dh
Commission sur acquisition : 24 375 × 0,5% = 121,87 dh
Profit net sur cession d’actions :
(26 400 – 264) – (24 375 + 121,87) = 1 639,13 dh
Impôt retenu à la source : 1 640 × 15% = 246 dh
Profit sur cession des obligations :
Prix de cession : 5 × 16 200 = 81 000 dh
Commission sur cession: 81 000 × 0,6% = 486 dh
Prix d’acquisition : 5 × 15 000 = 75 000 dh
Commission sur acquisition : 75 000× 0,25% = 187,5 dh
Profit net sur cession obligations :
(81 000 – 486) – (75 000 + 187,5) = 5 326,5 dh
Impôt retenu à la source : 5 330 × 20% = 1 066 dh

Exercice :
M. Said possède, en dehors de toute activité professionnelle, un portefeuille de
valeurs mobilières géré par son banquier et composé des titres suivants, acquis
en 2021 :
• 5 500 actions de la société Yadest qui intervient dans le domaine de la
publicité digitale, elle est cotée à la bourse de valeurs de Casablanca. Prix
d’acquisition 125 dh.
• 3 500 actions de la société MFT spécialisée dans le transport, non cotée.
Prix d’acquisition 100 dh.
En Juin 2022, les sociétés dont les titres composent le portefeuille de M. Said
ont distribué les dividendes suivants par action : Yadest 5 dh et MFT 7,5 dh

M. Said possède, en dehors de toute activité professionnelle, un portefeuille de


valeurs mobilières géré par son banquier et composé des titres suivants, acquis
en 2021 :
• 5 500 actions de la société Yadest qui intervient dans le domaine de la
publicité digitale, elle est cotée à la bourse de valeurs de Casablanca. Prix
d’acquisition 125 dh.
• 3 500 actions de la société MFT spécialisée dans le transport, non cotée.
Prix d’acquisition 100 dh.
En Juin 2022, les sociétés dont les titres composent le portefeuille de M. Said
ont distribué les dividendes suivants par action : Yadest 5 dh et MFT 7,5 dh

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