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Cours IAS IFRS

M1 Professionnel en Comptabilité
Eléments de cours préparé par Mohamed Khaled GHOZZI

IAS 16 : Immobilisations Corporelles

Introduction
Les immobilisations corporelles constituent une rubrique souvent significative des actifs de
l’entité. Dans le cadre de la réforme des normes IAS entreprise par l’IASB depuis le début des
années 2000, la norme IAS 16 « immobilisations corporelles) a été révisée à maintes reprises.
L’objectif des modifications est de réduire les options comptables, promouvoir l’homogénéité
au sein de l’ensemble des normes et converger vers un consensus des corps professionnels et
réglementaires pour une adoption rapide de la norme.

La version actuelle de l’IAS 16 été publiée le 18 Décembre 2003 et remplace celle révisée en
1998. Elle inclut les dispositions spécifiques aux coûts des inspections et révisions majeures
et remplace les interprétations suivantes :

-SIC 14 Immobilisations Corporelles – Indemnisation liée à la dépréciation ou à la perte de


biens.

- SIC 23 Immobilisations Corporelles – Coûts des inspections ou des révisions majeures.

Selon la nouvelle version de l’IAS 16, l’IASB a publié une nouvelle interprétation, l’IFRIC
1 « Variation des passifs existants relatifs au démantèlement, à la remise en état et
similaires »

Champ d’application de la norme

La norme IAS 16 est appliquée pour le traitement comptable des immobilisations corporelles
telles qu’elles sont définies ci-dessous sauf si une norme spécifique ou sectorielle stipule ou
autorise une comptabilisation différente à celle prévue par l’IAS 16.

Selon le §6 de IAS 16, une immobilisation corporelle sont des actifs corporels dont
l’entreprise compte d’utiliser sur plus d’une période pour des fins de production ou la
fourniture de biens ou de services, soit pour être loués à des tiers ou soit à des fins
administratives. L’utilisation escomptée de l’immobilisation dépasse un exercice.

Exclusions expresses du champ d’application de l’IAS 16

Selon le § 5 L’IAS 16 traite de toutes les immobilisations corporelles sauf :

1- les actifs biologiques tels qu’ils sont traités par l’IAS 41 « Agriculture ». Il s’agit des
animaux ou des plantes vivantes.

2- les actifs d’exploration et d’évaluation des ressources minières. Ces actifs sont
comptabilisés selon les dispositions de la norme IFRS 6 « Prospection et évaluation de
ressources minérales ».

3- les droits miniers et réserves minérales telles que le pétrole, le gaz naturel et autres
ressources minérales non renouvelables. Ces éléments d’actifs corporels et incorporels ne
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sont pas régies par l’IAS 16 et par l’IAS 38 « Immobilisations incorporelles »1ni par L’IFRS 6
se limite au traitement de dépenses et des actifs relatifs à la phase de prospection et
d’évaluation des ressources minières antérieures à l’exploitation minière.

En absence d’exclusion expresse de l’IAS 16 et à défaut d’une norme spécifique à


l’exploitation minière, les immobilisations corporelles utilisées pour développer ou maintenir
les ressources minières en exploitation demeurent régies par l’IAS 16. Il s’agit, à titre
d’exemple, des équipements nécessaires à l’extraction, des plates-formes, matériel de
transport, etc.

Exclusions en vertu d’application de normes spécifiques

Outre les exclusions expresses du paragraphe § 5 de l’IAS 16, des immobilisations


corporelles, tels que définis par le § de l’IAS 16, sont traitées par les normes suivantes :

-IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente ou liées aux activités
abandonnées » : l’IFRS 5 s’applique à tous les actifs et groupes d’actifs non courants destinés
à la vente ou liées à une activité abandonnées par l’entreprise. Il s’agit, notamment
d’éléments classés en immobilisations corporelles avant la décision de leur cession ou de leur
abandon.

- IAS 40 « Immeubles de placement » : l’IAS 40 un immeuble de placement est un bien


immobilier contrôlé (propriétaire juridique ou preneur) pour en retirer des loyers ou pour
avoir une plus value. La différence de classification d’un bien immobilier détenu par
l’entreprise entre les immobilisations corporelles et les immeubles de placement réside dans
l’intention de l’entreprise et se présente comme suit :

Classification
IAS 16
Objectif de la détention Production ou fourniture de biens ou de
services, des fins administratives ou une
cession dans le cadre de l’activité ordinaire 2

Un bien immobilier peut ainsi être classé en immeubles de placement et être comptabilisé
selon l’IAS 40, sauf pour les règles d’évaluation si l’entreprise opte pour le modèle de coût.

1
Voir champ d’application de l’IAS 38.

2
A distinguer l’activité ordinaire de l’exploitation courante. En effet, la cession d’une
immobilisation corporelles initialement utilisé pour de l’exploitation de la société peu faire
l’objet d’une cession. Ladite cession est considéré en tant qu’un élément de l’activité normale
de la société.
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Dans ce cas les dispositions de l’IAS 16 sont applicables. Il s’agit des seules dispositions de
l’IAS 16 applicables aux immeubles de placement3.

- IAS 17 « Contrats de location » : l’IAS 17 s’applique aux immobilisations corporelles


exploitées en vertu d’un contrat de location sur la base d’un transfert des avantages et des
risques au sens de ladite norme. L’IAS 17 précise les règles de prise en comptes liées à la
comptabilisation de ces immobilisations corporelles et fait référence aux dispositions de l’IAS
16 pour la détermination de la méthode d’amortissement appropriée.

- IFRS 3 « Regroupement d’entreprises » : Selon les §5 et 6 de l’IFRS 3, les éléments d’actifs,


y compris les immobilisations corporelles doivent être comptabilisées selon la méthode
d’acquisition dans le cadre de regroupement d’entreprises.

Divergences avec les NCT


 Exclusions expresses du champ d’application
 Il n’existe pas de NCT qui traitent des actifs d’exploration minière ni des
droits miniers. Ces derniers sont traités par la NCT 06
 Nonobstant le paragraphe précédant et hormis les exclusions de l’IAS 16,
la NCT 05 cite les exclusions suivantes :
- Les immobilisations financières
- Les immobilisations incorporelles
- Les immobilisations acquises lors d’un regroupement, et
- Les immobilisations contrôlées en vertu d’un contrat de location
 Exclusions en vertu d’application de normes spécifiques
Le SCE ne dispose pas de normes spécifiques au traitement des actifs détenus à la
vente ou à une activité abandonnée (IFRS5) et des immeubles de placement (IAS
40)

Conclusion
Sur le fond, la NCT 05 et l’IAS 16 ont le même champ d’application. Cependant et en
absence de normes spécifiques du SCE, la NCT 05 s’applique
à la comptabilisation des actifs d’exploration et d’évaluation minière, des immeubles de
placement, les actifs destinés à la vente ou liés à une activité abandonnée.

Les règles de prise compte

1-Conditions de prise en compte

Une immobilisation corporelle telle que définie par le §6 de l’IAS 16 est comptabilisé en actif
à la date de son acquisition ou prise de contrôle (détention) si les deux conditions suivantes
sont réunies :

3
Avant l’amendement de l’IAS 40 publié en 2008, les immeubles de placement en
cours de construction sont régis par les dispositions de l’IAS 16 avant leur mise en service ou
cession éventuelle.
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 Il est probable que des avantages économiques futurs associés à cet élément iront à
l’entreprise

 Le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable.

La définition de l’immobilisation corporelle et les conditions de sa prise en compte soulève


des difficultés d’identification et de comptabilisation qui sont traités par les §8 et 9 de l’IAS
16 et les améliorations annuelle (2009-2011) adoptées par l’UE. Il s’agit de :

-la comptabilisation des pièces de rechange et du matériel d’entretien

- l’approche de comptabilisation par composante principale d’une immobilisation corporelle

La comptabilisation des pièces de rechange et du matériel d’entretien

Les améliorations annuelles des IFRS (2009-2011) précise que le matériel d’entretien, pièces
de rechange ou le petit outillage qui répond à la définition des immobilisations corporelles est
comptabilisé en accord avec l’IAS 16. Il en découle que ces éléments d’actifs sont pris en
compte en immobilisations corporelles dont l’entreprise compte d’utiliser sur plus d’une
période. Le matériel d’entretien, pièces de rechange et le petit outillage à utiliser d’une
manière courante sur moins d’une période sont comptabilisés en stock.

Un matériel de transport ou des équipements industriel nécessitent la disponibilité de


matériel d’entretien (outillage, installations, etc) et des pièces de rechange. La
classification de ces éléments en actifs dépend de la fréquence de leur utilisation par
le service maintenance de l’entreprise. Si ce dernier estime que la fréquence de leur
utilisation (changement et usure liés à l’utilisation de l’actif principal) dépasse une
période, ils sont classés en immobilisations. Sinon ils constituent un élément de
stock. Il s’agit notamment des fusibles et consommables électriques dont l’utilisation
est régulière pour maintenir une exploitation continue de l’actif principal

La comptabilisation par composante principale

Selon le §44 de l’IAS 16, lorsque des composantes d’une immobilisation corporelle ont des
durées et des rythmes d’amortissement différents, l’entité doit répartir le coût total de l’actif
entre ses éléments constitutifs afin de les amortir séparément.

Le §14, stipule la comptabilisation par composante principale. En effet, l’obligation de


révision ou de renouvellement périodique d’une composante principale se traduit par un
remplacement de la valeur résiduelle de la composante amortie par le coût de la nouvelle
composante ou de celui des travaux de rénovation. Le coût d’inspection majeures (§14) et
celui de renouvellement (§13) sont comptabilisée en immobilisation corporelle (composante
principale). La valeur résiduelle de la composante remplacée est décomptabilisée. Cette
disposition oblige les entités à comptabiliser séparément les composantes principales des
équipements industriels dont la durée et le rythme d’utilisation est différent. Il s’agit des
composantes principales qui nécessitent un renouvellement périodique sur une période qui
dépasse une période et inférieure à la durée d’utilisation de l’actif principal

Par contre, le coûts de rénovation régulières sont comptabilisées en charges de l‘exercice au


cours duquel ils sont encourus (§12).
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Exemple

Le §44 de l’IAS 16 cite l’exemple des composantes d’un avion. En effet, les sièges ont
une durée d’utilisation différente de celle de l’avion (composante principale). Ils
nécessitent un remplacement périodique à la fin de la durée de leur utilisation. Le
coût de leur remplacement est comptabilisé en immobilisation corporelle (séparée de
l’actif principal-avion). A la date de remplacement, l’entité doit décomptabiliser la
valeur résiduelle des sièges et comptabiliser en immobilisation corporelle le coût de
l’installation des nouveaux sièges.

Illustration

La valeur d’entrée des sièges d’un avion est estimée à 300.000. Selon les normes en
vigueur ces sièges doivent être remplacés à la fin de cinq ans. La durée d’utilisation de
l’avion est estimée à 15 ans.

A la date d’acquisition de l’avion, les sièges doivent être comptabilisée d’une manière
séparée

Date d’acquisition
Sièges (IC) 300.000
Passif/Trésorerie 300.000

On suppose que la valeur résiduelle des sièges est estimée à 30.000 et que leur coût
de remplacement s’élève à 400.000. Les sièges usés ont été cédés à 40.000.

A la date de remplacement

Décomptabilisation des sièges usés

Date d’acquisition
Trésorerie 40.000
Amortissement 270.000
Sièges (IC) 300.000
Gian net sur cession 10.000

Prise en compte du coût de remplacement

Date d’acquisition
Sièges (IC) 400.000
Passif/Trésorerie 400.000
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Divergences avec les NCT


Les conditions de prise en compte sont similaires à celles prévues par la NCT 05. En effet, le
§ 7 de la NC05 reprend les mêmes conditions de prise en compte. Les § 10 et 11 citent des
dispositions similaires à celles de l’IAS 16 respectivement relatives à la comptabilisation de :
-Pièces de rechange et pièces de rechange
-Composantes principales d’une immobilisation corporelle.

2- La valeur d’entrée

Selon le § 16 de l’IAS 16, la valeur d’entrée d’une immobilisation corporelle comprend :

a. le prix d’achat y compris les droits de douanes et les taxes non remboursables
déduction faites des réductions commerciales,

b. les coûts directement attribuables au transfert de l’actif jusqu’à son lieu d’exploitation
et à sa mise en état d’exploitation escomptée par la direction,

c. l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’enlèvement de l’actif et


à la remise en état du site sur lequel l’immobilisation est située.

Par ailleurs, les normes IAS 17 et IAS 20 prévoient des dispositions spécifiques pour la
détermination de la valeur d’entrée des immobilisations acquises en leasing ou à l’aide
d’une subvention publique.

a. Le prix d’achat

Le prix d’achat est le prix au comptant équivalent à la date de comptabilisation (§23 de l’IAS
16).

En cas de paiement différé, la différence entre le prix d’achat et la valeur nominale des
règlement est constatée en charge étalée sur la période de crédit, à moins que ces charges sont
incorporées dans le coût de l’immobilisation en vertu des dispositions de l’IAS 23 (voir b.
« coûts directement attribuables »)

Si l’acquisition est faite par voie d’échange contre un ou plusieurs actifs non monétaires ou
une ensemble d’actifs monétaires et non monétaires, le §24 de l’IAS 16 précise que le prix
d’achat est déterminé comme suit :

-Si l’échange a une substance commerciale, le prix d’achat est égal à la juste valeur de
l’immobilisation acquise si elle est déterminée d’une façon fiable, à défaut il est égal à la juste
valeur des actifs cédés en contre partie ajustée par la soulte si ladite valeur est déterminée
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d’une façon fiable, à défaut, il est égal à la valeur comptable des actifs cédés en contre partie
ajustée par la soulte.

-Si l’échange a une substance commerciale, le prix d’achat est égal à la valeur comptable des
actifs cédés en contre partie ajustée par la soulte.

Exemple

Afin d’acquérir une ligne de production d’occasion évalué par un expert à


1.500.000 DT, la société « X » offre à la société « Y » l’une des transaction
suivante :

T1 : L’échange avec des utilitaires de transport (VB=700.000 DT , Amts


cumulés=200.000 DT) et le versement d’une soulte de 850.000DT.

T2 :L’échange avec une ancienne ligne similaire (VB=1.500.000 DT Amts


cumulés=900.000 DT) et le versement d’une soule de 1.100.000 DT

Prise en compte de la nouvelle ligne

T1 :

L’échange revêt d’une substance commerciale. En effet, la nature et l’utilisation


des biens échangés sont différentes. La nouvelle ligne est comptabilisée à sa
juste valeur. La différence est comptabilisée en résultat

Date d’acquisition
Equipement industriel 1.500.000
Amortissement 200.000
Matériel de transport 700.000
Gian net sur cession 150.000
Trésorerie 850.000

T2 :

L’échange ne revêt pas d’une substance commerciale. En effet, la nature et l’utilisation des
biens échangés sont similaires. La nouvelle ligne est comptabilisée à la valeur comptable du
bien cédé ajusté par la soulte.

Date d’acquisition
Equipement industriel 1.700.000
Amortissement 900.000
Equipement industriel 1.500.000
(ancien équipement)
Trésorerie 1.100.000
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b. Les coûts directement attribuables à l’immobilisation corporelle

Les coûts directement attribuables à l’immobilisation corporelle sont les coûts directs
nécessaires pour que l’immobilisation soit exploitée selon la manière escomptée par la
direction. Le §20 précise que les coûts encourus dans le cadre de l’utilisation ou le
redéploiement de l’immobilisation ne sont pas inclus.

Exemple
Une machine de production nécessite généralement une période de montage et
de test pour une mise en fonction. Un PV de bonne réception suite à cette
période de test est généralement établi entre l’entité et le fournisseur de
l’équipement. Les frais engagés au cours de cette période de test sont
nécessaires à la mise en état d’utilisation selon la manière convenue entre la
direction de la société et le fournisseur de l’équipement et sont inclus dans le
coût d’acquisition. Il s’agit notamment des frais de formation, des
consommations de matière, d’énergie ou autre charge nette de produit éventuel
de ventes engagées lors de la période de test.
L’entité peut ensuite envisager de changer l’utilisation ou la localisation et
encourt des coûts qui ne sont pas inclus dans le coût d’acquisition.
L’équipement peut être utilisée en deçà de sa capacité envisagée par la société
(activité normale), les pertes de sous activités engagées suite à la période de test
ne sont pas incorporés dans le coût d’acquisition

Coût d’utilisation et de redéploiement


Les §19 et 20 cite les exemples suivants des coûts encourus dans le cadre de l’utilisation ou le
redéploiement :

1-Coûts d’utilisation : les pertes opérationnelles et les pertes de sous activité engagées alors
que l’immobilisation est capable de fonctionner selon la manière prévue par l’entité (activité
normale)

2-les coûts de redéploiement :

-Les coûts de relocalisation ou de restructuration de tout ou partie des activités de l’entité.


-Les coûts d’ouverture d’une nouvelle installation
Les coûts de lancement d’un nouveau produit ou service ou du produit initial avec une
nouvelle catégorie de clients (y compris les fais de formation)

Traitement des investissements de soutien


Le §11 de l’IAS 16 précise que les immobilisations acquises pour des raisons de sécurité ou
des raisons liées à l’environnement n’augmentent pas directement les avantages économiques
futurs mais peuvent se révéler nécessaires pour que l’immobilisation principale puisse générer
des avantages économiques futurs. Ces investissements remplissent ainsi les conditions de
comptabilisation en actif. Le coût d’acquisition de ces investissements est comptabilisé en
immobilisations corporelles.
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Par ailleurs, l’IAS 16 ne prévoit pas explicitement l’intégration de la valeur de ces


investissements dans la valeur d’entrée de l’immobilisation principale. Toutefois,
l’incorporation dans la valeur de l’immobilisation principale est envisageable si la valeur des
investissements de soutien n’est pas assez significative pour qu’elle soit comptabilisée en actif
séparé.

c- Estimation initiale du coût de démantèlement et de remise du site

Le coût d’une immobilisation corporelle inclut les coûts afférents à son démantèlement, son
enlèvement ou sa remise en état. Il s’agit d’obligations qu’une entité encourt du fait de
l’utilisation de l’immobilisation. L’évaluation et la comptabilisation du coût de
démantèlement et de remise en état est régie par les dispositions de l’IAS 16 et de l’IAS 37
« Provisions, actifs éventuels et passifs éventuels » puisqu’il s’agit de la comptabilisation
d’une obligation actuelle qui génère une sortie probable de ressource future. L’estimation de
ces coûts futurs tient compte d’une actualisation de la valeur nominale des dépenses de
démantèlement et de remise en état à décaisser à la fin de la durée d’utilisation.

Exemple
Une compagnie pétrolière a acquis les droits d’exploration d’un site. Elle s’engage à sa remise
en état et le démantèlement de sa plateforme au terme d’une exploitation de 10 ans à partir du
01/01/N. Le site est monté au cours de l’exercice N pour un coût global de 1.000.000 KDT
Ces dépenses de démantèlement seront décaissées selon le planning suivant :
Année N+8 N+9 N+10
Valeur en KDT 500 500 500

Selon l’IAS 37, la valeur de la provision correspond à la meilleure estimation des sorties futurs des
avantages futurs. En cas d’espèce, la sorte est différée, l’estimation doit tenir compte d’un taux
d’actualisation, d’une part et du taux d’inflation afin de convertir les valeurs nominales des sorties
futures en valeurs réelles.
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On suppose que les taux d’actualisation et d’inflation s’élèvent respectivement à 6% et 3%, la


compagnie doit retenir les valeurs suivantes

A CP&P
Immo Résultat
brut 1 194 Dot charges financières
amt (119) Dot aux amts
Total
Provision pour remise en état 1 254
TOTAL 1 075 TOTAL 1 075

L’effet cumulé sur le bilan et l’état de résultat de la prise en compte et le suivi de la valeur des
dépenses de remise en état se présente comme suit :

N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 N+6 N+7 N+8 N+9 N+10
Inflation 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3%
Taux
d'actualisati
on 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5%
Valeur
nominale
du coût du
1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 500 1 000 500 -
démantèlem
ent à
engager
Valeur
estimée du
coût du
démantèlem 1 545 1 591 1 639 1 688 1 739 1 791 1 845 1 900 1 305 672 -
ent à la fin
de
l'exercice
Valeur de la
provision
1 254 1 316 1 382 1 451 1 524 1 600 1 680 1 764 1 852 640 -
fin de
l'exercice
Valeur de la
provision
1 194 1 254 1 316 1 382 1 451 1 524 1 600 1 680 1 764 1 852 640
début de
l'exercice
Dotation de
l'année liée
aux charges
60 63 66 69 73 76 80 84 88 93 32
financières
(actualisatio
n)
Dotation
119 119 119 119 119 119 119 119 119 119 -
aux Amts
Effet total
sur le (179) (182) (185) (188) (192) (196) (199) (203) (208) (212) (32)
résultat

d- Immobilisations acquises en leasing ou à l’aide d’une subvention publique


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La valeur d’entrée des immobilisations acquises en leasing est déterminée selon les
dispositions de l’IAS 17.

En cas d’acquisition à l’aide d’une subvention publique la valeur d’entrée est déterminée
selon les règles ci-dessus détaillées de l’IAS 16 sauf si l’entreprise opte pour la méthode de
présentation de la subvention prévue par le §23 de l’IAS 20 « Comptabilisation des
subventions publiques et informations à fournir à l’aide publique ». Selon cette méthode la
valeur d’entrée telle que déterminée par les règles ci-dessus détaillées de l’IAS 16 doit être
diminuée par la valeur estimée de la subvention liée à l’immobilisation.

Remarque 1 : Valeur d’entrée des terrains

Les frais directement attribuables nécessaires à l’exploitation d’un terrain incluent les frais
juridiques y compris les frais nécessaires pour transférer le droit de propriété, le coût de
viabilisation du terrain et les dépenses engagés afin d’améliorer l’exploitation du terrain sur
une durée indéterminable.

On distingue deux types d’améliorations de terrain :

Les dépenses liés à des améliorations non renouvelables par l’entreprise est exploitées sur une
durée indéterminée : Il s’agit des infrastructures réalisées par l’entreprise et renouvelées par
les pouvoirs publics à l’instar du pavage, éclairage, Installation externe du gaz, électricité et
système de drainage.

Les dépenses liées à des améliorations renouvelables par l’entreprise : il s’agit des
infrastructures réalisées et renouvelés par l’entreprise à l’instar des trottoirs, espaces de
stationnement, clôture, etc.

Remarque 2 : Valeur d’entrée d’un ensemble d’immobilisation acquises à un prix global

En cas d’acquisition à un prix global d’un ensemble d’immobilisation, la valeur d’entrée de


chaque immobilisation est déterminée au prorata de sa juste valeur par rapport à celle de
l’ensemble acheté.

Divergences avec les NCT


 Intégration des frais de démantèlement et de remise en état.
Selon la NCT 05, la valeur d’entrée n’inclut pas la valeur estimée des frais de
démantèlement et de remise en état à engager à la fin de la durée d’utilisation de
l’immobilisation.
 Intégration des pertes de change liées à une forte dévaluation de la monnaie de
référence
La NCT 15 « Opérations en monnaie étrangère » permet d’intégrer les pertes de
change dans la valeur d’entrée d’une immobilisation corporelle si les conditions
suivantes sont vérifiées :
-la perte est liée au règlement d’un passif lié à l’acquisition de l’immobilisation (dette
fournisseur ou emprunt d’investissement)
-le règlement du passif ne pouvait pas ni être effectué avant son échéance et ni faire
l’objet d’une couverture contre le risque de change. Autrement dit, la perte de change
réalisée suite au règlement dudit passif était inévitable pour l’entreprise
-la perte est constatée suite à une forte dévaluation de la monnaie de référence.
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La valeur comptable ajustée de l’immobilisation ne doit pas excéder sa valeur


recouvrable.
L’intégration des pertes de change liées à une forte dévaluation de la monnaie de
référence n’est pas prévue par les normes IAS/IFRS, notamment l’IAS 16 et l’IAS 21.
 Acquisition à l’aide d’une subvention publique
Les normes tunisiennes (NCT 05 et NCT 12) ne permettent pas la déduction de la
valeur de la subvention d’investissement de la valeur d’entrée d’une immobilisation.

Les règles d’évaluation

Le § 29 de l’IAS 16 propose l’application de l’une des deux méthodes comptables


d’évaluation des immobilisations corporelles après leur comptabilisation. Il s’agit du modèle
de coût et du modèle de réévaluation. Il s’agit de deux modèles qui reflètent respectivement le
principe du coût historique adoptée par les pays de l’Europe continentale et du principe de la
juste valeur suivi par les pays anglo-saxons. Dans un objectif d’adoption des normes
IAS/IFRS, l’IASB ne prend pas position et la version actuelle de l’IAS 16 offre aux
entreprises la possibilité de choisir entre les deux modèles.

1- Le modèle de coût

Selon le §30, l’immobilisation corporelle est comptabilisée à sa valeur d’entrée diminué du


cumul des amortissements et des pertes de valeur. Le §43 et suivants de l’IAS 16 exposent les
règles d’amortissement, les pertes de valeur sont déterminées en application des dispositions
de l’IAS 36 « Dépréciation d’actifs »

Identification de l’amortissement

La règle de comptabilisation par composante principale se reflète pour la comptabilisation de


l’amortissement à la fin de chaque période comptable. En effet, le § 43 stipule que chaque
partie d’une immobilisation ayant un coût significatif par rapport au coût total de l’actif doit
être amortie séparément.

Les parties ayant un coût significatif et une durée ou un mode d’amortissement différent du
reste de l’immobilisation doivent être amortie séparément. A ce titre le § 44 cite l’exemple de
la cellule et des réacteurs d’un avion dont les coûts respectifs sont significatifs par rapport à
celui de l’avion et la durée et le mode d’amortissement sont différents.

Le § 46 précise que si l’entreprise amortit séparément certains éléments d’une immobilisation,


elle doit le faire pour le reste des éléments. Elle devrait ainsi amortir d’une manière séparée,
le cas échéant, le reliquat de l’immobilisation regroupant les éléments dont les valeurs
individuelles ne sont pas significatives.

A l’inverse de l’amortissement séparé, le § 45 offre la possibilité de regroupement des


amortissements. Ledit regroupement est envisageable si les éléments concernés disposent
d’une durée et d’un mode d’amortissement identiques.
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Comptabilisation de l’amortissement

Principe

Selon le §48, la dotation aux amortissement de chaque période doit être comptabilisée dans le
résultat.

Exception

Selon le même paragraphe la dotation n’est pas comptabilisée en résultat si elle est incorporée
dans la valeur comptable d’un autre actif. Il s’agit notamment des coûts d’immobilisations
générées ou produits en interne (cf. aux dispositions des IAS 16 et IAS 38) et des stocks (IAS
2).

Les actifs
Immobilisations corporelles IAS 16
La valeur d’entrée d’une immobilisation intègre l’ensemble des couts directes
nécessaires à son utilisation. En cas de production en interne ladite immobilisation
ou l’utilisation d’équipements pour sa mise en état et lieu escomptés pour son
utilisation, les coûts directs peuvent inclure les dotations aux amortissements des
équipements et autres immobilisations utilisées.
Les immobilisations incorporelles IAS 38
Le § 49 cite l’exemple de ‘amortissement des équipements utilisés pour les
activités de développement d’une immobilisations incorporelles générés en interne
selon les dispositions de l’IAS 38
Les Stocks (IAS 2)
L’amortissement des lignes de production est inclus dans le coût de fabrication des
stocks.

Montant amortissable

Selon le §6 de l’IAS 16, le montant amortissable est le coût d’une immobilisation tel qu’il est
déterminée selon les règles de prise en compte diminué de la valeur résiduelle.

La valeur résiduelle est le montant estimé qu’une entité obtiendrait actuellement de la sortie
de l’actif après déduction des coûts de sortie s’il avait l’âge et se trouvait déjà dans l’état
prévu à la fin de sa durée d’utilité. Cette définition nécessite les éclaircissements suivants :

-la valeur résiduelle est une valeur que l’entité obtiendrait après plusieurs exercices (à la fin
d’une durée d’utilité) actualisée. Il s’agit en effet d’une valeur de cession éventuelle actualisée
à un taux d’actualisation estimé.

-par coût de sortie, il faut entendre toutes les charges nécessaires à la cession (frais
d’approche, commissions, frais de rédaction d’acte, frais d’enregistrement,). Il faut exclure les
frais de démantèlement et de remise en état, lesquels sont incorporés dans la valeur d’entrée
de l’immobilisation.
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-selon le 51, la valeur résiduelle est une estimation qui doit être révisée à chaque fin de
période annuelle et le changement significatif de ladite estimation doit être traité selon l’IAS 8
« Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs »

Début, fin et durée d’amortissement

Début d’amortissement

Selon le 55 l’amortissement d’une immobilisation commence dès qu’il se trouve dans


l’endroit et l’état nécessaires pour pouvoir l’exploiter de la manière prévue par la direction. Il
en découle que l’amortissement peut commencer avant l’utilisation effective de
l’immobilisation.

Fin d’amortissement

L’amortissement doit cesser dans les cas suivants :

-fin de la durée d’utilisation

-classement en tant qu’un actif détenu à la vente en application de l’IFRS 5

-cession ou mise en rebut

Il est à noter que l’inutilisation ou la mise hors servie par la gestion de l’entreprise d’une
immobilisation ne génère pas une suspension ou une fin de l’amortissement.

Durée d’amortissement

La durée d’amortissement est déterminée en se basant sur l’utilité de l’actif (§ 57 de l’IAS


16). Cette durée peut ainsi être différente de la durée économique techniquement approuvée et
dépend de la politique de la société pour exploiter l’immobilisation. Le § 56 de la norme cite
les facteurs qui déterminent la durée d’utilité d’un actif :

-l’usage escompté de l’actif : il s’agit du niveau de production physique attendue de l’actif.


Ledit niveau est estimé selon les unités des avantages économiques générés par
l’immobilisations (unités produits, distance parcourue, etc.)

-l’usure physique attendue qui dépend des conditions d’utilisation, le programme de


maintenance, les réparations réalisées et la maintenance en dehors de sa période d’utilisation.

-l’obsolescence technique ou commerciale qui dépendent de l’amélioration de la production et


ou de l’évolution du marché ou le service produit par l’immobilisation.

-les limites juridiques liées à l’utilisation de l’actif comme les délais des contrats de location.

Remarque : Amortissement des terrains et constructions acquis ensemble

Selon les règles de prise en compte (Section II) et le § 58 de la norme les terrains et
constructions sont traités d’une manière séparée. Les terrains ont une durée de vie illimitée et
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ne sont pas amorties à l’inverse des constructions dont la durée de vie et limitée et sont
amorties. Une augmentation de la valeur d’un terrain n’affecte pas la base amortissable de la
construction.

Par ailleurs, si la valeur d’entrée du terrain inclut le coût de démantèlement, de l’enlèvement


et de la remise en état du site, cette partie doit être amortie sur la durée des avantages générés
en contre partie de l’engagement donné pour supporter ces coûts.

Mode d’amortissement

Selon le §60 de l’IAS 16, le mode d’amortissement utilisé doit refléter les rythme selon lequel
l’Enterprise envisage de consommer les avantages économiques futurs liés à l’actif.

Le mode d’amortissement doit être examiné au moins à la fin de chaque période annuelle et
revue si le rythme de consommation des avantages économiques futurs a connu un
changement significatif. Le changement du mode d’amortissement est traité d’une manière
prospective en tant qu’un changement d’estimation comptable selon les dispositions de l’IAS
8.

Le §62 cite à titre d’exemple les modes linéaires, dégressif et celui des unités de production.
L’entité doit utiliser d’autres modes d’amortissement qui doivent être détaillées et expliquées
dans les notes aux états financiers.

Le mode linéaire

Le mode d’amortissement linéaire est basée sur l’hypothèse selon la quelle la consommation
des avantages économiques futurs est uniforme sur la durée d’utilisation. Le vecteur de
consommation desdits avantages est l’écoulement du temps.

Le mode dégressif

Ce mode est utilisée sir l’entreprise estime que la consommation des avantages liées à
l’immobilisation est plus importantes au cours des premiers exercices que le reste de la durée
d’utilisation. Cette méthode permet d’avoir un effet sur le résultat uniforme lié à l’utilisation
de l’immobilisation si les dépenses d’entretien sont plus élevées à la fin de la durée
d’utilisation.

Le mode d’amortissement dégressif comporte plusieurs méthodes issues de la pratique ainsi


que des règles d’origine fiscale. On peut citer parmi les méthodes les plus utilisées :

L’amortissement dégressif à taux constant

Selon cette méthode le taux à appliquer sur la valeur nette d’amortissement à la fin de chaque
exercice demeure constant. La valeur résiduelle ne doit pas être déduite de la valeur d’entrée
pour déterminer une base d’amortissement car le taux constant sera appliqué à la valeur
d’entrée qui serait égale à la valeur résiduelle à la fin de la durée d’utilisation, telle que
l’illustre la formule suivante :
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Valeur résiduelle = Coût (1-r) n

L’amortissement dégressif à coefficient constant

L’amortissement dégressif est déterminé en appliquant un coefficient (multiplicateur) de


l’amortissement linéaire au cours des premiers exercices. Cette méthode utilisée sous certains
cadres fiscaux permet d’avoir une charge d’amortissement déductible au cours des premiers
exercices plus importante que sur le reste de la durée d’utilisation

L’amortissement dégressif proportionnel à ordre numérique inversé des années

L’amortissement cumulé à la fin de l’année est déterminé selon la formule suivante :

Nombre des exercices non écoulés plus


Montant amortissable x l’exercice en cours
Addition des nombres représentant les
exercices de la durée d’utilisation

Cette méthode permet de tenir compte du prorata de mois qu’on a appliqué au premier
exercice à chaque nouveau calcul d’amortissement.

L’amortissement en unité de production ou fonctionnel

Cette méthode permet de déterminer la charge d’amortissement en fonction du rendement et


de l’utilisation de l’immobilisation indépendamment du temps écoulé.

Dépréciation des immobilisations corporelles

Selon le §63 de l’IAS 16, les règles de dépréciation sont prévues par l’IAS 36 Dépréciation
d’actifs.

En présence d’indices de dépréciation, la valeur recouvrable de l’actif (y compris


l’immobilisation) doit être déterminée. La valeur recouvrable est égale à la valeur la plus
supérieure entre la valeur d’utilité et la juste valeur diminuée des coûts de la vente. En
fonction de l’évolution de la valeur recouvrable de l’immobilisation, l’IAS 36 détermine les
règles de prise en compte et/ou de reprise d’une perte de valeur.

Selon le §9 de l'IAS 36, la valeur recouvrable doit être déterminée lorsqu’il existe un indice
de dépréciation de l'immobilisation ou si l'immobilisation n'est toujours pas utilisée ou mise
en service.

La perte de valeur doit être comptabilisée en résultat selon le §60 de l'IAS 36

Le chapitre relatif à la dépréciation d'actifs détaille les règles de détermination de la valeur


recouvrable.

Le modèle de réévaluation
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Le modèle de réévaluation est un modèle qui peut être utilisée pour l’évaluation des
immobilisations corporelles. L’utilisation de ce modèle est soumise à des conditions
préalables.

Conditions d’application du modèle de réévaluation

Afin de pouvoir appliquer le modèle de réévaluation, les conditions suivantes doivent être
vérifiée :

-la juste valeur de l'immobilisation peut être estimée d'une façon fiable

-la juste valeur doit être révisée selon une périodicité suffisante qui permet de s'assurer que la
valeur comptable retenue ne diffère pas d'une manière significative de la valeur estimée sur la
base de la juste valeur à la date de clôture. En cas de forte fluctuation de la juste valeur, cette
dernière doit être révisée à chaque date de clôture,

-le modèle de réévaluation doit être appliqué à l’ensemble des biens d’une même catégorie
(§36 de l’IAS 16).

Les règles de réévaluation

Si les conditions de réévaluation sont réunies, l’immobilisation corporelle doit être réévaluée
à sa juste valeur diminuée du cumul des amortissements ultérieurs ou du cumul des pertes de
valeur ultérieures.

Terrains, constructions et équipements de production

Selon le § 32, la juste valeur des terrains et constructions est déterminée sur la base d’une
évaluation par un expert qualifié. Cette évaluation tient compte de la vocation de ces biens. A
titre d’exemple, une construction dédiée à une activité hôtelière ne subit pas les mêmes règles
d’évaluation d’une construction liée à une activité immobilière.

Les équipements de production sont aussi évalués à une valeur de marché déterminée selon
une évaluation d’un expert qualifié sauf en absence d’indication de marché sur la juste valeur

Absence d’indication de marché et utilisation spécifique des immobilisations


corporelles

Dans le cadre d’une utilisation spécifique et continue d’une immobilisation à l’instar des
équipements industriels et en absence d’un marché actif compte tenu de la rareté des
transactions y afférents, le § 33 propose l’utilisation de l’approche par le résultat ou
l’approche du coût de remplacement net d’amortissement

Exemple

Des machines de production spécifiques devraient être évalués sur la base


des flux futurs espérés par leur utilisation en se basant sur la valeur ajoutée
crée par ses machines, en utilisant un taux d’actualisation appropriés.
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Ces immobilisations peuvent être évaluées au coût d’acquisition des


équipements similaires neuf déduction faite des amortissements cumulés.

Comptabilisation de la réévaluation

La réévaluation d’une immobilisation a pour effet la variation de la valeur de


l’immobilisation (compte principale et éventuellement compte d’amortissement), d’une part,
et la variation en contre partie d’un compte de résultat ou des capitaux propres de l’autre part.

Variation du compte de l’immobilisation

Si l’immobilisation est non amortissable la variation affecte en plus ou en moins le compte de


l’immobilisation principale.

Si l’immobilisation est amortissable, le §35 propose de méthode d’ajustement :

- Un ajustement de la valeur brute et des amortissements cumulés à l’aide d’un


coefficient de sorte que la valeur nette de l’actif soit égale au montant réévaluée.

- Une déduction de la valeur des amortissement cumulée de la valeur brute et de réduire


cette dernière pour obtenir le montant réévalué

Variation du compte de résultat ou des capitaux propres

Si la réévaluation engendre une augmentation de la valeur comptable, la plus value est


créditée sous une rubrique spécifique des capitaux propres « Ecart de réévaluation ».
Toutefois, elle doit être comptabilisée en résultat si ladite augmentataion compense une
diminution suite à une réevaluation précedente comptabilisée en résultat.

Si la réévaluation engendre une diminution de la valeur comptable, la moins value est


comptabilisée en résultat. Toutefois, elle doit être comptabilisée en diminution de la rubrique
« écart de réevaluation » des capitaux propres dans la mesure où cette rubrique présente un
solde créditeur pour le même actif.

Exemple

Au 31/12/N, une entreprise dispose d’une construction acquise pour une


valeur de 500 000 DT et le total des amortissements s’élève à cette date à
300 000 DT. Selon une expertise actualisée, la juste valeur s’élève à 1
000 000 DT.

Selon la première méthode, la valeur brute et le total des amortissements


cumulés sont réévalués en appliquant le coefficient de réévaluation.

Le coefficient de réévaluation = La juste valeur / La VCN = 1 000


000/200 000 = 5

La valeur brute réévaluée= 500 000 * 5 = 2 500 000 DT


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Les amortissement cumulé réévalués = 300 000 * 5 = 1 500 000 DT.

Date de clôture
Constructions 2.000.000
Amortissements 1.200.000
Ecart de 800.000
réévaluation (CP)

Selon la deuxième méthode, la réévaluation est directement affectée à la


valeur brute. Les amortissements cumulés sont déduits au préalable de
cette valeur.

Date de clôture
Amortissements cumulés 300.000
Constructions 300.000

Date de clôture
Constructions 800.000
Ecart de réévaluation 800.000
(CP)

Impact fiscal et Réévaluation des immobilisations

Selon le §42 la réévaluation doit tenir en compte des dispositions de l’IAS 12 « Impôts sur le
résultat », selon laquelle il faut distinguer entre :

Hypothèse 1 : La plus value est imposable au cours de l’exercice de la réévaluation, la charge


d’impôt exigible serait comptabilisée

Hypothèse 2 : La plus value de réévaluation est imposable, la charge d’impôt différé serait
prélevée de l’écart de réévaluation. En reprenant l’exemple ci-dessus l’écriture suivante
s’impose (taux de l’IS = 30%):

Date de clôture
Ecart de réévaluation 240 000
IDP 240 000

Traitement au cours des exercices ultérieurs

Selon le §41 de l’IAS 16, l’amortissement du bien constitue une réalisation de la quote-part de
la réévaluation amortie, l’entreprise peut transférer le supplément d’amortissement net
d’impôt dans un compte de « résultats non distribués ».

Au cours des exercices ultérieures, l’amortissement consomme la réévaluation ainsi que


l’impôt différé. Il s’agit d’une réalisation de la réévaluation, il en découle le solde de cet écart
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au terme de la durée d’utilisation (compte non tenue de la valeur résiduelle) (y compris son
mouvement débiteur du à la constatation de l’impôt différé passif)

A la décomptabilisation d’un élément d’actif (par utilisation totale, cession pu mise en rebut),
l’écart entre la base comptable et la base fiscale sera nul, il en découle que l’impôt différé y
afférent doit être soldé. La réalisation de l’impôt différé se traduit par la constatation de
l’impôt dans le résultat.

En reprenant l’exemple ci-dessus et en supposant que la durée ‘utilisation résiduelle à la date


de réévaluation est de 10 ans et que sa valeur résiduelle est nulle.

La valeur de la réévaluation amortie nette d’impôt est égale à (800 000/10)*70% = 56 000

A la fin de chaque exercice, les écritures suivantes sont constatées

-virement du compte d’écart de réévaluation au compte de réserves de bénéfices

Date de clôture
Ecart de réévaluation (CP) 56.000
Résultats non distribués (CP) 56.000

Date de clôture
IDP (P) 24.000
Charges d’impôt (R) 24.000

Divergences avec les NCT


 Le montant amortissable
Selon la NCT 05, la valeur résiduelle tient compte d’une déduction des frais de
démantèlement et de remise en état lesquelles sont incorporées dans la valeur d’entrée
selon l’IAS 16.
 Modèle de coût
Valeur à la date d’arrêté
En présence d’indice de dépréciation, l’entreprise doit déterminer la valeur
récupérable qui est égale à la valeur espérée des flux futurs générés déterminés sur la
base des flux d’utilisation ou le prix de marché si l’entreprise envisage la cession.
Traitement comptable de la dépréciation.
Selon l’IAS 36, la valeur recouvrable est déterminée non pas sur la base de la nature
d’utilisation. Il s’agit de la valeur la plus élevée entre le prix de cession et la valeur
d’utilité
Traitement de la dépréciation
Selon la NCT 05, la perte de valeur est comptabilisé en charge si elle irréversible et e,
provision si elle est réversible
Selon l’IAS 36, la perte de valeur est comptabilisée est résultat
 Modèle de réévaluation
Ce modèle n’est pas autorisé selon les NCT
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Les règles de décomptabilistion

Il s’agit de la mise au rebut, cession ou perte de l’immobilisation. La décomptabilisation pose


la problématique de traitement des comptes liée à l’immobilisation, notamment, en cas de
réévaluation.

Selon le § 68, de l’IAS 16, le profit ou la perte résultant de la décomptabilisation d’une


immobilisation corporelle sera inclus dans le résultat lors de la décomptabilisation de
l’élément. Les profits ne doivent pas être classés en produits des activités ordinaires (revenus)

La valeur comptable de l’actif décomptabilisée doit être pris en compte en charge et le prix de
cession est traité en produit. La différence constitue le produit net de la cession.

Exemple

On reprend l’exemple ci-dessus et on suppose que la construction réévaluée est cédée à la fin
de l’exercice N+3 pour 600 000 DT.

A cette date le montant résiduel de l’écart de réévaluation est égale à (800 000 – 240 000)*2/5
= 224 000

Le montant résiduel des impôts différés = 240 000 * 2/5 = 96 000

Réalisation de l’écart de réévaluation et des impôts différés

Date de cession
Ecart de réévaluation (CP) 224 000
Résultats non distribués (CP) 224 000

Date de cession
IDP (P) 96.000
Charges d’impôt (R) 96.000

On suppose que la réévaluation a été réalisée selon la méthode d’ajustement proportionnel.

Décomptabilisation de l’actif principal et des amortissements cumulés

Date de cession
Amortissement des constructions (A) 2 100 000
Valeur nette comptable de l’actif cédé (R ) 400 000
Constructions 2 500 000

Prise en compte de la cession d’actif

Date de cession
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Trésorerie (A) 600 000


Produit de cession de l’actif 600 000

Informations à fournir

Les états financiers doivent comporter les informations suivantes par catégorie suivante :

(a) les conventions d’évaluation utilisées pour déterminer la valeur brute comptable.

(b) les modes d’amortissement utilisés ;

(c) les durées de vie ou les taux d’amortissement utilisés ;

(d) la valeur comptable brute et le cumul des amortissements (ajouté aux cumuls des pertes
de valeur) en début et en fin de période ; et

(e) un rapprochement entre les valeurs comptables à l’ouverture et à la clôture de la période,


faisant apparaître :

(i) les entrées ;

(ii) les actifs classés en tant que détenus en vue de la vente ou inclus dans un groupe
destiné à être cédé, classé en tant que détenu en vue de la vente selon IFRS 5 et
autres sorties ;

(iii) les acquisitions par voie de regroupements d’entreprises ;

(iv) les augmentations ou les diminutions résultant des réévaluations décrites aux
paragraphes 31, 39, et 40 et des pertes de valeur comptabilisées ou reprises
directement en capitaux propres selon IAS 36 ;

(v) les pertes de valeur comptabilisées dans le résultat selon IAS 36 ;

(vi) les pertes de valeur faisant l’objet d’une reprise dans le résultat selon IAS 36 ;

(vii) les amortissements ;

(viii) les différences de change nettes provenant de la conversion des états financiers
de la devise fonctionnelle en une devise de présentation différente, incluant la
conversion d’une activité à l’étranger dans la devise de présentation de l’entité
présentant les états financiers ; et

(ix) autres variations.

Les états financiers doivent également indiquer :

(a) l’existence et les montants des restrictions sur les immobilisations corporelles données en
nantissement de dettes ;

(b) le montant des dépenses comptabilisées dans la valeur comptable d’une immobilisation
corporelle en cours de construction.
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(c) le montant des engagements contractuels pour l’acquisition d’immobilisations corporelles


; et

(d) s’il n’est pas présenté séparément au compte de résultat, le montant des indemnisations
reçues de tiers relatives à des immobilisations corporelles dépréciées, perdues ou abandonnées
qui sont incluses dans le compte de résultat.

75 Le choix du mode d’amortissement et l’estimation de la durée d’utilité des actifs sont


affaire de jugement. En conséquence, l’indication des modes adoptés, des durées
d’utilité estimées ou des taux d’amortissement apporte aux utilisateurs des états
financiers des informations leur permettant d’examiner les politiques retenues par les
dirigeants et permettant la comparaison avec d’autres entités. Pour les mêmes motifs,
il est nécessaire d’indiquer :

(a) l’amortissement, qu’il soit comptabilisé dans le résultat ou dans le coût d’autres actifs, au
cours d’une période ; et

(b) l’amortissement cumulé en fin de période.

76 Selon IAS 8, une entité indique la nature et l’effet d’un changement dans une estimation
comptable dont l’incidence est significative pour la période ou risque d’être
significative au cours des périodes ultérieures. Pour les immobilisations corporelles,
une telle information peut résulter de changements dans les estimations concernant :

(a) les valeurs résiduelles ;

(b) les coûts estimés de démantèlement, d’enlèvement ou de remise en état d’immobilisations


corporelles ;

(c) les durées d’utilité ; et

(d) les modes d’amortissement.

Lorsque les immobilisations corporelles sont inscrites à leur montant réévalué, les
informations suivantes doivent être fournies :

(a) la date d’entée en vigueur de la réévaluation ;

(b) le recours ou non à un évaluateur indépendant ;

(c) les méthodes et les hypothèses importantes retenues pour estimer la juste valeur des
immobilisations corporelles ;

(d) la mesure dans laquelle les justes valeurs des immobilisations corporelles ont été soit
déterminées par référence directe à des prix observables sur un marché actif ou dans des
transactions récentes sur le marché dans des conditions de concurrence normale, soit
estimées par d’autres techniques d’évaluation ;

(e) pour chaque catégorie d’immobilisations corporelles réévaluées, la valeur comptable qui
aurait été comptabilisée si les actifs avaient été comptabilisés selon le modèle du coût ; et

(f) l’écart de réévaluation, en indiquant les variations de la période ainsi que toute restriction
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sur la distribution de cet écart aux actionnaires.

Selon IAS 36, une entité fournit une information sur ses immobilisations corporelles
dépréciées en plus de l’information imposée par le paragraphe 73(e)(iv) à (vi).

Les utilisateurs des états financiers peuvent trouver les informations suivantes également
adaptées à leurs besoins :

(a) la valeur comptable des immobilisations corporelles temporairement inutilisées ;

(b) la valeur brute comptable de toute immobilisation corporelle entièrement amortie qui est
encore en usage ;

(c) la valeur comptable des immobilisations corporelles mises hors service et non classées
comme détenues en vue de la vente selon IFRS 5 ; et

(d) lorsque le modèle du coût est utilisé, la juste valeur des immobilisations corporelles
lorsque celle-ci diffère de façon significative de la valeur comptable.

Les entités sont en conséquence encouragées à fournir ces montants.

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