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Cahiers de nutrition et diététique (2019) 54, 5S5-5S15

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

La charcuterie : tout un monde


Processed meat products: a whole world

Thierry Gregoria, Héloïse Lionb, Gilles Nassyc,*

aFICT, 9 boulevard Malesherbes, 75008 Paris


bFICT, 9 boulevard Malesherbes, 75008 Paris
cIFIP, lieu-dit La Motte au Vicomte, BP 35104, 35651 Le Rheu

Résumé
MOTS CLÉS Avec plus de 450 spécialités, les charcuteries françaises sont l’expression d’un art de
Charcuteries ;
vivre plusieurs fois centenaire, prônant le plaisir, le partage et la convivialité. Elles
Code des usages ;
contribuent également à un apport en protéines, en vitamines, en minéraux et en lipides
Caractéristiques
   K            
nutritionnelles ;
     !   !  &  ;  
K 
de la charcuterie, de la salaison et des conserves de viandes. Cette diversité dans les
de fabrication ;
recettes repose sur la composition des produits et les techniques de fabrication. En effet,
Fonctions
chaque ingrédient possède un intérêt technologique, conférant à chaque produit ses
technologiques
qualités organoleptiques et sanitaires. Ces ingrédients sont ensuite mis en œuvre dans
des ingrédients
des procédés de fabrication historiques, maîtrisés et précis, pour aboutir aux produits
de charcuterie.
‘†‡ˆ‰Š     K !  ‹  ’ ŠXŠ<     

Summary
KEYWORDS With over than 450 specialties, French processed meat products are the expression of a
K    ”            <  ! 
products;    •             +     
Code of uses;  •””            
Nutritional the good manufacturing practices of these 450 products through the Code of Uses of the
characteristics;      <        !      
K    {        +                 
<               <        
functions in historical, controlled and precise manufacturing processes, leading to processed meat
of ingredients products.
‘†‡ˆ‰Š     K ! !‹  ’ ŠXŠX    

*Auteur correspondant.
Adresse e-mail :   Ž   *Œ =

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}Š— <    

Introduction qui possède des qualités technologiques intéressantes pour


la transformation : un potentiel hydrogène (pH) relative-
La chasse puis l’élevage furent longtemps des activités ment acide, une facilité de prise de sel, un gras stable à la
essentiellement saisonnières, entraînant des périodes de cuisson, peu oxydable et solide à température ambiante, qui
      X     facilitent la transformation, la conservation et l’utilisation.
viande toute l’année, des techniques de conservation ont De nombreuses autres espèces telles que volailles, bovins,
été découvertes, comme l’ajout de sel sec ou en saumure ovins, caprins, gibiers sont également utilisées, souvent en
(salaison), le séchage, le fumage, la cuisson, etc. [1]. Chaque complément du porc. Le Code des usages est construit sur
région de France a ainsi développé ses propres spécialités, la base d’un consensus entre fabricants et pouvoirs publics.
contribuant à la diversité des plus de 450 produits de Les produits conformes à ce Code sont considérés loyaux et
charcuterie qui ornent encore aujourd’hui nos tables. Les   + !   ˜   !  
charcuteries sont des spécialités traditionnelles issues de la guide les juges dans leurs décisions lors de litiges. L’ensemble
transformation de la viande, essentiellement de porc. Les des fabricants français y sont soumis, qu’ils soient artisans
             ou industriels [4].
ce qui contribue à préserver leur qualité [2]. Les produits y sont classés selon la forme sous laquelle les
ingrédients carnés sont utilisés (hachés, en morceaux ou en
pièces) et selon le procédé de fabrication (cuit, sec, cru).
Code des usages de la charcuterie, ;          ;  
une référence pour artisans et industriels   *< ! ˆ=™      
     W   ` ;      
Le Code des usages de la charcuterie, de la salaison et des contient les informations suivantes : différentes dénomina-
conserves de viandes, créé en 1969 par la profession des    !&        
    &         de la denrée, ingrédients autorisés, différentes caractéris-
des 450 noms de charcuterie ou de salaison [3]. La majorité tiques auxquelles le produit doit répondre (physiques et
de ces produits, environ 80 %, est à base de porc, une viande sensorielles, critères chimiques, critères technologiques,

Tableau 1. ;        ;  


Pièces/morceaux de viandes Viande hachée
Exemple de produit Famille technologique Exemple de produit Famille technologique
Cru • Lardons ˆK "    • Saucisse à cuire, à griller, 4. Saucisses et saucissons
›K   crus à rôtir crus, à cuire
à la diable • Saucisson cru, à cuire,
›K   à griller, à rôtir
Sec • Jambon cru †K "    • Saucisson sec 5. Saucisses et saucissons
• Jambon sec secs • Chorizo secs
Cuit • Jambon cuit K "    • Saucisson cuit 6. Saucisses et saucissons
• Rôti cuit cuits • Saucisse de Strasbourg, cuits
• Jambon persillé cervelas, knack
• Viandes en gelée ›’ 
›K    €K    
›’   ballottines
• Rillettes de porc, de canard 8. Rillettes
›’    ‰K  &!  ? 
• Fromage de tête
• Andouillette 10. Andouilles, andouillettes
›<    ˆˆ<  
• Boudin noir 12. Boudins noirs
• Boudin blanc 13. Boudins blancs, quenelles
• Corned-Beef 14. Conserves à base
de viande bovine
• Foie gras 15. Foies gras et produits
à base de foie gras
• Choucroute garnie 16. Autres produits
Source : [5]
La charcuterie : tout un monde 5S7

 "  =      "  (protéines constituant l’emballage, le soutien et la struc-
! !&       "   ture du tissu). Les teneurs en eau et en assises protéiques
régissant l’utilisation de mentions valorisantes (supérieur,   !       >  
traditionnel, à l’ancienne, etc.) [5]. la texture de chaque type de pièces de gras.
Le rôle technologique du gras dépend de trois proprié-
tés : sa texture, son comportement thermique ainsi que
Ingrédients et fonctions technologiques sa tenue à l’oxydation. Ainsi, les gras d’aspect ferme et
consistant seront utilisés lorsque l’on veut obtenir un grain
Dans cette partie, seuls les ingrédients majeurs seront de gras très net, aux contours réguliers (saucisson sec, dés
détaillés, à savoir les matières premières carnées, le sel de mortadelles, etc.). Ces gras d’aspect ferme (bardière
et les principaux additifs. D’autres ingrédients utilisés, surtout) sont cependant très fondants et ne pourront pas
tels que les aromates et les épices, relèvent de chaque être utilisés dans des produits cuits à température élevée
fabricant. *  =Ÿ—¢
• Le tissu conjonctif est l’élément constitutif des enve-
Ingrédients carnés !       
            +    
On en compte trois grands types : la viande (tissus muscu- importance dans la technologie des produits à base de
laires et tissus attenants), le gras (tissus adipeux) et les abats              
(foie, sang de porc, langue, morceau de la tête, estomac,
notamment à deux protéines, le collagène et l’élastine [4].
intestins, couenne de porc, rein) qui sont la base de certaines
L’hydrolyse partielle du tissu conjonctif lors du process de
spécialités. Le tissu conjonctif appartient à la fois au maigre
fabrication de nombreux produits altère la réticulation de
et au gras puisqu’il ne peut pas être totalement séparé ni
ce tissu, permet son hydratation et améliore son pouvoir
de l’un, ni de l’autre.
   !&!    W ` 
• La viande est le muscle de la carcasse et ses tissus
faciles à mastiquer.
attenants. En charcuterie, elle est, le plus souvent (le
• Les abats majoritairement utilisés pour l’élaboration de
jambon sec et quelques autres spécialités font exception),
produits de charcuterie sont :
désossée, découennée, parée (opération visant à ôter les
masses graisseuses, les tendons, les aponévroses). Les £ les intestins pour l’embossage des saucisses, saucissons
muscles utilisés par les charcutiers sont plus ou moins (mouton, porc, coche ou bœuf en fonction du diamètre
tendineux, selon leur usage. Le pouvoir de rétention d’eau souhaité) ;
*Kž‹=     "         £ l’estomac et les intestins pour la confection des
conditionner les rendements et la qualité sensorielle du andouilles et des andouillettes ;
produit [4]. Certaines viandes dites Pale, Soft, Exsudative £ le sang pour la fabrication des boudins noirs ;
*KŠ‹=             - £ le foie de porc et de volailles utilisé pour les émulsions
tant lors de leur stockage et surtout de leur cuisson. Elles  *   "  ={
sont plus acides, du fait, par exemple, d’un stress subi £ la couenne de porc, qui permet d’apporter de la struc-
par les animaux dans les instants précédant l’abattage &      &  
(transport, stabulation, menée vers l’anesthésie préaba- collagène [6] ;
tage). La bientraitance des animaux est donc un facteur £ les oreilles, le groin, les pieds ;
déterminant pour l’obtention d’une viande de qualité. Les £ le plasma sanguin pour l’élaboration de produits émul-
protéines carnées apportent une fonction technologique sionnés à froid tels que les knacks.
aux produits transformés : le pouvoir de rétention d’eau,
   &      &     &    Sel
ou à coaguler [6].
• Le gras (majoritairement de porc) est constitué des tissus Rôle
               Ÿ¡¢ +
se compose majoritairement de lipides inclus dans une La salaison des produits charcutiers remplit trois fonctions
matrice cellulaire structurée dans une trame conjonctive *< ! †=$

Tableau 2. Fonctionnalité du sel selon les familles technologiques des différents produits de charcuterie.
Fonctionnalités Pouvoir de Liaison         Saveur Durée de vie
du sel rétention de l’eau Sécurité microbiologique
Pièces Crues + – – – + ++
Séchées – + – + + ++
Cuites ++ ++ – ++ ++ +
Produits Crus + ++ + – + ++
hachés
Séchés – ++ + + + ++
Cuits ++ ++ ++ ++ ++ +
Légende : – rôle mineur, + rôle moyen, + + rôle majeur
}Š| <    

Conservation provoque la rupture de la liaison des ions salins/protéines,


et leur libération dans la phase aqueuse de la matrice.
Le sel n’est pas bactéricide mais bactériostatique par sa D’autres paramètres entrent en considération lorsque l’on
capacité à se lier avec l’eau, qui n’est alors plus disponible veut limiter le goût salé d’un produit :
          #  • le sucre adoucit le goût salé ;
sur les charges positives des protéines permettant la répul- • la teneur en gras tapisse les parois buccales et rend les
       Š   papilles gustatives moins sensibles au sel ;
bactériostatique dépend de sa concentration et du type •                 
de micro-organismes plus (Salmonella enterica) ou moins protéines.
(Staphylococcus aureus) sensibles à la disponibilité de l’eau.
Les produits secs (comme les saucissons secs et les jambons Réduire le sel : une équation complexe
secs) doivent leur conservation à l’action combinée du sel et
du séchage. Dans les charcuteries cuites moins salées, le sel Les politiques sanitaires visent à réduire la consommation
     >                  
Pseudomonas ou les pathogènes comme Listeria [7]. et en particulier de réduire l’hypertension artérielle. Les
charcutiers ont signé une charte d’engagement nutritionnel
Rétention de l’eau de la viande en 2008 avec le ministère de la Santé pour réduire de 5 %
en moyenne les teneurs en sel de leurs produits. Une telle
La viande fraîche contient naturellement 75 à 78 % d’eau. réduction doit se faire à qualité sanitaire et technologique
K            constante : réduire le sel implique de maîtriser encore
lui confère sa jutosité et sa tendreté ; or l’eau a une ten- mieux la qualité hygiénique des matières premières et des
dance naturelle à s’échapper lorsque la viande est coupée, environnements de production car le sel est un allié pour
hachée, malaxée ou lors de sa cuisson. L’addition de sel à    K  †~&ˆ}~   
              50 % le temps de latence de Listeria monocytogenes sur du
améliore son pouvoir de rétention de l’eau. Ce phénomène jambon cuit [7]. La réduction du sel implique également
est recherché pour la fabrication de produits cuits tels que une sélection des viandes et de ne conserver que celles
le jambon : la montée en température a une action négative  ¦    &}—|     
sur le pouvoir de rétention d’eau de la viande qui est visible cuisson et de tranchage ainsi que l’apparition d’une texture
par les pertes de jus à la cuisson. Le sel contribue à réduire pommade.
l’exsudat de cuisson.
Étant donné sa capacité à hydrater les protéines des produits Principaux additifs
          
   #   !    !  Sur les 335 additifs réglementairement autorisés, seuls 45
masses musculaires sont mises en contact avec une saumure sont utilisés pour au moins une application en charcuterie/
(solution saline contenant aussi les additifs) puis longuement salaison. Leur utilisation et les doses d’incorporation sont
malaxées, ce qui assure une diffusion homogène de ces solu-  ;        
tés. La présence de sel permet également l’extraction d’une aux limites réglementaires.
     !   W  Seuls les quelques additifs les plus largement utilisés seront
 `#            détaillés (un conservateur, le nitrite ; un antioxydant, l’ascor-
assurant la tenue de tranche du produit. !  Ÿ‹‡ˆ¢       ={
K          - les autres seront simplement passés en revue.
tion de l’eau n’est pas forcément importante, dans la mesure
™   ˜ &   #    Nitrites dans les charcuteries et salaisons
réguler la vitesse de dessiccation pour éviter les accidents
comme le poissage (perte d’eau trop rapide) ou le croûtage Empiriquement, il avait été constaté que la conservation
(perte d’eau trop lente). des viandes était améliorée lorsque le sel était additionné
de cette poudre blanche formée sur les murs humides : le
Fonction sensorielle par son effet sur les papilles  ?  W  `#        
gustatives tard que le salpêtre est du nitrate de potassium (KNO3) qui se
réduit en nitrite (NO2 –) par une action bactérienne. Comme
Le goût salé est apporté par l’ion sodium (Na+) lorsque celui- tout additif, ces conservateurs sont soumis à une évaluation
ci est libre, c’est-à-dire dissout dans la phase aqueuse de la toxicologique préalable à leur utilisation [8] (voir article de
viande ou du produit carné. K  ’  =
K                   Le nitrite ajouté à la viande de porc a trois fonctions :
élevée : • La conservation à partir de 80 ppm (mg/kg) : en synergie avec
• pour un produit humide que pour un produit sec, qui a le sel, le nitrite protège les charcuteries du risque de dévelop-
pourtant une teneur en sel plus élevée (de 5 à 6 %), mais pement de bactéries telles que Clostridium botulinum (germe
dans lequel les ions chlorure et sodium sont solidement sporulé pathogène sécrétant la toxine botulique mortelle) ou
     { Salmonella (germe de contamination des matières premières)
• pour un produit consommé chaud : la chaleur, en rompant dans les charcuteries sèches. Le nitrate est très souvent
ces liaisons, redonne son goût salé à la charcuterie. Une ajouté aux salaisons pour constituer une réserve de nitrite
tranche de jambon sec grillé présente une saveur beaucoup en se réduisant progressivement en NO2– sous l’action des
plus salée que la même tranche non grillée ; ferments, durant le séchage des produits.
• pour un produit fermenté (saucisson sec…), puisque l’aci- • La couleur typique des produits charcutiers dès 30 ppm :
          >     l’addition de nitrite stabilise la couleur de la viande de
La charcuterie : tout un monde 5S9

porc et limite son oxydation. En milieu réducteur, le fer • ils jouent un rôle de donneur d’électron ou de proton et
héminique forme avec l’oxyde nitrique (NO) un composé protègent ainsi les gras et les protéines d’une oxydation
stable à l’oxydation et à la chaleur, la nitrosomyoglobine par le fer ou par l’oxygène de l’air.
ou Fe-NO, appelé fer nitrosylé. La viande nitritée peut L’ascorbate est hydrosoluble et ne protège le gras que sur
conserver cette couleur rose typique tout au long de sa           K          
durée de vie. Dans les salaisons de moins de 12 mois, du gras et éviter le rancissement, en particulier le gras
la nitrosomyoglobine se forme au fur et à mesure du insaturé dans les produits secs, une supplémentation par la
procédé de séchage, soit à partir du nitrite ajouté, vitamine E dans l’alimentation animale est souhaitable [11].
soit à partir de son réservoir, le nitrate, transformé L’ascorbate agit également indirectement en réduisant le
en nitrite par les ferments et leur enzyme, la nitrate risque d’apparition de composés indésirables tels que les
réductase. Les sucres et dans certains cas l’ascorbate/ nitrosamines dans les produits et probablement lors de leur
acide ascorbique (E300) ajoutés au mélange salant digestion (Étude de démonstration en cours sur ce point).
assurent le milieu réducteur indispensable à une nitro- Cette précaution a été introduite dès 1970 dans le Code des
sylation satisfaisante et à une bonne conservation de la usages de la profession.
couleur. Dans les salaisons longues (jambon sec de plus
de 12 mois), le nitrite n’est pas indispensable à l’apport Polyphosphates dans les produits de charcuterie
de la couleur (il est cependant utile pour préserver le
produit avant que le séchage ne le stabilise). Le zinc, K                 
qui est présent naturellement dans la viande, prend la défauts de la matière première, les phosphates (diphosphate,
place du fer de l’hème et stabilise la couleur dans le     =         -
temps en formant le pigment zinc-protoporphyrine. Ce risés en complément du sel (uniquement dans les gammes
pigment (zinc-protoporphyrine) n’est pas stable à la non supérieures).
cuisson contrairement à la Fe-NO. Les polyphosphates se substituent au phosphate naturel
• Le goût caractéristique des charcuteries à partir de *     ŸX<K¢= *    \  "    
40 ppm : le goût typique des charcuteries et salaisons est les viandes sont refroidies) pour attendrir le muscle et par-
apporté par l’expression de l’arôme de plusieurs molécules ticipent à la maturation post mortem  +   
soufrées issues de la thiamine et de la cystéine [9]. En   "   !   !    > 
l’absence de nitrites, lors de la cuisson, l’oxygène et le    !        
fer héminique vont engendrer des réactions d’oxydation au mécanisme :
sein de la matrice. En particulier des composés d’oxydation •     !   ¨       
lipidiques nombreux et puissants qui vont dominer le goût hydratation ;
          W ˜   ` ‹   • élévation de la force ionique de la matrice entraînant une
de nitrites, les réactions d’oxydation sont limitées et les meilleure solubilisation protéique en synergie avec le sel ;
       ˜   • légère action sur le pH qui favorise la solubilisation des
produits de la salaison [10].    !  
#           - Ainsi, par ces trois mécanismes cumulatifs, les phosphates
corporation de ces additifs (0,15 g/kg de nitrite de sodium, ont un effet très favorable sur la solubilité des protéines
le nitrate n’est autorisé que dans les produits crus à la même         "        
dose avec une exception pour certains produits traditionnels capacité de rétention d’eau. Cependant, à dose importante,
qui peuvent en utiliser jusqu’à 0,25 g/kg). Les charcutiers les polyphosphates augmentent la proportion d’eau dans la
    ‹ &     matrice carnée et autorisent un rendement technologique
via le Code des usages, un seuil inférieur de 20 % au seuil supérieur à 100 %. Cette pratique est très fréquente dans
        & les produits fabriqués dans les pays du nord de l’Europe
la demande des consommateurs de plus de naturalité, une      '  $              
technique de fabrication du jambon cuit utilise un bouillon produits, les charcutiers (artisans comme industriels) se sont
   *    =K  - interdit l’utilisation des polyphosphates dans les dénomi-
mentation, le nitrate est réduit en nitrite. Ce nitrite naturel       ;   
apporte au sein des charcuteries les mêmes fonctionnalités charcuterie. Cette exigence radicale concerne plus de 80 %
conservatrices et sensorielles qu’un apport du nitrite de du marché des pièces cuites. Elle exige en contrepartie un
 " *U   +      Ÿ+'+K¢     approvisionnement en viandes triées pour ne conserver que
 !  =+      celles dont le pH est supérieur à 5,6 dont le prix est très
™     !      ˜ sensiblement supérieur aux viandes à bas pH.
et des antioxydants qui assurent conservation et qualités
organoleptiques, aux dépens d’un raccourcissement de la Autres additifs
date limite de consommation.
Ces ingrédients technologiques se répartissent en plusieurs
Ascorbate dans les produits de charcuterie catégories :
• Les colorants, utilisés pour renforcer la couleur de certains
On utilise indifféremment l’E301, sel de l’E300 ou vitamine C, produits. Le carmin de cochenille, colorant rouge légère-
ou son isomère l’érythorbate de sodium (E306) comme ment soluble dans le gras, est majoritairement utilisé pour
antioxydants dans les produits de charcuterie/salaison :   !      *     
• ils maintiennent un milieu réducteur favorable à la trans- par exemple). Les caramels sont également très utilisés,
formation du nitrite en NO et à une bonne nitrosylation puisqu’ils permettent d’obtenir des teintes brunes. Les
au sein des masses musculaires saumurées ou au sein de  Œª          
la mêlée salée ; une palette de couleurs plus large.
5S10 <    

• Les liants, utilisés pour donner de la structure aux produits. de sèche (au moins 130 jours, souvent entre 9 et 12 mois et
;               jusqu’à 36 mois pour des produits de qualité exceptionnelle)
les épaississants. Les plus utilisés sont les extraits d’algues sont, en plus du savoir-faire du fabricant, les paramètres clés
(alginates, carraghénanes). Des produits qui ne sont pas de la qualité d’un jambon sec.
des additifs jouent un rôle similaire : gélatine, protéines
du lait ou de soja, amidon. Produits cuits : le jambon cuit supérieur
• Les conservateurs regroupent outre les nitrites et les
nitrates des produits comme les sorbates (parfois en Si de rares professionnels utilisent encore des méthodes
mélange avec des benzoates ou des hydroxybenzoates) ou traditionnelles en traitant la cuisse entière (immersion,
la natamycine qui évitent le développement de moisissures salage à la veine), la méthode la plus courante consiste à
à la surface de certains saucissons secs et de chorizos [4]. démonter entièrement les muscles (séparation du jarret,
La protection du produit passe également par l’utilisation découennage, dégraissage externe, désossage, dépiéçage
d’acides organiques ou de leur sel (acétate, lactate, etc.) et parage interne) et à injecter la saumure (solution
qui régulent le pH dans des zones peu favorables au déve- aqueuse contenant les ingrédients tels que le sel, les addi-
loppement microbien. tifs de salaison, les aromates). La viande ainsi saumurée
• Des exhausteurs de goût sont parfois utilisés pour renforcer                
le goût d’un produit comme le glutamate (saucisses type de ces solutés et d’extraire les protéines dites salino-
Strasbourg, épaule cuite standard, etc.). solubles (limon) qui, en coagulant à la cuisson, assureront
Bien évidemment, comme tout ingrédient, l’utilisation la cohésion des masses musculaires (voir Saucisses). Cette
d’additif lors de la fabrication du produit est indiquée cohésion musculaire est indispensable pour donner de la
dans la liste des ingrédients obligatoire des produits structure au jambon et permettre le tranchage. L’étape
préemballés. suivante est le moulage : les muscles entiers sont remis en
place dans leur position physiologique. S’ensuit une étape
de maturation postmoulage nécessaire pour améliorer les
Principaux procédés de fabrication caractéristiques organoleptiques (texture, intensité de
 >     =‹      
+              (plus de 9 heures) à température basse (de 65 à 70 °C)
des techniques de fabrication des charcuteries. Nous nous qui est suivie d’un refroidissement en plusieurs phases
limiterons donc à présenter un exemple pour différentes jusqu’à obtention d’une température homogène inférieure
                 à 4 °C [12].
Code des usages.
Une charcuterie peut être fabriquée à partir d’une pièce Produits de hachage
   *    = $   
de hachage. Dans les deux cas, le produit peut être cru/à Après un hachage, les viandes sont additionnées des ingré-
cuire, cru/sec ou cuit. dients nécessaires à la recette puis l’ensemble est ensuite
 *   = !       
Pièces ingrédients. C’est la mêlée.

Produits crus/à cuire : la poitrine/les lardons Saucisses

Les lardons sont élaborés à partir de poitrine maigre désos- Une fois la mêlée obtenue, elle est mise en forme lors
sée. La poitrine est ensuite traitée le plus souvent en salaison de l’embossage, effectué avec un poussoir sous vide
humide (diffusion dans la masse d’une solution saline et    "W      `  
aromatique). La poitrine est ensuite étuvée pour perdre d’obtenir la forme voulue du produit fini [13]. La diver-
             +   sité des produits obtenus s’explique par la nature des
aussi des lardons nature, élaborés simplement à partir de matières premières, les différents modes de préparation
   K      des viandes (aromates, marinades) mais également le
peuvent être débitées en petits cubes, opération appelée      +       $
le lardonnage [12]. fin, gros grain et mixte [4].
• Les saucisses à cuire (chipolata, merguez). Dès après
Produits crus séchés : le jambon sec l’embossage, elles sont légèrement étuvées et prêtes à
?   *  <  =
Les jambons sont recouverts de sel sec, frottés puis laissés au • Les saucisses/saucissons secs. Le produit le plus courant
repos pour que le sel se diffuse à cœur. Le produit est refroidi est le saucisson sec mais ce groupe comprend aussi le
(2 à 4 °C) pour assurer une bonne conservation (phase dite chorizo, le lonzo, la coppa, la pancetta (de tradition
de repos déshydratant). Le sel va migrer de la surface vers corse). Le nom des saucissons secs provient souvent de
l’intérieur et le jambon va perdre une partie de son eau (par celui de la partie du boyau dans lequel ils sont embossés
=X "     !   >   (fuseau, rosette, etc.) ou de la forme obtenue (miche,
cristaux de sel qui en ornent la surface vient l’étuvage, aux galet, etc.).
 †‡&††¬;   €      • #  & *  '    
les enzymes à l’origine des caractéristiques sensorielles  Š ! = K              
  $        >   #     méthode classiquement utilisée consiste en un broyage
             d’un mélange contenant la viande, le gras, le sel, les
de qualité supérieure [4]. Le poids du jambon, l’épaisseur aromates, de la glace (pour prévenir l’échauffement de
et la qualité du gras de couverture et de persillage, la durée la mêlée), les additifs dont l’ascorbate (antioxydant),
La charcuterie : tout un monde 5S11

le polyphosphate qui est ici souvent utilisé comme Hachage mixte : pâtés forestiers
      &!      
après cuisson, les caractéristiques de craquant souhaité #          &      + 
* W• •`    = #    *   &                   
cœur supérieure à 65 °C) va entraîner la coagulation détachent des morceaux de foie et de champignons sylvestres
              *ˆ&ˆ‡~  =#     
mêlée [14]. à hachage mixte, se fabrique exclusivement à partir du
• Les autres produits embossés maigre, des abats et du gras de porc [2].
£ L’andouille se fabrique à partir des chaudins (partie du
tube digestif) et de certains abats de porc. Les autres Autres produits
ingrédients sont le gras, la viande de porc, sel, aromates,
épices, vins, alcools, liqueurs, condiments et arômes. Les rillettes sont fabriquées à partir de morceaux de viande
Les andouilles sont embossées sous boyaux et fumées de porc cuite dans du gras de porc (il en existe avec de l’oie
*­   = ou du canard). Certains fabricants ajoutent uniquement du
£ Les andouillettes sont des préparations obtenues sel et du poivre à la viande, d’autres utilisent de subtils
par assemblage ou mélange, embossage, à la main mélanges d’épices, d’aromates, de condiments. Après le ris-
ou à la machine, sous boyau naturel, de la matière solage, la viande de porc cuit très lentement dans la graisse,
première suivi d’une cuisson. Les autres ingrédients de 4 à 10 heures suivant les recettes, jusqu’à la dissociation
utilisés sont le sel, les épices, les aromates et les  !  #     !         
condiments [2]. chaleur permet d’obtenir alors un mélange onctueux et
£ Les boudins noirs se composent de sang, de gras de porc savoureux. Les rillettes sont commercialisées fraîches, en
et d’oignons. Le mélange des ingrédients est ensuite mis pots ou à la coupe, mais peuvent également être pasteurisées
en enveloppe dans un boyau naturel (de porc ou de bœuf        Ÿ†¢ +          
selon la spécialité), puis cuit [2]. utilisés.
£ # !   !              Les tripes sont des préparations obtenues par cuisson
très claire à base de viande blanche, maigre de porc, longue de morceaux d’estomac (le plus souvent de bœuf)
volaille ou veau et d’une enveloppe de menu de porc. et éventuellement de pieds désossés. On peut ajouter à ce
Des matières grasses y sont ajoutées, en général du mélange des légumes, des aromates, un bouillon, du vin ou
gras de porc, parfois de la crème, des œufs ou du lait, du cidre [2].
 + ?     
carottes, échalotes, bouquet garni à base de thym,
      >  ?   Valeurs nutritionnelles des produits
>     Ÿ†¢ de charcuterie
Pâtés Compte tenu de leur diversité, les charcuteries présentent
          ! <  
Émulsions chaudes : pâtés à base de foie on trouve des points communs essentiellement liés à la
(de porc ou de volaille) composition relativement constante de la viande utilisée
*< !  ¡=
K            
ce qui va permettre de rendre le produit onctueux et
 ! +            Conclusion
de lait ou de bouillon chaud, de foies et éventuelle-
ment d’agents de texture (protéines émulsifiantes, Les charcuteries sont des produits constitués de viande,
liants : œufs, protéines végétales, etc.). L’ensemble essentiellement de porc, d’ingrédients technologiques,
de la préparation est ensuite émulsionné à température parfois sous forme d’additifs, et aromatiques. Ces produits
relativement élevée (entre 35 et 55 °C). Une fois cette issus de nos terroirs ont su s’adapter à la vie moderne par leur
émulsion chaude réalisée, elle est dosée dans différents praticité et par le plaisir gustatif qu’ils procurent. En France,
contenants (boîtes, terrines) puis cuite soit au four, soit en le Code des usages répertorie les règles de fabrication de plus
autoclave (conserves). La stabilité de l’émulsion chaude de 450 produits de charcuterie et de salaison. Le savoir-faire
est conditionnée par la bonne réalisation du traitement nécessaire à leur fabrication implique la maîtrise de nom-
thermique [14]. !             
et organoleptiques.
Hachage gros grain : pâté de campagne Sources de protéines de bonne qualité biologique, d’acides
gras essentiels et d’oligo-éléments, les charcuteries pré-
#                 ?    !< "  
et en gorge qui lui donne sa texture (produit non tartinable). en association avec du pain ou de la salade dans une entrée,
Les ingrédients carnés sont passés au hachoir à l’exception ou consommées avec des légumes et des féculents dans un
du gras qui est d’abord échaudé. Les autres ingrédients (sel, plat, elles peuvent contribuer à assurer une alimentation
oignons, aromates, etc.) sont ensuite ajoutés selon un ordre équilibrée.
      !   ?* La demande des consommateurs vers plus de naturalité
      "   +  \- pousse les fabricants à réduire les ingrédients à intérêts
tront sur la coupe du produit). La préparation est ensuite technologiques, notamment les additifs. Ces évolutions ne
moulée, cuite, puis refroidie [4]. En général ce produit ne doivent cependant pas diminuer les qualités organoleptiques
contient pas de nitrite. du produit ni sa sécurité.
5S12 <    

Tableau 3. Caractéristiques des valeurs nutritionnelles des produits de charcuterie.


Paramètres Caractéristiques communes Caractéristiques variables Valeur « moyenne »
  Ratio assez constant qui diffère Quantité variable : 16,9 %
en fonction de l’alimentation • Jambon cuit, rôti cuit : 2 % ;
des animaux : • Salami danois : 50 %.
• Acides gras polyinsaturés : 12 % ;
• Acides gras monoinsaturés : 45 % ;
• Acides gras saturés : 43 %.
K    Les protéines sont de bonne valeur Quantité variable liée à la formulation 19,6 %
nutritionnelle, avec un indice du produit :
de digestibilité de 94 %. • Jambon sec, saucisson sec : 28 % ;
›K  $ˆ‡~
   Sucres simples, une teneur • Certains ingrédients en contiennent 0,9 %
toujours faible (fruits, foie, etc.)
›K     ˜   
de goût (produits cuits)
• Starter de culture des produits
fermentés (consommés lors
de la fermentation)
Sucres complexes, une teneur ;       1%
généralement faible des liants amylacés
#  J    
leur composition (source : blé)
Vitamines Source de vitamines du groupe B La teneur en ces vitamines est fonction B1 : 0,47 mg/100 g
(B1, B3, B6, B12) de la teneur en produits carnés dans B2 : 0,28 mg/100 g
le produit B3 : 5,71 mg/100 g
B6 : 0,3 mg/100 g
¯‰$ˆ¡‰±¨ˆ‡‡
B12 : 0,96 μg/100 g
’     K     ]  Les produits à base de sang (boudin Fe : 1,66 mg/100 g
et de sélénium  $ˆ€¨ˆ‡‡=  *  Zn : 2,27 mg/100 g
de campagne : 7 mg/100 g) sont Se : 10,2 μg/100 g
particulièrement riches en fer héminique
Sel <    ›<     * ! 2,5 %
   =$ˆ¡~&††~
›<    
(jambons, saucissons) : 3,5 % à 7 %
Sources : [15] [2] [4] [16]

Points essentiels
- Les produits de charcuterie sont les héritiers d’une tradition gastronomique séculaire.
- K ¡}‡      ;      
- Cette grande diversité s’explique par différentes variables : nature et qualité des ingrédients, procédés de fabrication
(produits crus, secs ou cuits, fumés ou non, en pièces ou en hachage, etc.).
- Cette diversité explique les teneurs variables en sel (de 1,4 à 7 %), en gras et en protéines.
- X                       
ascorbique, restent souvent indispensables.
Tableau 4. Valeurs nutritionnelles des charcuteries.

Produits Éner- Éner- Pro- Glu- Li- Sucres AG AG AG Sel Cal- Fer Ma- Phos- Potas- Zinc Vita- Vita- Vita- Vita- Vita- Vita-
gie gie téines cides pides (g/ satu- mono- poly- (g/ cium (mg/ gné- phore sium (mg/ mine mine mine mine mine mine
(kcal/ (kJ/ (g/ (g/ (g/ 100 g) rés insa- insa- 100 g) (mg/ 100 g) sium (mg/ (mg/ 100 g) E (mg/ B1, B2 ou B3 ou B6 B12
100 g) 100 g) 100 g) 100 g) 100 g) (g/ turés turés 100 g) (mg/ 100 g) 100 g) 100 g) Thia- Ribo- PP ou (mg/ (μg/
100 g) (g/ (g/ 100 g) mine - Niacine 100 g) 100 g)
100 g) 100 g) (mg/ vine (mg/
100 g) (mg/ 100 g)
100 g)
La charcuterie : tout un monde

Andouille 211 878 18,4 0,3 15,1 0 – – – 2,08 – – – – – – – – – – – –

Andouillette, 302 1 250 24,5 0,54 22,3 < 0,2 11,1 8,37 2,85 2,73 35,6 2,3 9,6 98,3 64 4,3 0,41 0,035 0,15 0,96 0,09 0,91
sautée/
poêlée

Boudin noir 279 1 160 13,3 5,12 20,3 3,32 10,1 7,8 1,99 1,8 32,2 16,1 9,22 59,2 157 0,76 0,23 0,084 0,085 0,93 0,097 0,3
ou blanc,
sauté/poêlé
(aliment
moyen)

Chipolata, 307 1 270 19 0,8 25,3 0,8 9,2 10,8 2,91 2,14 11,8 1,27 28,1 – 507 2,61 – – – – – –
cuite

Chorizo 425 1 760 23,5 1,24 36,1 1,24 14,3 16,3 – 4,24 – – – – – – – – – – – –

Fromage 186 773 14,1 3,27 12,9 0 4,37 6,2 1,44 1,91 13,1 1,23 9 80 69 1,24 0,17 0,26 0,11 0,77 0,14 0,78
de tête

    276 1 140 15,1 0,71 23,5 0,57 9,83 10,7 2,87 2,03 9 2,3 9 174 230 0,16 0,22 2,6
(aliment
moyen)

Jambon 114 481 19,6 1,61 3,24 1,32 1,18 1,07 0,19 1,96 10 – – 145 358 – – – – – – –
cuit, choix,
découenné
dégraissé

Jambon sec 230 961 28,7 0,48 12,6 0,33 4,99 5,87 1,12 5,7 – – – – – – – – – – – –

Lardon 324 1 340 23,8 2 24,5 traces 12,6 8,12 2,6 3,8 7,5 0,5 22 156 572 2,1 0,24 0,59 0,16 6,9 0,42 0,67
nature, cuit

K   355 1 470 10,8 2,91 33,3 1,38 11,6 13,5 4,2 1,68 11 6,08 14,1 163 180 2,68 1,07 0,2 1,11 5,6 0,2 9,9
de porc

K  292 1 220 11 22,9 17,1 3,47 8,33 6,44 1,85 1,83 19,7 1,1 15,8 130 151 1,3 0,41 0,17 0,26 2,7 0,091 0,72
en croûte
5S13
Tableau 4. Valeurs nutritionnelles des charcuteries. (Suite)
5S14

Produits Éner- Éner- Pro- Glu- Li- Sucres AG AG AG Sel Cal- Fer Ma- Phos- Potas- Zinc Vita- Vita- Vita- Vita- Vita- Vita-
gie gie téines cides pides (g/ satu- mono- poly- (g/ cium (mg/ gné- phore sium (mg/ mine mine mine mine mine mine
(kcal/ (kJ/ (g/ (g/ (g/ 100 g) rés insa- insa- 100 g) (mg/ 100 g) sium (mg/ (mg/ 100 g) E (mg/ B1, B2 ou B3 ou B6 B12
100 g) 100 g) 100 g) 100 g) 100 g) (g/ turés turés 100 g) (mg/ 100 g) 100 g) 100 g) Thia- Ribo- PP ou (mg/ (μg/
100 g) (g/ (g/ 100 g) mine - Niacine 100 g) 100 g)
100 g) 100 g) (mg/ vine (mg/
100 g) (mg/ 100 g)
100 g)

K   318 1 320 14,7 7,07 25,5 1,71 10 10,8 3,46 1,9 12,3 6,1 15,4 185 212 3,13 0,38 0,14 0,8 6,8 0,19 3,94
terrine de
campagne

Rillettes tra- 390 1 610 14,3 0,2 36,9 0 14,6 16,4 4,87 1,6 – 1 – 148 – – – – – – – –
ditionnelles
de porc

Saucisse 271 1 120 13,7 1,24 23,4 1 9 10,4 2,91 2 16,5 0,91 11,9 152 164 1,4 0,1 0,29 0,2 2,47 0,11 0,42
de Francfort

Saucisse de 319 1 320 17,3 1 27,3 0,75 10,5 12 – 2,33 29,9 0,5 26,8 146 311 2 0,34 0,53 0,18 5,28 0,34 0,63
’ ! 

Saucisse 397 1 640 16 1 36,6 0,5 – – – 2,6 – – – – – – – – – – – –


’ 

Saucisse de 291 1 200 12,4 1,39 25,9 1,06 10,9 10,8 3,01 2,21 23,7 1,12 13,4 152 204 1,13 0,38 0,29 0,2 2,47 0,11 0,42
Strasbourg
ou Knack

Saucisse 278 1 150 18,8 1 22,1 0,6 8,2 9,94 2,96 1,71 11,5 0,9 18,2 141 650 2,2 0,35 0,41 0,22 4,4 0,24 0,41
<  
cuite

Saucisson 276 1 140 15 0,56 23,6 0,56 9,92 10,7 2,87 2 9 2,3 9 174 230 – – 0,16 0,22 2,6 – –
à l’ail

Saucisson 418 1 730 24,2 2,41 34,5 1,2 11,3 14,2 3,73 4,75 14,4 1,27 32 237 583 2,7 0,16 0,62 0,37 8,55 0,43 0,67
sec

W´`$   
Source : [16]
<    
La charcuterie : tout un monde 5S15

[8] ‹'ŠX K   'X   Œ   Š  


Déclaration d’intérêts to Food (ANS). Re-evaluation of potassium nitrite (E 249)
and sodium nitrite (E 250) as food additives. EFSA Journal
#      '+;< +'+K 2017;15(6), e04786.
Cet article fait partie du numéro supplément Charcuterie : [9] ;  ;   • < '         
technologie, consommation et santé réalisé avec le soutien !      ’      ¶  
  '+;< agricultural and food chemistry 2003;51(9):2714-21.
[10] <  ; ’    '<    K ’  ¶# ¯    ¶#
+                
Références cooked ham. Food chemistry 2014;155:207-13.
[11] Œ  Œ ¯ ¹‹   ' ;    ’ ’  ¶# '  ‹
[1] ¯ X' ¦   ;     K '        - K  X  #    ‹    
moine culturel immatériel de la France. « La pelèra ou le des porcs permet-il de prévenir le risque de développement
`†‡ˆ† d’un cancer colorectal chez le rat par rapport à un ajout direct
[2] '+;<”””    Ÿ‹ ¢†‡ˆ— dans la fabrication des produits ? Journées de la recherche
[3] Code des usages de la charcuterie, de la salaison et des porcine 2018;50:87-92.
  ;<Š;;­U{ˆ‰—‰ˆ [12] Š  K     ´Š    $ 
[4]   K ¯  ’  ž ] ­     ; ¶  X  ! <     †‡‡}'—}‡¡ˆ
’ ¶#  <        [13] Š    K        ´K       $
  K ' $<‹;·¸;U{ˆ‰‰‰ˆ    <     †‡‡¡'—}‡ˆ
[5] Code des usages de la charcuterie, de la salaison et des [14] ;    ' ’   K K        ´ K  
  +'+KU+  K {†‡ˆ—   <     †‡‡¡'—}‡}ˆ
[6] Š  ;   'K     ´’ "  [15] Fonds français pour l’alimentation et la santé. http://alimen-
 ! <  +  †‡‡'—}‡‡ˆ tation-sante.org/quelles-sont-les-principales-caracteristiques-
[7]  KU         !   nutritionnelles-des-charcuteries/ [En ligne] 2011.
sur le statut microbiologique des produits transformés plus ou [16] XŒŠ‹Š < !         
   +'+KU+  K {†‡ˆ‡ Ciqual. https://ciqual.anses.fr/ [En ligne] 2016.

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