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Le prix est la seule variable du marketing qui procure des recettes. Les autres variables
n’engagent que des dépenses et des investissements.
Cette variable entraîne aussi des effets plus immédiats que les autres, car les
consommateurs et les concurrents sont rapides à réagir à des modifications de prix qu’à des
modifications d’image de produit.
Le prix doit être cohérent avec le choix des autres variables du marketing mix. Le prix
découle de la stratégie commerciale choisie, il découle en effet du ou des marché(s) ciblé(s)
et du positionnement retenu.
1.1.1 Les critères à prendre en compte pour fixer son prix de vente :
En France, les prix sont fixés librement sous réserve de se conformer au droit de la
concurrence qui interdit :
La demande :
Le prix doit être en cohérence avec les attentes des consommateurs en termes de
prix et mais également de qualité (cf la notion de prix psychologique développé ci-
dessous).
L’environnement :
En principe, la demande diminue quand le prix augmente : la demande est donc une
fonction décroissante du prix (cf. schéma) sauf lorsque le prix est un indice de la qualité : on
parle alors d'effet de snobisme qui fait que la demande augmente quand le prix augmente.
Ce phénomène peut être observé pour les produits de luxe ou les produits qui se
positionnent sur les prix (par exemple le parfum « le plus cher du monde »).
Plusieurs facteurs influencent la sensibilité au prix. En effet, les consommateurs sont moins
sensibles au prix quand :
La question de la fixation des prix serait fortement simplifiée si l’entreprise pouvait établir
la courbe d’élasticité de la demande d’un produit par rapport à son prix puisqu’elle serait
capable d’envisager le volume de ses ventes pour tous les prix. Malheureusement ce n’est
pas le cas et dans la pratiques les entreprises essaient d’estimer approximativement quel
serait le volume des ventes pour un ou plusieurs prix possibles.
Fixation des prix par les coûts :
On calcule le coût total du produit (charges fixes + charges variables) auquel on ajoute le
taux de marge souhaitée. Mais le prix obtenu correspond-il aux attentes des
consommateurs ? Est-il compétitif par rapport aux concurrents ?
Certaines entreprises fixent leurs prix en fonction des prix des concurrents.
Une entreprise peut connaître les prix d’un concurrent de différentes manières :
L’entreprise peut fixer son prix de vente en fonction de celui des concurrents directs du
produit et du positionnement souhaité : plus ou moins cher ?
En cas de guerre de prix, cette logique peut conduire l'entreprise à réduire dangereusement
sa marge, voire à obtenir une marge négative, non viable à long terme.
Toute entreprise doit analyser les dimensions psychologiques de son prix et non pas
seulement les dimensions économiques.
Ce prix de référence correspond au prix que vaut d'après lui le produit, compte tenu de ses
caractéristiques et des bénéfices, fonctionnels et symboliques, qu'il compte en retirer.
Une zone de rejet parce que le prix est trop élevé : il représente un trop grand
sacrifice pour le consommateur.
Une zone de rejet parce le prix est trop faible : le consommateur estime que, compte
tenu de ce prix, le produit ne lui procurera pas suffisamment de bénéfices et
d'avantages.
On demande à un échantillon de clients potentiels, en leur montrant (ou non) une liste de
prix :
A partir des fourchettes indiquées, on trace un graphique indiquant pour chaque niveau de
prix le pourcentage des clients qui considèrent qu'il est trop faible, acceptable ou trop élevé
(cf. schéma).
-> Le prix psychologique optimum est celui qui maximise la zone d'acceptabilité du produit
- le prix psychologique résulte d’une enquête par sondage, il n’est donc valable que pour la
date où celle-ci a été effectuée .Ce que déclarent les répondants aujourd'hui correspondra-
t-il à la réalité future lorsque le consommateur sera réellement confronté à son choix dans
le magasin ?
De ce prix dépendront le volume des ventes, la rentabilité, l’image mais aussi la politique de
gamme.
Stratégie de pénétration :
Stratégie d’écrémage :
Prix plutôt bas pour certaines catégories de clients et prix plutôt élevés pour les autres
Objectif : toucher à la fois les segments les plus rentables de la clientèle mais aussi les
autres segments
Cette stratégie est également appelée le « yield management » : les prix varient en
fonction de la demande (certains clients paient le service beaucoup plus cher !).
Le principe du yield management est de proposer des tarifs avantageux aux clients qui
achètent pendant les périodes creuses pour utiliser au mieux les capacités de production.
Cette pratique est surtout utilisée par les entreprises de service car leur production n'est
pas stockable.
Le yield management est une pratique courante auprès des compagnies aériennes (qui ont
inventé ce concept dans les années 70), du Club Med, de la SNCF...
Difficultés du Yield Management :
Quelques chiffres :
- 18 millions de tarifs différents sont émis chaque année par Air France.
- 43% du CA d'une ligne long courrier sont réalisés par 15% des passagers (1ère et
business).
- Une cellule de Yield Management de 210 personnes dont 90 analystes de vol et 35 pricers
qui ressemble à une salle de marché de banque.
- Le Yield Management dialogue en interne avec les services en contact avec le client
(commerciaux, marketing, responsables d'escales).
Alignement sur la concurrence : l’entreprise vend au même prix que son concurrent
principal.
En pratique, l’entreprise a besoin de modifier ses prix relativement souvent, soit pour
satisfaire le consommateur (répercussion d’une baisse des coûts, demande du
consommateur), soit en réaction aux pratiques des concurrents.
Réduction de prix :
Le rabais : diminution spontanée ou négociée du prix. Le rabais est appliqué sur des
articles qui présentent un défaut ou qui sont demeurés longtemps en stock (cas des
soldes). Les entreprises peuvent aussi accorder des rabais appelés « escompte » aux
clients qui paient comptant, avant l’échéance.
Les remises : réductions de prix consenties pour des volumes d’achats importants ou
bien en raison de la fidélité du client.
Les offres de prix : diminution temporaire du prix d’un produit ou d’un service
Exemples :
- L’offre spéciale : diminution du prix habituel d’un produit sur une courte période
- L’offre de remboursement : réduction de prix immédiate (lors du passage en caisse)
ou différée (sur preuve d’achat)
- La vente groupée : vente par lots de produits vendus habituellement à l’unité
- La reprise d’anciens produits : forme déguisée de réduction de prix (généralement
pour des produits à usage durable tel que les voitures ou l’électroménager).
- La vente jumelée : vendre à un prix très attractif deux produits différents
(éventuellement complémentaires). Exemple : brosse à dent avec tube de dentifrice
Les ventes à primes : offrir un produit ou un service en plus du produit acheté (un
article supplémentaire offert en même temps que le produit acheté, un échantillon
en plus du produit acheté est offert, le contenant du produit est réutilisable)
Les jeux : le gain ne peut être conditionné à une obligation d’achat
Les concours
Les techniques d’essai : essai gratuit, échantillon gratuit, dégustation gratuite,
démonstration
A court terme, une hausse des ventes (mais ce n'est pas systématique...).
Une baisse considérable de la marge.
Une dégradation de l'image de marque.
Une guerre des prix.
Conclusion :
1.3 La communication
Les entreprises ont recours à la communication marketing pour persuader les
consommateurs d’acheter leurs produits. Avant même de faire passer un message et de
faire en sorte qu’il soit mémorisé, leur objectif est de capter l’attention du consommateur.
« Who says What to Whom through Witch channel with What effect ? »
→ qui dit quoi à qui à travers quel canal et avec quel effet ?
Le processus de communication :
- Connaître au mieux les récepteurs afin de pouvoir coder son message en faisant en
sorte qu’il soit correctement décodé.
- Choisir le meilleur canal de communication pour atteindre les récepteurs visés
- Prendre en considération les feedbacks pour améliorer la pertinence de son message
- les centrales d'achat d'espace qui proposent aux annonceurs de leur vendre l'espace dont
ils ont besoin.
Affectif :
→ objec f : faire aimer le produit ou la marque et donc améliorer son image
Les objectifs de communication peuvent donc porter sur chacun de ces 3 stades (cf. schéma
ci-dessous) : il s'agit de faire connaître le produit, de le faire aimer et de faire agir le
consommateur autrement dit de lui donner envie d'acheter le produit ou le service.
Une action de communication marketing peut poursuivre ces 3 types d’objectifs différents
que l’entreprise va chercher à atteindre en parallèle.
La publicité est un outil de communication qui vise à capter l’attention, la retenir et faire
passer un message dans le but d’accroître les ventes de l’entreprise et/ ou d’améliorer sa
notoriété et son image.
La création du message :
Le choix du focus publicitaire repose sur la question suivante : que va-t-on mettre en scène
dans la publicité ?
Exemples :
Le récepteur (consommateur)
les contraintes légales : c'est le 1er filtre. Par exemple, la pub reste interdite pour de
nombreux secteurs à la TV (l'alcool).
les délais de réservation : il résulte de la disponibilité des supports. Les délais de
réservation sont en effet très variables d'un média à l'autre, mais aussi selon les
supports.
les délais de Production : pour le message (prises de vues, tournage d'un film,
montage d'une bande son) et les médias (la répartition entre les salles des copies des
films de cinéma...).
Les campagnes de communication ont un impact très limité à court terme sur les ventes :
c'est un investissement de moyen-long terme pour consolider la position d'une marque sur
un marché. Il est de plus très difficile d'isoler l'impact d'une campagne de publicité sur les
ventes de celui des campagnes de promotion, des actions des concurrents, des fluctuations
constantes des marchés, etc.
L'efficacité publicitaire se mesure donc avec des indicateurs de reconnaissance de la
marque, de la publicité et des indicateurs d'image.
Un message est efficace s’il touche la cible qu’il est censé viser, s’il est mémorisé et qu’il a
des effets positifs sur des indicateurs marketing tels que la notoriété, l’image ou encore les
ventes de l’entreprise.
En plus des mesures basées sur des études postérieures à la diffusion des messages
publicitaires, l’entreprise essaie de calculer le score de mémorisation de ses campagnes.
La part de voix mesure la part des dépenses publicitaires d’une entreprise par rapport
aux dépenses effectuées sur le marché auquel elle appartient. L’entreprise pourra
ensuite comparer sa part de voix à sa part de marché :
→ si la part des voix est supérieure à la part de marché : la communication n’a pas eu un
impact suffisant sur les ventes
→ si la part des voix est inférieure à la part de marché : la pression publicitaire joue un
rôle positif sur les ventes
Marketing viral = action menée par une entreprise afin de se faire connaître auprès d’un
maximum d’internautes grâce au bouche-à-oreille
Il s’agit donc d’une technique reposant sur la transmission de proche en proche, par voie
électronique (e-mails, facebook, twitter…) de messages commerciaux : les
consommateurs deviennent gratuitement les meilleurs commerciaux de la marque !
Les consommateurs sont plus enclins à acheter des marques qui créent des expériences
authentiques à travers leurs actions marketing.
C’est dans cette optique que les influenceurs aident les marques à atteindre leur
audience en se positionnant comme garant de leur fiabilité.
L’explosion d’Instagram a multiplié les opérations des marques auprès des influenceurs
afin qu’ils communiquent auprès de leurs communautés.
Exercice :
- Calendrier de l’avent de Kinder
- Copie stratégie de Nike
1.4 La distribution :
On appelle circuit de distribution le chemin suivi par un bien ou un service pour aller du
stade de la production à celui de la consommation.
- le producteur : il cherche à trouver des débouchés pour ses produits et doit adopter
une stratégie de distribution cohérente avec les autres décisions de marketing
opérationnel
- et le distributeur : il adopte une démarche de marketing du point de vente qui
consiste à choisir une politique de merchandising en mettant en place des actions
promotionnelles ou en améliorant la gestion des linéaires.
Très souvent, les producteurs n’ont pas les moyens d’entretenir leur propre réseau de
distribution.
Le circuit de distribution d’un produit est l’ensemble des canaux par lesquels il passe
pour se rendre du producteur au consommateur.
- le canal ultra court ou canal direct : il correspond à la vente directe, sans intermédiaire,
entre le producteur et le consommateur
De façon directe : faire les marchés, ouvrir une boutique d'usine, faire un site de vente
sur Internet (cf. producteur de foie gras du Périgord), VPC. Le problème rencontré est
alors le suivant : on risque un manque de visibilité et de disponibilité du produit sur le
marché.
De façon indirecte par des grossistes : travailler avec une coopérative, puis des
détaillants pour écouler sa production dans des magasins spécialisés (des épiciers). Là
encore, la visibilité et la disponibilité sont réduites.
Le canal de distribution constitue dans certains cas un facteur clé de succès. En effet,
l'entreprise peut développer une stratégie de distribution spécifique qui lui permet d'assoir
de façon durable son positionnement sur le marché : le canal de distribution peut
permettre à l'entreprise de développer sa propre identité et de se différencier des
concurrents.
Le trade marketing rassemble toutes les actions marketing visant à optimiser les relations
entre un producteur et ses distributeurs (opérations de promotion des ventes conjointes,
coopération en termes de merchandising, partenariat pour le lancement de nouveau
produit …).
Exemples :
Basée sur la vente directe par téléphone puis par Internet, le système de distribution mis en
place par Dell permet de réduire les coûts de distribution, d'adapter sur mesure le produit
au besoin du client et de limitation des stocks, puisque les ordinateurs sont construits à la
commande.
Pendant très longtemps, la stratégie marketing des distributeurs a reposé sur l'occupation
du territoire et l'ouverture d'un maximum de magasins afin de générer du chiffre d'affaires.
Mais compte tenu des lois limitant les ouvertures de magasins sur le territoire, le nombre
maximum de magasins a rapidement été atteint. Après les fusions et les rachats, l'heure est
actuellement pour les distributeurs à la conquête des parts de marché.
Compte tenu de cette concurrence de plus en plus accrue dans le secteur de la distribution,
il est devenu indispensable pour les distributeurs de se positionner sur le marché. L'idée est
donc bien de répondre aux attentes des clients, et de se démarquer de la concurrence,
comme le souligne la citation suivante :
La stratégie marketing selon Auchan : " C'est prendre position pour déterminer l'offre
produits / services qui répond le mieux aux attentes des clients que l'on a prioritairement
décidé de servir (cible). Les enseignes qui refusent de choisir n'expriment pas d'aspérités et
ne se démarquent pas. Elles veulent vendre ce qu'elles ont acheté au lieu d'acheter ce que
les clients veulent eux-mêmes acheter." André Tordjman, Directeur Marketing d'Auchan
Les distributeurs doivent donc désormais se positionner et pour cela mettre en œuvre une
véritable politique de marketing du point de vente.
- D’attirer le consommateur
- D’optimiser ses achats
- Et de le fidéliser à l’enseigne
A cet effet, le distributeur devra choisir :
La politique d’assortiment :
L’assortiment = l’ensemble des produits commercialisés par l’enseigne
Conclusion :
Apparition de pure player : entreprise exerçant leur activité commerciale uniquement sur
internet → pas de vendeurs, pas de magasins d’où la nécessité absolue d’avoir un site
internet de grande qualité (présentation de l’offre, navigation intuitive, sécurisation des
paiements) mais aussi inspirant la confiance des consommateurs (réputation et image de
l’entreprise).