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Une tva déjà déduite, c’est-à-dire déjà imputée sur une déclaration, peut être remis en cause à
l’occasion de circonstances précises. Dans ce cas, la totalité ou une partie de cette taxe devra être
reversée lors de la déclaration suivante.
En revanche, le mécanisme inverse peut jouer dans certains cas et conduite l’entreprise à obtenir un
complément de déduction.
Le point de départ est l’année civile au cours de laquelle l’immobilisation a été acquise, importée,
achevée, utilisée pour la première fois ou transférée entre secteur d’activités, cette année comptant
dans le délai.
Les régularisations seront effectuées à partir de coefficients de référence, généralement ceux retenus
pour le calcul de la déduction initiale définitive. Ils peuvent être modifiés par la suite, en cas de
survenance de certains évènements.
Principe
Une régularisation de la TVA initialement déduite sur les immobilisations doit être effectuée chaque
année lorsque la différence entre le produit des coefficients d’assujettissement et de taxation définitif
de l’année et le produit des coefficients d’assujettissement et de taxation de référence est supérieure
à 1/10.
Calcul
Si CAn*CTn- CAr*CTr > 0.10 une régularisation est nécessaire ( opéré avant le 25 avril)
La régularisation s’élève à
EXEMPLE :
L’entreprise Martin a acquis au cours du mois de mai de l’année N une fraiseuse pour un montant de
36 000 euros ( TVA : 7 200 euros)
Au cours des années N+1 à N+5, les coefficients d’assujettissement et d’admission sont stables,
le coefficient de taxation évolue de la manière suivante :
- Année N+1 : 0.84
- Année N+2 : 0.90
- Année N+3 : 0.79
- Année N+4 : 0,60
- Année N+5 : 0,65
Questions
2. Régularisation annuelle
Le coefficient d’assujettissement ne variant pas et le coefficient d’admission n’étant pas pris en compte
pour le calcul des régularisations annuelles, celles-ci ne dépendront que des variations du coefficient de
taxation
Année n+5 : Le délai de régularisation étant écoulé, la TVA n’est plus remise en cause
Les régularisations globales portent sur les biens immobilisés, mais elles peuvent également concerner
les autres biens.
a. Principe
Un certain nombre d’évènements donnent lieu à une régularisation globale dans le délai de
régularisation ( 5 ou 20 ans). Les plus courants sont les cas suivants :
- La cession ou l’apport en société du bien ou son transfert entre secteurs d’activité, dans
certaines conditions ( cas les plus fréquents)
- La modification d’utilisation du bien : arrêt d’utilisation pour des opérations ouvrant droit à
déduction ou, au contraire, mise en utilisation pour des opérations ouvrant droit à déduction;
- La modification législative ou réglementaire des règles d’exclusion
Cessions d’immobilisations dans le délai de régularisation. Une régularisation n’a lieu que si « un
déséquilibre » de TVA entre l’acquisition et la revente du bien est constaté ce qui se produit en
pratique dans deux cas :
Cas n°1 : cession non soumise à TVA d’un bien qui avait donné lieu à déduction totale lors de son
acquisition. Cela ne concerne en pratique que les ventes d’immeubles pour lesquels l’entreprise avait
déduit de la TVA lors de l’acquisition et dont la cession n’est pas soumise à la TVA :
- Cession d’un terrain qui ne répond pas à la définition des terrains à bâtir
- Cession d’un immeuble achevé depuis plus de 5 ans lorsque l’option pour l’imposition à la TVA
n’ a pas été exercée.
Le coefficient de taxation étant de 0 pour la période restant à courir ( le bien cédé est réputé être
utilisé, pour chacune des années de la période de régularisation restante à une activité exonérée
n’ouvrant pas droit à déduction), la régularisation prend la forme d’un reversement de TVA dont le
calcul est à effectuer par le cédant :
REVERSEMENT = TVA intialement déduite * Nombre d’années à courir dans le délai de régularisation /
5 ans ( pour les meubles, 20 ans pour les immeubles )
En conséquence, pour le vendeur, le montant de la TVA reversée doit être mentionné sur la déclaration
de TVA du mois concerné. Cela augmente la valeur comptable des éléments d’actif cédés. La facture
de vente remise à l’acheteur doit préciser la date d’acquisition du bien par le cédant et le montant de
la taxe susceptible d’être déduite.
- S’il est assujetti à la TVA et si l’acquisition constitue pour lui une immobilisation, il pourra
déduire une fraction du montant de la TVA ayant grevé initialement le bien ( le coefficient de
déduction du vendeur ne lui est pas applicable) à proportion de la durée de régularisation non
encore recue
- Le cédant doit lui fournir une attestation indiquant le montant de la TVA qu’il est en droit de
déduire
- Il doit applique au bien acquis son propre coefficient de déduction, sachant qu’une nouvelle
période s’ouvre à compter de l’année de cession
Exemple :
CAS 1
La société anonyme Vernier a cédé au cours de l’exercice N+5 un immeuble acquis en N pour un montant
de 360 000 euros HT ( TVA au taux de 20%). La cession n’est pas soumise à la TVA. L’entreprise
cessionnaire a un coefficient de déduction égal à 1
Question
Solution
Le cessionnaire calcule son droit à déduction par rapport à la TVA figurant sur l’attestation, qui ne tient
pas compte du coefficient de déduction propre du vendre ; il applique éventuellement son coefficient
propre.
L’entreprise cessionnaire si elle est assujetti à la TVA, pourra récupérer 50 400 euros de TVA, quelle que
soit l’hypothèse retenue concernant le vendeur
Cas 2
Cession soumise à la TVA d’un bien qui n’avait pas donné lieu à déduction totale lors de l’acquisition.
Cela concerne en pratique :
- Pour tous les redevables, la revente, soumise sur option à la TVA et effectué dans le délai de 5
ans d’un bien mobilier d’investissement n’ayant pas donné lieu à déduction ( coefficient
d’admission nul) : véhicule de tourisme et autres biens somptuaires , immeuble acquis dans le
patrimoine
- Pour les assujettis / redevables partiels : la revente soumise obligatoirement intégralement à
TVA, de tout bien mobilier, pour lequel la TVA initiale n’avait été que partiellement déduite en
raison d’un coefficient d’assujettissement et ou de taxation inférieur à 1
Le coefficient de taxation étant de 1 pour la période restant à courir ( le bien cédé est réputé être
utilisé, suite à la cession, à une activité ouvrant droit à déduction pour chacune des années de la
période de régularisation restantes) , la régularisation prend la forme d’un complément de déduction
de TVA, dont le calcul est à effectuer par le cédant :
TVA NON DEDUITE LORS DE L’ACHAT * NOMBRE D’ANNEE A COURIR DANS LE DELAI DE
REGULARISATION/5 ANS ( pour les meubles) 20 ans ( pour les immeubles)
En conséquence, pour le vendeur, ce complément doit être mentionné sur la déclaration de TVA
déposée par le vendeur au titre du mois ou du trimestre ou de l’année durant laquelle s’est réalisée la
cession. Cette réduction réduit la valeur comptable du bien cédée.
L’acheteur, s’il est assujetti à la TVA, peut pratiquer une déduction égale à la TVA collectée lors de la
cession
Exemple
La société anonyme Bouteille a cédé pour un montant de 400 000 euros HT au cours de l’exercice un
immeuble acquis au cours de l’année N pour un montant de 300 00 euros HT ( TVA au taux de 20%
coefficient de déduction de 0.35 )
L’entreprise cessionnaire est une entreprise assujettie à la TVA ; son coefficient de déduction est égal à
0.76
Questions
Solutions
1. Calcul du complément
TVA ayant grevé le bien au moment de son acquisition : 300 000*20% = 60 000 euros
TVA déduite au moment de l’acquisition : 60 000 * 0.35 = 21 000 euros
TVA non déduite lors de l’acquisition : 60 000 – 21 000 = 39 000 euros
Nombre d’années de régularisation : N+4 à N+19 soit 16 années
Montant du complément de TVA : 39 000 * 16/20 = 31 200 euros
TVA collectée par le vendeur lors de la cession : 400 000 * 20% = 80 000 €
TVA déductible : 80 000 * 0.76 = 60 800 euros
Exemples ci après
Suite solution : Matériel : même régularisation que pour l’immeuble, le délai étant réduit à 5
ans. La société peut récupérer 3/5° de la TVA initiale ( années N+1 à N+3) , soit : 2 000*3/8 =
1 200.00 €.
- Voiture de tourisme : le coefficient d’admission des voitures de tourisme est de 0. Aucune
TVA n’est déductible.
2. LES REGULARISATIONS DE TVA RELATIVES AUX BIENS ET SERVIES NE CONSTITUANT PAS DES
IMMOBILISATIONS
Des biens et services peuvent être acquis dans le but de les utiliser pour des opérations taxables. Si,
du fait d’un changement d’affectation, leur utilisation ne correspond plus à cette condition, la
déduction initiale doit être reversée (pour son montant total, quelle que soit la date de régularisation).
Cette règle s’applique dans les cas suivants :
- Disparition de marchandises sauf lorsqu’elle résulte de vols justifiés par le dépôt de plainte, de
destructions accidentelles ou d’une mise au rebut ;
- Utilisation pour une opération non soumise à TVA (sauf exportations et opérations
assimilées) : livraisons gratuite, prélèvements personnels non imposé (ex : livraison à soi-
même)
La TVA qui a été déduite initialement doit être reversée si le bien ou le service sont utilisés pour les
besoins d’une opération n’ouvrant pas droit à déduction
C’est le cas par exemple : des prélèvements personne du chef d’entreprise / de la livraison gratuite de
biens / de l’affectation à un secteur d’activité échappant à la TVA