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Gestion de Portefeuille
theorie financiere ( ITBS Nabeul )

Téléchargé par Akram Smati (akremsmati2012@gmail.com)


MEDAF ET APT
EFFICIENCE DES MARCHES

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SOMMAIRE

PARTIE I : MEDAF ET APT

Introduction................................................................................................................................3

1. Le modèle d’évaluation des actifs financiers..........................................................3

1.1. Présentation et hypothèses du modèle................................................................3

1.2. La droite de marché....................................................................................................5

2. Les limites du MEDAF....................................................................................................7

2.1. les limites de la diversification................................................................................7

2.2. Les difficultés d’application pratique du MEDAF...............................................7


3. Le modèle d'évaluation par arbitrage APT (Arbitrage Pricing Theory)….........7-8

PARTIE II : EFFICIENCE DES MARCHES

1. Concept d'efficience…...................................................................................................9

2. Conditions nécessaires au marché efficient…......................................................10

3. Les différentes formes d'efficience de marché….................................................11-12

4. Les principaux biais de la théorie d'efficience…..................................................13

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Introduction

Les modèles de gestion de portefeuilles fondés sur le concept moyenne-variance comportent


certaines difficultés à la fois théoriques et pratiques. Ceci a conduit les théoriciens à rechercher d’autres
explications du prix des actifs.
Parmi ces modèles, le plus célèbre est le MEDAF (modèle d’équilibre des actifs financiers) qui, à
l’opposé d’autres modèles, a des implications pratiques fondamentales et semble bien expliquer les
changements de cours constatés. En effet, le MEDAF présente aussi bien un cadre d’analyse pour la
sélection de portefeuilles ainsi qu’une quantification des variables importantes de la décision
d’investissement sur les marchés financiers.
La sélection d’un portefeuille est généralement précédée par l’analyse finie d’un ensemble d’actions
individuelles. Si l’objectif de l’investisseur est de maximiser ses gains futurs, son portefeuille ne sera
constitué que d’une seule action qui assure le rendement maximum, or l’investisseur détient généralement
un portefeuille diversifié. Si la rentabilité espérée est grande, le risque qu’elle ne soit pas réalisée est
généralement élevé, de ce fait, il semble préférable à chacun de repartir les risques sur un ensemble de
valeurs performantes.

1. Le modèle d’évaluation des actifs financiers

1.1. Présentation et hypothèses du modèle


Ce modèle permet de comparer la rentabilité du marché financier et la rentabilité de l’actif étudié.
Autrement dit, il a pour objet de déterminer la rentabilité attendue d’un titre en fonction du risque qu’il
présente.
Développé pendant les années 1960 à partir des travaux de Harry Markowitz, William Sharp, John
Lintner et Jack Treynor, le MEDAF ou CAPM (Capital Asset Princing Model) est actuellement
universellement appliqué.
Les hypothèses du modèle sont contraignantes, elles supposent que :
 Les investisseurs ont une aversion pour le risque ;
 Les investisseurs ont le même horizon et les mêmes prévisions concernant les actifs
financiers ;
 Les taux de prêt et d’emprunt sont les mêmes ;
 Il n’existe ni impôt, ni coût de transaction ;
 Les investisseurs sont tous rationnels et cherchent à détenir des portefeuilles efficaces. L’aspect
contraignant de ces hypothèses s’estompe au vu du pouvoir explicatif et de l’efficacité du modèle.

Pour minimiser le risque total, chaque investisseur cherchera à réduire la composante qui peut être
réduite c'est-à-dire le risque spécifique. Pour cela, l’investisseur diversifiera son portefeuille.

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En conséquence, à l’équilibre, l’investisseur ne sera rémunéré que pour la partie du risque qu’il ne peut
pas éliminer, c'est-à-dire le risque de marché de son portefeuille, ou risque non diversifiable. En effet,
dans un marché où des opérations d’arbitrage sont toujours potentiellement possibles, il ne pourra pas être
durablement rémunéré pour un risque qu’il a la possibilité d’éliminer lui-même en diversifiant tout
simplement son portefeuille.
Ceci signifie que la rentabilité exigée par un investisseur est égale au taux de l’argent sans risque Rf
majoré d’une prime de risque uniquement liée au risque non diversifiable, c'est-à-dire le risque du
marché. Ce qui peut être traduit par la formule suivante :
Taux de rentabilité exigée = taux de l’argent sans risque + β × prime du risque du marché
Soit :
E( Ri )  Rf    ERM   Rf 
β : le coefficient de sensibilité du titre au risque de marché ; E(RM) :
l’espérance de rentabilité du marché.
Calcul du Bêta
Le Bêta représente la pente de la droite de régression reliant la rentabilité d’un titre avec celle du
marché.
 Cov R i , R M 

V R M 
Lorsque le Bêta est supérieur à 1 cela signifie que le titre est plus volatile que le marché, son risque est
donc élevé. Un projet présente un bêta faible s’il est faiblement risqué (risque total faible) ou si le
coefficient de corrélation avec le portefeuille de marché est faible. Ainsi, un projet qui serait extrêmement
risqué, mais dont la rentabilité espérée est faiblement corrélée avec celle du portefeuille de marché de
référence aurait un bêta faible (inférieur à 1).
Le coefficient β d’un titre est expliqué par un ensemble de facteurs tel la sensibilité du secteur de
l’entreprise à la conjoncture économique, la structure des coûts d’exploitation (plus les coûts fixes sont
importants, plus le β est élevé), la structure financière (plus l’entreprise est endettée, plus le β est élevé),
la visibilité des performances de l’entreprise (plus la visibilité sur les résultats futurs est bonne, moins le β
sera élevé) et du taux de croissance des résultats (plus le taux est fort, plus le β est élevé).

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1.2. La droite de marché

La droite de marché n’est que la représentation graphique du MEDAF. La droite de marché est très riche
en information. En effet, elle permet bien évidemment de déterminer le taux de rentabilité à exiger d’un
titre compte tenu du seul risque qui est rémunéré, c'est-à-dire le risque de marché.

Les déplacements de la droite elle-même caractérisent la nature des évolutions du marché et en facilitent
la compréhension :
 Un déplacement parallèle, sans variation de la pente (prime de risque), traduit une évolution du
marché en fonction des taux d’intérêt. Une baisse des taux doit entraîner le glissement de la droite
vers le bas, donc une appréciation générale de toutes les actions ;
 Un déplacement non parallèle (ou pivotement de la droite) traduit une variation de la prime de risque,
donc de la rémunération du risque. Dans ce cas, les titres les plus risqués subissent les évolutions les
plus sensibles, alors que les actions les moins risquées peuvent ne pas être significativement affectées.

A l’équilibre, tous les actifs financiers sont censés se trouver sur la Security Market Line (SML) :
Si un titre se situe au-dessus de la SML, cela signifie que son rendement attendu est trop élevé. Il est donc
sous-estimé, la hausse du prix fera baisser le rendement attendu (Cf. Titre A) ;
Si un titre se situe en-dessous de la SML, cela signifie que son rendement attendu est trop faible. Il est
donc sur-estimé, la baisse du prix fera augmenter le rendement attendu. (Cf. Titre B).

Représentation de la fonction du MEDAF dans le plan Béta/Espérance.

E(Ri)

A : Sous - évalué

Rm
E(R [β = 0.7])

B : Sur - évalué

0.7 1.0 β
5

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Le titre A est caractérisé par un rendement attendu trop élevé, ce qui veut dire que le cours actuel
est sous-évalué. Les investisseurs achèteront le titre ce qui corrige la mauvaise évaluation en augmentant
le cours boursier ce qui réduit les rendements anticipés et permet le retour à l’équilibre.

Le titre B est sur-évalué, les investisseurs vont le vendre, donc le prix va diminuer, ainsi on
corrige la mauvaise évaluation donc le rendement va s’accroître.

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2. Les limites du MEDAF

2.1. les limites de la diversification


Le MEDAF est un développement de la théorie du portefeuille et donc repose sur le fait que la
diversification permet de réduire le risque en le limitant au risque systématique. Toutefois, certains
chercheurs (Campbell, Lettau, et Malkiel) stipulent, sur la base d’études récentes, la diversification est de
plus en plus complexe et que, si dans les années 70, un portefeuille de 20 titres permettait de réduire
significativement le risque, il en faut maintenant 50 titres au minimum pour aboutir au même résultat.
Les chercheurs expliquent ce phénomène par une plus grande volatilité individuelle des titres alors que
les marchés ne sont pas plus volatils. L’arrivée sur le marché d’entreprises plus risquées opérant dans les
nouvelles technologies de l’information, dans la biotechnologie ….etc est un des facteurs explicatifs de ce
phénomène.

2.2. Les difficultés d’application pratique du MEDAF


La première difficulté qui se présente lors de la mise en pratique du MEDAF est la détermination
du taux sans risque, qui reste une notion théorique. Par « sans risque », il faut entendre sans risque de
défaut et sans risque de réinvestissement des coupons. L’obligation d’Etat zéro coupon est sans doute
l’actif répondant le mieux à cette condition.
Le MEDAF étant un modèle prévisionnel, il permet de calculer la rentabilité espérée d’un titre à partir de
la rentabilité espérée d’un portefeuille de marché et du risque anticipé du titre (son β). Le modèle utilise
des données historiques pour réaliser des prévisions ce qui revient donc à faire implicitement l’hypothèse
d’anticipations rationnelles, c'est-à-dire que les réalisations correspondent exactement à ce qui a été
prévu.
Par ailleurs, dans certains cas il est difficile de disposer de données historiques et macroéconomiques
nécessaires pour l’utilisation du modèle notamment dans les pays émergents.
Une autre critique adressée au MEDAF stipule que ce modèle n’utilise qu’une approximation du
portefeuille de marché. En effet, R. ROLL a fait remarqué dans une série d’articles que la détermination
du portefeuille de marché n’est pas si aisée qu’on voudrait le croire car celui-ci doit théoriquement
inclure tous les actifs qui peuvent être acquis (actions, obligations, bons de trésor, or, immobiliers….) ce
qui rend sa détermination très difficile.
Les problèmes évoqués ci-dessus ont conduit à ne plus considérer le MEDAF comme l’unique théorie
explicative du fonctionnement des marchés financiers. D’autres modèles se sont donc développés et sont
censés pallier aux biais du MEDAF, parmi lesquels le modèle APT (Arbitrage Pricing Theory)
Toutefois, la théorie du MEDAF reste toujours un modèle extensivement utilisé par les gérants de
portefeuilles à travers le monde.

3. Le modèle d'évaluation par arbitrage APT (Arbitrage Pricing Theory)

Pour s’affranchir du caractère restrictif de certaines des hypothèses (fonctions d'utilité quadratiques ou
rentabilités gaussiennes) qui sous-tendent le MEDAF, Ross (1976) a élaboré un modèle appelé Modèle
d'Evaluation par Arbitrage ou, plus communément, Arbitrage Pricing Theory (APT).

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Ce dernier est fondé sur deux notions. D’une part, un portefeuille d'arbitrage (c’est-à-dire sans risque et
de valeur initiale nulle, donc ne nécessitant aucune mise de fonds) ne saurait offrir une rentabilité positive
certaine. D'autre part, et conformément à l’analyse qui précède, un nombre limité de facteurs de
risque systématiques communs affecte le taux de rentabilité espéré de tous les actifs financiers. Le
double objectif du modèle est alors d'identifier ces facteurs et d’obtenir l'équation liant l'espérance de
rentabilité d'un titre à ses sensibilités aux
différentes sources communes de risque.

Puisqu' il est possible de détenir deux portefeuilles ayant le même bêta mais des sensibilités différentes
aux risques macro-économiques, un investisseur ne peut pas s’attendre à obtenir le même rendement
moyen à long terme sur les deux. Le modèle APT intègre ces différences potentielles. Une grande
diversité de risque économique peut être incorporée dans le modèle, si l’on utilise plusieurs bêtas.
Chaque bêta captera alors la sensibilité de la valeur au facteur correspondant.
L’APT tel que le propose S. ROSS fait l’hypothèse que la prime de risque est function de plusieurs
variables (et non plus d’une seule). Le titre est alors plus ou moins sensible à ces variables
macroéconomiques (V1, V2,…, VN), et il subsiste un ≪bruit ≫propre à l’entreprise.
On a donc pour un titre j :

Ri = ai + β1i V1 + β 2i V2 + … + β ki Vk + bruit

Le modèle ne donne pas une liste définie des facteurs V. dans l’article fondateur de S. ROSS, l’auteur
retient sur la base d’analyses quantitatives les critères suivants :

 Variations non anticipées de l’inflation ;


 Variations non anticipées de la production industrielle ;
 Variations non anticipées de la prime de risque ;
 Evolution de la courbe des taux.

L’utilisation de ce modèle requiert, dans un premier temps, l’identification des variables significatives
pour un titre et des primes de risque correspondantes exigées par les investisseurs, puis la mesure de la
sensibilité du titre à ces facteurs.

Si l’on souhaite faire le lien avec le portefeuille de marché, on constate que le modèle APT a remplacé la
notion (délicate à mesurer dans la pratique) de rentabilité exigée par le marché en faveur d’une série de
variables qui restent malheureusement à déterminer… c’est ce qui explique que l’APT soit un outil de
gestion de portefeuille et non d’évaluation des actions.

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PARTIE II : L'EFFICIENCE DES MARCHES

Mise en évidence à la fin des années 50, particulièrement par Fama, la théorie de l’efficience des
marchés financiers, prolongement de la notion des marchés purs et parfaits des économistes libéraux du
19ème siècle, peut s’énoncer comme suit : « un marché financier est dit efficient si et seulement si
l’ensemble des informations disponibles concernant chaque actif financier coté sur ce marché est
immédiatement intégré dans le prix de cet actif ».

Toutefois, les imperfections de marché ont conduit à une reformulation de la théorie, qui se
transforme alors pour devenir celle-ci : « sont réputés efficients les marchés sur lesquels les prix des
actifs cotés intègrent les informations les concernant de telle manière qu’un investisseur ne puisse, en
achetant ou en vendant cet actif, en tirer profit supérieur aux coût de transactions engendrés par cette
action ».

La théorie de l’efficience des marchés est intéressante à connaître pour les traders d’aujourd’hui.
Cette hypothèse explique en effet que dans le cas où un marché est développé et que les acteurs de ce
marché ont connaissance de toutes les informations qui le concernent, alors leurs réactions sont
instantanées et correctes. Il s’agit donc ici d’un bon indicateur de véracité des informations obtenues par
le biais de l’analyse .

Comment interpréter et utiliser l’hypothèse de l’efficience des marchés ?

Selon cette théorie de l’efficience des marchés, plus un marché est dit «efficient », c’est- à-dire
développé et présentant de nombreuses informations accessibles, moins il est possible pour un
investisseur de réaliser des profits inattendus et donc de battre le marché sur le long terme.
La valeur théorique d’un actif est donc en parfaite corrélation avec sa valeur réelle et il est rare
d’observer une surévaluation ou une sous-évaluation de la valeur de cet actif. Un marché efficient sera
donc intéressant pour les traders qui tradent dans la tendance, mais peu attractifs pour ceux qui espèrent
des gains plus conséquents.

1- Concept d’efficience :

Ce concept admet plusieurs définitions, l’efficience allocationnelle, l’efficience


informationnelle et l’efficience fonctionnelle.

a- l’efficience allocationnelle :

Ce concept revient à l’école néoclassique. Ainsi, dans la théorie néoclassique à l’équilibre, un


système est dit efficient, s’il est impossible d’accroître le bien être (l’utilité) d’un individu sans affecter
négativement (diminuer) celui d’au moins un agent. Tobin (1985) qualifie cette efficience de l’efficience
d’assurance totale.

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b- l’efficience informationnelle :

Selon cette acceptation, un marché sera efficient si l’ensemble des informations pertinentes à
l’évaluation des actifs financiers qui y sont négociés se trouve instantanément et complètement reflété
dans les cours.

Un tel marché incorpore donc instantanément les conséquences des événements passés et reflète
précisément les anticipations exprimées sur les évènements futurs. Ainsi, le cours d’une action est à tout
instant une estimation non biaisée de sa valeur intrinsèque.

c- l’efficience fonctionnelle :

Cette définition de l’efficience concerne les fonctions proprement économiques de


l’industrie financière.
Les marchés financiers prennent actuellement une place de plus en plus grande dans le système
financier et leur utilité provient du fait qu’ils facilitent la mutualisation des risques et de leur transfert vers
ceux qui sont les plus capables ou les plus disposés à les supporter. Par ailleurs, ils permettent de
mobiliser l’épargne vers les emplois les plus productifs, tout en lui permettant de rester liquide, etc…cet
ensemble de fonctions entraîne des transactions volumineuses tant au niveau du marché primaire des
émissions qu’à celui secondaire. L’industrie financière qui assure ces fonctions et notamment les marchés
financiers, le font-ils de manière efficace ? si tant qu’il est difficile de répondre à cette question, il n’en
demeure pas moins que les coûts de transactions q’ils prélèvent pour assurer leurs fonctions n’ont cessé
de baisser depuis trente ans.
Tobin ajoute une 4ème définition de l’efficience à savoir l’efficience fondamentale où le prix du
marché doit correspondre à la valeur économique du titre. C’est-à-dire à la valeur actuelle des flux futurs
auxquels la possession du titre donne droit.

2- Conditions nécessaires au marché efficient

Selon Fama, un marché ne peut être efficient que si un certain nombre de conditions sont respectées.

Comportement des investisseurs


Les investisseurs doivent faire preuve d'un comportement rationnel.
Cela suppose qu’ils réagissent de manière cohérente aux informations reçues, les informations positives
suscitant un comportement d’achat et inversement. Dans tous les cas de figure, les décisions des
investisseurs doivent chercher à maximiser leurs espérances de gain en fonction d'un niveau de risque
donné.

Libre circulation de l'information


Les prix de marché doivent intégrer l'ensemble des informations disponibles en temps réel, ce qui
implique qu’il n’y ait pas d’asymétrie entre les investisseurs.

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Gratuité

Les informations doivent être gratuites. Cette gratuité est une condition sine qua non
puisqu’elle permet à l’ensemble des investisseurs de réagir avec efficacité.

Coûts de transactions et d'impôts de bourse minimum

Devant les taxes, les investisseurs peuvent regimber à investir (ou à désinvestir), de crainte que cette friction
fiscale annule leurs gains potentiels.
Le gain espéré doit toujours l’emporter sur ces coûts, sinon, les agents économiques ne peuvent
plus agir librement.

Atomicité et liquidité des investisseurs

La théorie des marchés efficients requiert une liquidité et une atomicité complète des investisseurs, afin
qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer les cours en affichant son intention de vendre ou d’acheter un
volume de titre considérable.

Bon à savoir : lorsque le marché est efficient, aucun investisseur ne peut (théoriquement) parvenir à
obtenir un profit atypique sur le marché pour un niveau de risque encouru. Sur le long terme,
surperformer le marché (promesse de la gestion « active ») est donc impossible.

3- Les différentes formes d’efficience de marché :

Lorsqu’il explique sa théorie de l’efficience des marchés, Eugène Fama fait la distinction entre trois
formes différentes d’efficiences dont la classification dépend principalement de l’accessibilité des
informations concernant ce marché pour les investisseurs. Voici comment se répartissent ces efficiences :

L’efficience faible ou Weak Form :


On classe dans cette catégorie les marchés pour lesquels l’efficience est très faible, ce qui revient
à dire que les seules informations permettant d’anticiper une hausse ou une chute des cours sont issues de
l’analyse technique et plus particulièrement de l’historique des cours. Dans ce cas, la plupart des
informations passées étant connues, elles sont d’ores et déjà intégrées dans le prix actuel, ce qui empêche
de prévoir les cotations futures, rendant ainsi inutile l’analyse chartiste.

L’efficience semi-forte ou Semi Strong Form :


Dans cette forme intermédiaire d’efficience, le marché intègre une partie des informations comme les
fusions, dividendes, licenciements ou résultats. Dans ce cas, le prix de l’actif va évoluer de manière très
réactive aux différentes annonces publiques.
Les informations qui ont déjà été publiées sont donc immédiatement prises en compte dans le prix de cet
actif et les prévisions restent donc complexes à plus long terme.
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L’efficience forte ou Strong Form :
Enfin, on parlera d’efficience forte du marché dans le cas où, en plus des informations présentes dans
l’efficience faible et semi-forte, soit les informations publiques et les performances, on retrouve dans le
prix de l’actif des informations privées. Ces informations étant alors connues de tous les acteurs du
marché, elles sont elles-aussi prises en compte par le niveau de prix. Il est alors très complexe voire
impossible de réaliser des profits étant donné que les prévisions futures ne sont pas ici permises.

Ainsi, Fama constate bien l’existence de quelques « anomalies » de marché, mais dont il précise bien
qu’elles ne remettent pas en cause l’existence. Les trois niveaux de l’efficience des marchés définis par
Eugène Fama constituent un socle fondamental de la théorie financière, afin de comprendre la manière
dont les prix se forment et le rôle des marchés financiers. La principale critique qui lui
est adressée est de reposer sur une conception trop rationnelle de l’être humain dont les aspects
psychologiques sont oubliés.

Citation d'Eugène Fama sur l'efficience des marchés


« Un marché dans lequel les prix reflètent totalement et constamment toute l'information disponible est
appelé marché « efficient ».
Eugène Fama

En conclusion, on peut affirmer qu’une forte efficience ne permet pas réellement de faire des profits
attractifs sauf dans le cadre de stratégie à court terme.

Bon à savoir : la théorie des marchés efficients fait l’objet de critiques périodiques, notamment de la
part des gestionnaires qui utilisent l'analyse technique pour tenter d’anticiper l'évolution du prix des actifs
et de superformer un indice de référence. Parmi les détracteurs de cette approche, on trouve notamment
le milliardaire américain Warren Buffet.

Les apports de Shiller


Dans les années 1970, un nouveau courant de littérature baptisé finance comportementale commence à
faire son apparition. Parmi les auteurs d’importance, Robert Shiller, né en 1946 et professeur à Yale,
publie un article célèbre (Grossman & Shiller, 1981) où il compare les prix « théoriques » des actions
américaines calculés sur la base de l’actualisation des dividendes avec les cours cotés par le marché. Il
s’avère que la volatilité des données de marché est nettement plus élevée que celle des prix « théoriques
». Il en déduit que les marchés font preuve d’une exubérance irrationnelle, en contradiction avec le
modèle classique de l’efficience des marchés.
L’idée principale est que les mouvements des marchés financiers sont influencés par des facteurs à la fois
psychologiques et sociologiques qui peuvent conduire à une volatilité exacerbée non-conforme aux
modèles qui permettent d’évaluer le prix des actifs. Dans la continuité de ses réflexions, Robert Shiller
s’attache à développer des indices reflétant les sentiments des individus et tout particulièrement la
confiance.

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4- Les principaux biais de la théorie de l'efficience

L’efficience des marchés financiers reste théorique. Il s’agit d’une situation optimale, directement
liée à la théorie économique néo-classique et dont les places financières ne font que se reprocher. En
réalité de nombreuses conditions sont nécessaires à l’efficience et ces conditions ne sont pas toujours
parfaitement réunies. Les sections précédentes montrent que, globalement, les marchés sont efficients (au
moins pour ce qui concerne la forme faible et la forme semi-forte), sinon au sens de Fama (1965), au
moins au sens de Jenson (1975). Il demeure toutefois quelques domaines pour lesquels les praticiens et
les chercheurs ont montré qu’il reste possible de réaliser des arbitrages profitables, c'est-à-dire que
l’ensemble du marché est conscient du fait qu’en effectuant certaines opérations d’allers-et-retours à
certains moments communs et définis, il est possible de réaliser des gains immédiats et non risqués. Ces
gains peuvent être soit des gains réels, immédiatement encaissables, soit plus communément, des gains
liés à des performances supérieures à celles du marché.
On pourra donc nommer biais à la théorie de l’efficience ou poche d’inefficience toutes
caractéristiques des marchés financiers qui peuvent permettre à un investisseur d’accroître la rentabilité
de son portefeuille sans subir une augmentation du risque. Une remarque en découle de cette définition :
l’existence d’une poche d’inefficience n’implique pas obligatoirement un gain pour l’investisseur mais
simplement la présence d’une rentabilité supérieure à ce qu’aurait été si la poche n’avait pas existé.
Les poches d’inefficience sont nombreuses. On étudiera dans cette section : les effets liés au temps,
les effets à la taille des actifs , l’effet PER et l’effet book-to-market ration et enfin les bulles spéculatives.

CONCLUSION

Il y a une vieille anecdote concernant un professeur de finance et l’un de ses étudiants, qui en
marchant, aperçoivent par terre un billet de 200 F. Tandis que l’étudiant se précipite pour le ramasser, le
professeur lui dit : « ne vous baissez pas, si c’était vraiment un billet de 200 F, il aurait déjà été ramassé
».
Cette histoire illustre ce que les économistes entendent par marchés efficients. Les marchés
peuvent être considérés comme efficients mêmes si les investisseurs sont parfois trop optimistes ou trop
confiants et font des erreurs de jugement.
Les économistes financiers croient à l’efficience des marchés ne serait-ce-que parce que ce sont
des institutions et des mécanismes qui transmettent avec succès, c’est-à-dire très rapidement, les
informations pertinentes aux actifs financiers cotés.

Cependant, un certain nombre d’économistes financiers ont remis en question ce paradigme sur
la base d’éléments psychologiques et comportementaux et ont avancé le fait que les cours boursiers sont
en partie très visibles en se servant judicieusement de certaines variables de valorisation fondamentale.

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