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(Medaf)
MEDAF propose une théorie sur la formation des prix des actifs financiers et la détermination des
primes de risque exigées par les investisseurs pour détenir les titres présents sur le marché :
- Le MEDAF raisonne au niveau de l’ensemble du marché financier et considère l’équilibre
global offre-demande de titres
- Il assimile le portefeuille efficient que doit détenir chaque individu à un portefeuille dit « de
marché », composé de l’ensemble des actifs risqués disponibles
- Il décompose le risque d’un actif en risque spécifique et risque systématique et établit une
relation quantitative entre rentabilité et risque systématique.
- Le modèle de choix de portefeuille a montré que chaque investisseur devait détenir le portefeuille
d’actifs risqués situé au point de tangence entre la frontière efficiente des titres risqués et la droite
dont le point de départ est la rémunération de l’actif sans risque
- Si l’on suppose que tous les investisseurs forment les mêmes anticipations, il en résulte que chaque
investisseur a la même frontière efficiente et qu’il détient le même portefeuille M, tangent avec la
droite de marché
-Ce résultat a une implication forte : le portefeuille tangent est en fait composé de tous les actifs
risqués présents sur le marché, au prorata de leur encours ; cette situation s’impose car les
investisseurs détiennent tous le même portefeuille : un titre qui n’appartient pas au portefeuille M
ne serait donc tout simplement détenu par personne !
-Ce résultat simplifie la détermination par chaque investisseur de la composition de son portefeuille
d’actifs risqués : il doit détenir un portefeuille représentatif du marché ; il n’est donc plus nécessaire
de se lancer dans des processus longs et complexes d’estimations des rentabilités attendues, des
variances et des covariances.
-Le portefeuille tangent M est désormais qualifié de portefeuille de marché (il inclut tous les titres
risqués du marché) et la droite représentative des combinaisons entre le portefeuille M et l’actif
risqué est qualifiée de droite de marché (Capital market line) ; tous les investisseurs choisissent de se
positionner sur cette droite, la position exacte dépendant pour chacun d’eux de leur aversion au
risque
-L’équation de la droite s’exprime, comme précédemment :
-Les risques spécifiques sont donc diversifiables, tandis que le risque lié au co-mouvement des titres,
commun à tous les actifs, ne peut être éliminé ; ce dernier risque, qualifié de risque systématique,
fait référence à une tendance de marché, globale, qui affecte tous les titres avec plus ou moins
d’intensité
-La référence pour mesurer le risque systématique d’un actif ou d’un portefeuille de titres va être le
portefeuille de marché ; le risque systématique d’un actif ou d’un portefeuille va être mesuré par
l’intensité du lien reliant le rendement de cet actif à celui du portefeuille de marché
-Si le risque diversifiable d’un ou de plusieurs actifs venait à être rémunéré alors qu’il peut être
éliminé, tous les investisseurs se porteraient acquéreurs de ces titres pour profiter d’un rendement
supplémentaire sans risque ; leur prix augmenterait jusqu’au moment où l’espérance de rendement
(abaissée du fait de la hausse du prix) comprenne juste une rémunération du risque réellement
supporté (le risque systématique)
- Risque systématique et exigence de rendement
La composition du portefeuille tangent est non modifiable en terme de proportion, ce qui permets
d’augmenter le ratio de Sharpe ; on sait que le portefeuille tangent est désormais le portefeuille de
marché M ; cette condition s’écrit donc désormais :
La logique précédente est valable également pour les portefeuilles, en appliquant la règle importante
suivante : le bêta d’un portefeuille p est égal à la moyenne pondérée des bêtas des titres qui le
composent :
-Cette équation permet de tracer la droite du Medaf ou Security market line ; tous les actifs ont leur
place sur cette droite, leur bêta déterminant la rémunération qui sera exigée par l’investisseur ; les
forces du marché font en sorte qu’aucun titre ne pourra durablement se situer au-dessus ou au
dessous de cette droite
-Les titres dont le risque systématique est égal à celui du portefeuille de marché (bêta égal à 1)
seront rémunérés comme le portefeuille de marché ; ceux dont le bêta est supérieur (inférieur) à 1
offriront un rendement supérieur (inférieur) à celui du portefeuille de marché, en adéquation avec
leur risque systématique plus élevé (faible)
-Une illustration : deux sociétés A et B ont un bêta respectivement égal à 0,6 et 1,5. On sait par
ailleurs que le taux d’intérêt sans risque est de 3% et que la rentabilité attendue du portefeuille de
marché est de 20%. L’application du Medaf nous donne que le rendement exigé par les investisseurs
doit être de 13,2% pour la société A et de 28,5% pour la société B :
-En pratique, on utilise comme proxy du portefeuille de marché les indices boursiers des principales
places financières ; ces indices sont représentatifs des différents secteurs de l’économie et sont
composés des principales entreprises de ces secteurs. En France, l’indice phare est le CAC40 ; le poids
des entreprises du CAC40 dans la capitalisation totale des actions des sociétés françaises cotées est
très élevé (de l’ordre des trois quarts) ; aux Etats-Unis, on utilisera le SP 500
-L’exposition d’un investisseur à un indice boursier peut se réaliser en recourant à des fonds
d’investissement ; typiquement, des véhicules de type ETF (Exchange-trade funds) ont pour vocation
à répliquer l’évolution des indices des grands marchés d’actions
-Ces véhicules sont d’ailleurs de plus en plus populaires ; depuis une quinzaine d’années, les encours
d’ETF au plan mondial ont connu une croissance très rapide
La détermination du portefeuille de marché est cruciale pour procéder à l’évaluation des actifs ; dans
le schéma ci-après, deux SML sont construites, la première en utilisant le vrai portefeuille de marché
et la seconde avec un portefeuille de marché erroné
-L’utilisation de ces deux portefeuilles pour évaluer la performance d’un fonds aboutit à des
conclusions très différentes ; en utilisant le portefeuille de marché erroné, on constate que le
portefeuille évalué présente une rentabilité insuffisante au regard de son risque systématique ; en
utilisant le vrai portefeuille de marché, on conclut au contraire à une surperformance du portefeuille
évalué
-Pour estimer le bêta d’une action, il faut retenir une période d’estimation suffisamment longue pour
avoir une certaine représentativité statistique