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L’Evaluation de l’entreprise :

MEDAF, CMPC, PER

Réalisé par :
TALQI Asmae

Encadré par :
Mr. HASSINE Mostafa

Année universitaire : 2023 – 2024


MEDAF
Modèle d’équilibre des actifs financières

Définition :
Le MEDAF, ou Modèle d'Evaluation des Actifs Financiers, permet de déterminer le taux
de rendement attendu d'un actif en fonction de son niveau de risque. Il repose sur le principe
suivant : lorsque les marchés d'actions sont à l'équilibre, seul le risque systématique est
valorisé par les investisseurs. Le risque non systématique ou spécifique étant diversifiable, il
peut donc être neutralisé la diversification du portefeuille de titres. Ainsi, le taux de
rendement d'un titre est calculé comme étant la somme de la rémunération de l'actif sans
risque et d'une prime de risque de l'actif en question.

Limites :
Le Modèle d’Evaluation des actifs financiers (MEDAF) présente des limites importantes.
Par exemple, il se base sur le bêta comme seul facteur de risque, alors que ce dernier peut
évoluer dans le temps. De plus, le MEDAF repose sur des hypothèses strictes et ne peut
prendre en compte la diversité des risques présents dans un portefeuille. Évaluer la
performance d'un ensemble de titres financiers différents peut être complexe, et dans la
réalité, il est difficile d'observer concrètement la rentabilité obtenue. En outre, les marchés
financiers ne sont pas parfaitement efficients, ce qui remet en question l'idée d'une
concurrence pure et parfaite, sur laquelle repose le MEDAF.
Enjeux :
• Hypothèses idéalisées du marché : Le MEDAF se fonde sur des hypothèses idéalisées
du marché financier, supposant l'absence d'erreurs et des comportements parfaitement
rationnels des investisseurs. Cependant, cette approche théorique peut limiter sa précision
lorsqu'elle est confrontée à la complexité et aux imperfections des marchés financiers
réels.
• Limites dans des conditions de marché réelles : Les défauts du marché et les
comportements moins que parfaits des investisseurs peuvent restreindre l'efficacité du
MEDAF en ne prenant pas complètement en compte la réalité complexe des marchés
financiers.

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• Difficulté à intégrer certains actifs : Le MEDAF peut se heurter à des obstacles lorsqu'il
s'agit d'intégrer des actifs non négociés en bourse ou des actifs peu liquides, ce qui
restreint sa capacité à être utilisé efficacement pour ces types d'investissements.

Formule :
E(Ri) = Rf + βi (E(RM) – Rf)

Où:
o E(Ri) : rentabilité espérée de l’actif
o Rf : Rentabilité de l’actif ou taux d’intérêt sans risque
o βi : mesure du risque systématique de l’actif
o E(RM) : rentabilité espérée sur le marché
o (E(RM) – Rf) : prime de risque

La prime de risque représente la rémunération supplémentaire qu'une action génère par rapport à un
investissement considéré comme sans risque
Sachant que :
βi = (Cov (Ri, RM)) / Var (RM)

o βi = 1 : le titre réalise la même rentabilité que le marché,


o βi < 1 : le titre est défensif, il varie moins que le marché, négatif signifie que le titre
évolue en sens inverse de celui du marché
Exemple :
Un titre avant un bêta de - 1.5 évoluera dans le sens opposé de celui du marché et en
amplifiant son mouvement.
Si le marché gagne 1% en une séance, alors le titre ayant un bêta de - 1.5 perdra 1.5%.
Inversement, si le marché perd 1%, le titre en gagnera 1.5.
o βi > 1 : le titre est offensif, la rentabilité varie plus que le marché. Indique un niveau de
volatilité élevé. Cela signifie que le cours de l'action a fluctué davantage que l'ensemble
du marché pendant la période évaluée.

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Exemple :
Si une action présente un bêta de 2, on s'attend à ce que le cours de l'action de la société
soit deux fois plus volatil que l'ensemble du marché. De même, on s'attendra à ce qu'une
action dont le bêta est de 1,2 soit 20 % plus volatile que l'ensemble du marché.

Exemple :
Vous disposez des informations suivantes : Taux de rentabilité du marché = 5 % ;
Taux sans risque = 1 % ; Bêta du titre A = 0,9.
➢ Calculer le taux de rentabilité du titre (ou coût des capitaux propres) en vous
appuyant sur le modèle MEDAF.

Corrigé :
E (Rx) = Rf + β (Rm - Rf) = 1 % + 0,9 (5 % – 1 %) = 4,6 %

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CMPC
Cout Moyen Pondéré du Capital

Définition :
Ou weighted average cost of capital (WACC) en anglais, est un indicateur économique,
représentant le taux de rentabilité annuel moyen attendu par les actionnaires et les créanciers.
En retour de leur investissement.
Le CMPC mesure la capacité de l'entité économique (entreprise) de valoriser les capitaux
(propres) qui lui ont été confiés par les actionnaires / investisseurs. Pour l'entreprise, c'est un
paramètre indispensable pour valider les investissements futurs.
Le CMPC traduit le coût moyen des capitaux propres et de la dette financière de l'entreprise,
soit ses ressources financières disponibles à des fins d'investissement.
Limites :
Le Coût Moyen Pondéré du Capital (CMPC) est essentiel en investissement, mais sa
compréhension peut être complexe, surtout si l'on n'est pas familier avec toutes les entrées de
liquidités comme les capitaux propres. Des bilans financiers complexes, avec divers types de
dettes et leurs taux d'intérêt, rendent le calcul du CMPC plus compliqué. Ce calcul implique
de nombreux éléments comptables et financiers variables, sensibles aux conditions
économiques et de marché, ce qui peut impacter les résultats.
Un niveau d'endettement plus élevé nécessite un CMPC plus élevé. Cependant, le WACC est
moyennement adapté aux projets risqués, donc les investisseurs préfèrent souvent se tourner
vers la valeur actuelle ajustée.
Enjeux :
• Compréhension et complexité : Pour ceux qui ne maîtrisent pas pleinement les tenants et
aboutissants des flux de liquidités et la complexité des états financiers, le calcul du Coût
Moyen Pondéré du Capital (CMPC) peut s'avérer difficile
• Impact du niveau d'endettement : Un niveau d'endettement plus élevé requiert un
CMPC plus élevé, ce qui peut influencer les décisions d'investissement et la perception de
la rentabilité d'une entreprise.
• Complémentarité avec d'autres paramètres : L’un des enjeux majeurs est de
reconnaître que le CMPC offre un aperçu mais doit toujours être complété par d'autres
paramètres pour une évaluation complète et précise du potentiel d'investissement dans une
entreprise.

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Formule :
CMPC = Ck x [CP/ (CP + D)] + Cd x (1 – t) x [D / (CP + D)]

Avec :
Ck : est le coût des fonds propres
Cd : est le coût des dettes
CP : est le montant des capitaux propres au prix du marché
D : le montant des dettes au prix du marché
T : est le taux d’imposition
Exemple :
Une entreprise avec un capital composé de 5000 capitaux propres dont le coût est de 15% et 7000
de dettes avec un taux d’intérêt de 10%. Le taux d’imposition est de 40%.
Corrigé :
Le coût moyen pondéré est de : (15% * 5000/ 12000) + ((10% *0.6) * 7000/12000) = 41.25%

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PER
Price Earning Ratio
Définition :
Le Price Earning Ratio (P.E.R.) est un outil financier utilisé par les investisseurs individuels et
professionnels pour évaluer la valeur d'une entreprise en la comparant à d'autres du même
secteur ou du même pays. Il anticipe la croissance future en se basant sur les bénéfices
estimés pour l'année en cours.
Un P.E.R. bas suggère une vision pessimiste des investisseurs quant à une possible
détérioration financière, tandis qu'un P.E.R. élevé indique de l'optimisme. Comparer le P.E.R.
d'une action à celui de son secteur est essentiel. Par exemple, un P.E.R. de 20 peut sembler
élevé pour une entreprise immobilière mais raisonnable pour une société technologique, où il
peut atteindre parfois 150.
Limites :
Si le calcul du PER est facile d’un point de vue technique (une simple division !), son
interprétation et son utilisation (comme critère de choix d’investissement) sont souvent plus
difficiles
De plus, afin d’obtenir une valeur pertinente du PER, il faut souvent retraiter au préalable le
bénéfice net par action. Deux retraitements classiques sont effectués :
- Au niveau du bénéfice net : le bénéfice net doit être calculé hors résultat exceptionnel et
éléments non récurrents (au niveau de l’exploitation).
- Au niveau du nombre d’actions : il faut tenir compte des opérations futures au niveau du capital
de la société (exercice de bons de souscription, conversion d’obligations convertibles, rachat
d’actions prévu, etc.) qui peuvent affecter le nombre d’actions émises par la société.
- Ensuite, le PER est influencé par la structure financière de la société.
Enfin, le PER n’est pas défini pour des sociétés avec un résultat net nul ou négatif
Les enjeux :
• Sensibilité aux fluctuations temporaires : Peut être influencé par des éléments
temporaires ou cycliques, altérant ainsi son évaluation.
• Limites dans l'analyse complète : Ne prend pas en compte tous les aspects de la
performance d'une entreprise.
• Varie selon les secteurs : Sa pertinence peut varier fortement selon les secteurs d'activité,
rendant parfois les comparaisons peu fiables.

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• Risque de décisions unilatérales : S'appuyer exclusivement sur le P.E.R. pour les
décisions d'investissement peut être risqué sans considérer d'autres indicateurs et
paramètres clés de l'entreprise.

Formule :
➢ Méthode 1 :
PER = Cours / BNPA

➢ Méthode 2 :
PER = Capitalisation boursière / Bénéfice Net

Avec :

BNA = Bénéfice net / Nombre d'actions composant

Exemple :
Soit la société Lambda dont le cours de bourse est de 200 MAD le 15 juillet, son BNPA est de
10 MAD.
➢ Le PER est donc égal à 200 / 10 = 20
- Si le cours de bourse passe à 150 euros le 28 juillet, le PER devient égal à :
150 / 10 = 15
Nous le voyons dans cet exemple, le PER d'une action fluctue au jour le jour car il est
dépendant des cours de l'action de la société concernée.
✓ En termes fondamentaux, le PER exprime le nombre d'années pendant lesquelles il
faudra détenir l'action pour qu'elle soit remboursée par les bénéfices de l'entreprise.
C'est une mesure de la création de richesse par une société

Exercice :
Le capital de la société fictive « XYZ » est composé de 1 900 000 actions.
• Capitalisation boursière s'élève à 1 187 500 000 MAD.
• Chiffre d'affaires annuel = 1 425 millions MAD.
• Bénéfice net (BN) = 95 millions MAD.
➢ Quel est le PER de cette action ?

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Le B.N.P.A. ou Bénéfice Net Par Action est essentiel au calcul du P.E.R.
Dans notre cas pratique, il sera donc de :
BNPA= Bénéfice net / Nombre d'actions en circulation = 95 / 1.9 = 50 MAD
➢ Deux méthodes de calcul du Price Earning ratio (P.E.R.)
1. PER= Capitalisation boursière / Bénéfice net = (1 187.5 / 95) = 12.5 MAD
2. PER= Cours de l'action / BNPA = (625 / 50) = 12.5 MAD
Au cours de 625 MAD, l'action affiche donc un PER de 12,5 MAD. Dit autrement, la société
capitalise 12,5 fois son bénéfice net estimé pour l'année en cours.

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