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Pratique Du Metier de La Microfinance
Pratique Du Metier de La Microfinance
La microfinance, de manière générale, est une aide destinée aux personnes en situation
de marginalisation financière, ou encore d’exclusion financière. Différentes sortes de produits
financiers adaptés à ces personnes ont alors vu le jour.
I.1. Le microcrédit
I.1.1. Définition
C’est un prêt de faible montant destiné aux personnes qui n’ont pas accès au circuit
bancaire classique et qui ont un projet de création d’entreprise. Il peut également être défini
comme un prêt à la création ou au développement de très petites entreprises pour des publics
non éligibles au système bancaire, faute de garanties réelles ou d’apport personnel suffisant.
I.1.2. Caractéristiques
Les microcrédits se distinguent des crédits classiques offerts par les banques. Même
s’ils peuvent être différents d’une IMF à une autre ou d’un pays à un autre, les microcrédits
ont des caractéristiques communes :
I.1.3. Typologie
a. Le microcrédit individuel
Ici, le prêt est accordé à une personne en se basant sur sa capacité à présenter les
garanties de remboursement et un certain degré de sécurité de l’institution lui octroyant le
crédit. Ce type de crédit a un but précis, il n’est pas possible d’en faire un usage libre comme
le crédit solidaire. Il sert à financer un projet en particulier. L’IMF est alors directement en
charge de la sélection de ses emprunteurs, elle ne repose plus sur un mécanisme d’auto
sélection. L’octroi de ce crédit dépend donc de deux choses : la capacité de remboursement du
client et ses garanties.
b. Le microcrédit solidaire
La pression sociale fait donc que chacun rembourse car aucun ne veut être celui qui
pénalise les autres, et ils ont alors tout intérêt à surveiller et écarter eux-mêmes ceux qui sont
susceptibles de ne pas pouvoir rembourser : les emprunteurs à haut risque. Ce principe de
responsabilité collective du groupe et cette sélection des membres par le groupe lui-même
résout le problème d’asymétrie d’information de la banque, c’est-à-dire son manque de
renseignements sur les emprunteurs, et diminue les risques de sélections adverses, d’aléa
moral, le cout de l’audit, et permet un meilleur respect des contrats. Ce mécanisme de caution
solidaire permet un très fort taux de remboursement (proche de 100%) et une baisse des couts
de transactions connues pour être important.
L’épargne est la part des revenus restant disponibles après les dépenses de
consommation courante. Les IMF peuvent être autorisées sous certaines conditions à collecter
l’épargne (2ème catégorie). Toutefois, en raison de la nécessité d’assurer la protection de
l’épargne des pauvres, les États et les banques centrales fixent le cadre dans lequel les IMF
peuvent collecter l’épargne afin d’assurer une protection aux épargnants. La micro épargne
est un service de dépôt qui permet aux micro-épargnants d’épargner des faibles montants
d’argent pour des usages ultérieurs.
Dans bien des cas, les ménages pauvres ont plus besoin des services d’épargne que
ceux de crédit. Les plus démunis veulent surtout sécuriser leur économie. Déposer son
argent, son épargne en sécurité est en effet le plus demandé de tous les services de
microfinance. En l’absence de lieux de dépôt, l’épargne des ménages quand elle, constituée
de petites pièces ou de petits billets doit être cachée dans un jardin, dans le plafond, sous le
matelas,… Pour les personnes pauvres, il est fondamental de disposer d’un endroit sûr pour
conserver leur épargne, cette démarche répond :
- Au besoin de s’équiper d’un bien, accumulation des petites sommes pendant une
période plus ou moins longue, permet à l’épargnant de disposer d’un capital le
moment voulu ;
- Au besoin d’anticiper des couts à venir, naissance, mariage, entretien du logement etc
Les banques, mais aussi souvent les IMF ne peuvent (ou ne veulent) généralement pas
répondre à la demande d’épargne pour trois raisons essentielles :
L’épargne obligatoire : étant une des conditions du micro crédit solidaire, elle se
caractérise par des versements obligatoires que doivent réaliser les bénéficiaires d’un
crédit. Son montant dépend donc de celui du prêt accordé et doit être versé avant
l’octroi du crédit, ou au même moment. Elle est restituée à l’emprunteur une fois son
prêt remboursé, mais le crédit étant souvent renouvelé, les clients n’en voient rarement
la couleur. Cette difficulté reste théorique. Cela représente donc pour les individus une
contrainte et surtout un coup d’accès au crédit, plutôt qu’une ressource financière. Elle
doit pouvoir être mobilisable en cas de besoin pour être appréciée. Mais pour l’IMF,
c’est loin d’être une contrainte, au contraire, elle lui permet de se constituer une source
de financement sans cout de collecte et bloquée, d’avoir une garantie facile à mettre en
place, de créer un fonds de réserve.
L’épargne volontaire bloquée : elle est le deuxième type de produit d’épargne
développé par les IMF. C’est une épargne versée sur un compte bloqué pendant une
durée déterminée pouvant aller de quelques semaines à plusieurs années. Ce compte
doit être régulièrement rémunéré. Les IMF l’apprécient beaucoup car cela leur permet
de pouvoir faire les anticipations et de prévoir et planifier la gestion de la liquidité des
dépôts. Étant bloqué pendant un certain temps, connu de l’institution, elle est
« prêtée » au client désirant un crédit ;
Les dépôts à vue et les comptes semi-liquides : ici il s’agit des comptes d’épargnes les
plus liquides, ils n’ont aucune contrainte. Les clients y déposent et y retirent de
l’argent comme bon leur semble. Cependant, les IMF imposent souvent des limites
dans le nombre et le montant des retraits. En effet, des mouvements de retraits trop
nombreux, surtout pour de petites sommes, font subir l’IMF des couts de gestion trop
élevés. En plus d’autres désavantages pour l’IMF, les dépôts à vue ne peuvent pas être
recyclés en crédit puisqu’ils n’ont pas de durée déterminés et peuvent donc être retirés
à n’importe quel moment.
Elle consiste à proposer aux ménages à faibles revenus des produits d’assurance
ajustés à leur situation. Ce mécanisme contribue à réduire la vulnérabilité des populations
démunies, particulièrement exposées aux maladies, accidents, décès ou catastrophes
naturelles.
Ceci permet aux ménages de contourner les insuffisances relatives aux mécanismes de
recours informels à la famille ou aux proches. Ceci permettrait aussi d’éviter les conséquences
néfastes d’une crise importante (surendettement, vente des biens de la famille, …). La micro
assurance permet aux individus et aux micro-entreprises de prévoir une provision financière
leur permettant de se protéger contre différents risques non maitrisables. Ce type de service
d’assurance inclut l’assurance-vie, l’assurance-santé et l’assurance-invalidité.
En effet, les prêts à l’habitat s’avèrent être des prêts de longue durée et ne générant pas
directement des revenus. Le ménage se voit donc prélevé une partie de son revenu afin de
rembourser ce crédit sur le long terme.
Quant-aux IMF voulant proposer ce genre de crédit, elles doivent être capables de
proposer des crédits de très longs termes, et donc de disposer des capitaux nécessaires.
Malheureusement, c’est rarement le cas. Et plus la durée du prêt est longue, plus le risque de
non remboursement est augmenté. Concernant les garanties, elles sont dures à mettre en place,
c. Le transfert d’argent
Outre l’activité principale des Institutions de MicroFinance (IMF) qui est de proposer
des microcrédits à leurs clients, services de transfert d’argent sont donc de plus en plus
considérés par les IMF comme un marché potentiel. Ces services sont alors une opportunité
d’offrir un nouveau produit potentiellement rentable. Cependant, à l’international, les IMF ne
sont pas obligatoirement les mieux placées pour gérer ce genre de services. *
En effet celles-ci disposent de réserves de capital limitées ainsi que des liens limités
aux réseaux internationaux. Pour les IMF, la façon la plus simple de s’introduire sur le marché
serait de s’allier avec un acteur spécialisé du secteur (Western Union par exemple). C’est le
cas pour certaines de ces institutions qui servent d’agent pour ces opérateurs internationaux de
transfert d’argent.
d. Le mobile banking
Dans le modèle “joint”, les services sont fournis par deux organisations indépendantes,
l’IMF ne fournissant pas directement de services non financiers mais établissant un
partenariat avec une autre entité, qui s’en charge. Ce modèle est parfaitement approprié
lorsque ces services nécessitent des compétences spécialisées (que l’IMF ne possède pas :
services en matière de santé, assistance technique en agriculture, par exemple). Ce modèle
permet aussi de déterminer le coût exact des services non financiers et de décider de la
meilleure façon de les gérer. Cependant, l’IMF n’a que peu de contrôle sur la qualité des
services de son partenaire.
Le modèle dit “parallèle” est souvent appliqué aux organisations multiservices (par
opposition aux IMF à part entière). Les services financiers et non financiers sont alors
proposés par la même organisation dans le cadre de différents programmes et sont gérés par
un personnel distinct, spécialisé, qui travaille sous la même enseigne. Par exemple, la
Fundacion para el Desarrollo Integral de Programas Socioeconomicos (FUNDAP) au
Guatemala, ou Interactuar en Colombie, disposent de programmes de formation et de
microcrédit solides, fournis par des départements différents à des clients qui ne sont pas
nécessairement bénéficiaires des deux services à la fois. Ce modèle permet d’employer du
personnel spécialisé et d’avoir un contrôle direct sur chaque programme. Cependant, la
gestion séparée des programmes fait peser un fardeau financier et administratif significatif sur
l’organisation. De plus, “l’approche complète” n’est pas vraiment mise en œuvre car les
services financiers et non financiers sont proposés à des bénéficiaires différents.
Le modèle “unifié” vise, lui, une complémentarité entre les services financiers et non
financiers en les inscrivant dans un produit hybride que proposera le même personnel. Dans
ce schéma, contrairement aux deux autres modèles, les bénéficiaires de services financiers
sont généralement obligés de souscrire aux services non financiers. Ils incluent généralement
des activités d’éducation, qui se déroulent au cours de réunions de groupe régulières. Un
exemple connu est le modèle “Crédit avec Éducation” développé par Freedom From Hunger.
Il utilise une méthodologie de services bancaires au niveau du village (village banking) : des
Il apparaît de ce qui précède que l’offre des services non financiers par les
établissements de microfinance demeure une utopie dans le contexte camerounais caractérisé
par une population essentiellement « intéressée » et insatiable. Mais aussi par des acteurs de la
microfinance au profil social à améliorer.