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Nature du document : Niveau : 1ère Bac Module 1 : La Boîte à Durée de l’activité : 1h

Fiche pédagogique (Toutes les filières) Merveilles


Nom de l’enseignant : Compétence(s) : Lire et produire un récit autobiographique
BAKHAR SARA Projet : Produire un récit autobiographique
Activité : Lecture Séquence 2 : Etudier le portrait d’un personnage secondaire dans un roman
méthodique autobiographique
Objectif(s) :
Outils pédagogiques : - Identifier l’état d’âme du narrateur
Tableau - Repérer la concrétisation de l’ethnographie dans texte
Support : La Boîte à Merveilles, Ahmed
Sefrioui
Prérequis :
- L’autobiographie – La description des personnages – Le récit – Le discours – Les fonctions du discours

Tâches de
Etapes de Tâches de
Consignes de l’enseignant l’apprenan Durée
l’activité l’enseignant
t
Support :

Le mardi, jour néfaste pour les élèves du Msid, me laisse dans la bouche un goût d’amertume. Tous les mardis sont
pour moi couleur de cendre. Il faisait froid, ma nuit avait été peuplée de cauchemars. Des femmes échevelées menaçaient
de me crever les yeux, m’envoyaient au visage les pires injures. Parfois, l’une d’elles me balançait à travers la fenêtre et je
m’enfonçais lourdement dans le vide. Je criai. Une main, combien douce, se posa sur mon front.
Le matin, je me rendis au Msid selon mon habitude. Le Fqih avait son regard de tous les mardis. Se yeux n’étaient
perméables à aucune pitié. Je décrochai ma planchette et me mis à ânonner les deux ou trois versets qui y étaient écrits.
A six ans, j’avais déjà conscience de l’hostilité du monde et de ma fragilité. Je connaissais la peur, je connaissais la
souffrance de la chair au contact de la baguette de cognassier. Mon petit corps tremblait dans ses vêtements
trop minces. J’appréhendais le soir consacré aux révisions. Je devais, selon la coutume, réciter les quelques
chapitres du Coran que j’avais appris depuis mon entrée à l’école. A l’heure du déjeuner, le maître me fit signe
de partir. J’accrochai ma planchette. J’enfilai mes babouches qui m’attendaient à la porte du Msid et je traversai la rue.
Ma mère me reçut assez froidement. Elle souffrait d’une terrible migraine. Pour enrayer le mal, elle avait les tempes
garnies de rondelles de papier copieusement enduites de colle de farine. Le déjeuner fut improvisé et la
bouilloire sur son brasero entama timidement sa chanson.
Lalla Aïcha, une ancienne voisine, vint nous rendre visite. Ma mère la reçut en se plaignant de ses maux tant
physiques que moraux. Elle affectait une voix faible de convalescente, s’étendait sur les souffrances de telle partie de son
corps, serrait violemment des deux mains sa tête empaquetée dans un foulard. Lalla Aïcha lui prodigua toutes sortes de
conseils, lui indiqua un fqih dans un quartier éloigné, dont les talismans faisaient miracle. Je me tenais timide et silencieux
dans mon coin. La visiteuse remarqua la pâleur de mon visage.
- Qu’a-t-il ton fils ? demanda-t-elle. Et ma mère de répondre :
- Les yeux du monde sont si mauvais, le regard des envieux a éteint l’éclat de ce visage qui évoquait un bouquet de roses.
Te souviens-tu de ses joues qui suaient le carmin ? et de ses yeux aux longs cils, noirs comme les ailes du corbeau ? Dieu
est mon mandataire, sa vengeance sera terrible.
- Je peux te donner un conseil ; dit Lalla Aïcha : montons tous les trois cet après-midi à Sidi Ali Boughaleb. Cet enfant ne
pourra pas supporter le Msid ; si tu lui faisais boire de l’eau du sanctuaire, il retrouverait sa gaîté et sa force.
Ma mère hésitait encore. Pour la convaincre Lalla Aïcha parla longuement de ses douleurs de jointures, de ses jambes qui
ne lui obéissaient plus, de ses mains lourdes comme du plomb, des difficultés qu’elle éprouvait à se retourner dans son lit
et des nuits blanches qu’elle avait passées à gémir comme Job sur son grabat. Grâce à Sidi Ali Boughaleb, patron des
médecins et des barbiers, ses douleurs ont disparu.
- Lalla Zoubida, c’est Dieu qui m’envoie pour te secourir, t’indiquer la voie de la guérison, je vous aime, toi et
ton fils, je ne retrouverai jamais le goût ni de la nourriture, ni de la boisson si je vous abandonne à vos
souffrances. Ma mère promit de visiter Sidi Ali Boughaleb et de m’emmener cet après-midi même. Lalla Aicha soupira de
satisfaction.
I. MISE EN 1. Quels sont les personnages déjà vus dans l’incipit de - Mettre
SITUATION l’apprenant - Se rappeler
La Boîte à Merveilles ? le narrateur, sa famille, la dans le bain
Chouafa, Rahma, Fatma Bziouya… 05 min
thématique - Mobiliser
2. A quel personnage le narrateur donne-t-il de - Annoncer ses prérequis
l’objectif
l’importance ? à la voyante
3. Annoncer l’objectif de la leçon : Identifier l’état d’âme
du narrateur.
- Repérer la concrétisation de l’ethnographie dans texte
II. Lecture magistrale+ lectures individuelles de quelques
IDENTIFICATI - Faire observer - Observer
apprenants +explication des mots difficiles les éléments
ON DU TEXTE Identification du texte : 10 min
aidant à la - Décortiquer
Le genre : un roman autobiographique compréhension le support
du support
le nom de l’auteur : Ahmed Sefrioui
Le type : narratif, descriptif
Les personnages : Sidi Mohamed (Le narrateur), le Fqih ,
Lalla Zoubida et Lalla Aicha.
Le temps : le Mardi, le matin, à l’âge de six ans, (l’hiver (il
faisait froid).
Le lieu : le Msid, la maison du narrateur, le sanctuaire
Sidi Boughaleb.
Les temps verbaux : présent, imparfait, passé simple
L’idée générale : Le Mardi au Msid, une journée pénible
pour le narrateur et La visite de Lalla Aicha: une femme
superstitieuse.
Le registre de texte : pathétique
Le niveau de langue : courant
Le point de vue : interne

Situation du passage :
1. Situez ce passage par rapport à l’œuvre :
Ce passage est extrait de La Boîte à merveilles, un
roman autobiographique écrit par Ahmed Sefrioui en
1952 et publié en 1954.
Cet extrait se situe juste après la dispute entre Lalla
Zoubida et Rahma, la voisine du 1er étage, à cause du
linge. Rahma a choisi de sécher son linge au patio, un
lundi, ce jour-là est réservé pour Lalla Zoubida.
Les champs lexicaux :
la peur: « cauchemars, Je criai, Je connaissais la peur, je
connaissais la souffrance, J’appréhendais dès le soir
consacré aux révisions. Mon petit corps tremblait. »
l’école coranique : Msid, Fkih, sourate, réciter, maitre,
Coran, ânonner, baguette de cognassier, planchette,
chapitre, révision..
Les figures de style :
Personnification : J’enfilai mes babouches qui
m’attendaient à la porte du Msid.
Anaphore : Je connaissais la peur, je connaissais la
souffrance.
La litote : lala aicha parla longuement de ses douleurs
de jointures, de ses jambes qui ne lui obéissaient plus,
de ses mains lourdes comme du plomb, des difficultés
qu’elle éprouvait à se retourner dans son lit et des nuits
blanches qu’elle avait passées à gémir comme Job sur
son grabat ».

III. Hypothèses
de lecture : 1. Que pouvons-nous étudier dans ce passage ? - Faire émettre - Émettre des
des hypothèses hypothèses
- On demande aux élèves de dégager les idées, les
sur les idées du sur les idées
thèmes, les axes, susceptibles à étudier les axes de du texte
texte
lecture.
- Qu'est ce qui vous paraît intéressant à étudier dans
cet extrait?
* Le narrateur et sa peur de cognassier.
* La visite de Lalla Aicha.

IV. Axes de Le narrateur et sa peur de cognassier :


lecture : 1- De quel jour parle-t-on dans le texte? un mardi
2- Quel en est le sentiment du narrateur? le narrateur
éprouve un sentiment d'amertume.
3- pourquoi ? Pour lui le mardi est un jour néfaste, - Faire identifier
c'est un jour de récitation de coran. le portrait moral - Indiquer le
des personnages portrait
4- En quoi le narrateur compare-il ce jour? Le 20 min
moral des
narrateur qualifie le jour du Mardi de couleur de personnages
cendre.
5- De quel personnage parle-il? Le Fkih
- Comment se comporte-il devant ses élèves? Il est
sévère. ---> Le comportement du Fqih envers ses élèves
est très sévère. Sa baguette de cognassier fait souffrir
les écoliers qui commencent à connaitre la peur dès leur
bas âge.
- Montrez que le Fqih est sévère : « Le fqih avait son
regard de tous les mardis. Ses yeux n’étaient
perméables à aucune pitié. »
6- De quel endroit parle-t-on? De l’école coranique Repérer la
« Msid » concrétisation
7- Que faisaient les élèves? Ils récitent quelques de
chapitres du Coran. l’ethnographie
dans texte
8- Quel moyen utilise le Fqih pour sanctionner les
élèves ? la baguette de cognassier.
9- À quelle heure se termine la séance de Msid? A
l’heure du déjeuner.
Synthèse :
Le portrait du Fkih est dévalorisant. Il était un maitre
sévère, injuste, il punissait les enfants avec sa baguette
de cognassier. Il donne une image dévalorisante à
l’enseignement traditionnel.
La visite de Lalla Aicha :
1. Comment Sidi Mohammed trouve-t-il sa mère lors de
son retour chez lui ? Elle souffre d’une migraine.
2. Quelle visite reçoivent-ils ? la visite de Lalla Aicha
- Qui est Lalla Aicha ?
Lalla Aicha est une ancienne voisine de Lalla Zoubida.
C’est son amie intime.
3. « La visiteuse remarqua la pâleur de mon visage ».
Quelles sont les vraies causes de cette pâleur ?
→ La nuit cauchemarde que causée par la dispute entre
rahma et lala zoubida.
4. A quoi la mère attribuait-elle les maux de son fils ?
→ Elle les attribuait au mauvais œil.
5. Qu’a-t-elle proposé Lalla Aicha ? Dans quel but ?
→ Elle a proposé d’aller à Sidi Ali Boughaleb (un
sanctuaire) pour obtenir sa guérison.
6. Comment qualifie-t-on la croyance des deux femmes?
→ soit ignorantes, naïves, soit c’est une croyance
superstitieuse.

Synthèse :
Lalla Aicha est une ancienne voisine de Lalla Zoubida.
C'est son amie intime. Le narrateur n'aime pas cette
femme. Il évoque les thèmes de : la superstition dans
la société marocaine traditionnelle, le mauvais œil, la
voyance.
IV. TRACES Personnages Description
ÉCRITES le narrateur, faible et fragile,
Sidi Mohammed - Elaborer le
- Participer à
souffrant, peureux… l’élaboration
tableau et la
regard redoutable, dur et sévère, du tableau et
Le Fqih synthèse avec la
de la synthèse 15 min
violent… participation des
mère du narrateur, souffrante, élèves
Lalla Zoubida - Recopier
ignorante, superstitieuse, naïve…
Lalla Aicha ignorante, superstitieuse, naïve…

Synthèse générale :

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