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PLAN
Introduction …………………………………………………….4
La satisfaction est un sentiment positif que le travailleur éprouve à différents degrés lorsque
ses attentes par rapport au travail se réalisent.
Quelles stratégies pour motiver ses équipes ? Comment les mettre en œuvre ? Faut-il choisir des
individus déjà motivés ? Ou au contraire trouver des méthodes pour les stimuler ? Faut-il les mêmes
méthodes pour tous ?...
Les théories des besoins considèrent que la motivation est suscitée par la volonté d’assouvir
des besoins. Les deux théories les plus connues sont celles de Maslow et d’Herzberg.
D’après Maslow (1943), l’individu cherche à répondre à des besoins selon une hiérarchie de
besoins : une fois qu’un besoin est satisfait, l’individu souhaite satisfaire le besoin
Cette hiérarchie est souvent présentée sous forme d’une pyramide. : Réalisation de soi
Estime de soi
Besoins sociaux
Besoins de sécurité
Besoins physiologiques
Ainsi, un individu cherche tout d’abord à répondre à ses besoins physiologiques (manger,
se loger, se vêtir), puis, lorsque ces besoins sont assouvis, il cherche à satisfaire ses besoins de
sécurité, etc. jusqu’à chercher à satisfaire ses besoins d’accomplissement personnel.
Cette théorie a été remise en cause par plusieurs recherches empiriques, à cause de la rigidité de la
hiérarchie. En effet, dans la pratique, on constate qu’un individu peut chercher à satisfaire deux types
de besoins à la fois, ou à satisfaire un besoin qui n’est pas immédiatement supérieur au besoin
précédent dans la hiérarchie.
Herzberg (1957, 1959, 1971) distingue deux types de besoins inhérents à l’homme. Les
besoins liés aux besoins physiologiques, et les besoins spécifiquement humains de réaliser
quelque chose afin de se développer personnellement. Ainsi, Herzberg distingue deux
catégories de facteurs de motivation ou de satisfaction.
Les facteurs d’hygiène, qui sont des facteurs liés aux besoins physiologiques, ne peuvent
apporter la satisfaction ou la motivation, mais peuvent en revanche conduire à la
démotivation ou l’insatisfaction s’ils ne sont pas présents. Ce sont : la politique et
l’administration de l’entreprise, les relations interpersonnelles, les conditions de travail, le
statut, la sécurité de l’emploi, la rémunération, les facteurs qui ont un impact sur la vie
personnelle (ex. : horaires de travail, mutation).
Ainsi, pour améliorer la motivation, Herzberg recommande d’enrichir le travail pour qu’il
suscite les facteurs de motivation. L’enrichissement du travail, selon Herzberg, ne doit pas
être confondu avec l’élargissement du travail, qui représente une charge de travail
supplémentaire sans lien avec les facteurs de motivation. L’enrichissement du travail consiste
essentiellement à donner plus de responsabilités et d’autonomie, à confier des tâches plus
complexes, à permettre à chacun de construire une expertise.
Alors que les théories des besoins répondent à la question « par quoi un individu est-il
motivé ? »,il y a les théories de processus qui répondent à la question « comment un individu
est-il motivé ? », ce qui consiste à analyser de quelle manière des variables interagissent pour
conduire à la motivation. Parmi les théories de processus :
Confier l’intégration à des tuteurs choisis parmi les salariés, ce qui présente un double
avantage car cela peut aussi motiver la personne désignée « tuteur Mettre en place
des entretiens individuels à un rythme plus rapide (à 3 mois, à 6 mois et à 1 an par
exemple)
Ensuite, tout au long de la vie du salarié dans l’entreprise, il est possible d’utiliser les
différents éléments du mix-GRH pour accroître la motivation, la satisfaction,
l’implication et fidéliser les salariés.
Rien de pire qu'un salarié démotivé. Non seulement il ne remplit pas efficacement ses
attributions, mais il tire bien souvent vers le bas les autres membres de l'équipe. Il faut donc
agir rapidement et avec doigté. Jacques de Poix, directeur général de Norma Conseil RH, livre
cinq conseils pour gérer au mieux cette situation courante. Mais attention, un bon manager
doit d'abord analyser le comportement du salarié avec distance.
Jacques de Poix le rappelle, en effet : « La démotivation peut être tantôt brutale, tantôt
progressive. » Il appartient au manager de déterminer dans quelle catégorie se place son
salarié, afin de déterminer les actions à mener. Dans le premier cas, la démotivation peut
résulter d'un simple passage à vide, ponctuel. C'est le cas, par exemple, d'un salarié souffrant
de problèmes personnels (divorce, décès?). Mieux vaut alors lui donner du temps pour
surmonter ses difficultés. En revanche, si la démotivation a essentiellement pour racine un
manque d'intérêt du salarié pour son travail, il faut agir rapidement. Sinon, elle risque d'aller
croissant.
Même s’il existe une grande variété de théories sur la motivation, il est possible de tirer de
cette présentation très synthétique des enseignements concrets pour la gestion des ressources
humaines.
POLITIQUES DE COMMUNICATION
Etude de cas
Le cas présenté ci-dessous est purement fictif, mais inspiré de cas réels. Il vise à comparer deux
approches de la gestion des ressources humaines et les conséquences sur la motivation du personnel.
L’IMF « Crédit Développement » vient de subir la démission de neuf agents de crédit et trois directeurs
d’agence, recrutés par une IMF concurrente implantée dans les mêmes régions, EPC (« Entraide par le crédit »).
Le directeur des ressources humaines de « Crédit Développement », qui a pris son poste quatre mois auparavant,
manque d’éléments pour comprendre la cause de ces démissions : les autres directeurs se disent très satisfaits de
leur travail, l’ambiance au sein du siège est assez bonne, les salaires sont élevés. « Crédit Développement » est
une IMF rentable et performante qui jouit d’une excellente réputation auprès des autorités de tutelle. Le directeur
des ressources humaines décide donc de faire appel à un cabinet externe pour mener une enquête sur la
motivation de son personnel. Il demande expressément au cabinet de trouver des informations sur EPC qui
seraient susceptibles d’expliquer les départs vers cette IMF.
Trois mois plus tard, après de multiples entretiens auprès du personnel de « Crédit Développement » et des
recherches sur EPC, le consultant présente les résultats de l’étude au directeur des ressources humaines. Voici
quelques extraits de son rapport :
« Crédit Développement cible des petits commerçants urbains à qui elle propose des
produits de crédit très standardisés inspirés des bonnes pratiques internationales en
microfinance ».
« Les procédures internes sont inspirées d’un cabinet d’audit d’où le directeur général
est issu ».
« EPC (Entraide par le crédit) existe depuis 12 ans. Elle a été construite à partir de
caisses réparties dans des zones urbaines et rurales ».
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Le « turnover » correspond au taux de rotation du personnel. Il se calcul en divisant la demie
somme du nombre de salariés quittant l’entreprise et arrivant dans l’entreprise par le nombre initial
de personnes sur la même période. (Pour obtenir le taux il suffit de multiplier le résultat par 100).
Exemple :
En 200X : une société regroupe 100 salariés au 1er janvier. Pendant cette même année, 15 personnes
sont embauchées et 5 quittent la société :
Le turnover sera :
((15+5)/2) / 100 = 10 %
Lorsque le turnover est très important, cela souligne généralement un travail éprouvant ou un
management de mauvaise qualité.
« Les employés ont en général un niveau de formation intermédiaire (bac) et ont
appris leur métier sur le terrain ».
« La petite équipe de direction formée de gens très motivés, qui se remettent souvent
en cause : ainsi, de nombreux projets "transversaux" qui impliquent des employés de
tous les départements sont lancés pour améliorer la qualité des pratiques d’EPC ».
« EPC cible les femmes pauvres exerçant toute activité économique. Les produits de
crédit ont été progressivement adaptés, selon les besoins de la clientèle (identifiés
grâce aux agents de crédit) ».
Le consultant a construit le tableau suivant qui compare les politiques de GRH des deux IMF.
Rémunération variable très incitative pour Rémunération fixe importante, destinée à attirer
les agents hyper - performants des profils très compétents
Le personnel d'EPC, quant à lui, est très motivé, malgré une rémunération
comparativement basse. Les employés apprécient beaucoup l'esprit d'équipe et l'esprit
collectif. Grâce aux chantiers transversaux, ils sentent que l'on valorise leur
connaissance et leur expérience, et partagent un réel sentiment d’accomplissement
lorsque ces chantiers aboutissent à des décisions concrètes qui changent leur travail.
Les entretiens d’évaluation annuels sont très appréciés, car ils sont vécus comme une
occasion d’échange et de retour sur leur travail qui consolide la relation avec leur
supérieur hiérarchique. De plus, la forte implication de chacun dans la mission sociale
d’EPC, tournée vers les femmes pauvres, valorise le personnel qui se sent utile au
développement de son pays ».
Quelles leçons peuvent être tirées de cette comparaison entre Crédit Développement et
EPC ?
1. de la performance collective,
2. de la motivation.
Pour les employés non "hauts potentiels", qui représentent la large majorité du personnel (85%), le contenu du
travail n'est pas très riche, le niveau d'autonomie est faible, la reconnaissance du travail fourni est quasi-nulle.
L’environnement de travail est largement défavorable (compétition, pression) et le travail n’a pas beaucoup de
sens.
A court voire à moyen terme, ce choix permet parfois d’obtenir de bons résultats en matière
d’efficacité et de performance. Cependant, à moyen et long terme, le choix se retourne contre l’IMF.
Le personnel peu performant comprend qu’il n’y a pas de perspective pour lui. Le turnover s’élève et
les employés qui ne trouvent pas de travail ailleurs se désinvestissent de leur travail, ce qui détériore
la qualité du service et de l’activité (ex. : hausse du PAR, insatisfaction des clients, erreurs dans
l’application des procédures).
EPC a fait le choix du collectif. En conséquence, c'est le groupe entier qui progresse en compétence
et en performance, ce qui prend plus de temps à construire qu'une progression individuelle mais
garantit le succès à long terme. Non seulement le sens du collectif et la motivation ont un impact
positif sur la qualité du travail quotidien, mais cela permet de surmonter plus facilement les crises. Une
IMF dont le personnel est soudé et solidaire sait mieux trouver les solutions quand elle rencontre des
problèmes. C’est donc la pérennité tout entière de l’IMF qui est en jeu à travers la gestion des
ressources humaines.
Références
- « La motivation au travail – Concept et théories », Patrice Roussel, Note du LIRHE,
Université de Toulouse I, Oct. 2000
- Un article relativement court écrit par Herzberg fait référence pour comprendre sa
théorie : « One more time, How do you motivate employees? », Herzberg, 1968