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GROUPE SCOLAIRE JEAN DE LA FONTAINE

UNIVERSITE AMADOU HAMPATE BA DE DAKAR


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GROUPE SCOLAIRE JEAN DE LA FONTAINE


UNIVERSITE AMADOU HAMPATE BA DE DAKAR
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Chargé du cours Chargés de TRAVAUX DIRIGES


Thierno Amadou NDIOGOU Mme Fatou Seck Youm
Papa Keyi Abel NDONG

LICENCE 3 DROIT PRIVE


TRAVAUX DIRIGES
SEMESTRE 1

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

1- Vocabulaire juridique
F • CABRILLAC (sous la dir. de), Dictionnaire du vocabulaire juridique, coll. Objectif droit,
Litec
F • CORNU, Vocabulaire juridique, PUF
2- Ouvrages et Manuels
F BLAISE, Droit des affaires, LGDJ 2009
F DECOCQ, Droit commercial, Dalloz, coll Hypercours, 2009
F DEKEUWER-DEFOSSEZ et BLARY-CLEMENT, Activités commerciales, commerçants,
fonds de commerce, concurrence, consommation, Montchrestien 2010
F DIALLO,Makan. La vente commerciale en droit
F OHADA.‐ Lille : ANRT, 2007.‐ ISBN : 978‐2‐7295‐7351‐5.‐ 317
F HOUTCIEFF, Droit du commerce et des affaires : actes de commerce, commerçants, fonds de
commerce, instruments de paiement et de crédit, Sirey 2008
F • ISSA-SAYEGH, Joseph.- Répertoire quinquennal OHADA 2006-2010 : Tome 1 et 2.- Paris :
Association pour l’Unification du Droit en Afrique (UNIDA), 2011
F LEGEAIS, Droit commercial et des affaires, Sirey 2007
F PIEDELIEVRE, Droit commercial, Dalloz coll. Cours éd. 2011
F • POUGOUE, Paul-Gérard, et al.- Encyclopédie du droit OHADA- Paris : Editions Lamy, 2011
F • REINHARD, THOMASSET-PIERRE Actes de commerce, commerçants, fonds de
commerce, concurrence, consommation, Litec 2008
3- - (2)bis. OUVRAGES D’EXERCICES ET DE METHODOLOGIE
F DEFRENOIS-SOULEAU (I.), Je veux réussir mon droit, Paris, Armand-Collin 1986.
F GOUBEAUX (G.), BIHR (Ph.), Les épreuves écrites de droit civil, Paris, LGDJ 1993.
F GRIDEL (J.-P.), La dissertation et le cas pratique, Paris, Dalloz 1993.
F MAZEAUD (H.), Méthodes générales de travail, Paris, Montchrestien 1991.
F MAZEAUD (H.), CHABAS (F.), Exercices pratiques de droit civil, Paris, Montchrestien 1996.
MENDEGRIS (R.), VERMELLE (G.), Le commentaire d’arrêt en droit privé, Paris, Dalloz
1994.
F SOURIOUX (J.-L.), LERET (P.), L'analyse de texte, Paris, Dalloz 1992
F THIAM SAMBA, la méthodologie en droit et l'art du juriste,. harmattan, 2021, 178 pages

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4- Revues
F A. COLOMER, Le statut des conjoints d’artisans et de commerçants travaillant dans l’entreprise
familiale, Defrénois 1982.1393.
F • A.Sakho, Domaine du traité d’harmonisation, EDJA, n°, Construire l’Afrique par le droit, en
l’ex, n°0305
F • Amoussou Guenou (R), l’Afrique, la mondialisation et l’arbitrage international, Revue
camerounaise d’arbitrage, 1998, n°3, p3 et s.
F • B. BOCCARA, « Fonds de commerce, le renouvellement des concepts (en marge des droits
des franchisés », D. 2000.15.
F • B. O. KASSIA, Peut-on renouveler la théorie des actes de commerce ? Etudes offertes au Pr.
Joseph I. SAYEGH, AIDD 2006, p. 188, WWW. Ohada. Com/Doctrine, Ohadata, D-07-15
F • BOY, Laurence, DREXEL, J, BAKHOUM, et al.- Quel droit de la concurrence pour l’Afrique
francophone subsaharienne.- In Revue Internationale de Droit Economique, N°3, 2011.-
Belgique : De Boeck Université, 2011
F DIALLO I. K., l’arbitrage commercial interne et international, Dakar 1999.
F DIOUF N. et SAKHO A., Etude sur l’ordre public et l’arbitrage, Aspect de droit économique et
de procédure civile, EDJA n°2, 1987, p1 et S
F G. PARLEANI, « Après Bordas et Petrossian, Ducasse : précisions sur les droits du titulaire
d'un nom notoire inséré dans une dénomination sociale », Revue des sociétés, 2003.548
F G. ROUJOU de BOUBÉE, Le nouveau régime des interdictions professionnelles selon la loi
du 29 décembre 1972, D. 1973, chron. 275
F G. THOMAS, Le relèvement des interdictions, déchéances ou incapacités professionnelles,
JCP 1973. I. 2581
F J.ISSA SAYEGH, L’intégration juridique des Etats africains de la zone franc, Penant 1997,
n823, p.5 et s et p.125.
F J.ISSA-SAYEGH,.- Répertoire quinquennal OHADA 2006-2010 : Tome 1 et 2.- Paris :
Association pour l’Unification du Droit en Afrique (UNIDA), 2011
F J.Y Choley – COMBE, Une illustration intéressante de la commercialité par accessoire, les
petites affiches, n°145, 1994
F Joana SCHIMIDT-SZALEWKI « la distinction entre l’action en contrefaçon et l’action en
concurrence déloyale », JCP, 1994.
F Lasalle, les interdictions professionnelles en droit des affaires Rev.sc.crim, 1989,P.474.
F LE BOULANGER Ph., L’arbitrage et l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, Revue
de l’arbitrage n°3, 1999.
F LEVEL P. L’arbitrabilité des litiges, revue de l’arbitrage, p213
F MAYER P. Les limites de la séparabilité de la clause compromissoire, revue de l’arbitrage, n°
3, 1999
F Paul Gérard Pougoue, Actes Uniformes Encyclopédie du droit OHADA P 1
F ROBERT J. l’arbitrage, droit interne et droit international privé, 5éme éd. Dalloz 1983, p. 53 et
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F S.PIROVANO, L’ambigüité des actes de commerce par la forme, D 1976, p.246
F Sylvianne DURANDE « Rapport entre l’action en concurrence déloyale et action en contrefaçon
», Dalloz 1984.
F Y. DESDEVISES, L’incidence du défaut de radiation du registre de commerce sur la qualité de
commerçant, JCP 1975. I. 2705.
F YONDO BLACK, Lionel et al.- Un nouveau Droit commercial pour la zone OHADA, in Revue
Droit et Patrimoine, N°19, 2010
4. LEGISLATION
F • Traité OHADA, (Adopté le 17 avril 1993 Port-Louis (ILE MAURICE) , Publié dans le Journal
Officiel n° 4 du 1er novembre 1997
F • Traité révisé à Québec le 17 Octobre 2008, relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique
F • Traité de l’UEMOA adopté le 10 MARS 1994
F • Règlement n°02/UEMOA/2002 Relative aux pratiques anticoncurrentielles dans l’union.

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F • Règlement n°03/2002/CM/UEMOA relative aux Procédures applicables en ententes et abus
de position dominante à l’intérieur de l’Union.
F • Acte uniforme relatif au droit commercial général, (Adopté le 15 décembre 2010. Journal Of-
ficiel de l’OHADA N°23 du 15 février 2011)
F • Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit commercial général
F • Acte Uniforme portant droit de l’arbitrage
F • Loi n°94-63 Du 22 Aout 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique au
Sénégal.
F • Loi N°2021-25 du 12 avril 2021 portant sur les prix et la protection du consommateur
F •Code civil (France) - Code de commerce (France)
F •Code de la famille (Sénégal) -
F •Code des Obligations Civiles et Commerciales (COCC) Loi n° 98-21 du 26 Mars 1998
F •Loi 2008-11 du 28 juillet 2008 portant réglementation bancaire
F •Loi n° 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques
F •Décret n° 2008-718 du 30 juin 2008 relatif au commerce électronique pris pour l’application
de la loi n° 2008 -08 du 25 janvier 2008 sur les transactions électroniques
F • Décret n°96-43 du 02 MAI 1996 d’application de la Loi n°94-63 Du 22 Aout 1994 sur les prix,
la concurrence et le contentieux économique.

SÉANCE N°3 THÈME : LE RÉGIME JURIDIQUE DES ACTES DE COMMERCE


Exercice : Faire la grille d’analyse de cette décision
Cour de cassation, 1re civ. 02 mai 2001 n° 98-23.080 Recueil Dalloz 2001, Actualité
Jurisprudentielle p. 1951
LA COUR : - Attendu que Mlle Pitorin, venant d’acquérir un fonds de commerce pour
l’exploiter, a signé le 20 juin 1984, en faveur de M. Poupard, alors son concubin, une
reconnaissance de dette de 440 000 F qui indiquait que cette somme était prêtée pour
l’acquisition du fonds ; qu’en 1995, celui-ci a assigné en remboursement Mlle Pitorin, qui s’est
opposée à la demande en contestant avoir reçu la somme litigieuse ;Sur le moyen unique, pris
en sa première branche :
- Vu l’art. 109 c. com. devenu l’art. L. 110-3 dudit code ; - Attendu que l’art. 1326 c. civ. ne
s’applique pas lorsqu’il s’agit, à l’égard de commerçants, de prouver des actes de commerce,
lesquels, conformément à l’art. 110-3 c. com. peuvent se prouver par tous moyens, à moins
qu’il n’en soit autrement décidé par la loi ; - Attendu que pour débouter M. Poupard de sa
demande, l’arrêt attaqué retient, après avoir relevé que les règles du droit commercial étaient
applicables à l’égard de Mlle Pitorin et que l’acte était revêtu de sa signature, que ce titre,
irrégulier au regard de l’art. 1326 c. civ., n’avait aucune force probante ; - Attendu qu’en se
déterminant ainsi, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
Sur la deuxième branche : - Vu l’art. 1315, al. 1er, c. civ. ; - Attendu, qu’à l’appui de sa
décision, la cour d’appel a retenu également que M. Poupard, qui ne justifiait ni du versement
des fonds, ni de leur origine, n’établissait pas la cause de l’obligation dont il réclamait
l’exécution ; - Attendu qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a inversé la charge de la preuve et
violé le texte susvisé ;
Et sur la troisième branche : - Vu l’art. 1341 c. civ. ; - Attendu que dans un acte mixte, les
règles de preuve du droit civil s’appliquent envers la partie pour laquelle il est de caractère civil
; - Attendu que la cour d’appel ayant fait ressortir que l’acte n’avait pas un caractère commercial
à l’égard de M. Poupard, instructeur pilote, en relevant qu’aucune société de fait ne s’était créée
entre lui et Mlle Pitorin, a admis que le non-versement des fonds prétendument prêtés pouvait
se déduire de ce que celle-ci établissait par une déclaration fiscale et par des attestations que le

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fonds du commerce avait été acheté avec des fonds d’une autre provenance ; - Attendu qu’en
se déterminant ainsi, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
Par ces motifs, casse [...], renvoie devant la Cour d’appel de Rennes

LECTURE :
Document 1 :
COUR DE CASSATION (CH. COM.)/17 mars 1981/D. 1983. 23, note Robert Plaisant
LA COUR. - Sur le moyen unique, pris en ses deux branches : - Attendu qu’il résulte des énonciations
de l’arrêt attaqué (Paris, 9 mai 1979) que l’Institut musulman de la mosquée de Paris (l’Institut
musulman), créé sous la forme d’une association régie par la loi du 1er juill. 1901, dispose d’un magasin
qui permet aux musulmans de se procurer de la viande préparée conformément aux préceptes de la loi
coranique ;
que pour son approvisionnement l’Institut s’est adressé à Lahoucine qui exerce la profession de boucher
; que ce dernier, se disant créancier d’une somme importante pour livraisons effectuées du 10 oct. 1970
au 23 nov. 1971, fit assigner l’Institut musulman et Boubakeur, recteur de cet institut, en paiement de
cette somme ; - Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt d’avoir déclaré une association débitrice de son
fournisseur en se fondant sur les livres de commerce produits par ce dernier, alors que, selon le pourvoi,
d’une part, faute d’avoir recherché si l’association tirait un profit quelconque de ses opérations, la cour
d’appel n’a pas légalement caractérisé une activité commerciale et n’a pas mis la Cour de cassation en
mesure d’exercer son contrôle, et alors que, d’autre part, le bénéfice de l’art.1329 c. civ. ne saurait être
opposé qu’aux personnes physiques ou morales ayant le statut de commerçant et non aux personnes
civiles faisant accessoirement des actes de commerce :
Mais attendu que la cour d’appel ayant constaté que l’Institut musulman et son recteur ont exploité
directement un établissement à but lucratif et fait ainsi de façon habituelle des actes de commerce, a pu
en déduire qu’en raison de cette activité l’Institut musulman et son recteur pouvaient se voir opposer les
livres de commerce de Lahoucine : que le moyen n’est pas fondé ; Par ces motifs, rejette.
Document 2 :
COUR DE CASSATION (ch. com.) 4 décembre 1968/ (Dame Freudenrich C. Dame Jenot.)
D. 1969. 200 ; RTD com. 1969.439, obs. Alfred Jauffret
LA COUR : - Sur le moyen unique : - Vu l’art. 1er c. com. ; - Attendu que dame Miele, épouse
Freudenrich, se trouvant assignée devant le tribunal de commerce de Nice en paiement de dommages-
intérêts, a soulevé l’incompétence de la juridiction consulaire à son égard en faisant valoir que,
exploitant elle-même, comme voiture de place, une seule automobile lui appartenant, elle exerçait une
activité, non pas commerciale, mais artisanale ; que l’arrêt attaqué (Aix, 7 juill. 1966) a considéré que
cette activité était celle d’une entreprise de transport et, par cela même, de nature commerciale ; -
Attendu qu’en se déterminant par ce seul motif, sans rechercher en outre. - comme elle y était invitée
par l’intéressée -, si le travail manuel de celle-ci ne constituait pas la source principale de ses revenus
professionnels, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision ; Par ces motifs, casse...,
renvoie devant la cour d’appel de Nîmes.
Document 3 :
Revue trimestrielle de droit commercial 1992, Chroniques p. 351 (Com. 18 févr. 1992, Denis c/ Eymat).
par Jean Derruppé Professeur à l’université de Bordeaux I
Par cet arrêt de cassation, la chambre commerciale rappelle que la comptabilité tenue par un commerçant
ne peut servir de preuve en sa faveur que si elle a été régulièrement tenue. La règle est certaine. Elle

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figurait dans l’ancien article 13 du code de commerce. Elle a été reprise, avec l’adaptation
terminologique liée à la disparition des livres de commerce en tant que livres, par la loi n° 83-353 du 30
avril 1983 dans le nouvel article 17 du même code (V., nos obs cette Revue 1983. 427).
Une jurisprudence remarquée en a sérieusement atténué la portée en permettant aux juges d’utiliser une
comptabilité irrégulière pour en tirer des présomptions de fait (req. 7 nov. 1923, D. 1924. 1. 22 ; Civ. 17
mars 1938, DP 1938. 1. 115, note P. Mimin. - Japiot, « Livres de commerce, registres irréguliers et
preuve par présomptions », RTD civ. 1923. 5). L’arrêt signalé ne condamne certainement pas cette
orientation. Mais il offre l’occasion d’en préciser le mode
d’emploi. Certes, le juge peut apprécier librement la force probante des indices qu’il puise dans les
présomptions de fait (Ghestin et Goubeaux, Droit civil, Introduction générale, LGDJ, 3e éd., 1990, n°
651). Encore faut-il que sa démarche intellectuelle fasse apparaître le processus de raisonnement ayant
conduit à sa conviction.
Faute de quoi, l’élément probatoire n’est plus la présomption mais le fait qui lui sert de base et qui, par
hypothèse, n’a pas à lui seul valeur probante. La différence peut sembler subtile et, surtout pour
l’utilisation d’une comptabilité irrégulière, laisser le sentiment qu’il est pratiquement équivalent de dire
que les livres irrégulièrement tenus peuvent servir de preuve ou qu’ils fournissent une présomption qui
vaut preuve. Ce n’est peut-être qu’une nuance ; mais elle s’exprime dans la qualité de la motivation et
c’est sur ce point que la Cour suprême entend conserver son pouvoir de contrôle.
En l’espèce, elle censure la cour d’appel (Bordeaux, 2e ch., 7 nov. 1988) pour s’être contentée d’affirmer
que la preuve d’une obligation entre commerçants peut résulter de la comptabilité d’une partie sans
rechercher, ainsi qu’elle y était invitée, si le livre comptable invoqué était régulièrement tenu. Il
manquait un chaînon dans le raisonnement et dans la motivation de la cour : celui qui permet de passer
de la preuve puisée dans l’écrit à la preuve déduite par présomption.
Document 4 :
Recueil Dalloz 2006, Actualité Jurisprudentielle p. 7 E. Chevrier, note sous Cour de cassation, com. 14
février 2006 n° 05-13.453 (1)
On sait qu’une association régie par la loi de 1901 relève, en principe, des tribunaux civils, et la
jurisprudence reconnaît d’ailleurs clairement qu’une association peut faire des actes de commerce sans
que cette compétence ne soit remise en cause, à la condition que ces actes ne soient pas habituels (Cass.
com., 25 nov. 1958, Bull. civ. III, n° 400 ; 13 mai 1970, D. 1970, Jur. p. 644, note X. L.). La juridiction
commerciale deviendra compétente lorsque les actes de commerce que l’association accomplit
deviennent habituels (Cass. com., 8 juill.1969, JCP 1970, II, 16155 bis, note J. A. ; RTD civ. 1970, p.
349, obs. Jauffret ; CA Paris, 13 juin 1990, D. 1990, IR p. 192 ; CA Rennes, 30 mai 1978, RTD com.
1979, p. 430, note E. Alfandari ; CA Dijon, 4 nov. 1987, D. 1988, Somm. p. 223, note J. Hauser ; CA
Reims, 19 févr. 1980, JCP 1981, II, 19496, note Guyon ; RTD com.1981, p. 520, obs. Dubarry, et p.
606, obs. Merle). Il était admis, par la Cour de cassation, que les juges, appréciant souverainement le
caractère exceptionnel, devaient rechercher si l’activité menée par l’association revêtait un caractère
spéculatif répété au point de primer l’objet statutaire (Cass. com., 12 févr. 1985, Bull. civ. IV, n° 59 ;
D. 1985, IR p. 473 ; RTD com. 1985, p. 777, obs. E. Alfandari et M. Jeantin). Il fallait ainsi « que
l’activité commerciale, par son caractère répété et spéculatif, absorbe l’objet altruiste de l’association
au point de le voir devenir résiduel » (T. Dubaele, Rép. com. Dalloz, v° Actes de commerce, n° 588,
sept. 1999).
C’est en partie ce que reprochait, en l’espèce, l’auteur du pourvoi pour contester la compétence
commerciale, en dénonçant le fait que les premiers juges se soient abstenus de rechercher si l’activité
en cause revêtait un caractère spéculatif répété au point de primer l’objet statutaire. Pourtant, les Hauts
magistrats relèvent que la cour d’appel « n’avait pas à effectuer la recherche

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inopérante visée » par cette branche du moyen. La Chambre commerciale de la Cour de cassation s’en
tient seulement au fait que l’association offrait de manière permanente aux particuliers un site internet
visant à favoriser les échanges d’immeubles ; échanges qui ne peuvent se réaliser que par une vente et
un achat, de telle sorte qu’elle effectuait bien des opérations d’intermédiaire pour l’achat ou la vente
d’immeubles au sens du 3° de l’article L. 110-1 du code de commerce. C’est donc ici la permanence de
l’activité commerciale de l’association sur internet plus que sa prépondérance qui permet d’attribuer la
compétence au tribunal de commerce en vertu de l’article L. 411-4 du code de l’organisation judiciaire.

SÉANCE N°4 THÈME: L’ACCÈS À LA PROFESSION COMMERCIALE

Sous thème 1: Distinction entre commerçant et autres professionnels


Exercice 2 cas pratiques
Cas 1 :
Bocar, un célèbre tailleur établi au marché Colobane à Dakar immatriculé au RCCM, est en
contentieux avec sa commune. En effet, il refuse de s’acquitter de la taxe municipale à laquelle
sont assujettis les artisans en invoquant sa qualité de commerçant suite à son immatriculation
au RCCM. Qu’en pensez-vous ?
Cas 2 :
Cheikh a pour activité l’achat de produits agricoles de la vallée qu’il vient écouler au marché
Castor à Dakar. Il se livre aussi à l’élevage de moutons qu’il engraisse pour les revendre ; raison
pour laquelle il ne s’est pas immatriculé au RCCM. Il est attrait devant le tribunal par sa banque
pour le prêt en vue de l’achat du véhicule devant acheminer les produits agricoles à Dakar, par
son fournisseur d’aliments de bétail et par Mme FALL, une couturière, qui lui réclame la
somme de cent cinquante mille (150000) F représentant le prix de vêtements confectionnés pour
ses enfants à l’occasion de la fête de la tabaski. Pour sa défense, dans ses différentes instances,
Cheikh veut produire ses livres de commerce. Qu’en pensez-vous ?

Sous- thème 2 : Conditions exigées pour exercer l’activité commerciale


Cas 1 :
Omar, un employé du ministère de l’éducation nationale, est régulièrement envoyé en mission
à l’étranger. Il en profite pour acheter des marchandises qu’il revend à des commerçants. Et au
cours de l’une de ses transactions, un différend l’oppose à Aida qui tient son commerce au
marché Sandaga. En effet, cette dernière conteste l’existence d’une créance de cinq millions
(5000000) F que lui réclame Omar ; qui compte saisir la juridiction commerciale et établir sa
créance à l’aide de ses livres de commerce. Qu’en pensez-vous ?
Cas 2 :
Abou exploitait un magasin d’import-export. Il est décédé en janvier 2008. Il laisse comme
héritier son fils Badou âgé seulement de 16 ans. Celui-ci s’est aussitôt mis à continuer les
affaires de son père. Il a conclu des contrats avec ses fournisseurs d’une valeur de dix

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(10.000.000) millions qu’il n’arrive pas à régler et d’un autre côté, il avait livré à crédit des
marchandises d’une valeur de cinq (5.000.000) millions aux clients de son père. Lorsqu’il a
reçu une demande de paiement, il entend se prévaloir de son inexpérience pour ne pas payer
alors que ses fournisseurs eux, considèrent que l’exploitant d’un fonds de commerce a
nécessairement le statut de commerçant et doit respecter ses obligations. Les clients de son père
entendent invoquer le fait que les actes accomplis par Badou sont nuls.
Que pensez-vous de ces arguments ?

Doc complément_ POUR ALLER PLUS LOIN


DOCUMENT 1. SUR LA NATURE COMMERCIALE DES ACTES

DOCUMENT/(droit francais)
Activité agricole :
L’agriculture est exclue du droit commercial de par sa nature.
Le caractère civil de l’activité agricole figure dans l’article L311-1 du code rural. Ce texte est issu de
la loi du 30 décembre 1988.
On a deux critères pour définir le caractère agricole d’une exploitation:
- Le critère traditionnel : ne sont agricoles que les activités qui se rattachent à l’exploitation de la terre,
du sol.
- On a un critère plus moderne qui dit que sont agricoles toutes activités consistant en la transformation
d’un organisme vivant, soit animal, soit végétal.
C’est le second critère qui est retenu par le législateur pour définir les exploitations agricoles. L’art
L311-1 dit : « sont réputées agricoles toutes les activités correspondant à l’exploitation d’un cycle
biologique de caractère animal ou végétal et constituant une plusieurs étapes nécessaires au
déroulement de ceux-ci ».
La suite de l’art L311-1 est relative à l’activité agricole par accessoire. D’autres activités sont agricoles
lorsqu’elles sont entreprises par un agriculteur à titre accessoire.
On a deux activités agricoles par accessoire :
- Les activités qui se situent dans le prolongement de l’acte de production : on a la distribution.
Transformer les betteraves en sucre, transformer le raisin en vin… sont des activités agricoles par
accessoire.
- Les activités exercées par un exploitant agricoles qui ont pour support l’exploitation agricole : ce sont
les activités de service. Par exemple, le tourisme à la ferme est commercial par accessoire.
La commercialité est exclue dans ces hypothèses car les activités constituent les accessoires d’une
activité agricole.
Ces activités peuvent devenir commerciales si elles prennent une place plus importante que l’activité
agricole. Par exemple, transformer du raisin en vin est considéré comme commercial dans la mesure
où c’est une entreprise de manufacture au titre de l’art L110-1 du code de commerce. Cet acte est
agricole par accessoire lorsqu’il est activité par un agriculteur à titre accessoire.

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Les agriculteurs ne dépendent pas du droit commercial mais obéissent au droit de l’entreprise. Le
rapprochement des agriculteurs avec les autres entreprises est nouveau. Le législateur a consacré de
façon directe le caractère civil des activités agricoles (art L311-1 du code rural).
Il a prévu certains mécanismes spéciaux aux agriculteurs :
- A été créé pour les agriculteurs un registre sur lequel doivent figurer toutes les personnes qui exercent
des activités agricoles (art L311-2 du code rural). Il y a une analogie avec le registre du commerce et
des sociétés pour les commerçants.
- Il existe un statut du conjoint de l’agriculteur qui est inspiré de celui du conjoint du commerçant. C’est
un statut qui ouvre droit à une protection sociale et à une créance de salaire différé.
- Il existe une procédure de règlement amiable destinée à prévenir les difficultés financières des
entreprises agricoles. Cette procédure est concédée par le législateur et permet de conclure un accord
amiable entre le débiteur et ses principaux créanciers. Cette procédure existe aussi pour tous les
professionnels. On a un élément de plus qui fait partie du droit de l’entreprise.
- L’agriculteur bénéficie du statut des baux ruraux tandis que les commerçants bénéficient du statut des
baux commerciaux.
- Les agriculteurs bénéficient du « droit à la faillite », appelé les procédures collectives. Ceci permet de
ne pas payer ses dettes aux créanciers si l’entreprise n’est pas viable. Initialement en 1807, les
procédures collectives étaient des procédures dérogatoires spécifiques aux commerçants. C’est du droit
commercial étendu aux agriculteurs et ce depuis 1988. On applique le code de commerce aux
agriculteurs dans ce cas là.
Les agriculteurs sont exclus du droit commercial, ils obéissent au droit de l’entreprise. Ce sont des
règles faussement spécifiques sur le fond qui sont empruntées au droit commercial. Cela constitue le
droit de l’entreprise.
Ceci peut s’observer pour d’autres professionnels comme les artisans.

Activité artisanale
Aujourd’hui, l’artisanat est plus qu’un appendice de l’agriculture ou de l’industrie. C’est un secteur à
part entière à mi chemin entre les patrons et les ouvriers. On a une pluralité de définitions du secteur
artisanal. Beaucoup d’artisans peuvent avoir la qualité de commerçant. Lorsqu’on parle d’artisan, il
faut toujours préciser dans quel sens on emploie ce mot car il y a au moins trois sens :
- L’artisan au sens du droit fiscal : il est exonéré de la taxe professionnelle. Cette définition de l’artisan
n’est pas éloignée de celle du droit privé.
- L’artisan au sens du droit professionnel : il relève du secteur des métiers et peut avoir la qualité de
commerçant.
- L’artisan au sens du droit privé : par hypothèse, ce n’est pas un commerçant.
On a donc deux notions de l’artisan parce que la fonction est différente dans chacun des cas. La
première notion sert à délimiter une certaine organisation professionnelle que l’on appelle le secteur
des métiers tandis que la deuxième notion sert à exclure du droit commercial des personnes qui
devraient en relever par application des critères habituels de l’art L110-1.
L’artisan au sens du droit professionnel n’est pas forcément un artisan au sens du droit privé.
Les artisans

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L’artisan est un professionnel indépendant qui exerce une activité à prépondérance manuelle et qui
dirige une entreprise de faible dimension. Les artisans sont comme les commerçants des professionnels
indépendants. Les activités qu’ils exercent n’ont rien de différent avec celles qu’exercent les
commerçants.
L’artisan était inconnu du code de commerce. L’artisanat a bénéficié d’un régime dérogatoire. Les
tribunaux ont considérés qu’il fallait distinguer les artisans des commerçants car les artisans sont des
modestes travailleurs qui vivent de leur travail manuel. Le but était de souscrire les artisans aux
rigueurs du droit commercial.
Après la première guerre mondiale, le législateur a consacré cette spécificité du secteur artisanal. En
1925 a été crée la chambre des métiers et le régime administratif du secteur des métiers a été rénové
par une loi du 5 juillet 1996 et un décret de 1998.
Aujourd’hui, l’artisanat est plus qu’un appendice de l’agriculture ou de l’industrie. C’est un secteur à
part entière à mi chemin entre les patrons et les ouvriers.
On a une pluralité de définitions du secteur artisanal. Beaucoup d’artisans peuvent avoir la qualité de
commerçant. Lorsqu’on parle d’artisan, il faut toujours préciser dans quel sens on emploie ce mot car
il y a au moins trois sens :
- L’artisan au sens du droit fiscal : il est exonéré de la taxe professionnelle. Cette définition de l’artisan
n’est pas éloignée de celle du droit privé.
- L’artisan au sens du droit professionnel : il relève du secteur des métiers et peut avoir la qualité de
commerçant.
- L’artisan au sens du droit privé : par hypothèse, ce n’est pas un commerçant.
On a donc deux notions de l’artisan parce que la fonction est différente dans chacun des cas. La
première notion sert à délimiter une certaine organisation professionnelle que l’on appelle le secteur
des métiers tandis que la deuxième notion sert à exclure du droit commercial des personnes qui
devraient en relever par application des critères habituels de l’art L110-1.
L’artisan au sens du droit professionnel n’est pas forcément un artisan au sens du droit privé.
I) L’artisan au sens du droit professionnel
Les personnes relevant du secteur des métiers. L’organisation du secteur des métiers est calquée sur
celle du secteur commercial. Dans le secteur commercial, on a une chambre du commerce et dans le
secteur des métiers on a les chambres des métiers. Ces chambres délivrent des diplômes d’artisan et
des diplômes de maître artisan. Ces diplômes sont des titres et non des fonctions.
Ces chambres des métiers tiennent un répertoire qui s’appelle le répertoire des métiers qui est le
pendant du registre du commerce et des sociétés. Dans ce répertoire doivent être inscrites toutes les
personnes physiques ou morales qui remplissent les conditions prescrites par les textes. Ces conditions
sont posées par l’art 19-1 de la loi du 5 juillet 1996 :
On a une obligation d’immatriculation à certaines de conditions qui sont de deux ordres :
- L’entreprise ne doit pas compter plus de dix salariés. Le dépassement de ce seuil devrait entraîner une
obligation de radiation. L’immatriculation peut être maintenue sans limitation particulière pendant
trois ans si le chef de l’entreprise, son conjoint collaborateur et ses associés sont des artisans.
- L’activité de l’entreprise : il doit s’agir d’une activité indépendante. Il doit s’agir aussi d’une activité
de production, de réparation, de transformation, de prestation de services en dehors de l’agriculture ou
de la pêche. La sociologie a son mot à dire car son exclus les agriculteurs et les activités de pêche qui
relèvent du droit commercial.

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On constate en pratique que ces activités relèvent de l’art L110-1 du code de commerce, ce qui veut
dire que les personnes exerçant ces activités relèvent à la fois du secteur des métiers et du code de
commerce.
L’immatriculation au répertoire des métiers n’a qu’une valeur administrative et n’a aucune
conséquence en droit privé. Elle permet d’appliquer le droit professionnel et donc de participer aux
élections des chambres des métiers.
Les personnes inscrites au répertoire des métiers ne sont pas toutes des artisans au sens du droit
professionnel. Ne peuvent justifier de cette qualification que ceux qui sont artisans ou maître artisans.
Ce ne sont pas non plus des artisans au sens du droit privé.
II) L’artisan au sens du droit privé
Une large fraction des artisans au sens du droit privé cumule l’appartenance au secteur des métiers et
la qualité de commerçant. On a deux hypothèses :
- Certaines personnes n’ont pas la qualité de commerçant parce que leur activité est étrangère à l’art
L110-1.
- C’est l’hypothèse où l’intéressé exerce une activité qui relève de l’art L110-1. Est-il commerçant ?
Non et il est par conséquent exclu du droit commercial.
A) La notion d’artisan non commerçant
Si l’on appliquait les critères habituels de la commercialité par l’objet, les artisans devraient être des
commerçants. Il s’agit de professionnels indépendants qui accomplissent dans un but lucratifs de façon
habituelle des actes de commerce au sens de l’article L110-1. On a des artisans qui accomplissent une
activité de manufacture (électriciens…).
On ne considère plus la nature de l’activité mais la façon dont l’activité est exercée. L’artisan est celui
qui exerce un travail manuel sans utiliser un matériel trop perfectionné ni un personnel trop nombreux.
Celui qui fabrique des pâtes alimentaires est-il commerçant ? S’il travail avec un outillage réduit, c’est
un artisan et s’il utilise des machines perfectionnées, c’est un commerçant.
L’artisan peut faire des actes de commerce mais il reste artisan si ces actes sont accessoires à son
activité. Un coiffeur qui vend des articles de parfumerie à titre accessoire reste un artisan.
L’artisan ne doit spéculer ni sur le travail d’autrui, ni sur les machines, ni sur les marchandises.
L’artisan doit tirer principalement se revenus de son travail manuel.
B) L’exclusion de l’artisan du droit commercial
L’artisan au sens du privé n’est pas commerçant. Il échappe aux règles du droit commercial.
1) Le principe d’exclusion de l’artisan du droit commercial
L’artisan relève en premier lieu des tribunaux civils et ne relève pas des tribunaux de commerce. Il y a
une exception en cas de procédure collective : le tribunal est le même pour les commerçants et artisans :
c’est le tribunal de commerce.
On n’applique pas aux artisans les restrictions au droit de devenir commerçant. On a des restrictions
en droit commercial qui tiennent à la capacité : un mineur même émancipé ne peut pas devenir
commerçant mais peut être artisan car on n’applique pas les restrictions du droit commercial.
On n’applique pas aux artisans les restrictions aux actes de commerce car les artisans ne font pas
d’actes de commerce. L’artisan ne fait pas d’actes de commerce car ses actes sont civils en vertu de la
théorie de l’accessoire civil. Les artisans n’ont pas d’obligation de tenir une comptabilité : ils n’ont pas
d’obligation comptable.

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2) Les limites du principe d’exclusion
Si le droit commercial propose des avantages, on ne prive pas les artisans de ceux-ci. L’évolution
législative tend à rapprocher le statut des personnes relevant du secteur des métiers à celui des
personnes relevant du droit commercial. L’artisan, tout comme le commerçant, a la possibilité de mettre
le fonds de commerce en location de gérance (c’est l’acte par lequel le propriétaire d’un fonds de
commerce concède l’exploitation de ce fond à une personne qui va l’exploiter à ses risques et périls).
L’article L145-1 relatif à « la propriété commerciale » (ce n’est qu’un renouvellement du contrat de
location) étend le droit au renouvellement du bail à l’artisan comme au commerçant.
Le conjoint de l’artisan peut se prévaloir d’un statut spécial comme c’est le cas pour le conjoint du
commerçant.
Le législateur a rendu applicables aux artisans les textes relatifs aux procédures collectives. Ces textes
ont été étendus en 1985 aux artisans et en 1988 aux agriculteurs. Sur tous ces points, on ne peut pas
distinguer l’artisan du commerçant.

SÉANCE N°5 THÈME : L'INTERMÉDIATION COMMERCIALE

Exercice 1

Commentaire d’arrêt : CCJA, 3e Ch., Arrêt No117/2017, 11 Mai 2017

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), de l’Organisation pour l’Harmonisation


en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), Troisième chambre, a rendu l’Arrêt suivant en son
audience publique du 11 mai 2017 où étaient présents :
Messieurs Mamadou DEME, Président Victoriano
OBIANG ABOGO, Juge
Idrissa YAYE, Juge, rapporteur
Jean Claude BONZI, Juge Fodé KANTE, Juge
et Maître Jean Bosco MONBLE, Greffier ;
Sur le pourvoi enregistré au greffe de la Cour de céans le 24 juillet 2015 sous le n°124/2015/PC
et formé par la SCPA SAKHO-YAPOBI-FOFANA, avocats à la cour, dont l’étude est sise à
Cocody, Danga au 118 rue Pitot, 08 BP 1933 Abidjan 08, agissant au nom et pour le compte de
monsieur SAFE ZORKOT, commerçant exerçant sous la dénomination commerciale de «ETS
Z. CONSULTING», demeurant à Abidjan-Marcory résidentiel, face immeuble
VIGASSISTANCE, dans la cause l’opposant à monsieur DOUHOHOU Anicet, urbaniste
environnementaliste, demeurant à Abidjan-Riviera III, 22 BP 2238 Abidjan 22, ayant pour
conseil maître YAO KOFFI, avocat à la cour, demeurant à Cocody les deux Plateaux, entre le
carrefour glacier des Oscars et la SODECI, immeuble « Les pierres claires », 04 BP 2825
Abidjan 04,
en cassation du jugement n°3767/2014 rendu le 02 mars 2015 par le tribunal de commerce
d’Abidjan et dont le dispositif est le suivant :
« PAR CES MOTIFS »
Statuant publiquement, contradictoirement, en premier et dernier ressort ;
Déclare Monsieur DOUHOHOU Anicet recevable en son action ;
Constate la non-conciliation des parties ;

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Met hors de cause Monsieur ALI SABRAOUI ;
Dit Monsieur DOUHOHOU Anicet partiellement fondé en son action ; Condamne la société Z.
CONSULTING à payer à Monsieur DOUHOHOU Anicet, la somme de vingt-trois millions
neuf cent mille Francs (23.900.000 F CFA) au titre de sa commission ;
Déboute Monsieur DOUHOHOU Anicet du surplus de sa demande ;
Condamne la société Z. CONSULTING aux dépens. » ;
Le requérant invoque à l’appui de son pourvoi, les deux moyens de cassation, tels qu’ils figurent
à sa requête annexée au présent arrêt ;
Sur le rapport de Monsieur Idrissa YAYE, Juge ;
Vu les articles 13 et 14 du Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique ;
Vu le Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et d’arbitrage de l’OHADA ;
Attendu qu’il ressort des pièces du dossier de la procédure que courant année 2013,
l’établissement Z-CONSULTING désirant soumissionner à un appel d’offre lancé dans le cadre
de la réhabilitation de certains ouvrages de la Marine Nationale a été approchée par monsieur
DOUHOHOU Anicet en vue de l’aider à monter le dossier d’appel d’offre et à effectuer les
démarches administratives pour l’obtention dudit marché ; qu’aucun contrat écrit n’a été signé
entre les parties, mais monsieur DOUHOHOU Anicet a prétendu avoir apporté son assistance
moyennant la somme de 25.000.000 FCFA, tandis que pour monsieur SAFE ZORKOT,
commerçant exerçant sous la dénomination commerciale de « ETS Z. CONSULTING » ils
n’ont convenu d’aucune rémunération ou contrepartie ; que cependant monsieur DOUHOHOU
Anicet a actionné, devant le tribunal de commerce d’Abidjan en paiement d’une commission,
l’ETS Z. CONSULTING, monsieur SAFE ZORKOT et un certain ALI SABRAOUI, mis hors
de cause par ledit tribunal ; que par le jugement dont pourvoi, rendu en premier et dernier
ressort, le tribunal de commerce d’Abidjan a accédé partiellement à l’action de monsieur
DOUHOHOU Anicet ;
Sur la recevabilité du pourvoi,
Attendu que le défendeur au pourvoi a soulevé, in limine litis, l’irrecevabilité du recours en
cassation, motif pris de ce que la décision querellée a été rendue entre lui et la société Z.
CONSULTING qui est une société unipersonnelle à responsabilité limitée, comme cela ressort
non seulement du jugement attaqué que de l’assignation et de la signification du
commandement, que dès lors le recours en cassation initié par monsieur SAFE ZORKOT doit
être déclaré irrecevable ;
Attendu cependant qu’il résulte du formulaire P2 du RCCM produit au dossier que
l’établissement Z. CONSULTING est en réalité une entreprise individuelle dont la personnalité
se confond avec celle de son propriétaire également appelée à l’instance devant le premier juge
; qu’il échet dès lors de rejeter cette exception d’irrecevabilité comme étant non fondée ;
Qu’ainsi le pourvoi, introduit le 24 juillet 2015, soit dans le délai de deux mois à compter de la
signification du jugement entrepris faite le 25 mai 2015, doit-être déclaré recevable en la forme
pour avoir été fait dans les conditions, termes et délais prévus par les dispositions de l’article
28 du Règlement de procédure de la Cour de céans ;
Sur le premier moyen
Vu les dispositions de l’article 208 de l’Acte uniforme portant sur le droit commercial général
Attendu qu’il est fait grief au jugement déféré d’avoir fait droit à la demande en paiement d’une
commission en violation de l’article 208 de l’Acte uniforme portant droit commercial général
en accordant à monsieur DOUHOHOU Anicet la qualité de courtier, motif pris de ce qu’en
application dudit texte, le courtier est celui qui fait habituellement profession de mettre en
rapport des personnes en vue de faciliter ou faire aboutir la conclusion de conventions,
d’opérations ou transactions entre ces personnes, alors selon le moyen, que monsieur
DOUHOHOU Anicet qui est urbaniste environnementaliste n’exerce pas habituellement la

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profession de courtier et qu’il est constant qu’une activité ponctuelle d’entremetteur ne suffit
pas à conférer à celui-ci la qualité de courtier ;
Attendu en effet qu’aux termes de l’article 208 de l’Acte uniforme susvisé « Le courtier est un
professionnel qui met en rapport des personnes en vue de faciliter ou faire aboutir la conclusion
de conventions entre ces personnes. » ; qu’ainsi l’usage du vocable professionnel, qui s’entend
comme étant l’exercice d’une activité dans le cadre d’une profession habituelle, nécessite un
exercice répété ;
Attendu qu’il ne résulte pas des pièces versées au dossier que monsieur DOUHOHOU Anicet
qui est urbaniste-environnementaliste de profession exerce habituellement les fonctions
d’entremetteur entre personnes en vue de la signature d’un contrat de marché public ; que dès
lors, le rôle ponctuel d’entremetteur qu’il a pu jouer entre l’établissement Z. CONSULTING et
la Marine Nationale ne peut suffire à lui conférer la qualité de courtier ; qu’il y a lieu en
conséquence, de casser le jugement entrepris lui ayant attribué à tort la qualité de courtier en
l’absence de toute preuve du caractère habituel et répétitif de la profession d’intermédiaire et
sans qu’il soit nécessaire d’évoquer, l’action en paiement de la commission fondée sur la qualité
de courtier de monsieur DOHOUHO Anicet ne pouvant plus prospérer ;
Attendu que monsieur DOUHOHOU Anicet, succombant sera condamné aux dépens ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, après en avoir délibéré ;
Déclare recevable en la forme le pourvoi ;
Au fond, casse le jugement n° 3767/2014 rendu le 02 mars 2015 par le tribunal de commerce
d’Abidjan ;
Dit n’y avoir lieu à évocation ;
Condamne monsieur DOUHOHOU Anicet aux dépens

THEME : LA PROTECTION JURIDIQUE DU COMMERÇANT

SEANCE N° 6 SOUS THEME 1 : L’ACTION EN CONCURRENCE DELOYALE

Exercice : Commentaire d’arrêt

Commentez l’arrêt Cassation Com. 16 mai 2000 SA SCHABAVER c/ SAR Marcel


JUSTET ci-dessous reproduit :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 11 septembre 1997), que la société Schabaver, qui produit
des pompes centrifuges, a assigné la SARL Marcel Justet pour concurrence déloyale en
reprochant à celle-ci de fabriquer et de commercialiser des produits constituant la copie servile
de ses propres productions ;

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Sur le moyen unique, pris en ses deux branches ;

Attendu que la société Schabaver reproche à l'arrêt d'avoir rejeté sa demande, alors, selon le
pourvoi, d'une part, que l'action en concurrence déloyale, ayant pour objet notamment d'assurer
la protection de celui qui ne peut se prévaloir d'un droit privatif, peut être efficacement mise en
œuvre par le concepteur et fabricant d'un matériel de haute technologie destiné à une clientèle
réduite à quelques grands groupes internationaux, mais dont les composants ne sont pas
protégés par un brevet, à l'encontre de l'entreprise s'immisçant dans cette clientèle en offrant à
la vente et en vendant à des prix minorés des pièces de rechange de ce matériel fabriquées par
copie servile des composants, y ajoutant même autant que faire se pouvait un rappel des
références des pièces originales ; qu'un tel comportement est nécessairement déloyal, même si
dans l'esprit de la clientèle restreinte, il ne pouvait pas y avoir confusion certaine ; qu'en
l'espèce, où il était établi avec certitude que la société Marcel Justet avait utilisé de tels procédés
pour s'introduire dans la clientèle privilégiée de la demanderesse, constituée notamment par les
sociétés du groupe Péchiney, l'arrêt aurait dû retenir le caractère déloyal de ces procédés à
l'égard de la société Schabaver sur le terrain de la concurrence déloyale et proprement dite,
même s'il n'y avait pas eu nécessaire confusion ; qu'il a donc violé l'article 1382 du Code civil ;
et alors, d'autre part, et en tout cas, qu'il y avait à tout le moins parasitisme économique de la
part de la société Marcel Justet, qui ne pouvait proposer des prix inférieurs à la clientèle, que
parce que son seul travail avait consisté à copier servilement vraisemblablement par surmoulage
les composants des pompes de la société Schabaver, sans avoir fait l'effort coûteux nécessité
par leur création d'origine ; que cette société s'est ainsi nécessairement mise dans le sillage de
la demanderesse par le biais de la seule fabrication des pièces de rechange des pompes de cette
dernière ; que l'arrêt a donc violé l'article 1382 du Code civil ;

Mais attendu, d'une part, qu'après avoir, constaté que la société Schabaver ne peut se prévaloir
d'aucun droit privatif interdisant toute concurrence, et que la société Marcel Justet
commercialise des pièces de rechange adaptables aux pompes fabriquées par la société
Schabaver, l'arrêt énonce à bon droit qu'une pareille concurrence est licite ; que relevant que les
pièces fournies par cette société sont la réplique exacte de celles provenant de la société
Schabaver, réalisées sur la base de plans fournis par le client lui-même, l'arrêt retient que la
correspondance existant entre les références des produits des deux sociétés se justifie par le
caractère interchangeable de la production litigieuse, appelant une certaine équivalence dans
l'identification des composants, excluant ainsi le caractère déloyal de ce procédé ; qu'ayant
écarté, dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation, la possibilité d'une confusion

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dans l'esprit de la clientèle des deux entreprises, la cour d'appel a également relevé que
l'initiative de la recherche d'un fournisseur plus avantageux revient à l'utilisateur lui-même qui
cherche à acheter moins cher ailleurs ce qu'il trouve d'habitude chez son fournisseur ; qu'en
l'état de ces constatations et énonciations, la cour d'appel a pu statuer comme elle a fait ;
Attendu, d'autre part, qu'après avoir, constaté que les pièces reproduites, non protégées par un
droit privatif, avaient été réalisées sur la base de plans fournis par le client et que la seule
similitude, obligée, de ces pièces ne prouvait pas l'appropriation déloyale du travail d'autrui ou
l'utilisation fautive de techniques propres au concurrent qui eussent été démontrées si la société
Schabaver avait établi la réalité du surmoulage dont elle se bornait à alléguer l'éventualité, la
cour d'appel, qui n'a fait qu'user de son pouvoir souverain d'apprécier la portée des preuves qui
lui étaient soumises, a pu décider que les faits de concurrence parasitaire allégués n'étaient pas
établis, dès lors qu'il n'était pas soutenu que les plans des pièces litigieuses avaient été copiés ;
D'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;

PAR CES MOTIFS : Rejette le pourvoi

SÉANCE N7. SOUS THEME 2 : LE BAIL A USAGE PROFESSIONNEL

Exercice : Cas pratiques

Cas 1

Michel, vendeur de produits cosmétiques, avait pris à bail pour une durée de trois ans à compter
du 05 janvier 2005, un immeuble R+3 après s’être inscrit au RCCM. En 2007, il a décidé de
diversifier son commerce afin de résister à la rude concurrence notée dans le secteur. C’est ainsi
qu’il a ouvert au premier palier de l’immeuble une salle de jeux et a sous-loué le troisième à
son ami tailleur.

Qu’en pensez-vous ?

Cas 2

La dame GAYE a reçu en bail de M. KANE un local sis à la rue « Sans Soleil », qu’elle occupe
depuis 2001. A l’entrée il y avait une boutique dont une partie, a par la suite servi à la vente de
boissons alcoolisées à l’insu du bailleur et au fond une chambre avec toilettes ;

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Par exploit d’huissier de justice en date du 06 juin 2010, KANE a donné à la dame un congé
de 06 mois et par acte du 04 décembre 2010, la dame conteste ledit congé et réclame le
paiement d’une indemnité d’éviction.

Qu’en pensez-vous ?

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