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EXERCICE 1:

Scénario 1 :
Actif : Réserves 20, Prêts 80, Titres 10
Passif : Dépôts 100, Fonds propres 10

Scénario 2 :
Actif : Réserves 10, Prêts 90, Titres 10
Passif : Dépôts 100, Fonds propres 10

Maintenant, si l'un des clients de la banque décide de retirer 10 UM de son dépôt, la banque
doit se conformer au taux de réserves obligatoires de 10%.

Dans le scénario 1, la banque a des réserves de 20 UM. Le retrait de 10 UM réduira les


dépôts à 90 UM. Conformément au taux de réserves obligatoires de 10%, la banque doit
détenir des réserves équivalentes à 10% des dépôts. Donc, les nouvelles réserves
nécessaires seront de 9 UM (10% de 90 UM). Les réserves excédentaires seront de 11 UM
(20 UM - 9 UM).

Dans le scénario 2, la banque a des réserves de 10 UM. Le retrait de 10 UM réduira les


dépôts à 90 UM. Les nouvelles réserves nécessaires seront de 9 UM (10% de 90 UM).
Cependant, dans ce scénario, les réserves ne sont pas suffisantes pour répondre aux
exigences obligatoires.

Pour reconstituer ses réserves auprès de la banque centrale (BC), la banque dispose de
plusieurs options :

Option 1 : Emprunter auprès de la BC


La banque peut emprunter auprès de la banque centrale pour reconstituer ses réserves. Le
coût associé à cette option dépendra du taux d'intérêt appliqué par la BC sur les prêts aux
banques commerciales.

Option 2 : Vendre des titres


La banque peut vendre une partie de ses titres pour générer des liquidités et reconstituer
ses réserves. Le coût associé à cette option dépendra de la valeur marchande des titres
vendus et des éventuelles plus-values ou moins-values réalisées.

Option 3 : Réduire les prêts


La banque peut réduire le montant de ses prêts pour récupérer des liquidités et reconstituer
ses réserves. Le coût associé à cette option est la perte potentielle d'intérêts sur les prêts
réduits.

En conclusion, la détention de réserves excédentaires est justifiée car elle permet à la


banque de faire face à d'éventuels retraits massifs de dépôts ou à des demandes accrues
de liquidités. Cela lui donne une marge de manœuvre pour répondre aux exigences
réglementaires et maintenir la confiance des déposants. Les réserves excédentaires
peuvent également être utilisées pour générer des revenus supplémentaires par le biais
d'investissements ou de prêts.

EXERCICE 2 : LES DÉFINITIONS

La liquidité constitue un élément indispensable pour le fonctionnement d’un établissement


financier. Elle représente la capacité de la banque à convertir ses actifs et à honorer ses
engagements pris au moment où ces financements et ces remboursements apparaissent.
Selon le comité de Bâle (2008) : « la liquidité correspond à la capacité d'une banque à gérer
efficacement ses flux de trésorerie et à maintenir suffisamment de liquidités pour répondre à
ses obligations financières à court terme. A partir de cette définition, on peut distinguer deux
aspects de la liquidité bancaire :

La liquidité bancaire de fonds propres, « asset liquidity » : c’est la capacité de la banque à


préserver, en permanence, une trésorerie suffisante qui permet de couvrir l’ensemble de ses
engagements et de répondre aux demandes de retrait des clients.
La liquidité bancaire de fonds propres est liée principalement à l’activité de transformation
des échéances.

La liquidité bancaire de marché, « market liquidity » : c’est la capacité de la banque à


liquider ses actifs négociés sur le marché sans réaliser des pertes considérables. La liquidité
bancaire de marché est liée à l’activité de négociation des actifs par les banques.

❖ Les actifs liquides ou quasi-liquides :

Disponibilités en espèces :
Ce sont les sources disponibles en caisse ou la monnaie détenue sous forme d’espèce.
Elles représentent une source de liquidité immédiate grâce à leur caractère très liquide.
Prêts arrivant à échéance :
Ils correspondent aux actifs de la banque qui arrivent à leurs échéances ou vont y arriver
très prochainement. Il s’agit du portefeuille de prêts qui procure à la banque de la liquidité
par leur recouvrement, ainsi que l’ensemble des titres et des instruments de marché
monétaire émis par la banque tels que les bons du trésor, les certificats de dépôt et les
billets de trésorerie.

Actifs financiers facilement convertibles :


Il s’agit de l’ensemble des actifs financiers détenus par la banque qui peuvent être
facilement convertis en liquidité sans engendrer une perte de valeur considérable. On peut
distinguer :
Les titres qui peuvent être aisément vendus sur le marché financier sans constater une perte
significative en capital.
Les actifs éligibles aux opérations de refinancement de la Banque Centrale (injection de
liquidité, open market), constitués principalement de obligations, titres adossés à des actifs
et certificats de dépôt.
Les prêts accordés qui, selon le pays et selon le type de crédit, peuvent être plus ou moins
facilement cédés soit directement sur un marché, soit par le biais d’opérations structurées
comme la titrisation.❖ La capacité de l’établissement bancaire à drainer une nouvelle
épargne :

Activités de collecte de dépôts :


Il s’agit de l’effort consistant des unités commerciales de la banque à drainer une nouvelle
épargne sous la forme de dépôts. Il existe une multitude de dépôts bancaires tels que les
dépôts à vue, les dépôts à terme, les dépôts d’épargne, etc. Les dépôts de la clientèle
constituent une source de liquidité très importante pour les banques.Accès aux marchés de
capitaux :
Les banques peuvent avoir de la liquidité à travers l’accès aux marchés de capitaux
(augmentation de capital, émission obligataire…). L’accès à cette source dépend de
plusieurs facteurs tels que la taille et la notoriété de la banque, le niveau de ses fonds
propres et les conditions de marché (transparence).
✓ Les facteurs déterminants de la liquidité bancaire :
Les facteurs déterminants de la liquidité bancaire peuvent être regroupés en deux
catégories différentes : Facteurs autonomes et Facteurs institutionnels.
❖ Les facteurs autonomes de la liquidité :
Ce sont des facteurs liés à des opérations dont l’évolution dépend du comportement des
agents non financiers. Ces facteurs concernent les opérations initiées par la clientèle,
influençant ainsi le niveau de la liquidité de façon directe :

Les opérations de retrait et de versement :


Les opérations de retrait et celles de versement ont un impact direct sur la liquidité bancaire.
Les retraits de billets diminuent les avoirs de la banque en monnaie centrale tandis que les
versements les augmentent. La liquidité des banques est affectée par la différence entre
retrait et versement.
Les opérations avec le Trésor Public ou les correspondants :Les opérations initiées par la
clientèle de la banque avec le Trésor Public ou avec ses correspondants (Comptes Courants
Postaux et Fonds particuliers) ont un impact sur la liquidité des banques. Ces opérations se
traduisent par des règlements effectués entre les banques et le Trésor Public, influençant
ainsi les comptes des banques ouverts auprès de la Banque Centrale. Dans ce cas, la
liquidité sera affectée par la politique monétaire.
Les opérations de change :
Toutes les opérations d'achat ou de vente de devises, réalisées par une banque pour le
compte de son client auprès de la banque centrale, influencent la liquidité de la banque en
question. Si la banque a des excédents de devises et les cède à la Banque Centrale, celle-ci
crédite le compte de la banque de la contrepartie dinar des montants cédés, ce qui
augmente la liquidité bancaire. Dans le cas contraire, lorsque la banque a des besoins de
devises, elle les acquiert auprès de la BC qui débite le compte de la banque de la
contrepartie dinar des montants achetés, ce qui engendre une diminution de la liquidité
bancaire.Les facteurs institutionnels de la liquidité :
Ces facteurs sont liés aux instruments et règles institués par la Banque centrale pour la mise
en place de sa politique monétaire afin de gérer efficacement la situation globale de la
liquidité bancaire. Ils portent principalement sur :Les réserves obligatoires :
Chaque banque est tenue de détenir de la monnaie centrale en réserve dans son compte
ouvert auprès de la banque centrale. Un pourcentage de la liquidité bancaire sera donc
bloqué sous la forme de réserves obligatoires. Le taux de ces réserves constitue un élément
de monitoring de la liquidité bancaire : Afin d'agir sur la liquidité bancaire, la BC peut
augmenter ou baisser le taux de réserves obligatoires.Les opérations de refinancement :
Le refinancement est un moyen qui permet à la banque de se refinancer auprès de la
Banque Centrale en cédant des créances saines qu’elle détient dans son portefeuille sous
forme de garantie. Les règles de mobilisation sont fixées par la BC. C’est un instrument de
pilotage et de contrôle de la liquidité potentielle des banques. On peut distinguer les crédits
non mobilisables tels que les crédits hypothécaires, les crédits mobilisables soumis à
réglementation, et les titres automatiquement mobilisables tels que les obligations.

Le risque de liquidité
✓ Définition et spécificités

Le risque de liquidité est considéré parmi les principaux risques auxquels les banques sont
exposées. On peut définir le risque de liquidité ou plutôt d’illiquidité comme l’incapacité de la
banque à pouvoir faire face, à un instant donné, à ses besoins de liquidité ou à des
événements de liquidité non anticipés par le biais de ses ressources disponibles.

La présence de ce risque est en général indissociable d'une forte augmentation d'un ou de


plusieurs autres grands risques financiers.

- Interaction risque de liquidité/risque de contrepartie : Par sa fonction de prêteur, la banque


est exposée au défaut de ses contreparties, donc une diminution de ses cash-flows en
comparaison avec les niveaux anticipés.

- Interaction risque de liquidité/risque de taux d'intérêt : Lorsque les taux d’intérêts sont bas,
les déposants sont tentés de retirer leur dépôt en épargne afin d’effectuer des placements
plus rémunérateurs. Cette vague de retrait peut nuire à l’équilibre en liquidité de la banque.
A l’opposé, lorsque les taux d’intérêt sont élevés, le financement en liquidité se fait à des
coûts de plus en plus onéreux.

- Interaction risque de liquidité/risque de marché : L’illiquidité d’un marché conduit à une


forte volatilité des actifs financiers détenus par les banques.

Les sources du risque de liquidité peuvent être regroupées en plusieurs catégories :

- Risque de transformation : L’activité d’intermédiation de la banque qui est basée sur la


mismatching des maturités et des montants peut engendrer un risque de liquidité. En effet,
la désynchronisation des échéances est matérialisée par le financement des crédits à long
et moyen terme à travers des ressources de court terme. De ce fait, les pressions de
liquidité sont le résultat d’un déséquilibre des maturités des actifs et des passifs dans la
mesure où les flux entrants ne couvrent pas en permanence les flux sortants.

- Risque de retrait de dépôts : La relation entre la banque et sa clientèle est basée


principalement sur la confiance dans la mesure où la banque collecte des dépôts auprès de
la clientèle et elle est tenue de répondre aux demandes de retrait de fonds à tout instant. De
ce fait, la banque devient exposée à un risque de liquidité important en cas d’un événement
de panique. Par ailleurs, la moindre rumeur sur une détérioration de la situation financière
de l’établissement bancaire conduit à des retraits massifs, ce qui va engendrer des
conséquences néfastes sur la liquidité bancaire.

- Risque de contrepartie : Suite à l’octroi du crédit, l’emprunteur peut se trouver incapable de


faire face à ses obligations envers la banque, ce qui entraîne une perte totale ou partielle de
la créance, ainsi qu’aux intérêts y afférent, d’où une indisponibilité de la liquidité initialement
prévue.

- Risque de marché : Les marchés financiers constituent un facteur de risque de liquidité


dans la mesure où les lignes de crédits autorisées et les positions prises sur les dérivés
peuvent générer des besoins de liquidité considérables en période de crise.

- Risque de concentration : La concentration des sources de financement constitue un


risque de liquidité dans la mesure où le retrait brusque d’un ou de quelques déposants
importants peut provoquer une crise de liquidité.

- Risque d'illiquidité des actifs (Asset Illiquidity Risk) : L'illiquidité désigne l'incapacité de la
banque à céder facilement ses actifs sur le marché. Cette situation peut être due à plusieurs
facteurs tels que la dégradation de la qualité du portefeuille d’actifs détenu par la banque
ainsi que l’apparition d’une crise globale sur le marché des titres suite à une accentuation
des contraintes réglementaires qui découragent les investisseurs à investir et agir sur le
marché.

- Risque de refinancement : Le refinancement permet à la banque de disposer des


ressources supplémentaires pour couvrir ses besoins de liquidité et financer son activité
d’exploitation. En revanche, plusieurs facteurs sont indispensables pour déterminer les
conditions de refinancement en liquidité et en taux sur le marché, tels que le positionnement,
la réputation, les indicateurs de rentabilité et de solvabilité de la banque. De ce fait, si
l’établissement n’arrive pas à répondre aux conditions nécessaires pour refinancer sa
liquidité, il risque de rencontrer des problèmes de liquidité qui mettent en péril son activité
d’exploitation.

- Risque systémique : La présence des événements de tensions financières et économiques


peut engendrer une situation d’assèchement de liquidité sur le marché de capitaux, ce qui
donne lieu à une crise de liquidité qui met en danger la pérennité de la banque et de tout le
système financier.

Présenter par : BEN ISSA MONIA

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