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Gestion des risques

et
Systèmes de management de la
Qualité
A. MENUDIER
IAE - LIMOGES

10/10/2019 " A. MENUDIER - Management des risques" 1


Norme NF EN ISO 9001 – 15 octobre 2015
Systèmes de management de la qualité - Exigences
« Le présent document spécifie les exigences relatives au système de
management de la qualité lorsqu'un organisme :
• doit démontrer son aptitude à fournir constamment un produit ou service
conforme aux exigences des clients et aux exigences légales et réglementaires
applicables ;
• et vise à accroître la satisfaction de ses clients par l'application efficace du
système, y compris les processus pour l'amélioration du système et l'assurance
de la conformité aux exigences des clients et aux exigences légales et
réglementaires applicables.
Toutes les exigences du présent document sont génériques et prévues
pour s'appliquer à tout organisme, quels que soient son type, sa taille et le
produit ou service fourni. »
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La norme
La norme est destinée à servir de base dans les relations entre partenaires
économiques, scientifiques, techniques et sociaux.

La norme par nature est d'application volontaire. Référencée dans un contrat, elle
s'impose aux parties. Une réglementation peut rendre d'application obligatoire tout
ou partie d'une norme.

La norme est un document élaboré par consensus au sein d'un organisme de


normalisation par sollicitation des représentants de toutes les parties intéressées. Son
adoption est précédée d'une enquête publique.

La norme fait l'objet d'un examen régulier pour évaluer sa pertinence dans le temps.
Toute norme est réputée en vigueur à partir de la date présente sur la première page.

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Pour comprendre les normes
L'attention du lecteur est attirée sur les points suivants :

Seules les formes verbales doit et doivent sont utilisées pour exprimer une ou des
exigences qui doivent être respectées pour se conformer au présent document. Ces
exigences peuvent se trouver dans le corps de la norme ou en annexe qualifiée de
«normative». Pour les méthodes d'essai, l'utilisation de l'infinitif correspond à une exigence.

Les expressions telles que, il convient et il est recommandé sont utilisées pour exprimer
une possibilité préférée mais non exigée pour se conformer au présent document. Les
formes verbales peut et peuvent sont utilisées pour exprimer une suggestion ou un conseil
utiles mais non obligatoires, ou une autorisation.

En outre, le présent document peut fournir des renseignements supplémentaires destinés à


faciliter la compréhension ou l'utilisation de certains éléments ou à en clarifier l'application,
sans énoncer d'exigence à respecter. Ces éléments sont présentés sous forme de notes ou
d'annexes informatives.

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Avantages pour un organisme de mettre en place un
système de management de la qualité
• aptitude à fournir en permanence des produits et des services
conformes aux exigences du client et aux exigences légales et
réglementaires applicables;
• plus grandes opportunités d'amélioration de la satisfaction du client;
• prise en compte des risques et opportunités associés au contexte et aux
objectifs de l'organisme;
• aptitude à démontrer la conformité aux exigences spécifiées du
système de management de la qualité.
La présente Norme internationale peut être utilisée aussi bien par
l'organisme en interne que par des parties externes.

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Les principes de management de la qualité
• orientation client;
• leadership;
• implication du personnel;
• approche processus;
• amélioration;
• prise de décision fondée sur des preuves;
• management des relations avec les parties intéressées.

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La Norme NF EN ISO 9001 – 15 octobre 2015 emploie l'approche
processus, qui intègre le cycle PDCA (« Plan-Do-Check-Act ») et une
approche par les risques.
• L'approche processus permet à un organisme de planifier ses
processus et leurs interactions.
• Le cycle PDCA permet à un organisme de s'assurer que ses processus
sont dotés de ressources adéquates et gérés de manière appropriée
et que les opportunités d'amélioration sont déterminées et mises en
œuvre.
• L'approche par les risques permet à un organisme de déterminer les
facteurs susceptibles de provoquer un écart de ses processus et de
son système de management de la qualité par rapport aux résultats
attendus, de mettre en place une maîtrise préventive afin de limiter
les effets négatifs et d'exploiter au mieux les opportunités lorsqu'elles
se présentent.
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L’approche processus
L'application de l'approche processus dans le cadre d'un système de
management de la qualité permet:
• la compréhension et la satisfaction en permanence des exigences;
• la prise en compte des processus en termes de valeur ajoutée;
• l'obtention d'une performance effective des processus;
• l'amélioration des processus sur la base d'une évaluation de
données et d'informations.
Les points de surveillance et de mesure, qui sont nécessaires à la
maîtrise, sont spécifiques à chaque processus et varieront selon les
risques associés.

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Représentation schématique de tout processus

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3 types de processus pour une approche processus
complète
Processus de réalisation Processus contribuant directement à la réalisation du produit ou du service,
depuis la détection du besoin du client à sa satisfaction. Ils correspondent au
cœur de métier de l'organisme.
Exemples : recherche et développement, conception, fabrication, livraison …
Processus support Processus qui contribuent au bon déroulement des autres processus en leur
(ou de "soutien") apportant les ressources nécessaires.
Exemples : maintenance, ressources humaines, maîtrise de la documentation ;
métrologie …
Processus de management Processus qui contribuent à la détermination de la stratégie, de la politique
(ou de "direction") qualité et au déploiement des objectifs à travers tous les processus de
l'entreprise. Ils permettent leur pilotage et la mise en œuvre des actions
d'amélioration.
La détermination de tous les processus de l'organisme est la première étape de l'approche processus. Ces
processus, ainsi que leur séquences et interactions peuvent idéalement être représentés à travers une
cartographie des processus.
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La cartographie processus
La cartographie processus offre une vue globale du fonctionnement d'un organisme. Elle
permet de visualiser ses processus, leurs interactions et distingue les processus de
réalisation, les processus support et les processus de management.
La cartographie processus :
- Permet une meilleure compréhension du fonctionnement par le personnel ;
- Facilite le pilotage global de l'organisme ;
- Facilite l'intégration des nouveaux collaborateurs ;
- Met en évidence la finalité des activités et l'implication nécessaire de tous.
Mais une cartographie des processus peu difficilement décrire toutes les interactions, sous
peine de devenir incompréhensible. Le plus pratique est souvent de faire une "fiche de
processus" pour formaliser l'ensemble des données qui caractérise chaque processus :
intitulé, déroulement et interactions avec les autres processus, acteurs, pilote...
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Quelques exemples de cartographie processus
Bien que l'expression "cartographie des processus" soit souvent
rencontrée, aucune cartographie processus n'est imposée par la norme
iso 9001 : 2008.
En effet celle-ci demande simplement à ce que le manuel qualité
contienne "une description des interactions entre les processus". Le
choix de représentation est donc laissé à chaque organisme. La
représentation de type cartographie processus est toutefois quasi-
unanimement adoptée par les organismes engagés dans une
certification iso 9001.

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Le cycle PDCA
Le cycle PDCA peut être décrit succinctement
comme suit:
• Planifier: établir les objectifs du système, ses
processus ainsi que les ressources nécessaires
pour fournir des résultats correspondant aux
exigences des clients et aux politiques de
l'organisme, et identifier et traiter les risques et
opportunités;
• Réaliser: mettre en œuvre ce qui a été planifié;
• Vérifier: surveiller et (le cas échéant) mesurer
les processus et les produits et services obtenus
par rapport aux politiques, objectifs, exigences
et activités planifiées, et rendre compte des
résultats;
• Agir: entreprendre les actions pour améliorer
les performances, en tant que de besoin.
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Approche par les risques
L'approche par les risques est essentielle à l'obtention d'un système de
management de la qualité efficace. Le concept d'approche par les
risques qui comprend, par exemple, la mise en œuvre d'une action
préventive pour éliminer des non-conformités potentielles, l'analyse de
toute non conformité se produisant et la mise en œuvre des actions
appropriées adaptées aux effets de la non conformité visant à éviter sa
réapparition.
Un organisme doit planifier et mettre en œuvre des actions face aux
risques et opportunités. La prise en compte à la fois des risques et des
opportunités sert de base pour améliorer l'efficacité du système de
management de la qualité, obtenir de meilleurs résultats et prévenir les
effets négatifs.
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Ressources humaines dans la norme
NF EN ISO 9001 – 15 octobre 2015

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Le Leadership
La direction doit démontrer son leadership et son engagement vis-à-vis du système de
management de la qualité en:
• assumant la responsabilité de l'efficacité du système de management de la qualité;
• s'assurant que la politique et les objectifs qualité sont établis pour le système de management de la
qualité et qu'ils sont compatibles avec le contexte et l'orientation stratégique de l'organisme;
• s'assurant que les exigences liées au système de management de la qualité sont intégrées aux processus
métiers de l'organisme;
• promouvant l'utilisation de l'approche processus et de l'approche par les risques;
• s'assurant que les ressources requises pour le système de management de la qualité sont disponibles;
• communiquant sur l'importance de disposer d'un système de management de la qualité efficace et de se
conformer aux exigences liées à ce système;
• s'assurant que le système de management de la qualité atteigne les résultats attendus;
• incitant, orientant et soutenant les personnes pour qu'elles contribuent à l'efficacité du système de
management de la qualité;
• promouvant l'amélioration;
• soutenant les autres rôles pertinents de management afin de démontrer leurs responsabilités dans leurs
domaines respectifs.
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Objectifs qualité et planification des actions pour les
atteindre
Lorsque l'organisme planifie la façon dont ses objectifs
qualité seront atteints, il doit déterminer :
• ce qui sera fait;
• quelles ressources seront nécessaires;
• qui sera responsable;
• les échéances;
• comment les résultats seront évalués.

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Lorsque l’organisme détermine le besoin de modifier le
système de management de la qualité, les modifications
doivent être réalisées de façon planifiée
L'organisme doit prendre en compte:
• l'objectif des modifications et leurs conséquences
possibles;
• l'intégrité du système de management de la qualité;
• la disponibilité des ressources;
• l'attribution ou la réattribution des responsabilités et
autorités.

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Les ressources
L'organisme doit identifier et fournir les ressources nécessaires
à l'établissement, la mise en œuvre, la mise à jour et
l'amélioration continue du système de management de la
qualité.
L'organisme doit prendre en compte:
a) les capacités et les contraintes des ressources internes
existantes;
b) ce qu'il est nécessaire de se procurer auprès de
prestataires externes.

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Quelles ressources ?
• Les ressources humaines ;
• L’infrastructure ;
• L’environnement pour la mise en œuvre les processus ;
• Les ressources pour la surveillance et la mesure ;
• Les connaissances organisationnelles.

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Les ressources humaines
L'organisme doit déterminer et fournir les ressources
humaines nécessaires à la mise en œuvre efficace de son
système de management de la qualité ainsi qu'à la mise
en œuvre et à la maîtrise de ses processus.

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L’infrastructure
L'organisme doit déterminer, fournir et maintenir
l'infrastructure nécessaire à la mise en œuvre de ses
processus et à l'obtention de la conformité des produits et des
services.
L'infrastructure peut comprendre:
a) les bâtiments et les services associés;
b) les équipements, y compris matériels et logiciels;
c) les moyens de transport;
d) les technologies de l'information et de la communication.
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L’environnement pour la mise en œuvre les processus
L'organisme doit déterminer, fournir et maintenir l'environnement
nécessaire à la mise en œuvre de ses processus et à l'obtention de la
conformité des produits et des services.
Un environnement approprié peut être une combinaison d'aspects
humains et physiques, tels que:
• sociaux (par exemple non discriminatoire, calme, non conflictuel);
• psychologiques (par exemple réduction du stress, prévention du
«burnout», protection affective);
• physiques (par exemple température, chaleur, humidité, lumière,
circulation d'air, hygiène, bruit). Ces aspects peuvent varier
considérablement selon les produits et les services fournis.
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Petit rappel de la définition de la santé selon
l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
OMS 1946

«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et


social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité».

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Les ressources pour la surveillance et la mesure
L'organisme doit déterminer et fournir les ressources
nécessaires pour assurer des résultats valides et fiables
lorsqu'une surveillance ou une mesure est utilisée pour vérifier
la conformité des produits et des services aux exigences.
L'organisme doit s'assurer que les ressources fournies sont:
• appropriées pour le type spécifique d'activités de
surveillance et de mesure mises en œuvre;
• maintenues pour assurer leur adéquation.
L'organisme doit conserver les informations documentées
appropriées démontrant l'adéquation des ressources pour la
surveillance et la mesure.
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Les connaissances organisationnelles
L'organisme doit déterminer les connaissances nécessaires à la mise en œuvre de ses
processus et à l'obtention de la conformité des produits et des services.
Ces connaissances doivent être tenues à jour et mises à disposition autant que nécessaire.
Pour faire face à une modification des besoins et des tendances, l'organisme doit prendre en
compte ses connaissances actuelles et déterminer comment il peut acquérir ou accéder à
toutes connaissances supplémentaires nécessaires et aux mises à jour requises.
• Il s'agit des connaissances propres à l'organisme, généralement acquises par l'expérience.
Il s'agit des informations utilisées et partagées pour atteindre les objectifs de l'organisme.
• Les connaissances à maintenir par l'organisme peuvent être fondées sur:
Des sources internes (par exemple propriété intellectuelle, connaissances acquises par l'expérience,
expérience acquise lors de défaillances et de projets réussis, recueil et partage des connaissances non
documentées et de l'expérience, résultats d'améliorations apportées aux processus, aux produits et aux
services);
Des sources externes (par exemple normes, enseignement universitaire, conférences, recueil de
connaissances auprès de clients ou de prestataires externes).
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Les compétences
L'organisme doit:
• déterminer les compétences nécessaires de la ou des personnes effectuant, sous son
contrôle, un travail qui a une incidence sur les performances et l'efficacité du système
de management de la qualité;
• s'assurer que ces personnes sont compétentes sur la base d'une formation initiale ou
professionnelle, ou d'une expérience appropriée;
• le cas échéant, mener des actions pour acquérir les compétences nécessaires et évaluer
l'efficacité de ces actions;
• conserver des informations documentées appropriées comme preuves desdites
compétences.
Les actions envisageables peuvent notamment inclure la formation,
l'encadrement ou la réaffectation du personnel actuellement en activité, ou le
recrutement, direct ou en sous-traitance, de personnes compétentes.

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La sensibilisation

L'organisme doit s'assurer que les personnes effectuant un travail


sous le contrôle de l'organisme sont sensibilisées:
• à la politique qualité;
• aux objectifs qualité pertinents;
• à l'importance de leur contribution à l'efficacité du système de
management de la qualité, y compris aux effets bénéfiques d'une
amélioration des performances;
• aux répercussions d'un non-respect des exigences du système de
management de la qualité.

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ÉVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS :

MISE EN PLACE DU DOCUMENT UNIQUE

Décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001 portant création d'un document relatif à l'évaluation
des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, prévue par l'article L. 230-2 du code du
travail et modifiant le code du travail (deuxième partie : Décrets en Conseil d’État)

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000408526&categorieLien=id

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Chemin :

Code du travail
Partie réglementaire
Quatrième partie : Santé et sécurité au travail
Livre Ier : Dispositions générales
Titre II : Principes généraux de prévention
Chapitre Ier : Obligations de l'employeur

Section 1 : Document unique d'évaluation des risques

Article R4121-1
L'employeur transcrit et met à jour dans un document unique les résultats de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des
travailleurs à laquelle il procède en application de l'article L. 4121-3.

Cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l'entreprise ou de l'établissement, y compris
ceux liés aux ambiances thermiques.

Article R4121-1-1
Modifié par Décret n°2015-1885 du 30 décembre 2015 - art. 2

L'employeur consigne, en annexe du document unique :


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1° Les données collectives utiles à l'évaluation des expositions individuelles aux facteurs de risques mentionnés à l'article L. 4161-1 de
Cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l'entreprise ou de l'établissement, y compris
ceux liés aux ambiances thermiques.

Article R4121-1-1
Modifié par Décret n°2015-1885 du 30 décembre 2015 - art. 2

L'employeur consigne, en annexe du document unique :

1° Les données collectives utiles à l'évaluation des expositions individuelles aux facteurs de risques mentionnés à l'article L. 4161-1 de
nature à faciliter la déclaration mentionnée à cet article, le cas échéant à partir de l'identification de postes, métiers ou situations de travail
figurant dans un accord collectif étendu ou un référentiel professionnel de branche homologué mentionnés à l'article L. 4161-2 ;

2° La proportion de salariés exposés aux facteurs de risques professionnels mentionnés à l'article L. 4161-1, au-delà des seuils prévus au
même article. Cette proportion est actualisée en tant que de besoin lors de la mise à jour du document unique.
Article R4121-2

La mise à jour du document unique d'évaluation des risques est réalisée :


1° Au moins chaque année ;
2° Lors de toute décision d'aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail, au sens
de l'article L. 4612-8 ;
3° Lorsqu'une information supplémentaire intéressant l'évaluation d'un risque dans une unité de travail est recueillie.

Article R4121-3
Modifié par Décret n°2017-1819 du 29 décembre 2017 - art. 3

Dans les établissements dotés d'un comité social et économique, le document unique d'évaluation des risques est utilisé pour
l'établissement du rapport et du programme de prévention des risques professionnels annuels prévus à l'article L. 4612-16.

Article R4121-4
Modifié par Décret n°2018-437 du 4 juin 2018 - art. 2

Le document unique d'évaluation des risques est


16/11/2018 " A. tenu à la disposition
MENUDIER : des risques"
- Management 34
Dans les établissements dotés d'un comité social et économique, le document unique d'évaluation des risques est utilisé pour
l'établissement du rapport et du programme de prévention des risques professionnels annuels prévus à l'article L. 4612-16.

Article R4121-4
Modifié par Décret n°2018-437 du 4 juin 2018 - art. 2

Le document unique d'évaluation des risques est tenu à la disposition :

1° Des travailleurs ;

2° Des membres de la délégation du personnel du comité social et économique ;

3° Du médecin du travail et des professionnels de santé mentionnés à l'article L. 4624-1 ;

4° Des agents de l'inspection du travail ;

5° Des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale ;

6° Des agents des organismes professionnels de santé, de sécurité et des conditions de travail mentionnés à l'article L. 4643-1 ;

7° Des inspecteurs de la radioprotection mentionnés à l'article L. 1333-29 du code de la santé publique et des agents mentionnés à
l'article L. 1333-30 du même code, en ce qui concerne les résultats des évaluations liées à l'exposition des travailleurs aux rayonnements
ionisants, pour les installations et activités dont ils ont respectivement la charge.

Un avis indiquant les modalités d'accès des travailleurs au document unique est affiché à une place convenable et aisément accessible
dans les lieux de travail. Dans les entreprises ou établissements dotés d'un règlement intérieur, cet avis est affiché au même
emplacement que celui réservé au règlement intérieur.

L’absence de formalisation des résultats de l’évaluation des risques dans un « document


unique » est passible d’une amende de 1500 euros (doublée en cas de récidive).

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Pourquoi évaluer les risques professionnels * ?
L’évaluation des risques professionnels (EvRP) relève de la responsabilité de
l’employeur, et s’inscrit dans le cadre de son obligation générale d’assurer la
sécurité et de protéger la santé des salariés.
L’évaluation des risques professionnels figure parmi les principes généraux
de prévention énoncé dans le Code du travail : articles L.4121-2 et L.4121-3 ).
Celle-ci englobe des actions d’identification et de classement des risques et
aussi de mise en place d’actions de prévention.
Ces actions ne dispensent pas l’entreprise de mettre également en œuvre
des mesures correctives immédiates.

* Cours réalisé à partir de la document de l’ INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des
accidents du travail et des maladies professionnelles).

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L’EvRP constitue l'un des principaux leviers de progrès dans l’entreprise *.
Elle lui est utile puisqu’elle peut contribuer à améliorer son
fonctionnement tout au long de son évolution, en consolidant la maîtrise
des risques avérés mais également en pointant l’apparition de risques à
effets différés ou de nouveaux risques, en particulier ceux qui sont liés
aux nouvelles organisations (recours plus fréquent à des CDD, intérim,
flux tendus...) ou à de nouveaux procédés industriels.
La santé et la sécurité des salariés ne doivent donc pas être dissociés du
fonctionnement de l’entreprise (choix techniques, organisation du travail,
mobilisation des compétences, formation...).
La mise en place d’une démarche de prévention contribuera à améliorer
la performance de l’entreprise sur le plan humain et économique.

16/11/2018 " A. MENUDIER - Management des risques" 37


Danger, Risque, Dommage *
• Le danger est la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement, d’une
situation susceptible de causer un dommage à l’intégrité mentale ou
physique du salarié.
• Le risque est « une notion abstraite, inobservable directement, une
catégorie de statut intermédiaire entre celle des dangers et celle des
dommages ». C’est un évènement à venir, donc incertain. Cette incertitude
est fondamentalement irréductible mais elle est plus ou moins grande selon
la qualité des informations disponibles. La définition suivante semble faire
l’unanimité : le risque est l’éventualité d’une rencontre entre l’homme et
un danger auquel il est exposé. Deux composantes caractérisent le
risque :
• La probabilité de la survenance d’un dommage liée à la fréquence
d’exposition et/ou la durée d’exposition au danger et la probabilité
d’apparition du phénomène dangereux,
• La gravité du dommage.
• Le dommage est un évènement non souhaité.

16/11/2018 " A. MENUDIER - Management des risques" 38


La démarche d'évaluation
La démarche d’évaluation est une démarche structurée selon
les étapes suivantes mettant en œuvre différents outils :

• Préparer l’évaluation des risques


• Identifier les risques
• Classer les risques
• Proposer des actions de prévention

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Préparer l’évaluation des risques
Préparer l'EvRP consiste à définir le cadre de l’évaluation et les moyens qui
lui sont alloués, préalablement à son déroulement.
Après avoir créé un groupe de travail, c’est lors de cette phase de
préparation que sont définis :
• L’organisation à mettre en place : désignation d’une personne ou d’un
groupe qui coordonne et rassemble les informations et pilote la
démarche,
• Le champ d’intervention (aussi nommé "unité de travail",
• Les outils mis en œuvre pour l’évaluation (documents, grilles, check-
lists, logiciels spécifiques…),
• Les moyens financiers,
• La formation interne nécessaire,
• La communication.

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Les unités de travail *
La circulaire n°6 DRT du 18 avril 2002 précise la notion d’unité de travail.
L’unité de travail, ce n’est pas nécessairement un poste de travail, une
fonction, une activité, un processus mais bien une situation de travail dans
laquelle un ou des salariés, avec une ou des fonctions différentes et en charge
d’activités différentes, est (sont) exposé(s) à un même danger.
La notion d’Unité de Travail (UT) ne doit pas conduire à développer une
approche purement analytique (type « poste de travail »), fastidieuse,
coûteuse et peu exploitable en termes de décisions car non globale.
En revanche, cette notion trouve un intérêt si elle décrit des ensembles
homogènes de situations d’expositions à des dangers. Sur la base d’une
cartographie des conditions similaires d’exposition, les unités de travail
peuvent être ainsi définies et structurées. Elles constituent le cadre de
l’analyse des risques.
A titre d’exemple, certains dangers ou nuisances (bruit, vapeurs,…) dépassent
le périmètre du « poste de travail » et peuvent concerner d’autres salariés
proches de celui-ci. Dans ce cas, l’unité de travail pourrait être la totalité de
l’atelier de production considéré.
16/11/2018 " A. MENUDIER - Management des risques" 41
Identifier les risques
Il s’agit de repérer les dangers et d’analyser les risques.
Repérer les dangers, c’est mettre en évidence les propriétés intrinsèques d’un équipement, d’un
agent chimique ou biologique généré par les activités ou utilisé dans les procédés de fabrication,
d’une organisation du travail (travail de nuit, horaires décalés…) et susceptibles de causer un
dommage à l’intégrité physique et/ou mentale des salariés. C’est également à cette étape que sont
repérés les facteurs de pénibilité. (renvoi vers la rubrique pénibilité).
Analyser les risques, c’est se prononcer sur les conditions d’exposition des salariés à ces dangers et
aux différents facteurs de pénibilité dans l’entreprise.
Différentes méthodes d’analyses des risques existent. Il s’agit notamment :
Des contrôles, des vérifications. Approches de type « normatives », elles reposent sur l’utilisation
d’un référentiel. Il s’agit de porter un jugement de conformité. Elles sont constituées de
questionnaires, de « check-lists », de grilles, d’audits.
De l’analyse des postes. Approches de type ergonomique, elles se fondent sur l’observation du
travail réellement réalisé par les personnels de l’entreprise, la documentation existante (statistiques
des accidents du travail et des maladies professionnelles, fiches produits, fiches de données
sécurité, notices de postes,…) et des entretiens. Elles peuvent être complétées si nécessaire par des
mesures. Ces approches sont à privilégier dans le cadre de l’évaluation des risques.
De la modélisation et de calculs probabilistes. Approches de type « sûreté des systèmes », elles
sont appliquées principalement pour des systèmes techniques complexes.

16/11/2018 " A. MENUDIER - Management des risques" 42


Classer les risques
Bien que non précisée dans la réglementation, l’étape de classement des
risques est essentielle dans le déroulement de l'EvRP puisque c’est une action
qui permet de passer d’un inventaire des risques à la définition d’un plan
d’actions cohérent.
Le mode de classement reste à « la main » de l’employeur. Il peut s’appuyer
sur l’expérience et les connaissances des salariés ou des données statistiques.
Ainsi, les deux principaux objectifs de cette étape sont :
• De débattre de priorités d’actions,
• D’aider à planifier les actions.
Les outils utilisés à cette étape sont généralement des matrices
« Probabilité/gravité ».

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Les différents risques *
• Ambiances • Manutention manuelle
• Charge mentale • Manutention mécanique
• Chutes • Mission
• Electricité • Plongée
• Equipements de travail • Rayonnements ionisants
• Equipements sous pression • Rayonnements non-ionisants
• Expérimentation animale • Risques biologiques
• Incendie • Risques chimiques
• Laser • Travail sur écran
• Liquides cryogéniques et Gaz • Autres risques

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Proposer des actions de prévention

Appuyées sur l’identification et le classement des risques, et après avis des


instances représentatives des salariés, les actions décidées - qui seront de la
responsabilité du chef d’entreprise - contribueront à alimenter le plan annuel
de prévention.
Pour ce faire, des groupes de résolution de problèmes peuvent être
constitués.
Les actions sont choisies en privilégiant les mesures qui répondent aux 9
principes de prévention.

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MÉTHODES DE RÉSOLUTION DE PROBLÈMES

• BRAINSTORMING

• PDCA

• METHODES DES 8D

• METHODES DES 5M : DIAGRAMME D’ISHIKAWA

• METHODES DES 5 « POURQUOI ? »

• ARBRE DES CAUSES ……


Le Brainstorming
• Le brainstorming, littéralement tempête de cerveaux ou remue-méninges, est une
méthode participative de résolution de problèmes s'appuyant sur la créativité
spontanée des participants. En fait, c'est bien la spontanéité qui est recherchée.
• Une session de brainstorming se déroule en groupe d'une dizaine de personnes
avec un animateur. La première phase, une demi-heure, trois quart d'heure en
moyenne, a pour finalité de collecter un maximum d'idées qui sont notées sans y
apporter aucun jugement. Au contraire même, il est plutôt demandé aux
participants de ne pas critiquer, et de ne pas hésiter à rebondir pour construire et
laisser progresser la réflexion. Ainsi, par association d'idées successives, on
collecte de nombreuses pistes.
• Ensuite, les idées collectées sont triées, rapprochées, organisées thématiquement et
hiérarchisées.
Méthode des 8D
La méthode est nommée « 8D, ou « 8 DO » ou encore « 8 Disciplines» car elle
comporte huit étapes. C’est une méthode qui est orientée vers le travail en équipe pour
résoudre les problèmes de manière structurée.
Les 8 étapes sont les suivantes :

• 1D : Constituer un groupe et identifier un pilote


• 2D : Décrire le problème à traiter
• 3D : Mettre en place des actions curatives
• 4D : Rechercher les causes racine du problème
• 5D : Sélectionner les actions correctives pertinentes vis à vis des causes racines
identifiées et les mettre en place
• 6D : Mesurer de l’efficacité des actions engagées
• 7D :Transversaliser les actions correctives (mettre en place des actions
préventives)
• 8D : Féliciter les équipes, reconnaissance du travail de l’équipe, clôture du
dossier
Méthode des 5M
L’outil 5M est un outil qualité utilisé dans la résolution des problèmes. Il permet de structurer la
recherche des causes (par brainstorming) en les classant par familles.
Chaque famille commence en effet par la lettre M:
• Main d’œuvre : compétences
• Matière : matérielle ou immatérielle (information)
• Méthode : procédure de travail
• Milieu : environnement (température, hygrométrie, …)
• Moyen : machine
La représentation graphique sous forme d’arête de poisson a été proposée par le Docteur Kaoru
Ishikawa (1915 – 1989). Elle est également connue sous le diagramme d’Ishikawa.

Chaque branche du diagramme va recenser


les causes génératrices de l’effet constaté
au moment où nous avons posé le
problème. Chaque branche est ensuite
décomposée en sous-branches permettant
d’affiner une cause de la branche
principale. Cela permet de remonter en
réalité à la cause première de l’effet.
Méthode des 5 POURQUOI
La méthode des 5 Pourquoi permet l’identification des causes racines d’un
problème. En posant plusieurs fois la question « Pourquoi ? » au problème, on
retire une à une les couches de symptômes qui mène aux causes racines.

Bien que la méthode se nomme « Les 5 Pourquoi », il se peut que vous ayez à
vous poser la question « Pourquoi ? » moins de 5 fois ou plus de 5 fois selon le
problème.
Bien que simple d’utilisation, la méthode 5 Pourquoi comporte des pièges à
éviter, dans ce contexte il est nécessaire de :
• déployer la méthode avec les personnes directement concernées par le
problème afin d’identifier les véritables causes
• rester factuel, rapporter ce qui s’est réellement passé clairement
• ne jamais travailler par déduction ou supposition de ce qui s’est passé
• se cantonner aux causes sur lesquelles il est possible d’avoir un contrôle
Arbre des causes
La méthode de l'Arbre des Causes consiste à analyser et à représenter les
causes ayant contribué à l'occurrence d'une défaillance en se basant
généralement sur des retours d'expérience.
L'arbre des causes est plutôt une méthode pour organiser les informations
recueillies à propos d'une défaillance et donc l'analyser, qu'un guide pour
recueillir les informations. Le caractère ordonné de la représentation en
arbre peut attirer l'attention sur un trou dans les informations.
L'arbre des causes se focalise généralement sur la représentation de
l'ensemble des combinaisons de causes d’un scénario de défaillance
particulier afin d’expliquer la défaillance qui est apparue (contrairement à
l’arbre de défaillance qui vise à rechercher l’ensemble des scénarios
pouvant conduire à une défaillance).
Les 9 principes de la prévention
1. Éviter les risques : Supprimer le danger ou l'exposition à celui-ci.
2. Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités : Apprécier leur nature et leur
importance afin de déterminer les actions à mener pour assurer la sécurité et garantir la
santé des travailleurs.
3. Combattre les risques à la source : Intégrer la prévention le plus en amont possible,
notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes
opératoires.
4. Adapter le travail à l'Homme : Concevoir les postes de travail et choisir les
équipements, les méthodes de travail et de production pour limiter notamment le travail
monotone, cadencé ou pénible. Par exemple, la phase d'évaluation des risques peut
permettre de repérer des plans de travail d'une hauteur inadaptée pour les salariés(entraînant
des contraintes importantes et des efforts inutiles).Ce plan peut être surélevé ou abaissé pour
diminuer le risque d'atteintes ostéoarticulaires.
5. Tenir compte de l'évolution de la technique : Assurer une veille pour mettre en place
des moyens de prévention en phase avec les évolutions techniques et organisationnelles

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6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou par ce qui l'est moins : Éviter
l'utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu'un même résultat peut être
obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres (le remplacement d'un
produit cancérogène par un produit moins nocif, ou l'utilisation de peintures sans solvant,
par exemple).
7. Planifier la prévention : Intégrer dans un ensemble cohérent la technique, l'organisation
du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'environnement. En cas
d'intervention de plusieurs entreprises sur un même lieu, organiser la prévention en
commun.
8. Prendre des mesures de protection collective : L'employeur doit donner la priorité aux
mesures de protection collective. L'utilisation des équipements de protection individuelle
intervient uniquement en complément des protections collectives si elles se révèlent
insuffisantes.
9. Donner les instructions appropriées aux travailleurs : Donner aux salariés les
informations nécessaires à l'exécution de leurs tâches dans des conditions de sécurité
optimales. Il s'agit notamment de leur fournir les éléments nécessaires à la bonne
compréhension des risques encourus et ainsi de les associer à la démarche de prévention.
Ces principes doivent être mis en œuvre en respectant les valeurs essentielles et les
bonnes pratiques de prévention. Ces principes montrent le caractère plurifactoriel
(organisationnel, humain, technique...) des risques professionnels

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