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LICENCE 1
Administration Economique
et Sociale
Politique générale d’entreprise|Chapitre 2 : Diagnostic stratégique : les outils d’analyse stratégique
De manière générale, l’analyse de l’environnement permet de cerner les évolutions du secteur dans lequel
l’entreprise exerce son activité. Elle peut conduire les dirigeants de l’entreprise à prévoir (taux de croissance du
secteur, évolution des prix, structure du marché, comportement du consommateur etc.). Pour élaborer une
stratégie, l’entreprise doit procéder à un diagnostic stratégique des facteurs internes et externes.
Dans le cadre de ce cours, nous allons étudier deux outils d’analyse stratégiques dit complémentaires car
développés après les modèles de base d’analyse de LCAG du nom des auteurs ( Learned E. P., Christensen C. R., Andrews
K. R. et Guth W. D.,) , I. Ansoff et offrant beaucoup plus de visibilités et de possibilités que les anciens modèles.
L’analyse de l’environnement
Pour pouvoir prendre des décisions pertinentes, l’entreprise, en tant que système ouvert, doit tenir compte de
son environnement ce qui inclut un certain nombre de composants qui ne se limitent pas à ses partenaires
économiques (clients, fournisseurs…).
D’une manière étendue, on définit l’environnement d’une entreprise comme étant « l’ensemble des éléments
extérieurs à l’entreprise en relation avec ses activités ».
On peut analyser l’environnement suivant deux outils d’analyse stratégiques à savoir le modèle d’analyse
PESTEL pour l’environnement général et le modèle de M Porter pour l’environnement concurrentiel.
1. L’analyse de l’environnement selon le modèle PESTEL
L’évolution du marché peut dicter l’activité d’une entreprise. Le modèle PESTEL ou PEST dans certains cas
permet de surveiller les risques et les opportunités que pourraient rencontrer l’entité. Il est donc nécessaire, pour
une approche de moyen et long termes, d’intégrer tous les facteurs externes qui sont susceptibles de peser sur
l’activité de l’entreprise.
Le modèle PESTEL regroupe ces facteurs en six grandes catégories :
• P : politiques
• E : économiques
• S : socioculturels
• T : technologiques
L’analyse SWOT
Pour réaliser un diagnostic, l’entreprise peut mettre en œuvre l’analyse SWOT, un sigle anglais qui signifie
Strenghs, Weeknesses, Opportunite, Threats. Cette matrice appelée en français « forces, faiblesses, menaces,
opportunités » reprend les deux axes d’analyse du modèle LCAG.
Elle consiste à analyser l’environnement interne et externe de l’entreprise afin d'identifier les axes stratégiques à
développer. Bien qu'avant tout destinée à la planification, l'analyse SWOT peut servir à vérifier que la stratégie
mise en place constitue une réponse satisfaisante à la situation décrite par l'analyse. Elle peut être utilisée en
évaluation:
ex ante pour définir les axes stratégiques ou en vérifier la pertinence
intermédiaire pour juger de la pertinence et éventuellement de la cohérence des programmes en cours,
ex post pour vérifier la pertinence et la cohérence de la stratégie ou du programme, a fortiori si cet
exercice n'a pas été fait lors de leur élaboration.
Etc.
Externe Opportunités Menaces
Marchés ou segments Concurrence directe
en croissance élargie
Marchés ou segments Nouveaux entrants
à potentiel Législation peu
Nouvelle technologie favorable
Réglementation Marché en maturité
favorable ou en baisse
Etc.
Source M. Preure
Ainsi on note
- le risque d’apparitions de nouveaux concurrents (entrants potentiels)
- le pouvoir de négociation des fournisseurs
- le pouvoir de négociation des clients
- l’existence de biens de substitution
- la structuration du marché qui détermine l’intensité de la concurrence déjà existante.
L’analyse de ces cinq éléments permet alors à l’entreprise de se positionner par rapport à son environnement
concurrentiel qui, s’il est intense, limitera d’autant plus son pouvoir de décision.
a. Le risque d’apparition de nouveaux concurrents
Une entreprise risque à tout moment de se trouver confronter à l’entrée sur son marché de nouveaux
concurrents. Pour faire face à cette menace, l’entreprise peut alors être amenée à prendre plusieurs types de
décisions. Elle peut par exemple mener une politique tarifaire telle qu’elle limite l’attrait de son marché.
Dans ce cas, une entreprise pratiquera une politique de prix non conforme à son objectif de maximisation du
profit. Elle pourra par ailleurs mettre en place une politique consistant a introduire des « barrières à l’entrée »
qui limiteront l’accès au marché pour les autres entreprises (brevet, clauses d’exclusivité, augmentation de la
taille critique de l’entreprise…).
Exemple : arrivée de la concurrence d’entreprises des Nouveaux Pays Industrialisés.
b. Le pouvoir de négociation des fournisseurs
Celui-ci dépend entre autres du degré de concentration du secteur des fournisseurs et donc du nombre
d’entreprises concurrentes à l’un des stades du processus productif. Par exemple, des entreprises peuvent
décider de s’adresser à un nombre élevé de fournisseurs (y compris pour un même produit) pour limiter le
pouvoir de négociation de chacun d’eux ou au contraire limiter le nombre de ces fournisseurs pour favoriser
l’émergence de relations de partenaire mais avec le risque d’accroître leur dépendance vis à vis d’eux.
c. Le pouvoir de négociation des clients
Au même titre que pour les fournisseurs, le pouvoir de négociation des clients joue un rôle important dans la
prise de décision des entreprises. Par exemple, dans le cas ou l’entreprise dispose de peu de clients potentiels,
elle ne sera pas en mesure d’imposer sa politique tarifaire (exemple du marché aéronautique) ou alors elle devra
adapter sa politique d’offre aux contraintes imposées par les clients (exemple : la grande distribution).
d. L’existence de biens de substitution
Une entreprise n’est pas confrontée qu’à ces seuls concurrents directs, elle peut aussi être en concurrence avec
des entreprises qui ne produisent pas le même bien qu’elle mais qui permettent néanmoins de satisfaire le même
type de besoin. Par exemple, pour satisfaire votre besoin de déplacement, vous pouvez choisir comme mode de
transport la voiture (qui dépend entre autres de la qualité du réseau routier), les transports collectifs, le train ou
l’avion. La politique des différentes entreprises agissant dans ces secteurs d’activité voient donc leurs décisions
contraintes par la possibilité que vous avez de vous reporter sur l'un ou l'autre de ces moyens de locomotion.
Exemple : concurrence SNCF / Air France sur la dessert des principales villes françaises depuis le
développement du TGV.
e. La pression concurrentielle interne du marché