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TECHNIQUES DE COMMUNICATION
LA PRISE DE PAROLE
EN PUBLIC
Catherine Sorzana
Troisième édition
20ìo
\ICTOIRES
ÉDITICNS
AVANT PROPOS
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méthode de prépiration. Les exercices sont aussi ludiques que
possible : à I'oral, la notion de plaisír est encore plus importante
qu'à l'écrit. On progresse beaucoup plus en s'amusant qu'en se
forçant...
Si en faisant ces exercices vous avez envie de leur ajouter quelques
variantes qui vous semblent mieux vous convenir, n'hésitez pas.
Comme le rappelait Louis Jouvet, une méthode, quelle qu'elle soit,
(comme toutes les philosophies, les explicatíons, ne peut servir à
celui qui s'en pénétrerait qu'à s'enfaire une nouvelle r.
f
PREPARER
SON INTERVENTION PR EM I ERE
PARTIE
t3
auditoire.
Si vous ne vous préparez pas, vous risquez de perdre votre crédibi- Certains orateurs n'éprouvent pas de difficulté à s'exprimer en
lité, de donner une mauvaise image de lbrganisme ou de l'entreprise public. Mais leurs ProPos ne laissent quasiment aucun souvenir.
que vous représentez. Il faut toujours garåer à I'esprit que le temps Parce qu'ils ne s'intéressent pas à leur auditoire. Ils ne cherchent pas
passé à préparer un discours sera autant de temps gagné ensuite par à s'adapter à lui pour se faire mieux comprendre' Ils oublient que
ceux qui vous écouteront. I'essentiel n'est pas de parler mais d'être entendu.
Quant à ceux quí vous racontent qu'ils ne se préparent jamais,
soit ils sont extrêmement habitués à parler en public et íls font de
tête la préparation qu'on effectue habituellement devant une feuille CONNAISSEZ-VOUS VOTRE AUDITOIRE ?
a
de papier, soit ils sont très mauvais et personne n'a encore osé le
leur dire ! La premíère chose à faire si on veut être écouté, c'est de <parler à
quelqu'un > au lieu de u parler de quelque chose >.
Communiquer - qui vient du latin communicøre: < être en rela-
tion avec > -, consiste avant tout à prendre l'autre en compte. Dès
qubn essaie vraiment de.communiquer, on s'exprime beaucoup
mieux. Et on progresse très vite.
Nous ne sommes pas accoutumés, et là encore pas formés, à Ie
faire. Notre habitude de travail, scolaire, cþst de chercher à faire
Ie tor¡r d'une question. Nous voulons être exhaustifs, ne rien
oublier. Cette manière de traiter un sujet avait toute sa raison d'être
PREPARER SON INÏERVENTION PRENDRE LhUTRE EN COMPTE
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pendant nos années de formation, lorsqu'il sägissait de prouver que INTERESSER SON AUDITOIRE
nous avions acquis un savoir. Mais elle ne correspond absolument a
pas aux besoins d'un public. Une fois que vous aurez mieux cerné votre public, cherchez ce qui
Un auditoire sent tout de suite quand il n'est que le prétexte à est susceptible de I'intéresser.
un étalage de connaissances. Dans ce cas, il décroche. Il fauÈ donc Gardez en tête deux repères essentiels :
que votre premier réflexe soít de chercher ce qui peut véritablement - ce qui intéresse un public avant tout, c'est lui-même. Il ne retiendra
le concerner. Le reste devra être impitoyablement éliminé, même si ce que vous aurez dit que si vous avez pris la peine de relier votre
c'est frustrant. propos à ses préoccupations, aux questíons qu'il se pose déjà;
Pour savoir ce qui peut le concerner, il faut le connaître.
Renseignez-vous. Posez-vous des questions. Faites en sorte
- un public attend de toute prestatíon qu'elle lui apprenne quelque
. chose. Mais pas n'importe comment. II veut apprendre sans
d'avoir une visíon plus précise de ce public auquel vous allez vous avoir à se forcer. En étant intéressé, en s'émouvant, en se dis-
adresser. Ne le consídérez pas comme un tout, compact et indéchif-
trayant.
frable, mais comme une assemblée d'indivídus ayant des tendances,
Un autre point doit être admis afrn de s'éviter des déconvenues:
des intérêts, des piéoccupations communes. Des divergences, aussi.
un auditoire n'est pas a priori prêt à faíre beaucoup d'efforts. Il
Vous pourrez ainsi adapter votre díscours. Communiquer plus effi-
considère souvent le moment où il écoute un exposé comme une
cacement et d'une manière plus agréable.
pause dans son emploi du temps. Qu'il ait tendance à être passif et
Très vite, cette attention deviendra automatique: vous ressen-
à ne retenir que peu de choses n'a donc rien d'étonnant. À vous de
tirez naturellement le besoin d'en savoir plus sur votre auditoire
I'accepter et d'aller vers lui.
avant de commencer à préparer votre intervention.
En tenant compte de ce que vous connaissez de lui, essayez d'ima-
giner ce que votre public veut savoir. Ce qu'il a besoin de savoir.
Cherchez les questions qu'il se pose afin de pouvoir ensuite
Se situer par rapport à son audito¡re
structurer votre exposé comme une réponse à ses questions, une
Il est nécessaire de se pqser des questions sur les individus
solution aux contraintes auxquelles il doit faire face. La même
informatíon passera beaucoup mieux sous cette forme.
qui composerontvotre auditoire mais aussi survous-même.
Par exemple, si un système d'enregistrement du niveau des eaux
Prendrez-vous la parole en votre nom propre, ou pour repré-
senter une société ? Quelles sont vos convictions personnelles doit être installé près d'une rivière et que vous devez en informer les
par rapport à ce que vous êtes chargé de dire ? Si le message riverains, vous pouvez vous contenter d'expliquer son fonctíonne-
que vous devez délivrer est en désaccord avec vos convictions ment et de donner la date de sa mise en service.
profondes, votre public le sentira. À vo,rs, donc, de trouver Mais si vous voulez vraiment les intéresser, expliquez-leur com-
des arguments suffisamment convainiants pour vous ment les données fourníes par ce système permettront de prévoir
faire changer d'avis. Ou de refuser de délivrer ce message. les crues suf6.samment tôt pour leur permettre de mettre leurs
Demandez-vous aussi si votre auditoire peut avoir un a meubles à I'abri, et pour qu'ils ne- courent aucun risque en évacuant
priori négatif vous concarnant. Ou si votre mauvaise opi- leur maison.
nion de lui risque d'emþêcher la communication de s'éta- En revanche, si vous vous adressez à des ingénieurs, ce serait
blir. Là encore, une mise au poínt rapide sera nécessaire eñ I'outil de mesure, le système et la technique employée qui les inté-
préambule à votre intervention resseraient.
PRÉPARER SON INTERVENTIoN PRENDRE LhUTRE EN COMPTE
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Ce soucí dädapter votre discours à un public déterminé a une C'est Ia loi que les orateurs oublient le plus souvent : on entend
limite. Il ne faut pas qu'il vous pousse à censurer vos propos. Sup- sans arrêt des exposés commençant par un long historique'
primer ce quí n'est pas intéressant ne veut pas dire supprimer ce qui Mieuxvautparler tout de suite de ce qui sepasse aujourd'hui'
est dérangeant. Après tout, ce qui dérange un public le concerne, Voire de ce qui risque de se passer dans le futur. Quitte à
même si ce n'est pas de la façon la plus confortable. apporter ensuite quelques informations sur le Passé afin que
le contexte soit clair.
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Une foís que vous aurez déterminé quel est le message essentiel
que vous voulez transmettre, il faudra nous le verrons en détail
-
dans les chapitres qui suivent - le donner dès le début de votre
intervention. On a toujours I'impressíon qu'ensuite on n'aura plus
rien à dire, mais c'est faux. En transmettant voire message essen-
tiel au public dès le départ, vous lui permettrez de comprendre où
vous voulez I'emmener, de se préparer à mémoriser les explications
et les précisíons que vous donnerez ultérieurement sur ce message,
alors qu'à l'écrit, qn a tendance à longuement rappeler le contexte,
à détailler et à donner le message essentiel en conclusion. C'est pour
cela que les plans destinés à l'éc¡it et ceux qui sont destinés à lbral CHOISIR UN ANGLE
sont différents. Si vous avez f.ait un plan prévu pour un document CHAPITRE III
écrit et que vous devez faire une présentation orale sans avoir beau-
coup de temps pour vous préparer, lisez votre conclusion et essayez Même lorsque vous aurez identifié votre message essentiel, vous
de voir si vous ne pouvez pas commencer par là. En règle générale, risquez d'être tenté de mett¡e trop d'informations disparates dans
ce par quoí on termine à I'écrit est ce par quoi on doit commencer votre discours. Choisir un angle dynamisera votre propos et lui
àlbral... :.,-) donnera une cohérence.
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LE PRINCIPE DE LA PYRAMIDE INVERSEE - donner un cas précis avant de dégager le cas général;
- parler de ce qui est le plus récent Pour remonter au plus ancien.
On peut dégager I'essentiel de l'ínformation en se posant les ques- Et bien sûr, veiller à aller du plus intéressant au moins intéres-
tions Qui ?, Quoi ?, Quand ?, Où ?, Pourquoi ?, Comment ?. sant et non le contraire. Cela permet d'éliminer tout ce qui n'esl ni
La pyramide ínversée est utilisée par toutes les agenàes de indisþensable ni passionnant.
presse (AFP, Reuter...) pour la rédaction des dépêches. Elle permet Pendant que vous préparez votre exposé, Parlez-en à différentes
de regrouper toutes les informations essentielles concernant un personnes de votre entourage qui ne sont pas spécialistes du sujet
événement. que vous abordez. Elles vous poseront fréquemment iles questions
La technique de la pyramide inversée est également employée très pertinentes. Elles verront des choses que vous ne voyez plus.
par les journalístes quand ils rédigent leurs articles. Ils donnent Quand nous connaissons trop bien un sujet, il est important de sol-
ainsi, dès les premières,,lignes, toutes les informations utiles à la liciter l'avis de ceux qui ont un regard neuf. Cela permet souvent de
compréhension d'un fait. C'est une méthode à exploíter pour être revenír à I'essentiel.
certain de fournir, dès le début de I'exposé, toutes les ínformations
nécessaires à la compréhension du message.
Commencez par répondre aux questions Qui (Que) ?, Quoi ?,
Quand ?, Où ?, et développez ensuite le Pourquoi ? et le Comment ?. La pyramide inversée
Il est cependant moins indispensable d y répondre qu'aux ques-
tions précédentes. MQme si on ne traite pas le Comment ? et le Pour- À. reproduire pour toute intervention.
quoi ?, I'information restera cohérente et gardera tout son intérêt. Si on enlève le Pourquoi? et le Comment?, I'information
Les informations complémentaires pourront venir ultérieure- reste cohérente et garde toute sa validité.
ment.
S'il avaít répondu aux questions Qui?, Quoi?, Où?, Quand?
avant de vouloi( développer le Comment ? et le Pourquoi ?, I'ingé-
nieur de notre précédent exemple n'aurait pas oublíé de donner tout
de suite l'ínformation essentielle à son auditoire: le tracé de route
choisi est le numéro z, situé à... Les travaux débuteront Ie...
H¡Én¡ncHIsER ÚINFoRMATIoN
a
public, et il est nécessaire de trouver une façon de retenir lättentíon. Il faut s'attacher à toujours < parler vrai >. Quand vous préparez votre
Posez une question (<<Savez-vous que...?>) ou commencez par intervention, cherchez des exemples précis qui parleront àvotre publíc.
une anecdote qui introduira le thème et intriguera I'auditoire...
Un bon exemple ne s'improvise pas. La recherche d'exemples
On peut envisager toutes sortes d'accroches, I'essentiel est évocateurs, brefs, faciles à retenir, réclame autant de soin que la
d'éveiller l'intérêt et de faire naître la curiosité. construction générale de I'exposé. Les exemples sont ce que votre
public retiendra le mieux et le plus longtemps.
Nous retenons à peíne quelques jours ce quí est abstrait, ce qui
nÉrlÉcslssEz À lhccnocHe demande une analyse (les idées, les démonstrations, les raisonne-
ments). Pour retenir une idée abstraite plus longtemps, il faut que
Laccroche doit être courte, efficace, imagée, concrète. Sans pro- nous I'ayons utiliséc dans notre vie quotidíenne dans les soixante-
vocation inutile. Elle ne doit pas éloígner du message essentíel. douze heures quí suivent le moment où nous I'avons entendue. En
Au contraire, elle doit pgrmettre d'entrer tout de suite dans le vif revanche, nous retenons beaucoup plus longtemps les images, les
du sujet. anecdotes, les formules frappantes.
Aux États-Unis ou en Angleterre, on commence souvent par une
Quand vous racontez une histoire, donnez des détails quí
histoire drôle. un avocat attaquera son exposé devant un parterre aideront vos audíteurs à la revivre. Si vous parlez de plusieurs
de confrères en racontant: < Les scientifrques ont décidé ã" ,.-- personnes, utilisez un dialogue. Vous les rendrez aussitôt plus pré-
placer les rats par des avocats dans leurs expériences. Dãbord, parce sentes. C'est ce que nous faisons spontanément dans la vie quand
que les avocats font des choses que même les rats ne feraíent pas. Et
nous racontons une scène dont nous avons été témoin.
PREPARER SON INTERVENTION METTRE EN FORME SON EXPOSE
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t nécessaíre pour Stimuler son eud¡to¡re
plus significatif
ibuer à mettre en Un auditoire a besoin d'être stímulé pour garder la même
relation votre discours avec le vécu du public ne doit être négligé. qualité d'écoute. Toutes les cinq minutes environ, il a besoin
On écoute toujours avec plus d'attention quelqu'un qui illustre d'une rupture pour rester en état d'éveil.
ses propos, quis'efforce.de ramener son discours vers des cas Vous pouvez utiliser toutes sortes de stimulations diffé-
concrets. Les histoires d'hommes sont plus intéressantes que les rentes: un changement de ton, de rythme, un silence, une
histoíres de chiffres... question, une anecdote, une aíde visuelle...
Faites en sorte qubn ne puisse jamais dire de votre exposé que Mais variez les plaisirs... et les rythmes.
c'est un discours de technocrate.
Ne pensez pas qu'en lui montrant une aide visuelle toutes les
,i. N'hésitez pas à donner des exemples tirés de votre expérience.
cinq minutes, vous aiderez votre auditoire à ne pas s'assoupir.
'À raconter avec humour vos propres àifficultés, vous n'en ,"."" qrr" La même stimulation présentée à intervalles réguliers ris-
plus sympathique à votre auditoire. Votrè aveu peut même a.,tir querait fort de produire I'inverse de I'effet recherché...
une vertu pédagogique I
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commerce extérieur est trois fois supérieur à celui de juste, est un exercice difficile. Quand un mot paraît faible, il vaut
lAllemagneu); mieux chercher un synonyme plus adapté - il existe de bons dic-
- de ne pas abuser des sigles, et de toujours expliciter leur tionnaires des synonymes, notamment sur le Net.
signification quand vous les utilisez pour la première fois ; Il est préférable également d'adopter une syntaxe simple. C'est
- d'user de mots courts (trois syllabes au maximumi; l'étèrnelle histoire de < Belle marquise, vos beaux yeux me font
- d'éviter les néologismes (fonctionnalité, sectorisation...), mourir d'amour... > du Bourgeois gentilhomm¿. À lbral, la syntaxe la
et les archaïsmes (<< |'ai oui dire u...), de même que les mots plus claire est toujours la meilleure.
étrangers; Terminer ses phrases, ne pas les laisser en suspens, aller au bout
- de bannir les mots poþsémiques (qui ont plusieurs sens) ; de ses idées rend le style plus affirmatif. Plus facile à écouter.
- de bannii de même les références culturelles en cours de En règle générale, il est préférable de supprimer tout ce qui
glissement (Mai-63 n'est pas perçu de la même façon selon < tourne autour du pot >.
lepublic auquel on shdresse...) ; En revanche, prenez le temps de vérifier la tournure d'une
- d'éviter les expressions locales (< Il a fait quinze ans >, phrase, le sens exact d'un mot, un accord de temps. Si le recours
u Quelqu'un plus >...). à un livre de grammaire vous renvoie à vos années d'école et vous
déprime un peu, si vous aimez I'humour noir, vous pouvez aussi
choisir la Grømmøire françøise et ímpertinente de lean-Louis Four-
CI{OISISSEZ UN VOCABULAIRE SIMPLE nier. Comme l'indique son auteur, elle donne le mauvais exemple
a
mais toujours la bonne règle (voir Bibliogîaphie page r87).
Simplicité n'est pas synonyme d'imprécision. Au contraire, il faut
beaucoup de rigueur pour être simple sans être simpliste.
Lécrivaín Michel Tournier, qui écrit des versions de ses romans
destinées aux enfants, a confré un jour que ce travail d'adaptation Préférer les phrases courtes
exigeait de lui plus de rigueur, de précision et d'attention. Dire la
même chose avec des mots plus simples luí demandait d'aller encore Souvent, nos phrases sont longues parce que nous avons
davantageà I'essentíel. I'esprit d'escalier. Nous développons une idée tandis qu'une
Souvent, nous nous cachons derrière des formules abstraites autre idée nous traverse I'esprit, et, sans avoir fini la pre-
parce que nous avons peur que notre díscours paraisse trop simple. mière phrase, nous enchaînons...
Nous voulons lui donner plus de poids. Et, effectivement, nous Vouloir tout dire en même temps est impossible.
I'alourdissons. Jusqu'à le rendre parfois incompréhensible. Faire des phrases courtes demande donc plus de rigueur sur
Utilísez au contraire des mots concrets, des images. Le talent des le fond du discours. Ne développer qu'une ídée par phrase
grands orateurs - comme des grands auteurs - est de trouver des réclame une grande maîtrise tant à l'écrit qu'à I'oral. S'il y
comparaisons qui font comprendre et même ressentir ce qu'ils veu- a deux idées dans la même phrase, c'est qu'il faut faire deux
lent dire. Lorsque Shakespeare décrít un homme lâche, íl dit de lui phrases, en particulier à lbral.
que < son cæur est décevant comme un escalier de sable... u.
Un vocabulaire simple n'est pas un vocabulaire pauvre. Chercher
toujours le mot exact, celui qui apportera la nuance de sens la plus
PREPARER SON INTERVENTION METTRE EN FOR¡4E SON EXPOSE
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Les mots pour le dire fin desquels personne n'ose bouger, parce que chacun se demande si
lbrateur a terminé ou s'il va se remettre à parler.
Un adolescent comprend le sens de 6oo à 7oo mots. Pour éviter cette situation, soyez afñrmatif. Finissez vos phrases,
Une personne qui passe Ie bac, celui de r5oo mots. ne les laissez pas en suspens. Au moment de conclurç, il n'y a pas Ia
Uné'personne qui lit Le Monde,entre 3 ooo et 3 5oo rnoÈr. moinìlre place pour le doute ou I'hésitatíon.
Le langage utilisé par Ie Français moyen est de r zoo mots.
Lire un texte
SOIGNEZ LA CONCLUSION
Si au cours de votre exposé vous devez lire un texte, faites-le
Comme I'accroche, la èhute est un moment de contact privilégié à votre rythme. Prenez le temps de comprendre ce que vous
avec I'auditoire. C'est elle qui'déterminera l'impression sur laquelle lisez, de le faíre vivre. Cela paraît évídent, mais combíen
il restera. C'est pourquoi elle doit être convaincante. d'intervenants lisent trop vite en se disant: <|e ne com-
La conclusion devra d'abord faire une rapide synthèse de ce qui a prends pas ce que je lis parce que j'ai le trac, mais eux nbnt
été dit et permettre d'entendre une dernière fois le message essentiel. pas le trac, ils comprendront l>
Elle devra également proposer une-ouverture sur I'avenir.
Cette ouverture permettra au public de pourèuívre sa réflexíon
sur le sujet abordé, de réagir.
Si un débat est prévu, la conclusion sera la t¡ansition indispen- Mémorisâtion en fonction
sable entre I'exposé et les questions de I'auditoire. de la longueur de la phrase
Vous pouvez prévoir des notes un peu plus détaillées que pour Nombre Message Première Seconde
le reste de l'exposé. Mais la meilleure solution consiste à la répéter de mots entier (ø) moitié (ø) moitié þzJ
plusíeurs fois, à haute voix. Vous la connaîtrez ainsi parfaítement, T2 100 100 100
sans lãvoir apprise par cæur d'une manière scolaire.
L3 9o 95 85
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4l
RESPECTEZ L'HORAIRE PRÉVU
a
Notre perception du temps est déformée par l'état émotionnel
Il faut que vous soyez en mesure d'annoncer combien de temps dans lequel nous sommes. Si nous connaissons parfaitement le
durera I'exposf.'Et que vous respectíez ensuite ce temps imparii.
sujet que nous abordons, nous parlerons quatre minutes et demie
Vous y gagnerez en crédibílité et en qualité d'écoute.
en ayant I'impression d'avoir parlé trois mínutes. Ce sera I'inverse si
Si on ne leur donne pas d'horaíre, beaucoup de participants
nous sommes mal àl'aise.
prendront de toute façon des rendez-vous en pariant
,.r, r.rn" t ypo- Pour développer une perception du temps plus juste, entraînez-
thétique heure de fin. À partir d'un certain moment, ils n'écou-
vous à décliner les points essentíels de votre sujet en trois minutes
teront plus et ne penseront qu'au retard qu'ils sont en train
de au maximum. Chronométrez-vous pendant cet exercice. Essayez
prendre.
ensuite de deviner quel temps vous avez mis. Puis regardez votre
En règle générale, si le thème que vous traitezle permet,
essayez chronomètre.
de ne pas parler plus d une dãmi-heure, ou mieux, à'.r.re.ri.rgtaine
En vous entraînant régulièrement de cette façon, vous utili-
de minutes : vousbénéficierez ainsi du maximum d'attention. serez de mieux en mieux votre horloge interne. Votre évaluation du
Vous pouvez, en marge de vos notes, avoir un repère
pour savoir temps écoulé sera beaucoup plus juste. Vous n'aurez quasiment plus
combien de temps doit durer chaque point que vous dévelop
perez. besoin de regarder votre montre.
Vous éviterez ainsi de prendre dix-huit minutes pour la
präia." Cet exercíce a un autre intérêt. Il vous permettra de constater
moitié de votre exposé et de devoírcaser l'autre moitié et la
conclu- que beaucoup de choses peuvent être dites en trois minutes, pour
sion en deux minutes.
peu qubn ait pris le soin de rendre son discours suffisamment clair.
Cet exercice aide à st¡ucturer le discours et à mémoriser les
points essentíels du plan.
Noter des repères de temps Enfin, même si vous êtes passionné par votre sujet, n'oubliez
pas les pauses habituellement prévues pour couper la matinée ou
I'après-midi. Lattention de la salle s'en ressentirait.