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Farh{tat li ,

TECHNIQUES DE COMMUNICATION

LA PRISE DE PAROLE
EN PUBLIC
Catherine Sorzana

Troisième édition
20ìo

\ICTOIRES
ÉDITICNS
AVANT PROPOS

l0
méthode de prépiration. Les exercices sont aussi ludiques que
possible : à I'oral, la notion de plaisír est encore plus importante
qu'à l'écrit. On progresse beaucoup plus en s'amusant qu'en se
forçant...
Si en faisant ces exercices vous avez envie de leur ajouter quelques
variantes qui vous semblent mieux vous convenir, n'hésitez pas.
Comme le rappelait Louis Jouvet, une méthode, quelle qu'elle soit,
(comme toutes les philosophies, les explicatíons, ne peut servir à
celui qui s'en pénétrerait qu'à s'enfaire une nouvelle r.

f
PREPARER
SON INTERVENTION PR EM I ERE

PARTIE
t3

Quand nous devons rendre un document écrit, nous ne nous


contentons pas de noter ce quí nous passe par la tête. Nous réflé-
chissons. Nous essayons de mettre de lbrdre dans nos idées.
Si nous devons communiquer oralement, nous nous préparons
en revanche beaucoup moins longtemps à I'avance, moins rigoureu-
sement. Nous nous contentons de quelques mots griffonnés cinq
minutes avant d'< entrer en scène r>, ou au contraire de longues pages
entíèrement noircies d'une écriture serrée, raturée, illisible pour
peu qubn ait le trac.
Nous nous préparons mal. Ou pas du tout. Pourquoi ? Parce que
nous entendons sans arrêt dire qu'à I'oral < on est bon ou on ne I'est
pas, ça ne s'apprend pas t ; et même qu'< il vaut mieux ne pas se pré-
parer pour garder sa fraîcheur et sa spontanéfté face au public >.
Si ces affirmations parviennent à nous troubler, c'est que depuis
notre enfance nous sommes uniquement entraînés à travailler
l'écrit. Loral est quelque chose que nous n'apprenons pas - ou très
peu - à l'école. Même dans I'enseignement supérieur, il ny a long-
temps eu aucun cours sur ce sujet.
La conséquence de ce manque de pratique est que nous ne
nous sommes jamais constitué de méthode de travail. Ne sachant
PREPARER SON INTERVENTION
--- l5
14

comment faíre pour progresser, nous nous en remettons au hasard,


espérant que l'ínspiration nous sauvera le moment venu.

Mais I'inspiration n'est pas un don magique que le hasard peut'


attribuer. Il suffit de regarder autour de nous pour voir que tout se
travaille: les sportifs s'entraînent; Ies musiciens, les danseurs, les
comédiens répètent. Limprovisation, contrairement à ce qu'on
croít, demande beaucoup de préparation et de mises au point.
Ce qui a lãir naturel résulte toujours dlun travail patient pour aller
à I'essentiel, clarifier, rêndre plus simple...
ll est donc important de se constituer une méthode pour pré-
parer ses interventions orales. Et en premier líeu, pour structurer
son discours. Qu'il s'agisse d'un exposé d'une heure sur un sirjet PRENDRE I.IUTRE
technique ou d une allocution de quelques minutes en I'honneur de
quelqu'un, vous devez savoir précisément ce que vous allez dire et EN COM PTE
CHAPITRE
comment vous allez le dire. Cþst le minimum de respect dû à votre I

auditoire.
Si vous ne vous préparez pas, vous risquez de perdre votre crédibi- Certains orateurs n'éprouvent pas de difficulté à s'exprimer en
lité, de donner une mauvaise image de lbrganisme ou de l'entreprise public. Mais leurs ProPos ne laissent quasiment aucun souvenir.
que vous représentez. Il faut toujours garåer à I'esprit que le temps Parce qu'ils ne s'intéressent pas à leur auditoire. Ils ne cherchent pas
passé à préparer un discours sera autant de temps gagné ensuite par à s'adapter à lui pour se faire mieux comprendre' Ils oublient que
ceux qui vous écouteront. I'essentiel n'est pas de parler mais d'être entendu.
Quant à ceux quí vous racontent qu'ils ne se préparent jamais,
soit ils sont extrêmement habitués à parler en public et íls font de
tête la préparation qu'on effectue habituellement devant une feuille CONNAISSEZ-VOUS VOTRE AUDITOIRE ?
a
de papier, soit ils sont très mauvais et personne n'a encore osé le
leur dire ! La premíère chose à faire si on veut être écouté, c'est de <parler à
quelqu'un > au lieu de u parler de quelque chose >.
Communiquer - qui vient du latin communicøre: < être en rela-
tion avec > -, consiste avant tout à prendre l'autre en compte. Dès
qubn essaie vraiment de.communiquer, on s'exprime beaucoup
mieux. Et on progresse très vite.
Nous ne sommes pas accoutumés, et là encore pas formés, à Ie
faire. Notre habitude de travail, scolaire, cþst de chercher à faire
Ie tor¡r d'une question. Nous voulons être exhaustifs, ne rien
oublier. Cette manière de traiter un sujet avait toute sa raison d'être
PREPARER SON INÏERVENTION PRENDRE LhUTRE EN COMPTE

ló l7

pendant nos années de formation, lorsqu'il sägissait de prouver que INTERESSER SON AUDITOIRE
nous avions acquis un savoir. Mais elle ne correspond absolument a

pas aux besoins d'un public. Une fois que vous aurez mieux cerné votre public, cherchez ce qui
Un auditoire sent tout de suite quand il n'est que le prétexte à est susceptible de I'intéresser.
un étalage de connaissances. Dans ce cas, il décroche. Il fauÈ donc Gardez en tête deux repères essentiels :
que votre premier réflexe soít de chercher ce qui peut véritablement - ce qui intéresse un public avant tout, c'est lui-même. Il ne retiendra
le concerner. Le reste devra être impitoyablement éliminé, même si ce que vous aurez dit que si vous avez pris la peine de relier votre
c'est frustrant. propos à ses préoccupations, aux questíons qu'il se pose déjà;
Pour savoir ce qui peut le concerner, il faut le connaître.
Renseignez-vous. Posez-vous des questions. Faites en sorte
- un public attend de toute prestatíon qu'elle lui apprenne quelque
. chose. Mais pas n'importe comment. II veut apprendre sans
d'avoir une visíon plus précise de ce public auquel vous allez vous avoir à se forcer. En étant intéressé, en s'émouvant, en se dis-
adresser. Ne le consídérez pas comme un tout, compact et indéchif-
trayant.
frable, mais comme une assemblée d'indivídus ayant des tendances,
Un autre point doit être admis afrn de s'éviter des déconvenues:
des intérêts, des piéoccupations communes. Des divergences, aussi.
un auditoire n'est pas a priori prêt à faíre beaucoup d'efforts. Il
Vous pourrez ainsi adapter votre díscours. Communiquer plus effi-
considère souvent le moment où il écoute un exposé comme une
cacement et d'une manière plus agréable.
pause dans son emploi du temps. Qu'il ait tendance à être passif et
Très vite, cette attention deviendra automatique: vous ressen-
à ne retenir que peu de choses n'a donc rien d'étonnant. À vous de
tirez naturellement le besoin d'en savoir plus sur votre auditoire
I'accepter et d'aller vers lui.
avant de commencer à préparer votre intervention.
En tenant compte de ce que vous connaissez de lui, essayez d'ima-
giner ce que votre public veut savoir. Ce qu'il a besoin de savoir.
Cherchez les questions qu'il se pose afin de pouvoir ensuite
Se situer par rapport à son audito¡re
structurer votre exposé comme une réponse à ses questions, une
Il est nécessaire de se pqser des questions sur les individus
solution aux contraintes auxquelles il doit faire face. La même
informatíon passera beaucoup mieux sous cette forme.
qui composerontvotre auditoire mais aussi survous-même.
Par exemple, si un système d'enregistrement du niveau des eaux
Prendrez-vous la parole en votre nom propre, ou pour repré-
senter une société ? Quelles sont vos convictions personnelles doit être installé près d'une rivière et que vous devez en informer les
par rapport à ce que vous êtes chargé de dire ? Si le message riverains, vous pouvez vous contenter d'expliquer son fonctíonne-
que vous devez délivrer est en désaccord avec vos convictions ment et de donner la date de sa mise en service.
profondes, votre public le sentira. À vo,rs, donc, de trouver Mais si vous voulez vraiment les intéresser, expliquez-leur com-
des arguments suffisamment convainiants pour vous ment les données fourníes par ce système permettront de prévoir
faire changer d'avis. Ou de refuser de délivrer ce message. les crues suf6.samment tôt pour leur permettre de mettre leurs
Demandez-vous aussi si votre auditoire peut avoir un a meubles à I'abri, et pour qu'ils ne- courent aucun risque en évacuant
priori négatif vous concarnant. Ou si votre mauvaise opi- leur maison.
nion de lui risque d'emþêcher la communication de s'éta- En revanche, si vous vous adressez à des ingénieurs, ce serait
blir. Là encore, une mise au poínt rapide sera nécessaire eñ I'outil de mesure, le système et la technique employée qui les inté-
préambule à votre intervention resseraient.
PRÉPARER SON INTERVENTIoN PRENDRE LhUTRE EN COMPTE

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Ce soucí dädapter votre discours à un public déterminé a une C'est Ia loi que les orateurs oublient le plus souvent : on entend
limite. Il ne faut pas qu'il vous pousse à censurer vos propos. Sup- sans arrêt des exposés commençant par un long historique'
primer ce quí n'est pas intéressant ne veut pas dire supprimer ce qui Mieuxvautparler tout de suite de ce qui sepasse aujourd'hui'
est dérangeant. Après tout, ce qui dérange un public le concerne, Voire de ce qui risque de se passer dans le futur. Quitte à

même si ce n'est pas de la façon la plus confortable. apporter ensuite quelques informations sur le Passé afin que
le contexte soit clair.

g. La loi deproximité psycho-affective


Les lois de proximité Si votre public est touché, íl retiendra beaucouP míeux ce
que vous dites. Faites appel à ses émotions. Utilisez des
Pour mieux déterminer ce quí retiendra I'attention de votre témoignages, des exemples concrets, si possible proches
public, servez-vous des lois de proximité. Les journalistes les de sonvécu. Tout ce qui peut rendre votre exposé plus
utilisent pour choisir les informations qui sont susceptibles humain contribuera à mieux faire passer votre message-
d'intéresser leurs lecteurs, leurs auditeurs, leurs téléspecta-
teurs. 4. La loi de proximitâspécifique
Un public spécifique, c'est un public relativement homo-
l. La loide proximité géographique gène qui partage un certain nombre de centres d'intérêt.
Ce qui se pesse tout près de nous nous intéresse plus que ce Pour I'intéresser, vous devrez aborder en priorité ces centres
qui se passe à dps milliers de kilomètres. En journalisme, d'intérêt particuliers.
c'est ce qubn appelle laloi du < mort-kilomètre > : un mort Cela suppose de bien connaître les préoccupations de I'audi-
dans notre rue ou dans le train que nous prenons chaque toire auquel on doit s'adresser. Et que toutes les informations
matin nous touehera plus qu'une centaine de morts à I'autre le concernant soient tenues à jour.
bout du mondb.¡ dans un pays que nous ne connaissons pas
et où nous avons peu de chances d'aller.
Commencez donc par parler votre public de ce quí se passe
à
à sa porte. Pour I'intéresser un événement qui se déroule
à
très loin, éclairez-le d'emblée sur les conséquences que cet
événement risque d'avoir sur son environnement proche.
Lbuverture d'une usine à Taïwan ne nous intéresse fas. En
revanche, la fermeture d'une usine à 3okilomètres de chez
nous à la suite de sa délocalisation à Taïwan nous parle
beaucoup plus.

z. La loi de proximité chronologique


Dans lbrdre, cequi nous intéresse c'est: demain, aujourd'hui,
hier, après-d".rr"i., et avant-hier.
oÉnNrn sES oBJEclFs ET TRouvER soN MESSAcE ESSENTIEL
r--
20 2l

En ce qui vous concerne, vous pourriez chercher à:


- faire Ia preuve de votre,aptitude à prendre la parole devant un
grouPe;
- motiver les personnes qui travaillent avec vous et qui sont réti-
ce¡tes à I'idée de changer leur méthode de travail.
Vos objectifs doivent être précis. Ils doivent être clairs dans
votre esprit. Et surtout, ils doivent être réalistes. Vous devez tenir
compte, par exemple, du temps qui vous sera imparti. Si I'interven-
tion ne doit durer que cinq minutes, tenez-en compte.
, ll est indispensable de formuler ces objectifs de façon posiiive;
DEFINIR SES OBJECTIFS ils doivent être une source de motivation et non de découragement !
Afrn de mieux les cerner, demandez-vous quels sont les buts à
ET TROUVER atteindre tant pour la société que vous représentez que Pour vous-
même.
SON M ESSAGE ESSENTIEL
CHAPITRE II

Coe¡ecnF PRtNctPAL ET LE MESSAGE


Nous poursuívons toujours un certain nombre d'objectifs quand QUI EN DECOULE
nous parlons en public. Pour I'entreprise que nous représentons,
mais aussi pour nous-même. Quels sont ces objectífs ? euel est Il y a toujours un objectif qui prime sur les autres, qui vous donnera
notre but ? le ton général de I'intervention, sa dynamique. Il varie selon les
Tant que la réponse à ces questions n'est pas claire, il est inutile publics et les circonstances.
d'essayer d'avancer dans la préparation de I'interìention. Dans notre exemple, I'objectif principal peut être celui que nous
avons évoqué en premier: intéresser les employés à un système
qu'ils devront bientôt utiliser quotidiennement. Mais si la société
VOS OBJECTIFS DOIVENT ÊrNE CLAIRS sort d'une vague de rest¡ucturations, il sera différent. Il faudra réta-
POUR VOUS blir Ia confiance de I'auditoire à l'égard de Ia société que vous repré-
sentez, et l'objectif deviendra: donner I'image d'une entreprise en
Prenons l'exemple d'un nouveau système informatique que vous bonne santé, quí mise sur.l'avenir. Limportance accordée à I'inves-
seriez amené à présenter aux employés de votre société. Votre inter- tissement, à la modernisation de l'outil de travail, Pourra alors être
vention aurait plusieurs objectifs. le point fort de votrgdéveþpement.
Pour votre entreprise, vous pourriez par exemple vouloir : Savoir quel est le principal objectif de votre intervention vous
- intéresser les employés à un système qu'ils devront bientôt permettra donc de déterminer quel est Ie message essentiel que vous
utiliser quotidiennement ; devez faire passer. En effet, on ne peut apprendre quelque chose à
- donner de votre entreprise I'image valorisante d'une société qui son public qu'en attiranlson attentíon sur un seul point à la fois.
investit, qui mise sur I'avenír. Demandez-vous toujours :
PRÉPARER SON INTERVENTION

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- quel est le message que ie veux faire passer en priorité ?


- qu'est-ce que le public doit absolument retenir pour que je consi-
dère que j'ai atteint mon but ?

Une foís que vous aurez déterminé quel est le message essentiel
que vous voulez transmettre, il faudra nous le verrons en détail
-
dans les chapitres qui suivent - le donner dès le début de votre
intervention. On a toujours I'impressíon qu'ensuite on n'aura plus
rien à dire, mais c'est faux. En transmettant voire message essen-
tiel au public dès le départ, vous lui permettrez de comprendre où
vous voulez I'emmener, de se préparer à mémoriser les explications
et les précisíons que vous donnerez ultérieurement sur ce message,
alors qu'à l'écrit, qn a tendance à longuement rappeler le contexte,
à détailler et à donner le message essentiel en conclusion. C'est pour
cela que les plans destinés à l'éc¡it et ceux qui sont destinés à lbral CHOISIR UN ANGLE
sont différents. Si vous avez f.ait un plan prévu pour un document CHAPITRE III
écrit et que vous devez faire une présentation orale sans avoir beau-
coup de temps pour vous préparer, lisez votre conclusion et essayez Même lorsque vous aurez identifié votre message essentiel, vous
de voir si vous ne pouvez pas commencer par là. En règle générale, risquez d'être tenté de mett¡e trop d'informations disparates dans
ce par quoí on termine à I'écrit est ce par quoi on doit commencer votre discours. Choisir un angle dynamisera votre propos et lui
àlbral... :.,-) donnera une cohérence.

QU'EsT.CE QU'UN ANGLE ?


o

Ilest impossible de traiter tous les aspects d'un sujet dans un


exposé destiné à durer une vingtaine de minutes. Pour éviter de
noyer son auditoire sous un flot d'informations, on peut se servir
de cette technique, empruntée aux journalistes, qui permet d'aller à
I'essentiel. De rendre un discours plus facile à écouter et à assimile¡.
Parce que informer c'est choisir, les journalistes cherchent des
angles pour raconter les faits dont ils sont les témoins. C'est une
technique qui se révèle également très efficace pour construire une
intervention orale.
PREPARER UN PLAN

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Il faut donc aller tout de suite à I'essentiel. De cette façon, même


si I'auditeur décroche, il aura saisi le message qu'on veut lui com-
- muniquer.
Ce principe a un autre intérêt. Tant que I'orateur n'exprime pas
clairèment sonmessage, le public ne peut pas lui accorder toute son
attention. Il se demande ; < Mais où veut-íl en venir ? Dans quel but
nous raconte-t-il cela?> Si, en revanche, toutes les informations
nécessaires à la compréhensíon du message sont claíres dès le début
de l'exposé, le public se mobílisera davantage. Il cessera d'être dans
I'expectative. Ou sur la défensive. Il lui sera plus facile de se concen-
trer et de retenír ce que l'on dit. Il pourra classer les informations
dans son esprit à mesure qu'elles lui parviendront. Au lieu d'être en
situation d'écoute passive, il sera actif. Cela lui permettra à la fois
, de structurer ses connaissances et de réagir à ce qu'il entend, ce qui
PREPARER UN PLAN enrichira le débat qui aura lieu ensuite.
CHAPITRE IV Pour déterminer les informations essentielles qui constituent le
message à faire passer, onpeut se servir de la techníque employée par
Quand nous cherchons à établir un plan, le premier modèle qui les agences de presse afrn dlêtre sûres de ne rien oublíer d'important
nous vient à I'esprit est celui que nous utilísions pour nos rédac- dans leurs dépêches.
tíons et nos dissertations: thèse, antithèse, synthèse, et nous avons
trop souvent tendance à reproduire cet éternel plan en trois parties.
Le plan chronologique qui présente <l'avant, I'après, ne Le message essent¡el
convient pas davantage: en effet, commencer par un long histo-
rique avant d'en venir aux faits lasse I'audítoire. Lessentíel, ctst d'abord I'information. Ce que votre public
ne sait pas encore et que votre exposé va lui apprendre.
Un ingénieur avait organisé une réunion pour expliquer quel
Évrren LEs PLANs DEsr¡NÉs À (Écn¡r tracé de route avait été retenu entre trois projets inítialement
proposés. É?ient présents des élus locaux, des riverains, des
Ces plans - comme le plan en deux partíes cher aux juristes sont
- associations pour la protection de I'environnement...
destinés à l'écrit. Aucun ne correspond aux besoins spécifiques de Il commença par un exposé détaillé sur les raisons du choix
la prise de parole devant un public. qui avaít été fait, les études sur Ie terrain qui avaient été
La communication orale est soumise à certaines contraintes. effectuées, la prise en compte des différentes contraintes
Aujourd'hui, le publíc est habitué à zapper. S'íl se fatígue, il cesse techniques... Il s'aperçut que son public marquaít quelque
d'écouter. Sans états d'âme. Or, s'il n'est pas assez intéressé, s'il impatience. C'est alors seulement qu'il réalísa que, depuis
décroche, íI ne pourra pas reprendre Ià où il s'était arrêté comme il un quart d'heure, il n'avait toujours pas dit lequel des trois
est possíble de le faire avec un document écrit. tracés avait finalement été choisi !
PREPARER SON INTERVENTION PREPARER UN PLAN

aa 29

LE PRINCIPE DE LA PYRAMIDE INVERSEE - donner un cas précis avant de dégager le cas général;
- parler de ce qui est le plus récent Pour remonter au plus ancien.
On peut dégager I'essentiel de l'ínformation en se posant les ques- Et bien sûr, veiller à aller du plus intéressant au moins intéres-
tions Qui ?, Quoi ?, Quand ?, Où ?, Pourquoi ?, Comment ?. sant et non le contraire. Cela permet d'éliminer tout ce qui n'esl ni
La pyramide ínversée est utilisée par toutes les agenàes de indisþensable ni passionnant.
presse (AFP, Reuter...) pour la rédaction des dépêches. Elle permet Pendant que vous préparez votre exposé, Parlez-en à différentes
de regrouper toutes les informations essentielles concernant un personnes de votre entourage qui ne sont pas spécialistes du sujet
événement. que vous abordez. Elles vous poseront fréquemment iles questions
La technique de la pyramide inversée est également employée très pertinentes. Elles verront des choses que vous ne voyez plus.
par les journalístes quand ils rédigent leurs articles. Ils donnent Quand nous connaissons trop bien un sujet, il est important de sol-
ainsi, dès les premières,,lignes, toutes les informations utiles à la liciter l'avis de ceux qui ont un regard neuf. Cela permet souvent de
compréhension d'un fait. C'est une méthode à exploíter pour être revenír à I'essentiel.
certain de fournir, dès le début de I'exposé, toutes les ínformations
nécessaires à la compréhension du message.
Commencez par répondre aux questions Qui (Que) ?, Quoi ?,
Quand ?, Où ?, et développez ensuite le Pourquoi ? et le Comment ?. La pyramide inversée
Il est cependant moins indispensable d y répondre qu'aux ques-
tions précédentes. MQme si on ne traite pas le Comment ? et le Pour- À. reproduire pour toute intervention.
quoi ?, I'information restera cohérente et gardera tout son intérêt. Si on enlève le Pourquoi? et le Comment?, I'information
Les informations complémentaires pourront venir ultérieure- reste cohérente et garde toute sa validité.
ment.
S'il avaít répondu aux questions Qui?, Quoi?, Où?, Quand?
avant de vouloi( développer le Comment ? et le Pourquoi ?, I'ingé-
nieur de notre précédent exemple n'aurait pas oublíé de donner tout
de suite l'ínformation essentielle à son auditoire: le tracé de route
choisi est le numéro z, situé à... Les travaux débuteront Ie...

H¡Én¡ncHIsER ÚINFoRMATIoN
a

C'est seulement après avoir dégagé le message essentiel que I'on


pourra développer ce que lbn a à dire. Il est indispensable de
respecter pour cela quelques princípes élémentaires :

- aller du plus símple au plus complexe;


- partir d'un exemple concret pour expliquer quelque chose
d'abstrait;
rn
i

METTRE EN FORME SON EXPOSÉ


rrr-
30
3t

ensuite parce que les scientífiques ont remarqué qu'ils s'attachaíent


moins aux avocats qu'aux rats. rt
Cþst une forme d'humour typiquement anglo-saxon. En France,
notre culture ne nous pousse pas à commencer par une plaisan-
terie ì dans certains contextes, cela peut même être très mal perçu
et donner I'impression d'un manque de sérieux. Il ne faut donc pas
vous sentir obligé de faire rire, ou même sourire à tout prix.
Une bonne accroche n'est pas forcément drôle. Et surtout, une
hístoire drôle n'est pas forcément bonne ! Rien n'est plus difficile que
de continuer à parler après une plaisanterie qui est tombée à plat.
Si I'accroche ne s'impose pas d'emblée, il ne faut pas passer des
heures à la chercher. En avançant dans l'élaboration du plan, on la
METTRE EN FORME trouve¡a plus facilement, en particulier quand le déroulement de
I I'exposé sera clair.
SON EXPOSE
CHAPITRE V

RENDEZ VOTRE EXPOSE VIVANT


Les premières minutes d'un exposé sont décisíves pour l,écoute du a

public, et il est nécessaire de trouver une façon de retenir lättentíon. Il faut s'attacher à toujours < parler vrai >. Quand vous préparez votre
Posez une question (<<Savez-vous que...?>) ou commencez par intervention, cherchez des exemples précis qui parleront àvotre publíc.
une anecdote qui introduira le thème et intriguera I'auditoire...
Un bon exemple ne s'improvise pas. La recherche d'exemples
On peut envisager toutes sortes d'accroches, I'essentiel est évocateurs, brefs, faciles à retenir, réclame autant de soin que la
d'éveiller l'intérêt et de faire naître la curiosité. construction générale de I'exposé. Les exemples sont ce que votre
public retiendra le mieux et le plus longtemps.
Nous retenons à peíne quelques jours ce quí est abstrait, ce qui
nÉrlÉcslssEz À lhccnocHe demande une analyse (les idées, les démonstrations, les raisonne-
ments). Pour retenir une idée abstraite plus longtemps, il faut que
Laccroche doit être courte, efficace, imagée, concrète. Sans pro- nous I'ayons utiliséc dans notre vie quotidíenne dans les soixante-
vocation inutile. Elle ne doit pas éloígner du message essentíel. douze heures quí suivent le moment où nous I'avons entendue. En
Au contraire, elle doit pgrmettre d'entrer tout de suite dans le vif revanche, nous retenons beaucoup plus longtemps les images, les
du sujet. anecdotes, les formules frappantes.
Aux États-Unis ou en Angleterre, on commence souvent par une
Quand vous racontez une histoire, donnez des détails quí
histoire drôle. un avocat attaquera son exposé devant un parterre aideront vos audíteurs à la revivre. Si vous parlez de plusieurs
de confrères en racontant: < Les scientifrques ont décidé ã" ,.-- personnes, utilisez un dialogue. Vous les rendrez aussitôt plus pré-
placer les rats par des avocats dans leurs expériences. Dãbord, parce sentes. C'est ce que nous faisons spontanément dans la vie quand
que les avocats font des choses que même les rats ne feraíent pas. Et
nous racontons une scène dont nous avons été témoin.
PREPARER SON INTERVENTION METTRE EN FORME SON EXPOSE

32
33
t nécessaíre pour Stimuler son eud¡to¡re
plus significatif
ibuer à mettre en Un auditoire a besoin d'être stímulé pour garder la même
relation votre discours avec le vécu du public ne doit être négligé. qualité d'écoute. Toutes les cinq minutes environ, il a besoin
On écoute toujours avec plus d'attention quelqu'un qui illustre d'une rupture pour rester en état d'éveil.
ses propos, quis'efforce.de ramener son discours vers des cas Vous pouvez utiliser toutes sortes de stimulations diffé-
concrets. Les histoires d'hommes sont plus intéressantes que les rentes: un changement de ton, de rythme, un silence, une
histoíres de chiffres... question, une anecdote, une aíde visuelle...
Faites en sorte qubn ne puisse jamais dire de votre exposé que Mais variez les plaisirs... et les rythmes.
c'est un discours de technocrate.
Ne pensez pas qu'en lui montrant une aide visuelle toutes les
,i. N'hésitez pas à donner des exemples tirés de votre expérience.
cinq minutes, vous aiderez votre auditoire à ne pas s'assoupir.
'À raconter avec humour vos propres àifficultés, vous n'en ,"."" qrr" La même stimulation présentée à intervalles réguliers ris-
plus sympathique à votre auditoire. Votrè aveu peut même a.,tir querait fort de produire I'inverse de I'effet recherché...
une vertu pédagogique I

Quand le propos vous semble devenir abstraít et que vous n'avez


pas d'exemple ou d'anecdote à raconter, utilisez des analogies, Quelques règles d'écriture
des métaphores: elles rendront, là encore, le discours plus facile à valables à I'oral
écouter.
' Prendre I'auditoire à témoín, le faire exister en employant des for- Dans la mesure du possible, essayez:
mules comme < Vous savez sans doute... >>, < Vous vous dites peut- d'employer de préférence les formes actives aux formes
-
être... >, < Vous me direz gü€...>, ou en ayant recours à de fausses
passives;
'interrogations comme < Lequel
d'entre vous n'a pas déjà... u crée une
- d'utiliser le présent et le passé composé, plus vivants que
proximité ef;ñcace et bénéfique à I'exposé. On peut impliquer son les autres temps;
publíc en I'associant, en employant le < nous >> ou le u vous et moi rr,
- quand vous donnez le nom propre de quelqu'un, de
de préférence au < on)), qui est impersonnel.
donner aussi son prénom;
Ul exposé ne doit pas être dense au point de devenir incompré-
-
hensible. N'abusez donc pas des chiffres et des explications tech-
-d'éviter I'emploi de formules pauvres (ules gens>r, <. les
personnes >, u il y a r...) ;
niques. Il est important que les auditeurs sortent en se sentant plus
- de ne pas abuser des verbes d'état, des verbes faire, dire et
iñtelligents, en ayant vraiment appris quelque chose.
des auxiliaires être et avoir;
le discours facilement compréhensible de comparer les chiffres, qui sont difñcilement mémo-
ne -
préparer un dossier précis, avec tous les risables, à quelque chose de connu (d'où les classiques
chi echniques qui vous serviront à répondre u prix de la baguette >, < x fois le Smic >) ;
x fois le
aux questions qui viendront ensuite.
-de préférer aux chiffres quí ne représentent plus grand-
chose (au-delà d'une certaine somme) des comparaisons
(au lieu de dire: < Le défrcit de notre commerce extérieur
a atteint 38 milliards d'euros >, dites: < Le déficit de notre
PREPARER SON INTERVENTION METTRE EN FORME SON EXPOSÉ

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commerce extérieur est trois fois supérieur à celui de juste, est un exercice difficile. Quand un mot paraît faible, il vaut
lAllemagneu); mieux chercher un synonyme plus adapté - il existe de bons dic-
- de ne pas abuser des sigles, et de toujours expliciter leur tionnaires des synonymes, notamment sur le Net.
signification quand vous les utilisez pour la première fois ; Il est préférable également d'adopter une syntaxe simple. C'est
- d'user de mots courts (trois syllabes au maximumi; l'étèrnelle histoire de < Belle marquise, vos beaux yeux me font
- d'éviter les néologismes (fonctionnalité, sectorisation...), mourir d'amour... > du Bourgeois gentilhomm¿. À lbral, la syntaxe la
et les archaïsmes (<< |'ai oui dire u...), de même que les mots plus claire est toujours la meilleure.
étrangers; Terminer ses phrases, ne pas les laisser en suspens, aller au bout
- de bannir les mots poþsémiques (qui ont plusieurs sens) ; de ses idées rend le style plus affirmatif. Plus facile à écouter.
- de bannii de même les références culturelles en cours de En règle générale, il est préférable de supprimer tout ce qui
glissement (Mai-63 n'est pas perçu de la même façon selon < tourne autour du pot >.
lepublic auquel on shdresse...) ; En revanche, prenez le temps de vérifier la tournure d'une
- d'éviter les expressions locales (< Il a fait quinze ans >, phrase, le sens exact d'un mot, un accord de temps. Si le recours
u Quelqu'un plus >...). à un livre de grammaire vous renvoie à vos années d'école et vous
déprime un peu, si vous aimez I'humour noir, vous pouvez aussi
choisir la Grømmøire françøise et ímpertinente de lean-Louis Four-
CI{OISISSEZ UN VOCABULAIRE SIMPLE nier. Comme l'indique son auteur, elle donne le mauvais exemple
a
mais toujours la bonne règle (voir Bibliogîaphie page r87).
Simplicité n'est pas synonyme d'imprécision. Au contraire, il faut
beaucoup de rigueur pour être simple sans être simpliste.
Lécrivaín Michel Tournier, qui écrit des versions de ses romans
destinées aux enfants, a confré un jour que ce travail d'adaptation Préférer les phrases courtes
exigeait de lui plus de rigueur, de précision et d'attention. Dire la
même chose avec des mots plus simples luí demandait d'aller encore Souvent, nos phrases sont longues parce que nous avons
davantageà I'essentíel. I'esprit d'escalier. Nous développons une idée tandis qu'une
Souvent, nous nous cachons derrière des formules abstraites autre idée nous traverse I'esprit, et, sans avoir fini la pre-
parce que nous avons peur que notre díscours paraisse trop simple. mière phrase, nous enchaînons...
Nous voulons lui donner plus de poids. Et, effectivement, nous Vouloir tout dire en même temps est impossible.
I'alourdissons. Jusqu'à le rendre parfois incompréhensible. Faire des phrases courtes demande donc plus de rigueur sur
Utilísez au contraire des mots concrets, des images. Le talent des le fond du discours. Ne développer qu'une ídée par phrase
grands orateurs - comme des grands auteurs - est de trouver des réclame une grande maîtrise tant à l'écrit qu'à I'oral. S'il y
comparaisons qui font comprendre et même ressentir ce qu'ils veu- a deux idées dans la même phrase, c'est qu'il faut faire deux
lent dire. Lorsque Shakespeare décrít un homme lâche, íl dit de lui phrases, en particulier à lbral.
que < son cæur est décevant comme un escalier de sable... u.
Un vocabulaire simple n'est pas un vocabulaire pauvre. Chercher
toujours le mot exact, celui qui apportera la nuance de sens la plus
PREPARER SON INTERVENTION METTRE EN FOR¡4E SON EXPOSE

3ó 37

Les mots pour le dire fin desquels personne n'ose bouger, parce que chacun se demande si
lbrateur a terminé ou s'il va se remettre à parler.
Un adolescent comprend le sens de 6oo à 7oo mots. Pour éviter cette situation, soyez afñrmatif. Finissez vos phrases,
Une personne qui passe Ie bac, celui de r5oo mots. ne les laissez pas en suspens. Au moment de conclurç, il n'y a pas Ia
Uné'personne qui lit Le Monde,entre 3 ooo et 3 5oo rnoÈr. moinìlre place pour le doute ou I'hésitatíon.
Le langage utilisé par Ie Français moyen est de r zoo mots.

Lire un texte
SOIGNEZ LA CONCLUSION
Si au cours de votre exposé vous devez lire un texte, faites-le
Comme I'accroche, la èhute est un moment de contact privilégié à votre rythme. Prenez le temps de comprendre ce que vous
avec I'auditoire. C'est elle qui'déterminera l'impression sur laquelle lisez, de le faíre vivre. Cela paraît évídent, mais combíen
il restera. C'est pourquoi elle doit être convaincante. d'intervenants lisent trop vite en se disant: <|e ne com-
La conclusion devra d'abord faire une rapide synthèse de ce qui a prends pas ce que je lis parce que j'ai le trac, mais eux nbnt
été dit et permettre d'entendre une dernière fois le message essentiel. pas le trac, ils comprendront l>
Elle devra également proposer une-ouverture sur I'avenir.
Cette ouverture permettra au public de pourèuívre sa réflexíon
sur le sujet abordé, de réagir.
Si un débat est prévu, la conclusion sera la t¡ansition indispen- Mémorisâtion en fonction
sable entre I'exposé et les questions de I'auditoire. de la longueur de la phrase
Vous pouvez prévoir des notes un peu plus détaillées que pour Nombre Message Première Seconde
le reste de l'exposé. Mais la meilleure solution consiste à la répéter de mots entier (ø) moitié (ø) moitié þzJ
plusíeurs fois, à haute voix. Vous la connaîtrez ainsi parfaítement, T2 100 100 100
sans lãvoir apprise par cæur d'une manière scolaire.
L3 9o 95 85

La conclusion, préparée à un moment où on a hâte de finir, ou


17 7o 9o 5o
24 5o 7o 3o
alors que le temps vous manque, est le plus souvent bâclée.
40 3o 5o 10
Prévoyez donc un laps de temps déterminé pour la préparer.
Vous pouvez aussi, si vous avez sufÊsamûrent de temps devant
vous, laisser passer une nuit entre la préparation de votre exposé et
celle de votre conclusion. Cela vous permettra de prendre un peu de PREPAREZ VOS NOTES
recul. De cette manière, votre conclusion sera plus synthétique et
plus dynamique. Les deux tentations opposées et également dangereuses qu'on peut
Bien conclure une intervention, c'est aussi faire en sorte que le avoir en matière de notes sont de tout écrire ou de ne rien écrire du
public sente qu'on a fini. Il n'y a rien de pire que ces exposés à la tout.
PREPARER SON INTERVENTION
METTRE EN FORME SON EXPOSÉ
38
39
si vous écrivez tout, vous risquez de vous contenter de lire. Votre
- écrire de façon à pouvoir < photographier > les mots clés en
exposé deviendra vite ennuyeux. Faire vivre un texte entíèrement
un seul coup d'æil;
rédig
- utiliser un feutre noir ou bleu un peu épais et écrire plus
l'écri
gros que vous ne le faites d'habitude si vos notes sont
tude.
manuscrites;
- taper le texte, dans la mesure du possible. Si vous utilisez
un traitement de texte, employez des caractè¡es d'une
taille supérieure à celle que vous utilisez couramment.
Par exemple, avec le logíciel Word et la police de carac-
risqueriez d'oublier un point essentiel ou de perdre le fil si vous
tères Times, utilisez au minimum la taílle de caractère :.g.
étiez interrompu.
Employez des caractères gras pour les points sur lesquels
La méthode la plus efficace consistera donc à noter quelques
vous voulez insíster, mais évitez I'italique, difñcile à lire ;
mots clés: Ils vous permettront de retrouver I'articulationà",ràtr"
- ne laisser aucune rature. Une rature qu'on peut encore
lire sous un gribouillis provoque toujours une hésita-
tion et rísque de vous déconcentrer ;
- aérer la mise en pages. Vous marquerez automatiquement
des temps d'arrêt. Vous irez moins vite, votre rythme sera
plus juste ;
Ne vous exprimez pas pour autant en s tes
- éviter les renvois avec des flèches, les rajouts minuscules
de vraies phrases. Dites: < Notre chiffre
de dans des ínterlignes trop petits;
ro ø cette année > et non: < progression du
. >>
- toujours note¡ les noms propres, les chiffres. Si vous
devez citer le nom d'une personne, écrivez-le, même
si vous la connaissez très bien. Le trac joue parfois des
tours curieux. Les noms propres sont ce qu'il nous fait
oublier en premier. Ne prenez donc pas le risque de vexer
quelqu'un qui comprendrait mal que vous ayez oublié son
nom;

Se simplifier la tâche - ne pas hésiter à noter les noms difñcilement prononçables


en phonétique ;

- noter sur vos fiches, si vous vous servez d'aides visuelles


ou si une autre personne doit intervenir pendant I'exposé,
à quel moment ces interventions doivent avoir lieu. Sinon,
vous risquez de les oublier.

- ne jamais écríre recto verso ;

- numéroter les pages;


PREPARER SON INTERVENTION
METTRE EN FORME SON EXPOSÉ

40
4l
RESPECTEZ L'HORAIRE PRÉVU
a
Notre perception du temps est déformée par l'état émotionnel
Il faut que vous soyez en mesure d'annoncer combien de temps dans lequel nous sommes. Si nous connaissons parfaitement le
durera I'exposf.'Et que vous respectíez ensuite ce temps imparii.
sujet que nous abordons, nous parlerons quatre minutes et demie
Vous y gagnerez en crédibílité et en qualité d'écoute.
en ayant I'impression d'avoir parlé trois mínutes. Ce sera I'inverse si
Si on ne leur donne pas d'horaíre, beaucoup de participants
nous sommes mal àl'aise.
prendront de toute façon des rendez-vous en pariant
,.r, r.rn" t ypo- Pour développer une perception du temps plus juste, entraînez-
thétique heure de fin. À partir d'un certain moment, ils n'écou-
vous à décliner les points essentíels de votre sujet en trois minutes
teront plus et ne penseront qu'au retard qu'ils sont en train
de au maximum. Chronométrez-vous pendant cet exercice. Essayez
prendre.
ensuite de deviner quel temps vous avez mis. Puis regardez votre
En règle générale, si le thème que vous traitezle permet,
essayez chronomètre.
de ne pas parler plus d une dãmi-heure, ou mieux, à'.r.re.ri.rgtaine
En vous entraînant régulièrement de cette façon, vous utili-
de minutes : vousbénéficierez ainsi du maximum d'attention. serez de mieux en mieux votre horloge interne. Votre évaluation du
Vous pouvez, en marge de vos notes, avoir un repère
pour savoir temps écoulé sera beaucoup plus juste. Vous n'aurez quasiment plus
combien de temps doit durer chaque point que vous dévelop
perez. besoin de regarder votre montre.
Vous éviterez ainsi de prendre dix-huit minutes pour la
präia." Cet exercíce a un autre intérêt. Il vous permettra de constater
moitié de votre exposé et de devoírcaser l'autre moitié et la
conclu- que beaucoup de choses peuvent être dites en trois minutes, pour
sion en deux minutes.
peu qubn ait pris le soin de rendre son discours suffisamment clair.
Cet exercice aide à st¡ucturer le discours et à mémoriser les
points essentíels du plan.
Noter des repères de temps Enfin, même si vous êtes passionné par votre sujet, n'oubliez
pas les pauses habituellement prévues pour couper la matinée ou
I'après-midi. Lattention de la salle s'en ressentirait.

Une bonne appréciation du temps


Si vous avez noté t4hzo sur votre feuille et qu'il est r4h
rg,
il vous sera facíle de déduire qu'il vous reste envíron deux
Ne prévoyez jamais un exposé trop dense par rapport au
minutes pour finir le point que vous êtes en train de traiter.
temps dont vous disposerez envous disant que vous vous
Alors que si vous avez seulement noté <septminutesr, il
dépêcherez. Le temps n'est pas élastique. V/oody Allen
vous faudra faire un calcul mental en fonction d.evotre
disait: <J'ai pris des cours de lecture rapide. J'ailu Cuerre
heure de départ, de la duréedes points précédents, de
et Pøix en vingt minutes. Ça se passe en Russie. > N'infligez
I'heure qu'il est... Une complicatíondont il vaut míeux
se pas le même traitement à vos auditeurs ! Vous obtiendríez le
passer ! Si votre exposé démarre avec cinqminutes de
retard, même résultat.
pensez seulement à ajouter cínq minutes à tous vos repères.
Ne faítes pas non plus du remplissage parce que le temps qui
vous est imparti vous paraît trop long.

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