Vous êtes sur la page 1sur 20

Beno Sternberg-Sarel

La radio en Afrique noire d'expression française


In: Communications, 1, 1961. pp. 108-126.

Citer ce document / Cite this document :

Sternberg-Sarel Beno. La radio en Afrique noire d'expression française. In: Communications, 1, 1961. pp. 108-126.

doi : 10.3406/comm.1961.920

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1961_num_1_1_920
Beno Sternberg-Sarel

La radio en Afrique noire

d'expression française

meilleur
faisant
prêt
dans
orale
des
est
soient
et
commence
contact
IIla
au
villages.
semble
àafricaine
un
presse
les
juste
coopérer
toute
direct
public
village
plus
àque
l'influence
pénétrer
confiance
On
font
pauvres

ainsi
ce
avec
peut
de
compte
partie
même
soient
radio
qu'aux
les
les
d'emblée
en
àdela
réalisateurs
les
villages
illusoire
moyens
de
dix
la
que
parole
pays
modes
la
radio
ouformuler
le
vie
de
vingt
radiophonique,
de
d'Afrique

public
sur
de
quotidienne
la
communication
des
qu'il
brousse.
vie
les
auditeurs.
leprogrammes.
africain
cultures
plus
crée,
problème
noire
On
ous'intègre
des
et,
qui,
des
Le
moins
trouverait
traditionnelles
l'expérience
de
en
villes,
dans
fait
masse.
villages
Un
ces
communautaires
àde
le
poste
termes
seule
laTiers
difficilement
Sicivilisation
la :lele
radio,
de
la
attentif,
particu-
montre,
Monde,
:cinéma
quelle
radio
le

laristes de l'Afrique ? Et plus précisément : l'écoute de la radio accélèrera-


t-elle la dissolution des cultures traditionnelles déjà fortement atteintes,
ou bien tout en offrant une ouverture sur le monde moderne, permettra-
t-elle aux habitants de prendre une conscience nouvelle de leur propre
culture ? Une recherche — limitée à la radio — en vue d'éclairer ce pro
blème, impliquerait certes une étude des groupes émetteurs des programmes
de radio et des publics qu'ils touchent.

Il n'existe actuellement aucun travail traitant des problèmes sociaux


de la radio en Afrique noire d'expression française. Dans ce domaine où
tout reste à faire, l'essentiel serait évidemment une recherche menée en
Afrique même. Cependant les radios d'Afrique noire sont liées à la France.
Un organisme officiel, la SORAFOM, centralise leur gestion tout en servant
d'agence qui fournit une partie des programmes. La SORAFOM doit être
considérée comme un groupe émetteur central de l'ancienne Afrique noire

108
La radio en Afrique noire d'expression française

française 1 ; en tant qu'organisme de gestion, elle comprend le personnel


de cadre des stations africaines, elle assure enfin la formation profession
nelle des techniciens et des animateurs de programmes des stations.
L'étude de la SORAFOM peut être considérée comme une introduction
à une sociologie de la radio en Afrique noire .d'expression française, socio
logie qui reste à faire.
Dans cette étude nous envisagerons d'abord ce qui est acquis : la cons
titution du réseau émetteur, ensuite les problèmes soulevés par le fonctio
nnement de ce réseau : problèmes vus objectivement mais aussi tels qu'ils
peuvent être ressentis par les hommes de la radio africaine.

L'étude présente est basée sur l'analyse des documents que la SORAFOM,
avec un parfait esprit de coopération, a mis à notre disposition. Il s'agit
le plus souvent de documents de travail intérieurs à la société ; dans
quelques cas seulement, d'écrits un peu plus amples, à caractère synthé
tique. Cette étude est basée également sur une série d'interviews libres,
que dirigeants de la société et agents de l'échelon central et du réseau
africain ont bien voulu nous accorder.

LA CONSTITUTION DU RESEAU

II existe un parallélisme entre l'émancipation politique de l'Afrique


et le développement de la radio. En 1953, seule Radio-Dakar, avec 25 kw.
au total, disposait de moyens techniques suffisants. Radio-Tananarive,
et Radio- Abidjan émettaient sur 1 kw. Cotonou et Douala disposaient
de 2 à 300 watts pour des émissions de quelques quarts d'heure par jour.
Partout on s'adressait au public français ou « évolué » et, même sous cet
angle, le niveau des programmes laissait beaucoup à désirer. C'est en 1953-
54 que la France, au niveau gouvernemental, se décide à étendre et africa-
niser le réseau. Les premiers crédits sont votés en 1954. A partir de 1955,
un effort d'équipement effectif est déployé. La même année, nous le
verrons, s'ouvre à Paris le Studio Ecole destiné à former des techniciens
et des animateurs de programme africains. Au même moment, on procédait
dans les territoires d'Afrique à une mise en place de cadres administratifs
noirs. En 1956 la Loi Cadre est votée instituant une autonomie interne ;
en 1958, rappelons-le, les anciens territoires deviennent des Etats au sein

1. Pour faciliter la lecture nous incluons Madagascar dans « ancienne Afrique noire
française ». Par contre nous ne pouvons inclure la Guinée qui a interrompu, depuis 1958,
ses relations avec la SORAFOM.
. 109
Beno Stemberg-Sarel

de la Communauté pour accéder en 1959 et 1960 à l'indépendance. Confo


rmément au programme de 1955 et jusqu'en 1959, onze pays (Mauritanie,
Niger, Haute- Volta, Dahomey, Gabon, Tchad, République Centre Afri
caine, Cameroun, Togo, Mali, Congo) sont dotés chacun d'un émetteur
de 1 kw, ondes moyennes, couvrant la capitale et ses environs, et d'un
émetteur de 4 kw, ondes tropicales ou courtes, rayonnant sur le reste du
territoire. Cependant, à mesure que les anciens territoires de l'Union
française s'émancipaient, et qu'entre nouveaux Etats africains s'établit
souvent une véritable compétition, on passe — dans le cadre du pr
ogramme de 1955 — à une nouvelle étape. Le Sénégal, le Mali et la Côte
d'Ivoire ont déjà acquis ou vont acquérir en 1961, des émetteurs puissants,
de plus de 50 kw. susceptibles d'être écoutés au delà de leurs frontières.
Tous les autres pays, ont installé, ou sont sur le point de le faire, des émet
teurs d'une puissance qui varie entre 20 et 30 kw. pouvant mieux couvrir
le territoire national 1. Parallèlement le nombre d'heures d'émission
augmentait 2 et, pour s'enraciner dans la réalité régionale, des stations
satellites se constituaient (en Mauritanie, Niger, Mali et Sénégal), capables
à la fois de relayer le programme de la station centrale et de diffuser à
certaines heures des programmes réalisés localement. A Garoua, dans le
Nord Cameroun, une « station de brousse » autonome commençait à émettre
en janvier 1958.
Pour ce qui est des couches évoluées, la densité des postes récepteurs
approche probablement celle de l'Europe. Il n'en est certes pas de même
du reste de la population et surtout des villages où les appareils récepteurs
doivent répondre à des conditions difficiles à réaliser : comporter une
antenne appropriée aux ondes tropicales, faute d'électricité, être alimentés
par piles (généralement onéreuses), être robustes et peu chers. Aussi la
solution n'a-t-elle été entrevue que dernièrement avec l'apparition du
transistor. Malgré le manque de toute véritable statistique 3, il est cepen
dantpossible de dire qu'il existe dans chaque village au moins un poste
récepteur, sauf en ce qui concerne les régions les plus pauvres de la savane
et du Sahel sud-saharien. Précisons toutefois que, dans bien des cas, la
faiblesse des revenus ne constitue pas un empêchement à l'acquisition
d'un poste. Il faut tenir compte en effet de la capacité du paysan africain
de vivre pratiquement sans argent : le facteur important devient sa con
naissance des possibilités de la radio et son désir d'acquérir un poste.

La construction — financée par la France 4 — du réseau radiophonique


africain était intégrée administrativement à un- organisme central qui

1. Voir tableau n° 1.
2. Voir tableau n° 2.
3. Voir tableau n° 1.
4. Voir à ce propos le tableau n° 7.

110
La radio en Afrique noire d'expression français»

devait à la fois jouer le rôle de groupe émetteur, de centre technique et


d'école de cadres spécialisée. C'est en janvier 1956, que la société de radio
diffusion d'Outre-Mer est fondée, mais dès 1951, une commission inter
ministérielle formée d'agents de la France d'Outre-Mer et de la R.T.F.
étudie les problèmes de réalisation d'un réseau africain. A partir de 1956,
c'est la SORAFOM — dont le budget annuel est d'environ deux mil
liards d'anciens francs — qui construit et administre les stations d'Outre-
Mer. A mesure cependant que les États africains s'émancipent, de propriét
aire,la SORAFOM se transforme en gérante des stations au nom des
gouvernements africains, pour devenir dernièrement simple conseillère
technique auprès de stations de radio gérées par les gouvernements
respectifs : c'est actuellement sa situation au Sénégal et au Mali ; il en sera
bientôt de même dans les autres États africains. Il faut cependant préciser
que, si cette évolution est générale, elle a tendance à être plus ou moins
rapide suivant les pays et que certains d'entre eux, en ce moment, se satis
font de la gestion par la SORAFOM.
Du point de vue des programmes des stations, la SORAFOM produisait
au début, depuis Paris, plus de la moitié des émissions ; elle n'en produit
plus actuellement qu'un tiers environ 1. Elle continue cependant à assurer
la formation des hommes de radio nécessaires aux stations et c'est elle
qui, pour les divers États, procède à l'agrandissement et à la diversifi
cationdes stations.

LES PROBLEMES

L'acquis de la radio en Afrique noire d'expression française et implic


itement de la SORAFOM est donc considérable. Tout a été créé très rapide
ment. Partout des postes d'émission fonctionnent avec des cadres afri
cains. Plus encore qu'à l'émancipation politique africaine, cette réalisation
correspond à la prise de conscience, au niveau du gouvernement français,
de l'inéluctabilité de cette émancipation. Prise de conscience relativement
tardive en vérité. Au départ la radio africaine de langue française avait un
retard de dix à douze ans sur celle de langue anglaise, mais le fait est que
ce retard est maintenant en passe d'être comblé et cela avec des moyens
financiers assurément moindres que ceux mis à la disposition de l'ancienne
Afrique anglaise.
Quoi qu'il en soit, ce sont les circonstances, l'évolution de l'Afrique
et du monde qui ont imposé la création rapide d'un réseau de radio afri-
canisé : c'est sous le signe de la nécessité, et non de la liberté, que celui-ci
est né. La suggestion en faveur d'un tel réseau faite en 1945 par certains

1. Voir tableau n° 2.

111
Beno Sternberg-Sarel

des animateurs de la radio africaine actuelle, avait été alors accueillie


avec méfiance par le Ministère de la France d'Outre-Mer.
L'existence même d'une radio en milieu africain soulève un problème
qu'on peut seulement nuancer en essayant de répondre à la question clas
sique : qui émet, quoi, pour qui, avec quels effets ? Nous l'avons souligné,
dans ce cadre, il n'est possible que d'ébaucher une réponse.

Travaillent actuellement dans les diverses stations quelque quarante


agents de programme africains à côté d'une trentaine d'Européens. Il
s'agit, conformément au classement de la SORAFOM, du cadre principal,
seul dépendant de Paris et seul étudié ici. Mais chaque station dispose de
plusieurs agents de programme, faisant partie du cadre complémentaire
(animateurs d'émissions, speakers) qui, incontestablement, donnent aux
stations une allure plus africaine qu'il ne ressort de l'étude du cadre
principal 1.
Les deux tiers environ des agents africains du cadre principal ont passé
leur enfance en brousse. Près des quatre cinquièmes ont suivi à Paris le
Studio Ecole. La moitié environ avait déjà travaillé avant d'aborder la
SORAFOM : petits emplois de bureau dans la plupart des cas. Quelques-
uns, à Dakar, à Abidjan, à Tananarive, avaient déjà travaillé à la radio
dans des postes subalternes. La plupart se sont présentés au concours
d'entrée au Studio École (essentiellement : composition française, épreuves
de culture générale et de connaissance de l'actualité, analyse d'un dossier
de correspondance d'auditeurs, rapports d'écoute de radio, test psycho
technique) en même temps qu'à d'autres concours : police, poste, admin
istration. On ne peut parler que dans quelques cas d'une vocation radio-
phonique. La plupart avaient entrepris des études secondaires, mais peu
les ont suivies jusqu'au baccalauréat. Plusieurs d'entre eux, avant d'abor
der la radio, avaient fait preuve d'une réelle valeur professionnelle. Il
s'agit en somme d'un groupe à l'image des « élites évoluées » de leur
pays : assez jeunes, de formation heurtée, encore peu imprégnés de
culture occidentale, laquelle pourtant ne semble pas les déconcerter
et dont ils sont malgré tout curieux. Le concours d'entrée au Studio
Ecole était ouvert les premières années aussi bien aux Africains qu'aux
Européens. Ces derniers remportant les meilleurs résultats auraient dû
prendre presque toutes les places, et c'est par décision administrative
qu'on acceptait une partie des candidats africains. Le concours ensuite
n'était plus ouvert qu'exceptionnellement aux Européens 2. Au Studio
École l'enseignement s'étendait sur huit mois au début, sur un an ensuite.

1. Voir tableaux n° 4 et n° G.
2. Voir tableau n° 5.

112
La radio en Afrique noire d'expression française

Actuellement, les trois premiers mois du stage « animateur de pr


ogramme » sont destinés à une vue d'ensemble des activités d'un homme
de radio : règles d'administration, manipulation des appareils, montage
radiophonique, techniques d'expression orale, entraînement journalis
tique. On essaye également de parfaire une formation générale : initiation
musicale, aperçu de la géographie économique et sociale mondiale en
insistant sur l'Afrique. Au cours des six mois suivants, tout en poursuivant
la formation dans les domaines abordés, les stagiaires sont pour ainsi dire
jetés dans la réalité radiophonique. Il faut savoir en effet, que le Studio
École, situé dans la forêt de Saint- Germain, près de Paris, dispose d'un
poste d'émission — station expérimentale — pouvant être entendu dans
les localités voisines. Les étudiants doivent donc détecter les besoins de
leur public et imaginer des réponses en préparant les productions radio-
phoniques. Au cours de ces six mois, les stagiaires, répartis en groupes de
travail, s'entraînent à la discipline collective, à la coordination nécessaire,
à l'exploitation de la station expérimentale. Les groupes travaillent par
rotation, et chaque étudiant fait fonction tour à tour de présentateur
au micro, de régisseur, de reporter, de rédacteur d'un bulletin d'info
rmation locale, de responsable de programme dans son ensemble, etc.
Le reste du stage est consacré à ce qu'on peut appeler la qualité radi
ophonique : techniques de mise en ondes, de bruitage, et dans un ordre
différent : problèmes de programmation, « recherche des idées », etc.
A la fin du stage, il est délivré des certificats d'aptitude professionnelle.
Il faut préciser que le stage des techniciens de radio, aussi chargé que
celui de leurs camarades, n'est pas séparé rigoureusement du stage des
animateurs de programme ; bien au contraire, ces derniers apprennent
à manier des appareils et, parallèlement, on donne aux techniciens un
aperçu du travail de programmation.
Il est aisé de comprendre à quelles difficultés se heurte le corps ensei
gnant du Studio Ecole. Composé de professionnels de la radio, parmi les
plus qualifiés, il a incontestablement réussi cette gageure : faire en un an des
hommes de radio à l'occidentale, avec ce que cela suppose de rigueur et
d'exactitude, alors que les étudiants africains n'y étaient que peu pré
parés. Cette réussite, couronnant bien des tâtonnements, s'explique en
partie par les qualités des futurs hommes de radio africains : le goût,
qui est aussi talent, du rôle à jouer, l'habitude surtout de s'exprimer par la
parole.
L'expérience est faite : ces hommes de radio à formation accélérée savent
faire fonctionner les stations. Dire qu'ils dominent vraiment les problèmes
rencontrés et qu'une certaine qualité radiophonique est atteinte — malgré •
des stages de perfectionnement que certains viennent suivre à Paris —
est une autre question. En fait il n'est possible de faire une radio de qualité
qu'en dépassant la radio elle-même, et il faut dominer les problèmes du
métier pour pouvoir en faire un instrument de culture, au sens large du
terme. Mais, en abordant leur travail dans les stations, les anciens sta-

113
Beno Sternberg-Sarel

giaires animateurs de programme doivent surmonter de graves difficultés.


Peu nombreux dans chaque station, ils se trouvent devant la terrible
exigence de fournir quotidiennement cinq, six, sept heures de programme.
La tentation de la facilité est grande... Il faudrait en réalité, pour qu'ils
puissent donner à la radio toute sa signification, qu'ils repensent avec des
concepts occidentaux leur propre culture. Mais ceci dépasse la tâche des
hommes de radio et ils se trouvent dans la même situation que la majorité
des intellectuels africains : formés professionnellement en Europe, leur
avenir — et en grande partie celui de leur pays — dépendait de cette
formation. Mais celle-ci est insuffisante et de contenu inadéquat pour leur
permettre de reconsidérer leur culture. En ce qui concerne les animateurs
de programme, — avec un Studio École en France — il est peut-être
difficile d'envisager, sur un an, un autre type d'enseignement. Mais, dans la
perspective d'études plus longues, on peut se demander comment l'e
nseignement devrait être conçu. On forme en France des intellectuels afri
cains dans un esprit d'égalité avec les intellectuels français, mais non sans
une volonté assimilatrice. La culture française est universelle, et l'on
entend par ce terme qu'elle est valable pour tous et qu'on peut, quel que
soit le pays d'origine, former des intellectuels à la française.
Recrutés dans une mince couche d'évolués, qui souvent a déjà fourni
ses éléments les meilleurs à la politique, à l'administration, à la diplomatie,
aux carrières libérales, les élèves du Studio Ecole reçoivent un enseigne
ment trop rapide qui répond à la nécessité urgente d'africaniser la radio.
Cette nécessité encore, et sans doute l'exigence des Etats respectifs, fait
qu'on délivre à la grande majorité des élèves, à la fin de l'année, le certificat
d'aptitude leur ouvrant la production radiophonique.

Le tableau n° 6 montre comment se répartissent Africains et Européens


entre les différentes stations. Ce sont dans les stations les plus anciennes
et les plus importantes, Dakar et Tananarive, que les Africains sont les
plus nombreux : d'anciens employés de la radio sont devenus soit directe
ment,soit — et c'est la majorité — par la filière du Studio École — des
agents de la SORAFOM. Jusqu'à l'indépendance, il était courant que les
agents de programme, Européens ou Africains, soient mutés, suivant les
nécessités, d'un poste à un autre : leur expérience professionnelle s'enri
chissait d'autant. Actuellement, chaque État tend à rappeler ses natio
naux pour les grouper à son propre poste d'émission. Les Africains cons
tituent à présent dans chaque station l'élément stable destiné à demeurer
tandis que les Européens restent susceptibles d'être mutés et seront sans
doute — à plus ou moins longue échéance suivant le pays — appelés à
partir.
Il faudrait examiner chaque station pour déterminer quels sont au juste
les rapports entre Européens et Africains, entre techniciens et agents des

114
La radio en Afrique noire d'expression français»

programmes, entre cadre principal et cadre complémentaire, presque exclu


sivement africain. Pour ce qui est des agents des programmes européens,
le tableau n° 6 montre qu'ils ont une formation intellectuelle assez compar
ableà celle de leurs collègues africains. Mais, si on examine chaque cas,
on s'aperçoit que l'activité professionnelle antérieure explique bien souvent
l'activité actuelle. Certains agents des programmes viennent du théâtre,
du journalisme, du monde des lettres, de la musique. Beaucoup viennent
de la radio : R.T.F. ou anciens cadres des stations africaines. Davantage
que pour les Africains, on peut parler pour les Européens de vocation
radiophonique, encore que les Africains ne soient pas actuellement moins
attachés à leur métier que les Européens. Précisons que quelques tech
niciens de la radio, Européens ou Africains, sont devenus agents de pro
gramme. Le contraire cependant, ne s'est pas produit. Le monde de la
radio, sous l'angle des programmes, ressemble à celui du journalisme :
très divers, et présentant malgré tout une assez forte cohésion, celle d'un
métier exigeant et prenant.

Il est nécessaire de poser les groupes émetteurs africains par rapport


à leur centrale, la SORAFOM-Paris, au gouvernement de chaque pays,
enfin à leur public.
Une étude de la SORAFOM tiendrait probablement autant d'une
sociologie du travail et d'une sociologie de la décolonisation que de celle
des communications de masse.
Face aux stations africaines, la SORAFOM suit depuis sa création un
mouvement de retrait, tendant à devenir simple conseillère des gouverne
ments respectifs. Sa doctrine est le maintien, dans le mouvement de
retrait, de l'influence culturelle française.
Le stade atteint, nous l'avons noté, est celui de la gérance dans la major
itédes postes. Le personnel de cadre des radios africaines dépend de
l'échelon central pour les salaires et les avancements. Pour participer
au travail des différentes stations la SORAFOM-Paris a créé une Agence
de Production, d'Information et de Documentation (APID). Cette agence
procure aux stations des prestations sonores et de la documentation écrite.
La division du travail entre Paris et les stations prend pour principe de
fournir depuis le centre ce qui peut malaisément être produit à la péri
phérie : essentiellement émissions dramatiques et musicales, ainsi que
certaines émissions éducatives. Un bulletin contenant des informations
et des reportages d'actualité est également transmis quotidiennement
par ondes courtes depuis Paris. En dehors de ces prestations sonores, on
envoie chaque semaine une documentation écrite relative à l'actualité
scientifique, à la vie intellectuelle française et comportant des éléments
d'éducation de base. La SORAFOM-Paris a pour principe de répondre aux
besoins des stations avec sa propre production lorsqu'elle ne peut trouver

115
Beno Sternberg'Sarel

dans les émissions de la R.T.F. ce qui lui est nécessaire. Chaque semaine
partent vers les stations africaines une douzaine d'émissions produites
par la SORAFOM-centre ainsi qu'une quarantaine d'émissions choisies
dans la production de la R.T.F.
En dépit de l'africanisation toujours plus grande, l'influence de la
SORAFOM-Paris demeure importante. Des liens hiérarchiques rattachent
les agents des pays africains au Centre. Celui-ci contribue, nous l'avons vu,
à la production des stations. Parallèlement les agents des stations revien
nentparfois au Studio Ecole parfaire leur formation : le style imprimé
par une formation commune à toutes les stations se trouve ainsi renforcé.
Enfin, entre agents des programmes du Centre — tous français — et agents
français des programmes exerçant en Afrique, il y a correspondance de
formation et de passé professionnel. Mais, dans la mesure où les stations
africaines tendent à se cristalliser, il s'ensuit un décalage inévitable entre
ces stations et l'échelon parisien. Autrefois c'est à la SORAFOM que
revenait la tâche d'élaborer une politique des programmes. Actuellement
ce rôle, qu'elle assume encore dans une certaine mesure, est essentiellement
celui de chaque station. Pourtant toutes les forces locales étant absorbées
par les tâches quotidiennes, la préoccupation, autrefois plus marquée,
de trouver un style propre à chaque station apparaît aujourd'hui moins
présente.

La radio est, en Afrique, un moyen de communication essentiel parce


que le plus souvent sans concurrence. Les gouvernements des divers pays
l'envisagent comme un instrument d'unification nationale, de modernis
ation,en même temps que de diffusion de leur politique. Par ailleurs,
les ministres voient trop souvent dans la radio la possibilité d'être présents
dans l'esprit des auditeurs. L'autoritarisme de la plupart des nouveaux
gouvernements, hérité, en partie, de celui des anciens gouverneurs, s'étend
à la radio. L'anecdote véridique du gouverneur qui, donnant une soirée,
téléphone à la radio pour demander de la musique de danse, est encore
largement caractéristique : la radio n'est pas un service public autonome,
mais la chose du pouvoir et de la personne qui le détient.
Les hommes de radio dépendent actuellement davantage de leurs
gouvernements qui les font nommer et peuvent demander leur révocation
que de leurs supérieurs hiérarchiques de Paris. Il est fréquent qu'un des
hommes qualifiés — et ils sont peu nombreux — dont dispose chaque
station accompagne les ministres dans leurs déplacements.
Sous l'action des gouvernements, les radios africaines tendent à se
politiser. Mais le public constitué un frein à cette tendance, ce public qui,
avec la multiplication des postes d'émission, peut de plus en plus pratiquer
l'émigration d'écoute.

116
La radio en Afrique noire d'expression française

Les radios africaines émettent en principe pour trois sortes de publics :


un public évolué, francophone, groupé essentiellement dans les capitales
et dont les goûts se rapprochent de ceux du public français ; un public
constitué par la nouvelle « classe moyenne » africaine : instituteurs, infi
rmiers, contre-maîtres, employés, public comprenant le français sans en
avoir une pratique parfaite et à qui la radio s'adresse plus particulièr
ement dans ses émissions éducatives et corporatives ; un public non franco
phone enfin et pris encore, en partie tout au moins, dans les structures
traditionnelles : on s'adresse à lui en langue vernaculaire x et on tente de le
faire évoluer à partir de ses intérêts actuels. Mais si cette analyse guide,
en principe, les responsables des stations africaines, en fait les programmes
sont le résultat des pressions que subit le groupe émetteur en même temps
que de sa personnalité.
La radio a pénétré le public africain alors même que s'affirmaient
d'autres catégories de la vie moderne et de la vie capitaliste : travail
salarié, objets manufacturés, mécanismes de marché, lesquelles dissolvent
modes de vie et cultures traditionnelles et peu à peu déstructurent la
société sans véritablement la restructurer sur un mode différent. Par
ailleurs ce qu'on proposait aux villages c'était le modèle de la capitale
et de ses goûts. Arrachées de leur contexte, les cérémonies, la musique de
l'Afrique traditionnelle perdaient peu à peu de leur sens. Le fait est qu'à
présent le public africain — plus ou moins détribalisé — préfère justement
ce qui, dans la production radiophonique, fait de la radio un instrument
de la culture de masse : ainsi les cha-cha-cha - — cette musique africaine
revue par les music-halls d'Amérique du Sud ou, dans la chanson française,
les pires rengaines sentimentales. Ces productions sont d'ailleurs celles
qui offrent le plus de facilité pour boucler un programme de radio.
La musique afro-brésilienne ou afro-cubaine constitue un pôle de la
production radiophonique? l'autre étant les informations et les reportages
d'actualité qui mettent en évidence l'activité de tel ou tel ministère.
Sans doute ne faut-il pas simplifier : la radio suit en Afrique le sort de la
civilisation qui l'a produite : à la fois bénéfique et destructrice parce que
dissolvante. Le fait que le mauvais goût et la médiocrité s'installent
en place de la culture africaine va de front avec la création de dispensaires
et l'ouverture d'écoles. Il est effectif qu'à la suite d'émissions éducatives
de la radio moins de malades de lèpre refusent de se présenter aux services
de Santé.
Trop peu nombreux et souvent insuffisamment formés, les groupes
émetteurs africains sont dans l'impossibilité de déterminer une politique
des programmes, comme aussi, faute de temps, de recueillir ce qui est
encore vivant du folklore africain. Ils n'ont alors pour activité principale
que de satisfaire les exigences gouvernementales et ce goût du public
qu'ils contribuent eux-mêmes à créer.

1. Voir tableau n° 3.

117
Beno Sternberg-Sarel

II y a pourtant des exceptions. Ainsi Garoua qui a su s'adapter aux


structures traditionnelles — encore vivaces — du Nord Cameroun et a
trouvé les concours indispensables. Un foyer culturel existait, présidé par
un animateur camerounais de talent. On y jouait, en langue vernaculaire,
des improvisations théâtrales sur des thèmes satiriques « qui eussent fait la
joie de nos grands auteurs comiques : la justice, les marchands d'animaux,
les vieilles femmes mauvaises langues, les prodigues, les avares — le tout
commenté par un griot plein d'ironie * ». Ces représentations théâtrales
retransmises par radio remportèrent un vif succès : à Garoua les posses
seursde radio donnaient des concerts sur le trottoir devant leur maison.
Radio-Garoua inaugura également une rubrique intitulée « Louange
des auditeurs ». Il faut savoir que l'une des sources d'inspiration — et de
revenu — des griots, ces authentiques chanteurs et poètes populaires,
est la louange d'un. mécène. Cette coutume, cette forme d'art populaire,
fut adoptée par la radio et, devant le succès remporté, la formule fut
appliquée aux émissions d'éducation de base. Ainsi, lorsqu'il est question
des soins à donner aux enfants, un griot chante les louanges de la femme
qui suit les conseils donnés et, par contre, se moque de celle qui ne les suit
pas. Enfin — et peut-être surtout — Radio Garoua a su obtenir la coll
aboration des élèves et du directeur de l'Ecole pilote de Pitoa qui dessert
le Nord Cameroun. Groupés par régions d'origine, munis d'instruments
musicaux traditionnels (qu'ils fabriquent eux-mêmes), les élèves racontent
à la radio, en français et en vernaculaire, leur vie quotidienne et accom
pagnent le récit des chants de leur ethnie. Ainsi Garoua semble avoir mis
en évidence un fait essentiel ; dans cette région du Cameroun les diffé
rentes populations peuvent elles-mêmes répondre, suivant leur génie
propre, à leurs besoins culturels et la radio, instrument de culture moderne,
peut devenir l'intermédiaire de cette réponse. Précisons que les seuls audi
teurs de la ville de Garoua envoient quelque cinq cents lettres par mois
au poste de radio. Pour plus de 40 %, Garoua émet en langues vernacu-
laires.

Nous avons noté que les émissions étaient de plus en plus longues et
que la partie réalisée par chaque station prenait de plus en plus d'impor
tance par rapport aux envois de Paris (Voir Tableau n° 2). Mais il ne nous
est pas possible, dans ce cadre, d'interpréter les variations des émissions
en langue vernaculaire ni celles relatives à l'importance des émissions édu
catives ou des informations par rapport au reste du programme. De
manière plus large, il ne nous est pas davantage possible de procéder à une
analyse de contenu des programmes. Précisons seulement que, parmi les
envois de la SORAFOM, les stations choisissent en premier lieu les pro-

1. Europe France Outremer, n° 352, mars 1959.


118
La radio en Afrique noire d'expression française

ductions qui peuvent être groupées sous la rubrique « culture de masse »


par opposition à « haute culture » et à « culture populaire ». Mais pour que
soit valable une interprétation de cette donnée, il faudrait pouvoir con
fronter le choix de chaque station avec la partie du programme réalisée
sur place.

CONCLUSIONS

Nous avons vu au cours de cette brève étude que la radio s'adapte


non pas tant aux pays africains qu'au mouvement de modernisation
qui les transforme. La radio participe de l'ambiguïté de ce mouvement,
tout comme les hommes de radio font partie du groupe évolué sans lequel
la modernisation ne serait pas concevable.
Pourtant, au sein de ce groupe évolué, les hommes de radio jouissent
d'une certaine autonomie due à leur métier même et à ses exigences. Ils
conservent des liens internationaux. Par ailleurs, dans leurs émissions, ils
doivent tenir compte du fait que leur public peut capter d'autres postes
africains. Ils ne peuvent négliger non plus que Londres et Washington,
Pékin et Moscou émettent à l'intention de l'ancienne Afrique française.
Presque tous ces hommes de radio nouveaux sont attachés à leur métier
et souhaitent produire des émissions à la fois plus africaines et meilleures.
Et c'est justement pourquoi — paradoxe apparent — certains regrettent
le retrait de la SORAFOM, ce retrait qui les laisse plus libres mais plus
isolés. Ce sont souvent les mêmes qui souhaitent une sorte de SORAFOM
africaine. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un organisme qualifié qui les aide,
pour le moment du moins, dans leur production et qui surtout procède aux
recherches qu'ils ne peuvent eux-mêmes entreprendre : recherches con
cernant les publics africains, l'influence actuelle des émissions, et, plus
largement, le rôle que peut jouer la radio dans l'évolution africaine.
Armés d'une politique radiophonique, renforcés numériquement, leur
activité pourra avoir une signification essentielle, grâce à la position de la
radio, dans la prise de conscience des possibilités d'une culture à la fois
moderne et enracinée dans le passé africain.

Beno Sternberg-Sarel.

Voir tableaux aux pages suivantes.

119
TABLEAU I.

NOMBRE DE POSTES RÉCEPTEURS 1


PUISSANCE DES STATIONS2

Nombre
». , Postes
_ , A,T ombre
. pour puissance
StationsMale
Émettrices
en Kvll
Année
(estimation) 100 habit. Dec. 60 Prèv. 61

Cameroun 1957 10 600 0,3 . 12 42


Rep. Centrafric 59 5 000 0,4 4,25 34,25
Tchad 59 2 500 0,1 5 35
Congo 59 10 000 1,2 29,25 33,25
Dahomey 59 5 000 0,2 5 35
Gabon — — — 5 35
Côte d'Ivoire 59 40 000 1,3 139 139
Madagascar 58 50 000 1 19,30 19,30
Mauritanie 59 5 000 0,7 5,25 35,25
Niger 59 2 300 0,09 9 39
Sénégal 59 120 000 4,7 147 151
Mali 59 10 000 0,09 5 55
Togo 57 3 300 0,3 5 35
Haute Volta 59 3 000 0,07 '30 31

1. Source : ONU, Conseil Économique et Social, Le développement des moyens d'infor


mation dans les pays sous développés. Tableaux 17 et 18.
2. Source : SORAFOM.
TABLEAU II.
ÉMISSIONS DES STATIONS EN JANV
ET EN DÉCEMBRE 1960
Réalisées Émissions
vernac
STATIONS ,adclire par station
jan. 59 dec. 60 jan. 59 dec. 60 jan. 59
Sénégal 1 72 h. 73 h. 30 63% 66%
» II 70 h. 71 h. 68% 80% 30%
Mauritanie 22 h. 45 42 h. 35 84 % 81% 46%
Mali (ex. R. Soudan) 36 h. 30 71 h. 56% 75% 22%
Niger 30 h. 30 66 h. 47% 47% 34%
Côte d'Ivoire 1 66 h. l 97 h. 15 79—0/
/0 1 88% 7 %i
» II — — 74% —
Haute Volta — 50 h. 30 — 57% —
Dahomey 50 h. 15 66 h. 15 80% 82% 38%
Togo 46 h. 45 65 h. 63% 79% 29%
Congo 36 h. 30 64 h. l 79 % »
44%
— 15%

Gabon — 39 h. 30 70%
Bangui 15 h. 35 h. 49 43 % 77% 20%
Tchad 52 h. 56 h. 62% 78% 36%
Cameroun I 64 h. 68 h. 41% 64% 2%
» II 54 h. 59 h. 40 61% 67% 8%
» III 33 h. 41 h. 30 68% 70% 42%

Madagascar 1 68 h. 70 h. 30 25% 99%
» II 49 h. 73 h. 45 84% 22% 100 %
1. Une seule chaîne 2. Chaîne nationale 3. Estimation octob
TABLEAU lit.
LES LANGUES VERNACULAIRES
DANS LES ÉMISSIONS DES STATI
(Août 1960)
Volume total Langues vernaculaires employ
STATIONS émissions hebdo. Temps de passage sur l'ant
Sénégal 1 71.00 Ouolof 10.00, Toucouleur 5.00, Diola 3.30, Ser
Mandingue 3.00, Peulh 0.30
Mauritanie 42.35 Arabe 5.15, Hassanya 5.30, Toucouleur 2.20,
Soudan 48.00 Bambara 5.30, Sonraï 1.45, Peulh 1.45, Sarako
Haoussa 0.45
Niger 61.00 Haoussa 11.20, Djerma 8.00, Peulh 2.30, Tama
Côte d'Ivoire a. 72.00 Dioula 1.00, Baoulé 1.00, Mossi 0.40, Ebrié 0.40
Haute Volta... 40.00 Mossi 4.00, Dioula 4.00, Peulh 4.00
Dahomey 66.00 Yoruba 8.30, Fon 8.00, Dendi 5.15, Bariaba 4
Togo 65.00 Ewé 2.10, Haoussa 2.10, Bassari 2.10, Mo
Cotocolis 2.10
Congo 32.30 Français exclusivement
Gabon 31.30 Français exclusivement
Bangui ....... 35.45 Sango
Tchad 56.00 Arabe 10.30, Sara 10.30
Yaounde 3 71.00 Ewondo 1.00
Douala 59.30 Douala 0.40, Bamiléké 0.15
Garoua 41.30 Foulfouldé 13.45, Haoussa 3.00
Madagascar I . . 70.30 Malgache exclusivement
Madagascar II. 73.45 Français exclusivement
Total 937.45 Les stations ci-dessus émettent habituelleme
1. Émission en langue portugaise : 0.45 hebdo en langue anglaise : 0.30
2. Émission en langue anglaise : 1.30 hebdo
3. Émission en langue anglaise : 3.00 hebdo
TABLEAU IV.
EFFECTIFS DES STATIONS (programmations e
(Cameroun et Togo non compris).
1958 1959

-«-
C. P. C. C. TOTAL C. P. C. C. TOTAL C.
Dakar _ 85 25 40 65 13
Côte d'Ivoire — 28 14 28 42 16
Mali (ex Soudan) . . — 23 5 15 20 6
Mauritanie — 17 5 12 17 8
Sénégal 21 11 38 49 11
Dahomey 23 9 12 21 8
Niger 10 4 11 15 8
Inter. Equatoriale. 18 9 19 28 12
Tchad 18 7 9 16 8
Madagascar 32 14 23 37 19
Bangui 3 4 7 7
Gabon 2 5 7 6
Congo 2 5 7 3
Haute Volta — — 3 5 8 5
Total — — 275 113 226 339 130
C. P. = Cadre Principal
C. C. = Cadres Complémentaires.
TABLEAU V.
RÉSULTATS OBTENUS PAR LE STUDIO
(Décembre 1960).
Agents du Réseau Total des Admis
admis sans concours Reçus aux Concours au Studio École
Animateurs Contrôleurs Animateurs Contrôleurs Total
OM Metro OM Metro OM Metro OM Metro OM Metro Total
1955 6 6 3 3 9 9 18
1956 9 14 2 6 11 20 31
1957 5 11 5 6 10 17 27
1958 13 3 14 1 27 4 31
1959 2 10 4 12 24 4 28
I960 1 13 1 9 1 23 2 25
Total . . . 3 56 39 45 17 104 56 160
1. Tous les candidats reçus au concours n'ont pas participé au stage (et ne sont don
ou poursuivant leurs études, les autres n'ayant pas accepté les conditions de carrière offe
fin de stage, leurs résultats étant insuffisants.
TABLEAU Vî.
STRUCTURE DU CADRE PRINCIPAL DES S
(Section Programmes)
AFRICAINS
Formation antérieure
Ayant Étud. sup. Étud. secon.
Écoles
Nbre* Nbre
École prim.
Studio
prof. et
école divers *
Côte d'Ivoire 3 2 1 2 6
Soudan 1 1
Mauritanie 1 1 1 2
Togo 2 1 1 1 2
Dahomey 2 2 2 3
Niger 3 3 2 1 3
Sénégal 5 3 1 2 2 3
Douala 2 1 1 1
Yaoudné 3 3 1 2 1
Garoua 1 1 1 1
Bangui 2 1 1 2
Fort Lamy .... 1 1 1 1 3
Haute Volta 2 1 1 1 2
Madagascar 9 8 1 4 1 1 2
Congo 3 2 2 1
CO,
Total 39 30 0 11 10 33
1. Source : Les curriculum-vitae déposés par les intéressés au moment de l'engagement
explicites, ce tableau n'offre qu'une image approximative de la formation antérieure à l'e
principal-programmes.
2. Renseignements datant pour certaines stations de 1960. Actuellement le nombre d'A
3. En réalité plus de la moitié des programmateurs mentionnés dans cette colonne n'on
4. Il faut inclure sous cette rubrique un certain nombre de personnes — surtout pour
tas » des métiers proches de la radio.
TABLEAU VII.
BUDGET DES STATIONS POUR 1961 (EN AF)

Part de la France Part des États respectifs

Sénégal 1 500 000 3 520 000 5 020 000


Mali 305 000 305 000
Côte d'Ivoire. 1 600 000 1 600 000 3 200 000
Mauritanie . . . 824 000 440 000 1 264 000
Dahomey 620 000 310 000 930 000
Niger ....... 733 000 367 000 1 100 000
Tchad 665 000 333 000 998 000
Madagascar .. 1 200 000 600 000 1 800 000
Bangui 640 000 320 000 960 000
Gabon 512 000 300 000 812 000
Haute Volta.. 480 000 240 000 720 000
Congo 903 000 460 000 1 363 000
Total 9 982 000 8 982 000 18 472 000

La République du Mali assurant sur ses propres ressources l'entretien de la station


Radio-Mali, il n'a été prévu qu'une participation d'appoint correspondant aux
charges du personnel du Corps principal SOFAROM, actuellement en fonction dans
cette station.

Vous aimerez peut-être aussi