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Education Appliquee A La Sante
Education Appliquee A La Sante
CHAPITRE 1 :
CLARIFICATION DES CONCEPTS
• Education et santé dans le monde
• Epidémies : VIH/sida, Infection à virus Ebola, hépatite virale etc..
• Nécessité d’éduquer les individus, les familles, et les communauté
• Etre éducateur
• Information
Informer c’est mettre quelqu’un au courant de quelque chose qu’il ne connaissait pas auparavant ;
l’information c’est donc l’action d’informer ; le terme information a une double origine :
Une origine latine : information vient du latin « forma » qui signifie forme. L’information est ce qui permet de
donner une forme à ce qui existe, de se faire une idée de quelque chose. Par extension, ce terme au pluriel
désigne l’ensemble des connaissances réunies sur un sujet donné (Legroux, 1981).
Une origine anglaise : le concept « information » désigne un élément ou un système pouvant être transmis par
un signal ou une combinaison de signaux.
En effet, ce terme désigne des faits, des commentaires, des opinions transmissibles par un mot, un son, une
image. L’information télévisée constitue une illustration.
Ainsi, l’information est extérieure au sujet qui peut ou non en prendre connaissance. Elle est stockée dans des
mémoires diverses (bibliothèques, disquettes, CD-Rom, DVD, film,…) ; elle peut facilement circuler (ibid).
L’information pour la santé est un processus qui consiste à transmettre les connaissances et données sur la
santé d’un individu ou d’une communauté.
• Connaissance
Si l’information est définie en extériorité vis-à-vis du sujet, la connaissance révèle de l’intériorité à l’égard de ce
dernier. Elle est placée sous le primat de la subjectivité, c'est-à-dire que chacun se construit sa propre
connaissance.
• En effet, l’étymologie du terme « connaissance » renvoi à l’idée de « co-naissance », c'est-à-dire
« naissance avec » (Legroux, 1981).
Dès la naissance, le sujet se construit en prélevant des informations dans son environnement ; il s’approprie ces
connaissances par des informations d’éléments cognitifs, affectifs et sociaux.
Cette connaissance qu’à chacun des mêmes réalités est très personnelle et « idiosyncratique », c’est à dire très
difficile à transmettre étant donné l’absence d’un langage de l’intimité.
En réalité, face à la même information, chacun se construit sa propre connaissance de la façon intime.
Exemple : En fonction des intérêts personnels de chaque apprenant, de son passé et de ses orientations
futures, la lecture du contenu de cet enseignement (Education appliquée à la santé) doit l’amener à construire
sa propre connaissance des mêmes informations.
• Savoir
Savoir vient du latin « sapere » qui signifie « saveur » (Astolfi, Develay & Asencio, 2008). Dans ce sens, le
savoir est ce qui donne au réel une certaine saveur, une coloration particulière.
Le savoir ne désigne pas une réalité objective (comme l’information extérieure à tous les individus), ni une
donnée subjective (comme la connaissance propre à chacun), il est le fruit d’un processus d’objectivation au
terme duquel un sujet construit une nouvelle approche de la réalité grâce à une rupture épistémologique, par
une sorte d’ascèse intellectuelle.
Activité : donner la relation qui existe entre information, connaissance et savoir.
• instruction
Le mot « instruction » vient du latin « instructio » qui signifie « l’action de dresser, d’équiper, d’arranger, de
disposer ». « instructio » vient du verbe « instruire » qui signifie : insérer, assembler dans, bâtir, disposer,
informer.
Selon Tsafak (2001), instruire, c’est apprendre quelque chose à quelqu’un, c’est communiquer les
connaissances, former l’esprit. Instruire quelqu’un consiste à lui faire acquérir des connaissances et des savoir-
faire.
Par cet apprentissage, on espère développer chez la personne un certains nombres de qualités morales et
intellectuelles qui le rendront apte aux tâches qu’il aura à accomplir (Touzard, 1987). L’instruction fait partir de
l’éducation qui est donnée aux enfants par les adultes.
• Instruction, enseignement et éducation
Pour Tsafak (2001), l’éducation développe les facultés, tandis que l’instruction donne, communique des
connaissances ; l’éducation élève l’âme, l’instruction pourvoit l’esprit ; l’éducation est un but, l’instruction
n’est qu’un moyen ; l’éducation se donne à la maison, à l’école, au collège, à l’université, dans
l’environnement, partout.
L’instruction est le résultat de l’action d’instruire. Une personne instruite est un sujet ayant acquis le savoir.
L’éducation est un concept très large, plus large que l’enseignement et l’instruction ; l’enseignement et
l’instruction transmettent ou communiquent les connaissances à quelqu’un ; alors que l’éducation développe ses
facultés ou ses aptitudes sur le plan moral, physique, intellectuel et culturel.
Communication
Selon Touzard (1987), la communication est la transmission de l’information (message) entre un émetteur et
un récepteur par l’intermédiaire d’un canal.
C’est l’ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d’un message auprès d’un individu ou
d’une population plus large. Elle met en jeu un émetteur (celui qui transmet le message), et récepteur (celui qui
reçoit le message).
Plusieurs conditions doivent être remplies pour qu’il puisse avoir communication:
-L’émetteur et le récepteur doivent être d’accord pour communiquer. Si le récepteur n’est pas disponible pour
recevoir le message, l’émetteur a beau transmettre, il n’y aura pas communication.
-Le code employé par l’émetteur doit être connu par le récepteur ; en effet, pour qu’il ait communication entre
deux personnes, il faut que celui qui écoute comprenne le langage de celui qui parle.
-Le canal de transmission de l’information doit être adapté aux conditions de communication et ne pas être trop
perturbé par des bruits. Le canal est le système matériel, le mécanisme physique de la communication ;
il peut être : des ondes sonores, le texte imprimé d’un livre, un récepteur de radio, ou de télévision.
La communication ne peut avoir lieu que si l’émetteur et le récepteur sont en état de fonctionner ;
dans le contexte de l’éducation à la santé, l’éducateur s’assure que :
- sa voix est audible
- les concepts qu’il emploi est à la portée des éduqués
- les éduqués sont attentifs, qu’ils ne souffrent de problème auditifs, ni de problème de vision (ibid).
- les éduqués connaissent suffisamment la langue dans laquelle a lieu la communication.
On distingue plusieurs formes de communication :
-la communication proche : l’émetteur et le récepteur sont dans un même lieu ; pour communiquer, ils utilisent
les canaux naturels : parler, toucher, gestes, se parfumer etc…
-la communication à distance : pour communiquer, l’émetteur et le récepteur utilisent un canal artificiel ou un
appareil technique : le téléphone.
-la communication bidirectionnelle : l’émetteur et le récepteur changent successivement de rôle. C’est la
communication qui s’établit dans une conversation. Dans cette communication, la réponse a autant
d’importance que l’émission. La participation des deux pôles est donc à peu près équivalente.
-la communication immédiate qui a lieu dans une même unité de temps.
-la communication différée où émission et réception sont séparées par un période de temps plus ou moins
longue ; exemple : une correspondance, un mail.
La communication est un moyen par lequel l’éducation est assurée.
• Education
Pour le petit Robert (2008), l’éducation est la mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le
développement d’un être humain. Selon le dictionnaire illustre dixel (2011), éduquer vient du
latin « educare » qui signifie conduire, mener.
Le concept éducation fait référence à la mise en œuvre des moyens propres à la formation et le développement
d’un être humain.
Le verbe enseigner vient du latin « insigne » qui signifie « transmettre des connaissance ou des techniques a
un sujet de façon qu’il comprenne et assimile ». Dans cette perspective, l’enseignement est l’action ou l’art
d’enseigner c’est-à-dire de transmettre des connaissances a un individu.
Dans le contexte de la santé, éduquer n’est pas un synonyme de enseigner.
Enseigner implique la notion pure et simple d’information. Autrement dit, enseigner c’est simplement donner
des renseignements sans se soucier de ce que la personne qui les reçoit en fera.
Eduquer nécessite un pas de plus ; simultanément l’éducateur transmet des connaissances aux populations sur
ce que constitue la bonne santé et les motive afin qu’ils agissent de telle sorte que leurs comportements soient
propices au maintien et à la promotion de cette santé.
En somme éduquer revient à enseigner, à motiver, à agir soi-même et à faire agir les autres (ibid) ; Eduquer =
enseigner + motiver + agir soi-même et faire agir les autres. Nous insistons sur la notion d’agir soi-même
parce qu’il est essentiel que l’éducateur pour la santé montre le bon exemple en agissant lui-même
conformément à l’idéologie qu’il prône.
En effet, il ne sert à rien prêcher des règles sur l’hygiène corporelle, l’hygiène de l’habitat, de l’environnement,
de l’eau et le fécal quand on a soi-même sa cours foncée d’ordures ménagères, ses vêtements crasseux et que
l’on puise l’eau d’un ruisseau ou d’un puits pollué ou bien lorsque sa propre famille n’a pas de latrine et utilise
la nature environnante pour ses besoins.
Sous l’angle sociologique et philosophique
Eduquer vient du latin « educare », qui signifie « élever » dans le sens d’ « élever un enfant », « façonner »,
« discipliner ».
Selon Lafon (1979), l’éducation est « l’action exercée par un adulte qui en a la charge (éducateur) sur un être
jeune en vue du développement physique, intellectuel et moral de celui-ci et de son intégration social.
Dans cette perspective, Kant (1929) affirme que « l’éducation est l’action visant à développer en chaque
individu toute la perfection dont il est susceptible ».
Une autre définition issue du domaine sociologique stipule que : « l’éducation est l’action exercée par les
générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et
de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et
la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné » (Durkheim,
1911).
L’éducation est faite par la société, en vue de l’intégration de ses membres. Pour Sillamy (1983 : 65), elle est
« l’art de développer les qualités, les potentiels physiques morales et intellectuelles de la personne ».
Touzard (1987) appréhende ce concept éducation comme un processus par lequel la société des adultes intègre
les jeunes générations en son sein. Elle est d’abord entièrement donnée par la famille, puis elle est prise en
charge partiellement ou totalement par le groupe social élargi. Cette prise en charge varie en fonction de la
culture ou de la civilisation.
Elle se fait par les institutions de diverses natures : société d’initiation, classe d’âge, institution scolaire.
Quelque soient les modalités de cette intégration, qu’il existe ou non des initiations, que l’éducation soit prise
en charge par la famille, par le clan, par la tribu, par l’Etat, il existe toujours un contact entre adulte et enfants.
En famille, ce sont les parents, à l’école c’est l’instituteur.
En effet, l’éducation a pour but d’intégrer l’enfant dans la société des adultes. Eduquer un enfant revient à lui
donner tous les atouts nécessaires pour vivre dans la société des adultes pour faciliter son intégration sociale.
Pour cela l’enfant doit acquérir :
-des valeurs morales c’est-à-dire intérioriser les normes et les lois de la société afin d’avoir les comportements
acceptables par les adultes ;
-des connaissances et des savoir-faire qui lui permettent de trouver une place et d’avoir une valeur dans le
système économique.
L’acquisition des valeurs morales est en général appelé « éducation » par opposition à « « l’instruction » qui
n’est que l’acquisition des savoirs et des savoir-faire ; l’acquisition des valeurs morales (éducation) nécessite
une collaboration entre parents, enseignants.
Par contre, l’instruction des élèves (acquisition des savoirs et savoirs faire) repose essentiellement sur
l’enseignant (sur son professionnalisme) Touzard (1987).
• Sous l’angle psychologique.
Pour Piaget (1965 : 65), éduquer c’est « adapter l’individu au milieu social adulte, c'est-à-dire transformer la
constitution psychologique de l’individu en fonction des réalités collectives auxquelles la conscience commune
attribue quelques valeurs
Donc deux termes dans la relation que constitue l’éducation : d’une part l’individu en croissance, de l’autre les
valeurs sociales, intellectuelles et morales auxquelles l’éducateur est chargé de l’initier ».
Eduquer un individu revient à :
• Enseigner : c'est-à-dire lui transmettre des connaissances.
• Développer ses aptitudes intellectuelles : comprendre, appliquer, analyser, synthétiser, évaluer.
• Développer les aptitudes psycho affectives : réception, réponse, valorisation, organisation,
caractérisation par une valeur ou un système de valeurs.
Développer les aptitudes psychomotrices :
• Mouvements généraux : percevoir, imiter, réaliser un modèle, exécuter
• Mouvements ordonnés : adapté, raffiné, perfectionné
• Mouvement créatif : varié, improvisé, composé
En somme, l’éducation développe le domaine cognitif (aptitude intellectuelles), psychoaffectif (aptitude
psychoaffectif) et psychomoteur (aptitude psychomoteur) de l’individu (Muhim Pundu, 2006).
Le concept éducation peut s’appréhender simplement comme l’art de développer les facultés physiques,
intellectuelles et morales d’un individu, afin qu’il puisse agir et se conduire dans la société.
Elle a une triple connotation :
• L’éducation apporte le savoir ;
• L’éducation développe le savoir-faire ;
• L’éducation agit sur le savoir - être.
• Relation entre information, communication, éducation
L’information est un élément de l’éducation car pour éduquer, il faut communiquer une information ; la
communication est donc, un moyen par lequel on informe et on éduque.
CHAPITRE 2
LES DIFFERENTS MODELES DE SANTE
Le concept de santé est l’objet de débat, positionnant les approches conceptuelles différentes. Nous pouvons
distinguer deux modèles de santé :
-Le modèle organiciste de la santé : on l’appelle aussi modèle négatif de la santé à cause de l’absence de la
maladie.
-Le modèle global de la santé : encore appelé modèle positif par l’adaptation individuelle et l’ajustement
social.
• 2.1-Le modèle organiciste de santé ou modèle biomédical
• Pour Platon, ce modèle a tendance à appréhender le sujet comme une somme d’organes. La santé est
définie ici comme l’absence de maladie d’où le terme de santé négative. Autrement dit, la santé est
définie comme l’absence de maladie dans le corps et dans l’esprit. Elle constitue une vertu somatique.
LERICHE (1939), corrobore cette idée et définie la santé comme : « la vie dans le silence des organes ». C’est
un modèle fermé inscrit dans le paradigme de la raison. Le corps humain est considéré comme un appareil qui
peut être en bonne ou en mauvaise santé.
La maladie est perçue comme un phénomène biologique qui peut se manifeste par des signes et symptômes, et
doit être diagnostiqué et traité par le médecin ; dans ce modèle, le traitement est symptomatique, c'est-à-dire
qu’on se contente de traiter les signes et les symptômes.
Ce traitement peut être médical ou chirurgical (approche curative), le patient est complètement dépendant et
passif donc objet de soins.
• Ce modèle est centré sur le personnel de santé (infirmiers, médecins...), en tant qu’autorité disposant
seule des connaissances sur la santé, et ce personnel est vu comme un agent de normalisation.
En somme, le modèle biomédical de la santé se caractérisé par :
-Une centration sur l’absence de la maladie, une définition en termes médicaux ; santé et maladie vont de pair
de manière symétrique, ils sont définis l’un par rapport à l’autre.
-Une conception de l’être humain en tant que somme d’organes qui peuvent être réparables.
-La mort est souvent considérée comme un échec thérapeutique.
-Le niveau d’exigence en santé de la population est lié au progrès de la médecine dans chacune de ses
spécialités (EYMARD 2004).
• 2.2-Modèle global de la santé
Dans l’antiquité, certains philosophes grecs, appréhendaient la santé comme un bien suprême qui relevait d’une
harmonie entre les différents éléments fondamentaux. Pour Hippocrate, il s’agit du résultat de l’équilibre entre
différentes humeurs composant l’être humain.
Ainsi, la santé ne relève pas de l’absence de maladies, mais est de l’ordre du résultat de cette harmonie, de cet
équilibre (EYMARD, 2004). Ici, la santé est appréhendée de manière plus globale ; l’état de santé du sujet est
lié à la capacité du sujet à s’adapter à son environnement (c’est à dire, lorsque l’individu est capable de
s’adapter à son environnement, c’est qu’il est en santé).
C’est un modèle ouvert, inscrit dans le paradigme humaniste, l’être humain est pris dans sa globalité
(biologique, psychologique, social, et spirituel). « La santé positive » est basée sur un bien-être physique,
mental et social. C’est un état instable, dynamique, influencé par l’environnement.
La maladie est perçue comme un défaut d’ajustement constant de l’organisme à son environnement ; elle
est également perçue comme un phénomène de causes multifactorielles (facteurs complexes, organiques,
sociaux, psychologiques,..) la priorité est accordée à la prévention des maladies et à la promotion de la
santé ;
il s’agit d’une approche continue de réadaptation. Dans ce sens le patient est actif, et participe à sa santé, il
recherche constamment l’autonomie ; le patient est un acteur de sa santé.
CHAPITRE 3:
LES MODELES D’EDUCATION DES INDIVIDUS
Nous pouvons distinguer trois grands modèles d’éducation des personnes :
• Le modèle d’éducation qui met l’accent sur les contenus ;
• Le modèle d’éducation qui met l’accent sur les effets ;
• Le modèle d’éducation qui met l’accent sur les processus.
3.1- Le modèle d’éducation qui met l’accent sur les contenus
L’éducateur (émetteur de l’information), transmet les notions à l’éduqué. Il s’évertue à introduire des
connaissances dans la mémoire de ce dernier (récepteur de l’information).
Il s’agit d’un type d’éducation vertical, autoritaire, paternaliste qui donne peu d’importance au dialogue et à la
participation. Le récepteur de l’information (l’éduquer) est passif et ne développe pas sa propre capacité de
raisonner. Il ne peut mettre en œuvre sa conscience critique.
• Dans ce modèle, la communication se réduit à une transmission d’informations, et fait intervenir un
émetteur, un message, et un récepteur.
En d’autres termes, « le communicateur qui sait, émet son message à partir de sa propre vision avec ses propres
contenus à un auditeur à qui on ne connait pas d’autres rôle que celui de récepteur » (De Landsheere, 2006).
C’est en fait un monologue vertical. Ce type d’éducation prédomine dans les systèmes d’éducation formelle :
écoles, universités, etc.
• 3.2- Le modèle d’éducation qui met l’accent sur les effets
L’éducateur ne se limite pas à informer, et à transmettre des connaissances. Il doit surtout convaincre,
conditionner, conduire et persuader le sujet afin qu’il puisse adopter la nouvelle conduite proposée.
Ce modèle donne de l’importance à la motivation. La communication qui convient à ce type d’éducation
instaure comme objectif : le changement de comportement.
Par conséquent, elle attend une rétroaction de la part du destinataire ;elle propose également des actions. Son
principe est de conditionner l’éduqué afin puisse adopter les conduites et les idées que le planificateur
(éducateur) avait déterminé auparavent (Landsheere, 2006).
L’objectif de ce modèle ne s’oriente pas vers le plein développement de l’autonomie et de la personnalité de
l’individu, mais cherche des mécanismes permettant de le persuader plus efficacement, à modeler sa conduite
selon les critères au paravent établis.
Eduquer revient ici à générer des habitudes comme conduites automatiques. Il existe apparemment une
participation du récepteur, mais cette pseudo participation est donnée seulement par l’exécution de la part de
l’élève.
Exemple : la publicité, les propagandes politiques.
Dans ce modèle, il y a un émetteur (le propriétaire du message), un message, et un récepteur (réduit au rôle de
dépendance)
• Représentation de la communication dans ce modèle
Représentation de la
communication dans ce
modèle
Message
Ce modèle peut être perçu comme un modèle équilibré et participatif. Il reconnaît le rôle relativement actif du
récepteur, à qui on donne au moins l’opportunité de réagir devant le message reçu.
3.3- Le modèle d’éducation qui met l’accent sur le processus
Ce modèle est centré sur la personne et le processus de Paulo FREIRE, il écrit : « l’éducation est une pratique,
une réflexion et une action de l’homme sur le monde pour le transformer » ;
ensuite, il déduit les postulats suivants :
• Il n’y a pas d’éducateurs ;
• Il n’y a plus d’élèves (éduqué) ;
•
Emetteur
Mais il y a un « éducateur-élève » et un « élève-éducateur ».
Tout ceci signifie que :
• Personne n’éduque personne (il y a plutôt échange complémentaire) ;
• Personne ne s’éduque tout seul ;
Récepteur
• Mais les hommes s’éduquent entre eux.
• L’éducation est un processus permanent dans lequel le sujet découvre, élabore, invente, et s’approprie
des connaissances et des méthodes.
C’est un processus d’action-réflexion-action avec les autres à partir de sa réalité, de son expérience, et dans
lequel on trouve l’éducateur-élève, non pas comme celui qui enseigne et dirige, mais comme quelqu’un qui
accompagne l’autre pour stimuler et faciliter le processus d’analyse et de réflexion, pour apprendre avec lui et
de lui, pour construire ensemble.
C’est un processus participatif, non seulement plus cohérent avec une société démocratique, mais aussi
efficace. De toute évidence, c’est seulement en participant, en se posant des questions et en cherchant des
réponses que l’on peut arriver à la connaissance.
Souvent, nous retenons mieux ce que nous vivons, ce que nous créons, ce que nous lisons et ce que nous
entendons. En fait, il y a un véritable apprentissage lorsqu’il y a un processus d’autogestion de la part des
éduqués.
Il s’agit ici d’une éducation de groupe qui respecte les valeurs communautaires, la solidarité, la coopération,
la création, la capacité potentielle de chaque sujet dans le groupe, compte tenu du domaine d’activités et des
potentialités de chaque individu;
il s’établit un dialogue ou chacun a sa place et fait un apport.
Représentation de la communication dans ce modèle
A, B, C, D, E sont les membres du groupe.
A
B
E
c
CHAPITRE 4 :
MALADIE ET SANTE
4.1-maladie
La maladie est une perturbation des fonctions de l’organisme humain. C’est l’altération de la santé d’un
individu.
D
Il s’agit en fait d’un disfonctionnement de l’organisme, caractérisé par différents symptômes et une certaine
évolution dans le temps.
La maladie signifie qu’on n’est pas en bonne santé, qu’on se sent diffèrent par rapport à d’habitude.
La plupart des maladies sont multifactorielles et leur occurrence dépend de l’environnement, du vécu de
l’individu mais aussi des prédispositions génétiques.
CHAPITRE 6 :
EDUCATION AU NIVEAU DU CENTRE DE SANTE
• 6.1-Le centre de santé
• Le centre de santé est une structure qui procure à tous les membres de la famille toute assistance
sanitaire dont ils ont besoins à l’exception de celle qui ne peut être donnée que dans un hôpital.
Un centre de santé devrait assurer les prestations suivantes :
-Soins médicaux ;
-Services de santé maternelle et infantile (SMI) ;
-Lutte contre les maladies transmissibles ;
-Santé scolaire ;
-Assainissement ;
-Statistiques sanitaires ;
-Education pour la santé ;
Malheureusement, cet idéal n’est pas toujours réalisé dans certaines régions ou pays. Certains centres de santé
sont dirigés par un médecin, d’autres par un (e) infirmier (e) ou un auxiliaire médical.
• 6.2-Planification des activités d’éducation pour la santé
L’éducation pour la santé est une activité très importante à laquelle tout personnel soignant (infirmiers,
techniciens de laboratoire, aides-soignants, médecins, sages-femmes, techniciens de surface) doit participer.
En principe, elle doit se faire à tous les niveaux d’activité du centre (consultation, laboratoire, salle de soin etc.
…).
Si l’équipe soignante n’est pas organisée par une éducation à tous les niveaux, le programme le mieux élaboré
sera sans résultat concrète.
Il est par conséquent indispensable de commencer par former le personnel soignant à cette activité.
Comment introduire cette discipline qui pour beaucoup est nouvelle et demande par conséquent une certaine
formation pour la pratiquer ?
En effet, le responsable du centre de santé doit élaborer un programme de thèmes étalés sur plusieurs semaines.
Il doit au préalable recenser les pathologies les plus courantes rencontrées dans la région.
Ensuite, il doit établir une liste des maladies les plus fréquentes nécessitant une prévention. Il doit se référer à
ces affections pour élaborer les thèmes d’éducation pour la santé.
Les thèmes retenus sont repartis entre les jours de la semaine après avoir été classés par ordre de priorité.
Le programme d’éducation planifié peut être modifié en fonction des activités du centre. Par exemple, pendant
la réalisation d’un programme, il peut arriver qu’une équipe de vaccination passe dans la région.
Le personnel soignant doit profiter de cette occasion pour parler de prévention. Il doit faire participer la
communauté aux opérations d’immunisation.
Ainsi, le programme d’éducation établit doit être momentanément suspendu.
Le thème d’éducation doit être centré sur un problème identifié dans la région.
Si le responsable du centre constate que, pendant une période déterminée (3 ,4 à 5 mois), les affections les plus
fréquentes ont été : la gale, la rougeole, la typhoïde, les parasitismes intestinales, etc
son programme d’éducation pour la sante débutera par :
-le péril fécal
-l’hygiène individuelle (hygiène corporelle, hygiène des mains)
-la rougeole (vaccination) etc…
Par contre, si dans une région où la population a en priorité besoin d’eau potable, le personnel soignant
développe un thème d’éducation portant sur la construction des latrines, cette population ne sera pas vraiment
intéressée pour le discours des soignants.
Le thème d’éducation doit être pertinent et adapté au problème identifié dans la région.
Dans le cas contraire, une campagne d’éducation bien préparée risque s’avérer inefficace, c’est-à-dire vouée à
l’échec.
Dans certaines régions, le service central élabore des thèmes d’éducation pour la santé et propose aux centres de
santé. L’éducateur doit adapter ces programmes nationaux aux besoins locaux du centre
Le chef de centre doit organiser des réunions hebdomadaires avec le personnel soignant, de préférence au
moment où l’activité est moins intense.
Des problèmes en lien avec l’éducation des patient sont débattus autours de cette réunion.
Des solutions concertées doivent être recherchées. Ces réunion ne doivent pas être toujours présidées par le
chef de centre, mais doivent être respectivement animées par chaque membre de l’équipe de soin.
Le responsable du centre doit profiter de ces réunions pour introduire auprès du personnel, les méthodes
d’éducation pour la santé. Il en profitera également pour les former en matière d’éducation.
En effet, les réunions périodiques améliorent le moral du personnel mettent en œuvre de nouvelles idées, car
chacun se sent impliqué dans les activités du centre en général et dans l’éducation pour la santé en particulier.