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Corrigé type sujet 2: Commentaire de texte philosophique

Classe : 1ère A. Coef : 03


Éléments de compréhension
- Référence du texte :
. Auteur du texte : Nicolas MACHIAVEL
. Ouvrage : Le Prince
. Édition : Gallimard
. Pages : 341-342
- Problématique du texte
. Thème : La politique et la morale
. Problème posé : Quel rapport existe entre la politique et la morale ?
Thèse de l'auteur : Selon MACHIAVEL, il n'est nullement nécessaire d'avoir des qualités morales
pour être bon en politique.
- structure du texte :
. 1ère partie : << Chacun entend assez....lui portent dommage.>>
Idée développée : les qualités morales ont toujours occasionné la chute des hommes politiques qui
s'y sont fondés.
. 2ème partie : << Mais faisant beau semblant... s'il y a nécessité.>>
Idée développée : Le bon homme politique doit savoir agir selon les circonstances.
Question pour l'explication : Comment peut-on comprendre cette thèse de l'auteur ?
Question pour la discussion : L'homme politique peut-il réaliser le bien-être de son peuple sans
souci des valeurs morales ?
Essai d'introduction 1:
Le texte soumis à notre réflexion est extrait de Le Prince. Il est écrit par Nicolas
MACHIAVEL. Il y traite de la politique et de la morale. Quel rapport existe entre la politique et la
morale ? À cette question, l'auteur soutient qu'il n'est nullement nécessaire d'avoir des qualités
morales pour être bon en politique. Comment peut-on comprendre cette thèse de l'auteur ?
L'homme politique peut-il réaliser le bien-être de son peuple sans souci des valeurs morales ?
Essai d'introduction 2:
Quel rapport existe entre la politique ? C'est à cette question que tente de répondre
Nicolas MACHIAVEL dans cet extrait soumis à notre réflexion et tiré de Le Prince. Il y aborde la
question de la politique et de la morale. À cette question, l'auteur estime qu'il n'est nullement
nécessaire d'avoir des qualités morales pour être bon en politique. Comment peut-on comprendre
cette thèse de l'auteur ? L'homme politique peut-il réaliser le bien-être de son peuple sans souci
des valeurs morales ?
Éléments d'explication
Dans ce texte, MACHIAVEL se préoccupe de savoir s'il faut d'abord être un homme de bien
avant d'être bon politique. L'auteur fait de ceci sa préoccupation parce qu'il constate un contraste
entre ce que veut la plus part des gens et ce que la réalité quotidienne de l'exercice politique
permet de constater.
En effet, tous les peuples attendent que leur dirigeant soit quelqu'un qui tient en estime les
valeurs sociales, et même qu'il ait des vertus de religieux en prenant des distances vis-à-vis de tout
ce qui n'est pas digne d'estime. Cette attente collective, l'auteur l'exprime en ces termes : <<
Chacun entend assez qu'il est fort louable à un prince de maintenir sa foi et de vivre en intégrité,
non pas avec ruse et tromperie.>>. Cela étant, un prince, autrement dit un dirigeant qui rempli
cette attente commune aux peuples devrait pouvoir voir son pouvoir s'étendre dans le temps. C'est
ce que dit l'auteur à travers cette portion de phrase : << On voit par expérience de notre temps que
ces princes se sont faits grands qui n'ont pas tenu grand compte de leur foi, et qui ont su par ruse
circonvenir l'esprit des hommes>>. C'est dire que la ruse, la tromperie, et en gros revêtir une
apparence trompeuse semble être plus efficace en politique que toute attitude vertueuse. Ce qui
montre que si l'honnêteté a échoué là où la tromperie a réussi, c'est tout simplement que les
peuples jugent en fonction de l'apparence.
De même, il est à remarquer que, l'auteur juge plus utile que le dirigeant agisse en fonction
des circonstances. C'est ce qu'il veut souligner quand il affirme : << Il faut qu'il ait l'entendement
prêt à tourner selon que les vents de fortune et variations des choses lui commandent>>. Donc, si
le dirigeant se montre bon, il ne doit l'être que si les circonstances le nécessitent, peut-être pour
disculper d'une rumeur. Mais, lorsque les exigences du moment changent, il doit aussi pouvoir
changer ses conduites. Cela n'exclu pas qu'il fasse preuve de violence ou même de sauvagerie si
l'on en juge ces dits de MACHIAVEL : << Ne s'éloigne pas du bien, s'il peut, mais savoir entrer au
mal, s'il y a nécessité.>>. Cela montre que le bon homme politique, est un homme à la
personnalité indéchiffrable ; maître du camouflage, il doit toujours surprendre. De tout ce qui
précède, nous pouvons dire que pour réussir en politique, il ne faut donc être ni absolument bon, ni
absolument méchant, mais il faut être les deux en fonction des besoins du moment. Mais, l'homme
politique peut réaliser le bien-être de son peuple sans souci des valeurs ?
Éléments de discussion
L'auteur a le mérite de mettre à nu les déviances des hommes politiques. L'idée défendue
dans le texte relève d'un profond réalisme politique qui a l'avantage de rompre avec la façon
traditionnelle de concevoir l'action politique. À travers son texte l'auteur révèle le mécanisme de
fonctionnement de la machine politique. En mettant à découvert les stratèges politiques, l'auteur
active la vigilance des peuples qui sont la plupart du temps dupe du vrai sens des discours et
pratiques politiciens. CONDORCET, deux siècles plus tard plus précisément au siècle des
Lumières a aussi essayé de revenir sur ce tableau. Il dit à ce sujet dans son ouvrage Cinq
mémoires sur l'instruction publique : << En général, tout pouvoir, de quelques mains qu'il ait été
remis, de quelque manière qu'il ait été conféré, est naturellement ennemi des Lumières>>.
En réalité, il faudrait aller au-delà du réalisme politique de l'auteur du texte pour affirmer
que l'action politique a besoin d'être encadrée par des normes morales. C'est-à-dire qu'un homme
politique qui ne se sentirait obligé à rien de vertueux pourrait facilement dégénérer en dictateur et
piétiner les droits des citoyens. L'objectif réel de la politique, c'est réaliser le bien-être du peuple
en gérant au mieux ses ressources. C'est ce que Emmanuel KANT a juste vu quand il affirme que :
<< La vraie politique ne peut faire un pas sans avoir auparavant rendu hommage à la morale.>>.
Cela va sans dire que, le sens de l'humanité et la considération des valeurs sociales sont
indissociables de la fonction de gouverner. Car, sans cela on est naturellement porté à se servir du
pouvoir pour se servir plutôt que de servir le peuple.
Aussi, ce texte de MACHIAVEL dans la main d'un politique sans esprit de discernement,
peut être une arme puissante de manipulation et de troubles sociaux. Et, bien le cas dans nos États
contemporains où, violence, escroquerie, corruption, détournement, assassina en série et toute
autre forme de vice sont le quotidien de la scène politique. De tout ce qui précède, nous pouvons
dire que pour une bonne politique qui puisse prendre en compte toutes les aspirations des hommes,
il faut l'accompagner avec les valeurs nobles. De tout ce qui précède, nous pouvons retenir que
pour une gestion efficace, il faut l'implication des valeurs morales.
Essai de conclusion
Somme toute, nous pouvons retenir que, le politique n'a, aux yeux de MACHIAVEL, pas
besoin des qualités morales pour exercer son pouvoir. Cela se comprend dans la mesure où l'auteur
assigne comme objectif à la politique, la seule conquête et conservation du pouvoir . Et, pour y
réussir, il faut compter sur tout moyen sans exclure les mensonges et la violence d'une part. Mais
d'autre part, il faut remarquer qu'une telle politique ne saurait réaliser le bien-être du peuple,
puisque le dirigeant se sert plutôt que de servir le peuple. Pour finir, l'homme doit être guidé par
l'intérêt commun, Celui du service public et non uniquement par les gains égoïstes.

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