Vous êtes sur la page 1sur 36

Chapitre 3 : Les principaux courants de la pensée économique

1- Les principales doctrines avant 1750


Les théories économiques sont différentes des doctrines économiques, avant le XVIème
siècle sont élaborés des doctrines économiques, les doctrines économiques sont des écrits à
connotation économique fortement imprégnés des considérations philosophique et morale
(dans le sens qu’ils prennent en considération le caractère juste ou injuste).
1-1- L’empreinte considérations philosophiques et morales dans les premiers écrits: quelques
considérations économiques dans la Bible au travers de 2 traits
- La condamnation de l’accumulation de richesse réelle (en effet selon la Bible la seule ri
chesse est céleste). - La Défense des principes de la vie communautaires selon lesquels
chacun de ses membres reçoit une rémunération identique indépendamment de la quantité
et de la qualité de travail fournit c’est la défense du communisme égalitaire.
Entre le II et IV ème siècle après Jésus Christ un courant de l’église s’oppose à cette
conception de la vie en société, il s’agit des millénaristes.

5
Il existe aussi quelques considérations économiques dans les écrits philosophiques et chinois.
Elles sont regroupées autour des deux courants majeurs qui sont le taoisme et le
confucianisme (5ème siècle avant JC).
-le taoisme ou l’école de la vie condamne la recherche et la richesse matérielle,la
propriété privée avec pour argument qu’il crée une incitation au vol. Il critique aussi le
principe de l’interve ntion de l’état avec pour argument qu’il prélève des impôts ce qui
poussent à la révolte des peuples. Il s’agit des défendeurs de l’état naturel.
-le confucianisme s’oppose au courant précédent sur deux points au moins:il légitime
l’enrichissement personnel mais aussi il approuve une intervention modérée de l’état en
raison qu’il permet l’éducation gratuite des membres de la société.
1-1-1 La dimension économique dans les écrits philosophiques grecs
Deux courants sont apparus au V ème siècle avant JC,le temps des sophistes et des
socratiques: -les sophistes sont des précurseurs des thèse libérales sur deux points car ils
défendent le principe de l’enrichissement personnel et parce qu’ils sont favorables au
développement des commerces internationaux c’est à dire à l’échange
-les socratiques qui est un courant qui regroupe les disciples de Socrate et dont les deux
représentants majeurs sont Aristote et Platon. Ce courant s’oppose fondamentalement aux
thèses du sophisme,en ce sens qu’ils sont opposés au principe de l’enrichissement personnel
et au développement des commerces. Pourquoi ils avancent des raisons morales selon la
citation de Platon: « L’or et la vertu sont comme deux poids placés dans les plateaux d’un
balance,tel que l’un ne peut montrer sans que l’autre descende »
—>PLATON (429-348 avant J-C)
L’objectif de son oeuvre est de jeter les bases d’une cité idéale. Il propose alors des principes
qui relèvent à certains égards des thèses communistes que l’on peut qualifier de communistes
Plato nicien. Il existe des traits dans sa pensée:
-condamnation de l’enrichissement personnel mais propose une justification de l’existe
nce des classes sociales différenciées. Dans sa cité idéale,les individus sont scindés en deux
classes,il y a les classes inférieures qui regroupent les travailleurs et les classes supérieures
qui regroupent les magistrats et les guerriers. Il s’agit des communistes aristocratiques
-sa vision de la cité idéale qui fonctionne sur le fond de quatre bases principales:les indi
vidus des classes inférieures assurent par leur travail la subsistance des individus des classes
su périeurs. Le mobile de la classe inférieur c’est l’intérêt collectif car il n’y a pas
d’enrichissement personnel.
-il n’existe pas de propriétaires
La raison de ces principes est d’empêcher les classes supérieures de s’enrichir du travail des
classes inférieures
-on entre dans une classe en fonction de ses aptitudes physiques et intellectuelles -tous
les membres de la cité reçoivent les mêmes revenus (indépendant du travail de cha cun)
On peut soulever une question comme critique de la société idéale,le dévouement à l’interêt
col lectif suffit-il à créer l’incitation à l’efficacité au travail. Pour Aristote(384-322 avant
JC),on peut souligner trois traits de sa pensée:
-il légitime le régime de la propriété privée car il ne partage pas la croyance de Platon se
lon laquelle les comportements ne sont pas nécessairement dictés par un mobile d’enrichisse
ment personnel. En effet pour Aristote on ne peut pas demander aux individus d’agir
uniquement en fonction de l’intérêt général. Il fait repasser au second plan leurs intérêts
personnels,autrement dit Aristote offre la possibilité de l’enrichissement personnel qui permet
selon Aristote de stimuler l’activité des hommes et dans ce sens obtenir un travail efficace.
D’après une citation d’aristote « ce qui appartient à tout le monde n’appartient à personne ».
-il introduit une limite dans le comportement d’enregistrement personnel. Il distingue un
enrichissement juste d’un enrichissement injuste. Pour Aristote il existe deux sortes
d’enrichisse ment que la morale requiert:il s’agit des deux méthodes d’enrichissement ce
qu’on appelle les deux chrématistiques.
-la chrématistique naturelle qu’il approuve et qui correspond à un enrichissement lié à la
fourniture des biens et de services de première nécessité et à un juste prix -la chrématistique
non naturelle ou mercantile qu’il désapprouve et qu’on peut observer dans deux cas:d’une
part dans un enrichissement personnel en cas de vente d’un bien à un prix
6
largement supérieur à son coût et d’autre part un enrichissement dans le cadre d’un prêt
d’argent avec intérêts.
-il distingue la valeur d’usage de la valeur d’échange comme l’avait fait avant lui
Xénophon qui a vécu de 430 à 355 avant JC) de cette distinction entre la valeur d’usage et la
valeur d’éch ange d’ou découle sa critique du monopole. En effet le monopole fixe une valeur
d’échange qui excède largement leur valeur d’usage.
En conclusion,les écrits sont à forte connotation philosophique et morale et deviendront à
forte connotation chrétienne à l’époque du moyen âge.
1-1-2 La dimension économique dans les écrits du moyen âge
Elle est présente dans un courant philosophique,la pensée scolastique du 9ème au 13ème. Ce
courant a deux objectifs:d’une part la recherche de ce qui est juste et d’autre part c’est une ana
lyse des facteurs de développement économique. Les principaux représentants de ce courant
philosophique sont Saint Thomas D’Aquin (1226-1274), Jean Buridan(1364-1429) et Nicolas
Oresme (?)
-Saint Thomas d’Aquin on distingue deux traits de sa pensée:il s’interroge sur comment
assurer la prospérité des nations si on veut que les échanges soient justes;sa réponse est que
l’acte de commerce permette de réaliser un profit(c’est à dire la possibilité de vendre un objet
à un prix supérieur au prix d’achat). Il justifie ainsi le profit en d’autre terme l’enrichissement
per
sonnel. Cependant,il convient que ce soit un juste profit en ce sens qu’il introduit des considé
rations morales pour définir ce qui est un juste profit. C’est le profit qui découle des ventes
des biens à leur juste profit. Le deuxième trait de sa pensée c’est la condamnation des prêts à
intérêts (comme pour Aristote ).
Cette condamnation repose sur deux arguments distincts:d’une part l’intérêt correspond
au prix du temps qui passe. Comme le temps appartient à dieu et non au prêteur,il est anormal
que ce dernier perçoive l’intérêt. Cette analyse sera reprise par les économistes autrichiens en
particulier Böhm Bawerk et Weiser. On considère ici le prêt comme improductif ou s’il est
produc
tif c’est uniquement grâce au travail de l’emprunteur donc les prêteurs n’ont pas à être rémuné
rés. D’autre part le deuxième argument porte sur le fait qu’il existe deux catégories de
prêts:les biens consentis c’est à dire qui disparaissent au premier usage comme la nourriture,il
est utili sable une seule fois mais aussi les biens non consentis comme les maisons on les
terrains; la ca ractéristique des biens non consentis est qu’on peut en vendre l’usage sans en
vendre la proprié té.
Par conséquent,il est normal d’être rémunéré en raison de la vente de l’usage du bien
tout en restant propriétaire de ce bien en d’autres termes,la rémunération ici est la contre
partie de la session du seul usage du bien. La monnaie appartient à la catégorie des biens
consentis et donc si on vent l’usage n’est plus propriétaire de la somme privée. Le prêteur n’a
pas à recevoir des contreparties c’est à dire n’a pas à recevoir un intérêt. On ne doit que lui
restituer la somme initia
lement prêtée.
-Jean BURIDAN est célèbre pour la fable de l’âne de Buridan qui en a fait un
précurseur des marginalistes des économistes du XIXème siècle en raison de son analyse des
choix indivi duels. La question qu’il pose est la suivante:comment choisir entre deux options
si elles sont équivalentes?Dans sa fable,un âne se trouve en face d’un sceau d’eau et d’un sac
d’avoine. L’âne a faim et soif,étant donné son incapacité de choisir entre les deux ,il va se
laisser mourir,il ne pos sède pas la raison.
-Nicolas ORESME introduit les premières analyses monétaires. Son principe c’est que
les autorités monétaires ne doivent pas chercher à jouer sur la valeur de la monnaie en faisant
ce qu’on appelle de l’appréciation ou de la dépréciation monétaire. Pourquoi?parce que
l’instabilité du cours de la monnaie est un facteur de hausse des prix. Sa recommandation est
d’avoir une qualité stable de monnaie dans l’économie,il est considéré comble précurseur de
la loi de Gre
sham « la mauvaise monnaie chasse la bonne »

7
1-2 La doctrine mercantiliste
Cette doctrine est établie sur 3 siècle de 1450 à 1750, cela correspond à la période de dé
couverte de l’argent au Mexique et de l’or au Pérou. Les différence avec les écrits du moyen-
âge, il y a plus d’idéal de justice, plus de morale dans les développements économiques. les
écrits visent un objectif qui est de couvrir l’ensemble des recettes pour qu’un Etat soit
prospère. En conséquence, le mercantilisme est une doctrine qui exalte du développement
des marchés, d e marchands et du commerce, souvent favorable à un Etat fort qui s’étend et
qui s’enrichie ce qu’on peut appeler l’impérialisme étatique.
Les écrits sont plus des recommandations empiriques, des politiques à suivre par les
Etats que des analyses théoriques. Les grands traits de la pensée sont l’enrichissement de
l’Etat qui passent par une balance commerciale occidentale c’est à dire des ventes à
l’étranger supé rieures aux achats à l’étranger comme on dit des exportations supérieures aux
importations donc par des rentrées des métaux précieux. Il faut encourager dans ce sens des
exportations et instau rer des barrières douanières pour limiter les importations. Il n’existe
pas de schéma unique dans la pensée mercantiliste, en effet les doctrines se sont développées
sur différents pays européens ainsi les doctrines de chaque pays présentent ces traits
caractéristiques. Les principales ques tions abordées dans les écrits sont de trois ordres:
- les questions d’ordre monétaire, exemple: comment un pays peut-il accroitre son stock
de monnaie? Quel est le rôle de la monnaie sur le développement économique?
- les questions d’ordre démographique, exemple: Quel est le rôle de la croissance de la
popula tion sur la croissance économique?
- La troisième catégorie de questions porte sur le taux d’intérêt, exemple: A quoi correspond
le taux d’intérêt et comment se fixe t-il?
1-2-1 Un lecture historique de l’évolution de la pensée mercantiliste
Il faut distinguer deux aspects essentiel:
- Porte sur le traitement des questions monétaires abordées par les mercantilistes espagnols,
portugais et italiens (les mercantilistes du Sud de l’Europe). Les principaux au teurs sont en
Italie: Botero, Scaruffi et Serra. Au Portugal: Molina et Gomez et en Espagne: Ortis, de
Olivares et de Soto. Les traits essentiels de leurs pensées est qu’on considère l’accumulation
de l’or en provenance économique comme objectif essentiel de l’Etat, c’est ce qu’on appelle
« chrysohédonisme » c’est à dire la doctrine selon laquelle le bonheur est garantie par les
rentrées d’or ou que l’accumulations d’or est égal à la richesse. On le qua lifie aussi de
mercantilisme « bullioniste » venant de la doctrine bullioniste dans laquelle Bulian signifie
Lingot parce que les auteurs recommandent une politique protectionniste pour éviter la sortie
d’or vers d’autres pays européens et pour pouvoir ainsi l’accumuler, une illustration de cette
politique protectionniste est l’instauration en Espagne du système appelé la balance des
contrats. on apporte d’un pays étranger que si lui-même est un pays vers lequel on exporte.

- Au XVI ème siècle, par opposition aux bullionistes, Jean Bodin (mercantiliste français)
formule la théorie quantitative de la monnaie. C’est la vision selon laquelle la quantité de
monnaie a une influence sur les niveaux des prix. Ses recherches portent sur « quelles sont les
cause de l’augmentation des prix en Europe après 1560 ». Son explica tion: c’est du à la
baisse de la valeur de l’or, c’est à dire qu’on achète moins de biens avec une même quantité
d’or où il faut d’avantage d’or pour acheter la même quantité de biens. Cette baisse de la
valeur de l’or résulte elle même de l’accumulation de l’or. L’or est donc comme u bien
quelconque qui voit son prix baisser quand sa quantité augmente. En conséquence de la
vision à la théorie quantitative de la monnaie: on refuse la logique bul lioniste, en ce sens il ne
sert à rien de vouloir accumuler les métaux précieux car l’accu-

8
mulation de ces métaux ne débouche que sur une augmentation des prix et non sur une
augmentation de la richesse.
1-2-1-2 la pensée mercantiliste au 17ème siècle
Il y en a 3 aspects:

- période au cours de laquelle le mercantilisme abandonne une logique chrysohédoniste


au profit d’une logique productiviste. Ce tourné est éploré par Antoine de Montechrestien
(1576-1621), il propose une nouvelle définition de la richesse d’un pays: « qui ne s’identifie
pas à la quantité des métaux précieux accumulés mais qui correspond à al quantité de biens
produits dans un pays ». Les conséquences sont:
• De Montchrestien défend la thèse de Montarci ce qui signifie qu’il faut importer ce qu’on ne
peut pas produire et exporter ce qu’on ne peut pas consommer.
• Seules les activités productives permettent d’enrichir un pays d’où la question: « quelles
sont ces activité productives? », deux opinions se dégagent alors: Pour certains il s’agit des
activités agricoles et on parle du mercantilisme agraire. Pour d’autres ce sont les activités in
dustrielles et on parle du mercantilisme industrialise. Il apparait alors le mercantilisme
agraire in carné par le français Sully (ce qui correspond au deuxième aspect de la pensée
mercantiliste au 17ème siècle). Sully exalte l’agriculture et veut spécialiser la France dans la
production l’exporta tion de denrées agricoles. Il s’agit d’une vision critiquée par le
mercantilisme Italien Serra parce que l’agriculture est soumise à la loi de rendement
décroissant ce qui signifie que le rendement à l’Etat diminue au fur et à mesure qu’on
augmente l’exploitation à la différence de Sully il peut bé néficier de rendements croissants.
Ces arguments seront repris plus tard par les classiques, apparait aussi le mercantilisme
industrialisée incarné par le Français Colbert ce qui correspond au 3ème aspect de la pensée
mercantiliste au 17ème.
Colbert développe la manufacture en France et construit la marine marchande. Dans
ses écrits il prône l’intervention de l’Etat, il défend une économie mixte composée
d’entreprises pri vées et de manufacture réelle.
1-2-1-3 La pensée mercantiliste au 18ème siècle
Elle est caractérisée par deux traits:
- les écrits se situent plus en amont dans la recherche des causes de l’enrichissement des
Etats. ces écrits deviennent plus analytiques, ainsi Schumpeter qualifie la doctrine
mercantiliste de pré-analytique. (illustration: on recherche le rôle du taux d’intérêt dans le
développement éco nomique). Il y a ici deux auteurs aux conceptions opposées: la conception
de Thomas Mun est favorable à des taux d’intérêts élevés, son raisonnement est le suivant: «
une hausse de la pro duction est liée à une augmentation du capital » (il s’agit des capitaux
qui financent l’activité pro ductive), cette hausse des des capitaux est liée à une hausse des
taux d’intérêts « commerce et taux d’intérêt s’élève ensemble ».
1-2-1-3 La pensée mercantiliste au 18ème siècle
Caractérisée par 2 traits:
- conception de Josiah: la baisse des taux d’intérêt permet d limite la masse des capitaux
Oisier c’est à dire de laisse un employé.
- les écrits prennent une connotation plus libérale. Sous l’impulsion de deux auteurs anglais.
On considère que l’enrichissement de l’Etat passe nécessairement par la re cherche
individuelle. En conséquence ces auteurs sont favorables à une diminution des rôles des
pouvoirs publics pour les mécanismes du marché (l’offre et la demande) jouent la nuit.
9
1-2-2 Une lecture analytique de la pensée mercantiliste
1-2-2-1- Une doctrine populationniste:
Il s’agit d’une doctrine populationniste, interventionniste et monétaire.
• Populationniste: stigmatisée par la célèbre phrase de Jean Bodin « il n’est de
richesse que d’hommes ». 3 raisons à cela:
- Bodin est partisan de la thèse selon laquelle « le travail est l’unique source de richesse », il
s’agit là d’un point commun avec William Petty « le travail est le père et le principe actif
de la richesse tandis que la terre en est la mère
-Correspond à la logique d’offre. selon l’analyse de Bernard de Mandeville, la croissance de
la population conduit à une industrie nationale et compétitive. Il y'a deux justifications à
cela: 1) la croissance de la population permet une meilleures divisions du travail dans la
société. 2) la croissance de la population introduit une pression à la baisse des salaires.
- La logique de demande. La croissance de la population permet de soutenir la demande
globale en biens, il s’agit de la logique Keynésienne

1-2-2-2 Une doctrine interventionniste


Elle sera interventionniste sous 2 aspects:
Le rôle d l’Etat des l’économie est affirmé. En effet dans une grande partie des écrits
des mercantilistes, on y trouve plusieurs manifestations. D’abord dans les cérites de
Colbert, celui ci est favorable à une économie mixte dans lequel l’Etat doit financer le dé
veloppement industriel. Aussi dans les écrits de Montchrestien, en effet le rôle assigné à
l’Etat est de garantir que la multiplication des initiatives privées ne débouchent pas sur
une concurrence destructrice. Dans les écrits de Von Justi et Springer (ils sont déjà
consentant d’une caméralise, c’est à dire la forme allemande de l’apprentilisme). En
effet le rôle de l’Etat est de subventionner et protéger les industries naissantes.
Interventionnisme marqué par une tendance protectionniste, en référence aux ana lyses
des mercantilistes espagnol et italien (Serra et Sully) favorables aux restrictions sur les
importations et sur les exportations des produits agricoles, l’argument est si on aug
mente l’exportation de ces produits —> baisse de l’offre domestique de ces produits
donc augmentation des prix des denrées alimentaires ce qui conduit aussi à une hausse
des salaires, mais aussi à un frein au développement industriel.

1-2-2- Une doctrine monétaire


Caractérisée par 2 aspects:
- le rôle de la monnaie dans les échanges internationaux est souligné. la thèse de Hume
relative à la possibilité d’un déséquilibre commerçant. S’il y a un accident commer cial cela
conduit à une entrée nette d’or, ce qui conduit à un accroissement de la masse monétaire, ce
qui conduit à une hausse des prix. Hausse des importations et baisse des exportations ce qui
conduit à un retour à l’équilibre commercial.

- appréciation divergente de la théorie quantitative de l’amendement, deux parti sans: David


Hume qui considère que sur le long terme, l’activité économique est indépen dante de la
masse monétaire et donc que la théorie quantitative de la monnaie est valable « à long terme,
al variation des pris est proportionnelle à la variation de la masse monétaire et la variation de
la masse monétaire n’a pas d’influence sur l’activité économique puisque les prix relatifs de
produits sont inchangés ».
10
Jean Bodin croit aussi en la validité de la théorie quantitative de la monnaie mais
reconnaît un facteur supplémentaire des hausses des prix.
Les adversaires sont donc les mercantilistes qui ont confondus richesse et
accumulation des métaux précieux.
Le second, Gerard Malymes, pour lui une abondance de monnaie dans une nation (appré
ciation monétaire) ne dégénère pas uniquement en hausse des prix mais permet aussi de
relancer l’activité marchande, c’est en ce sens qu’on a une reconnaissance que la monnaie est
acquise. L’argument est que l’abondance des liquidités conduit à une baisse des taux d’intérêt
ce qui conduit à un financement à un moindre coût des extensions économiques.
Pour conclure le courant mercantiliste va engendrer le néo mercantiliste. Le néo
mercanti liste est un courant qui regroupe les auteurs qui critiquent l’intervention de l’Etat et
l’analyse mo nétaire des bullionistes et end effets es derniers identifient accumulation de
métaux. Les deux fi gures représentatives de ce courant sont: Boisguilbert et Cantillon.

—>Boisguilbert(1646-1714),il a trois traits caractéristiques de sa pensée:


-un précurseur de Keynes,son objectif de recherche est d’expliquer la baisse de
produits de 1660 à 1690;d’origine orthodoxe il avance deux thèses:la première concerne la
démographie (approche isolationniste) et une raison monétaire (approche monétaire) et
Boisguilbert considère que ces causes ne tiennent pas. En effet la cause démographique
n’est pas valable puisqu’il
réunit par tête les richesses nationales. La cause monétaire n’est pas valable non plus parce
que sur cette période les liquidités se sont accrues. L’argument de Boisguilbert est expliqué
par l’insu ffisance de la consommation elle-même. Cette insuffisance est due à une fiscalité
trop lourde (en ce sens il s’agit d’un précurseur de Keynes)
-un précurseur de Smith,(qui a établi le principe de la main invisible)il condamne
l’interve ntion de l’état dans l’économie pour les raisons suivantes,il considère que
l’intervention de l’état vient perturber le fonctionnement de l’économie,selon lui seul le
libre jeu de la concurrence dans un système ou chacun cherche son intérêt individuel permet
le bien-être et le bien collectif.
-un précurseur des physiocrates (qui ont établi le circuit économique),il propose une pre
mière analyse en terme de circuits économiques,sa démarche est de considérer que la société
est divisée en deux classes,la première pour ceux qui vivent des revenus de leur travail et qui
sont les seuls créateur de richesse c’est à dire les laboureurs et les marchands,la seconde
classe re groupe ce qu’on appelle le « beau monde » et les propriétaires fonciers (autrement
dit ceux qui vivent des revenus de la propriété. Sa méthode est d’étudier les flux financiers
qui transitent entre les deux classes. Avec cette présentation des circuits économiques,il
montre que la baisse de la consommation se répercute à l’ensemble de la société
—>Cantillon(1697-1734) a aussi trois traits caractéristiques de sa pensée
-il nie le chrysohédonisme de certains mercantilistes du 16 ème siècle,(l’accumulation
de métaux précieux n’est pas la source de la richesse),il partage la conception de la richesse
de William Petty dont cette conception est la suivante :la richesse ne vient que de deux
facteurs de production et son altère est le travail. « la terre est la source de la matière d’où
l’on tire la richesse;le travail est la forme qui la produit »
-il s’agit aussi d’un précurseur des classiques qui ont établie la théorie de la valeur. En ef fet il
distingue la valeur intrinsèque qui est le coût de production et le prix du marché. Comme les
classiques plus tard,il considère que le prix de marché des biens ne s’éloigne pas durablement
de la valeur intrinsèque en raison du jeu des mécanismes des marché (l’offre et la demande).
-il s’agit aussi d’un précurseur des physiocrates par une approche en terme de circuit
économique,il considère que la société est caractérisée par quatre classes sociales qui se dis
tinguent par la nature de leurs revenus ou rémunérations. La classe sociale des propriétaires
fon-
11
ciers qui reçoivent une rente,celle des offreurs de capital qui reçoivent un intérêt,celle des tra
vailleurs qui reçoivent un salaire et enfin celle des entrepreneurs ou fermiers. L’analyse de
Can tillon est que les trois premiers ont des revenus certains et le
dernier(fermier/entrepreneur) ont un revenu incertain,c’est le premier à définir le terme
d’entrepreneur.Il correspond aux individus dont le revenu est incertain en raison du risque
inhérent à leur activité. « le fermier est un entrepreneur qui promet de payer au propriétaire
une somme fixe d’argent..sans avoir de certitude de l’avanta ge qu’il tirera de cette
entreprise..il conduit l’entreprise de la ferme avec incertitude »
2-La pensée économique d’inspiration libérale au 18ème et dans la première moitié du 19
ème
2-1 L’analyse des physiocrates
La physiocratie est considérée comme la première école de pensée économique pour les
deux raisons suivantes,en effet les autres de cette école partagent un objectif commun,il
s’agit d’un objectif théorique qui est d’étudier la formation et la circulation de la richesse
dans une na tion (en ce sens ils se différencient des mercantilistes. D’autre part ce courant de
pensée a permis des avancées majeures dans les analyses économiques. En effet il propose la
première représen tation modélisée et chiffrée des flux monétaires.
A titre d’exemple,le tableau économique de François QUESNAY (ancêtre des tableaux
économiques d’ensemble en comptabilité nationale). Le chef de file de cette école est
QUESNAY (1694-1774) et il a comme principaux disciples MIRABEAU,DUPONT de
NEMOURS et Le MER CIER de la RIVIERE.
Ethymologiquement,le terme physiocratie provient de « physis » qui signifie nature et
« kratos » qui signifie puissance,c’est donc le pouvoir de la nature parce que des auteurs de
ce courant de pensée soulignent le rôle essentiel de l’agriculture. En effet c’est ce secteur
d’activité qui constitue la richesse des nations .
Il se situe en rupture avec les analyses des mercantilistes à au moins deux niveaux. Il re
jette la conception chrysohédonique des bullionistes « l’argent considéré en lui même est
une ri chesse stérile »(QUESNAY),qu’est ce que la richesse alors?Ils définissent la richesse
comme « une masse de valeurs que l’on puisse consommer au gré de ses désirs sans
s’appauvrir,sans altérer le principe qui les reproduit sans cesse » (Le mercier de la Rivière).
Ainsi la seule branche d’activité productive ou créatrice de richesses est l’agriculture,les
autres branches QUESNAY les considère comme stériles au sens où la valeur des biens
qu’elles produisent est égale à la valeur de travail que ce bien incorpore à la différence de la
terre qui crée une valeur supérieure à celle de la semence et au travail des agriculteurs « la
terre est l’unique source de richesse et c’est l’agriculture qui le reproduit » (QUESNAY). On
notre ici une filiation avec le néo mercantilisme c’est à dire l’union mercantiliste de PETTY
et CANTILLON. Aussi il re jette le mercantilisme colbertiste et protectionniste. Les
physiocrates sont aussi partisans de l’ini tiative privée et en ce sens il sont opposés à
l’intervention de l’état. Ils sont aussi opposés à toute entrave au commerce international.
2-1-1 Le tableau économique de KEYNES
Point 1:Présentation de ce tableau
Trois aspects en ressortent:
Comme l’agriculture est la seule branche productive de l’économie, elle crée un «
produit net »,vision aujourd’hui rejetée puisque produire revient à crier l’inutilité. Pour
QUESNAY,la société est divisée en trois classes;celle des exploitants agricoles (classes
productive),la deuxième classe est celle des propriétaires fonciers (celle qui fait des avances
aux exploitants) et la troisième classe est celle des industriels,il s’agit de la classe stérile.

12
Le troisième objectif de ce tableau est l’objectif de QUESNAY qui est d’étudier les flux
des revenus transitant entre ces trois classes. Il s’agit de la répartition des revenus crées par
l’activité agricole. Le deuxième point de sa pensée reprend les quatre enseignements du
tableau:
-première mise en évidence du principe de l’identité comptable emploi-ressources;en effet le
re venu circule de la classe productive vers les autres classes
-la théorie du produit net;pour les physiocrates,l’agriculture est la seule branche productive et
est donc à l’origine d’un produit net,autrement dit un circuit de valeur obtenu du travail de la
terre
-la théorie des crises économiques selon BEAUDEAU et MIRABEAU;ils avancent
l’explication de ces crises de la manière suivante,la dépression économique menace lorsque
les achats à la classe … les industriels et les commerçants s’accroissent au détriment de la
classe agricole donc en cas de tendance à la baisse des produits net.
-QUESNAY recommandait des exploitations agricoles de taille importante (économie
d’échelle). Il avance la raison suivante que les dépenses d’entretien dans les exploitations
agri coles de tailles importante sont relativement plus faibles que dans les petites
exploitations. Cela permet d’accroître le produit net. Il est ainsi un précurseur de la notion
d’économie d’échelle qui signifie que le coût unitaire de production baisse lorsqu’on
augmente la taille de l’entreprise.
Point 2:Comment accroître les richesses?
2 points:
-Par la division et la spécialisation des tâches
-Par les capitaux investis

REMARQUE: 2 poins de désaccord avec Malthus


-Il est un précurseur de KEYNES (il s’agit d’un point divergent de sa pensée par rapport
à l’école classique). Pour Malthus,les crises proviennent d’un excès d’épargne et donc d’une
insuf fisance de la consommation (diverge avec la pensée de Smith). Pour Malthus,à la
différence avec les autres classiques,toute l’épargne n’est pas nécessairement investie;c’est le
cas lorsque la demande d’investissement est fait (exemple en cas de crise). Ainsi la limitation
de la production provient d’une insuffisance de la consommation ou d’une insuffisance de la
demande. Il préconise donc d’accroitre les revenus afin d’accroitre la consommation.
-Malthus ne croit pas en la neutralité de la monnaie:contrairement à SMITH,Malthus
croit en le rôle de la monnaie dans l’activité économique. C’est aussi une théorie de la
valeur.
2-2-2-3 Une théorie de la valeur des prix
La question que se pose Smith est la suivante:Si le travail est la source de la richesse;alors
est-il à l’origine de la valeur des biens?
-Smith met en évidence le « paradoxe de la valeur »:pour lui la valeur a deux sens ou
deux origines;en effet un bien a une valeur parce qu’il nous ait utile. Cette valeur est nommée
sa valeur d’usage mais il a aussi une valeur parce qu’il permet d’acheter d’autres biens. Il
s’agit de sa va leur d’échange. Donc un bien tire sa valeur des deux sources qui ne sont pas
nécessairement les mêmes (ils n’évoluent pas dans le même sens) « Les choses qui ont le
plus de valeur à l’usage ont souvent peu ou point de valeur en échange..Rien n’est plus utile
que l’eau mais on ne peut presque rien acheter avec…Au contraire,un diamant n’a presque
pas de valeur d’usage mais on peut obtenir en échange une très grande quantité de biens »

13
-Smith se demande ensuite comment mesurer la valeur d’échange des biens. Sa réponse
est que c’est par la quantité de travail fourni pour avoir ce bien. En ce sens il adhère à la
théorie de la valeur travail. Le travail est le seul étalon de mesure des biens. « Le travail est
la seule me sure universelle,le seul étalon qui puisse nous servir à comparer les valeurs de
différentes mar chandises à toutes les époques et en différents lieux »
4 remarques —>
-La quantité de travail et non la quantité de monnaie qui constitue la vraie mesure de la
valeur d’échange des biens. Cela veut dire que la valeur d’échange d’un bien va baisser si
pour le produire on a besoin de moins de quantité de travail. A titre d’exemple si on a besoin
de moins d’heures pour fabriquer un objet.
-Cette théorie de la valeur basée sur la quantité de travail admet des exceptions qui
sont les objets d’art mais aussi la situation de monopole
-Le travail est non seulement la meilleure mesure de la valeur d’échange mais aussi la
source de la valeur des biens surtout dans le cas des sociétés primitives c’est à dire des
société dans lesquelles la fabrication des produits ne nécessitent que de la main d’oeuvre.
En revanche dans les sociétés développées la valeur des biens découlent de leur coût de
production c’est à dire le coût du travail,d’équipement et de la dette
-Smith justifie son acceptation de la théorie de la valeur travail par la notion de travail
commandé:c’est la valeur d’un bien que l’on achète en contrepartie de l’économie en
travail. C’est l’économie en travail qui aurait été nécessaire pour fabriquer soi-même le
bien. Donc j’ach ète un bien pour ne pas avoir à le produire moi même et la valeur de ce que
j’achète est reflétée dans l’économie en travail que je réalise.

E3:Smith distingue deux types de prix:le prix du marché et le prix naturel


-le prix de marché est le prix effectif c’est à dire celui obtenu sur un marché par la
confrontation de l’offre et de la demande. Le prix naturel appelé encore prix primitif
s’identifie au coût de production. Dans le coût de production,on distingue trois composantes
qui sont le taux de salaire (c’est à dire la rémunération des salariés),la rente (c’est à dire la
rémunération des pro priétaires de la terre) et le taux de profit (c’est à dire la rémunération
des fermiers/entrepreneurs)
Remarque dans cette conception,le profit et la vente font partis des coûts de production
à la différence de la pensée de Ricardo. La thèse de Smith est le mécanisme de gravitation
des prix. En effet,en situation de concurrence l’écart entre les prix naturels et les prix du
marché ne seraient que temporaires « le prix naturel est le point vers lequel gravitent les prix
des biens ». Ain si dans un régime concurrentiel les prix pratiqués seront les plus bas. En
effet,elle se rapproche du coût de production des biens.
-La théorie de la valeur chez Ricardo:Il généralise la conception de Smith de la valeur
tra vail,il généralise de cette théorie de la société primitive à la société développée. En effet,le
travail est la source de la valeur des biens et cette conception sera vraie aussi dans les
sociétés déve loppées car Ricardo considère qu’il n’existe qu’un seul facteur de production.
Ce facteur c’est le facteur travail;le travail est un facteur direct et le capital est le travail
indirect ou le travail incorpo ré. Il s’agit d’un point de différence avec la pensée de Smith.
Ainsi la valeur des biens (en dehors des biens rares) découlent de la quantité de travail
nécessaire à la production.
2-2-2-4 Une théorie de la répartition et de la dynamique du système capitaliste
Une théorie de la répartition de la valeur chez Smith:Pour cela il distingue trois revenus(Le
salaire du travailleur ou la rémunération de la force travail). En effet il considère que
l’individu loue sa force de travail à un autre et les rémunérer serait une base fixe donc non
indexée sur le rende ment de son travail. La rente des propriétaires foncier ou la rémunération
de la détention de la
14
propriété de la terre et enfin le profit (celui de l’entrepreneur),il s’agit de la rémunération de
la dé tention du capital.
La question que se pose Smith: Comment peuvent évoluer ces trois sources de
revenus? On va tout d’abord s’intéresser au salaire.
-Le salaire:il ne peut tendre que vers le salaire naturel c’est à dire le salaire de
subsistance autrement dit le minimum à avoir pour vivre. La raison qu’évoque Smith est la
suivante;en période de récession ou de contraction de l’activité économique,les employeurs
sont en situation de force. En effet dans les négociations salariales,ils imposent les salaires
les plus bas possible et en période d’expansion une loi naturelle va jouir. La hausse de salaire
ne peut être que temporaire. En effet une hausse de salaire plus un besoin de main d’oeuvre
accrue abouti à une croissance de la population ce qui induit à une baisse des salaires. « La
demande d’hommes règle nécessai rement la production des hommes,comme fait la demande
de tout autre marchandise ». Cette baisse de salaire est caractérisée par le salaire naturel
(salaire en baisse qui est le résultat de cette demande accrue)
-Le profit (le revenu de ceux qui valorisent un capital),à titre d’exemple les artisans,les fer
miers et les entrepreneurs. Il est étroitement corrélé au prix de vente des biens car le coût de
pro duction est essentiellement un coût en travail fixé au salaire naturel. En effet,le profit ne
peut dé pendre que du prix en se sens qu’il augmente et il baisse avec les prix des
marchandises.
-La rente (prix d’usage de la terre):Elle ne peut que croître dans le temps car elle
découle du monopole des propriétaires fonciers (à la différence de la pensée de Ricardo qui
considère la rente comm un revenu différentiel). La conséquence est que les propriétaires
fonciers sont en po sition de force pour demander toujours une rente plus élevée. En effet, le
propriétaire foncier va chercher à s’approprier le surplus des fermiers (le profit). Il impose
une rente qui absorbe tous les suppléments des revenus des exploitants agricole par rapport
au minimum de subsistance (sur plus de l’exploitant).
Point 2:Théorie de la répartition et de la rente différentielle chez Ricardo
Comme Smith,il ventile les revenus sur trois catégories:le salaire des travailleurs,la
rente des propriétaires fonciers et le profit de l’entrepreneur. Pour Ricardo,le salaire est
maintenu à son niveau minimum,la rente tend à accroitre et le profit tend à baisser. Si le
salaire est supérieur au minimum des subsistances,cela conduit à l’augmentation du nombre
d’ouvriers. En effet,l’améli oration des conditions de vie dû à ce salaire supérieur au
minimum de subsistance provoque une augmentation de la naissance (augmentation de la
population) ce qui conduit à une baisse des salaires.
La deuxième raison est que la force de travail est comme tout autre valeur de
marchandise c’est à dire qu’elle est valorisé au coût de production. Il s’agit ici du coût de
reproduction qui est la valeur d’échange égale aux sommes nécessaires à la reproduction de
la force de travail c’est à dire le minimum de subsistance qui correspond aux dépenses
nécessaires pour vivre. La rente tend à croitre et cela en raison de la loi des rendements
décroissants dans l’agriculture.
En effet,pour accroître la production agricole (en raison de la croissance
démographique)on cultive des terres de moins en moins fertiles. En conséquence les
denrées agricoles ont des coûts de production différents (cela dépend de la fertilité de la
terre cultivée). Comme les produits agricoles sont homogènes il ne peut y avoir que seul
prix. Ce prix est sans cesse croissant car il est calqué sur le coût de production de la terre.
Pour la terre la moins fertile,le prix de vente des produits est égal à son coût de production (
en ce sens le surplus de l’ouvrier est nul et celui de l’entrepreneur l’est aussi).
En ce sens la rente est nulle. En revanche les propriétaires fonciers des terres fertiles vont
exiger une rente toujours croissante. En effet,ils profitent de la hausse des prix de vente (la
pro duction de force des propriétaires fonciers par rapport aux exploitants agricoles) et en ce
sens la rente provient de la différence dans la fertilité des terres. En ce sens Ricardo parle
d’une rente dif férentielle qui n’est pas un élément du coût de production ni de prix de vente
des biens. Elle pro vient juste de la différence dans la fertilité des dettes (à la différence de la
pensée de Smith). En
15
somme,les gagnants dans la répartition des revenus sont donc les propriétaires fonciers.
Quant au profit,il tend à la baisse.
En effet la hausse des prix des denrées agricoles conduit à une hausse du salaire mini
mum ce qui conduit à une hausse des coûts de production (hausse du coût de la main
d’oeuvre) ce qui conduit à une baisse du profit. Cette thèse recevra un écho auprès des
socialistes agraires anglais ou de Rousseau et de Proudhon pour justifier leur opposition au
régime de la propriété privée de la terre. En effet le revenu croissant de la terre qui découle
de la croissance démogra phique profite uniquement aux propriétaires fonciers. De plus,ils
perçoivent un revenu qui n’est pas la contrepartie d’un travail fourni.
Point 3:La dynamique à long terme du système capitaliste selon John Stuart Mill
Il effectue une synthèse des travaux des grands économistes classiques. Il reprend la
théorie de Smith selon laquelle la croissance est déterminée par le capital ou l’épargne. Il
adhère à la théorie de la population de Malthus et à celle de la rente croissante exposée par
Ricardo. Il étudie les dynamiques à long terme du système capitaliste et à partir de la théorie
ricardienne de la répartition,il en déduit que le système capitaliste doit tendre vers un « état
stationnaire » (il s’agit de l’expression qu’il a inventé). La raison est qu’une baisse
tendancielle des taux de profit (pensée de Ricardo) ne donne pas une incitation à épargner ce
qui conduit à un stock de capital constant mais aussi à un volume de production constant et
donc par conséquent à une crois sance nulle.
REMARQUE: Dans sa vision,cet état est bénéfique au bonheur des hommes puisqu’ils
pourront abandonner leur activité de course au profit pour se consacrer à l’apprentissage de
l’art et de la philosophie.
2-2-2-5 Une théorie monétaire
Point 1:La croyance en la neutralité de la monnaie
Pour la majorité des classiques,on ne peut stimuler le commerce par l’accumulation des
métaux précieux (à la différence de la pensée mercantiliste). Ceci en raison de l’acceptation
de la théorie quantitative de la monnaie. Chez Ricardo et Say ,si la monnaie est abondante
alors son pouvoir d’achat diminue. En effet,il faut plus d’unité monétaire pour acquérir la
même quantité de biens.
Pour les classiques,l’activité économique est indépendante de la quantité de la
monnaie en circulation. En effet,la monnaie n’est qu’un voile (cette conception a déjà été
exposée par Da vid Hume) et elle n’a pas d’influence réelle dans la mesure où elle ne permet
pas de modifier la structure des prix relatifs dans l’économie. Son rôle se résume à faciliter
les échanges mais elle ne suscite pas la production des richesses. Il s’agit de la découpe
entre la sphère réelle et la sphère monétaire:« La monnaie ne remplit qu’un office passager
et une fois les échanges termi nés,il se trouve que l’on a payé des produits avec des produits
»
Point 2:La théorie de monétaire de Ricardo
Après 1808 on assiste à une forte dépréciation des billets de la banque d’Angleterre. Ri
cardo attache cette dépréciation à l’excès de création monétaire. Pour Ricardo,peu importe
la nature de la monnaie (billet ou or) ce qui détermine c’est sa valeur et sa quantité en
circulation.Il donne en ce sens une formulation rigoureuse à la théorie quantitative de la
monnaie (autrement dit il rattache la nature de la monnaie à la valeur de la monnaie). Il
propose deux propositions:
- pour éviter l’émission excessive des billets,il propose que ces billets soient convertibles
contre l’or d’office à taux fixe (il s’agit d’avoir une couverture métallique intégrale de la
monnaie). Dans ce cas le montant des billets émis est limité par sa contrepartie en or.
- la création de monnaie doit revenir à une autorité indépendante du pouvoir public,il s’agit de
la banque centrale,ce sont des arguments du « currency principle » auxquels adhère Malthus
qui est opposé au « banking principle ».La création de monnaie ne doit pas reposer sur le
stock
16
d’or mais sur le besoin du commerce ou la demande des crédits.Les défenseurs de ces
princes sont John Stuart Mill et Thomas Took.Ces derniers considèrent que ce sont des prix
qui dé terminent la masse monétaire et donc toute limite apriori sur le volume de monnaie
peut entra ver la multiplication des échanges.
2-2-2-6 Une théorie du commerce international
Point 1:La théorie des avantages absolus de Smith
Le libre échange est favorable aux lois qui protégeaient les agricultures anglaises des
im portations. Cette théorie est que lei libre échange est créateur de richesses. En effet si
chaque pays se spécialise dans la production des biens pour lequels il dispose d’un avantage
absolu. Son enseignement est que l’ouverture internationale avec la spécialisation de chaque
pays dans la production permet d’accroitre les richesses au niveau de la production
mondiale. Les hypo thèses imposées sont:
Il faut que le rendement soit conscient c’est dire il faut que le coût de main d’oeuvre soit le
même si on augmente la production. La main d’oeuvre est parfaitement mobile entre les
secteurs de production (production du bien numéro 1 et 2. La main d’oeuvre n’est pas
mobile entre les pays (A et B)
Point 2:La théorie des avantages relatifs de Ricardo
L’avantage relatif de Ricardo dans le cas d’une autarcie c’est à dire en l’absence d’éch
anges entre les pays,chacun produit une unité de chaque bien soit une production totale de 4
uni tés. Dans le cas où il y a échange entre les pays,chaque pays se spécialisent dans la
production de bien ou elle tire un avantage. En ce sens,les pays se spécialisent dans le bien 1
avec ces 40 actifs qui produisent désormais les biens 1 qui produit 4 unités. Les pays B qui
se spécialisent dans la production du bien 2. Ainsi la production totale est des 7 unités en cas
d’échange contre 4 en autarcie .
Considérant deux pays,l’Angleterre et le Portugal,dans la production de biens et de
draps. Selon la théorie de l’avantage absolu de Smith il ne peut y avoir un échange
international puisque le Portugal a un avantage absolu dans le cas des deux biens. En ce
sens ,les deux pays continue ront à produire chacun les deux biens et ne pourront pas se
spécialiser.En ce sens Ricardo pro
pose la théorie des avantages relatifs,il va calculer les rapports entre le nombre de production.
Le Portugal dispose d’un avantage relatif dans la production des vins et l’Angleterre dans la
produc tion des draps. Si l’Angleterre se spécialise dans la production des draps,il va produire
0,2 unité et le Portugal se spécialise dans le vin
Point 3:La théorie des valeurs internationales de John Stuart Mill
Ricardo avec sa théorie des avantages comparatifs ou coût relatif ne dis pas ce que se
ront les prix des biens après échange.Dans ce sens cette théorie ne permet pas de déterminer
quel pays profitera de la division internationale du travail. Ce travail est effectué par Mill
dans sa théorie des valeurs internationales. Il précise qu’il bénéficie des avantages
internationaux et celui qui est spécialisé dans la production des biens dans la demande
étrangère est très forte et im porte le bien dont la demande nationale est faible.
Il est un libre échange modéré puisqu’il recommande un certaine dose de protectionniste. En
effet il propose ce raisonnement afin de protéger les industries récentes. Il préconise ce rai
sonnement pour protéger les industries naissantes,argument repris à la suite par Frédéric Lis.
2-2-3 L’école classique française
Elle est moins prestigieuse que l’anglaise car elle n’est représentée que par une seule fi
gure prestigieuse. Elle sera ensuite confronté à une pensée socialiste incarnée par Proudhon
au milieu du XIX ème siècle ce qui poussera les auteurs à être plus doctrinaux en
particulier une exaltation du libéralisme.

17
2-2-3-1 La loi des débouchés
Elle signifie que des produits sont échangés contre d’autres produits. C’est la formule
keynésienne de la loi des débouchés autrement dit selon Keynes cette loi se réduit .. et en ce
sens la monnaie n’a aucun droit. Autrement dit pour Keynes la loi des débouchés est comme
un troc et en ce sens la monnaie n’a aucun rôle:principe de neutralité de la monnaie. Cela
signifie aussi que la monnaie n’est qu’un voile dans la transaction.
Cette loi est remise au goût du jour par les économistes de l’offre (courant de pensée ap
paru dans les années 70) et considère que l’on ne doit pas s’occuper de la demande de la
protec tion. Ils sont favorables en d’autre terme il s’agit de libérer l’offre. En ce sens les
politiques de soutien à la demande sont inutiles en raison de la loi des débouchés.
Say est un défenseur de la liberté d’entreprendre en ce sens c’est un ardent défenseur de
la propriété privée. En effet ces deux commentaires constituent les deux conditions de la
validité de sa loi. Cette loi signifie que l’offre crée la demande et donc on ne peut connaitre
les crises de cette production puisque c’est un troc. Ceci est critiqué par Keynes sur la base
de l’interrogation suivante: D’ou viennent les crises économiques si elle ne résultent pas de
l’absence des débou ché à la production?
Point 2:Les classiques français après Say
En effet cet adhésion explique en partie leur défense du libéralisme(il s’agit d’une
opposi tion farouche à l’intervention de l’état et du libre échange). Les principaux auteurs
son Frédéric Bastiat(1801-1850),Dunoyer,Garnier et Wolonski.
Bastiat est opposé à toute forme de protection en particulier pour l’industrie car pour lui
cette protection ne protège que les producteurs et pas les consommateurs. Et en ce sens elle
luit à l’expansion économique. Son argument est que la protection ou les aides à l’industrie
poussent à la hausse des prix et en ce sens elle décourage la demande. « Le but immédiat de
la protection est de favoriser le producteur…
La protection aspire à opérer la rareté. C’est sur la disette des choses qu’elle prétend fon
der le bien-être des hommes. Abondance et richesse sont à ses yeux deux choses qui
s’excluent car l’abondance fait le bon marché,s’il profite au consommateur importune le
producteur dont la protection se préoccupe exclusivement ». C’est pourquoi Bastiat
considère que tous les pro blèmes économiques doivent être analysés du seul point de vue du
consommateur.
2-2-3-2 Une nouvelle théorie de la valeur
Elle s’oppose à la théorie de la valeur travail de Smith. Cette théorie de la valeur
service considère que ce qui fait la valeur d’un bien n’est pas relié aux caractéristiques
intrinsèques de ces biens autrement dit au coût de production. Mais elle est reliée à la
contrepartie du service rendu par l’acquisition de ces biens (il s’agit d’une variation
subjective et non objective). « Le dia mant joue un grand rôle dans les livres des
économistes.
C’est une arme brillante avec laquelle se combattent toutes les écoles. L’école anglaise
a dit:la valeur est dans le travail,l’école française lui montre un diamant:voilà dit-elle un
produit qui n’exige aucun travail et renferme une valeur immense. L’école française affirme
que la valeur est dans l’utilité et aussitôt l’école anglaise met en opposition le diamant avec
l’air,la lumière et l’eau.. »
Conclusion:
-On efface les préoccupations morales dans les considérations économiques. En
effet,l’activité économique s’étudie sur le seul critère de l’efficacité et de l’utilité.
L’application des règles de ce changement est l’adhésion des économistes au principe de la
philosophie utilitariste incarnée par Jérémy BENTHAM. Ce qui guide le comportement des
hommes est la recherche de la plus grande satisfaction pour un effort minimal (l’homme est
guidé par son égoïsme). C’est un point commun avec la pensée de Smith sur la recherche de
la propriété privée.
18
-On met en évidence que l’activité économique est soumise à un certain nombre de
lois:la loi des rendements décroissants,la baisse tendancielle des taux de profit,la hausse de
la rente différentielle,la loi des débouchés,etc..
-Point faible de l’analyse des classiques:une compréhension incomplète des causes de
l’évolution des institutions. A titre d’exemple le régime de la propriété privée,le domaine de
l’inte rvention de l’état et plus généralement le régime capitaliste. Selon eux (les capitalistes)
ce sont les options idéologiques ou politiques des hommes qui sont à l’origine des
transformations éco nomiques. Cependant ils n’ont pas vu un déterminisme endogène (un
autocrypte). C’est à dire une logique propre qui expliquerait son évolution voir ses
contradictions (ceci sera reprit par le grand marxiste). Comme exemple de ce déterminisme
endogène,le régime concurrentiel. En effet le régime concurrentiel peut aboutir à l’exclusion
des entreprises les plus faibles et déboucher sur un situation de monopole ( la caractéristique
opposée de la pensée classique),d’où l’interrogation suivante:le système capitaliste porte-t-il
en lui même ses propres contradictions?
3-La pensée socialiste au 19ème siècle et au début du 20ème siècle
3-1 Le socialiste pré-marxiste
-Sur un plan méthodologique:leur approche des problèmes économiques est holliste
(identique à celle des classiques lorsqu’il recherchait l’existence des loi économiques. Il
s’oppose dont à l’individualisme méthodologique (les marginalistes). Cette méthode consiste
à étudier les problèmes économiques sur un plan micro-économique c’est à dire qu’il
considère ses pro blèmes d’un seul point de vue,celui de l’individu.
-Caractéristique principale des socialiste pré-marxiste:Il critique l’organisation existante
de la société autour d’un seul principe,celui de la propriété privée. Cependant le point faible
de leur démarche est qu’il étudie insuffisamment les mécanismes économiques (système
économique). Il sous-entend l’absence d’un principe analytique. Leur argument principal est
que le régime de la propriété privée est source de spoliation des travailleurs. Et donc il faut
penser d’autres formes d’organisation,à titre d’exemple sous forme de
coopératives,d’associations des travailleurs et des syndicats.
-Le socialisme pré-marxiste a diverses dimensions:Il est industrialisé dans l’oeuvre
de Saint Simon,utopique dans l’oeuvre de Fourrier et il est libéralisé dans la pensée de
Proudhon.
3-1-1 Le socialisme industrialiste de Saint Simon
Il y a deux traits caractéristiques dans la pensée de Saint Simon:
-Une apologie de la classe productive dans la société;pour lui dans la société il existe
deux classes,la première est la classe oisive,il s’agit des frelons qui sont ceux qui détiennent
les moyens de production (propriétaires et fonctions bureaucratiques),la deuxième classe est
la classe production,il s’agit des abeilles qui regroupent des travailleurs,des industriels,des
savants et des entrepreneurs. Le constat de Saint Simon est que dans la répartition des
revenus natio naux,la classe oisive spolie la classe productive. En effet l’excédent des
capitaux (des revenus nationaux) alimente la classe oisive aux dépends de la classe
productive . Le projet de Saint Si mon est d’accroitre la masse des capitaux revenant aux
producteur d’où l’apologie de la classe productive. Les moyens sont le développement des
crédits pour financer la production et l’inte rvention de l’état pour aider les industrialistes(ne
s’attaque à aucun moment au régime de la pro priété privée)
-Un projet de réforme politique:il préconise l’accès de la classe productive aux responsa
bilités politiques de l’état. La raison est qu’ils sont les mieux placés pour promouvoir
l’industrie (et donc éviter la spoli

-Un projet de réforme politique:il préconise l’accès de la classe productive aux responsa
bilités politiques de l’état. La raison est qu’ils sont les mieux placés pour promouvoir
l’industrie (et donc éviter la spoliation de la classe productive). Cette idée est représentée
dans sa parabole « Supposons que la France perde subitement ses cinquante premiers
physiciens,ces cinquante premiers chimistes,ses cinquante premiers physiologistes,ses
cinquante premiers mathémati ciens,ses chiquantes premiers poètes..ses cinquante premier
banquiers,ses cinquante premiers maitre de forge.. et les cent autres personnes des divers
états non désignés,les plus capables dans les sciences,dans les beau-arts et dans les arts et
métiers,faisant en tout les trois mille pre-
19
miers savants et artisans de France. Comme ces hommes sont les Français les plus essentielle
ment producteur,ceux qui donne les produits les plus importants,ils sont réellement la fleur
de la société française: la nation deviendrait un corps sans âme à l’instant où elle les perdrait
; elle tom berait immédiatement dans un état d’infériorité vis-à-vis des nations dont elle est
aujourd’hui la ri vale...Passons maintenant à une autre supposition : admettons que la France
conserve tous les hommes qu’elle possède dans les sciences, dans les beaux-arts et dans les
arts et métiers, mais qu’elle ait le malheur de perdre le même jour Monsieur, frère du roi,
Monseigneur le duc d’Ango ulême... qu’elle perde en même temps tous les grands officiers
de la Couronne, tous les ministres d’état... tous les conseillers d’état, tous les maîtres de
requêtes, tous les maréchaux, tous les car dinaux, archevêques, évêques, vicaires, chanoines,
tous les préfets et sous-préfets, tous les em ployés des ministères, tous les juges et, en sus de
cela, les dix mille propriétaires les plus riches parmi ceux qui vivent noblement.Cet accident
affligerait les Français parce qu’ils sont bons, mais cette perte de trente mille individus
réputés les plus importants de l’état ne leur causerait de cha grin que sous un rapport
purement sentimental, car il n’en résulterait aucun mal politique pour l’état. »
⇨ à l’origine d’un courant : le saint simonisme qui a comme disciple célèbre Auguste
Comte.
Cette pensée est à l’origine d’un courant et qui est le Saint Simoniste et qui a comme
dis ciple le célèbre Auguste COMTE.
3-1-2 Le socialisme utopique de Fourrier et Cabet
Il s’agit de la fonction du socialisme politique. Cette terminologie de l’utopiste a été don
née par Karl Marx pour désigner des oeuvres dans lesquels les projets de la société relèvent
plus de l’imagination que d’une analyse rigoureuse de structure sociale. Cela s’oppose à son
ap proche qu’il qualifie de socialisme scientifique.
—>La pensée de Charles Fourier (1772-1837)
-Une analyse critique des mouvements d’industrialisation de l’économie:il propose deux
raisons à cela,d’un part c’est qu’avec l’industrialisation les inégalités sociales se sont
accrues et d’autre part qu’avec l’industrialisation les taches répétitives et avilissantes se sont
multipliées
-Il refuse une société « à la Smith » c’est à dire une société selon le principe de la
propriété privée où chaque individu doit tirer de son activité le maximum de gains (la société
est organisée de manière à ce que chaque individu soit en mesure d’obtenir le gain monétaire
le plus élevé pos sible. Pour Fourier,la société doit avoir un autre but;il s’agit de permettre à
chacun de pouvoir ex primer et réaliser ses passions
-Il définit la société idéale qu’il souhaite construire:une société dans laquelle le travail de
viendra un désir « il faudra donc,en régime sociétaire,que le travail soit aussi attrayant que le
sont aujourd’hui nos festins et nos spectacles ». Par quels moyens?Il suffit que dans la société
uto pique de Fourier,chacun puisse trouver un travail ou une occupation correspondant à sa
passion et ses désirs. Dans ce cens il propose une division du travail qui repose sur les désirs
à l’image de ce qu’il pouvait exister dans une société préindustrielle (c’est à dire l’état naturel
selon Cabet).
—>La pensée d’Etienne Cabet
-Il ne reconnait qu’un seul objectif de toute organisation économique. Ce seul objectif
c’est le bonheur c’est à dire permettre à chacun d’être heureux (nouvelle vision de la société
par rapport aux classiques). En effet il ne faut pas nécessairement contribuer à l’efficacité
écono mique mais à garantir plutôt au bonheur de chacun. Le moyen d’y arriver est de
supprimer les in égalités sociales et la source de ces inégalités c'est à dire l’argent et le
commerce. Pour cela il fait deux propositions;d’une part le retour à l’état naturel (un peu
comme Fourier) et d’autre part une mise en commun des moyens de production.

20
-Il est un ardent défenseur du communisme égalitaire c’est à dire qu’il est un ardent dé
fenseur des principes d’une rémunération unique. Autrement dit il faut que les revenus global
soient divisés par le nombre d’individus et cela indépendamment du talent des rendements de
l’efficacité ou de l’habilité de chacun. Sa justification est que le talent et l’habilité ne sont que
des caractéristiques intrinsèques des individus et c’est la société qui permet leur
épanouissement; par exemple par le biais de l’éducation « chacun a le devoir de travailler le
même nombre d’heures par jour,suivant ses moyens,et le droit de recevoir une part
égale,suivant ses besoins,dans tous les produits. Mais n’est-il pas injuste que l’homme de
talent et de génie n’ait qu’une part égale à celle des autres? non parce que le talent et le génie
sont le résultat de l’éducation que donne la société, et parce que l’homme de talent ne serait
rien sans la société» »
3-1-3 Le socialisme libertaire de Proudhon,Bakounine et Kropotkine
—>Jean Joseph Proudhon (1804-1864)
On retiendra de son oeuvre deux théories:
-Une théorie de la spoliation des travailleurs:Chaque travailleur reçoit au mieux la
contre partie de sa productivité individuelle (en d’autre terme la valeur monétaire de ce que
son travail apporte à l’entreprise) mais la productivité totale (celle de l’ensemble des
travailleurs)est bien su périeure à la somme des productivités individuelles et cela en raison
des synergies priées par la coordination des taches ou des bénéfices de la division du travail.
Le capitaliste spolie ses em ployés car il garde sous forme de profit les bénéfices de la mise
en commun du travail dans une entreprise.
-Une théorie de la propriété:cette théorie comprend deux volets
*Le premier volet est reflété par sa célèbre phrase « la propriété,c’est le vol »:Cela est lié
à sa théorie de spoliation. En effet le propriétaire des instruments de travail (le capitaliste)
extorque aux travailleurs une partie de la valeur crée par leur travail. En effet cette valeur est
crée par le re groupement de la force de travail dans l’entreprise,la propriété « est le droit de
disposer à son gré du bien d’autrui,du travail d’autrui »
*Le second volet est reflété par sa célèbre phrase « la propriété,c’est la liberté »:Cela
signi fie qu’il préfère encore les régimes de la propriété privée et ses défauts.En ce sens il est
opposé à toute forme d’interventionnisme et il est plutôt favorable à l’auto-organisation ,c’est
ce qui va le démarquer de Marx. Son opposition à l’état au nom de la liberté individuelle en
fait un socialiste anarchiste.
Son but est de garder ce qui est utile dans le régime de la propriété privée,il met en
évidence deux moyens:
-le crédit gratuit car il permet d’accéder plus facilement à la détention des moyens de
production et donc à casser le monopole des propriétaires. En ce sens cela leur permettra de
s’accaparer toute la valeur productive de travail. Ainsi le coût de crédit correspond à une
barrière à l’entrée dans la classe des propriétaires.
-le droit au travail pour tous; « donnez-moi le droit au travail et je vous abandonne la
pro priété »:en ce sens en contrepartie du vol des propriétaires sur le travail collectif,la
législation doit imposer des données de travail à tous.L’idée est que si le vol subsiste,c’est
qu’il y a la place à embaucher davantage.
—>Bakounine (1814-1876)
Ce qui le caractérise est un projet d’organisation de la société sur une base égalitaire et
libertaire
-il est égalitaire car il souhaite que la production s’organise autour des principes associa
tifs avec une abolition complète du régime de la propriété privée qui est source d’inégalité
sociale

21
-il est libertaire car il est opposé à toute forme de pouvoir même si ce dernier est donné
au peuple. La source de divergence avec le Markiste est qu’il est opposé à l’accession du
prolétariat au pouvoir. En ce sens il est opposé à la dictature du prolétariat
« d’anciens ouvrier,mais qui,dès qu’ils sont devenus des gouvernants ou des représentants du
peuple,cesseront d’être ouvriers. Ils se mettront à regarder le monde prolétaire du haut de
l’état et ne représenteront plus le peuple,mais eux-mêmes et leurs prétentions à gouverner »
—>Kropotkine (1842-1921)
Il est l’auteur de la formule « ni Dieu,ni maître » cela signifie qu’il s’oppose à toute forme de
soumission aussi bien à une religion qu’à un capitaliste surtout si ce dernier achète leur force
travail. Sa pensée anarchiste l’oppose à Marx. il considère que le communisme d’état ne peut
déboucher que sur une bureaucratie étatique et en ce sens une centralisation de toutes les déci
sions ce qui est contraire à la liberté individuelle en terme d’acte ou de pensée et qui aboutira
à la misère accrue des peuples. En ce sens, la bureaucratie étatique est contraire au
développement des initiatives privées: « un état fortement centralisé paralyse le travail
constructif des peuples ».
3-2 Les grands traits de l’analyse de Karl Marx
Il y a quatre remarques préliminaires:
-La pensée de Marx s’oppose au développement des pré-marxistes dans la mesure où
Marx ne cherche pas à définir une société idéale ou utopique mais propose une analyse
scienti fique de la logique du système capitaliste et cela avec un essai d’interprétation de sa
dynamique interne.
-Sa méthode d’analyse s’oppose à celle des néo-classiques. Cette dernière est caractéri
sée par une approche abstraite (au sens intemporel c’est à dire qu’il ne prend pas en considéra
tion le rôle des systèmes productifs) statique autrement dit qui ne cherche pas de voie
d’évolution et individualiste dans la mesure où elle est centrée sur l’étude des comportements
marchands des individus avec les actes d’achat et de demande. Par contraste,l’approche de
Marx est concrète dans la mesure où elle est basée sur l’étude des systèmes productifs (les
modes de production ),dynamiques par la recherche de contradiction qui naissent du
développement du système capitaliste et holliste à la différence de l’approche individualiste.
-Son analyse s’oppose aux développements antérieurs par sa dimension trans-discipli
naire. L’approche de Marx est à la fois historique,philosophique,sociologique et
économique. C’est la source de sa richesse mais aussi celle de sa complexité.
-La pensée de Marx est indissociable de celle Frédéric Engels issu de la bourgeoisie an
glaise et dont une partie de sa fortune a servi à aider matériellement son ami Marx.
3-2-1 La dimension philosophique dans la pensée de Marx
Elle a subit une forte influence du philosophe allemand Hegel (1770-1831,professeur à
l’université de Berlin). en résumé la pensée d’Hegel comporte deux traits:
- la raison permet d’expliquer la réalité ce qui signifie qu’il n’y a pas d’opposition entre
le monde réel et le monde des pensées (à la différence de la pensée de Descartes) d’où on
tire sa double formule « tout ce qui est réel est rationnel » .Cela signifie que la raison permet
d’expliquer le monde concret mais il va plus loin et rajoute « tout ce qui est rationnel est réel
». Cela signifie que toute idée,système ou construction rationnellement justifiée dans l’esprit
devient un jour ou l’autre une réalité. On peut donc en tirer ainsi deux conséquences:
*les phénomènes sont soumis à la loi d’évolution suivante:tout système existant est me
nacé dans son existence par la découverte d’un autre système dont la rationalité et dont
l’esprit seraient plus grande.

22
*tout système évolue selon un schéma dialectique:Il nait,se développe puis meurt car
il aura donné naissance à un système qui le dépasse. En ce sens il existe une logique ou une
dia lectique interne à tout schéma d’évolution.
-le monde s’explique de l’intérieur par la dynamique des forces qu’il crée. 3-
2-1-1 Une philosophie dialectique
Il s’agit d’une philosophique dialectique,de la logique interne et cela a trois dimensions:
-Tout évolue selon un schéma identique:la naissance crée le développement et le déve
loppement débouche sur la mort. Autrement dit,en naissant on porte en soit une
contradiction interne à savoir les éléments de sa propre description. Marx applique ce
schéma d’évolution au système capitaliste. En effet ce sont les éléments de sa propre
description ou ses contradictions internes (situation de monopole durant la concurrence)
C’est un lien avec la pensée d’Hegel:« l’être d’une chose finie est d’avoir en son être
interne,comme tel,le germe de sa propre disparition,l’heure de sa naissance et aussi l’heure
de sa mort »
-Ce mouvement dialectique est aussi une loi d’évolution car de la mort nait une vie nou
velle. A titre d’exemple,la mort du pouvoir aristocratique a donné naissance au pouvoir
bourgeois. En ce sens il croit aussi à la fin de ce dernier ce qui permettra l’accès des
prolétariats au pouvoir. La dialectique de l’évolution est donc la suivante:un système qui nait
(thèse) porte les éléments de sa propre disparition (anti thèse) et la disparition effective
débouche sur une naissance qui dé passe l’ancien système (synthèse).
-Le mouvement dialectique implique la lutte:en effet qui dit contradiction dans un
système(antithèse) signifie affrontement des forces contraires ce qui signifie lutte au combat
pour survivre. Ainsi,c’est selon un schéma de combat qu’une société ou un régime
économique est relié. C'est pourquoi aussi on qualifie de philosophie marxiste,d’une
philosophie de l’action ou praxis (terme latin) ce qui signifie que la lutte des classes est à
l’origine de l’opposition des socié tés.
3-2-1-2 Une philosophie de l’aliénation
La théorie de l’aliénation de Marx est fortement influencée par la doctrine de
l’aliénation religieuse de Feuerbach. En effet Feuerbach était un athé humaniste. Cela
signifie qu’il croit que ce sont les hommes qui ont créent Dieu. Autrement dit lieu de la
projection d’une homme parfait il s’agit d’une image idéalisée de l’homme. La conséquence
est que les hommes qui se soumettent sont dictés par cette image idéalisée,en ce sens il
s’aliènent à ce dieu qu’ils ont fabriqués eux mêmes. C’est la doctrine de l’aliénation
religieuse.
La thèse de Marx est que la pratique pour la croyance religieuse implique que l’homme
ne s’appartient plus. En ce sens la religion aliène l’homme et contribue à dépersonnaliser les
indivi dus. Marx en tire deux conséquences:d’une part la nécessité de libérer les individus de
toute alié nation spirituelle. Autrement dit leur montrer le chemin qui mène à leur propre
liberté: « la religion est l’opium du peuple. La disparition de la religion en tant que bonheur
illusoire du peuple est une exigence de son bonheur réel ».
D’autre part,le deuxième conséquence est que l’aliénation existe aussi dans le domaine
économique tout comme l’homme religieux était aliéné car dépossédé de sa faculté de penser
librement et de manière autonome le travailleur est aliéné aussi au capitalisme. En effet ce
dernier le dépossède du fruit de son travail,le réduit à l’exercice de tâches répétitives. Ainsi
le régime ca pitaliste qui implique que les détenteurs des moyens de production achètent les
services de tra vail et en ce sens aliènent les travailleurs. La conséquence est que
l’émancipation des travailleurs implique nécessairement la lutte et la disparition de toute
source d’aliénation;en ce somme la chute du régime capitaliste.
23
3-2-1-3 Une philosophie matérialiste
La vision marxiste de l’histoire correspond au matérialisme. Celui-ci a deux facettes:il est
histo rique et dialectique:
-Le matérialisme historique:il signifie que l’histoire s’explique par des facteurs matrés.
Ce ne sont plus les grands hommes qui font l’histoire,autrement dit ce n’est plus napoléon
ou char lemagne qui font l’histoire mais plutôt les conditions d’existence matérielle. Cela
découle de sa vision de la société car pour Marx la société est un ensemble qui comprend
deux éléments:une infrastructure autrement dit les sous-bassements correspondant aux
forces économiques et aux modes de production.Et une super structure autrement dit sa
forme qui correspond aux institu tions,aux régimes juridiques et aux modes d’appropriation
des biens. Selon Marx,c’est l’infrast ructure qui détermine la super structure.
-Le matérialisme dialectique:ce sont les techniques de production qui définissent les rela tions
sociales qui aboutissent aux institutions. Cependant cela signifie pas qu’il existe un déter
minisme total. Ce déterminisme est relatif aux structures de production et ne signifie pas
néces sairement que les hommes ne créent pas l’histoire :« les hommes font leur propre
histoire,mais sur la base des conditions données,héritées du passé (…) la doctrine
matérialiste qui veut que les hommes soient les produits des circonstances et de
l’éducation,oublie que ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances ».
Autrement dit il critique les pré-marxiste.
3-2-2 La dimension économique dans la pensée de Marx
3-2-2-1 Théorie de la valeur travail et théorie de la plus-value
• Théorie de la valeur travail
Elle possède deux traits caractéristiques:
-le premier trait porte l’influence de Ricardo. En effet Marx reprend de Ricardo le fonde
ment de la valeur. « La valeur d’une marchandise dépend de la quantité relative de travail
néces saire à sa production ».Ainsi Marx reprend la distinction entre travail direct (qu’il
qualifie de travail vivant) et le travail indirect (qu’il qualifie de travail mort). En d’autres
termes le travail mort corres pond au travail cristallisé dans les autres moyens de production,à
titre d’exemple la matière pre mière et les machines (les facteurs de production ou capital
pour la pensée néo-classique). La conséquence pour Marx est que la valeur du tout bien peut
être mesurée par la quantité de travail directement ou indirectement utilisé à la production de
ce bien.
-Marx se distingue de Ricardo sur le point souvent,pour Marx le travail n’est pas homo
gène,en effet une heure de travail d’un ouvrier non qualifié ne créée pas la même valeur
qu’une heure de travail d’un ingénieur. En ce sens il faut transformer l’équivalent d’une
unité de travail qualifiée en unité de travail non qualifiée pour mesurer la valeur d’une bien.
Ainsi la valeur d’une marchandise est déterminée par la quantité d’unité de travail non
qualifié (ce que Marx appelle le travail simple) contenu dans le travail vivant et mort. C’est
ce que Marx appelle la quantité de tra vail générale abstraite et en somme la valeur d’une
marchandise sera déterminée par la quantité de travail générale abstraite. C’est la seule
différence entre Ricardo et Marx

• La théorie de la plus value


Elle est basée sur la distinction entre une société capitaliste et une société non
capitaliste. Dans une société non capitaliste,la société n’est pas divisée en classes sociales.
En ce sens le travailleur dispose de la valeur de ce qu’il crée par son travail. A titre
d’exemple un menuisier vend une table qu’il a fabriqué à un prix qui correspond à sa contre-
valeur en travail et il garde cette contre valeur. Cela signifie qu’il n’y a pas exploitation ni
aliénation. Dans une société capita liste,cela ne va pas de même parce que le capitalisme
affecte le capital financier à deux em plois:d’une part l’achat d’équipement et des machines
ce que Marx appelle le capital constant et d’autre part l’achat de la force travail;ce que Marx
appelle le capital variable.
24
Comment comprendre cette distinction terminologique entre capital constant et capital
travail?
Le capital constant correspond à l’affectation d’une masse d’argent où l’achat de ma
chines et d’équipements n’est pas une source de valeur. En effet,la dépense nécessaire à
l’acqu isition d’un équipement est égal à la valeur créée par l’utilisation de cet équipement
mais cela ne va pas de même pour la force travail ou capital variable; en effet la somme
d’argent consacrée à l’acquisition de la force travail est inférieure à la valeur créée par
l’utilisation de cette force travail. En effet le capitalisme achète la force travail à sa valeur
d’échange qui correspond au minimum de subsistance.
En contrepartie du versement du salaire,quotidien de subsistance,le capitaliste acquiert
le droit d’utiliser la force de travail mais cela que pour une journée. Si par exemple le salaire
de subsistance correspond à l’équivalent de trois heures de travail (travail action) et si
l’ouvrier est employé 10 heures dans l’entreprise (travail résultat),il crée une valeur pendant
cette heure de tra vail pour laquelle il ne sera payé ( le sur-travail).
C’est ce qui le rattache à cette théorie de l’aliénation des travailleurs,en effet le
travailleur est dépossédé de la valeur de son travail pendant cette heure. La différence entre
le travail action et le travail de subsistance correspond à la plus value. Donc le capitaliste va
s’approprier cette plus value sur le dos des travailleurs. Le montant de la plus value permet
de mesurer le degré d’exploitation de la force travail. « Le taux de plus value (=plus
value/capital variable) est donc l’expression exacte du degré d’exploitation de la force de
travail par le capital ».
Pour Marx ce schéma est la preuve de la contradiction interne du système capitaliste. En
effet ce système ne peut vivre que s’il existe une plus value car elle est la seule source de
revenus pour les capitalistes. En ce sens ce système est condamnable car l’exploitation des
travailleurs est une condition nécessaire de viabilité du régime capitaliste. Le capitalisme est
un régime d’exploitation nécessaire.
3-2-2-2 Les lois tendancielles ou dynamique du système capitaliste
La définition des notions du taux de plus value,du taux de profit et de composition
orga nique du capital chez Marx.
—>Notations
-pl:plus-value (équivalent monétaire)
-c:capital fixe ou constant
-v:capital variable,c’est la force de travail
-c+v:la sommes des capitaux avancés
-taux de plus-value:pl/v (mesure la rentabilité du capital variable)
-taux de profit:pl/(c+v) (mesure la rentabilité de l’ensemble des capitaux avancés,ce taux de
profit est aussi pl/v(1+c/v)
-composition organique du capital:c/v
Marx va démontrer les lois d’évolution ou dynamique du système capitaliste:le taux de plus-
value augmente,le taux de profit diminue et alors la composition organique du capital baisse.
• La loi de la baisse tendancielle du taux de profit
Chez Marx cette baisse se distingue de celle mise en évidence par Ricardo car Marx
lui trouve que origine dans les phénomènes de l’accumulation du capital fixe.Cependant
Ricardo a rattaché la source au phénomène de la hausse tendancielle de la hausse des
propriétaires fon ciers.
25
• Cette loi tendancielle est aussi la cause des crises de sur production. En ce sens Marx ne
croit pas en la loi des débouchés et cela découle d’un comportement spécifique des
capitalistes,en effet ces derniers vont essayer de maintenir constant le volume de profit pour
contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit. En ce sens ils sont incités à accroitre le
volume de leur production d’où les déséquilibres entre quantités produites et quantités
consommées.
• Les crises de surproduction débouchent sur 2 phénomènes
- Dans un premier temps cela débouche sur la modification de la nature de la
concurrence. Pour Marx, les crises de surproduction entrainent la disparition des
entreprises les plus faibles. C’est à la loi de concentration progressive des capitaux et
des entreprises chez Marx
- Après cette phase transitoire cela débouchera vers l’effondrement du capitalisme et cela
à cause de l’absence de débouchés par une production industrielle croissante (la quantité
de biens produits est supérieure à la quantité des biens consommés)
4-La pensée néoclassique
Introduction en 3 points:
P1) Une rupture analytique, elle amarrait avec les nouveaux auteurs néoclassiques. On va y
voir 2 niveaux:
- On ne s’intéresse plus au réel des institutions à al différences des classiques qui exaltent le
régime de la propriété privée à la différence des marxistes qui recherchent des contradictions
de régime capitaliste. Pour les néoclassiques, l’objectif est d’établir des théories socialement
pures ou neutres, c’est à dire valable quel que soit le régime de production (capitalisme ou
socialisme) .
Pareto: « connaitre, savoir sans plus »
L’économie prend un niveau scientifique
- Les premiers néoclassiques situent les problèmes économiques sur une plan individuel
(une optique micro-économique). Les auteurs s’intéressent au comportement des hommes
dont les ressources sont rares et les besoins sont infinis, leur interrogation est la suivante:
Comment un agent économique peut il affecter au mieux ses ressources rares à la satisfaction
des besoins qui sont infinis?
Remarque: avec le courant néoclassique, on note une évolution de la définition de l’objet
de la science économique. C’est une science de richesse avec les mercantilistes et Smith,
c’est une science de circulation des revenus entre les classes sociales avec les physiocrates
Ricardo et Marx et c’est une science des choix individuels avec les néoclassiques.
P2) La neutralité de l’analyse néoclassique implique de se situer à un niveau élevé
d’abstraction. Quand les auteurs néoclassiques veulent envisager une économie pure ça a
deux conséquences: C1) Ils posent dans leur analyse des hypothèses très éloignées de monde
réel illustré grâce à deux illustrations, la première est q’iil supposé des individus
parfaitement rationnels « homo oeco nomicus » ça signifie qu’ils sont guidés par la seule
recherche de l’intérêt personnel. En consé quence on suppose des individus capables de
calculer la satisfaction potentielle qu’ils retirent de chaque décision possible. Ils choisissent
la décision qui procure la satisfaction la plus élevée, c’est le principe de l’édonisme
économique. En effet, un homme est capable de prendre la décision la plus rationnelle dont
la capacité de calcul est très élevée, cependant c’est un homme dont la phy siologie est la plus
simple. Il s’agit d’un homme capable d’une arythmique de plaisir selon l’expr ession de
Jevons.
- Ils posent une structure de marché particulière, il s’agit d’une situation de
concurrence pure et parfaite et dont l’hypothèse sus-jacente est la libre entrée et sortie des
marchés, une in formation parfaite et bien homogène.

26
C2) Il utilisent une méthode particulière « hypothético-déductive ». Selon cette méthode, on
pose des hypothèses, on applique sa théorie sur le comportement des individus et on en
déduit des lois de comportement. La question qui e pose: le caractère irréaliste de leurs
hypothèses est-il un pro blème? Non selon Milton Friedman car la validité d’une théorie tient
en la pertinence et l’exactitude des prévisions quelle permet d’établir, peut importe le
réalisme les hypothèses de l’autre.
P3) On les qualifie de néoclassiques car ils formulent aussi une théorie de la valeur, de prix
ou de l’équilibre économique mais qui repose sur une approche distincte de celle des
classiques, cette approche correspond au marginalisme ou raisonnement à la marge. Ceci
signifie que on prend une décision si l’utilité ou les bénéfices supplémentaires c’est à dire
celui procuré par une unité supplémentaire (l’utilité marginale) que cette décision engendre
est supérieure au cout marginal.
On parle d’une révolution marginaliste.C’est un courant qui a débuté vers 1870 sous
l’impu lsion de 3 auteurs: l’Autrichien Carl Menger, le français Léon Walras et l’anglais
Stanley Jevons.
4-1- Les précurseurs de ce courant: Gossen, Cournot et Dupuis
—> Gossen (1811-1858). Il est célèbre pour les deux lois de la consommation (ce sont les
lois de Gossen).
• Loi 1 —> L’utilité ou la satisfaction qu’un individu retenir de la consommation ‘un bien
décroit au fur et à mesure que la quantité consommée augmente. C’est la loi de la
décroissance de l’utilité marginale.

• Loi 2 —> Lorsqu’un individu doit consommer plusieurs biens, comment peut-il maximiser la
satisfaction q’iil retire de sa consommation globale? Pour cela il faut que les quantités
consommées de chaque bien soit telle que l’utilité marginale retirée de la consommation de
chaque bien s’égalise.
—> Jules Arsène Dupuis (1804-1899). Deux aspects de sa pensée.

• Il est l’inventeur de la notion de « surplus du consommateur » qui est définie comme la


différence entre la valeur monétaire de l’utilité d’un bine et son prix d’achat (Dupuis appelait
cette différence « utilité relative des consommateur ». C’est Marshall qui plus tard parlera de
« surplus »).

• Il remarque que si le prix d’un bien est unique pour tous les consommateurs, certains réa -
lisent un surplus, du fait que ce prix des marchés est inférieur au prix qu’il était prêt à
payer. Il est le précurseur des travaux relatifs au monopole distinctement c’est à dire un
monopole qui pratique une tarification pour s’approprier le surplus du consommateur.

—> Augustin Cournot (1801-1877), il est le précurseur des travaux qui seront développé

A1) C’était le premier auteur à avoir formé la fonction d’offre et de demande, il est aussi le
précur seur de la notion d’élasticité de la demande. Dans cette notion, la réaction de la
demande à la va riation du prix peut être plus ou moins proportionnel. Tout dépend de la
nature des biens.

27
A2) Cournot est l’inventeur de la règle de l’équilibre de la firme sur un marché, l’équilibre est
atteint lorsque la firme maximise son produit c’est à dire, lorsqu’elle vend une quantité telle
que la recette supplémentaire opérée par la dernière unité vendue (c’est la recette marginale)
est égale à son coût supplémentaire (coût marginal).
A3) Il s’intéresse à la formation des prix selon les structures des marchés. Ces structures de
mar chés sont le cas de monopole, le cas des duopoles et la concurrence. Il montre que
s’établie une hiérarchie des prix selon les structures des marchés: Prix de monopoles
supérieurs au prix duo pole qui est supérieur au prix de la concurrence.
A4) En situation d’oligopole (on a plusieurs monopoles), c’est ce qu’on appelle aussi la
concur rence imparfaite. Et on recherche pourquoi les entreprises ont des parts de marchés
différents. Pour cela il suppose une règle de comportement spécifique aux entreprises ce
qu’on appelle l’oli gopole de Cournot.
En situation de monopole, les entreprises se concurrencent par les quantités. En effet,
chaque firme produit, en considérant comme donnée la production des autres firmes. Il montre
que ce qui détermine les parts de marché, ce sont les coûts de production. Le raisonnement
est le sui vant: les parts du marché et le produit d’une entreprise est d’autant plus élevée que
son coût de production est faible.
4-2-Les principales écoles de pensée néoclassique
Il y a trois écoles distinctes:
- l’école de Vienne (ou l’école autrichienne) qui suit l’oeuvre de Car Menger
- l’école de Cambridge. Il s’articule autour des écrits d’Alfred Marshall
- l’école de Lausanne qui prolonge la pensée de Léon Walras
La pensée néoclassique au sens large intègre une 4ème école (ou l’accent est mis sur
l’analyse du dynamisme du système économique), il s’agit de l’école de Stockholm sour
l’impulsion de Knut Wicksell.
Pourquoi distingue t-on les trois premières école parce que chaque école est
caractérisée par un programme de recherches qui lui est propre. L’école autrichienne (...) il
s’agite la valeur utilité
La seconde utilise des situations d’équilibre partiel c’est à dire qu’elle utilise les
conditions d’équilibre sur un seul marché. L’école de Lausanne se préoccupe de l’équilibre
général. End e sens on reconnait l’interdépendance des marchés et on raisonne sur une
situation d’équilibre sur l’ensemble des marchés.
4-2-1 L’école autrichienne
2 remarques:
-L’école autrichienne ne signifie pas qu’elle regroupe uniquement des économistes
autri chiens mais du moins au départ, les disciples de Carl Menger.
Elle a influencé plusieurs générations d’économistes , c’est pourquoi on parle de la premier
école de Vienne qui s’articule autour des écrits de Car Menger, Böhm-Bawerk, Von Veiser
et il s’agit d’une école marginalisée. la deuxième école de Vienne, s’insère au milieu
marginalisé.
4-2-1-1-Classification des biens et théorie subjective de la valeur
1) La théorie des biens de Merger
Définit un bien comme « toute chose reconnu apte à la satisfaction d’un besoin et disponible
pour cette fonction ».
Un bien existe que dans la mesure où il permet la satisfaction de la définition de Menger.
Ce qui en sert à rien n’est pas un bien. Par cet aspect psychologique, on considère que
Menger est le

28
première à introduire le subjectivisme dans l’économie.
Conséquence: il existe deux catégorie de biens:
- biens directs (ou biens de consommation finale) ce sont les biens qui dès lors leurs
consommation, on obtient une satisfaction directe (ex: vêtement, kinder)

- biens indirects, c’est à dire pour lesquels l’utilité référée est dérivée. En effet, ils sont utiles
dans la mesure où ils permettent d’accéder directs (ex: la matière première, les outils..).
2)La théorie de la valeur de Menger

Sur l’interprétation,d’où vient la valeur d’un bien? Il y a deux conditions pur qu’un
bien ait une valeur:
-il faut qu’il existe en quantité limitée (il faut que les biens soient rares)
-il doit pouvoir se l’approprier,individuellement ou collectivement,il faut qu’il puisse satisfaire un
be soin
Ces deux conditions définissent un bien économique à la différence d’un bien libre qui n’a pas de
valeur au sens économique. A titre d’exemple l’heure. En ce sens,la rareté combinée à la
satisfaction d’un besoin donne la valeur au bien. Il s’agit de la théorie subjective de la va
leur. La valeur n’est pas une caractéristique propre au bien,elle dépend de l’utilité que lui
attribue un individu;on parle de la valeur d’usage du bien (à la différence de la théorie ob
jective de la valeur qui repose sur le coût de production où la valeur devient une caractéris
tique intrinsèque au bien). On peut tirer deux remarques de cette théorie de la valeur sub
jective:
-Cette théorie de la valeur permet de comprendre le fonctionnement de l’échange. L’échange n’est
possible que si chacune des deux parties retirent subjectivement plus en valeur d’échange
que ce qu’elle donne (il s’agit des préférences asymétriques des individus). En ce sens
l’échange d’une unité supplémentaire s’arrête lorsque ce que l’on donne en valeur d’usage
est identique à ce que l’on perd.
-Cette théorie est aussi à la base de la théorie du comportement rationnel. Il s’agit de la théorie du
consommateur obtenue à partir de la table de Menger.
4-2-1-2 Théorie de l’intérêt de Eugen von Bohm-Bawerk (1851-1914)
Il distingue deux facteurs de production qu’il qualifie de facteur de production primaire ou
originel et le capital qu’il qualifie de facteur intermédiaire. De cette distinction repose sa
justification du taux d’intérêt. Pour Bawerk une rémunération spécifique du capital (le taux
d’intérêt) se justifie si ce facteur est productif.
D’où vient la productivité du capital? Il répond qu’elle est liée au fait que l’utilisation du capital
per met deux choses:

-Elle permet d’adopter des méthodes de production dont la productivité est plus élevée. -Elle
permet un arrangement du processus de production (c’est la notion de détour de production).
En ce sens il a une vision de l’intérêt comme un prix de temps. Le facteur capital est productif et
possède une productivité physique. A titre d’exemple grâce à une canne à pêche ou un filet
29
de pêche (facteur capital),j’attrape davantage de poissons qu’à main nues. En ce sens la
valeur du capital provient du fait qu’il me permet d’obtenir plus de biens en
consommation. Utiliser du capital présente aussi un coût,en effet cela demande de
mobiliser du temps car j’adopte une méthode de production détournée,consommatrice
de temps. Ainsi l’intérêt du capital est le prix de la préférence pour le présent,c’est le
prix de l’attente ou le prix de temps c’est à dire c’est ce que je suis prêt à sacrifier en
consommation courant pour pou voir accroitre ma consommation privée
Remarque:La deuxième école de Vienne comprend entre autre von Mises et Hayek
Ils sont connus pour être des défenseurs du libéralisme pur et dur. Les traits caractéristiques de
cette école ultra libérale est que l’économie de marché est supérieure à un économie ad
ministrée. dans laquelle interviennent les pouvoirs publics. En effet dans une économie li
bérale le vrai prix résulte de la confrontation entre l’offre et la demande privée. En ce sens
le prix constitue des signaux qui orientent l’activité économique.
• Von Mises (1881-1973)
—>Il est un défenseur de l’individualisme méthodologique (donc un opposant de la conception
hol liste). Pour Mises la meilleure manière d’étudier les phénomènes économiques consiste
à se placer du point de vue des individus. En ce sens von Mises cherche à montrer la supé
riorité d’une économie de marché sur un système collectiviste. Pour lui l’existence de mar
ché libre garantit une allocation optimale des productions via une organisation rationnelle de
la production à l’échelle d’un pays. Pour lui il y a de le faire
-C’est le rôle des prix qui permet de relever de vraies valeurs des projets d’investissement.
-C’est le rôle des faillites des entreprises qui incitent les entrepreneurs à être efficace dans la
gestion des entreprises et dans la politique d’investissement.

4-2-2 L’école de Lausanne


L’école de Lausanne est représentée par deux figures qui sont Léon Walras et Vilfredo Pareto. Ils
sont à la base de la théorie de l’équilibre général.
4-2-2-1 La théorie de l’équilibre général
Cette théorie renvoie à la pensée de Léon Walras.
—>Il propose un nouvelle définition de l’utilité résumée à la capacité d’un bien à satisfaire
un be soin. En ce sens l’utilité en économie n’a rien à voir avec un jugement de valeur
« Il n’y a pas à tenir compte de la moralité ou de l’immoralité du besoin auquel répond la
chose utile… Qu’une substance soit recherchée par un médecin pour guérir un malade ou
par un assas sin pour empoisonner sa famille,c’est une question très importante à d’autres
points de vue mais tout à fait indifférente au nôtre. La substance est utile pour nous dans les
deux cas,et peut l’être plus dans le second que dans le premier »
—>Il s’intéresse à un structure de marché abstraite:la concurrence pure et parfaite. Il la
définit à la différence de ses prédécesseurs sur une définition stricte. Pour Walras un marché
en situation de concurrence pure et parfaite doit remplir cinq conditions:
-l’atomicité du marché c’est à dire que chaque offreur est trop petit pour pouvoir modifier
par sa seul offre le prix de marché des biens

30
-la fluidité autrement dit l’inexistence des barrières à l’entrée ou à la sortie des marchés
-la transparence c’est à dire que tous les demandeurs ont connaissance gratuitement des
prix pratiqués par l’ensemble des offreurs
-l’homogénéité ce qui signifie que sur le marché le bien est perçu comme identique par les
de mandeurs quelque soit le producteur
-la libre circulation des facteurs de production
—>La théorie de l’équilibre économique général
Walras considère que les marchés sont interdépendants et qu’un régime de concurrence
pure et parfaite permet d’atteindre simultanément l’équilibre sur l’ensemble des marchés.
Autre ment dit il existe un prix pour lequel tous ceux qui souhaitent vendre puissent le faire et
tous ceux qui souhaitent acheter voient leur demande satisfaite.
Par quels mécanismes cela est-il possible? Il s’agit de la procédure théorique du « tâton
nement walrassien ». En effet, il se pose l’existence d’un commissaire priseur situé au dessus
des marchés et qui a pour rôle d’annoncer des prix jusqu’à ce que l’offre sur chaque marché
égalise la demande sur chaque marché. C’est le tâtonnement walrassien
Conclusions finales:
-Pour Walras dans ce cas le prix des produits égalisent le coût de production donc les
sur profits sont nuls. Son modèle aboutit au résultat suivant,le régime de la concurrence pure
et par faite permet d’atteindre le maximum de bien être collectif.
-En ce qui concerne la monnaie il adhère à la vision selon laquelle la monnaie ne
constitue qu’un voile ou qu’elle est neutre sur l’activité économique. Autrement dit il adhère
à la théorie quantitative de la monnaie. La raison est que la masse monétaire n’agit que sur le
niveau général des prix et non sur les valeurs des prix relatifs des produits qui sont les seuls
selon Walras à pou voir modifier les décisions d’offre et de demande individuelle des
produits. Cette conception de la monnaie sera critiquée par la suite par Keynes.
4-2-2-2 Optimum et bien-être de Pareto
Vilfredo Pareto est considéré comme un successeur de Walras. En effet il s’agit de son
successeur à la tête de l’université de Lausanne. Dans l’approche de Walras (et de Marshall)
sur l’utilité,celle-ci est supposée être cardinale c’est à dire mesurable et additive. Cela
permet de mesurer l’utilité collective par sommation des utilités individuelles.
Or,selon Pareto l’utilité que l’on retire de la consommation des différentes combinaisons des
biens ne peut être mesurée mais simplement comparée ou ordonnée. Il développe donc une
théorie de l’utilité ordinale. En ce sens chaque individu est capable d’ordonner
rationnellement ses préférences. En conséquence on est incapable de construire une fonction
d’utilité collective.
On ne peut pas faire de comparaison inter personnelle des utilités,c’est le problème dit
du no bridge: « l’ophé illimitée ou son indice pour un individu,et l’ophé limitée ou son
indice pour un autre individu sont des quantités hétérogènes. En effet on ne peut ni les
sommer ensemble ni les comparer. No bridge disent les anglais. Une somme d’ophé
illimitée dont jouirait les individus différents n’existe pas ». (aucun sens) L’ophé limitée est
un terme de Pareto qui correspond à l’utilité ressentie ou l’utilité subjective.
L’intuition de Pareto est qu’il se peut que deux individus atteignent la situation
d’équilibre (autrement dit la meilleure situation possible sur un plan strictement individuel)
sans que pour au tant cet équilibre ainsi obtenu corresponde à une situation dite optimale.

31
Comment définir alors une situation optimale? Pour Pareto elle correspond à la situation
particu lière de l’économie dans laquelle il n’est pas possible d’accroître la situation ou le
bien être d’un individu sans diminuer celle d’au moins un autre individu. Il s’agit de
l’optimalité au sens de parité.
Par extension Kenneth Arrow en 1952 s’est intéressé au terme de no-bridge c’est à dire
l’impossibilité de construire des choix collectifs rationnels à partir des choix individuels
rationnels. Il va montrer l’impossibilité d’obtenir des choix collectifs rationnels à partir des
choix individuels rationnels en prenant des décisions par le vote majoritaire. ll s’agit du
théorème d’Arrow appelé parfois théorème d’impossibilité.
Le point de départ est le paradoxe de Condorcet. Il s’agit d’un paradoxe de vote de la
règle des décisions majoritaires. En effet la règle des décisions majoritaires fait aboutir à
des mauvaises décisions collectives (elle peut aboutir à la situation de dictature).
Explication par une illustration fictive—>
Trois personnes de l’amphithéatre ont des préférences sur trois cours dispensés en L1:
économie,anglais et droit.
• Les préférences individuelles donnent:
-Individu 1:Economie > Droit >Anglais
-Individu 2: Droit >Anglais > Economie
-Individu 3: Anglais > Economie >Droit
Question: Ou est la préférence collective entre ces 3 cours?
On prend en critère la règle majoritaire.
Préférence donc de deux individus sur trois
Si je fais voter entre les deux cours;économie et droit,c’est l’économie qui gagne car les
individus 1 et 3 voteront pour l’économie.
Collectivement : Economie > Droit
Si je fais voter entre les deux cours, Droit et Anglais,le droit gagne
Donc collectivement on a (par règle majoritaire): Economie > Droit > Anglais
Ce qui veut dire en particulier que collectivement: Economie > Anglais
Or c’est FAUX!!!
-Avec la règle majoritaire,on en déduit que les préférences collectives sont:
Economie > Droit
Droit > Anglais
Et Anglais > Economie!!: d’où une incohérence dans les préférences collectives.
Par conséquent le vote majoritaire ne permet pas de faire ressortir des préférences collec
tives cohérentes. D’ou l’interrogation d’Arrow: Sous quelles conditions un régime
démocratique permet de prendre des décisions collectivement rationnelles? Il se pose
l’existence de 4 condi tions dites « d’agrégation des préférences individuelles » mais ces
conditions restent restrictives. La conclusion à laquelle aboutit Arrow est un qu’un régime
dictatorial peut prendre des choix col lectivement rationnels—> terminologie:théorème de
l’impossibilité.
4-2-3 L’école de Cambridge
Elle est fondée par Marshall (1842-1924) en 1884. Elle fait référence à deux figures
qui sont Marshall et Pigou. Leur méthode d’analyse est l’équilibre partiel.
4-2-3-1 Une méthode d’analyse:l’équilibre partiel
Cette méthode d’analyse renvoie à l’analyse de Marshall que l’on peut résumer en deux
points: 32
-Une méthode d’analyse par la recherche d’équilibre partiel.En d’autre termes un
équilibre sur un seul marché en ne tenant pas compte de l’existence de d’autres marchés. Le
raisonne ment est valable sous la condition « toute chose égale par ailleurs »
Comment s’établit l’équilibre dans ce cas? C’est la valeur particulière du prix pratiqué
sur le marché « I » pour lequel la quantité demandée de bien « I » égale à la quantité
offerte,en ce sens on regarde les intentions d’offre et de demande pour différences valeurs
des prix. Pour le consommateur la mesure de la valeur monétaire du surplus devient
possible. En effet Marshall raisonne sos l’hypothèse d’une fonction d’utilité cardinale et
additive. Ce surplus est mesuré par la différence entre les prix que les consommateurs
souhaiteraient établir pour pouvoir établir chaque unité de bien (représenté par la fonction de
demande de consommateur) et le prix effecti vement payé (il s’agit du prix d’équilibre tels
que l’offre égale la demande).
4-2-3-2 La théorie du bien être de Pigou
Pigou est fondateur de l’économie du bien être,il donne une justification de l’intervention de
l’Etat dans l’économie,à plusieurs raisons:
-Une ré-allocation inter-temporelle des richesses,les agents économiques ont tendance à
surestimer les besoins présents par rapports aux besoins futurs (il s’agit de la myopie des
agents économiques). Ce comportement conduit par exemple à une épargne insuffisante ce
qui est source de croissance économique. En ce sens l’Etat doit intervenir pour stimuler
l’Etat.
-Une ré-allocation horizontale des richesses. En effet à l’accroissement de l’utilité collec
tive peut résulter d’une redistribution de richesses dans la population. Pour cela il faut
considérer une utilité marginale de la monnaie n’est pas indépendante des revenus. En effet
l’utilité associée à une hausse de 1€ de revenu est d’autant plus élevé que le revenu est
faible. En ce sens une po litique redistributrice de l’état peut être menée sans diminuer le
montant du revenu national alors son intervention sera justifiée.
-La prise en compte des défaillances de marché. Ce sont les effets externes associés à
l’activité collective et qui ne sont pas pris en compte par le marché et donc qui ne sont pas
inté grés dans le comportement des agents économiques. Les effets externes sont soit positifs
soit négatifs. Il faut taxer les activités source d’effets externes négatifs (il s’agit des
externalités néga tives,à titre d’exemple la production)et au contraire subventionner celles
qui génèrent des effets externes positif (l’externalité est positive,à titre d’exemple
l’innovation et le progrès technique). Selon Pigou une intervention des pouvoirs publics se
justifie si elle permet d’impliquer au produc teur privé le cout des externalités négatives qui
sont des activités générées.
Par extension,il y a deux courants qui voient le jour:
-un courant favorable à l’intervention des pouvoirs publics. C’es tl branche de
l’économie de bien être incarnée par Baumol, Musgrave et Meade.Ils chercheront à définir
sur quelle base doit s’effectuer la compensation des effets externes.
-Un autre courant cette fois défavorable à l’intervention des pouvoirs publics dans l’éco
nomie. On peut citer Buchaman, Tullock et Mollison qui considère que l’offre du bien
collectif ré pond à un calcul précis de l’homme politique qui cherche à maximiser ses chances
de réélections et non pas à maximiser le bien être social. En ce sens dans son comportement
d’offre il compare le bénéfice (le nombre de voies supplémentaires qu’il tire de l’offre ) au
coût (le nombre de voies qu’il perd en finançant par l’impôt la dépense.
Le deuxième courant correspond à la théorie du droit des propriétés. Il signale que
l’intervention d’un gestionnaire public dans l’économie est nécessairement moins efficace
que celle d’un entre preneur privé. La raison porte sur l’intensité du contrôle effectué par les
apporteurs des fonds. En effet dans le cas d’un entrepreneur privé il est effectué par les
actionnaires et dans le as d’un ges
tionnaire public l’argent est versé par la collectivité. Comme l’actionnaire contrôle mieux
que la collectivité,le gestionnaire privé sera plus efficace dans sa gestion.

33
5 La pensée keynésienne
Avec Keynes apparait une rupture avec les néoclassiques à plusieurs niveaux:
-Le premier niveau de rupture porte sur la nouvelle conception de l’économie. En effet
les néoclassique ont voulu faire de l’économie une science exacte et pure (avec l’étude des
compor tement rationnels des individus sur le marché) sans introduire de jugement de valeurs
dans leur modèle. Pour Keynes au contraire,l’économie est une science morale qui
comprend des juge ments des valeurs
-Pour le deuxième nivaux de rupture,Keynes privilégie les analyses économiques de
court terme. « A la longue nous serons tous morts » Ainsi il rejette la théorie quantitative de
la monnaie car elle n’est valable que sur le long terme.
« Cette manière d’envisager les choses dans un long espace de temps est une mauvaise mé
thode d’étudier les événements actuels. A la longue nous serons tous morts. Les économistes
se donnent une tache trop facile et inutile,si dans une période orageuse,ils se contentent de
nous dire que lorsque la tempête est passée l’océan redevient calme »
-Le troisième niveau de rupture porte sur le rejet de la vison néoclassique standard selon
laquelle le libre fonctionnement des mécanismes de marchés permet d’atteindre une situation
d’équilibre (il s’agit d’une situation d’équilibre sur le marché du travail qui garantit le plein
emploi). Pour les néoclassiques,le sous emploi n’est que temporaire et disparait sous l’effet
du libre jeu de la concurrence. En ce sens il n’existerait que du chômage volontaire dans la
société. Ce que Keynes conteste en montrant l’existence d’un chômage involontaire durable.
La justification Key nésienne du rôle actif de l’Etat repose sur deux principes:
—>Sa théorie de la demande affective.Elle montre l’existence d’une situation de sous
em ploi durable due à l’insuffisance de la demande.
—>En second lieu les effets multiplicateurs sont associés aux instruments de la
politique économique c’est à dire les dépenses publiques et l’impôt. En ce sens
l’intervention de l’Etat permet de stabiliser la conjoncture économique.
5-1 Une comparaison avec l’approche néoclassique
Ce sont les enseignements de l’approche néoclassique:
-Il ne peut exister dans l’économie que du chômage volontaire c’est à dire un chômage
qui touche les individus n’acceptant pas de travailler au salaire d’équilibre de l’économie. En
ce sens il faut tout faire pour garantir la flexibilité des salaires (en particulier à la baisse)
pour trouver une solution à ce chômage. Si on atteint l’équilibre de l’économie on est à
l’équilibre sur le mar ché du travail qu’on appelle aussi l’équilibre de plein emploi,dans ce
cas là il n’y a pas de chô mage.
-Une politique monétaire expansive aurait pour seule incidence d’augmenter les prix
de l’économie. Ce n’est donc pas une politique économique efficace pour combattre le
chômage. Il en irait de même en introduisant la défense publique dans ce schéma. En ce
sens,pour les néo classique la politique monétaire doit se limiter à un contrôle stricte de la
masse monétaire pour combattre l’inflation.
5-2 Le nouveau paradigme keynésien

En quoi l’approche keynésienne contraste-t-elle avec la vision néoclassique? Il


est contre deux points de vue:
-Il considère que l’offre des entreprises dépend des anticipations. Il s’agit des anticipa
tions des entrepreneurs sur la situation économique autre (anticipation=prévisions) et par
nature elle est incertaine. Il introduit donc le rôle de l’anticipation dans l’économie et il
reconnait à la de mande une influence directe sur l’offre. En ce sens c’est la demande qui
détermine l’offre et non l’offre qui détermine la demande chez les néoclassique.

34
-L’activité économique ne résulte pas nécessairement d’un calcul d’optimisation des agents
économiques. Pour Keynes la rationalité n’est pas toujours la règle en économie. Cela est dû
à l’introduction de l’incertitude dans l’analyse et la nécessité de tenir compte des facteurs
psychologiques. A cause de ces deux facteurs un calcul d’optimisation est impossible.

« pour estimer dix ans ou même cinq ans à l’avance,le rendement d’un chemin de fer,d’une
mine de cuivre,d’une fabrique de textile,d’une marque pharmaceutique,d’un transatlantique
ou d’un immeuble dans le City à Londres,les données dont on dispose se réduisent à bien
peu de choses,parfois à rien ».
Selon les classiques,le volume de l’emploi se fixe par l’équilibre sur le marché du travail ce
qui suppose un salaire réel parfaitement flexible. Selon Keynes le marché de l’emploi ne
saurait fonc tionner à l’image d’un marché de marchandises à cause de l’absence de
flexibilité de salaire réel.
5-3 Le rôle de la demande globale sur l’activité économique
Il y a trois enseignements:
-Un équilibre de sous emploi dû une insuffisance de la demande globale est possible.
En ce sens une relance de l’économie par la demande permet une diminution du chômage
(c’est la demande qui détermine l’offre).
-Paradoxe de l’épargne selon Keynes ou la proposition « trop d’épargne tue l’épargne
». Selon Keynes une épargne très élevée se traduit par une proportion à consommer qui est
faible ce qui diminue d’autant le revenu national d’équilibre qui à son tour se répercute sur
l’état.
-Les actions sur les composantes de la demande sont d’autant plus efficaces qu’il existe
des effets multiplicateurs. La logique keynésienne est la suivante,l’investissement des
entreprises impact le revenu national qui à son tour impact l’emploi. En ce sens,il faut
encourager l’investi ssement,la question qui se pose est par quels moyens?
Pour Keynes c’est en réduisant l’incertitude sur le futur en se fixant des objectifs clairs et
inva riables de politiques économiques. En ce sens Keynes est un adhérent à l’intervention
de l’état dans l’économie. En effet Keynes justifie une politique budgétaire et fiscale active
pour moins de raisons.
—>L’annonce d’une politique volontariste de relance par la dépense publique permet
d’atténuer l’incertitude relative aux débouchés futurs de la production (ce qui permet aussi
une reprise de l’investissement privé)
—>Une politique fiscale re-distributive en faveur de ceux dont la proportion marginale à
consom mer est plus élevée permet d’accroitre le revenu national d’équilibre. Sur le plan
politique,la pen sée keynésienne a une forte influence après la Seconde Guerre Mondiale. En
effet des politiques
de relances keynésienne sont mises en place par les gouvernements (il s’agit des politiques
de relance par la consommation,l’investissement et les dépenses publiques). A titre
d’exemple,au Royaume-Uni,le gouvernement en 1944 s’engage pour la première fois sur
un objectif d’emploi élevé et stable.
Aux Etats Unis,le gouvernement fédéral en 1946 a pour la première fois comme objectif de
déve lopper l’emploi,la production et le pouvoir d’achat. Cela correspond au triomphe des
idées key nésiennes durant les 30 Glorieuses.
Sur un plan théorique, une école keynésienne va se développer avec
Tobin,Klein,Solow,Modiglia ni,Meade,Hicks et Samuelson;ce sont tous des prix Nobel. La
thèse centrale de cette école est que les performances de l’économie s’améliorent si l’état
intervient. Cette pensée va être criti quée à la suite par l’analyse monétariste à la fin des
années 1960. La thèse centrale de l’école monétariste est que l’état est inutile pour lutter
contre le chômage. La deuxième thèse est qu l’inflation provient d’une création excessive de
la monnaie dans l’économie (une création de la monnaie qui est plus proportionnelle que la
production). Ensuite la pensée monétariste va être radicalisée dans un courant qualifié de «
Nouvelle Ecole Classique » ou Ecole des anticipations rationnelles incarnée par Lucas (prix
Nobel). Le message central de cette école est l’inefficacité assurée de la politique
économique si les agents économiques sont rationnels dans leur anticipa-

tion (il n’y a pas besoin de l’intervention de l’état si les anticipations ou les prévisions sont
ratio nelles).

CONCLUSION
Quels sont les facteurs à l’origine de l’évolution de la pensée économique?
Voyons les causes réelles de l’évolution de la pensée:il y a une évolution dans la pensée en
éco nomie lorsqu’une théorie dominante en place ne permet pas d’expliquer correctement
les faits économiques observés ou réels. Ainsi c’est l’obsolescence d’une théorie qui la fait
évoluer,on peut l’illustrer avec des exemples:
—>Dans les années 30,la pensée dominante est celle des économistes classiques qui
considère que le chômage dans l’économie est dû à un chômage volontaire,il ne peut pas
exister des crises liées à l’insuffisance de la demande et que l’état ne doit pas intervenir dans
l’économie. Se pro duit alors la crise de 1929,on constate en ce sens une adéquation de
l’approche des économistes classiques par rapport aux faits. C’est à partir de là que la théorie
keynésienne prend un rôle croissant
—>Dans les années 1960,la pensée dominante est celle des économistes keynésiens. Le point
faible est qu’il ne donne pas vraiment d’explications aux phénomènes de l’inflation.
Cependant au début des années 1970 on constate la montée des pressions inflationnistes dans
de nombreux pays et en ce sens la théorie keynésienne devient inadaptée. C’est alors que la
pensée monéta riste prend un rôle croissant. Son objectif est de rechercher les causes de
l’inflation:
« l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire dans la mesure où elle est et ne
peut être produite que par une augmentation de la masse monétaire plus rapide que celle de
la produc tion »
36

Vous aimerez peut-être aussi