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1
SOMMAIRE
2
D. La méthode utilisée pour la recherche des dispositions du droit pénal interne
auxquelles il est renvoyé par les Actes uniformes.
3
Les réflexions et suggestions que nous faisons, ici, sont inspirées par quelques
expériences de travaux de conformité menées par l’auteur seul ou en équipe dans certains
Etats parties de l’OHADA (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Gabon…). Elles ont
pour objet de :
- justifier la nécessité des travaux de mise en conformité du droit interne avec les 8
Actes Uniformes actuellement en vigueur (I);
- décrire la méthode utilisée pour les réaliser (II) ;
- en tirer les enseignements susceptibles de profiter aux autres Etats- parties et pour
l’avenir (III).
La portée abrogatoire des Actes uniformes est déterminée par l’article 10 du Traité
(de portée générale) et par leurs propres dispositions abrogatoires.
1. L’article 10 du Traité.
* En premier lieu, il faut interpréter cet article comme consacrant l’interdiction, pour
tout Etat partie, d’adopter une disposition de droit interne s’opposant au principe d’une
application directe et immédiatement obligatoire des Actes uniformes. Cette interprétation est
d’autant plus justifiée que c’est la seule, dans le Traité, susceptible de consacrer le principe de
la supranationalité. Le corollaire de cette interprétation est que les Actes uniformes sont
directement applicables et obligatoires en droit interne sans passer par le truchement d’un
quelconque instrument juridique national tel que, par exemple, la publication des Actes
uniformes au journal officiel national ou un décret d’application ou une ratification par le
parlement. Il s’ensuit que les Actes uniformes deviennent obligatoires nonobstant toutes
dispositions contraires de droit interne.
4
* La seconde règle consiste à dire que les Actes uniformes abrogent le droit interne en
ses dispositions contraires, antérieures ou postérieures. Cette interprétation apparaît d’autant
plus autorisée qu’elle est confirmée par les dispositions abrogatoires des Actes uniformes qui
contiennent presque tous la formule selon laquelle sont abrogées toutes dispositions de droit
interne qui lui sont contraires 1.
Si la première règle ne fait aucun doute dans l’esprit des juristes, même au terme d’une
lecture rapide du texte, la seconde ne ressort pas nettement des termes de l’article 10 du
Traité. Néanmoins, ces deux interprétations ont été confirmées par l’avis n° 1/2001 du 30
avril 2001 de la Cour commune de justice et d’arbitrage (ANNEXE 1) 2.
La conclusion générale et essentielle que l’on doit tirer de cet avis est que le droit
interne des affaires d’un Etat partie se compose, d’une part, des dispositions des Actes
uniformes et, d’autre part, de celles du droit interne ayant le même objet que ces Actes et qui
ont survécu.
En estimant que les dispositions abrogatoires contenues dans les Actes uniformes sont
conformes à l’article 10 du Traité, la CCJA les a toutes placées sous le même régime juridique
tel qu’elle l’a décrit (voir supra) alors que, pourtant, elles ne sont pas toutes rédigées de la
même façon comme on peut en juger dans les paragraphes suivants qui les concernent.
1
Voir infra l’analyse des dispositions abrogatoires de chacun des Actes uniformes.
2
CCJA , avis n° 1/2001 du 30 avril 2001 in www//ohada.com//jurisprudence//ohadata J-02-04
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2-1) Les dispositions abrogatoires de l’Acte uniforme sur le droit
commercial général (AUDCG).
Que faut-il entendre par lois non contraires ? S’agit-il, tout d’abord, de lois au sens
générique du terme, c’est à dire de textes législatifs ou réglementaires entiers ayant le même
objet que l’AUDCG, à savoir : le Registre du commerce et du crédit mobilier ; le bail
commercial ; le fonds de commerce ; le commissionnaire ; le courtier ; l’agent commercial ; la
vente commerciale ? A supposer cela, comment déceler la contrariété de ces lois : par le seul
fait qu’elles traitent des mêmes matières que l’AUDCG ou qu’en sus de l’identité des
matières, elles contiennent des dispositions contraires à celles de l’AUDCG ayant le même
objet ? Le bon sens incite à opter pour la seconde réponse, ce qui nous ramène à la nécessité
de comparer les dispositions entre elles et conduit à conclure que le droit commercial général
pourrait être constitué, à la fois, des dispositions de l’AUDCG et de celles non contraires du
droit interne de chaque Etat partie, ce qui nous ramène au principe posé par l’article 10 du
Traité.
L’alinéa 3 de l’article 1er AUSC dispose que, outre les dispositions de l’AUSCGIE,
les sociétés commerciales et le GIE restent soumis aux lois non contraires à cet Acte qui sont
applicables dans l’Etat partie de leur siège social.
L’article 919, alinéa 1er dispose que sont abrogées toutes dispositions légales
contraires 3 aux dispositions du présent Acte uniforme. Ce texte a les mêmes finalité et
portée abrogatoires que l’article 1er alinéa 3 mais les formule différemment en parlant de
dispositions légales contraires audit Acte. Cette différence de rédaction entre ces deux textes
ayant le même objet jette le trouble dans l’esprit de l’interprète dans la mesure où les mots
lois et dispositions peuvent être interprétés différemment. Mais l’avis de la CCJA considérant
que ces deux termes doivent être traités de la même façon au regard des Actes uniformes,
cette formulation est conforme à celle de l’article 10 du Traité.
3
Et réglementaires, devrait-on ajouter. En effet, pour éviter la contrariété des règles légales de droit
uniforme avec les textes réglementaires de droit interne pris pour leur application, les auteurs des Actes
uniformes sont allés très loin dans la précision de la rédaction des règles en posant, non seulement les principes
fondamentaux des matières (compétence législative) mais aussi les modalités de leur application (compétence
réglementaire)..
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2-3) Les dispositions abrogatoires des Actes uniformes sur les sûretés
(AUS) et sur les procédures collectives d’apurement du passif
(AUPCAP).
Les articles 150 de l’Acte uniforme sur les sûretés (AUS) et 257 de l’Acte uniforme
sur les procédures collectives d’apurement du passif (AUPCAP) disposent que « sont
abrogées toutes les dispositions antérieures 4 contraires à celles du présent Acte uniforme »,
ce qui est la transcription fidèle de l’article 10 du Traité.
En ne faisant pas référence aux dispositions contraires du droit interne, cet article vise
toutes les matières concernées par cet Acte uniforme, à savoir : la procédure d’injonction de
payer ; la procédure d’injonction de délivrer ; les saisies conservatoires ; la saisie vente ; la
saisie attribution des créances ; la saisie et la cession des rémunérations ; la saisie des droits
d’associé et des valeurs mobilières ; la saisie immobilière ; la distribution du prix…Il en
résulte que tous les textes de droit interne ayant le même objet n’auraient plus cours.
Le texte de l’article 35 («le présent Acte uniforme tient lieu de loi relative à l’arbitrage
dans les Etats parties ») laisse perplexe. Il n’emprunte aucune des formules précédemment
utilisées si bien que l’on peut hésiter sur sa signification. Certains auteurs pensent qu’en
utilisant cette formulation, le Conseil des Ministres de l’OHADA a voulu substituer cet Acte
4
Postérieures aussi, cela s’entend.
5
Sur laquelle, interrogée par l’Etat ivoirien, la CCJA a omis de se prononcer dans l’avis précité. Cette
« omission » indiquerait-elle l’hésitation de la haute juridiction à admettre la pertinence d’une telle formulation
apparemment contraire à celle de l’article 10 du Traité qui ne vise que l’abrogation de dispositions contraires.
6
Voir le tableau de comparaison entre le code de procédure civile, économique et administrative et l’AUPSRVE.
7
uniforme aux droits nationaux de l’arbitrage et écarter ainsi toute législation nationale sur
l’arbitrage 7. Que cet Acte uniforme se substitue aux lois internes relatives au droit de
l’arbitrage ou comble le vide législatif existant en cette matière dans les pays qui n’étaient pas
dotés d’une telle législation, cela va de soi. Mais ce faisant, cet Acte uniforme ne diffère en
rien des autres Actes uniformes déjà adoptés qui se substituent également aux lois nationales
ayant le même objet ou comblent un vide législatif, le cas échéant. La question reste alors de
savoir dans quelle mesure cet Acte uniforme se substitue aux droits nationaux de l’arbitrage :
totalement ou uniquement dans la mesure où les droits nationaux de l’arbitrage ne comportent
pas de dispositions contraires à cet Acte uniforme ? A cet égard, l’article 35 n’apporte aucune
réponse ; sa rédaction est tout à fait neutre et l’on en revient à la nécessité d’utiliser, par
défaut, l’article 10 du Traité dont on sait qu’il ne vise que les dispositions contraires.
L’article 112 de cet Acte uniforme déclare que « sont abrogées à compter de l’entrée
en vigueur du présent Acte uniforme et de son Annexe toutes dispositions contraires ». Cette
rédaction est identique à celle de l’article 10 du Traité dont elle partage l’interprétation sous
réserve d’admettre que cette abrogation est également dirigée contre les dispositions
contraires futures.
*****
En conclusion, au terme de cette brève étude des dispositions abrogatoires des huit
Actes uniformes, on peut conclure qu’en l’état actuel des textes de l’OHADA, il faut
maintenir les dispositions non contraires de droit interne et effacer celles qui sont contraires
aux Actes uniformes. Cela revient à dire qu’il faut examiner 2 200 articles du droit uniforme
et les comparer à autant (sinon davantage) de leurs homologues du droit interne pour réaliser
ce travail.
Dès les travaux préparatoires, les auteurs des Actes uniformes se sont rendus compte
qu’ils étaient face à deux impératifs techniques qu’ils devaient laisser aux législateurs
nationaux le soin de régler.
7
En ce sens, V. Philippe LEBOULANGER, L’arbitrage et l’harmonisation du droit en Afrique, Revue
de l’arbitrage, 1999, n° 3, p. 541 s., n° 13 et note 20.
8
établir, recevoir, délivrer un acte ou une décision sans s’ingérer, de façon perturbatrice,
inopportune et injustifiée, dans leur organisation judiciaire ou administrative.
En outre, ils étaient confrontés à l’impossibilité d’utiliser des termes juridiques précis
et spécifiques pour désigner une juridiction (tribunal de commerce ou tribunal de première
instance ou tribunal de grande instance…par exemple) ou un officier ministériel (huissier ou
commissaire priseur, par exemple) ou une formation spéciale d’une juridiction (référé,
chambre du conseil, huis clos…) dans la mesure où les lois nationales n’emploient pas la
même terminologie pour désigner les mêmes concepts ou institutions.
Pour surmonter ces deux difficultés, ils ont donc été conduits à recourir à des formules
génériques ou à des périphrases pour les désigner (juridiction compétente en matière
commerciale ; auxiliaire de justice ; juridiction statuant à bref délai ou d’urgence…).
En réalité, une telle réécriture revient à mettre chaque Acte uniforme en conformité
avec le droit interne et non l’inverse.
C. Le renvoi des Actes uniformes à des dispositions du droit interne non pénal.
Ces renvois ne sont pas gênants si le droit interne traite déjà ces questions (incapacité)
ou si les concepts ou les règles du droit interne auxquels il est renvoyé ne paralysent pas, par
leur absence, l’application de la disposition considérée de l’Acte uniforme (l’absence de texte
sur les interdictions ou déchéances du droit de faire le commerce est regrettable parce qu’elle
ne contribue pas à assainir le monde des affaires mais elle n’empêche pas celui-ci
d’exister…). Par contre, leur absence aboutit parfois à paralyser purement et simplement la
règle de droit uniforme ; il en est ainsi de l’absence de fixation du montant de l’exécution
provisoire des décisions de justice pour la publicité de certains privilèges généraux, de la
détermination de la quotité cessible ou saisissable des salaires pour définir le privilège et le
superprivilège ces créances…
Il faut donc les révéler et les recenser en indiquant pour chacun de ces renvois, la
disposition adéquate du droit interne non pénal.
9
D. Le renvoi des Actes uniformes à des dispositions du droit pénal interne.
Pour chaque Acte uniforme, il faut relever les dispositions du droit uniforme
définissant des infractions pénales et rechercher, en droit interne, celles qui peuvent leur
correspondre par leur identité (identité des éléments constitutifs) ou par leur similitude
(ressemblance des éléments constitutifs).
- le recensement des textes applicables dans l’Etat partie avant la promulgation des
Actes uniformes ; un tel travail s’impose dans tous les cas de figure, qu’il s’agisse de
découvrir les textes ayant le même objet que les Actes uniformes pour les considérer comme
totalement abrogés ou qu’il s’agisse d’y découvrir les seules dispositions contraires ayant le
même objet que celles des Actes uniformes pour les considérer comme effacées;
- l’identification des dispositions qui, dans les textes nationaux ainsi recensés ,
correspondent à celles des Actes uniformes pour vérifier si elles leur sont contraires, ce qui
entraîne leur abrogation ;
8
Et contrairement à d’autres organisations qui n’ont pas eu les mêmes scrupules (OAPI, CIMA, Règlements de
l’UEMOA …)
10
1) Recensement des textes nationaux applicables antérieurement aux
Actes uniformes.
Les textes (lois et règlements) nationaux antérieurs aux Actes uniformes à rechercher
sont tous ceux qui, de près ou de loin, traitent des mêmes matières que ces derniers. La liste
de ces matières est dressée à partir des tables de matières ou sommaires des Actes uniformes
(ANNEXE 2). Les textes nationaux antérieurs peuvent être classés en deux catégories selon
qu’ils sont antérieurs ou non à l’indépendance de l’Etat partie.
Mais, même munis de la liste de ces textes, les experts doivent se montrer prudents
dans leur exploitation dans la mesure où les nouveaux textes comportent (parfois) eux-mêmes
des dispositions abrogatoires plus ou moins exprimées ou tacites vis-à-vis de textes antérieurs
ayant le même objet.
Une fois achevé le recensement des textes nationaux antérieurement applicables dans
les matières réglées par les Actes uniformes, il faut se prononcer sur leur abrogation ou leur
maintien. Sur ce point, deux méthodes sont concevables.
11
- elle est contraire à l’interprétation donnée par la CCJA à l’article 10 du Traité si bien
qu’elle nécessite un texte législatif spécial nationalportant abrogation des textes ainsi
concernés en toutes leurs dispositions;
La seconde méthode consiste à lire intégralement les Actes uniformes et les textes
nationaux antérieurs leur correspondant et à pointer les dispositions qui ont le même objet ;
celles du droit antérieur, contraires au droit uniforme seraient considérées comme abrogées et
celles compatibles, maintenues.
Cette seconde méthode a le mérite de faire survivre non seulement les dispositions
compatibles ayant le même objet mai aussi celles qui n’ont pas le même objet que celles des
Actes uniformes (contrats de dépôt, de prêt, de crédit-bail, de distribution ; sociétés
coopératives…) et d’enrichir ainsi le droit positif interne alors que la première méthode
(abrogation des textes tout entiers) les aurait fait disparaître. Mais cette méthode n’a pas que
des avantages :
- elle est longue et coûteuse ;
- elle est dangereuse en raison du risque d’omission ou d’erreur qu’elle comporte et
de la difficulté de dire, parfois, ce qu’est une disposition contraire ;
- elle émane d’experts dont l’avis (ce n’est qu’un avis qu’ils donnent) ne lie pas les
juges si bien qu’il faut adopter un texte spécial national pour indiquer les
dispositions abrogées et maintenues ;
- elle introduit, sur le plan national, la diversité que le droit uniforme avait pour but
de supprimer.
Pour conduire et présenter ce travail dans les meilleures conditions possibles de lecture
et de compréhension, il faut créer, pour chaque texte national traitant les mêmes matières que
les Actes uniformes, un document divisé en quatre colonnes respectivement consacrées, de
gauche à droite, aux opérations décrites ci-dessous (ANNEXE 3).
a) La première colonne est consacrée au texte national (dont la date et l’intitulé sont
mentionnés ainsi que le numéro de l’article considéré) applicable avant l’entrée en vigueur de
l’Acte uniforme lui correspondant. Chaque texte national recensé est présenté, article par
article, dans l’ordre de leur numérotation, afin de le confronter à la disposition qui lui
correspond par son objet dans l’Acte uniforme considéré.
De la sorte, sauf erreur de notre part, aucun des textes nationaux recensés n’est omis et
aucun article de ces textes non plus.
Nous attirons l’attention sur le fait que l’ordre dans lequel se présentent les
dispositions nationales n’est pas nécessairement le même que celui adopté par les rédacteurs
des Actes uniformes si bien que, pour chaque disposition nationale, c’est l’intégralité de
l’Acte uniforme qu’il faut parcourir ou « ficher », disposition par disposition, parfois
12
inutilement dans la mesure où certaines dispositions du droit OHADA n’ont pas leurs
correspondants en droit national 9.
- une motivation plus ou moins concise (faute de place oblige) pour la justifier.
Afin d’obtenir un bilan quantitatif et qualitatif aussi précis que possible des
dispositions maintenues, nous suggérons que soient signalées :
- en bleu les dispositions à maintenir parce qu’elles sont compatibles avec celles
des actes uniformes ;
- en vert celles à maintenir parce qu’elles sont tout à fait étrangères aux matières
traitées par les Actes uniformes (crédit-bail ; dépôt ; sociétés coopératives…).
B. Méthode utilisée pour la réécriture des Actes uniformes par substitution des
termes spécifiques nationaux aux termes génériques.
La liste des dispositions qu’il est nécessaire de réécrire en remplaçant les termes
génériques et les périphrases utilisés dans certaines (nombreuses) dispositions des Actes
uniformes doit être établie à partir d’une lecture intégrale desdits Actes par repérage des
formules ou expressions suivantes : décisions, juridictions, voies de recours, auxiliaires de
9
Ceci explique que de nombreuses dispositions des Actes uniformes, bien qu’analysées pour la comparaison,
n’apparaissent pas dans ce tableau.
10
AUDCG : Acte uniforme relatif au droit commercial général ; AUSCGIE : Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et au groupement d’intérêt économique ; AUS : Acte relatif au droit des sûretés ;
AUPSRVE : Acte uniforme relatif aux procédures simplifiées de recouvrement et aux voies d’exécution ;
AUPCAP : Acte uniforme relatif aux procédures collectives d’apurement du passif ; AUA / Acte uniforme relatif
au droit de l’arbitrage ; AUDCE : Acte uniforme relatif au droit comptable des entreprises ; AUTCMR : Acte
uniforme relatif au contrat de transport de marchandises par route.
13
justice, saisine, comparution…. ; il doit, ensuite, être procédé à leur remplacement par les
termes appropriés du droit national : tribunal de première instance ; justice de paix ; cour
d’appel ; assignation ; requête ; jugement ; arrêt ; ordonnance ; huissier ; notaire …. pour
rendre ces dispositions utilisables par les praticiens
Pour les faire apparaître aux praticiens, nous suggérons que cette réécriture soit faite
en caractères gras dans le texte même de chaque Acte uniforme.
N.B Cette liste doit être considérée comme commune à tous les Etats parties et
peut être mise à leur disposition (ANNEXE 4).
Le nombre de ces renvois est nettement inférieur à celui des dispositions à réécrire. Ils
sont repérables, pour certains, par la présence de l’expression « Etats parties » ou « droit
national » ou « droit commun » et, pour d’autres, uniquement par la lecture intégrale des
Actes uniformes.
N.B La liste de ces dispositions à compléter par le droit interne non pénal et
établie ; elle est commune à tous les Etats parties et mise à leur disposition. (ANNEXE 5)
Nous suggérons que chaque disposition d’Acte uniforme relevant de cette catégorie
soit complétée par une note de bas de page inscrite dans le texte même de l’Acte concerné.
.
D. Méthode utilisée pour la recherche des dispositions du droit pénal national
auxquelles renvoient les Actes uniformes.
Comme nous l’avons précédemment indiqué, l’OHADA peut définir les infractions
pénales mais non leurs sanctions. Il est donc nécessaire de disposer, en droit interne, d’un
arsenal de sanctions pénales pour assurer la répression de ces infractions.
Il faut donc relever toutes les dispositions du droit uniforme définissant des infractions
pénales et rechercher, en droit interne, celles qui peuvent leur correspondre par leur identité
(identité des éléments constitutifs) ou par leur similitude (ressemblance des éléments
constitutifs).
1. Lorsque l’identité des infractions du droit interne et du droit uniforme est avérée, la
substitution (à l’identique) des éléments constitutifs de l’infraction du droit uniforme à ceux
du droit interne autorise l’adoption des sanctions du droit interne (exemple : banqueroute ;
abus de confiance…).
14
2. Lorsqu’il n’y a qu’une similitude entre les éléments, il est préconisé d’adopter les
sanctions du droit interne de l’infraction semblable sauf si elles paraissent inadaptées
aujourd’hui, auquel cas il faut en proposer d’autres.
NB. La liste de ces dispositions a été établie ; du fait qu’elle est commune à tous
les Etats parties, elle peut leur être communiquée ou mise à leur disposition. En outre,
les sanctions pénales proposées sont inscrites dans les textes mêmes des Actes uniformes
sous forme de notes de bas de page à l’endroit précis des articles concernés (ANNEXE
6).
Quoi qu’il en soit, il demeure qu’une intervention du législateur national est nécessaire
pour entériner ou modifier ces propositions. Un projet de loi est annexé à la liste précitée
(ANNEXE 6).
Quels enseignements peut-on tirer des travaux de mise en conformité déjà réalisés
dans certains pays (à notre connaissance : Côte d’Ivoire11, Sénégal 12, Bénin13, Guinée 14) pour
en faciliter et accélérer la réalisation et alléger le coût dans les autres?
Ces enseignements doivent être présentés selon la dualité des travaux à accomplir et, à
l’intérieur de ces deux grandes catégories, distinguer selon qu’il s’agit des Actes uniformes
actuellement en vigueur ou de ceux à venir.
D’une façon générale, deux types de travaux se présentent aux experts : l’achèvement
de la rédaction des Actes uniformes par le recours au droit interne, d’une part ; l’abrogation
du droit interne par les Actes uniformes, d’autre part .
1) Tels qu’ils se présentent, les Actes uniformes doivent être complétés, pour leur
application par : l’utilisation des termes spécifiques du droit interne à la place des termes
génériques utilisés par les rédacteurs ; le renvoi à des textes précis du droit interne pénal ou
non pénal.
Nous suggérons que la liste des dispositions des Actes uniformes pour lesquelles ces
travaux sont nécessaires soit communiquée à tous les Etats parties, ainsi que la façon dont ces
travaux ont été accomplis pour les pays précités, ce qui facilitera la recherche et la découverte
des termes ou des textes du droit interne. En effet, la démarche est parfaitement expliquée
11
Disponibles auprès des experts de l’équipe ivoirienne : Joseph ISSA-SAYEGH ; Anne-Marie ASSI
ESSO ; Jacqueline LOHOUES-OBLE ; Jacques Kouassi KOUADIO ; Saïdou COULIBALY.
12
Disponibles auprès de Monsieur Amady BA, Magistrat, ancien Directeur du Centre de formation
judiciaire de Dakar ou de l’actuel directeur de ce Centre.
13
Disponibles auprès de l’Ecole régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA) où ils ont été
déposés en bibliothèque.
14
Disponibles auprès de l’expert Joseph ISSA SAYEGH ou du Ministère de la Justice de Guinée.
15
(dans les travaux précités) ou parfaitement compréhensible par tout juriste connaissant son
droit national. Il n’est plus possible, désormais, de différer ces travaux, qui peuvent être
accomplis dans les meilleurs délais et de la façon la plus satisfaisante par les experts ou les
« sachants » nationaux.
Il nous semble qu’un tel travail peut être confié à la Commission nationale OHADA
de chaque pays 15 qui devra faire diligence pour ne pas être bientôt submergée (2000 articles
de droit uniforme, aujourd’hui, alors que deux autres textes sont en cours d’élaboration ou
d’adoption).
Le travail de délimitation de l’abrogation du droit interne par les Actes uniformes est
plus délicat. Comme nous l’avons vu, il requiert deux opérations : la recherche des textes du
droit interne concernés par les Actes uniformes ; la recherche et la comparaison, dans ces
textes, des dispositions ayant le même objet que celles des Actes uniformes.
1) La recherche des textes de droit interne ayant le même objet que les Actes
uniformes doit se faire à partir de la table des matières ou des sommaires des Actes
uniformes. Pour l’heure, ces tables et sommaires existent pour tous les Actes 16 et il serait
bon que les experts-rédacteurs desdits Actes, à l’avenir, soient invités à ajouter à leur texte, un
sommaire et un index alphabétique le plus détaillé possible.
La détection des textes de droit interne ne peut se faire, de façon exhaustive et exacte,
que par des connaisseurs du droit national. Elle peut donc être raisonnablement confiée à la
Commission nationale de l’OHADA avec la collaboration des services compétents du
Ministère de la Justice aussi bien pour les Actes uniformes présents (dans les Etats parties où
le travail de mise en conformité n’a pas encore été fait) que pour ceux à venir (dans tous les
Etats parties).
Cela implique la lecture intégrale de toutes les dispositions de tous les textes recensés
du droit interne et de rechercher leurs équivalents dans le droit uniforme traitant les mêmes
matières, lesquelles peuvent être traitées sous des angles différents par plusieurs Actes
uniformes (exemple : le nantissement et la saisie des droits sociaux).
15
Texte d’orientation relatif à la création, aux attributions, à l’organisation des Commissions
nationales de l’OHADA (JO Ohada n° 12 du 28 février 2003, p. 23)
16
Sauf, semble-t-il, pour l’Acte uniforme relatif au contrat de transport de marchandises par route.
16
Cela implique aussi une parfaite connaissance des Actes uniformes dont le nombre
croissant augmentera la difficulté de découverte des dispositions comparables. Il convient
d’être attentif à cette contrainte et de faire en sorte que la Commission nationale en prenne
conscience et se compose et/ou s’entoure d’experts du droit des affaires aussi bien de droit
interne que de droit uniforme.
Nous avons vu, plus haut, que le résultat de ces comparaisons aboutit au maintien de
dispositions de droit interne qui viennent s’ajouter, dans chaque pays concerné, au droit
uniforme applicable, si bien qu’on risque, en additionnant les particularités de chaque pays,
d’introduire la diversité dans le droit uniforme, ce qui est l’opposé de ce qui est recherché par
l’OHADA. Et ce danger ira croissant avec le nombre d’adhésions et d’Actes uniformes à
venir. Pour l’éviter, nous proposons que :
- tous les textes de droit interne traitant les mêmes matières que les Actes uniformes
soient abrogés en prenant soin d’épargner, dans ces textes, les dispositions
relatives à des matières étrangères aux Actes uniformes;
- les recensements des dispositions « maintenues » pour les Actes existants soient
collectés dans tous les pays où la liste en est disponible pour servir à une future
révision des textes déjà en vigueur ;
- pour les Actes à venir, la confrontation des projets avec les textes de droit interne
opérée par les Commissions nationales, lors des travaux préparatoires, aboutisse à
exiger que les dispositions « récupérables » soient introduites dans lesdits projets.
**************
Enfin, qu’il nous soit permis, avant de clore ce rapport sur ces travaux de mise en
conformité avec les huit Actes uniformes, de faire deux suggestions :
- que le présent document soit publié ainsi que, à titre d’exemples concrets, les
travaux de mise en conformité relatifs aux pays précités; cette publication pourrait
se faire sur le site ohada.com, dans une revue spécialisée de droit uniforme africain
et par distribution au Secrétariat Permanent, au Conseil des ministres, aux
Présidents des Commissions nationales de l’OHADA…;
- que les travaux des Commissions nationales des Etats parties ne soient pas
cantonnés au droit uniforme OHADA mais soient étendus également aux autres
organisations d’intégration juridique auxquelles leur droit interne est
inévitablement confronté de la même façon qu’avec celui issu de l’OHADA
(OAPI ; CIMA ; UEMOA ; CEMAC ; CIPRES…).
17
ANNEXE 1
18
Ohadata J-02-04
19
CONSERVATOIRES DE RECOUVREMENT ET D'EXECUTION FORCEE
SONT CELLES DETERMINEES PAR LEDIT ACTE.
I. L'acte 10 du traité de l'OHADA contient une règle de supranationalité puisqu'il prévoit l'application
directe et obligatoire des Actes uniformes dans les Etats parties et leur suprématie sur les dispositions
de droit interne antérieures ou postérieures.
En vertu du principe de supranationalité, l'article 10 contient une règle relative à l'abrogation du droit
interne par les actes uniformes.
II. Sauf dérogation prévue par les actes uniformes eux-mêmes, l'effet abrogatoire de l'article 10 concerne
l'abrogation de tout texte législatif ou réglementaire de droit interne présent, ou l'interdiction de tout
texte législatif ou réglementaire de droit intérieur à venir.
Cette abrogation concerne toute disposition de droit interne ayant le même objet que celles des actes
uniformes, qu'elle soit contraire ou identique.
III. Selon les cas d'espèce, la "disposition" peut désigner un article d'un texte, un alinéa de cet article ou
une phrase de cet article.
IV. Les dispositions abrogatives contenues dans les actes uniformes sont conformes à l'article 10 du Traité
de l'OHADA.
L'effet abrogatoire du droit uniforme de l'OHADA découlant du Traité lui-même et les Actes uniformes
découlant de celui-ci, il s'ensuit que les actes uniformes n'ont pas seuls compétence pour déterminer
leur effet abrogatoire sur le droit interne.
Il se déduit également des dispositions impératives et suffisantes des articles 9 et 10 du Traité qui sont
superfétatoires des textes d'abrogation expresse du droit interne que pourraient prendre les Etats
parties pour l'application des Actes uniformes.
Selon les cas d'espèce, une loi contraire peut s'entendre aussi bien d'un texte de droit interne ayant le
même objet qu'un Acte uniforme et dont toutes les dispositions sont contraires à celles d' un autre Acte
uniforme, que d'une loi ou d'un règlement dont seulement l'une des dispositions ou quelques unes de
celles-ci sont contraires; dans ce dernier cas, les dispositions du droit interne non contraires à celles de
l'Acte uniforme considéré demeurent applicables.
V. Dans l'Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le groupement d'intérêt économique, les formules
"lois contraires" et "dispositions contraires" indifféremment employées sont équivalentes.
VI. Les dispositions de l'Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le GIE étant d'ordre public et
s'appliquant à toutes les sociétés commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet,
régissent des sociétés soumises à un régime particulier entrant dans le cadre juridique ainsi défini.
Toutefois, à l'égard de ces sociétés, l'article 916 alinéa 1er de l'Acte uniforme précité laisse subsister les
dispositions législatives auxquelles lesdites sociétés sont soumises.
VII. Les "dispositions contraires" s'entendent de tout texte législatif ou réglementaire contredisant dans la
forme, le fond ou l'esprit, les dispositions d'un acte uniforme.
VIII. La disposition abrogatoire de l'article 257 de l'Acte uniforme sur les procédures collectives
d'apurement du passif concerne aussi bien l'abrogation des dispositions antérieures contraires à celles
de cet Acte uniforme que l'interdiction de l'adoption de dispositions contraires postérieures.
IX. L'article 35 de l'Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage, selon lequel " le présent Acte uniforme tient
lieu de loi à l'arbitrage dans tous les Etats parties" doit être interprété comme substituant cet Acte aux
louis nationales existantes en la matière, sous réserve des dispositions non contraires susceptible
d'exister en droit interne.
X. Le droit fiscal ne fait pas encore partie des matières rentrant dans le domaine du droit des affaires à
harmoniser, tel que défini par l'article 2 du Traité. Toutefois, si les procédures fiscales postérieures à la
20
date d'entrée en vigueur de l'Acte concerné mettent en œuvre des mesures conservatoires ou d'exécution
forcée ou des procédures de recouvrement déterminées par ledit Acte uniforme, ces procédures fiscales
doivent se conformer aux dispositions de celui-ci (CCJA, avis n° 1/2001/EP du 30 avril 2001).
AVIS N°001/2001/EP
SEANCE DU 30 AVRIL 2001
La Cour Commune de Justice et d'Arbitrage de l'OHADA, réunie en formation plénière à son siège,
Vu le Traité de Port-Louis du 17 octobre 1993 relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique, notamment en ses
articles 10 et 14;
Vu le Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA) notamment en ses articles 9, 53, 54, 55
et 58;
Vu la demande d'Avis consultatif de la République de COTE D'IVOIRE formulée par lettre n° 137/MJ/CAB-3 /KK/MB en date du
11 octobre 2000 du Garde de Sceaux, Ministre de la Justice, enregistrée au Greffe de la Cour le 19 octobre 2000 et ainsi
libellée:
" La Cour Commune de Justice et d'Arbitrage peut être consultée sur toute question entrant dans le champ de l'article 13 du
Traité de l'OHADA en dehors de tout contentieux déjà né entre les parties. A cet effet, elle peut être saisie par un Etat-partie ou
par le Conseil des Ministres conformément aux articles 14 alinéa 2 du Traité et 53 et suivants du Règlement de procédure de la
CCJA.
En application des dispositions citées ci-dessus, j'ai l'honneur de soumettre à la Cour, pour avis, au nom de l'Etat de COTE
D'IVOIRE, l'interprétation des articles ci-dessous rappelés:
1. Article 10 du Traité de l'OHADA: "Les actes uniformes sont directement applicables et obligatoires dans les Etats Parties,
nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure ou postérieure."
Question: Cette disposition contient-elle une règle de supranationalité?
Question: Cette disposition contient-elle une règle relative à l'abrogation du droit interne par les Actes Uniformes?
2. Si l'article 10 du Traité contient une règle relative à l'effet abrogatoire des Actes Uniformes sur le droit interne, comment
faut-il l'interpréter :
Questions :
comme abrogeant tout texte législatif ou réglementaire de droit interne ayant le même objet que les Actes
Uniformes?
Comme abrogeant uniquement les dispositions d'un texte législatif ou réglementaire de droit interne ayant
le même objet que celle d'un Acte Uniforme et étant contraire à celles-ci?
Dans ce dernier cas, que faut-il entendre par disposition: un article d'un texte; un alinéa de cet article; une
phrase de cet article?
Question: Les dispositions abrogatoires contenues dans les Actes Uniformes sont-elles conformes à l'article 10 du
Traité?
3. Si l'article du traité ne contient pas une disposition relative à l'abrogation du droit interne par les Actes Uniformes:
Question: Cela signifie-t-il que les Actes Uniformes ont seuls compétence pour déterminer leur effet abrogatoire sur le
droit interne?
Question: Les Etats peuvent-ils prendre des textes d'abrogation expresse?
4. Si l'effet abrogatoire du droit uniforme sur le droit interne ne peut être réglé que par les Actes Uniformes ou si cet effet est
réglé par eux conformément à l'article 10 du Traité, voici les questions que cette situation suscite:
4-a) Article 1er alinéas 1er et 2 de l'Acte Uniforme sur le Droit Commercial Général;
" Tout commerçant...est soumis aux dispositions du présent Acte Uniforme ".
" En outre, tout commerçant demeure soumis aux lois non contraires au présent Acte Uniforme, qui sont applicables
21
dans l'Etat-Partie où se situe établissement ou son siège social ".
Question: Que faut-il entendre par la loi contraire: une loi ou un règlement ayant le même objet que l'Acte
Uniforme et dont toutes les dispositions seraient contraires à cet Acte ou une loi ou un règlement dont
seulement l'une de ces dispositions ou quelques unes de celles-ci seraient contraires?
4-b) Article 1er de l'Acte Uniforme sur les sociétés commerciales et le groupement d'intérêt économique:
" Toute société commerciale...est soumise aux dispositions du présent Acte Uniforme ".
" Tout groupement d'intérêt économique est également soumis aux dispositions du présent Acte Uniforme
".
" En outre, les sociétés commerciales et les groupements d'intérêt économique demeurent soumis aux lois
non contraires au présent Acte Uniforme qui sont applicables dans l'Etat-partie où se situe le siège social ".
Question: Que faut-il entendre par loi contraire: une loi ou un règlement ayant le même objet que l'Acte
Uniforme et dont toutes les dispositions seraient contraires à cet Acte ou une loi ou règlement dont
seulement l'une de ses dispositions ou quelques unes de celles-ci seraient contraires?
4-c) Article 919, alinéa 1er de l'Acte Uniforme sur les sociétés commerciales et le groupement d'intérêt
économique:
" Sont abrogées...toutes dispositions légales contraires aux dispositions du présent Acte Uniforme ".
Question: Cet article ayant le même objet que l'article 1er mais étant formulé différemment, faut-il comprendre
que les formules " lois contraires " et " dispositions contraires " sont absolument équivalentes?
Dans le cas où elles ne le seraient pas, laquelle doit l'emporter dans cet Acte Uniforme?
" Le présent Acte Uniforme n'abroge pas les dispositions législatives auxquelles sont soumises les sociétés
soumises à un régime particulier ".
Question: Cette disposition signifie-t-elle que les sociétés autrefois soumises à un régime particulier (
Sociétés d'Etat ou nationales, sociétés d'économie mixte, coopératives, mutuelles, sociétés de banque,
d'assurance... restent soumises, d'une part au droit commun porté par l'Acte Uniforme sur les sociétés
commerciales et, d'autre part, par les règles particulières et/ou dérogatoires du régime particulier?
4-e) Article 150 de l'Acte uniforme sur les sociétés commerciales et 257 de l'Acte uniforme sur les procédures
collectives d'apurement du passif:
" Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à celles du présent Actes Uniforme ".
Question: Cette abrogation concerne-t-elle aussi les dispositions postérieures? Que faut-il entendre par "
disposition contraires "?
" Le présent Acte Uniforme tient lieu de loi relative dans tous les Etat-partie ".
Question : Ce texte doit-il être interprété comme abrogeant complètement tout texte national relatif à
l'arbitrage antérieur à cet Acte Uniforme dans un Etat-partie et rendant totalement impossible l'adoption d'un
tel texte à l'avenir? Ou bien doit-il être interprété comme se substituant aux lois nationales existant déjà en la
matière sous réserve des dispositions non contraires susceptibles d'exister en droit interne?
4-g) Article 336 de l'Acte Uniforme sur le recouvrement simplifié et les voies d'exécution: " Le présent Acte
Uniforme abroge toutes les dispositions relatives aux matières qu'il concerne dans les Etat-parties "
Question: " Quel est le sort des procédures fiscales contentieuses? "
Vu les observations de la République du CAMEROUN du 05 février 2001 enregistrées au greffe de la Cour le 06 février 2001;
Sur le rapport de Monsieur Boubacar DICKO, Juge;
a) L'article 10 du Traité relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique contient une règle de
supranationalité parce qu'il prévoit l'application directe et obligatoire dans les Etats-Parties des Actes Uniformes
et institue, par ailleurs, leur suprématie sur les dispositions de droit interne antérieures ou postérieures.
b) En vertu du principe de supranationalité qu'il consacre, l'article 10 du Traité relatif à l'Harmonisation du Droit
des Affaires en Afrique qui prévoit l'application directe et obligatoire des Actes Uniformes dans les Etats-Partie
22
nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure ou postérieure, contient bien une règle relative
à l'abrogation du droit interne par les Actes Uniformes.
a) Sauf dérogations prévues par les Actes Uniformes eux-mêmes, l'effet abrogatoire de l'article 10 du Traité relatif à
l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique concerne l'abrogation de l'interdiction de l'adoption de toute
disposition d'un texte législatif ou réglementaire de droit interne présent ou à venir ayant le même objet que les
dispositions des Actes Uniforme et étant contraires à celles-ci. Il y a lieu d'ajouter que cette abrogation concerne
également les dispositions du droit interne identiques à celles des Actes Uniformes.
Selon les cas d'espèce, " la disposition " peut désigner un article d'un texte, un alinéa de cet article ou une phrase de
cet article.
b) Les dispositions abrogatoires contenues dans les Actes Uniformes sont conforme à l'article 10 du Traité relatif à
l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique.
3- Sur la troisième question, en deux branches:
a) L'effet abrogatoire évoqué dans la question découlant du Traité lui-même d'une part, et les Actes Uniformes
dérivant de celui-ci d'autre part, il s'en suit que les Actes Uniformes n'ont pas seuls compétence pour déterminer leur
effet abrogatoire sur le droit interne.
b) Au regard des dispositions impératives et suffisantes des articles 9 et 10 du Traité relatif à l'Harmonisation du Droit
des Affaires en Afrique, sont superfétatoires les textes d'abrogation expresse du droit interne que pourraient prendre
les Etats-Parties en application des Actes Uniformes.
4- Sur la quatrième question, en sept branches:
4-a) et 4-b) réunis en raison de leur identité: L'appréciation du caractère contraire d'une loi étant tributaire de la
contexture juridique des cas d'espèce, il s'en suit qu'une loi contraire peut s'entendre aussi bien d'une loi ou d'un
règlement de droit interne ayant le même objet qu'un Acte Uniforme et dont toutes les dispositions sont contraires à
cet Acte Uniforme que d'une loi ou d'un règlement dont seulement l'une des dispositions ou quelques unes de celles-
ci sont contraires. Dans ce dernier cas, les dispositions non contraires à celles de l'Acte Uniforme demeurent
applicables.
4-c: Dans le cadre de l'Acte Uniforme sur le Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt
Economique, les formules " Lois contraires " et " Disposition contraires " indifféremment employées sont absolument
équivalentes.
4-d: Les dispositions de l'Acte Uniforme relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt
Economique étant d'ordre public et s'appliquant à toutes les sociétés commerciales à raison de leur forme et quel que
soit leur objet régissent les sociétés soumises à un régime particulier entrant dans le cadre juridique ainsi défini.
Toutefois, à l'égard de ces sociétés, l'article 916 alinéa 1er de l'Acte Uniforme précité laisse également subsister les
dispositions législatives spécifiques auxquelles lesdites sociétés sont soumises.
4-e: Au regard de l'article 10 du Traité relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique, la disposition
abrogatoire de l'article 257 de l'Acte Uniforme sur les procédures collectives d'apurement du passif concerne aussi
bien l'abrogation des dispositions antérieures contraires à celles de cet Acte Uniforme que l'interdiction de l'adoption
de dispositions postérieures contraires.
Les " dispositions contraires " s'entendent de tout texte législatif ou réglementaire contredisant dans la forme, le fond
et / ou l'esprit les dispositions d'un Acte Uniforme.
4-f: L'article 35 de l'Acte Uniforme relatif au Droit de l'arbitrage ayant édicté que " le présent Acte Uniforme tient lieu
de loi relative à l'arbitrage dans tous les Etats parties ", ce texte doit être interprété comme se substituant aux lois
nationales existantes en la matière sous réserve des dispositions non contraires susceptibles d'exister en droit
interne. .
4-g: Le Droit fiscal ne fait pas partie à ce jour des matières rentrant dans le domaine du droit de affaires harmonisé tel
que défini par l'article 2 du Traité relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaire en Afrique. Toutefois, si les procédures
fiscales postérieures à la date d'entrée en vigueur de l'Acte Uniforme concerné mettent en oeuvre des mesures
conservatoires, mesures d'exécution forcée et procédures de recouvrement déterminées par ledit Acte Uniforme, ces
procédures fiscales doivent se conformer aux dispositions de celui-ci.
Le présent Avis a été émis par la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage de l'OHADA en sa séance du 30 avril 2001 à laquelle
étaient présents:
MM
Seydou BA, Président
23
João Aurigemma CRUZ PINTO, Juge
Le Président
Le Greffier en chef
I. A la demande de l'Etat ivoirien, la CCJA a rendu un avis sur une question essentielle :
celle du principe et de la portée de l'effet abrogatoire des Actes uniformes sur le droit interne
des Etats parties, question clé de tout l'édifice du droit uniforme des affaires de l'OHADA.
Aussi curieux que cela puisse paraître, le Traité OHADA ne contient aucune
disposition expresse sur cette question. Seul, l'article 10 en vertu duquel: "Les Actes
uniformes sont directement applicables et obligatoires dans les Etats parties, nonobstant toute
disposition contraire de droit interne antérieure ou postérieure" pouvait suggérer que le
principe de l'abrogation était posé, mais en des termes qui, s'ils permettaient d'induire ce
principe n'en précisaient pas la portée.(Sur toutes ces questions, voir Joseph ISSA-SAYEGH :
"Quelques aspects techniques de l'intégration juridique : l'exemple des actes uniformes de
l'OHADA, Revue de droit uniforme, UNIDROIT, 1999-1, p. 5 s.)
II. De l'article 10, on pouvait ne déduire que le principe selon lequel, afin d'y être appliqués et
rendus obligatoires pour pénétrer en droit interne, les Actes uniformes ne nécessitaient aucune
norme d'application de droit interne ("directement") et que nulle disposition antérieure ou
postérieure ne pouvait s'y opposer ("nonobstant toute disposition contraire…"). A cet efft,
attaché à la supranationalité (dont le mot n'est écrit nulle part dans le Traité), la CCJA en a
ajouté un autre: l'abrogation de toute disposition de droit interne, antérieure ou postérieure aux
Actes uniformes et contraire à ceux-ci. L'effet de supranationalité des normes uniformes est
ainsi complet. (I.)
III. Il s'ensuit selon la Cour que les dispositions abrogatoires prévues par les Actes uniformes
sont conformes à l'article 10 du Traité, même si elles ne sont pas rédigées dans les mêmes
termes d'un Acte uniforme à l'autre. (IV.)
17
Voir aussi le commentaire d'AGBOYIBOR Pascal, RDAI/IBLJ, n° 7, 2001, p. 914.
24
IV. La Cour fait bien également de préciser que l'effet abrogatoire des Actes uniformes sur le
droit interne trouve sa source et son fondement dans les articles 9 et 10 du Traité dont les
dispositions sont impératives et suffisantes, si bien qu'il n'est nullement nécessaire que les AU
ou un texte de droit interne prévoient l'abrogation expresse d'un droit national ayant le même
objet (V.)
On ne peut qu'approuver la CCJA , tout en faisant remarquer qu'il est tout de même
plus commode pour un Etat de recenser les textes nationaux ayant le même objet que les AU
pour les comparer, vérifier leur compatibilité ou leur contrariété, afin de faciliter la tâche des
praticiens. C'est ce qua fait la Côte d'Ivoire, étant précisé que ce travail n'est pas revêtu de la
chose jugée ou de l'imperium législatif ou administratif 18.
Précisément, cette tâche de comparaison sera plus aisée désormais puisque la CCJA a
pris le soin de préciser la technique de comparaison des normes supranationales et internes et
la portée de l'abrogation des secondes par les premières.
V. En premier lieu, sauf dispositions prévues par les Actes uniformes eux-mêmes, l'effet
abrogatoire de l'article 10 concerne l'abolition de tout texte législatif ou réglementaire de droit
interne déjà existant ou l'interdiction de tout texte de cette nature à venir dans le futur. (II.).
VI. Ensuite, la CCJA précise que par "disposition" il faut entendre un article d'un texte, un
alinéa de cet article ou une phrase de et article (III.) et que la comparaison doit se faire entre
les dispositions ayant le même objet, la norme uniforme l'emportant sur celle de droit interne,
que celle-ci soit contraire ou identique (II.).
VII. Et la CCJA de préciser que, selon le cas d'espèce, une loi contraire peut s'entendre aussi
bien d'un texte (législatif ou réglementaire) ayant le même objet qu'un Acte uniforme et dont
toutes les dispositions sont contraires à ce texte que d'une loi ou d'un règlement dont
seulement une ou quelques dispositions sont contraires; dans ce dernier cas, les dispositions
de droit interne non contraires à celles de l'AU ayant le même objet demeurent applicables.
Cela revient à dire que le fond du droit applicable à une situation juridique donnée peut être
constitué du droit uniforme de l'OHADA et des dispositions survivantes du droit interne (IV.).
VIII. Enfin, la CCJA définit la notion de contrariété en précisant que par "dispositions
contraires" il faut entendre tout texte législatif ou réglementaire contredisant dans la forme, le
fond ou l'esprit des dispositions d'un Acte uniforme (VII). (Pour une application - discutable -
de la contrariété, dans la lettre ou dans son esprit, d'une disposition de droit interne, voir
Ohadata J-02-25).
Ayant posé et explicité ces principes , la CCJA entreprend l'examen des dispositions
abrogatoires de certains Actes uniformes pour les éclairer, comme le lui demandait l'Etat
ivoirien requérant.
IX. Dans l'Acte uniforme sur les sociétés commerciales, les formules "lois contraires" et
"dispositions contraires", indifféremment employées, sont équivalentes (V.). On doit en dire
autant de ces formules utilisées dans l'Acte uniforme sur le droit commercial général.
18
Ce travail est disponible sur le site à la page PAYS - COTE D'IVOIRE.
25
X. Toujours à propos de l'AU sur les sociétés commerciales et le GIE, la CCJA affirme ou
confirme que les dispositions de ce texte étant d'ordre public et s'appliquant à toutes les
sociétés commerciales à raison de leur forme, quel que soit leur objet, régissent les sociétés
soumises à un régime particulier entrant dans le cadre juridique ainsi défini, étant entendu
qu'à l'égard de ces sociétés l'article 916, alinéa 1er de l'AU précité laisse subsister les
dispositions législatives auxquelles lesdites sociétés sont soumises (VI). Cela revient à dire
que l'AUSCGIE est le droit commun des sociétés commerciales et que les dispositions des
textes qui confèrent un régime spécial à certaines sociétés viennent compléter ce droit
commun ou se substituer à lui en leurs dispositions ayant le même objet si ces dispositions
sont contraires à celles du droit commun.
XI. Toujours en application des principes abrogatoires posés par elle, en interprétation de
l'article 10 du Traité, la CCJA estime que l'AU sur les procédures collectives d'apurement du
passif emporte abrogation aussi bien des dispositions antérieures contraires à celles de l'AU
que l'interdiction de l'adoption de dispositions postérieures contraires (VIII).
XII. Quant à l'article 35 de l'Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage selon lequel "le
présent AU tient lieu de loi à l'arbitrage dans tous les Etats parties", il n'apporte aucune
altération aux principes abrogatoires dégagés par la CCJA. Il s'ensuit qu'il doit être interprété
comme substituant cet Acte aux lois nationales existantes en la matière, sous réserve des
dispositions non contraires susceptibles d'exister en droit interne.
XIII. Une dernière question avait été posée par l'Etat ivoirien sur l'article 336 de l'AU sur le
recouvrement simplifié des créances et les voies d'exécution, qui dispose que cet Acte
uniforme abroge toutes les dispositions relatives aux matières qu'il concerne dans les Etats
parties. A ce propos, la question était: "Quel est le sort des procédures fiscales contentieuses?"
Après avoir constaté que la saisine du juge du fond (au Tchad) est antérieure (l’arrêt
n’indique pas cette date) à l’entrée en vigueur de l’Acte Uniforme relatif aux procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution (10 juillet 1998) et que de surcroît,
« aucun grief ni moyen relatif à l’application de l’Acte Uniforme invoqué n’avait pu être
formulé et présenté devant les juges du fond par le requérant » au pourvoi, la Cour Commune
de Justice et d’Arbitrage en a conclu que les conditions de sa compétence n’étaient pas
réunies, conformément à l’article 14.3 du Traité Ohada, elle s’est logiquement déclarée
incompétente à statuer et a renvoyé le requérant (ETB) à se mieux pourvoir.
Il n’est pas surprenant que le premier arrêt de la CCJA tranche une question relative à sa
compétence, tant la nouveauté du droit uniforme Ohada surprend encore les justiciables et
26
même certains professionnels du droit qui peinent à maîtriser les arcanes de ce droit de facture
récente.
La compétence de la CCJA est encadrée par l’article 14 alinéa 3 du Traité relatif à
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, aux termes duquel « saisie par la voie du
recours en cassation, la Cour se prononce sur les décisions rendues par les juridictions d’appel
des Etats parties dans toutes les affaires soulevant des questions relatives à l’application des
Actes Uniformes et des règlements prévus au présent Traité, à l’exception des décisions
appliquant des sanctions pénales ».
L’alinéa 4 précise que la CCJA « se prononce dans les mêmes conditions sur les
décisions non susceptibles d’appel, rendues par toute juridiction des Etats parties dans les
mêmes contentieux ». Ce dernier aspect concerne, par exemple, pour le cas du Cameroun, les
décisions rendues par le Tribunal de Grande Instance en matière d’incidents sur saisie
immobilière. Ce Tribunal, seul compétent pour les saisies immobilières, statue en premier et
dernier ressort. Sa décision n’est pas susceptible d’appel ou d’opposition. Cependant, il
convient de noter que l’article 300 alinéa 2 de l’Acte Uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et voies d’exécution, précise que les décisions
judiciaires rendues en matière de saisie immobilière « ne peuvent être frappées d’appel que
lorsqu’elles statuent sur le principe même de la créance ou sur les moyens de fond tirés de
l’incapacité d’une des parties, de la propriété, de l’insaisissabilité ou de l’inaliénabilité des
biens saisis ». Malgré l’apparente clarté de cet article, il reste qu’il n’est pas toujours facile de
faire la distinction entre ce qui est appelable et ce qui ne l’est pas.
Par ailleurs, l’on est en droit de s’interroger sur la pertinence de l’article 14 al.3 du
Traité, lorsqu’il prévoit que la CCJA est également compétente pour connaître des questions
relatives à l’application des « règlements ». Car, contrairement à l’article 14 al.3, l’article 15
du même Traité ne parle que des Actes Uniformes (les règlements ne sont plus mentionnés).
Avec le professeur Issa-Sayegh19, l’on ne peut manquer de poser la question de savoir
« quelle disposition prévaudra sur l’autre ? ». En fait, « il est peu douteux que la violation
d’un règlement donne lieu à un recours en cassation. En effet, les règlements ont pour seul
objet, l’application du Traité (article 4) et non celle des Actes Uniformes. Les Règlements
font partie intégrante du Traité, qui ne règle que les rapports entre les organes de l’Ohada et
entre cette organisation et les Etats parties ; les justiciables d’un recours en cassation ne
peuvent donc être concernés par le Traité et ses textes d’application, mais uniquement par le
droit substantiel porté par les Actes Uniformes.
Au-delà de la compétence rationae materiae de la CCJA sur les questions relevant
spécifiquement du droit des affaires harmonisées par la législation Ohada, une question se
pose sur la compétence de l’article 14 suscité, la CCJA ne serait pas compétente pour
connaître « des décisions appliquant des sanctions pénales ».
Autant l’alinéa 4 in fine semble explicite, autant on ne peut manquer de s’interroger sur
la compétence de la CCJA par rapport à la qualification des « sanctions pénales » prévues par
les Actes Uniformes eux-mêmes. Notamment le titre V de l’Acte Uniforme portant
organisation des procédures collectives d’apurement du passif consacré à la « Banqueroute et
autres infractions », la troisième partie de l’Acte Uniforme sur le droit des sociétés
19
Joseph ISSA-SAYEGH, « Quelques aspects techniques de l’intégration juridique : l’exemple des Actes
Uniformes de l’OHADA », article publié sur le site www.unidroit.org, 1999.
27
commerciales consacrée aux « Dispositions pénales ». Selon une doctrine autorisée20, « en cas
de réponse affirmative à cette question, on entrevoit une division du contentieux judiciaire, en
matière pénale, entre la CCJA (qualification de l’incrimination) et les Cours de cassation
nationales (répression), ce qui entraînera une complexité et des lenteurs de procédure.
Pourquoi ne pas étendre le droit d’évocation de la CCJA à de telles affaires, les parties en
cause devant produire le texte pénal applicable ? ».
Le professeur Issa-Sayegh21 partage les mêmes préoccupations à cette compétence de la
CCJA, que l’on peut qualifier de connexe. Il dit que « si l’on garde à l’esprit que l’Ohada est
compétente pour inclure dans les Actes Uniformes, des dispositions d’incrimination, les Etats
parties s’engagent à déterminer les sanctions pénales encourues (article 5, alinéa 2)22, on
incline naturellement à penser que la CCJA doit être compétente pour apprécier les décisions
pénales mettant en cause les dispositions d’incrimination, pas celles infligeant des sanctions,
même s’il n’est pas prévu de ministère public dans son organisation. Une telle dissociation
des compétences serait aberrante sur le plan intellectuel et peu commode sur le plan
procédural ; comment admettre et réaliser le fait que la CCJA doit d’abord se prononcer sur la
bonne application des dispositions d’incrimination pénale et renvoyer ensuite (en cas de
cassation) à la juridiction nationale (de cassation ? d’appel ?) pour qu’il soit statué sur les
sanctions ? ».
On assistera, dans certaines procédures ayant des connotations pénales, à un véritable
imbroglio judiciaire. De toutes les façons, la question reste posée et il revient à la CCJA, et
peut-être au conseil des ministres des Etats membres de l’OHADA, d’apporter réponse à cette
interrogation, dont la solution tardive entretiendra certainement un conflit d’interprétation de
la compétence de la CCJA, ce qui augure des lenteurs judiciaires, donc une insécurité
judiciaire, que les géniteurs de l’OHADA avaient pourtant voulu éviter.
__________
20
Jacqueline LOHOUES-OBLE (Prof. Université d’Abidjan), note sous le Traité OHADA, Traité et Actes
Uniformes commentés et annotés, JURISCOPE, 1999, p. 30.
21
voir supra note N° 1.
22
Du Traité OHADA, adopté à Port-Louis (Ile Maurice le 17 octobre 1993).
28
ANNEXE 2
29
DROIT DE L’ARBITRAGE (AUA) Code des activités économiques : articles 1114 à 1199.
Code de procédure civile, économique et
administrative : article 1303.
LE REGISTRE DU COMMERCE
ET DU CREDIT MOBILIER : Code des activités économiques : art. 956 à 990
LE FONDS DE COMMERCE :
(Définition. Composition. Vente. Location-
gérance). Code des activités économiques : art. 1607 à
1684.
30
DROIT DE RETENTION Aucun texte de portée générale.
Applications dispersées dont article 225 du
code du travail.
NANTISSEMENT DU FONDS DE
COMMERCE Code des activités économiques : articles
1673 à 1684
31
PROCEDURES SIMPLIFIEES DE CODE DE PROCEDURE CIVILE,
RECOUVREMENT ET VOIES ECONOMIQUE ET AMINISTRATIVE
D’EXECUTION (AUPSRVE) (CPCEA)
CONTRAT DE TRANSPORT DE
MARCHANDISES PAR ROUTE (AUCTMR) Code civil guinéen : articles 1000 à 1002.
Code civil « français » : articles 1782 à
1786 ; 2102-6°
Code de commerce «français »: articles 96
à 108.
32
ANNEXE 3
33
ANNEXE ‘
La liste des dispositions des Actes uniformes à réécrire avec les termes
spécifiques du droit interne serait trop longue s’il fallait reproduire, ici,
l’intégralité de celles-ci.
Il a paru plus commode de les recenser, Acte par Acte, par le numéro
des articles qui les contiennent. Ainsi, l’utilisateur pourra-t-il se référer à la
version de chaque Acte uniforme, telle qu’elle est publiée au Journal officiel
de l’OHADA ou, plus utilement encore, à la version réécrite de ces Actes
pour les pays précités qui proposent les termes spécifiques de leurs droits
nationaux pour cette réécriture, en caractères gras facilement identifiables.
34
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
RELATIF AU DROIT COMMERCIAL GENERAL
Articles :
20 ;
25 ;
29 ;
42, alinéas 1 et 2 ;
44 ;
46, alinéas 1 et 2° e) ;
47 ;
51 ;
52 alinéas 1 et 2° e) ;
54 ;
56 alinéas 1 et 2° d) ;
57 alinéa 1 ;
58 alinéas 1 et 2° d) ;
59 alinéas 2 et 1° e) ;
61 alinéas 1 et 2° e) ;
65 alinéas 1 et 2 ;
67 alinéa 2 ;
68 alinéa 2 ;
75 alinéa 2 ;
88 alinéa 1 ;
100 ;
110 ;
112 alinéa 1 ;
129 alinéa 2 ;
246 ;
247 alinéa 1 ;
254, première ligne ;
259 première ligne.
35
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
RELATIF AUX SOCIETES COMMERCIALES ET AU GROUPEMENT
DINTERET ECONOMIQUE
36
LISTE DES DISPOSITIONS A RRECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
RELATIF AU DROIT DES SURETES
ARTICLES
56-1 alinéa 2 ;
58-2 alinéa 2 ;
62 ;
65-6° ;
66 alinéas 1 et 2 ;
70-7° ;
71 alinéas 1 et 2 ;
75 alinéa 2 ;
82 alinéa 3 ;
86-4 ;
94-6° ;
107-2°, 3° et 4° ;
125 alinéa 2 ;
128, alinéa 1, deuxième tiret ;
133 ;
134 alinéa 2 ;
136 alinéas 1, 2 et 3 ;
138 alinéas 1 et 2 ;
139-2° ;
140 alinéas 1 et 2 ;
141 alinéa 1;
142 alinéa 1.
37
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
RELATIF AUX PROCEDURES COLLECTIVES D’APUREMENT DU
PASSIF
ARTICLES
3 alinéa 1 ; 37 alinéa 1 ;
4 alinéas 1 et 2 ; 38 alinéa 2 ;
5 alinéas 1 et 2 ; 39 alinéas 1, 4 et 5 ;
7 alinéa 1, deuxième tiret ; 40 alinéa 2, 3 et 4 ;
8 alinéas 1 et 3 ; 41 alinéa 2 ;
9 alinéa 1 ; 42 alinéas 1, 2, 3 et 4 ;
11 alinéa 1, première ligne 45 alinéa 3 ;
et premier tiret ; 48 alinéa 5 ;
11 alinéa 3 ; 50 alinéas 1 et 2 ;
12-2 ; 52 alinéas 1 et 4 ;
13 alinéa 1 ; 53 alinéas 1, 2 et 3 ;
14 alinéa 1 ; 55 alinéa 1 ;
15 alinéas 1, 2 et 3 ; 57 alinéas 1 et 2 ;
15-3 ; 59 alinéas 1, 2, 3 et 4 ;
15, alinéa 4 ; 60 alinéa 1 première ligne;
15-4 ; 63 alinéa 7 ;
16 alinéa 1 ; 66 alinéa 1 ;
17 alinéa 1 ; 70 alinéa 1 ;
18 alinéas 1 et 5 ; 72 alinéa 1 ;
19 alinéas 1 et 2 ; 73 ;
21 alinéa 1 ; 74 alinéa 1 ;
22 ; 75 alinéa 1 ;
23 alinéas 1, 2, 3, 4 et 5 ; 76 alinéas 1 et 2 ;
24 alinéas 1, 3 et 4 ; 77 lignes 1 et 5 ;
25 alinéa 2 ; 78 alinéas 1 et 2 ;
29-1, alinéas 1 et 2 ; 79 alinéa 1 ;
25-2, alinéa 2 ; 80 alinéa 1;
25-3 ; 83 alinéas 1 et 4 ;
30 alinéas 1, 2, 3 et 4 ; 84 alinéa 2 ;
31 alinéa 3 ; 88 alinéa 1 et 3 ;
32 alinéas 1, 2, 3 et 4 ; 89 alinéas 1, 3 et 4 ;
33alinéas 1, 3, 4 et 5 ; 90 alinéas 1 et 3 ;
34 alinéas 1, 2 et 3 ; 97 alinéas 4 et 5 ;
35 alinéas 1 et 2 ; 98 alinéas 1 et 2 ;
36 alinéas 1 et 2 ; 101 alinéa 2 ;
38
106 alinéas 1 et 2 ; 171 alinéas 1, 2 et 3 ;
109 alinéa 2 ; 173 alinéas 1 et 2 ;
111 alinéas 2, 3 et 4 ; 174 alinéa 1 ;
112 alinéa 1 ; 175 ;
113, alinéas 1 à 5 ; 176 ;
114 alinéa 2 ; 177 alinéa 3 ;
115 alinéas 1, 3 et 4 ; 178 alinéas 1, 3 et 4 ;
116 alinéa 2 ; 183 alinéas 1, 2 et 3 ;
117 ; 184 ;
118 alinéa 2 ; 185 ;
119 alinéa 1 ; 187 ;
122 alinéa 1 ; 188 ;
123 alinéas 1 et 3 ; 189 alinéa 2 ;
124 alinéa 4 ; 190 ;
125 alinéa 1 ; 193 ;
126 alinéas 1, 2 et 3 ; 196 alinéa 1 ;
127 alinéas 1 et 4 ; 197 ;
128 ; 198 alinéa 1 ;
129 alinéas 1, 2 et 3 ; 200 alinéas 2 et 3 ;
131 dernier alinéas ; 201 alinéa 2 ;
132 alinéa 2 ; 202 alinéas 2 et 3 ;
134 alinéa 1 ; 203 alinéa 1 ;
136 ; 208 alinéa 2 ;
137 alinéa 4 ; 209 ;
138 alinéas 1, 3 et 4 ; 210 alinéa 2 ;
139 alinéa 1-1° et 3° et alinéa 2 ; 211 ;
140 alinéa 3 ; 212 ;
141-1 et 141-2 ; 213 alinéas 2 et 3 ;
141 quatrième paragraphe ; 216- 2°, 3° et 4°;
145 alinéa 1 ; 217 ;
148 alinéas 2 et 3 ; 221 alinéa 2 ;
149 alinéa 2 ; 222 alinéa 3 ;
150 alinéas 3 et 6 ; 223 alinéa 2 ;
151 alinéa 1 ; 225 ;
152 alinéas 1, 2 et 3 ; 228-3° ;
153 ; 229-1-5° ;
154-1 alinéa 2 et premier tiret ; 229-2-2° ;
155, alinéas 2 et 3 ; 231-6° ;
157 alinéa 3 ; 232 ;
158 alinéas 1 et 2 ; 233 –1-5° ;
159 alinéa 2 ; 233-2-2° ;
160-2° ; 244 dernière ligne ;
170 alinéa 2 ; 245 alinéa 2 ;
39
248 alinéa 2.
40
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
SUR LES PROCEDURES SIMPLIFIEES DE RECOUVREMENT ET LES
VOIES DEXECUTION
ARTICLES
41
226 alinéa 1 ;
227 alinéas 2, 3 et 4 ;
228 alinéa 3 ;
229 ;
230 alinéas 1 et 2 ;
231-6 ;
238-3 ;
240 ;
254-4 ;
255 alinéa 2 ;
256 alinéa 2 ;
260 alinéa 3 ;
261 alinéas 2 et 3 ;
263 alinéas 1, 2 et 4 ;
264 alinéas 1 et 2 ;
266 alinéa 2 ;
267-3 ;
271 alinéa 2 ;
273 ;
275 alinéas 1 et 2 ;
276 ;
277-4 ;
279 ;
280 ;
281 alinéa 3 ;
282 alinéa 1 ;
284 alinéa 1 ;
300 alinéa 3 ;
301 alinéas 2 et 4 ;
302 ;
303 alinéa 2 ;
313 alinéa 1 ;
316 alinéa 2 ;
322 alinéa 1 ;
325 alinéa 2 ;
326 ;
330 alinéa 1 ;
332.
42
43
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
RELATIF AU DROIT DE L’ARBITRAGE
ARTICLES
- 5, a et b ;
- 7 alinéa 3 ;
- 8 alinéa 2 ;
- 12 alinéa 2 ;
- 13 alinéa 3 ;
- 14 alinéa 7 ;
- 22 alinéa 5 ;
- 25 alinéa 2 et 3 ;
- 28 alinéa 2 ;
- 30 ;
- 31 alinéa 3;
- 32 alinéas 1 et 3.
44
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS L’ACTE UNIFORME
SUR LE DROIT COMPTABLE DES ENTREPRISES
NEANT
45
LISTE DES DISPOSITIONS A REECRIRE DANS LACTE UNIFORME
RELATIF AU CONTRAT DE TRANSPORT DE MARCHANDISES PAR
ROUTE
NEANT
46
ANNEXE 5
II. Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique (AUSCGIE) : Néant.
- L’Article 49, alinéa 2 de l’AUS a son équivalent en Droit guinéen dans l’article 41 du Code
des Activités économiques qui dispose : « Sauf quand la loi ou les usages professionnels en
disposent autrement, l’Acte accompli dans le code de l’Activité économique se prouve par
tous les moyens »
- La limite des sommes fixées légalement pour l’exécution provisoire des décisions judiciaires
prévue par les articles 107-5ème et 108-1er de l’AUS n’est pas prévue en droit positif guinéen
sous la forme d’un montant fixe prédéterminé (voir article 574, dernier alinéa du Code de
procédure civile, économique et administrative). Aussi, cette limite devra être déterminée par
le législateur guinéen, voire, mieux encore, par le législateur OHADA ;
- Les créances bénéficiant du superprivilège des salaires prévu par Les articles 148-2ème et
149-3ème sont celles qui correspondent à la fraction incessible et insaisissables de ces
créances. Ce superprivilège n’a pas d’équivalent en Droit guinéen car aucun montant de
fraction incessible ou insaisissable n’est prévu bien que l’article 215 alinéa 6 du code du
travail guinéen indique qu’il y a une partie incessible et insaisissable du salaire.
Il nous paraît donc important et opportun que le législateur social guinéen détermine la
fraction incessible et insaisissable des salaires et qu’en outre les articles 148-2° et 149-3°
AUS soient complétés ainsi par le législateur OHADA :
47
V. Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement de
créances et des voies d’exécution (AUPSRVE) :
L’article 51 (définition des biens insaisissables) de l’AUPSRVE a son répondant dans les
articles 1065 à 1067 du Code de Procédure Civile économique et administrative.
48
ANNEXE 6
II - Dispositions pénales prévues par l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique (AUSCGIE)
• Les infractions prévues à l’article 886 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 887 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 888 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 889 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 890 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 158 du Code pénal guinéen (faux en écritures privées de commerce
ou de banque).
• Les infractions prévues à l’article 891 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 435 du Code pénal guinéen (abus de biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 892 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 893 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 894 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
49
• Les infractions prévues à l’article 895 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 158 du Code pénal guinéen (faux en écritures privées de commerce
ou de banque).
• Les infractions prévues à l’article 896 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 897 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 898 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 262 du Code pénal guinéen (usurpation de titres et fonctions).
• Les infractions prévues à l’article 899 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 497 du Code pénal guinéen (recel).
• Les infractions prévues à l’article 900 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 901-1er de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 158 du Code pénal guinéen (faux en écritures privées de
commerce ou de banque).
• Les infractions prévues à l’article 901-2ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 430 du Code pénal guinéen (escroquerie).
• Les infractions prévues à l’article 902-1er de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 157 du Code pénal guinéen (faux en écritures publiques ou
authentiques).
• Les infractions prévues à l’article 902-2er de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 902-3er de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 157 du Code Pénal (faux en écritures publiques ou
authentiques)
• Les infractions prévues à l’article 903-1er de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 903-2ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 158 du Code pénal guinéen (faux en écritures privées de
commerce ou de banque).
• Les infractions prévues à l’article 903-3ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 903-4ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 436 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 903-5ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 433 du Code pénal guinéen (abus de confiance).
• Les infractions prévues à l’article 903-6ème de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 433 du Code pénal guinéen (abus de confiance).
• Les infractions prévues à l’article 904 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 435 du Code pénal guinéen (abus des biens sociaux).
• Les infractions prévues à l’article 905 de l’AUSCGIE sont sanctionnées par les peines
prévues à l’article 158 du Code pénal guinéen (faux en écritures privées de commerce
ou de banque).
50
III - Dispositions pénales prévues par l’Acte
uniforme portant organisation des sûretés (AUS)
• Les infractions prévues à l’article 97, alinéa 3 de l’AUS sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 433 du Code pénal guinéen (abus de confiance).
• Les infractions prévues à l’article 111, alinéa 3 de l’AUS sont sanctionnées par les
peines prévues à l’article 451 du Code pénal guinéen (détournement d’objets saisis).
51
VI – Dispositions pénales prévues par l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage
(AUA) : Néant.
VIII – Dispositions pénales prévues par l’Acte uniforme relatif aux contrats de transport
de marchandises par route (AUCTMR) : Néant.
52