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DROIT COMMERCIAL
Année universitaire 2022-2023
Docteur Nour BADRAOUI DRISSI
SOMMAIRE
OBJECTIF DU COURS
INTRODUCTION
PARTIE I : LES CRITÈRES DE LA COMMERCIALITÉ
CHAPITRE I : LES SOURCES ET LE DOMAINE DE DROIT COMMERCIAL
SECTION I : LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
I- Les sources classiques au Maroc
II- Les sources modernes
SECTION II : LE DOMAINE DU DROIT COMMERCIAL
I- Les actes de commerce
II- Les activités commerciales
III- LE COMMERÇANT (Personne physique ou morale)
CHAPITRE II : LES CONDITIONS JURIDIQUES DE L’EXERCICE DU COMMERCE
SECTION I : LES CONDITIONS ET LIMITATIONS LIEES A LA PERSONNE DU COMMERÇANT
I- Les incapacités
II- Les incompatibilités
III- Les Interdictions légales
IV- Les déchéances
SECTION II : LES INTERDICTIONS ET LIMITATIONS LIEES AU COMMERCE ENVISAGE
I- Les commerces interdits ou réglementés
II- Les activités réglementées
III- Les activités libres
CHAPITRE III : LES OBLIGATIONS DU COMMERÇANT
SECTION I : L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION (PUBLICITE LEGALE)
I- Règlementation des immatriculations au registre de commerce
II- Les effets juridiques de l’immatriculation au registre du commerce
III- Les sanctions sur défaut d’immatriculation
IV- Les sanctions pour indication inexacte
V- Les inscriptions modificatives
VI- La radiation
SECTION II : LES OBLIGATIONS FISCALES
I- Identification fiscale
II- Obligation de déclaration des revenus
SECTION III : LES OBLIGATIONS COMPTABLES
I- L’objet de l’obligation comptable
II- L’intérêt des livres comptables
SECTION IV : LES AUTRES OBLIGATIONS
I- Ouverture d’un compte bancaire ou postal
II- Présentation et observation des documents comptables
III- Les obligations d’information des organismes sociaux
SECTION V : LES PREROGATIVES DES COMMERÇANTS
I- Chambres de commerce d’industrie et des services
II- Le droit au bail
CHAPITRE IV : L’ENTREPRISE COMMERCIALE
SECTION I : DÉFINITION DE L’ENTREPRISE COMMERCIALE
I- Définition économique
II- Définition sociale
III- Définition organisationnelle
IV- Définition juridique
SECTION II : TYPES D’ENTREPRISES AU MAROC SELON LEURS STATUT JURIDIQUE
I- La création d'une entreprise individuelle
II- La création d'une société
SECTION III : L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE
I- Définition de l’entreprise individuelle
II- Les caractéristiques de l’entreprise individuelle
III- Les conséquences de l’absence de la qualité juridique propre à l’Entreprise Individuelle
PARTIE II : LES BIENS DE L’ENTREPRISE : LE FONDS DE COMMERCE
CHAPITRE I : LES ELEMENTS CONSTITUANTS D’UN FONDS DE COMMERCE
SECTION I : LES ELEMENTS CORPORELS DU FONDS DE COMMERCE
I- Le matériel et l’outillage
II- Les marchandises
SECTION II : LES ELEMENTS INCORPORELS DU FONDS DE COMMERCE
I- La clientèle et l'achalandage : Eléments obligatoires du fonds de commerce
II- Le droit au bail (propriété commerciale)
III- Le nom commercial
IV- L'enseigne commerciale
V- Les droits de propriété industrielle
VI- Les brevets d’invention
VII- Les marques de fabrique et de service
VIII- Les dessins et les modèles
IX- Les autres éléments incorporels : Les licences ou autorisations administratives
SECTION III- LES ELEMENTS NON COMPRIS DANS LE FONDS DE COMMERCE
I- Les biens immeubles
II- Les créances et les dettes
III- Les contrats
IV- Les documents comptables
V- Le droit de terrasse
CHAPITRE II- L’EXPLOITATION DU FONDS DE COMMERCE
SECTION I : EXPLOITATION PAR LE PROPRIETAIRE DU FONDS DE COMMERCE
I- Exploitation directe
II- Disparition de la propriété du fonds de commerce
SECTION II : EXPLOITATION PAR UN LOCATAIRE
I- Le crédit-bail du fonds de commerce
II- La location-gérance (gérance libre) du fonds de commerce
CHAPITRE III : ACHAT DE FONDS DE COMMERCE
SECTION I : PROCESSUS LIE A L’ACHAT D’UN FONDS DE COMMERCE
I- Obligation d’information préalable du vendeur
II- Diagnostic du fonds de commerce visé
III- Évaluation du fonds de commerce et négociation
IV- Réalisation des formalités liées à la cession
CHAPITRE IV : VENTE OU CESSION DU FONDS DE COMMERCE
SECTION I : CONDITIONS DE LA VALIDITE DE LA VENTE DU FC
I- Les conditions de fond de la vente d’un FC
II- Les conditions de forme de vente d’un FC
SECTION II : PROTECTION DU VENDEUR DU FC
I- Première garantie : Le privilège du vendeur du FC
II- Deuxième garantie : L’action résolutoire du vendeur du FC
SECTION III : PROTECTION DE L’ACQUEREUR DU FONDS DE COMMERCE
I- Les garanties dont l'acheteur d'un FC peut bénéficier
II- L’apport en société d’un fonds de commerce
SECTION IV : PROTECTION DES CREANCIERS DU VENDEUR
I- Les oppositions
II- En cas d'apport en société
CHAPITRE IV : LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE
SECTION I : GENERALITES ET DEFINITION
SECTION II : CONDITIONS DE VALIDITE DU NANTISSEMENT DU FC
SECTION III : ASSIETTE DU NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE
SECTION IV : LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE DU NANTISSEMENT
SECTION V : EFFETS DU NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE
I- Droit de suite
II- Le droit de préférence
III- Les autres garanties
CHAPITRE V : LA PROTECTION DU FONDS DE COMMERCE
SECTION I : LA PROTECTION DU BAIL COMMERCIAL
I- Les règles propres aux baux commerciaux
II- Le droit au renouvellement du bail commercial « propriété commerciale »
III- Cas de non renouvellement du bail commercial
SECTION II : LA PROTECTION CONTRE LA CONCURRENCE DELOYALE
I- Formes de la concurrence déloyale
II- La prévention
III- L’action en concurrence déloyale
IV- Les sanctions
SECTION III : LA PROTECTION CONTRE LA CONTREFAÇON
I- Les moyens de protection de la marque
II- Les sanctions
PARTIE III : LES TECHNIQUES JURIDIQUES DES ECHANGES : LES CONTRATS
CHAPITRE I : LA FORMATION DU CONTRAT
CHAPITRE II : LES CONDITIONS DE VALIDITE DU CONTRAT
CHAPITRE III : L’EXECUTION DU CONTRAT
CHAPITRE IV : LES PRINCIPAUX CONTRATS COMMERCIAUX
SECTION I : LE CONTRAT DE VENTE
SECTION II : LE CONTRAT DE DISTRIBUTION
SECTION III : LE CONTRAT DE FRANCHISE
SECTION IV : LE CONTRAT DE CONCESSION
SECTION V : LE CONTRAT DE SOUS-TRAITANCE
SECTION VI : LE CONTRAT DE PRESTATION DE SERVICES
SECTION VII : LE CONTRAT DE JOINT-VENTURE
OBJECTIF DU COURS
Ce cours permet aux étudiants à discerner les notions de base du Droit Commercial et leur
offre quelques références et certaines règles de Droit qui les aideront, en tant que futurs
managers et / ou futurs opérateurs économiques, à préparer au mieux une affaire
économique, Aussi :
o Acquérir les connaissances fondamentales du Droit Commercial ;
o Comprendre le corpus réglementaire qui régit le monde des affaires et les entreprises
indépendantes ;
o Développer la capacité d’argumenter à partir de preuves tangibles ;
o Acquérir les compétences analytiques basées sur un esprit critique.
o Comprendre les risques juridiques qui pourraient être associés à des activités liées à
l’entreprise.
o Comprendre comment fonctionne le monde, des affaires et quelles en sont les règles.
INTRODUCTION
L’étude du Droit Commercial passe, tout d’abord, par sa définition. Une définition qui nous
amènera à sélectionner, pour ce cours, des matières liées à la dimension juridique du
commerçant (personne physique ou morale), acteur majeur du droit commercial, ainsi que
les règles qui régissent ses rapports entre professionnels et différents partenaires.
o Le statut du commerçant ;
o Les actes de commerce ;
o Les activités commerciales ;
o Les biens du commerçant ;
o Les règles particulières aux entreprises ;
o Les règles communes à toutes les entreprises ;
o Les relations entre les entreprises.
Le Droit Commercial est une branche du Droit Privé. Il regroupe l’ensemble des règles
définissant le régime juridique applicable aux actes de commerce et régissant l'exercice de
la profession de commerçant et son statut dans le cadre de ses activités commerciales soit
à titre individuel ou sous forme sociétaire.
Le Droit Commercial est un droit relatif aux opérations juridiques accomplies par les
commerçants, soit entre eux, soit avec leurs clients.
Ainsi la gestion de l’entreprise passe par une bonne maîtrise du Droit Commercial
1
o Rapports entre concurrents : la libre concurrence est un élément important du droit
commercial, car il est essentiel au bon fonctionnement des marchés. Toute action qui
tende à l’empêcher est sanctionnée.
o Rapports entre commerçant et non professionnels : pour protéger le consommateur.
Les sources du droit commercial sont les mêmes que celles du droit civil, à savoir : la loi, au
sens large, la jurisprudence ainsi que les coutumes et les usages commerciaux qui sont plus
développées en droit commercial qu'en droit civil. L’article 2 du code de commerce stipule
« Il est statué en matière commerciale conformément aux lois, coutumes et usages du
commerce, ou au droit civil dans la mesure où il ne contredit pas les principes fondamentaux
du droit commercial.
1- Le droit musulman
Le droit musulman a toujours joué un rôle prépondérant dans la vie juridique marocaine. Son
influence se manifeste à travers un certain nombre de dispositions. Le droit musulman (Fiqh)
trouve sa source dans les prescriptions du Coran.
2- Le droit coutumier
Pour mieux ancrer la politique coloniale, les autorités du protectorat français, s’étaient
efforcées pour instaurer une division ethnique entre les marocains afin d’éliminer la langue
arabe et l’islam au bénéfice de la langue française et le christianisme. Ainsi, elles ont instauré
des tribunaux coutumiers établis dans les montagnes et dans quelques plaines du pays.
L’établissement de ces tribunaux a été le résultat de deux dahirs en date du 11 septembre
1914 et du 16 mai 1930.
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II- Les sources modernes
Les sources du droit commercial sont spécifiques. Ce ne sont pas exactement les mêmes
que celles des autres branches du droit. On distingue les sources formelles et les sources
institutionnelles.
Les conventions internationales sont des accords conclus entre États qui imposent des
obligations entre les États impliqués. Ces sources internationales prennent également une
importance grandissante avec la mondialisation et le renouveau du libre-échange.
Dans la pratique divers termes sont employés pour désigner des conventions internationales :
traité, accord, arrangement, pacte, charte, échange de lettres, protocole.
Au point de vue juridique, toutes les conventions internationales ont la même nature et
produisent les mêmes effets.
Les conventions internationales doivent généralement être ratifiées par des États pour
obtenir une force obligatoire et ainsi devenir de véritables traités internationaux. Ces
accords peuvent être bilatéraux ou multilatéraux.
Par exemples :
b) La loi
Elle régit les actes de commerce et les commerçants. (Article I et 2 du CC). L’article 46 de
la Constitution dispose que le régime des obligations civiles et commerciales relève du
domaine de la loi.
Le terme Loi doit être entendu au sens large, c'est-à-dire, la loi votée par le Parlement : Code
de Commerce (CC).
Le Code de Commerce au Maroc est le texte législatif qui régit les actes de commerce et
les commerçants. Le premier CC a été élaboré sous le protectorat français en 12 août 1913.
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Pour s'inscrire et répondre aux exigences de la libéralisation et de la globalisation des
économies, les textes du CC de 1913 ont été soit révisés ou élaborés. Ainsi, l’élaboration du
nouveau CC (Dahir du 1er août 1996) s’est inscrite dans le cadre d'une réforme assez vaste
et profonde du droit des affaires au Maroc tout en visant à mettre les normes nationales en
conformité avec les standards internationaux.
Les coutumes et usages sont des pratiques professionnelles qui tirent leur origine des clauses
qui étaient régulièrement insérées dans des contrats. Ils sont des pratiques non écrites plus
ou moins généralisées. (Article 2 du Code de Commerce).
Il s’agit d’une part, de pratiques répétées ou habituelles dont il faut déterminer le contenu
ou de pratiques ou habitudes qui impliquent le sentiment qu’elles sont obligatoires d’autre
part. Ces pratiques peuvent s’étendre sur un niveau géographique (toute une ville, toute
une région ou sur le plan national), et /ou niveau d’une profession.
Les coutumes et les usages spéciaux et locaux priment les coutumes et usages généraux.
(Article 3 du CC).
Pour la force juridique des usages et coutumes de commerce, ces derniers ne peuvent être
invoqués lorsque la loi est formelle (Article 475 DOC).
L’usage ne peut être invoqué que s’il est général ou dominant et s’il n’a rien de contraire à
l’ordre public et aux bonnes mœurs (Article 476 DOC).
Exemples d’usages de commerce :
d) La jurisprudence commerciale
La jurisprudence commerciale est constituée de l'ensemble des décisions rendues par les
juridictions compétentes (Tribunaux de commerce et Tribunaux de 1 ère Instance civiles) sur
l'ensemble des litiges relatifs aux actes de commerce des entreprises et aux engagements
pris par les commerçants. Ces décisions relèvent d'un intérêt spécifique soit parce qu'elles
énoncent une règle générale et abstraite, comme une loi, soit parce qu'elles répètent une
solution identique sur une même question de droit.
La jurisprudence commerciale correspond ainsi aux décisions de justice rendues en
interprétant et complétant le droit commercial.
e) La doctrine
Elle regroupe les écrits des auteurs de droit et des juristes qui commentent et donnent des
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avis sur des problèmes de droit qui vont inciter les juges ou les lois. C'est la doctrine qui a
favorisé par exemple l'émergence de matières nouvelles telles que le droit bancaire et le
droit de la concurrence.
Les règlements professionnels sont des codes de bonne conduite qui définissent pour la
profession les modèles de comportement sur la manière d’agir, que ce soit entre les
commerçants de cette profession et d’autres professions ou avec leurs clients.
Les ordres professionnels peuvent édicter des règlements qui seront obligatoires pour toute
la profession concernée (par exemple l’ordre professionnel des pharmaciens).
1- Définition
Il s'agit généralement d'actes réalisés par une personne ou une société dont l'activité repose
sur des opérations commerciales.
Par conséquent, un acte de commerce est un acte juridique soumis aux dispositions du droit
commercial du fait de sa nature, de sa forme, mais aussi des personnes qui le réalisent.
Par ailleurs un acte peut être considéré comme acte de commerce s'il répond à deux
critères cumulatifs.
D'abord, un critère de spéculation, qui implique une finalité lucrative pour une
opération, c'est-à-dire une opération pour laquelle on produit des bénéfices.
Ensuite, un critère de répétition de l'acte dans le temps, c'est-à-dire un acte de
commerce qui est réalisé à titre habituel.
Il existe donc quatre types d'actes de commerce :
a) L’acte de commerce par nature ;
b) L’acte de commerce par la forme ;
c) L’acte de commerce au titre de l'accessoire ;
d) Les actes de commerce mixtes.
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a) Les actes de commerce par nature
Ces actes sont toujours de nature commerciale en raison de leurs objets quel que soit la
qualité de celui qui les réalise. La particularité des actes de commerce par nature c’est
qu’ils :
Sont déjà énumérés par le législateur (Articles 6,7 et 10 CC).
Il s’agit d’actes de commerce qui sont toujours commerciaux à raison de leur forme et non
par leurs objets et ce quelle que soit la personne qui les accomplisse.
Le billet à ordre est un document écrit qui résulte d’une transaction commerciale (Art.
9 du CC). C’est un moyen de paiement spécifique aux entreprises et une
reconnaissance de dette signée par un débiteur.
La lettre de change est un document écrit, émis avec une facture, sur lequel le tireur
(fournisseur) donne au tiré (client) l’ordre de payer une somme d’argent déterminée
à une date déterminée. (Article 9 CC).
Le billet à ordre et la lettre de change sont des effets de commerce, des instruments de
crédit et une reconnaissance de dettes représentant une créance commerciale. De ce fait,
le simple fait de signer une lettre de change ou un billet à ordre est un acte de commerce,
même s’ils n’ont pas été signés par un commerçant.
Ils sont également considérés comme actes de commerce par la forme les actes accomplis
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par les sociétés commerciales, ci-dessous, dans le cadre de leur objet social, même si leur
activité n’est pas commerciale :
La Société à Nom Collectif (SNC) ;
La Société en commandite simple (SCS) ;
La Société A Responsabilités Limitées (SARL) ;
La Société par Action Simplifiée (SAS) ;
La Société en commandite par actions.
La Société Anonyme (SA).
Ce sont des actes qui par nature sont civil, mais qui par accessoire deviennent des actes de
commerce parce qu’ils sont accomplis par le commerçant dans le cadre de l’exercice de
sa profession commerciale ou par une société commerciale en liaison avec son activité.
Il peut également s'agir d'un acte se rattachant à une opération commerciale principale.
Selon le Code de Commerce tous les actes effectués par un commerçant sont
commerciaux par accessoire sauf preuve contraire qui peut être apporté par tout moyen.
(L’article 10 du CC). Ce sera à celui qui entend démontrer le caractère civil d’un prêt, par
exemple, d’établir qu’il n’a pas été souscrit pour les besoins de son commerce.
Définition
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s’opposer à l’écrit du commerçant par tous moyens, sauf si la loi en dispose
autrement.
o En matière de la compétence juridictionnelle
Le régime général des actes de commerce cherche à s’adapter aux besoins spécifiques
des commerçants notamment en termes de rapidité, de rigueur, d’efficacité et de sécurité,
ainsi on trouve :
a) En matière de preuve ;
b) En matière de l’exécution ;
c) En matière de règlement des contentieux ;
d) En matière de prescription ;
A la différence du Droit Civil, la preuve est libre en matière commerciale, à moins qu’il ne
soit autrement disposé par la loi. Le principe de liberté des preuves s’applique à tous les
contrats commerciaux.
De ce fait les actes de commerce, entre commerçants, peuvent se prouver par tout moyen
pour démontrer une relation d’affaires (Principe de la liberté de preuve) : (livres comptables,
factures, reçus, bons de commandes, bons de livraisons, correspondances, témoignages…).
Le principe de la liberté de la preuve pour le commerçant s’applique :
Pour tous les actes de commerce par nature.
Pour l’acte de commerce par accessoire.
C’est le souci de sécurité qui prime dans la vie des affaires et qui rend nécessaire la bonne
exécution des obligations et le respect des échéances.
En cas de litige entre commerçants, il est possible de définir par avance la juridiction
commerciale territorialement compétente. Il est possible également de recourir aux modes
alternatifs de règlement des conflits. Parmi ces modes de règlement, il y a l’arbitrage prévu
par la clause compromissoire.
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o Les tribunaux de commerce
Ils sont compétents pour connaître :
Des actions relatives aux contrats commerciaux ;
Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales ;
Des actions relatives aux effets de commerce ;
Des différends entre associés d’une société commerciale ;
Des différends relatifs aux fonds de commerce.
Les tribunaux de commerce ne connaissent que des affaires commerciales dont le montant
dépasse 20 00Dhs.
Les Tribunaux de Première Instance Civile ne connaissent que des affaires commerciales
dont le montant ne dépasse pas 20 00 Dhs.
Aussi, le commerçant ne pourra assigner la personne non commerçante que devant le
tribunal de première instance.
En droit commercial l’arbitrage est une procédure juridictionnelle qui permet de régler les
litiges entre commerçants (personnes physiques ou morales). Loi n° 08 – 05 Promulgué par
(dahir n°1-07-169 du 30 novembre 2007.
Dans ce mode de règlement de litige on s'adresse non pas à des magistrats de carrière
siégeant dans les tribunaux appartenant à l'appareil judiciaire de l'Etat, mais à des arbitres.
L’arbitrage doit obligatoirement avoir été convenu par écrit entre les parties sous la forme
d’une clause d’arbitrage insérée dans le contrat ou d’un compromis d’arbitrage.
Les obligations de fonds et de forme de l’arbitrage doivent être respectées sous peine de
nullité. Elles sont précisées par la loi.
L’arbitrage ne correspond pas au règlement à l’amiable mais c’est une justice contractuelle
règlementé par la loi.
A ne pas confondre l’arbitrage avec la médiation. L'arbitrage concerne la résolution d’un
litige alors que la médiation est un processus de négociation chargé de faciliter la
conclusion d'une transaction et non pas le règlement d’un litige.
Comme est le cas pour les actes de commerce, les activités commerciales sont fondées sur
le critère de la commercialité et régies par le Droit commercial. Ainsi, on trouve :
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Les activités de commerce par nature ;
Les activités de commerce par la forme ;
Les activités de commerce par accessoire.
Le Code de Commerce énumère les activités considérées comme commerciales par nature
(Articles 6, 7 et 8). Cette liste n’est pas exhaustive :
1- L'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
6- Le transport ;
Toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires (Art. 7 CC).
Toutes opérations se rattachant à l’exploitation des navires et aéronefs et au
commerce maritime et aérien (Article 7 CC).
Toutes activités pouvant être assimilées aux activités énumérées aux Article 6 et 7 du
CC.
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Les articles 6, 7, 8 du CC dégagent cinq types d'activités commerciales par nature :
L'activité de négoce
Le premier acte de commerce de cette activité est l'achat pour revendre : Critère de
l'achat pour revente.
La jurisprudence exige que la revente soit destinée à dégager un bénéfice (critère de
spéculation et profit).
Cas des entreprises industrielles qui achètent des matières premières pour la revente sous
forme de produits finis ou semi finis.
Certaines activités de production sont exclues de la sphère de commercialité lorsque les
critères de « l’achat pour revendre » ou « le but spéculatif » font défaut. Ainsi, l’activité
agricole et l'activité de production intellectuelle restent des activités civiles.
L’activité de transformation
ère
Il s’agit de l’achat de matières 1 ou les extraire du sol, et les revendre en biens finis ou semi-
finis.
Les activités de transformation concernent l'entreprise de manufacture. Ce terme désigne
la transformation d'une matière, que ce soit manuellement ou par l'intermédiaire d'une
machine. Mais toute manufacture ne constitue pas toujours une activité commerciale, il
existe une manufacture artisanale.
L’article 6 CC ne pose pas de distinction entre l’activité industrielle et l’activité artisanale. Il
reste aux tribunaux toute la liberté pour faire cette distinction.
En principe, l'activité d'extraction des matières premières relève du droit civil. Il existe
toutefois des exceptions :
o La recherche et l'exploitation des mines et carrières est considérée comme un
acte de commerce, ainsi que l’exploitation des gisements de charbon, de
pétrole, de minerais…. (Article 6 du CC).
o L’exploitation des eaux minérales ou thermales entrent aussi dans la catégorie
des industries extractives (Article 7 CC).
L’article 6 du CC range l’entreprise de fourniture aux cotés des agences et des bureaux
d’affaires et en fait une activité commerciale. Ainsi sont des activités commerciales les
services rendus par :
o Des loueurs de meubles.
o Les financiers ou les transporteurs.
o L’assurance.
o L’exploitation d’entrepôt et magasins généraux.
o L’organisation de spectacles publics.
o La distribution d’eau, d’électricité et de gaz.
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o La vente aux enchères publiques.
o Les postes et télécommunications.
o La bourse.
2- Les activités ayant une commercialité par la forme
Certains actes sont commerciaux, quelle que soit l’activité de celui qui les fait, en raison de
leur forme : signature d’une lettre de change et / ou une activité exercée par certain type
de société :
La Société à Nom Collectif (SNC) ;
La Société en commandite simple (SCS) ;
La Société A Responsabilités Limitées (SARL) ;
La Société par Action Simplifiée (SAS) ;
La Société en commandite par actions.
La Société Anonyme (SA).
La commercialité par accessoire englobe tous les contrats nés pour les besoins du
commerce et ceux conclus pour les besoins de ce commerce.
Exemple : Achat de matériel, emprunt bancaire, contrat d'assurance.
Cette commercialité par accessoire permet d'intégrer dans le droit commercial toutes les
opérations qui portent sur le fonds de commerce.
En revanche les actes que le commerçant accomplit sans rapport avec l’activité
commerciale sont des actes civils (achat d’une maison, d’un véhicule pour un usage privé).
L’activité agricole reste civile car l’agriculteur vend les fruits de sa terre, ce qui empêche de
le classer parmi les commerçants pour cause d’achat pour revente.
L’agriculteur n’accomplit pas des actes de commerce et échappe donc au droit
commercial.
Par contre son activité devient commerciale :
s’il devient distributeur des produits d’autrui et si les produits vendus provenaient
d’autres exploitations.
Aussi, s’il se lançait dans l’industrie de transformation de produits agricoles ou de
produits extérieurs à sa propre exploitation ou s’il transforme les produits agricoles tels
que l’huile, la farine, le beurre...
L’activité intellectuelle reste une activité civile car les intellectuels vendent leur propre savoir
(production des auteurs, compositeurs, artistes, écrivains, etc.). Toutefois, ceux qui sont
chargés de commercialiser l'activité intellectuelle sont cependant des commerçants.
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III-Le commerçant (personne physique ou morale)
Le commerçant est « Toute personne qui, en dépit d'une interdiction, d'une déchéance ou
d’une incompatibilité, exerce habituellement une activité commerciale, est réputée
commerçant » (Article 11du CC).
En Droit français : Un commerçant est une personne physique ou morale qui exerce des
actes de commerce et en fait sa profession habituelle (Article L121-1 CC).
Pour être commerçant il faut faire des actes de commerce par nature ;
Pour être commerçant il ne suffit pas d’exercer une activité commerciale à titre
professionnel et de façon indépendante, il faut aussi que les activités commerciales
exercées ne soient pas une simple conséquence, un simple prolongement d’une
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activité civile qui constituerait la profession principale. Ainsi l’association sportive (dont
l’activité est civile) qui vendrait des équipements avec un léger bénéfice qu’elle
utiliserait pour moderniser ou entretenir les salles ne serait pas commerçantes.
On distingue les commerçants de droit, les commerçants de fait et les commerçants avec
fonds de commerce de ceux sans fonds de commerce.
Sont ceux qui exercent une activité commerciale en respectant les règles légales relatives
au commerce, à savoir l’intégralité des droits et des obligations pesant sur les commerçants
à savoir :
Exercice de l’activité commerciale à titre habituel et professionnel pour leur compte ;
Immatriculation au registre de commerce ;
Tenue d’une comptabilité ;
Paiement des impôts.
Sont ceux qui selon la loi et la jurisprudence exercent une activité commerciale à titre
professionnel ou habituel, mais ils ignorent totalement la loi commerciale.
Ils ne sont pas immatriculés au registre de commerce et ne tiennent pas de comptabilité
pour diverses raisons.
Cette qualification du commerçant de fait prive l’intéressé des droits du commerçant mais
elle fait peser sur lui toutes ses obligations.
Ainsi quand le commerçant de fait revendiquera les droits du commerçant ceux-ci lui seront
refusé.
Cependant, quand un tiers revendique des obligations à son encontre, elles se verront prises
en considération.
Toute personne peut créer une entreprise dans le domaine de son choix. C’est une valeur
constitutionnelle. Toutefois certaines activités sont interdites et des conditions sont imposées
pour exercer certains commerces.
Ces interdictions et limitations tiennent soit aux personnes, soit au commerce envisagé.
I- Les incapacités
La capacité juridique doit être respectée. Seul un majeur peut être commerçant, cela
signifie que le mineur, ne peut être commerçant, de même que les majeurs incapables.
Cette règle est fondée sur un souci de protection des tiers et de l’incapable lui-même.
La capacité pour exercer le commerce obéit aux règles du statut personnel (Moudawana).
On distingue : Le mineur commerçant et le majeur incapable.
L’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues (Article 209
Moudawana). Pour pouvoir exercer le commerce, Il faut donc jouir de la capacité juridique
(avoir 18 ans). Toutefois, il existe deux dérogations :
La Loi autorise le mineur à exercer le commerce à partir de 16 ans, sous certaines conditions.
Il doit être émancipé, et être spécialement autorisé à exercer le commerce par son
père ou par sa mère ou par son tuteur légal.
Le mineur ou son représentant légal doit demander au tribunal de déclarer sa
majorité de manière anticipée.
L'acte d'autorisation doit être enregistré et affiché au tribunal de première instance
du domicile commercial du mineur.
Le mineur doué de discernement (+12 ans) peut recevoir une partie de ses biens afin de
l’administrer à titre d’essai après autorisation du tuteur légal ou du juge (Article 226 de la
Moudawana). Cette autorisation doit être inscrite au registre de commerce pour avertir les
tiers qu’ils traitent avec un mineur et pour le protéger puisque les tiers ne pourront lui opposer
la nullité d’un acte en se basant sur sa condition de mineur. (Article 13 CC).
Les actes du mineur doué de discernement sont valables s’ils lui sont pleinement profitables
et sont nuls s’ils lui sont préjudiciables. (Article 225 Moudawana).
Il obéit à la loi de son statut personnel. Il est majeur à 20 ans mais peut exercer une activité
commerciale à sa puberté si ses parents l’acceptent.
« Est réputé majeur tout étranger ayant atteint 20 ans révolus même si sa loi nationale prévoit
un âge de majorité supérieure à celui qui est édicté par la loi marocaine ». (Ex : sa loi dit 21
15
ans). Quand un étranger n’a pas l’âge de la majorité requis par la loi marocaine et qu’il est
réputé majeur par sa loi nationale, il ne peut exercer le commerce qu’après autorisation du
tribunal (Ex : sa loi dit majeur à 16 ans.) (Article 16 CC).
2- Le majeur incapable
Les personnes âgées de 18 ans peuvent ne pas être capables en raison de maladies
mentales, ou de faiblesse d’esprit (l’aliéné mental ou de prodigalité) Article 217
Moudawana). Les incapables majeurs ne peuvent pas créer leur entreprise. Ils ne possèdent
pas la capacité commerciale mais uniquement la capacité civile.
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III- Les Interdictions légales
La capacité commerciale ne peut pas tomber sous le coup d’une interdiction légale .
Tous les délits concernant le droit des sociétés et le délit de banqueroute. (721CC).
2-Les commerçants ayant subi une faillite judiciaire (Article 704 CC)
L’exercice d'une activité commerciale est interdit à toute personne contre laquelle a été
prononcée la faillite personnelle ou l'interdiction de gérer.
La faillite personnelle entraîne l'interdiction de diriger ou de contrôler une entreprise. Cette
faillite intervient à l'occasion d'une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation
judiciaire et entraîne un certain nombre de restrictions pour les personnes concernées.
La déchéance est une mesure privative de la liberté d’exercer une profession commerciale
qui est prononcée par le tribunal. (Pour au moins 5 ans).
En vertu de l’article 711CC « La déchéance commerciale emporte interdiction de diriger,
gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute entreprise commerciale
ou artisanale et toute société commerciale ayant une activité économique ».
Cas de déchéance :
Le dirigeant de société qui a disposé des biens de la société comme les siens.
17
Le dirigeant de société qui a poursuivi abusivement dans un intérêt personnel une
exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation de paiement de la
société (Article 706 CC).
Certaines activités demeurent interdites pour des raisons de sécurité ou pour préserver la
santé publique ou la moralité. Parmi ces interdictions :
Défense nationale ;
Sécurité ;
Vente des armes et explosifs pour préserver l’ordre public ;
Vente les organes humains pour préserver la moralité ;
Vente du corps humain (Prostitution), pour préserver la moralité ;
Vente de la drogue pour préserver la santé publique…) ;
Loterie, Jeux de hasard, casinos réservés aux entreprises ayant une autorisation de
l’Etat. (Moralité publique) ;
Un monopole de l’État (les minerais ex : phosphates, le pétrole) ; les individus ne
peuvent exercer le commerce dans un domaine monopolisé par l’ETAT (Ex : Le
transport ferroviaire) ;
Les associations, les partis politiques et les syndicats ne peuvent pas exercer une
activité commerciale.
18
Certains commerces, dont l’activité peut se révéler dangereuse pour le patrimoine
du consommateur (Exemple : La banque et l’activité d’assurance).
Afin de protéger l’entreprise et les tiers qui traitent avec elle contre les risques du commerce,
la Loi a prévu des protections légales qui créent pour l’entreprise commerciale des
obligations diverses :
I- Les obligations d’immatriculation (La publicité légale) ;
II- Les obligations comptables ;
III- Les obligations fiscales ;
IV- Les obligations en tant qu’employé.
1- Délai
o L’immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois de
l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de
commerce.
o L’immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois de leur
création ou de leur constitution. Il en est de même des succursales et agences
marocaines ou étrangères.
2- Déclaration d’immatriculation
19
o Les mentions obligatoires
Pour les commerçants personnes morales de droit public ou privé (Art. 43 et à 49 CC)
La déclaration d’immatriculation doit indiquer pour les sociétés commerciales : les
éléments permettant d’identifier les associés, actionnaires, la raison sociale, l’objet de
la société, l’activité exercée, le siège social, la forme juridique de la société, le
montant du capital social, la déclaration de toutes les décisions judiciaires sur la
dissolution de la société et celles portant la liquidation judiciaire, les nantissements du
fonds de commerce, le renouvellement et la radiation de l’inscription du privilège du
créancier gagiste, les brevets d’invention exploités et les marques de fabriques ou de
commerce ou de service déposés par le commerçant, la cession du fonds de
commerce, les décisions judiciaires prononçant l’interdiction du commerce. Identité
des gérants et des membres des organes d’administration, date et numéro d’un
dépôt des statuts au secrétariat greffe.
o Les commerçants de droit bénéficient des avantages accordés par la loi (droit
au bail, en matière de preuve, délais de prescription…).
4- Les sanctions
6- La radiation
C’est la suppression d’une immatriculation au RC. Elle peut intervenir dans les cas suivants :
Cessation de l’activité commerciale par le commerçant immatriculé au RC.
Décès du commerçant, sans qu’il y ait cessation du Fonds de commerce.
21
Dissolution d’une société ;
En cas de d’acquisition ou de location d’un Fonds de Commerce, le précèdent
propriétaire procède à radiation de l’inscription du FC cédé ou loué.
Aussi, est radié d’office tout commerçant :
Frappé d’une interdiction d’exercer une activité commerciale en vertu d’une
décision judiciaire.
Décédé plus d’un an.
A cessé depuis plus de 3 ans l’exercice de l’activité pour laquelle il s’est inscrit au RC.
I- Identification fiscale
Toute personne qui exerce une activité lucrative doit disposer d’un identifiant fiscal auprès
de l’Administration des Impôts afin de pouvoir payer ses impôts.
Le commerçant (personne physique ou morale) devra informer l’administration des impôts
de toute modification des caractères de l’entreprise tout le long de la vie de cette
dernière.
Le Code de Commerce impose à tous les commerçants, personnes physiques ou morales, de tenir
une comptabilité régulière (Article19 à 26 CC).
La tenue de la comptabilité régulière présente un intérêt pour :
L’Etat puisque l’assiette des impôts est calculée sur le chiffre d’affaires.
L’entreprise à qui la comptabilité permet de contrôler et de maîtriser son fonctionnement, sa
gestion et ses résultats.
Les tiers (fournisseurs, banquiers) qui sont informés de la solvabilité de l’entreprise.
En cas de litige la comptabilité est admise par le juge pour faire preuve entre commerçants
à raison des faits de commerce (Article 19 CC).
La comptabilité régulièrement tenue peut faire preuve en faveur de celui qui la tient,
mais seulement entre commerçants et pour des faits de commerce (Art.19 al 2 CC).
22
Les documents comptables ne font pas preuve contre les non commerçants.
Les documents comptables font preuve contre commerçant qui les tient même s’ils
sont irrégulièrement tenus (Article 20 CC).
Les documents comptables et les pièces justificatives doivent être conservés pendant 10
ans. Les originaux des correspondances reçues et les copies des correspondances envoyées
doivent également être conservés pendant 10 ans car ce sont des moyens de preuves.
Les commerçants sont électeurs et éligibles aux chambres de commerce, d’industrie et des
services (CCIS). Ces chambres de commerce sont des organismes professionnels où sont
représentés les commerçants détaillants, les entreprises industrielles et les entreprises de
services.
Les Chambres sont chargées de missions à caractère représentatif, consultatif, d’appui et
de promotion.
23
I- La définition économique de l’entreprise
Parmi les définitions économiques celle qui qualifie l’entreprise comme une « Unité
économique, combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des biens
et des services et distribuant des revenus en contrepartie… ».
Dans le langage courant, on appelle aussi « entreprise » une structure qui réunit un certain
nombre de moyens destinés à l'exercice d'une activité économique prédéterminée. Ainsi,
aujourd'hui, on parle d'entreprise artisanale, agricole commerciale, etc.
Toutefois, l’entreprise commerciale se distingue des autres :
Par son objet : l'activité exercée par l'entreprise commerciale est commerciale.
Par son sujet : le commerçant.
Par ses clients : notamment les consommateurs.
Par les personnes avec lesquelles elle exerce son activité. Elle a des partenaires qui
constituent un réseau.
24
La SAS : Société Anonyme Simplifiée ;
La SNC : Société en nom collectif ;
La SCS : Société en Commandite Simple ;
La SCA : Société en Commandite par Actions ;
GIE : Groupement d'intérêt économique.
Il n’existe aucune définition juridique de l’entreprise individuelle car elle n’a pas d’existence
juridique propre. L’entreprise est juridiquement confondue avec son exploitant et comme
son nom l'indique, l'entreprise individuelle est une entreprise en nom propre qui ne dispose
pas de la personnalité morale. L'entrepreneur et l'entreprise constituent une seule et même
entité sur le plan juridique, même si, sur le plan comptable et fiscal, les activités
professionnelles de l'entrepreneur sont clairement séparées de ses activités civiles.
L’entreprise individuelle est une entreprise dirigée par une seule personne (absence
d’associé), et qui n'a pas de personnalité morale, bien qu'elle soit parfois inscrite au registre
du commerce (pour les commerçants et industriels).
Par conséquent :
Il n’y a pas des Statuts à rédiger, étant donné qu’aucune personne morale n’est
créée.
Il n’y a pas de notion de capital.
Il n’y a pas d’associé.
2- Souplesse et simplicité
3- Responsabilité illimitée
Le dirigeant de l’entreprise individuelle dispose de très larges pouvoirs qui trouvent leur
contrepartie dans une responsabilité très étendue. Le dirigeant organise librement
l’exploitation de son entreprise.
Dans le cadre de l’entreprise individuelle les personnes recrutées par l’entrepreneur
25
travaillent sous la dépendance de ce dernier. Ce lien de subordination permet de distinguer
l’activité des salariés des fonctions accomplies par des professionnels indépendants
(concessionnaire, agent commercial, commissionnaire ou courtier).
L'un des partenaires essentiels de l’entreprise est l'établissement financier dont l'intervention
est nécessaire au développement de l'entreprise, et les partenaires commerciaux qui
forment les réseaux de distribution de l'entreprise.
Les partenaires publics interviennent dans différents secteurs : droit de la concurrence, droit
du travail, droit fiscal pour essayer de faire respecter l’équilibre entre les forces en présence
au bon fonctionnement du marché.
La vie juridique de l’entreprise individuelle se confond avec celle de son exploitant d’où les
conséquences suivantes :
Les biens consacrés par l’entrepreneur à son entreprise (fonds de commerce, marchandises,
matériels ...) restent sa propriété et font partie de son patrimoine. Ainsi, l’ensemble du
patrimoine de l’entrepreneur garanti l’ensemble de ses dettes.
Lorsque les dettes commerciales sont importantes, l’entrepreneur pourra être obligé de
vendre ses biens personnels (maison, voiture …) pour les payer.
Afin d’éviter à l’exploitant de l’entreprise individuelle cette déplaisante situation, le
législateur a créé la Société à Responsabilité Limité à Associé Unique (SARLAU). Cette
dernière peut être propriétaire de l’entreprise et permet de distinguer le patrimoine
commercial de celui de l’entrepreneur/associé unique.
2- Au point de vue fiscal c’est l’exploitant qui est imposé et non l’entreprise
Ce n’est pas l’entreprise qui est taxée puisqu’elle n’a pas d’existence juridique mais c’est
son exploitant qui doit déclarer son bénéfice commercial avec les autres revenus (loyers,
intérêts…).
Bien qu’il travaille dans l’entreprise et en tire un revenu, l’entreprise ne peut être considérée
comme son employeur puisqu’elle n’a pas d’existence juridique propre.
L’entrepreneur individuel n’a donc pas le statut de salarié. Il ne peut pas cotiser au régime
général de la sécurité sociale.
Pour obtenir le statut de salarié cadre, il peut constituer une société dans laquelle en tant
que principal responsable, il aura ce statut, mais l’entreprise individuelle disparaîtra.
I- Le matériel et l’outillage
Il s'agit des machines, de l'équipement, des outils qui servent à l'exploitation du fonds de
commerce et qui sont la propriété du commerçant (Ex. : les machines, le mobilier de bureau,
le matériel de transport, les agencements). Le matériel et l’outillage ont un caractère stable
au sein de l’entreprise.
Le matériel et l’outillage peuvent être indispensables (EX. : pour l'entreprise des travaux
publics).
Le matériel et l’outillage peuvent être inexistants, (EX. : pour les commerces de distribution,
où parfois, à l'exception des marchandises à vendre, un équipement spécifique n’est pas
nécessaire.
Il s’agit d’une part des matières premières et produits semi finis servant à la fabrication et,
d’autre part, des produits mis en vente et qui sont la propriété du commerçant.
27
Comme pour le matériel et l’outillage les marchandises peuvent être absolument essentiels
dans un fonds de commerce. (EX. : pour l'entreprise de transport routier).
Elles peuvent être aussi inexistantes dans un fonds de commerce. (EX. : pour les agents de
change. Elles n'ont pas de stock de marchandises).
Parfois l’entreprise utilise pour son propre usage les produits qu'elle fabrique et met en vente.
Dans ce cas, le critère de stabilité fait la différence entre le matériel et les marchandises.
Ainsi, contrairement au matériel les marchandises ont un caractère essentiellement mouvant
car elles sont destinées à la vente.
Les éléments incorporels constituent les éléments les plus importants du fonds de commerce
et jouent souvent un rôle essentiel lors de la création ou du développement de l’entreprise.
« Le fonds de commerce comprend obligatoirement, la clientèle et l'achalandage ». « Il
comprend aussi tous autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tels que le nom
commercial, l'enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial, les marchandises, le matériel
et l'outillage, les brevets d'invention, les licences, les marques de fabrique, de commerce et
de service, les dessins et modèles industriels et, généralement, tous droits de propriété
industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés (Article 80 du CC, al 1 al 2).
Cette énumération n’est pas limitative. De nombreux éléments peuvent être ajoutés comme
un contrat de crédit-bail.
1- Définition de l'achalandage
2- Définition de la clientèle
Elle est constituée par les clients qui s'approvisionnent régulièrement auprès d'un fonds de
commerce, d’une façon permanente et fidèle en raison de la compétence ou du savoir-
faire du commerçant.
Il ne faut pas confondre la clientèle à l’achalandage. La clientèle doit être réelle, certaine
et propre à l’exploitant. Un fonds de commerce peut avoir une clientèle dès son ouverture.
a) Nécessité de la clientèle
La clientèle est la condition de l'existence même des relations commerciales, sans laquelle
le commerce lui-même ne peut exister. Ainsi, l’existence du fonds de commerce dépend de
l’existence de la clientèle. (L’al 1er de l’article 80 du CC).
Les commerçants qui n’ont pas de clientèle propre ne sont pas propriétaire d’un fonds de
commerce. Ainsi, celui qui exploite la clientèle d’autrui n’a pas de fonds de commerce.
La clientèle est une condition de transmission de fonds de commerce. La vente du fonds
suppose que la clientèle passe à l’acquéreur.
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b) Caractères de la clientèle
La clientèle doit être une clientèle réelle, certaine, actuelle. Une clientèle potentielle ne suffit
pas à révéler l’existence d’un fonds de commerce.
Une clientèle réelle et certaine peut subsister malgré une fermeture temporaire. Cependant,
la cessation de l’exploitation fait disparaitre la clientèle et donc le fonds de commerce.
Le fonds de commerce est constitué dès la première opération traité avec la clientèle.
La réalité de la clientèle se mesure par la durée de l’exploitation et le chiffre d’affaires à
partir des livres comptables.
Exemple 1 :
La propriété de la clientèle d’un restaurant exploité dans l'enceinte d’un club de sport est
attribuée, par la jurisprudence, à l’exploitant du club et non pas à l’exploitant du restaurant
car l’activité commerciale du restaurant se trouve sous la dépendance du club.
Exemple 2 :
La propriété de la clientèle attachée au FC, exploité par un franchisé dans un centre
commercial est attribuée, par la jurisprudence, à l’exploitant de la franchise car il assume à
ses risques et périls l’exploitation du FC.
Le bail commercial est un contrat de location utilisé pour la location de locaux où sera
exploité un FC, industriel ou artisanal (boutique, magasin, restaurant, hôtel, atelier,
boulangerie, épicerie, librairie, etc.). Un bail commercial peut être également conclu
pour un bail commercial terrain nu.
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2- Les règles propres aux baux commerciaux
Ces règles sont applicables aux baux des immeubles ou locaux dans lesquels un Fonds de
commerce (FC) est exploité par un commerçant ou à un industriel immatriculé au RC.
Le bail commercial doit obligatoirement être écrit et un état descriptif des lieux
contradictoire doit être dressé au moment de la prise de possession. (Loi 49-16 relative aux
beaux d’immeubles ou de locaux loués à usage commercial, industriel et artisanal, entrée
en vigueur le 11 février 2017).
Le respect de cette exigence est déterminant pour enclencher certaines procédures et
obtenir certaines indemnités.
La durée normale du bail commercial est de 9 ans. Mais la durée est parfois supérieure : c’est
le cas des baux signés dans les galeries commerçantes des hypermarchés par exemple.
Si le propriétaire peut résilier le bail au bout des 9 ans, le locataire lui peut résilier son bail au
bout de 3 ans, 6 ans, ou 9 ans. D’où l’appellation « bail 3. 6. 9 ».
Le locataire doit utiliser le local loué conformément à sa destination. Il ne peut donc exercer
dans le local commercial que les activités autorisées par le bail (Loi 49-16).
o Clause de spécialisation
Le contrat de location peut dans certains cas restreindre les activités en insérant une clause
de spécialisation. Cette clause permet au propriétaire de l’immeuble d’en contrôler
l’utilisation. Le non-respect par le locataire de la clause de spécialisation entraîne en
principe la résolution du contrat.
Pour modifier l’activité autorisée, il faut réaliser une procédure de « déspécialisation»
compte tenu de la conjoncture économique ou lorsque les nouvelles activités sont
compatibles avec la destination principale.
o Clause d’exclusivité
Par cette clause, le bailleur s’interdit de louer un autre local dans le même immeuble par
exemple pour l’exercice de la même activité par un autre commerçant.
En cas de non-respect de cette clause par le bailleur, celui-ci s’exposera à une action en
dommages - intérêts et en annulation du contrat de bail.
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La première condition à laquelle doit répondre cette cession, est d’informer le bailleur. A
défaut, la cession ne produira pas d’effet à son égard.
Pour que la cession du bail soit valable elle doit être sous forme d’un acte authentique ou
sous seing privé ayant date certaine.
En cas de cession, le locataire initial demeure redevable envers le bailleur de toutes ses
obligations. Le nouveau preneur ne sera obligé que devant son cocontractant.
Le bailleur bénéficie d’un droit préférentiel qu’il peut exercer dans un délai de 30 jours, lui
permettant la restitution du local loué. Pour l’exercice de ce droit, il devra verser l’ensemble
des sommes payées par le cessionnaire du FC (ou les déposer).
Si le bailleur ne procède pas au versement des dites sommes dans ce délai ne de 30 jours à
compter du jour de la réception de l’avis, le propriétaire ne peut plus se prévaloir de son
droit de préemption prévaloir de son droit de préemption.
Le locataire peut sous-louer tout ou partie des locaux, sauf mention contraire figurant au
bail. A condition toutefois, d’en informer le bailleur et que le montant du loyer ne dépasse
pas le loyer initial. Dans le cas contraire, le bailleur a le droit de revoir à la hausse le loyer
principal.
Les preneurs (initial et sous-locataire) restent solidaires vis à vis du bailleur.
Le sous-locataire doit s’engager à ne pas changer d’activité commerciale sans l’accord du
bailleur. La flexibilité de la nouvelle loi autorise toutefois le changement partiel d’activité à
condition de respecter les spécificités du local.
f) Le prix du bail
1- Définition
Le nom commercial est l’un des éléments d’identification du FC. Il désigne l’appellation sous
laquelle le commerçant, (Personne physique ou morale) exerce une activité. Lorsque
l’entreprise est individuelle, le nom commercial peut être le nom patronymique du
commerçant.
Le nom commercial est l’appellation du FC à ne pas confondre avec la dénomination
sociale qui est l’appellation de la société.
31
2- Effets en cas de vente du nom commercial
o Le nom commercial fait partie du FC avec lequel il peut être cédé et transmis avec
lui ou à titre isolé, donc on ne peut pas interdire à l’acquéreur de l’utiliser.
o On ne peut plus l’utiliser soi-même pour exercer son commerce, car vendre, c’est
transférer la propriété du nom commercial à l’acquéreur.
L’enseigne comme le nom commerciale est un signe de ralliement. C’est une inscription,
une forme ou une image qui permet d’individualiser le lieu où s’exerce l’activité.
Elle peut être soit le nom commercial lui-même, soit une dénomination de fantaisie ou un
emblème.
Comme le nom commercial, c'est un objet de propriété incorporelle, cessible à titre isolée
ou avec le fonds de commerce.
L'enseigne est protégée par l'action en concurrence déloyale, aux mêmes conditions que
le nom commercial.
Il arrive qu’une enseigne soit commune à une chaine de magasins pratiquant une politique
commune de distribution (dans le contrat de franchise, le commerçant verse une
redevance au titulaire de l’enseigne pour pouvoir l’utiliser).
L’enseigne commerciale est un élément facultatif du FC. Sa réglementation est identique à
celle du nom commercial. Elle peut être protégée par un enregistrement à l’OMPIC.
Ces droits deviennent des éléments du FC mais ils peuvent en être détachés.
Il existe deux catégories des droits de propriété industrielle :
Des droits sur des créations nouvelles ;
Des droits sur des signes distinctifs, soumis à un régime spécifique.
Le brevet d’invention est un titre de propriété par lequel l’inventeur d’un produit ou d’un
procédé reçoit un monopole d’exploitation pendant 20 ans non renouvelables.
32
Le brevet peut être vendu ou loué (fabrication sous licence).
Pour être brevetée, l’invention doit satisfaire des conditions de fond et de forme :
L’invention doit être nouvelle, (n’a pas déjà été imaginée ni disponible) ;
L’invention doit résulter d’une action inventive. (Ne découle pas d’une manière
évidente de l’état de la technique) ;
Une marque est un signe distinctif qui permet à une entreprise, en utilisant un signe
quelconque, de se distinguer des autres. On peut distinguer deux marques :
o La marque nominale :
Elle correspond au nom patronymique, géographique, dénomination
de fantaisie, ou encore d’une marque de distribution.
o La marque figurative ou emblématique :
Il s’agit de la forme du produit, de son conditionnement (la bouteille de
la mayonnaise par exemple, un logo type dit usuellement « logo » (le
crocodile de Lacoste, etc…), de la combinaison ou de la disposition
des couleurs…).
La marque est un élément facultatif du fonds de commerce. Elle peut être protégée par son
enregistrement à l’OMPIC. La durée de la protection et de 10 ans, mais des dépôts successifs
permettent de conserver indéfiniment la propriété de la marque.
Le propriétaire de la marque a les mêmes droits et les mêmes obligations que le propriétaire
d’un brevet.
Ce sont des créations à caractère décoratif qui donnent à l'objet un aspect extérieur
spécifique et nouveau. Les dessins et modèles sont très importants pour l'industrie des
carrosseries, des meubles, des tissus, etc..).
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L'auteur du dessin ou du modèle reçoit un droit exclusif à la suite d'un dépôt auprès OMPIC.
Le dépôt de dessins et modèles s'inscrit dans un cadre juridique privilégié.
Il existe deux protections :
Les biens immeubles ne peuvent pas faire partie du fonds de commerce (le local), même
s'ils sont la propriété de l'exploitant et constituent un élément déterminant d'attractivité pour
la clientèle. Ainsi, dès qu'un bien est qualifié d'immeuble, il ne peut plus faire partie du fonds.
Ce sont des obligations qui ont un caractère personnel. En cas de transmission il n’y pas de
transmission des dettes ou de créances, sauf si l’acheteur ne respecte pas certaines
obligations et dans le cas de la solidarité fiscale.
Les contrats en principe ne font pas partie intégrante du fonds de commerce et ne sont
pas transmis de plein droit alors même qu’ils sont nécessaires à l’exploitation et qu’ils font la
valeur du fonds de commerce.
A l’exception de ceux obligatoirement transmissibles comme le contrat du bail commercial,
les contrats de travail (code de travail), contrat d’assurance relative au fonds de
commerce se transmet avec les biens assurés.
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IV-Les documents comptables
Elles ne font pas partie intégrante du FC et ne sont pas transmis de plein droit,
mais l’acheteur dispose d’un droit de consultation pendant 3 ans.
V- Le droit de terrasse
Le droit de terrasse est une autorisation délivrée à titre personnel. L’acheteur du FC doit
donc demander une nouvelle autorisation.
I- Exploitation directe
L'exploitation directe peut également être exercée dans le cadre d'une société
commerciale. Ce sont les organes de la société (gérant, conseil d'administration,
administrateur général, etc…) qui exploitent effectivement le FC.
La propriété du fonds de commerce étant étroitement liée à son exploitation, elle disparaît
dans les situations suivantes :
o Si la clientèle est définitivement perdue.
o Si tous les éléments du fonds ont été détruits.
o Si le commerçant disperse les éléments du FC de manière à en rendre impossible
l'exploitation.
35
Sous le régime du crédit-bail l’établissement de crédit-bail achète le FC et le donne ensuite
en location-gérance au commerçant en vue de son acquisition ultérieure.
Le contrat de location-gérance dans ce cas est assorti d’une promesse de vente. Cette
promesse permet au locataire d’acquérir le FC à l’expiration du contrat de crédit-bail, pour
un prix résiduel égal au prix convenu avec l’établissement bancaire moins les redevances
déjà payées, plus les intérêts. S'y ajoutent certains frais, taxes et indemnités prévus dans le
contrat.
Le prix et les conditions d’exercice de la promesse par le locataire en fin de contrat devront
être clairement définis dans le contrat
Ce régime de crédit-bail permet au commerçant de financer progressivement son FC et
d'acquérir progressivement la propriété de son FC à l'expiration du bail moyennant un prix
résiduel.
L'établissement bancaire reste le propriétaire du FC jusqu’à l’acquisition de ce dernier par
le crédit-preneur à l’expiration du contrat de crédit-bail. Ainsi le crédit-bail confère à
l'établissement bancaire une garantie efficace car il n'est autre que le propriétaire du FC.
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Indiquer sur tous documents relatifs à son activité commerciale ainsi que sur toutes
pièces signées par lui à cet effet ou en son nom, son numéro d’immatriculation
au registre du commerce et le siège du tribunal où il est immatriculé et sa qualité
de gérant libre du fonds.
Le bailleur est tenu, soit de se faire radier du registre de commerce, soit de faire
modifier son inscription personnelle avec la mention « mise en gérance libre ».
Il faut examiner la situation des parties d’une part, et le sort des dettes nées de
l'exploitation d’autre part.
37
b) Les effets pour le locataire-gérant du FC et les conditions à respecter
Il prend toutes les décisions de gestion à ses risques et périls du FC dont il supporte les
pertes et perçoit les bénéfices.
Le contrat de location-gérance ne peut pas être cédé par le locataire-gérant, c'est
un contrat précaire qui ne comporte pas de droit au renouvellement ou à indemnité.
Le locataire doit avoir la capacité d’exploiter le FC;
Avoir la qualité de commerçant ;
Être immatriculé au registre du commerce ;
Exploiter le fonds sans changer l’activité du tout en respectant sa destination.
L’activité commerciale du FC est donc étroitement liée à celle exercée
précédemment par le propriétaire du fonds
L’achat d’un FC permet de se lancer dans une activité commerciale déjà en place.
L’achat du FC doit être constaté par acte notarié ou sous seing privé. Le montant de l’achat
doit être déposé auprès d’une instance habilitée à conserver les dépôts tels que les notaires.
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II-Deuxième étape : Diagnostic du fonds de commerce visé
Malgré toutes les techniques existantes permettant d’évaluer un FC, le prix définitif est au
final fixé par le jeu des négociations. Il dépend également de la concurrence entre les
repreneurs potentiels et de la situation du vendeur.
En cas d’accord, les parties concluent un protocole d’accord par écrit qui contient les
points essentiels issus des négociations.
La valeur d’un FC repose essentiellement sur les éléments incorporels qui le composent. (Sa
clientèle, l’achalandage du FC, la qualité de l’emplacement, sa notoriété, les conditions
juridiques et financières du contrat de bail). Ainsi, pour cette évaluation il est indispensable
de bien distinguer le FC d’une part et les éléments qui le composent d’autre part.
Dans le cadre de l’achat d’un FC, le bail commercial est obligatoirement transmis à
l’acquéreur (il s’agit du droit au bail) et aucune clause du bail ne peut prévoir le contraire.
Toutefois, pour encadrer la cession du FC, certaines clauses peuvent être prévues comme
l’agrément préalable du bailleur ou la garantie sur les loyers en cas de cession.
39
o Prévoir un agrément préalable du bailleur
Une clause du bail peut prévoir que le bailleur puisse agréer ou refuser au candidat
l’acquisition du droit au bail (qui constitue un élément essentiel du FC). Le refus ne
doit pas être abusif.
Comme tout bien, le FC peut être cédé (vendu) ou apporté en société. Il peut aussi faire
l'objet d'un nantissement (gage, caution). La valeur du FC lui permet de devenir un
instrument de crédit, de sorte qu'un créancier prêtera de l'argent contre prise d'un gage
portant sur le FC.
La cession d’un FC peut porter sur tout ou partie des éléments : marchandises, droit au bail,
etc. Toutefois l'achalandage et la clientèle formant les éléments essentiels doivent toujours
être compris dans une vente du fonds.
La vente d’un FC est une opération qui revêt une grande importance, c’est pourquoi pour
bien sécuriser cette opération le législateur a prévu une série d’obligations.
Ainsi, on distingue des conditions de fonds et des conditions de forme ainsi que des
conditions de publicité. (Article 79 CC).
Les conditions de fonds sont destinées à protéger les parties, les conditions de formes et de
publicité concernent, quant à elles, la situation de l'acquéreur et des tiers.
En principe, la vente du FC est soumise aux règles de droit commun. Toutefois la loi a apporté
un certain nombre de dérogations au droit commun et ce d’une part, pour protéger les
intérêts des créanciers du vendeur pour préserver leur gage sur le FC, et d’autre part, afin
de protéger le vendeur contre l’insolvabilité de l’acquéreur.
La vente du FC est régie par les règles générales qui règlementent les contrats, en particulier
en matière de capacité, de consentement, d’objet et de cause. Les règles de la capacité
commerciale telles que édictées par le code de commerce s’appliquent évidement dans
ce contexte.
Le mineur doit disposer de l’autorisation du juge qui doit être requise par son tuteur, sauf s’il
s’agit d’un mineur émancipé. Ce dernier pourra procéder seul à la vente de son FC.
Le fonds du mineur ne peut être vendu par le tuteur qu'avec l'accord du juge des tutelles.
40
2- Le consentement
Le consentement des parties doit être libre, conscient et exempt de vice (Erreur, dol,
tromperie, violence). Toutefois, la jurisprudence marocaine n’applique pas ces
conditions de manière absolue, elle tient en compte le particularisme du bien vendu.
La cause de la vente doit être conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. En
pratique aucune difficulté n’est soulevée sur ce point, car il est très rare que son
absence ou son illicéité soit soulevée en matière de vente du fonds de commerce.
Ces conditions de formes et leurs sanctions, sont rigoureuses parce qu'il s'agit de protéger
l'acquéreur par une information aussi large et loyale que possible.
Le code de commerce exige la forme écrite de l’acte de vente, ainsi contrairement au Droit
commun de la vente, la vente d’un FC est un contrat qui nécessite l’établissement d’un acte
authentique ou d’un acte sous seing privé. (Article 81 CC.
Cette obligation protège l’acheteur contre les éventuels vices cachés et lui permet soit
d’annuler la vente soit de demander la réduction du prix de vente.
Si l’une de ces mentions obligatoires ne figure pas dans l'acte de vente, l’acquéreur peut
demander l'annulation du contrat si l’absence de la mention lui a porté préjudice (Art. 82
CC). Le tribunal peut déclarer la vente nulle s'il estime cette omission déterminante pour
l'acquéreur. L'acheteur à un an pour agir, à défaut il peut toujours se fonder sur un vice du
consentement (Erreur ou dol).
Par contre, en cas d’inexactitude dans les mentions, l’acquéreur a le choix entre l’annulation
de la vente et la réduction du prix de vente, si cette inexactitude des mentions lui a porté
préjudice (Article 82 CC).
Dans les deux cas, l’action doit être intentée par l’acquéreur (annulation ou réduction du
prix) dans un délai maximum d’un an à partir de la date de l’acte de vente.
En parallèle, pour que l’acte de vente puisse produire ses effets en faveur du vendeur, l’acte
de vente est soumis aux formalités de dépôt et de publicité.
Voir le tableau précédant : Les Etapes et formalités liées à l’achat d’un FC.
La publicité de l’acte de vente est destinée à permettre aux créanciers du vendeur d’être
informés de la vente du FC pour qu’ils puissent agir à temps pour faire valoir leurs droits, en
s’opposant au paiement du prix de vente ou de faire une surenchère du sixième.
Les créanciers nantis qui bénéficient d’un nantissement inscrit sur le FC. Ces derniers
n’ont rien à craindre vu que la vente ne peut se faire sans eux.
Les créanciers chirographaires qui n’ont pas de garantie particulière et qui sont
inconnus de l’acquéreur. C’est principalement pour ces créanciers que la publicité a
été organisée, elle leur permet d’une part de faire opposition sur le prix de vente,
d’autre part, ils peuvent faire une surenchère.
o Opposition sur le prix de vente par les créanciers chirographaires (Art 84 CC)
Dans les 15 jours qui suivent la seconde insertion au B.O et au J.A.L, tous les créanciers
chirographaires du vendeur peuvent s’opposer au versement du prix au vendeur, sans tenir
42
compte de la nature de leurs créances civile ou commerciale. (Ex : bailleur pour les loyers
échus, fournisseurs non payés…).
Cette opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été déposé, soit par le dépôt
de l’opposition au greffe contre récépissé.
Cette opposition doit indiquer, à peine de nullité, le montant et les causes de la créance,
elle doit contenir une élection de domicile dans le ressort du tribunal.
En cas de cession d'un FC, le vendeur dispose d'un privilège lui permettant de se prémunir
contre les impayés. Le privilège tend à garantir le prix ou ce qui en reste dû.
Le privilège du vendeur d'un FC a lieu aux conditions suivantes :
a) Obligation de l’écrit
Le privilège n’a lieu que si la vente a été constatée par un acte authentique ou sous seing
privé dûment enregistré et que ce privilège est mentionné dans l’acte de vente.
Le vendeur qui veut garantir le paiement du prix, a la possibilité de faire inscrire un privilège
au registre du commerce.
d) Délai d'inscription
L'inscription du privilège doit être prise dans le délai de 15 jours à compter de la date de
l'acte de vente, à la diligence du vendeur à peine de nullité (Article 92 CC).
43
Le droit de privilège donne à son titulaire deux prérogatives, un droit de préférence et un
droit de suite opposables à tous les créanciers.
L’Etendu du privilège du vendeur d'un FC n'existe qu'en cas de cession du FC et non sur la
vente d'éléments isolés et il ne porte que sur les éléments du FC énumérés dans la vente et
dans l'inscription.
Pour aboutir l’action résolutoire doit remplir les conditions exigées suivantes :
Que la résolution soit amiable ou judiciaire, elle entraîne toujours les effets suivants :
o Le vendeur doit reprendre tous les éléments du FC qui ont fait partie de la vente,
même ceux qui ont été payés et pour lesquels son privilège et l'action résolutoire sont
éteints (Article 100 du CC). « Reprise indivisible ».
Il est possible d'insérer dans l'acte de cession du FC une clause prévoyant que le
vendeur pourra conserver, à titre d'indemnité, les acomptes versés.
Le vendeur (le cédant) est tenu, vis-à-vis de l'acquéreur, d'un certain nombre de garanties
et d'obligations :
Suite à la cession de son FC, le cédant est tenu de délivrer à l’acheteur tous les éléments qui
ont été convenus dans l’acte (par une remise des titres de propriété, de clés ou par tout
autre moyen). En cas de retard dans la délivrance du fonds, le vendeur peut être condamné
en justice à verser des dommages et intérêts si l'acquéreur prouve l'existence d'un préjudice.
45
L’acquéreur a intérêt à prévoir dans l'acte de cession une clause expresse relative à la
délivrance complétée par des pénalités pour sanctionner tout retard constaté dans la
délivrance du fonds.
L’acte de vente doit contenir des explications qui vont plus loin qu’un simple récapitulatif du
prix et de la chose vendue, il doit contenir plusieurs informations nécessaires à sa validité
formelle.
L’omission de l’une des mentions obligatoires prévues par la loi n’entraîne la nullité de la
vente que si le consentement de l’acquéreur a été vicié par une erreur sur les qualités
substantielles du FC vendu et s’il subit un préjudice.
L'omission des mentions peut sur la demande de l'acquéreur, formée dans le délai d'un an,
entrainer la nullité de l'acte de vente.
En cas d'omission, l'acquéreur peut demander l'annulation mais pas une réduction de prix.
Seul l'acheteur peut invoquer la nullité de l'acte en cas d’omission d’une des mentions et il
peut y renoncer.
Cette garantie ne joue que si les vices cachés ont une existence antérieure à la vente, ne
sont pas apparents et rendent inexploitables ou difficilement exploitables le FC.
Les défauts cachés visés par la loi sont tels que l'acheteur n'aurait pas acheté le FC ou aurait
payé un moindre prix, s'il les avait connus.
En cas de l’existence d’un vice caché, l'acheteur a le choix entre une action estimatoire ou
une action rédhibitoire. Ces actions sont introduites par assignation devant le tribunal de
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commerce du lieu du domicile du vendeur ou auprès du tribunal désigné par la clause
attributive de juridiction contenue dans l'acte de cession du fonds.
a) Action estimatoire
Dans l'action estimatoire il y a diminution du prix, en cas de vice cachés, sans remettre en
cause la vente. L’acquéreur garde donc le FC en demandant une réduction du prix
d'acquisition.
b) Action rédhibitoire
Dans l'action rédhibitoire il y a nullité de la vente sur le fondement de la garantie des vices
cachés. L’acquéreur restitue donc le FC en contrepartie de la restitution du prix au moyen
d'une action en justice.
L'action rédhibitoire est toutefois impossible dans deux situations :
La perte de la chose qui rend la restitution inopérante.
L’impossibilité de restituer la chose en nature (chose consommable par le temps ou
l'usage).
Toutefois, l’acheteur peut obtenir réparation du préjudice, mais sur un autre fondement
juridique.
L’apport d’un FC en société est semblable à une vente du FC, se sont deux opérations de
même nature. La différence réside dans le mode de payement.
La vente suppose le paiement du prix, tandis que l’apport est organisé par l’attribution des
parts sociales ou des actions et non une somme d’argent au profit de l’apporteur.
L’absence de versement d’un prix entraine, en cas d’apport, quelques modifications dans
la situation des créanciers. Ainsi, l’apport de fonds en société risque de nuire aux créanciers
chirographaires du fonds.
1- La publicité légale
Cette opération est soumise aux mêmes règles que la vente du FC. Ainsi, pour protéger les
autres associés, l’acte qui constate l’apport (les statuts de la société) devra contenir les
mentions exigées pour la vente du FC :
Être inscrit au registre de commerce ;
Être publié dans un journal d’annonces légales (JAL) et au bulletin officiel (BO), avec
renouvellement entre le 8ème et le 15ème jour de la première insertion.
Dans les 15 jours après la seconde insertion, tout créancier de l’associé fera connaitre par
une déclaration au secrétariat greffe du tribunal qui a reçu l’acte, la somme qui lui est due.
Cette déclaration met la société en demeure soit de prendre à sa charge ce passif, soit de
renoncer à l’apport envisagé.
La publicité de l'apport est analogue à celle du la vente du FC, mais la protection des
créanciers non-inscrits nécessite une déclaration de ces derniers au greffe du tribunal de
première instance, dans les dix jours de la publication. Les associés ont alors une option :
option des associés.
Les associés peuvent accepter ou refuser la reprise du passif déclaré :
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Si ces déclarations révèlent des charges trop lourdes grevant le fonds apporté, les
associés peuvent, dans la quinzaine suivante, et en produisant leurs titres, demander
la nullité de la société s'il s'agit d'une société en formation, ou la nullité de l’apport
dans le cas contraire.
A défaut d'opposition, la société est tenue des dettes du fonds en qualité de caution
solidaire avec l'apporteur, débiteur principal.
I- Les oppositions
En cas de vente d’un FC, les créanciers du vendeur peuvent, même si leur créance n'est pas
encore exigible, dans les dix jours suivants la première publication, faire opposition au
payement du prix en bloquant les sommes entre les mains de l'acheteur ou de
l'intermédiaire. Dans les 15 jours qui suivent la 2ème insertion, les créanciers ont la possibilité de
faire opposition au paiement du prix (Ex : bailleur pour les loyers échus, fournisseurs non
payés…) par dépôt de l’opposition auprès du secrétariat greffe du tribunal qui a reçu l’acte
de vente.
Pendant les délais d’opposition et après une opposition, le prix ne peut être versé au vendeur
par l’acquéreurs. Ce dernier risquera de payer deux fois ce prix en cas de non-respect de
cette procédure.
Les créanciers doivent déclarer leur créance au greffe du tribunal de première instance. A
défaut, ils perdent tout recours contre la société.
S'ils le font, la société est, avec l'apporteur du fonds, solidairement tenue de les payer.
Le nantissement peut porter sur tous les éléments du FC à l’exclusion des marchandises qui
ne peuvent jamais faire partie du nantissement. Parce que l'on ne peut obliger le
commerçant à aliéner son stock qui est indispensable à la survie de son entreprise.
A défaut de désignation expresse et précise et en l’absence d’énumération des biens
composant le FC, le nantissement porte sur les principaux éléments incorporels dont le nom
commercial, l’enseigne, le droit au bail, la clientèle et l’achalandage. De même, les
succursales doivent être expressément désignées.
Le matériel, l'outillage et les droits de propriété industrielle peuvent également en faire
partie, si les signataires du contrat le souhaitent.
Le commerçant reste à la tête de son exploitation. Le créancier nanti dispose, quant à lui,
d'un droit de préférence et d'un droit de suite ainsi de quelques garanties annexes.
Le nantissement permet de maintenir la garantie sur tous les éléments du fonds, sauf les
marchandises, après l'imputation de la partie du prix payable comptant.
I- Droit de suite
Le créancier nanti du FC a le droit de suite qui lui permet d’exercer son droit de préférence
même si le fonds a été vendu à un tiers acquéreur. Il peut le faire saisir et le faire vendre
judiciairement pour se payer sur le prix.
En cas de non payement de l'échéance, le créancier qui a une place privilégiée pour
recouvrir sa créance peut procéder à la vente forcée du FC. Son droit de préférence lui
permet d'être payé avant les créanciers chirographaires et avant les créanciers
bénéficiaires d'un nantissement postérieurs.
Le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé par la date de leur inscription au
registre de commerce.
Pour fidéliser la clientèle d’un FC et assurer la stabilité de ce dernier, la loi 49-16 a prévu
certaines règles permettant au commerçant de bénéficier d’un droit au renouvellement de
son bail commercial, dès qu’il dispose de la jouissance des locaux pendant deux ans
consécutifs ou dès le versement d’un pas de porte.
49
Dans les deux cas, le locataire bénéficie du droit au renouvellement et son bail ne peut
prendre fin que conformément aux dispositions de la Loi.
En plus de son droit au renouvellement, le locataire a également le droit d’être indemnisé.
Le droit au renouvellement du bail est un avantage majeur offert au locataire par la loi. Ce
droit ne peut être invoqué que par le propriétaire du FC exploité dans les lieux, à condition
qu'il y ait eu exploitation effective de ce FC.
En cas de non renouvellement du bail par le propriétaire des « murs », le locataire a droit à
une indemnité d’éviction qui ne peut être renoncée dans le contrat. Cette indemnité est
censée réparer le préjudice subi (Loi N° 49-16).
Le locataire qui veut obtenir le paiement de l'indemnité d'éviction doit saisir le tribunal. Cette
indemnité est égale au préjudice causé par le non-renouvellement.
Elle est calculée sur la base de :
La valeur marchande du FC établie sur la base des déclarations fiscales des quatre
dernières années d’exploitation du FC.
Les investissements engagés par le locataire commerçant pour les réparations et
améliorations du local ainsi que les éléments du FC considérés perdus et les frais de
changement de domiciliation.
Dans ces cas le locataire qui veut obtenir le paiement de l'indemnité d'éviction doit saisir le
50
tribunal. Cette indemnité est égale au préjudice causé par le non-renouvellement.
Parmi les préjudices :
Frais de déménagement ;
Diminution de la valeur du fonds ;
Si le refus de renouvellement emporte disparition du fonds, la valeur
marchande du fonds augmentée des frais de déménagement et de
réinstallation.
Le propriétaire récupère son local pour y exercer lui-même un commerce ou
bien ses enfants. (Dans les six mois qui suivent le non renouvellement du
contrat).
Une concurrence déloyale ou illicite est le fait d’employer des procédés anormaux
ou des pratiques abusives, dans un marché, pour nuire directement les concurrents
et prendre leur clientèle. Parmi les exemples de concurrence déloyale la confusion
de marque et le parasitisme économique.
La concurrence est illicite lorsqu’elle a été faite par erreur, sans volonté de créer
le dommage.
La concurrence est déloyale lorsqu’il y a eu intention de nuire.
Toutefois, la rivalité entre des acteurs du même marché peut exister sans qu’une
concurrence déloyale soit effective. C’est le principe de la concurrence libre et loyale,
fondée sur des motifs économiques réels tels que : meilleur rapport qualité /prix, meilleur
accueil, meilleur service.
Elle consiste pour un concurrent déloyal à s’inspirer, copier un concurrent ou imiter les signes
distinctifs de son entreprise en vue de créer une confusion dans l’esprit du consommateur et
profiter ainsi de la réputation de l’entreprise concurrente pour écouler ses marchandises.
(EX : la présentation de ses produits, prenant un nom commercial proche de l’autre, ou faire
croire qu’il s’agit du produit de la marque d’origine.
La confusion peut également se trouver dans des messages publicitaires, ou des documents
commerciaux.
Elle consiste à tirer profit de la réputation d’un concurrent pour réaliser des bénéfices sans
avoir supporté les frais résultants de ce travail.
o L’interdiction doit être limitée quant à son objet : l’interdiction ne peut porter que sur
une activité professionnelle précise.
o L’interdiction doit être limitée dans le temps : l’interdiction ne peut pas durer
indéfiniment.
o L’interdiction doit être limitée dans l’espace : l’interdiction s’applique à une zone
déterminée, liée à la zone d’influence du fonds que l’on veut protéger ainsi pour un
commerce de détail, la clientèle est en général locale et donc l’interdiction de
s’établir ne peut porter que sur un espace très limitée, le quartier par exemple.
1- La faute
Il s’agit de la pratique anormale mise en œuvre pour détourner la clientèle. Les principales
pratiques : créer la confusion, dénigrer l’autre, désorganiser l’entreprise, recours à des
pratiques anticoncurrentielles.
2- Le dommage subi
Il s’agit d’une perte de chiffre d’affaires et des conséquences par exemple atteinte à la
réputation de l’entreprise ou à ses produits et services.
Le commerçant doit prouver que la perte de la clientèle est bien due à l’acte de
concurrence déloyale. La preuve étant difficile à apporter, le plus souvent, les tribunaux sont
peu exigeants en ce qui concerne ce lien de causalité.
V- Les sanctions
I- Définition de la contrefaçon
La contrefaçon est une atteinte illégitime au droit de propriété intellectuelle. Elle consiste en
une reproduction ou une imitation des caractéristiques d'un produit d’une marque par
exemple sans en avoir le droit. L’industrie du luxe est plus particulièrement concernée par la
contrefaçon ainsi que le domaine de l’électronique, notamment pour les accessoires des
appareils mobiles ou encore pour les consoles de jeux vidéo et les jouets.
La contrefaçon est prise en compte par diverses disciplines comme le droit commercial, le
droit de la propriété intellectuelle ou encore le droit administratif.
1- La protection nationale
2- La protection internationale
Les contrats existent dans de nombreux aspects de nos vies quotidiennes : contrat de travail,
contrat de location, contrat de vente ou encore contrat de mariage. Ils fournissent une
certaine assurance aux parties lorsqu’elles concluent de nombreux types d’accords,
d’ententes et de transactions entre elles. Ils leur donnent aussi l’occasion d’avoir recours à
la justice (tribunaux) si l’une des parties contractantes ne respecte pas sa part de l’accord
et ses engagements.
Ainsi, vu le rôle important que joue cet instrument juridique qui vise l’organisation de la vie
économique et sociale, les principes et les éléments réglementant sa formation (condition
de validité, les clauses), son exécution (responsabilité contractuelle) et son annulation (les
sanctions spécifiques) seront étudiés.
Afin qu’un accord soit considéré comme un contrat, certains éléments essentiels doivent
être présents :
I- L’offre : Intention d’établir un contrat ;
II- L’acceptation de l’offre ;
III- Une contre- partie.
Une offre est une proposition ferme à conclure un contrat déterminé. Il décrit les dispositions
du contrat et est faite dans l’intention qu’elle devienne un accord ayant force de loi une
fois que le destinataire de l’offre l’accepte.
Il est défini comme l’acte unilatéral par lequel une personne fait connaître à autrui son
intention de contracter. (D.O.C Article 23 et suivants).
55
III- La Contrepartie
La contrepartie, c’est lorsqu’une partie promet quelque chose de valeur à une autre partie
lorsqu’elles concluent un contrat.
Les parties doivent avoir la capacité juridique : les mineurs non émancipés et les majeurs
incapables ne peuvent pas contracter. En vertu du D.O.C, toute personne est capable
d'obliger et de s'obliger, si elle n'en est déclarée incapable par la loi.
Il convient de distinguer la capacité d’exercice de la capacité de jouissance.
I- La capacité d’exercice
La capacité d'exercice est l'aptitude à exercer seul et par soi-même les droits et obligations
dont on est titulaire. (Vendre une voiture dont on est propriétaire par exemple.
Le Code de la Famille définit la capacité d’exercice comme étant la faculté qu’a une
personne d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides.
La personne qui fait l’objet d’une incapacité d’exercice est titulaire du droit mais ne peut
l’exercer en raison d’un empêchement prévu par la loi. Elle doit être assistée ou représentée.
La capacité de jouissance est l’aptitude à être titulaire de droits (une personne peut voter,
hériter, acheter et vendre des biens,) et d'obligations (une personne doit payer ses impôts,
réparer les dommages qu'elle cause, respecter sa parole contractuelle).
Cette capacité permet donc à la personne d’acquérir des droits et d’assumer des devoirs.
Le consentement est un accord de deux ou plusieurs volontés sur l’ensembles des éléments
essentiels du contrat.
I- Caractéristiques du consentement
Il correspond à une tromperie ou à une manœuvre frauduleuse de la part d’une partie, pour
décider l’autre partie à contracter (Article 52 et 53 du D.O.C).
Aux termes de l’article 52 du D.O.C : « Le dol ne se présume pas, il doit être prouvé ».
La jurisprudence française assimile aux manœuvres dolosives, le mensonge et la réticence
dolosive, par exemple une personne qui a acheté une voiture qui avait un faible
kilométrage, mais après vérification chez un garagiste, il s’avère que le vendeur avait
trafiqué le compteur.
En cas de dol la victime doit intenter une action en nullité relative dans l’année de la
découverte du dol. L’auteur du dol peut être condamné à payer des dommages-intérêts,
car le dol est considéré comme un délit civil.
C’est le pourquoi du contrat, le motif qui conduit chaque partie à contracter. La cause doit :
o Être certaine ;
o Être licite, c’est-à-dire conforme aux lois. (Article 6 et 64 du DOC).
Lorsque les conditions de validité ne sont pas respectées, le contrat peut être annulé par un
juge. Le contrat est alors considéré comme n’ayant jamais existé, et chaque partie doit
restituer ce qu’elle a reçu.
Une fois le contrat formé est valide, les parties ont l’obligation d’accomplir leur engagement.
Il s’agit de la force obligatoire des contrats. Le contrat emporte un effet obligatoire. Mais cet
engagement n’engage que les parties au contrat.
Le contrat doit être respecté au même titre qu’une loi par les contractants. Ainsi, un contrat
ne peut être rompu unilatéralement.
Quelques cas rares autorisent une exception au principe de la force obligatoire du contrat.
Exemple :
Dans les contrats de travail à durée indéterminée, une rupture unilatérale est toujours
possible (démission, licenciement...).
Le juge peut aussi intervenir dans certains cas (nullité des clauses abusives),
interprétation par le juge.
Le contrat ne peut avoir d’incidences à l’égard des tiers. Les effets du contrat sont limités
aux seuls contractants, il s’agit de l’effet relatif du contrat.
Au Maroc, le Dahir des Obligations et Contrats (D.O.C) n’a donné aucune classification des
contrats, laissant cette mission à la doctrine vue que dans la pratique il existe une multitude et
une grande variété de contrats.
Les activités de l'entreprise présentent une très grande diversité qui varie selon leur structure
(Epiceries, grande surface, restaurant, hôtel, grande entreprise, petite entreprise).
Cependant toutes ces activités économiques ont en commun des moyens juridiques mis en
œuvre pour les accomplir et un cadre juridique dans lequel elles s'exécutent.
Les moyens juridiques sont pour l'essentiel des contrats d'affaires. Pour opérer, tout
commerçant physique ou moral, et à travers lui l'entreprise qui dirige, doit conclure en amont
et en aval, avec ses fournisseurs, ses intermédiaires et ses clients, une multitude de contrats,
Ces contrats commerciaux organisent et gèrent, dans un cadre légal, toute transaction
commerciale entre commerçants.
Les contrats commerciaux sont d'une très grande diversité. Il y a des contrats classiques qui
existent depuis le droit romain (EX.: contrat de vente), et des contrats modernes (Ex.: contrat
de distribution, contrat de franchise, contrat de concession, contrat de sous-traitance,
contrat de prestation de services, contrat de leasing, contrat de sponsoring, …).
Les contrats commerciaux peuvent également concerner des actes mixtes » ayant un
caractère commercial pour une des parties et un caractère civil pour l’autre. C’est
notamment le cas lorsqu’un contrat est conclu entre un professionnel et un particulier.
59
SECTION I : LE CONTRAT DE VENTE
En droit commercial, une vente est réalisée dans le cadre d'un contrat de vente, oral ou
écrit. Le contrat de vente n’est pas expressément défini par le code de commerce.
Une vente commerciale est un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (appelées
vendeurs), dans le cadre de leurs activités commerciales, s'engagent à livrer et à transférer
la propriété d'un bien ou d’un service à une ou plusieurs autres personnes (appelées
acheteurs) qui s'engagent à en payer le prix.
Par la qualité des parties au contrat de vente ainsi que par l'objet du contrat, la notion de
vente commerciale vise les contrats de vente de marchandises entre commerçants,
(personnes physiques ou personnes morales), y compris les contrats de fourniture de
marchandises destinées à des activités de fabrication ou de production.
Au Maroc, outre l'acte uniforme relatif au droit commercial la vente commerciale est régie
par de nombreuses règles issues du dahir des obligations et des contrats (L’article 487 du
D.O.C), de la Convention de Vienne relative à la vente internationale de marchandises,
ainsi que par les usages et pratiques commerciales. Il arrive aussi, fréquemment, que les
parties insèrent dans leur contrat de vente des clauses contractuelles.
La formation du contrat commercial est soumise aux mêmes obligations générales que tout
contrat : les parties doivent avoir la capacité de contracter et doivent exprimer un
consentement exempt de vice et le contenu du contrat doit être licite et certain. A défaut,
ce dernier pourra être annulé.
Pour qu’un contrat soit valable, les parties doivent avoir la capacité juridique : les mineurs
non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent pas contracter.
La condition fondamentale d’existence d’un contrat de vente est la présence d’un accord
des volontés émanant des parties. Cet accord des volontés se forme par la rencontre entre
une offre de contracter, et son acceptation.
60
L’offre et l’acceptation du contrat de vente peut être immédiat ou à terme :
o L’offre et l’acceptation est immédiat dès l’échange du consentement, « L’acheteur
acquiert de plein droit la propriété de la chose vendue, dès que le contrat est parfait
par le consentement des parties. » (Article 491 DOC).
o Le contrat de vente peut être à terme et retardé par certaines limites : des limites
naturelles concernant les choses de nature et les choses futures, et des limites
conventionnelles (lorsque les parties se mettent d’accord sur une date de
délivrance).
Pour les contrats qui se forment à distance (conclus par voie postale, par téléphone, par
internet) le législateur a mis en place différentes règles pour les encadrer afin de protéger le
consommateur.
La cause qui conduit chaque partie à contracter doit être certaine et licite, c’est-à-dire
conforme aux lois. (Article 6 et 64 du D.O.C).
Le principe, le prix est généralement fixé librement par les parties. Toutefois, il peut être fixé
par référence aux prix du jour, au prix légal. Il peut être fixé par un tiers (un mandataire choisi
par les parties).
L’Etat peut intervenir pour fixer le prix de certaines marchandises, soit par la technique
normal, soit par la technique du prix minimal ou maximal (par exemple pour : essences,
médicaments, électricité, gaz…).
Aussi, la loi impose une information et une transparence sur le prix de vente dans les contrats
61
conclus entre professionnels et consommateurs (affichage et publicité des prix).
Dans certains types de contrats, le juge peut réviser des prix qui lui paraissent
disproportionnés.
Remarque : L'offre d'une caution ou autre sûreté ne peut tenir lieu de paiement du prix
(Article 504 du DOC).
Le contrat de vente comme tout contrat lorsque les conditions de validité ne sont pas
respectées, le contrat peut être annulé par un juge. Le contrat est alors considéré comme
n’ayant jamais existé, et chaque partie doit restituer ce qu’elle a reçu.
Mais il faut distinguer nullité absolue et nullité relative.
o La nullité absolue protège l’ordre public et les bonnes mœurs. (Objet ou cause illicite,
non-respect des formes solennelles d’un contrat…).
o La nullité relative protège l’intérêt particulier de certaines personnes : (incapables,
victimes d’un vice du consentement…).
Que la nullité soit absolue ou relative, les effets juridiques sont identiques.
1- Un contrat consensuel
2- Un contrat synallagmatique
Le contrat de vente fait naitre des obligations réciproques à la charge des deux parties dès
sa conclusion qui sont à la fois débitrice et créancière.
Le contrat de vente est un contrat commutatif à titre onéreux par lequel les parties
62
s’engagent réciproquement à fournir à l’autre partie une contrepartie déterminée et
équivalente (le contrat de vente et le contrat de louage).
Les avantages réciproques des parties sont susceptibles d’être évalués dès la conclusion
du contrat.
Les obligations des parties s’exécutent en une seule fois. Il cesse de produire effet dès
l’exécution des prestations.
L'effet juridique principal du contrat de vente est le transfert de la propriété du bien vendu
et des risques correspondants du patrimoine du vendeur au patrimoine de l'acheteur.
Cette règle s’applique dans le cas où l’objet de vente est un corps certain (chose
individualisée, non susceptible d’être remplacée par une autre), sauf accord contraire des
parties).
Toutefois, dans la pratique il existe certain nombre d'exceptions à ce principe du transfert
immédiat, notamment dans le cas où l’objet de la vente est « chose de genre ». Il
n’interviendra que lorsque cette dernière sera individualisée et spécifiée. (Par exemple : 50
kg de pommes, 100 moutons, 1000 barils de pétrole, 10 000 kWh d'électricité ou encore 100
3
m de gaz).
Aussi, souvent dans les contrats de vente, Il est inséré la clause de réserve de propriété. où
le bien n'est pas délivré en même temps que le droit de propriété.
Cette clause permet au vendeur de conserver le droit de propriété sur la chose vendue
jusqu’au complet paiement. Le bien n'est donc pas délivré en même temps que le droit de
propriété (Ex. : En cas de paiement fractionné vente de crédit).
Les risques, pertes et détériorations liés à l’objet vendu sont transférés en même temps que
la propriété et le nouveau propriétaire (l’acheteur) devant immédiatement les assumer.
o Les impôts, contributions, et autres charges qui pèsent sur la chose vendue.
o Les frais de conservation.
Exception au transfert du risque : Le vendeur supporte seul les risques liés à la chose
63
o La clause de dissociation
Quand la livraison du bien a lieu après la signature du contrat sur une chose
future. Le vendeur assume toujours le risque alors que le transfert de
propriété est déjà intervenu.
En vertu des dispositions de l’article 496 D.O.C, la chose vendue voyage aux
risques du vendeur jusqu'à réception par l’acheteur.
La délivrance doit porter aussi sur les accessoires de la chose vendue y compris les éléments
nécessaires à son utilisation (mode d'emploi, manuels d’utilisation et de maintenance d’une
machine, les documents administratifs). (Article 516 DOC).
64
La vente en disponible : elle est suivie d’une livraison immédiate, les usages ne
permettent qu’un bref délai.
La vente à livrer : la délivrance est différée jusqu’au moment où la chose vendue
arriva à l’acheteur.
La vente à l’essai : sous condition de restitution.
Le manquement au respect des règles de livraison de la chose vendue par le vendeur peut
entraîner la résolution du contrat, l'exécution forcée ou encore le versement de dommages
intérêts.
Garantie d’éviction
Cette éviction se trouve quand l’acheteur est troublé dans la possession de la chose :
Lorsqu’il est privé en tout ou en partie de la possession de la chose ;
Lorsqu'il ne réussit pas à en obtenir la possession contre un tiers détenteur
Lorsqu'il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer.
L’acheteur qui a souffert l'éviction totale de la chose sans qu'il y ait eu, de sa part,
reconnaissance du droit de l'évinçant, a le droit de se faire restituer :
Le prix qu'il a déboursé et les loyaux coûts du contrat ;
Les dépens judiciaires qu'il a faits sur la demande en garantie ;
Les dommages qui sont la suite directe de l'éviction. Article 539 :
L'acheteur a le droit de se faire restituer la totalité
Si les défauts non apparents de la chose vendue la rende impropre à son usage l’acheteur
peut :
o Soit rendre la chose au vendeur et se faire restituer le prix au moyen de
l’action rédhibitoire.
Les délais d’exercice de l’action, selon la loi « Toute action résultant des vices
rédhibitoires, ou du défaut des qualités promises, doit être intentée :
Pour les choses immobilières, dans les 365 jours après la délivrance ;
Pour les choses mobilières et les animaux, dans les 30 jours après la
délivrance.
65
L’action en garantie des vices cachés est transmise en cas de revente, au sous-
acquéreur qui peut agir, à son choix, contre son vendeur ou le vendeur initial.
Les clauses limitatives de garantie sont nulles, sauf si la vente est conclue entre 2
professionnels de même spécialité.
o Soit conserver la chose vendue et se faire restituer une partie du prix versé au
moyen de l’action estimatoire.
La garantie est due de plein droit, même quand elle n'aurait pas été stipulée dans le contrat.
o Obligation de sécurité
Cette garantie se distingue de la garantie des vices cachés dans le sens où elle n'est pas
soumise aux strictes conditions d'application de cette dernière. Il s'agit d'une obligation de
résultats, par conséquent, il n'est pas nécessaire de prouver une quelconque faute de la
part du vendeur. Le produit vendu ne doit pas être dangereux même s'il est conforme à sa
destination.
2- Obligations de l'acheteur
L’acheteur est soumis aussi vis à vis du vendeur à différentes obligations. Il s’agit de :
L’obligation de retirer le bien ;
L’obligation de payer le prix.
Le paiement porte sur le prix et ses accessoires convenus dans le contrat ainsi que d’autres
composantes telles que les frais de transport et les droits de douanes.
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L’acheteur est tenu de payer le prix à la date et de la manière établie au contrat.
Sauf clause contraire dans le contrat, la délivrance et paiement doivent se faire
simultanément. Ce qui donne au vendeur une double garantie en cas de non-paiement
(Article 582 DOC) :
Droit de revendication ;
Arrêter la vente.
Le paiement du prix doit se faire soit au siège de l'activité du vendeur, soit au lieu de la
livraison si cette dernière est effectuée contre remise de documents.
I- Notion de la distribution
La distribution est considérée par les juristes et économistes comme une activité
d’intermédiation. Elle désigne « l’ensemble des opérations visant à mettre les produits et les
services à la portée des consommateurs ».
Ainsi le contrat de distribution régit les relations entre professionnels. Il lie un fabricant ou
producteur d’un bien ou service, (fournisseur), aux différentes entreprises susceptibles de
commercialiser leurs productions (distributeurs), auprès du consommateur final.
La formation du contrat de distribution est soumise aux mêmes obligations générales que
tout contrat : les parties doivent avoir la capacité de contracter et doivent exprimer un
consentement exempt de vice et le contenu du contrat doit être licite et certain. A défaut,
ce dernier pourra être annulé.
Au Maroc, le contrat de distribution ne fait pas l’objet d’un régime spécifique. Il fait
partie des contrats innomés et consensuel soumis à l’application de différentes
sources de droit avec une grande liberté contractuelle.
Dans le cadre de ce contrat le fournisseur et le distributeur restent des entreprises
indépendantes, chacune responsable de ses propres activités commerciales.
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IV- Les avantages du contrat de distribution
Les parties doivent respecter les obligations qui figurent dans le contrat de distribution :
o L’obligation pour les deux parties d’être sous statut commerçant.
o L’obligation d’information précontractuelle.
o Le fournisseur a l’obligation de communiquer au distributeur les conditions générales
de vente.
o Le fournisseur a l’obligation de fournir au distributeur les éléments nécessaires à la
distribution.
o Le fournisseur a l’obligation de ne pas abuser de la faiblesse du distributeur et de ne
pas lui imposer de prix excessifs.
o Le distributeur s’engage à répondre à toute demande écrite du fournisseur sur
l’exécution du contrat.
o Le respect du droit de la concurrence,
Le contrat de distribution peut prendre plusieurs formes juridiques et son champ d’action est
vaste. Il peut être exclusif ou non, comme il peut être limité géographiquement ou dans le
temps selon l’accord des contractants.
La distribution aussi, ne concerne pas seulement la vente de biens et produits mais aussi les
prestations de services (services d’entretien, services après-vente, services d’installation…).
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b) Les modalités pratiques du contrat de la distribution exclusive
Par cette clause le revendeur s’engage à n’acheter que les produits désignés par son
fournisseur. Elle est fréquemment utilisée dans :
Les concessions automobiles : le concessionnaire ne peut acheter-vendre que
les voitures de la marque de sa concession, Exemples : Volkswagen, Renault,
BMW…et.
Les franchises commerciales : le franchisé ne peut acheter-vendre que les
produits de son franchiseur, Exemples : McDonald's, Domino's Pizza, Yves
Rocher…les marques de distributeur Carrefour…
Le contrat de distribution exclusive est un contrat cadre, qui repose sur une
exclusivité. Ces deux conditions sine qua none forment le particularisme de ce
contrat.
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o L’engagement des parties du contrat de concession exclusive
Il y a un engagement des deux côtés :
Le distributeur s’interdit d’acheter à d’autres fournisseurs et doit se limiter au
territoire déterminé.
Le fournisseur s’interdit de vendre à d’autres distributeurs et doit livrer
exclusivement à un seul distributeur sur un territoire donné.
Parfois, il se peut que le contrat de concession exclusive évoque une
exclusivité réciproque entre les parties, mais le distributeur peut continuer de
distribuer d’autres marques.
Le contrat de distribution sélective est un contrat par lequel un fournisseur donne le droit à
un distributeur sélectionné en fonction de critères prédéterminés par lui, de vendre ses
produits ou services de manière non exclusive.
Ce mode de distribution est privilégié dans tous les secteurs où le maintien de l’image de la
marque est très important ainsi que dans les secteurs qui nécessitent une forte intégration
entre le fabricant et les distributeurs tels que les produits de luxe et de haute technicité.
Dans le cadre d’un contrat de distribution sélective, le fournisseur choisit son ou ses
distributeurs en fonction de plusieurs critères : savoir-faire, compétences, capacité de
conseil et d’accueil de la clientèle, ou encore en se basant sur des informations plus
poussées telles que les montants des capitaux propres.
Le contrat ne peut contenir de clauses restrictives quant à la liberté commerciale du
revendeur.
Ce type de contrat permet au fabricant de gérer son réseau de distribution et contrôler les
modalités de revente de ses produits.
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Aussi, par ce contrat le fournisseur s'assure que son image de marque personnelle sera
respectée, via toute une série de critères qui s'appliquent tant au point de vente qu'au site
internet de vente en ligne du distributeur.
Le distributeur quant à lui bénéficie d'un label qui rassure le client et lui permet par ricochet
de profiter de l'image de marque du fournisseur.
En matière de distribution, ce contrat est à distinguer du contrat de distribution exclusive qui
lie un fabricant et un distributeur qui a l’exclusivité de la revente d’un produit sur un secteur
délimité. Il est également différent du contrat de franchise qui implique la transmission de
savoir-faire et l’exploitation de la marque du fabricant selon un cahier des charges.
En cas de manquement par l’une des parties à une obligation prévue, la partie non défaillante
sera en droit, dans un délai de 30 jours après l’envoi d’une mise en demeure par lettre
recommandée avec avis de réception de résilier le contrat.
Exemples de cas d’inexécution du contrat de distribution :
Si le distributeur ne paie pas au fournisseur toute somme due à son échéance ;
Si le distributeur n'effectue pas les achats minimaux mensuels prévus ;
Le régime juridique de la franchise a été forgé par la pratique. Plusieurs pays, dont le Maroc,
ne disposent pas de réglementation spécifique à la franchise. Toutefois un ensemble de
textes législatifs ou réglementaires régissent les situations de droit ou de fait qui naissent de
la franchise : le Code de commerce, la Loi relative à la liberté des prix et de la concurrence,
les textes relatifs à la protection de la propriété industrielle et à la protection du droit d’auteur
et droits voisins, la législation du travail.
La formation du contrat de franchise est soumise aux mêmes obligations générales que tout
contrat : les parties doivent avoir la capacité de contracter et doivent exprimer un
consentement exempt de vice et le contenu du contrat doit être licite et certain. A défaut,
ce dernier pourra être annulé.
Aussi, l’écrit est obligatoire pour le contrat de franchise.
b) La franchise de service
Le franchiseur est un prestataire de service qui apporte un service novateur et des méthodes
de gestion (Exemples : Mc Donalds, PIZZA HUT ; Hyatt Regency ; Avis ; Alain Afflelou ;
Dessange; Europcar…).
Par le contrat de cette franchise le franchisé propose un service sous l’enseigne, le nom
commercial ou la marque du franchiseur.
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c) La franchise de production
d) La franchise industrielle
Les industriels franchisés fabriquent des produits sous licence, sous la marque et suivant les
techniques du franchiseur (Coca-Cola dans certains pays).
e) Le master franchise
Il s'agit pour le franchiseur de choisir un chef d'entreprise à qui il confie le soin de franchiser
lui-même une zone géographique déterminée.
Elle est utilisée par les multinationales qui souhaitent conquérir un nouveau pays plus
rapidement et efficacement. Ce réseau peut prendre la forme d'un sous réseau de franchise
contractualisé par des franchisés locaux indépendants ou la forme d'un réseau de
succursales intégrées.
f) La multi-franchise
Cette franchise permet à un franchisé d'ouvrir d'autres exploitations sous la même enseigne.
Cette formule se distingue de la pluri franchise qui consiste à créer plusieurs points de vente
sous des enseignes distinctes.
g) La pluri-franchise
Cette franchise consiste pour un franchisé à rejoindre plusieurs enseignes. Cette pratique est
répandue dans les secteurs de l'automobile et de l'hôtellerie.
La franchise est un contrat à titre onéreux. Le franchisé paie au franchiseur des redevences
périodiques en échange de la transmission de son savoir-faire et l’utilisation des mêmes
signes distinctifs pendant la durée du contrat.
Pour donner la même image vis-à-vis de l'extérieur et maintenir la clientèle les franchisés
utilisent le même nom commerciale, Logo ainsi que l’ensemble de l’identité visuelle,
enseigne, slogan, décoration…
Le contrat de franchise peut aussi comporter des clauses complémentaires, qui se retrouvent
dans d’autres types de contrats de distribution exclusive :
o Des clauses d’exclusivité territoriale au profit du franchisé qui se trouve dans la
situation d’un concessionnaire de vente.
o Des clauses d’exclusivité d’approvisionnement.
o Des clauses de non-concurrence.
o Des clauses de performance, obligeant le franchisé à réaliser un certain chiffre
d’affaires.
o Le franchisé démarre une activité clé en mains. En effet, le franchisé bénéficie, dès
son démarrage, d'un ensemble d'éléments qu'il n'aura pas à créer (liste des produits,
publicité, aménagement, fournisseurs, techniques de vente, etc.).
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V- Les obligations des parties pendant le contrat de franchise
Un contrat de franchise peut être, comme tout contrat, soit à durée déterminée soit à durée
indéterminée, mais en pratique, les contrats de franchise sont généralement à durée
déterminée. (5 à 10 ans). Le renouvèlement peut être envisagé :
o Le renouvellement peut être tacite sur la base des conditions initiales du premier
contrat (la prorogation du contrat). Il s’agit du même contrat de franchise dont les
conditions restent inchangées hormis la durée qui est prolongée.
Une clause de tacite reconduction peut être prévue au contrat de franchise.
Le tribunal compétent en cas de litige est celui du signataire qui se voit assigner
en justice (le défendeur) et non celui qui attaque (sauf clause contraire
mentionnée dans le contrat commercial).
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Une clause d’arbitrage peut être insérée dans l’acte commercial, la clause d’arbitrage est
facultative.
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IV-les engagements des parties
1- Pour le concessionnaire
o Le concessionnaire a l’exclusivité de revente.
o Le concessionnaire a le droit de fixer librement ses prix.
o Dès l’ouverture de son commerce, il a un chiffre d’affaires dont l’importance sera
fonction de la notoriété du concédant et surtout de sa marque.
o Le concessionnaire est indépendant.
2- Pour le concédant
o Le concédant n'est pas tenu de reprendre ces stocks dont il a transféré la propriété.
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o Le concessionnaire, privé de ses droits par la rupture de la concession, ne peut plus
les écouler sous peine de commettre un acte de concurrence déloyale
Le contrat de concession est une notion à ne pas confondre avec le contrat de franchise,
qui peut paraître un mécanisme semblable mais qui ne l’est pas.
La rupture du contrat de concession varie selon que le contrat de concession est à durée
déterminée ou indéterminée :
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Le renouvellement est décidé librement par le concédant. C’est pourquoi le non-
renouvellement ne permet pas au concessionnaire d’exiger des indemnités.
Le contrat de concession peut être résilié avant terme en cas de non satisfaction du
concédant des résultats du concessionnaire. C’est le cas, où ce dernier n’a réalisé aucune
vente, alors que le produit se vend parfaitement ailleurs.
Mais, si la rupture est injustifiée, une indemnité de brusque rupture sera versée au
concessionnaire.
La rupture du contrat est possible, moyennant le respect d’un préavis suffisant. Aucun texte
n’indique la durée de ce préavis. L’exigence de ce préavis n’est pas absolue car le
concédant peut offrir au concessionnaire le choix entre le respect d’un préavis ou
le versement d’une indemnité.
C’est un contrat d’entreprise par lequel un entrepreneur, confie à une autre personne,
appelée le sous-traitant, tout ou partie des opérations de production ou de prestation de
service, prévues dans le cadre d’un contrat d’entreprise ou d’un marché public conclu
avec le maître de l'ouvrage… ». Exemple dans le bâtiment, l’entrepreneur principal sous-
traite les peintures, les boiseries...
Le sous-traitant élabore, sous la responsabilité et les directives de l’entrepreneur principal, un
élément d’un produit qui sera livré au maître de l’ouvrage.
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II- Les caractéristiques du contrat de sous-traitance
Le contrat de sous-traitance est un contrat qui n’a pas été spécialement prévu par le texte
législatif, mais les besoins de la vie sociale peuvent susciter l’apparition.
2- Opération tripartite
La sous-traitance renvoie à une relation tripartite entre le sous-traitant, son donneur d’ordre
et le maître d’ouvrage. Dans cette relation, le donneur d’ordre confie une partie de ses
missions formulées par le maître d’ouvrage au sous-traitant.
4- La substitution
Le sous-traitant prend la place de son donneur d’ordre dans l’exécution du travail que celui-
ci lui confie.
Quels que soient son domaine et son niveau de compétence professionnelle, la sous-
traitance consiste toujours dans l’exercice d’une fonction technologique.
Quelle que soit sa forme juridique, une société peut y avoir recours, y compris les formes
d’entreprises individuelles ou les auto-entrepreneurs.
o La sous-traitance de « capacité ».
o La sous-traitance de « spécialité ».
o La sous-traitance « stratégique ».
La particularité de cette opération c’est qu’Il faut conclure consécutivement au moins deux
contrats d’entreprise pour recourir à un sous-traitant :
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o Le marché principal conclu entre le maître de l’ouvrage et l’entrepreneur principal.
o Le contrat de sous-traitance conclu entre l’entrepreneur principal et le sous-traitant.
Le sous-traitant s'engage :
o À réaliser les différentes prestations qui lui sont confiés en respectant le calendrier
d’exécution des tâches prévues et les règles de l’art de sa profession.
o À informer le donneur d’ordre sur les éventuelles difficultés rencontrées dans le cadre
de ses travaux.
o Le sous-traitant a une obligation de conseil envers le donneur d’ordre et il peut dans
certains cas être tenu d’une obligation de résultat.
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2-Les obligations du donneur d'ordres
Le contrat de sous-traitance peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée.
Le choix en matière de durée a un impact sur les possibilités de rupture du contrat.
Le contrat prend fin à son terme ou par commun accord. Une clause de tacite reconduction
est souvent insérée. Le contrat dans ce cas est reconduit pour la même durée sauf si une
des deux parties le dénonce avant son terme.
Lorsque le contrat de sous-traitance est lié à un autre contrat (dit contrat principal) liant le
donneur d’ordre à un maître d’ouvrage et que ce dernier prend fin. Dans ce dernier cas,
lorsque le contrat principal prend fin suite à une faute du donneur d’ordre, le sous-traitant
peut obtenir une indemnisation en réparation du préjudice subi.
Le contrat de prestation de services est défini comme étant une convention ou un contrat
commercial par lequel un prestataire de service (personne physique ou morale), s’engage
contre rémunération à fournir à un client un service ou un travail technique ou intellectuel.
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II- les caractéristiques du contrat de prestation de services
La clause de non-concurrence doit viser certains services spécifiques, être limitée dans le
temps et concerner une zone géographique précise.
Sans cette clause, le commanditaire ne bénéficie d’aucun droit de propriété sur l’œuvre
réalisée par le prestataire.
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o Le prestataire est tenu à une obligation d’information envers la société cliente. Cette
obligation d’information comprend :
Un devoir de renseignement ;
Un devoir de mise en garde ;
Un devoir de conseil.
o Le prestataire devrait établir un devis. Au niveau juridique ce devis une fois signé, vaut
pour contrat.
Les contrats de prestation de services sont en principe fixés pour un service bien spécifique.
Toutefois certains seront conclus sur une période renouvelable (Prestations de conseil
juridique et comptable par exemple).
En cas d’inexécution d’une obligation de la part d’une partie, l’autre partie peut demander
la résiliation du contrat. La clause vient ainsi préciser les modalités pour que la résiliation
respecte la procédure, les délais, les sanctions, etc.
La responsabilité du prestataire peut être engagée en cas d'inexécution, d'exécution
incomplète ou d'exécution défectueuse de sa prestation.
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SECTION VII : CONTRAT DE JOINT-VENTURE
Il peut être créée dans le cadre d'une coopération économique internationale ou au niveau
local afin de créer des synergies entre plusieurs entreprises.
Exemples de contrats de joint-venture marocaines : Joint-venture entre l’OCP et ADNOC
en 2017, RAM et AIRFRANCE en 2009, l’ONCF et la SNCF en 2015, la CDG et le groupe EDS
France dans le domaine de l’offshoring.
o Une joint-venture n’a pas un statut particulier. Les entreprises qui créent cette
structure peuvent choisir son statut librement : SA, SARL, SAS, etc. Ainsi la répartition
des bénéfices obtenus entre les entreprises qui créent cette joint-venture dépend du
statut juridique choisi.
o Dans le cadre de la joint-venture un apport en argent n’est pas nécessaire mais sera
défini par les besoins qui conduisent cette collaboration économique.
o La joint-venture est à la croisée du droit des contrats et du droit des sociétés. C’est
une combinaison innovatrice d'éléments du droit des sociétés et du droit des contrats.
o Un contrat de joint-venture n’est pas une fusion ni une acquisition d’une entreprise,
c’est un outil stratégique que plusieurs entreprises font appels pour atteindre un
objectif commun et pour en tirer profit.
o Les co-entreprises sont juridiquement et financièrement indépendantes l’une de
l'autre tout en étant complémentaires.
o Les partenaires d’une joint-venture participent aux profits et pertes de la co-
entreprise.
o Pour qu’il y ait joint-venture, il faut que les différentes entreprises aient un projet
déterminé en commun.
Le cadre contractuel trace les limites de l'opération conjointe et détermine les modalités
essentielles de la coopération et contient au minimum les mentions suivantes :
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La définition des objectifs de l'opération conjointe : cette mention sera très utile en
cas de litige sur l'interprétation d'une clause.
Les modalités de mise en place des comités de direction et de leur fonctionnement.
Les modalités et les conditions du départ de l'un des partenaires.
Les clauses d'imprévision : elles prévoient la révision des termes du contrat en cas de
survenance d'événements extérieurs et imprévisibles bouleversant l'économie du
contrat.
Les contributions de chaque partie à l'accord : engagement de subvenir aux besoins
financiers de l'opération par avances, garanties d'emprunts, transfert de technologie
et répartition des résultats.
Les moyens de règlement des conflits éventuels : par des procédés de règlement
amiable (expertise, conciliation), ou par arbitrage. Une clause attributive de
compétence à un tribunal est souhaitable.
Dans le cadre de cette relation contractuelle, les bénéfices tirés de cette opération sont
répartis entre les entreprises selon une ventilation définie dans l'accord contractuel.
Chaque partenaire est ensuite imposé pour sa part de bénéfices lui revenant selon la
législation fiscale du lieu d'implantation.
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VI- Avantages et inconvénients de la joint-venture
La durée de cette coopération peut être fixée à l'avance durée déterminée. Par
conséquent la fin de l'accord de base interviendra par simple écoulement de la période
convenue.
Toutefois, en pratique, la plupart du temps, l'accord de base est conclu pour une durée
indéterminée, vu que la joint-venture vise la réalisation d'un projet commun plus ou moins
complexe qui demande des prestations diverses suivant les circonstances et l'évolution du
projet. Dans ce cas Il faudra une déclaration de volonté de l'une et/ou de l'autre partie
contractante pour mettre fin au rapport juridique existant entre elles, pour des raisons
diverses, notamment en cas de non respects des clauses contractuelles.
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