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Droit européen des affaires

Mme Delforge – Semestre 7, 2022/2023

Examen : 1 seul sujet avec deux parties à traiter en 3 heures qui compte 50% de la note finale

- Sujet donné par Delforge (synthèse)


 Elle pose une question G qui regroupe plusieurs chapitres
 Grand plan détaillé
 Pas de commentaire d’arrêt
 2 cas pratiques
 On a le droit au traité de Lisbonne (donné par la faculté)

- Sujet donné par chargé de TD (aka Delforge again)


 En plus, on a une note de CC
 Galop à la 5e séance sous forme d’interrogation avec cas pratiques et une
question de cours/synthèse le 15 novembre de 1h30 qui compte pour
25%
 L’autre 25% c’est pour les interventions orales et écrites
 Nombre de ligne imposé pour la question de synthèse au galop et au
partiel

Introduction :

Au départ, on appelait le DEA le « droit communautaire des affaires ». Cette terminologie de


« communautaire » fait l’objet d’une difficulté terminologique aujourd'hui car c’est restrictif, il
faut parler de l’UE. Le traité de Maastricht a été signé en 1992 et c’est là qu’on parle d’UE.
Mais avant 1992, on étudiait le droit communautaire. Les communautés étaient fixées car on
avait la communauté européenne, la CECA (disparu aujourd'hui) et le traité EURACOM.
Maintenant, on a la PESC, la CEEA et la JAI. Donc les institutions ont également évolué.

Les termes « droit des affaires » est plus large que le droit commercial car c’est l’ensemble de
toute relation d’affaire.
Attention ! Bien faire la distinction entre :

- Traité de Rome
- TCE (Traité de Rome révisé avec une nouvelle numérotation)
- Traité de Lisbonne ou TFUE (avec une autre numérotation)
 La prof cite que cette numérotation car c’est le droit positif

De plus, la Cour de justice de l'Union européenne s’appelait la Cour de Justice des communautés
européenne (donc dans certaines jurisprudence / ouvrages, il peut y avoir ce terme). Pareil avec le
Journal Officiel de l’UE (avant c’était JOCE).

On va évoquer le droit matériel de l’UE par complémentarité au droit institutionnel de l’UE. En


quoi consiste le droit matériel ? A nous limiter au droit des affaires notamment sur les règles qui
portent sur les 4 grandes libertés de circulation :

- Marchandises
- Personnes
- Services
- Capitaux

I. Les étapes de la construction européenne du Marché Intérieur

Comment s’organise le marché européen des affaires ?

L’article 2 TFUE définit ce marché intérieur comme ayant « pour mission par l'établissement
d'un marché commun, d'une Union économique et monétaire et par la mise en œuvre des
politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 4, de promouvoir dans l'ensemble de
la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques »

Quelles sont les étapes de la construction européenne ?

Les pays de l’Europe ont voulu construire une Europe unifiée et la première idée s’est faite dans
l’entre guerre lors du Congrès de Vienne lors de la SDN qui propose un projet de conférence
européenne. Mais avec la WW2, ils ont plus le temps d’y réfléchir et donc, le déclic de la mise en
place d’une Europe unie s’est fait en 1946.

Les personnages importants de ce projet sont : Jean Monnet et Robert Schuman.


A. Mise en place de l’Europe communautaire

Schuman, Ministre des affaires étrangères de la France a lancé un appel le 9 mai 1950 et dit :
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des
réalisations complètes, créant d’abord une solidarité de fait ».

Ils font le choix du charbon et de l’acier pour mettre en place le premier traité : CECA en 1952.

B. Adoption des traités fondamentaux

Le traité de la CECA a aujourd'hui disparu mais, à l’époque, il a permis de trouver un accord sur
un sujet fondamental : l’extraction du charbon pour limiter l’industrialisation allemande pour leur
empêcher de faire des armes dans l’éventualité d’un nouveau conflit.

Ce traité a été suivi des traités CEE (ou le traité de Rome) et après, le TCE (traité de Rome
révisé). Ils sont signés en 1957 et 1998 et c’est là où la CEE, grâce au traité, devient une union
douanière. On va permettre de faire circuler librement toute forme de marchandise (pas que le
charbon et l’acier). On met en place la libre concurrence en guise de protection. C’est le traité
cadre de l’UE actuelle.

C’est sur ce traité CEE que l’on va fonder les 4 libertés (MPSC) même si elles n’étaient pas
toutes mise en place, elles sont toutes cités.

Également, on va essayer de coordonner les programmes de production des États membres. On


va créer cette politique commune pour qu’il y ait une égalité commune et des bons échanges. Du
côté du nucléaire, on coordonne également des projets pacifiques.

Pour structurer institutionnellement la mise en place de ce traité, deux conceptions vont


s’opposer. Soit on créer une Europe fédérale (comme aux USA) ou une Europe confédérale (=
chaque État a son droit de décision et sa souveraineté). Il n’y a pas eu de choix propre mais un
mélange des deux. Même si Monnet était partisan d’une Europe fédérale, ils ont trouvé un
compromis. Il y a des organes spécifiques mais chaque pays a un droit de véto aka ils ont la
possibilité de s’opposer aux décisions des autres États. Progressivement, au fur et à mesure des
traité, ce droit de véto a disparu car c’était trop compliqué donc c’est la majorité. On peut voir ça
comme-ci les États ont perdu une partie de leur souveraineté.
Concernant les défauts du Traité de Rome, cela concerne l’harmonisation fiscale et la politique
commerciale commune qui n’est pas achevée. Il y a également les MEERQ (Mesure d’Effet
Équivalente aux Restrictions Quantitatives), c’est un domaine qui fait l’objet d’une difficulté
d’application car elles sont constamment en évolution. Enfin, dans les pratiques
anticoncurrentielles, il y a aussi des lacunes (idée de sujet de partiel : lacunes dans l’application
du traité de Rome !!).

C. Élargissement de la CEE

Il y a une volonté d’élargir et il y a une procédure d’adhésion.

Par conséquence, il faut modifier les traités constitutifs.

La première modification importante c’est l’acte unique européen (1986). En effet, il va être
achevé et il a pour but d’améliorer l’efficacité des institutions en les renforçant. Quant à son
contenu, il va apporter trois ordres de modifications :

- Mise en place d’une majorité qualifiée au sein du Conseil

- Domaine de la monnaie, recherche, l’environnement, sécurité et santé des


travailleurs et enfin, le domaine de la coopération de la politique étrangère

- Réalisation du grand marché intérieur c'est-à-dire suppression de toutes les entraves


directes et indirectes de l’union douanière

Ensuite, il y a eu l’élaboration du traité de Maastricht (1992 et mise en application en 1993) qui


a mis en place une union économique et monétaire.

Quant à son contenu, l’union douanière ne va pas être modifié mais elle va être sécurisée en
créant la monnaie unique. Deuxièmement, on a créé une politique de reconnaissance des
décisions judiciaires. Grâce à Maastricht, l’UE prend une dimension politique en plus d’être une
personnalité économique.

Quant aux apports de Maastricht, on retient le principe de subsidiarité. Il existe à l’article 3b.
Il touche à tous les domaines aka il consiste à dire qu’il y aura une répartition des rôles entre la
communauté européenne et les pouvoirs étatiques. Cette réparation est une liste de matière
inscrite dans le traité pour lesquelles il y aura peut-être une compétence exclusive européenne et
subsidiairement, pour les pays étatique ou l’inverse (aka pouvoir pour les EM et subsidiairement
pour l’UE). L’autre apport intéressant concerne l’introduction de citoyenneté européenne
(article 8). Il y a une réelle volonté d’une intégration politique. Enfin, le dernier apport concerne
la libre circulation des capitaux.

In fine, on dit que le Traité de Maastricht est la plus importante révision des textes européens.
C’est un pas vers une Europe à vocation sociale et politique (alors qu’avant, elle était seulement
économique).

De plus, il faut prendre en compte le Traité d’Amsterdam 1997 (ou le TCE) qui est une
révision prévue par le Traité de Maastricht. Il a une révision limitée car il concerne surtout le
volet politique. Il y a une volonté de démocratiser l’Europe en renforçant les pouvoirs du
Parlement européen (avant, il possédait seulement un rôle d’avis). En plus, on étend le principe
de la majorité qualifiée au sein du Conseil de l’UE. Il s’occupe également du secteur de la
protection du consommateur. La plus grande modification c’est la révision de la numérotation des
articles du Traité de Rome. Le bilan et l’objectif de ce traité est assez limité.

Il y a également le traité de Nice (2003) qui sert à revenir sur le système de la majorité qualifiée.
On souhaite attribuer un certain nombre de vote pour chaque État membre. On ne veut pas créer
de majorité de blocage. On redistribue les voix à Nice. Il détermine un nouveau fonctionnement
pour les institutions et des procédures nouvelles dans le cadre du Conseil.

Enfin, il y a le Traité de Lisbonne (ou TFUE) qui est signé le 1er décembre 2009. Il innove car
il permet l’articulation de tous les autres traités. C’est un « melting pot ». Il a mis de côté certains
articles mais a regroupé les traités. C’est une construction européenne aboutie avec un processus
décisionnel complexe mais complet. Le droit communautaire des affaires a été un peu modifié.

Le TFUE reprend l’essentiel du Traité de Rome et du TCE mais il a fusionné trois piliers : le
pilier structurel communautaire avec le pilier contenant la PESC et avec le pilier de la justice et
coopération policière. C’est pour cela qu’on a une nouvelle numérotation. La fusion donne lieu
au traité de Lisbonne. Et aujourd'hui, ce traité détermine les compétences exclusives (politique
douanière, monétaire et commerciale) de l’union et les compétences partagées (consommation,
environnement, transport, sécurité, justice) entre l’UE et les EM.

Pour conclure, l’UE constitue une organisation internationale originale qui a été dupliquée dans
de nombreuses organisations internationale comme le MERCOSUR. En comparaison, le modèle
de l’UE est le modèle d’intégration des EM le + complet.
II. L’ordre juridique communautaire
A. Les sources du droit communautaire
i. Le droit communautaire primaire

Dans le droit primaire, il faut prendre en compte les protocoles. Ils sont annexés aux traités. Il y a
aussi les actes d’adhésion.

ii. Les sources dérivées

C’est un droit élaboré par les institutions communautaires. Les sources ne sont pas figées.

(1) Les actes unilatéraux à valeur contraignante


- Règlement
 C’est la source principale.
Il a :
§ Portée G
§ Obligatoire
§ Directement applicable dans tous les EM

- Directive
 Destinataires : les EM.
 Fixe un résultat à atteindre en laissant le libre choix des moyens pour
l’atteindre. Elle impose un délai impératif pour la transposition d’une
directive. Si l’EM ne respecte pas le délai, il est en situation de
manquement ce qui donne lieu à une sanction financière.
 Elles déterminent des objectifs généraux. Quelques fois, certaines ont des
objectifs bien détaillés afin que les États puissent les réappliquer en tant que
tels.

- Décisions
 Destinataires : Groupe ou personne/particulier précis
 Une décision peut parfois s’adresser à un État précis (pas les 27).
 Elle va prescrire un objectif à atteindre qui va nécessiter une
transposition dans l’ordre juridique concerné.
 Elle va être notifiée aux destinataires concernés.
(2) Les actes unilatéraux non-contraignants

- Recommandations
- Avis
Ils sont publiés au JOUE. Ils ont une certaine valeur juridique car les juges sont amenés à les
prendre en compte pour interpréter les dispositions du traité.

iii. La jurisprudence

On va surtout analyser la jurisprudence de la CJ.

Quels sont les recours communautaires ?

- Recours en constatation d’un manquement


 Introduit devant la CJUE soit par la Commission soit par un EM
 Quand ? Lorsqu’un EM a manqué à l’une de ses obligations importantes
- Recours en annulation
 Peut être effectué par un EM, Commission ou Parlement
 Peut être également réclamé par un simple individu
 On demande au destinataire du recours de vérifier la légalité de l’acte
- Recours en carence
 Sanctionne l’illégalité d’une inaction d’une institution communautaire
 Soit par EM ou individu

- Question préjudicielle
 Par le tribunal d’un EM où le juge national demande l’interprétation de
la directive OU la validité d’un texte
 Le + commun

iv. Les principes généraux

C’est une valeur inférieure aux traités mais supérieure au droit dérivé.

La CJUE a rarement recours au PG du droit européen.


Cependant, le principe qui revient souvent c’est le principe fondamental de la libre circulation.
E.g. Un État qui refuse à l’un de ces nationaux l’accès à son territoire. L’autre principe important
c’est celui de la confiance légitime. C’est le devoir de transparence et de loyauté. Le principe du
respect à la vie privé et le principe de non-rétroactivité de la loi pénale également. On va aussi
analyser le principe de la proportionnalité. Enfin, il y a le principe du respect du
contradictoire.

v. Les conventions internationales

Les accords de droit international sont supérieurs aux sources européennes (e.g. pour le
commerce international, c’est l’OMC, il domine sur les règles communautaires commerciales).

B. Les caractères du droit communautaire

Le dc présente trois caractéristiques : il est d’applicabilité immédiate, il a un effet direct et il


prévaut sur le droit national. En revanche, une limitation de compétences importantes résultera du
principe de subsidiarité.

i. L’applicabilité immédiate du droit commentaire

Principe : Le droit communautaire s’intègre automatiquement dans tous les ordres juridiques des
EM. Cela signifie que toutes les sources et normes communautaires sont applicables de plein
droit sans perdre, pour autant, leur nature communautaire.

La CJ a posé ce principe d’applicabilité dans l’arrêt Costa contre Enel le 15 juillet 1964. Et
l’arrêt Simmenthal, le 9 mars 1968, a confirmé l’arrêt Costa et a précisé que le dc faisait partie
intégrante de l’ordre juridique applicable sur le territoire de chacun des EM.

ii. Effet direct

Principe : Le droit communautaire créé des droits et obligations au profit ou à la charge de toute
personne qui pourra, dans certaines conditions, l’invoquer devant son propre tribunal national
(jurisprudence Van Gend en Loos du 5 février 1963 qui fait de l’effet direct du droit un principe
fondamental).

Le fait de pouvoir invoquer un texte communautaire devant le juge national, il faut que la
jurisprudence communautaire soit énoncé.

iii. Primauté du droit communautaire

Principe : Les règles et les actes communautaires sont supérieures aux règles et aux actes de droit
nationaux (jurisprudence Costa)

En cas de conflit de normes, ce sont les règles communautaires qui devront s’appliquer.

Les autorités nationales doivent prendre en compte la conformité avec le droit communautaire.

But why tho?

Pour l’harmonisation des États membres.

iv. Le principe de subsidiarité

Principe : « La communauté agit dans les limites des compétences qui lui sont conférées et des
objectifs qui lui sont assignés par le présent traité » - Traité de Maastricht.

En gros, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence, le droit communautaire ne doit
pas intervenir. Ce sont les EM qui décident des compétences partagées.

À ce principe, s’ajoute un principe de proportionnalité. Par définition, l’action de l’UE, dans


son contenu (aka ses sources), dans sa forme d’action il ne doit pas excéder ce qui est nécessaire
pour atteindre les objectifs communautaires. Lorsqu’une action dépasse un seul territoire
communautaire, c’est la CJUE qui sera le véritable contrôleur de cette proportionnalité.

Enfin, le traité de Lisbonne a permis de garder un certain degré de flexibilité qui permettra à l’UE
d’entreprendre une action quand celle-ci est nécessaire même si toutefois elle n’est pas
proportionnée.
Conclusion : La mise en place de cette UE qui constitue désormais le + vaste ensemble de
population de la planète, derrière la Chine et l’Inde. C’est fondé sur des principes directeurs.
Avait pour objectif de constituer un marché intérieur (1e partie) et un territoire sans aucun
obstacle ou discrimination où circulent les biens les personnes, les marchandises et les capitaux
avec une saine concurrence (2e partie).

Partie 1 : Le marché intérieur et ses libertés

Le premier objectif était de constituer un marché intérieur aka un marché où circule les biens, les
personnes sans obstacle. C’est un marché libre et un territoire où ne devrait pas s’imposer
certains obstacles au commerce. L’objectif de ce marché commun était également de supporter
une saine concurrence entre les intervenants. Afin d’étudier la composition de ce marché
intérieur, il faut envisager les principes qui ont été posés dans le traité de Rome aka les 4 libertés
de circulation.

Comment se sont ouvertes les barrières entre les EM et comment elles-sont maintenues à
l’extérieur des EM aka pour les pays tiers (= pas dans l’espace) ?

Cette politique s’applique aux frontières extérieures de l’UE.

Chapitre préliminaire : La politique douanière

Depuis le Traité de Rome (1957), la politique commerciale de l’UE s’est forgée vis-à-vis des
pays tiers en aménageant les droits de douane.

Why une politique douanière ?

Pour qu’une marchandise qui part d’un EM vers un pays tiers suivent les règles. On recherche un
équilibre entre les EM en harmonisant les règles entre les États membres de l’UE. On appelle
cette politique la construction d’un tarif extérieur commun ou le TEC, pour cette
harmonisation.
Why est-ce qu’on a mis en place ce TEC ?

Le but est de remédier au protectionnisme que pouvait exercer chaque pays de l’UE pour choisir
eux-mêmes les échanges qui les intéresse le plus. Donc, les initiateurs de l’UE ont mis en place,
dès le départ, un système douanier de circulation des marchandises. Ici, ce tarif douanier va
s’appliquer seulement aux marchandises.

L’idée, pour mettre en place cette politique douanière, était de construire une union douanière
(Section 1).

Section 1 : La notion d’union douanière

I. Les différents stades d’intégration économique

A. La zone de libre échange qui va permettre à un groupe d’état de pouvoir


faire en sorte que les marchandises circulent entre eux

De base, il y avait deux modèles possibles :

- Zone de libre échange


 Idée : les EM ont créées une suppression des douanes à l’intérieur mais
ne créées pas de politique commune douanière vis-à-vis des pays
étrangers. Pas de tarif extérieur commun, chaque pays a son propre tarif
extérieur.

- Union douanière
 Idée : Dire qu’on va supprimer les douanes internes à l’UE, entre les EM,
et on va établir une protection douanière commune pour les relations avec
les pays étranger.

Le choix final a été l’union douanière. La zone de libre-échange a tout de même son utilité car
elle va permettre à un groupe d’État où les marchandises circulent librement entre eux.

À l’intérieur de l’UD, tous les pays sont en UD mais, par un traité, on a envisagé d’ajouter à
l’UD, une zone de libre-échange pour les pays tels que la Norvège, le Lichtenstein et l’Islande.
Cette zone bénéficie avec l’UD de la suppression des frontières. Les deux ensembles (UD et
zone) a un nom, c’est l’espace économique européen (EEE).
De plus, au niveau international, on a aussi des zones de libres échanges tel que le MERCOSUR.
Il y a aussi l’ALENA (Canada) et la NASE (Asie du Sud-Est). En Afrique, on a une union
douanière, c’est celle de l’Afrique australe.

On dit que c’est le modèle économique le plus complet.

B. L’Union douanière contrairement à la zone de libre-échange va mettre en


place une union douanière commune

L’article 26 du TFUE dispose que « L’union crée un espace sans frontière intérieure dans
lequel, la LCM, des personnes, des servies et des capitaux est assurée ».

Au niveau de la mise en place de cette union douanière, la création de celle-ci a permis, en


supprimant les droits de douanes et diminuant le taux, de développer le commerce extérieur de
40%.

Les économistes ont tenté de donner une définition plus précise. Ils disent qu’une UD est « le
stade d’intégration économique qui va consister à développer la circulation de facteur de
production ».

Ils considèrent cependant qu’il faut mettre en place des règles communes qui vont pouvoir
accompagner la liberté de ces échanges.

Quand on dit marché commun/intérieur, ça consiste à UD ainsi que la PAC (politique agricole
commune) et une politique de concurrence.

Marché commun = UD + PAC + Politique de concurrence

C. Le stade ultérieur au niveau de l’intégration économique est bien l’Union


économique et monétaire

En dernier stade a été mis en place par le Traité de Maastricht, l’UEM.


II. La compétence en matière douanière

On à l’article 23 du TCE qui est devenu l’article 28 du TFUE qui dispose que « la
Communauté est fondée sur une union douanière qui s’étend à l’ensemble des marchandises et
qui comporte, entre les EM, l’interdiction des droits de douane à l’importation et à l’exportation
et tout taxe d’effet équivalent et l’établissement d’un tarif commun ». Cet article fonde la
politique douanière sur le marché intérieur mais aussi extérieur au sein de l’UE.

De plus, l’article 31 du TFUE nous apporte une précision : la compétence exclusive (aka les
États transferts leur souveraineté) pour « Les droits du tarif douanier commun sont fixés par le
Conseil, sur proposition de la Commission ».

Quel est le territoire qui constitue cette UD ?

A. La géographie et les EM

Il y a une liste dans l’annexe du Traité de Lisbonne et quand on regarde la France, on voit qu’il y
a des exceptions et ça concerne ses îles comme la Nouvelle-Calédonie, les îles Wallis-et-Futuna.

C’est de même pour le Danemark avec ses îles Féroé.

L’annexe ajoute que le « territoire douanier de la Communauté comprend les eaux territoriales,
les eaux maritimes intérieures et l’espace aérien des EM… ».

B. Les compétences de l’UD

On dit qu’il y a transfert de compétence, dessaisissement définitif de compétences dans ce


domaine vers l’UE. En gros, l’UD se voit reconnaitre une compétence pour légiférer à la place
des EM sur la politique douanière.

Les douanes nationales devront mettre en recouvrement les droits de douane mais aussitôt qu’ils
vont les percevoir, ils vont devoir les reverser à l’UE. Tout État a deux mois pour effectuer le
reversement des droits de douanes. Toutefois, il y a eu un accord sur cette politique et donc,
chaque État (sans faire le reversement total) va pouvoir conserver 25% des droits de douanes.
D’autre part, concernant le rôle des douanes nationales, elles sont responsables des sanctions qui
pourraient être données aux auteurs d’infractions au niveau d’une douane. Donc, l’UE encourage
les autorités nationales à émettre les sanctions (car la CJI ne peut pas).

C. La politique douanière communautaire

Une politique douanière signifie qu’on va mettre en place un régime spécifique des droits de
douane autour des échanges.

Le droit de douane est une taxe qui est calculé ad valorem aka en fonction de la valeur de la
marchandise concernée. C’est un taux, pas un montant.

La mise en place de droit de douane commun à l’extérieur de l’UE fait l’objet de négociations
annuelles au sein des instances européennes entre les EM concernés. Ce tarif des droits de douane
(Tarif Droit Commun = TDC) se retrouve dans le Code des douanes.

Attention ! TDC a deux sens donc pas contracter.

Principe : Les droits de douane ne sont payés qu’à l’importation aka au moment où les
marchandises entrent sur le pays qui a importé celles-ci, l’État va devoir s’acquitter de ce droit
ainsi que de la TVA.

Avant de percevoir les droits de douane, les douaniers concernés, doivent :

- Respecter la règlementation applicable


- Respecter les normes sanitaires
- Contrôler le respect des normes

Exception : Parfois on peut avoir des perceptions de droits de douane à l’exportation


(=dédouanement). Là, il s’agit d’accords spécifiques entre les EM et le pays tiers concerné. Ça
concerne surtout les matières premières provenant d’Afrique qui ont des accords de
dédouanement (en gros ils payent en exportant de l’Afrique).

En commerce extérieur, les opérations de dédouanement sont effectuées par les sociétés elles-
mêmes sans attendre que les douaniers le fassent.

Why ?
Pour être + rapide car sinon, il faut s’arrêter à la frontière là où il y a le bureau de douanes.

Chaque achat de marchandise sera taxé spécifiquement sur la base d’un tarif douanier commun
mais il y a la possibilité de choisir (pour les exportateurs), non pas une application de ce tarif
douanier commun (TDC), mais d’opter pour une taxation forfaitaire (TF).

TF = Sur chaque échange de marchandise, le taux applicable sera de 2,5% (aka moyenne des taux
de droits de douane). Peu d’exportateur choisisse ce moyen forfaitaire.

Principe : Ce TDC est applicable à chaque 1er janvier. Le taux de droit de douane s’applique en
fonction de chaque marchandise exportée et c’est la compagnie qui déclare en douane les
produits qu’elle transporte qui va permettre aux douaniers de calculer les taxes correspondantes.

Section 2 – Le régime de l’Union douanière

Les règles douanières sont envisagées au sein du Code de douane. Les normes s’ajoutent les unes
après les autres. Le premier code des douanes a été envisagé dès la création de l’UD mais
pendant longtemps, on a appliqué le Code du 12 octobre 2002 qui a fait l’objet de rénovation.

La première tâche d’un douanier est de donner une identité à ces marchandises et, par
conséquence, lui appliquer un Code. Pour cela, il faut regarder l’article 60 du Code des douanes
qui va nous permettent de définir l’origine du produit.

Why c’est compliquer de définir l’origine d’un produit ?

Dès lors qu’un produit est mis en transportation, il risque de subir des transformations dans
certains EM différents avant d’arriver à sa destination.

La jurisprudence distingue la notion d’origine de la notion de provenance. La provenance est le


lieu géographique où le produit a été fabriqué pour la 1ère fois. L’origine est définie par l’article
60 qui retient le critère opérationnel (aka toutes les opérations qui se sont produites après la
création du produit) et donc l’origine c’est le lieu de la dernière transformation substantielle du
produit.
On peut citer deux arrêts qui font la distinction :

- Arrêt de Zentrag du 23 février 1984 où le juge a rencontré des difficultés à définir


l’origine de la viande.
 A l’issue de cet arrêt, il a considéré que l’affinage de la viande était
l’origine du produit (dernière transformation).

- Arrêt du 13 décembre 2007, SDA concernant l’origine des télévisions


 Le juge a considéré que c’est l’assemblage des pièces qui est l’origine.

I. La nomenclature douanière

En regardant le tarif douanier, on le perçoit comme une véritable banque de données qui va
permettre de répertorier l’ensemble des marchandises circulant sur le marché européen. La
difficulté c’est le fait que c’est « l’ensemble des marchandises » donc il ne faut en oublier.

C’est une opération complexe qui demande un travail très important. La nomenclature est si
complexe que l’OMC se fonde souvent sur notre nomenclature européenne pour faire la
nomenclature internationale.

A. Nomenclature combinée de l’UE

Définition de la nomenclature combinée : On liste tous les nouveaux produits, on en supprime


certains et on les classe par nature. C’est la Commission européenne qui publie la liste chaque
année. Ensuite, on donne un tarif douanier applicable.

On classe, on nomme et on donne un code.

A quoi sert cette nomenclature ?

Elle permet de désigner les biens mais aussi d’établir des statistiques pour le commerce.
B. Structure de la nomenclature

La nomenclature est composée de 8 chiffres qui permet de déterminer le droit de douane. La


déclaration en douane va se servir de ce classement.

En principe, dans les 8 chiffres, les 4 voire 6 premiers chiffres correspondent à la nomenclature
internationale et ceux qui restent correspondent à la nomenclature spécifique européenne.

II. Qu’est-ce que le tarif douanier commun ?

A côté de la nomenclature, on a le tarif douanier commun.

A. Le tarif :

Les États se mettent d’accord pour fixer un tarif unique douanier. Le tarif est le nom donné à la
combinaison de la nomenclature (ou classification des marchandises) et des droits de douane
s’appliquant à chaque classe de marchandises.

B. Le TARIC

TARIC = Tarif Intégré de l’UE qui reprend toutes les mesures relatives à la législation de l’UE
(tarifaire, commerciale et agricole).

C’est une base de données multilingues qui reprend toutes les législations douanières de chaque
pays EM. Ça permet à tous les pays européens d’accepter cette même base de données.

Dans le TARIC, on retrouve donc les :

- Mesures tarifaires ou des préférences tarifaires (y’aura marqué « exception pour ce


pays » or « smth ») pour aider les pays à importer certains pays dont ils manquent.
- Mesures agricoles et il y a parfois, des droits additionnels aka y’a des pays où ça coute
+ chers de faire un certain produit donc sur les colonnes, on aura le tarif + des droits
additionnels

- Mesures de restrictions à l’importation aka l’interdiction de certaines marchandises


pour différentes raisons.

Conclusion : La moyenne du taux des TDC est l’un des moins élevés au monde (4, 3%). Cette
tarification est une des ressources autonomes de l’UE.

Section 3 - Les régimes douaniers

Dans le Code des douanes, il y a des cas particuliers d’application de ce TDC.

D’abord, les taux de droits de douane peuvent soit être :

- Modifiés
- Suspendus

C’est le Conseil de l’UE qui en décidera à la majorité qualifiée.

I. Les cas particuliers d’application du TDC

Il y a des règles commerciales communes et notamment, on va regarder les formules qu’on peut
rencontrer.

A. Régime de la libre pratique

Quand c’est déclenché, il va permettre à une marchandise importée d’un État tiers dans l’UE,
de bénéficier des mêmes conditions de circulation que les marchandises qui circulent dans l’UE.
En gros, quand le produit entre en libre pratique, on enlève les droits de douane.
B. Régime du perfectionnement actif

Ce régime concerne les marchandises qui ne sont pas destinées à être vendues sur le territoire
européen. Elles y passent quand même pour être transformées. Ces marchandises seront déclarées
en franchises de droits de douanes (= sans payer de droit de douane)

À contrario, le régime du perfectionnement passif, c’est quand un EM exporte un produit pour


être transformé dans un autre pays et quand le produit revient au pays d’origine, il n’y a pas de
droits de douane à payer.

C. Régime de l’entrepôt douanier

Une marchandise va être entreposer auprès des douanes (pas de transformation) donc les droits de
douanes ne sont pas applicables.

II. Les exceptions au TDC : Les politiques commerciales spécifiques

Il y en existe deux (i et ii).

Mais pourquoi ces politiques ?

Pour permettre aux pays les + pauvres, au niveau mondial, de se développer progressivement par
leurs propres moyens.

A. Le schéma de préférence généralisé (SPG)

On souligne que l’idée ne vient pas de l’UE mais de la CNUCED (Commission des Nations
Unies pour le Commerce et le Développement) en 1968.

Objectif du système : Les pays considérés comme « industrialisés » on leur permet d’octroyer des
préférences commerciales autonomes à tous les pays en développement sans faire de distinction
(car à l’ONU, il y a plusieurs catégories de pays en développement) pour qu’ils vivent en
autonomie. C’est moins cher que les donations
La Communauté européenne reprend cette initiative la même année. C’est l’article 133 du TCE
(Traité de Rome révisé) qui met en place ce système.

C’est un instrument tarifaire dont la portée est de limiter les tarifs douaniers voir annuler les tarifs
douaniers pour certaines marchandises.

Aujourd'hui, le SPG est un régime général qui est accordé à tous les pays bénéficiaires qui ne
sont pas classés par la Banque mondiale comme pays à revenu élevé. C’est aussi un système qui
s’appliquera à tous les pays dont les exportations ne sont pas suffisamment diversifiées (juger au
cas par cas).

Ce sont deux conditions cumulatives :

- Revenue pas assez élevée pour la Banque mondiale


- Exportations pas assez diversifiées

Pour cela, des accords vont être mis en place pour définir, par groupes de pays, ceux à qui les
droits de douanes seront complètement supprimés ou ceux qui bénéficieront d’une réduction sur
un ensemble de marchandises. Ce système doit être enfermé dans le temps.

Les PMA (pays moins avancés) sont complètement détaxés sauf pour les armes.

B. La défense commerciale

Ici, on dit que l’importation dans l’UE de produits provenant de pays tiers ne doit être soumise à
aucune restrictions quantitatives.

L’UE a mis en place des instruments de défense commerciale. Ce système consiste à défendre
l’intérêt des entreprises, qui serait, très souvent, en difficulté du fait de pratiques commerciales
déloyales. Donc, l’UE, pour se défendre, a mis en place des mesures « anti-dumping ».

Ces mesures anti-dumping se définissent comme une mesure qui va être prise dans une situation
dans laquelle les producteurs d’un pays tiers fixent un prix de vente inférieure au prix pratiqués
sur le marché national ou s’ils vendent à un prix inférieur au cout de production.

Si on est dans cette situation-là, la Commission de l’UE va décider de frapper les produits
importés des droits compensateurs (aka la commission va dire « pour compenser le dumping,
vous allez augmenter le tarif douanier pour ces marchandises précises »).
Avec la chargée de TD, on verra l’interprétation jurisprudentielle du tarif douanier avec ces deux
arrêts :

- CJCE, 10 mai 2001, Vau de Sport, C-288-89


- CJCE, 13 décembre 1989, Ingrid Raab

Chapitre 1 : La liberté de circulation des marchandises

Rappel :

Un marché intérieur a vu le jour ; son but était d’assuré la libre circulation des marchandises,
c’est la liberté la plus développée au sein du traité de Rome (Art 9 à 37 T. Rome devenu art 28
et s. TFUE et 23 TCE).

Selon le Traité de Rome cette liberté de circulation des marchandises devait être assurée au 1
janvier 1970.

Ce sont les six fondateurs du Traité de Rome qui finalement ont mis en vigueur le désarmement
douaniers (=supprimer les obstacles) le 1 juillet 1968.
Ils ont donc avancé la date butoir ce qui prouve la rapidité des États membres.

Ce marché intérieur est véritablement devenu un territoire sans aucun obstacle tarifaire (sans droit
de douane) entre les États membres concernant les marchandises.

Malgré tout, ces droits de douanes ne sont pas les seuls freins de circulation pour les
marchandises.

Les obstacles freinant la liberté de circulation des marchandises sont les obstacles tarifaires
(charges financières) qui pèsent sur les opérateurs qui font circuler les marchandises.

Quels sont les obstacles freinant la liberté de circulation ?

1/ Obstacles tarifaires

Ces obstacles se définissent comme des charges financières qui pèsent sur les opérateurs qui font
circuler les marchandises à travers l’UE.

Dans cette catégorie, on y insère les droits de douanes au franchissement des frontières qui ont
été supprimés par l’art 12 et s. du Traité de Rome.
Cette suppression s’est appliquée au droit d’importation et aux taxes d’effet équivalent (TEE :
art 13-2 du Traité de Rome).
Ainsi qu’au droit à l’exportation (art 16 du Traité de Rome).

2/ Restrictions quantitatives

Aux obstacles tarifaires viennent s’ajouter des obstacles quantitatifs qui sont les restrictions
quantitatives.

Les restrictions quantitatives sont des mesures qui vont limiter les quantités de marchandises
susceptibles de circuler c’est ce que l’on appelle pour un État des contingentements ou des
quotas.

Les restrictions vont être classées également comme des mesures d’effets équivalent (MEERQ)
(art 30 Traité de Rome).

3/ Formalités administratives

On condamne les formalités administratives en d’autres termes les licences d’importation et


d’exportation car considérées comme des obstacles à la liberté de circulation des marchandises.

4/ Norme technique

Il subsiste des normes techniques par exemple ISO (organisation internationale de la


normalisation) qui permet une uniformisation au sein de l’Union européenne. Par exemple, pour
un jouet il devra respecter certaines normes afin d’être aux normes européennes donc indique une
spécification technique sur un produit.

Section 1 : Le champ d’application

Principe : La liberté de circulation des marchandises devrait être absolue donc toutes formalités
douanières, fiscales devaient être supprimées. En principe, sauf exceptions, dans ce domaine-là,
c’est une réussite.
Au contraire sur tous ce que l’on appelle restrictions quantitatives et mesures d’effets équivalents
elles font encore l’objet d’efforts de la part des états membres.

Art 28 TFUE :

« La Communauté est fondée sur une union douanière qui s’étend à l’ensemble des échanges de
marchandises, et qui comporte l’interdiction, entre les États membres, des droits de douane à
l’importation et à l’exportation de toutes taxes d’effet équivalent, ainsi que l’adoption d’un tarif
douanier dans leurs relations avec les pays tiers ».

Ce texte est fondamental car c’est la définition de l’union douanière.

L’arrêt de la CJCE 09/12/97 - COMMISSION c/ FRANCE : rappelle que « La libre


circulation des marchandises constitue un des principes fondamentaux du traité » = principe
absolu.

Cependant l’article 28 ne donne pas une véritable définition de la marchandise, seulement


« l’ensemble des échanges des marchandises ».

A- La notion de marchandises

Déf marchandises :

L’arrêt de la CJCE 10-12-1968 « Oeuvre d’art » ou Commission c/ Italie vient définir la


notion de marchandise.

L’Italie a considéré que les biens d’intérêts artistiques, historiques n’étaient pas de vraies
marchandises et donc pour pouvoir faire circuler certaines oeuvres d’art ; elle estimait qu’elle
n’avait pas à respecter les règles de liberté de circulation de marchandises.

La CJCE par question préjudicielle : Tous les biens appréciables en argent et susceptibles de
faire l’objet de transactions commerciales doivent être assimilés à des marchandises.

On utilise cette JP pour l’étendre à d’autres JP concernant les biens culturels (ex : livres etc).

Si l’on ne sait pas si c’est une marchandise il faut regarder l’un des critères principaux qui est le
prix et donc on se demande si l’objet a une valeur pécuniaire.

Mais il y’a des limites à cette qualification de marchandise puisque la Cour ajoute que tous
produits dont la commercialisation est interdite ne rentreront pas en compte (ex : produits
illicites, fausse monnaie).

Arrêt SACCHI 30-04-1974

« Émission de messages audio-visuels devrait être qualifié comme une prestation de service donc
ne rentre pas dans la liberté de circulation de marchandises mais pour émettre les messages il
faut des supports matériels ».

« La Cour énonce que l’émission des messages audiovisuels ne peut être considéré comme
relevant de la liberté de la circulation des marchandises mais les supports matériels utilisés aux
émissions télévisées doivent être considérés comme des marchandises ».
Donc elle distingue le support de la transmission.

Arrêt Regina-Thomson 23-11-1978

Cour énonce que les pièces de monnaies instruments de paiement doivent relevées de la liberté
de circulation des capitaux mais elle indique que les pièces de collections quant à elles relèvent
de la liberté de circulation des marchandises.

Le principe ne va s’appliquer qu’aux produits originaires des États membres ou aux produits en
provenance de pays tiers qui se trouvent en libre pratique dans les États membres.

B- Les produits originaires de la CE

Ce sont des produits qui viennent des États membres mais pas uniquement.

L’origine :

Il faut distinguer l’origine de la notion de provenance et donc se référer au lieu substantiel du lieu
de naissance de produit c’est finalement l’article 60 paraphe 2 du Code des douanes qui
dispose que « le pays de l’origine est celui de la dernière transformation ou ouvraison
substantielle économiquement justifiée et aboutissant à la fabrication d’un produit nouveau ou
représentant un stade de fabrication important ».

En effet, l’arrêt CASEINE DU LAIT - CJCE 26-01-1977 l’illustre parfaitement.

Dans cette affaire l’Allemagne importait de la caséine de la Pologne qu’elle broyait et exportait
vers un autre pays.
Donc il n’y avait pas réellement de transformation mais l’Allemagne affirmait le contraire et que
donc elle pouvait définir le produit comme originaire d’Allemagne.

La CJCE énonce que le produit n’a pas la naissance substantielle donc pas d’origine allemande
(lait broyé donc pas modifié donc pas originaire d’Allemagne car pour modifier il faut un élément
nouveau).
L’origine est différente de la provenance. La provenance définie le pays d’où vient la
marchandise du fait du dernier transport. L’origine permet d’être sous le régime de la liberté de
circulation des marchandises.

L’origine est contrôlée par la Commission mais assistée du Comité du Code des douanes. Ce
dernier permet de vérifier la traçabilité du produit.

C- Les produits en libre pratique


La libre pratique c’est un produit qui est donc originel d’un pays tiers mais qui a acquitté les
droits de douanes au moment où il est entré sur le territoire de l’un des États membres.

Une fois entré et acquitté il pourra circuler avec ses marchandises librement sur le territoire de
l’Union européenne. On dit que le produit a été dédouané et que donc en vertu de la
nomenclature, il peut circuler librement.

Section 2 : Les instruments de mise en oeuvre de la liberté de circulation des marchandises

A- La création d’une union douanière

Principe :

Les États membres n’ont plus le droit de réintroduire des droits de douane (article 9£1 du Traité
de Rome = 23 TCE = 28 du TFUE et Traité de Porto du 2 mai 1992 qui reprend ce principe
afin de supprimer les droits de douane entre Norvège, Islande et Lichtenstein).

Suppression des barrières tarifaires signifie supprimer les droits de douane mais permet
également une suppression des barrières fiscales.

1-Démantèlement des droits de douanes

Dans le Traité de Rome art 12 et 25 TCE et article 30 TFUE indiquent qu’il faut supprimer en
douceur les droits de douane = obligation de stand-stil = procéder à l ‘élimination progressive
des droits de douane jusqu’à arriver à une disparition totale et ne pas en créer de nouveau.

CJCE VAN GEND AND LOOS 1963 = Tout intéressé peut se prévaloir d’une norme
européenne devant un juge national afin de la faire appliquer à son litige.

L’article 13 du Traité de Rome prévoyait un démantèlement pour les taxes à l’exportation qui
devaient être démantelés en 1961 et c’est finalement l’arrêt CJCE 1973 CAPO LONGO qui a
donné un effet direct à l’article 12 du Traité de Rome.

L’article 25 du Traité de Rome a précisé que l’interdiction de remettre des droits de douanes
(obligation de stand-still) etc ne concernait uniquement les droits de douanes classiques.

Progressivement la JP a ajouté les taxes à caractère fiscales.

2-La suppression des taxes d’effet équivalent : TEE

Notion de TEE :
Taxes identifiées comme équivalentes à des droits de douanes. Une taxe constitue un obstacle aux
échanges. Normalement perçues aux franchissements d’une frontière mais cette frontière peut
également être régionale.

Une TEE c’est une taxe qui peut frapper les marchandises à l’exportation comme à l’importation.
Elle détient une charge restrictive sur les commerces intra-communautaire.

Les TEE sont définis par deux jurisprudence :

CJCE 1962 Commission c/ Luxembourg et Belgique affaire du pain d’épices -

Le Luxembourg et la Belgique avaient voulu soumettre l’importation du pain d’épices à


l’obtention d’une licence d’importation. Cette licence était moyennant une somme d’argent donc
le litige portait sur la régularité de cette somme.

Cette somme pouvait-elle être considérée comme une TEE ?

La Cour de justice a vu une TEE dans cette licence en énonçant que « la TEE peut être
considérée comme un droit unilatéralement imposé soit au moment de son importation soit
ultérieurement et qui frappe spécifiquement un produit importé dans un État membre à
l’exclusion du produit national similaire ayant pour résultat en altérant le prix d’avoir sur la
libre circulation des produits la même incidence qu’un droit de douane ».

L’effet discriminatoire et unilatéral de l’imposition sont retenus ici par la Cour. Toutes
impositions qui touchent une marchandise importée qui n’a aucun équivalent dans le pays
d’importation ne constituerait pas une taxe.

Donc selon la jurisprudence de 1962 : on prend l’exemple de la Belgique et la France.


En France, on fabrique du pain d’épice et B en importe même si B en fabrique. B va taxer la
licence d’importation mais elle n’a pas mis une taxe sur ses produits nationaux. Cet effet
discriminatoire est condamnable.

Deuxième cas, B importe un produit qu’elle ne fabrique pas dans son pays. Là, elle va pouvoir en
importer en mettant une taxe d’importation et elle peut le faire et ce n’est pas condamnable.

En 1969, la Cour a adopté une autre définition des TEE Commission c/ République italienne -

La Cour énonce que la TEE est une « charge pécuniaire fut elle minime, unilatéralement imposée
quelques soit son appellation et sa technique et frappant les marchandises nationales ou
étrangères à raison du fait qu’elles franchissent la frontière, constitue une taxe d’effet équivalent
alors même qu’elle ne serait pas perçues au profit de l’État, qu’elle n’exercerait aucun effet
discriminatoire ou protecteur et que le produit imposé ne se trouverait pas en concurrence avec
une production nationale ».

La Cour veut condamner toute taxe parce que cela a pour effet d’augmenter le prix de revient (=
payer par l’acheteur) comme l’aurait fait un droit de douane.

Cette TEE doit relever d’une loi nationale.

Si une taxe est imposée par le droit communautaire ou par une convention internationale à ce
moment cette taxe peut être légalisée car non considérée comme une TEE.

La taxe n’a pas à avoir lieu au moment du franchissement car peut avoir lieu après le
franchissement.

On ne regarde pas que les frontières étatiques puisqu’on regarde également les frontières
régionales. = JP LEGROS 16/07/1992

Lorsque la Cour énonce « ne serait pas perçu au produit de l’État » c’est parce qu’il y a des
organismes en concession de l’État qui peuvent les percevoir mais ça revient au profit de l’État
donc TEE.

3-Les prélèvements qui ne sont pas des TEE interdites

• Les taxes qui constituent la rémunération d’un service rendu = ces taxes devraient être
interdites car elles augmentent le prix de vente du produit.

La Cour de justice à plusieurs reprises notamment dans l’arrêt en date du 1 juillet 1969 - Sociaal
fondes voor diamentarbeiders CJCE énonce :

« Le placement en dépôt provisoire de marchandises dans des magasins spéciaux pris à la


demande des importateurs, constitue un service rendu à ces derniers car il assure la conservation
des marchandises jusqu’à ce que les intéressés décident de leur importation ».

Le principe est qu’il n’y a pas de taxe mais l’exception pour le service rendu mais il faut
délimiter le champ d’application et donc il faut 3 conditions cumulatives.

Les 3 conditions cumulatives =

• Une redevance proportionnelle = proportionnelle à la rémunération du service rendu

• Un service effectif rendu à l’opérateur = ce service doit donner un avantage important à celui
qui le paie donc un avantage doit être constaté objectivement

• Un service personnel = Le service rendu doit profiter spécifiquement et uniquement à la


personne qui le rémunère. Exemple une marchandise arrive sur le territoire de l’UE et ma
marchandise doit recevoir un contrôle sanitaire mais qui n’est pas prévu par l’UE. Ici ce
n’est pas considéré comme un service personnel car le profit n’est pas personnel puisque
le produit servira directement le consommateur

4-Les impositions intérieures

Comment différencier les TEE des impositions intérieures ?

La TEE est perçue au franchissement d’une frontière alors que les impositions intérieures sont
des charges pécuniaires qui entrent dans un système général d’imposition nationale et qui
concernent aussi bien les produits nationaux que les produits importés.

C’est pour cela que l’on s’est dit que les impositions intérieures pourraient ne pas être des TEE =
CJCE DENKAVIT LOIRE 1979 :

« Cour prédique que pour relever d’un système général d’imposition intérieur et échapper à
l’application des dispositions du traité interdisant les TEE, la charge à laquelle est soumis un
produit importé doit frapper un produit intérieur et un produit importé identique d’un même
impôt au même stade de commercialisation et le fait générateur de l’impôt doit lui aussi être
identique pour les deux produits.

Il ne suffit donc pas que l’imposition frappant le produit importé est pour but de compenser une
charge frappant le produit intérieur similaire à un stade de production ou de commercialisation
antérieur à celui auquel est appréhendé le produit importé. »

Si la discrimination entre les deux charges pécuniaires (charges sur produits importé et non
importé) est caractérisée alors l’imposition intérieure devient une TEE.

Trois conditions cumulatives pour que l’imposition intérieure devienne une TEE =

- Les recettes sont exclusivement affectées au financement d’activités dont seules les
marchandises nationales tirent un avantage

- Il y’a identité (=similaire) entre les marchandises taxées et les marchandises bénéficiaires

-L’imposition sur les marchandises nationales est entièrement compensée = l’État grâce à cette
imposition étrangère doit combler son déficit qu’il n’aurait pas réalisé sur sa taxation des
marchandises intérieures

Sur ces impositions inférieures il y’a dans le Traité de Lisbonne deux articles qui nous intéressent
: les articles 90 du TCE et article 110 TFUE.

L’article 110 pose deux conditions de deux ordres :


Art 110 al 1 = l’imposition des produits des autres États membres ne doit pas être supérieur à
celle des produits nationaux.

Art 110 al 2 = l’imposition ne doit pas être de nature à protéger les produits nationaux.

En application de l’article 110 nous avons deux types de mesures fiscales qui seront interdites :
les mesures discriminatoires et les mesures protectionnistes.

Mesures fiscales discriminatoires = on constate qu’il faut que le produit national et le produit
importé soient identiques.

£ 1 L’interdiction des discriminations fiscales

La notion de produit similaire :

Sont considérés aujourd’hui comme similaires les produits qui ont les mêmes caractéristiques
intrinsèques et qui présentent au regard du consommateur des propriétés analogues et qui
répondent au même besoin = arrêt du 16 décembre 1976 REWE.

Le classement des TDC est un critère qui sert la Cour pour savoir si le produit est similaire ou ne
l’est pas.

Traitement discriminatoire :

Il faut un produit similaire et un traitement discriminatoire. Sont interdites toutes les mesures qui
placent les produits provenant d’autres États membres dans une position désavantageuse à l’égard
du pays d’importation.
Différence sur la taxe.
On regarde la différence de taux.
On regarde la différence sur les modalités d’imposition = par exemple on va réclamer un délai
plus court de paiement pour les produits importés que pour les produits nationaux.
Différence dans la section = par exemple sanction plus sévère pour un produit importé que pour
un produit national.

£2 Interdiction des mesures fiscales protectionnistes

Mesure fiscales protectionnistes =

Toutes impositions intérieures qui a pour but de protéger les marchandises nationales contre la
concurrence des marchandises importées sera interdites et sera considérées comme une TEE.
Il va falloir constater la concurrence et il faut analyser un rapport de concurrence. La Cour a
considéré que pour appréhender cette concurrence toutes formes de protectionnismes dans le cas
de produits similaires doit faire l’objet d’une analyse. Ce rapport de concurrence même partiel
doit exister.

Produit similaire = La Cour a pris des produits en concurrence partielle par exemple une Renault
et une smart = elle a jugé qu’il y’avait concurrence.

Une concurrence indirecte = des éléments pas similaires mais engendrerai une concurrence
indirecte par exemple pour le vélo et le TGV.

Les produits potentiellement concurrents peuvent être par exemple le livre et le CD.

Une fois le rapport analysé il faut regarder s’il y’a une mesure protectionniste. L’effet protecteur
ne se déduit pas de la simple taxation du produit.
Pour prouver si effet protecteur il y a il faut prouver que l’imposition modifie les conditions de
concurrences au profit de la marchandises nationales.

Exemple une mesure fiscale qui ralentirait l’importation est jugée comme une TEE car elle a un
effet protecteur.

Conclusion :

La Cour doit normalement choisir entre l’un ou l’autre des alinéas donc dans les faits on
s’aperçoit que la Cour va regarder d’abord l’alinéa 1 et si elle ne trouve pas une réponse alors va
se retourner sur l’alinéa 2.

La question se pose de savoir : lorsqu’un État a perçu une taxe qui finalement est jugée TEE, doit
il restituer à l’opérateur en question la taxe trop perçue = le principe de la récupération des
TEE indûment perçues.

Quand une taxe a été indûment perçue elle doit être reversée par l’État membre en question sous
forme d’une action en répétition de l’indu.
Ce principe va être respecté au niveau des douanes.
Le régime juridique n’a été prévu par aucun texte.

La Cour a malgré tout précisé dans (HANS JUST CJCE 1980) que même en l’absence de
dispositions communautaires il appartient à l’ordre juridique interne de désigner les juridictions
compétentes et de régler eux-mêmes les modalités de récupération de ces taxes.

Des modalités procédurales ont prévu des procédures pour récupérer la taxe ; cela dit tout
justiciable peut sous le principe général du droit communautaire de la sauvegarde des droits
acquis réclamer directement devant sa propre juridiction cette taxe indue.

On applique le principe d’autonomie procédural concernant la modalité de calcul de


remboursement. Cet arrêt propose une limite au paiement de l’indu en disant qu’un État ne peut
pas être contraint à rembourser des taxes qui constitueraient un enrichissement sans cause pour
l’opérateur concerné.
Donc on rembourse uniquement la taxe perçue mais pas possibilité de recevoir des dommages et
intérêts sur la somme trop perçue.

Les difficultés d’application de la répétions de l’indu :

Nous n’avons pas les mêmes procédures de remboursement d’un État à l’autre et nous n’avons
pas de moyens de contraintes sur l’État pour le forcer s’il ne souhaite pas rembourser.

B- Élimination des restrictions quantitatives et des mesures d’effet équivalent

Le Traité de Lisbonne dans son article 34 TFUE (auparavant 28 du TCE était l’article 30 du
Traité de Rome) interdit à ses États membres les restrictions quantitatives et les mesures ayant
une équivalence à ces restrictions quantitatives sur les importations.

Art 35 TFUE (art 29 TCE et avant 34 du Traité de Rome) = idem mais sur les exportations de
marchandises.

Art 36 TFUE (art 30 TCE et avant 36 du Traité de Rome) qui pose les exceptions à ces
interdictions.

Restrictions quantitatives = contingentement c’est le nombre de produit importés ou exportés.

Mesures d’effet équivalent (mesures législative) fonctionne comme si elles étaient des restrictions
quantitatives.

La Cour a cherché à harmoniser les législations par l’application de l’article 94 du TCE qui est
aujourd’hui est l’article 115 du TFUE (art 94 CE) = Il faut permettre aux États d’effectuer un
rapprochement de leur législation nationale. On les applique en complément du principe
d’interdiction.

UE tente d’harmoniser toutes les normes qui existent. Cette harmonisation totale est un échec.
Puis on a essayé de recourir à l’élaboration de directives et par la transposition de ces directives
cela reviendrait à une harmonisation mais elles ne couvrent pas toutes les marchandises.

Dans l’article 114 TFUE (art 95 CE) = tolérance = on a laissé la possibilité aux États membres
d’introduire ou de maintenir des obstacles non tarifaires à la libre circulation des marchandises
lorsque ces mesures étaient justifiées par des exigences importantes par exemple dans les
domaines de l’environnement ou de la santé.

Au fur et à mesure on va être amené à supprimer les MEERQ car les États sont très inventeurs de
ces dernières. Donc loin du succès.
1-Notion de mesure d’effet équivalent

Notion pas définie par le Traité CE et donc c’est devant un cas pratique qui a été posé à la
Commission européenne dans les années 1960 que cette dernière a tenté de rechercher une
définition à ces MEERQ.

Dans la plupart des États membres à l’époque ; il existait en matière agricole des mesures qui
protégeaient leurs productions nationales en favorisant l’écoulement de la production nationale au
détriment de la marchandise d’autres pays européens.

Exemple : pour fabriquer de la farine il y avait des mesures qui disaient que pour fabriquer de la
farine il faut utiliser totalement ou partiellement son blé national.

a- Principe de la Commission

On se demande s’il s’agit d’un obstacle aux échanges (posée à la Commission) = En 1966 la
Commission répond par un cas pratique en donnant une définition de la MEERCQ puis reprise
par une directive de 1969 = les mesures d’effets équivalents sont des dispositions législatives,
des dispositions règlementaires, des dispositions administratives ainsi que tout acte émanant
d’une autorité publique y compris les incitations qui font obstacles aux importations qui
pourraient avoir lieu en leur absence ainsi que les mesures qui rendent les importations plus
difficiles ou plus onéreuses que l’écoulement de la production nationale = la Commission précise
la nature d’une MEERQ.

Cette directive donne une liste non-exhaustive de 21 mesures d’effet équivalent. Par exemple les
mesures qui tiennent à des règles de stockage ; des mesures qui tiennent aux campagnes de
publicité ; mesures qui portent sur le conditionnement des produits ; des mesures qui tiennent à la
règlementation des prix.

Cette définition fut insuffisante et donc par la suite la Cour de justice l’a défini à nouveau.
b- Principes donnés par la jurisprudence

Arrêt DASSONVILLE 11/7/1974 = dans cette arrêt la Cour de justice va poser une définition
standard d’une MEERQ = Est une MEERQ toute règlementation commerciale des États membres
susceptible d’entraver directement ou indirectement actuellement ou potentiellement le
commerce intra-communautaire.

C’est un arrêt de principe. Il s’agit d’une définition très large. La Cour traque tout obstacle aux
échanges.
L’idée est de condamner au maximum toutes mesures qui pourraient entraver ce commerce intra-
communautaire.
Les faits = En 1970, Gustave DASSONVILLE qui est un commerçant grossiste est établi en
France, son fils Benoît dirige une succursale établie en Belgique. Tous deux ont décidé
d’importer en Belgique du whisky Johnny Walver et Vic 69. Gustave a acheté ces whiskys auprès
d’importateur qui sont distributeurs français. Puis il a régulièrement exporté ces produits en
Belgique chez son fils et accompagnait cette marchandise des documents français dédouanés
comme marchandise communautaire.

Cependant un règlement belge de 1934 imposait pour permettre la vente en Belgique d’un
produit sous appellation d’origine un certificat délivré par les autorités de l’État d’exportation.

Dans cette affaire les autorités belges reprochent que la circulation des marchandises entre le père
et le fils ne soit pas en règle puisque ce certificat n’a pas été délivré et les autorités belges ont
engagé une procédure de police correctionnel (c’était un délit).

Ce whisky venait d’Écosse et en raison de cela il y’avait impossibilité pour les Français de se
fournir un certificat d’origine sans recourir à de lourdes démarches administratives.

Donc père et fils estiment que la règlementation belge était contraire à l’article 30 du Traité de
Rome s’appliquant à un produit qui devait bénéficier d’une liberté commerciale entre deux États
membres de l’UE.

Elle a saisi sur le fondement de l’article 177 la Cour européenne pour une question préjudicielle.

La Cour estime que l’exigence posée par la règlementation belge ne se justifiait pas puisqu’elle
portait sur un produit communautaire, la Cour en profite pour en donner une définition précise
« Toute règlementation commerciale des États membres susceptible d’entraver directement ou
indirectement actuellement ou potentiellement le commerce intracommunautaire est une mesure
d’effet équivalent aux restrictions quantitatives prohibée par l’article 30 du Traité de Rome ».

Cette formule a été très largement utilisée par la suite dans la Jurisprudence ce qui a pour
conséquence d’indiquer que l’interdiction est une entrave qui pratiquement systématiquement
doit être condamnée.

Cet arrêt a pour désignation de dire que « toute mesure » qui est un terme important puisque cela
signifie que cela inclus même des textes, des pratiques ou encore des actes (qui émane d’un État).

La CJCE s’est trouvée confrontée à un accroissement du nombre des affaires portées devant elle
si bien qu’elle a été obligée de porter des limites à cette définition de « toute mesure ».

L’arrêt KECK et MITHOUARD du 24/11/1993 va adopter une nouvelle approche de la notion


de MEERQ.
Il s’agissait de fonctionnaires de la DDGCRF qui ont dressé des procès-verbaux constatant que
dans certains supermarchés en l’occurrence, la marque CORA des reventes à perte sont
identifiées (qui sont interdites par la loi française dès 1963).
Les contrevenants se défendent en prétendant que l’interdiction de la revente à perte n’est
contraire à l’article 30 du Traité de Rome que sous certaines conditions.

Le problème qui se pose est de savoir si la loi interdisant la revente à perte française est contraire
à la libre circulation des marchandises.

Est-ce qu’elle est contraire au Traité européen et présente-t-elle un critère discriminatoire ?

La Cour considère que le fait pour des entreprises d’exercer leur activité commerciale sur des
territoires différents leur permet d’être soumises à des règlementations différentes. Elle ajoute
que « si une règlementation s’applique à toutes les entreprises exerçant leurs activités sur un
territoire donné à ce moment-là il ne s’agirait pas d’une mesure discriminatoire. »

Elle précise que cette interdiction de revente à perte étant étendue à tout le territoire français et de
plus s’agissant d’une mesure qui se contentait de régir une modalité de vente il ne s’agit donc que
d’une revente à perte.

En effet, la Cour indique qu’une règlementation nationale restrictive n’est pas condamnable selon
l’article 30 « si elle ne s’accompagne pas d’un traitement différencié au détriment des différents
opérateurs économiques ».

Puisque cette mesure affecte de la même manière les produits nationaux et les produits importés
alors il n’y aura pas de qualification de MEERQ et donc pas de d’interdiction de ces mesures.
Pour conclure les MEERQ ne seront pas soumises à l’article 30 si elles s’appliquent à tous les
opérateurs concernés exerçant leur activité sur un territoire national et si elles affectent de la
même manière en droit comme en fait, la commercialisation des produits nationaux et des
produits des autres États membres.

c- Les conditions des MEERQ

Il faut que la mesure détienne un effet restrictif et que la restriction porte sur un échange
communautaire.

La mesure doit avoir un effet restrictif et la restriction doit porter sur un échange communautaire
puis il faut que ces mesures détiennent une notion étatique. Il faut s’abstenir d’introduire des
nouvelles mesures d’effet équivalent. La notion d’État doit être prise dans un sens plus large, on
peut dire que ces mesures proviennent de l’ensemble des organismes que constituent les pouvoirs
judiciaires, administratifs et législatifs ainsi que les dispositions législatives, règlementaires et
administratives mais aussi la pratique administrative active ou passive de ces organismes.

Il faut que ces mesures étatiques aient des effets restrictifs :


 Indifférence du caractère minime : pas nécessaire que la mesure atteigne un certain
seuil même une petite atteinte à la libre circulation suffit pour être qualifiée de
MEERQ

 Indifférence du caractère indirecte = il faut un lien entre la mesure qui a été prise et la
restriction et donc d’engager un dommage. Donc dès qu’un lien d’imputabilité entre la
mesure et la restriction est établi on peut poser la qualification d’une MEERQ.

 Il faut que ces mesures portent atteinte aux échanges communautaire ainsi sont exclus les
échanges extra-communautaire (art 28 TFUE).

2- Régime juridique selon les différentes catégories

I- Les mesures formellement discriminatoires :

1.1 Des mesures uniquement applicables aux produits importés


1.2 Mesures uniquement applicables aux marchandises nationales
1.3 Les mesures applicables de manière différentes aux produits nationaux et aux produits
importés

(II-Les mesures indistinctement applicables = on les applique aussi bien au produits nations
qu’aux produits importés donc non discriminatoire)

1.1 Des mesures uniquement applicables aux produits importés

Il s’agit de formalités particulières d’importation par exemple une obtention d’une licence
d’importation ou d’un contrôle sanitaire etc. Toutes mesures auront pour effet de restreindre la
liberté de circulation mais également de la retarder.
Les contrôles nationaux :

Les contrôles nationaux sont des contrôles mis en place unilatéralement par un État et qui ont des
effets restrictifs. Ces contrôles ont pour effet des délais inhérents aux opérations de contrôle et
aux frais de transport supplémentaires qui peuvent porter préjudice à l’exportateur.

Les contrôles nationaux quels qui soient sont des MEERQ (JP) ex : contrôle sanitaire, contrôle
technique, contrôle phytosanitaire. Les contrôles zélés qui sont des contrôles qui ressortent tout
d’un coup, ponctuellement, par une administration pour réclamer des documents d’importation
d’une marchandise.
Cela peut être un contrôle sur une autorisation particulière qui dépend du contrôle d’une
marchandise et donc l’autorisation n’est pas une MEERQ mais le contrôle de cette autorisation en
est une.
COMMISSION c/ FRANCE « La guerre des fraises » 1997 = L’abstention manifeste des
autorités françaises pour faire cesser rapidement et efficacement des actes de pillage et de
vandalisme exercés à l’encontre de camions espagnols ou de camions italiens pouvait constituer
une MEERQ.

Les normes :

Ce sont des mesures interdisant la commercialisation de produits fabriqués dans d’autres États
membres au motif qu’elle ne respecte pas : soit des exigences de composition de produit soit des
exigences de qualité de produit ou des exigences de conditionnement de produit.

Les Pays-Bas ont été beaucoup condamné notamment avec la décision du 17 mars 1982
DEKIKWORSH GROOTHANDAL où la règlementation des Pays-Bas interdisait
l’importation de bières comportant un taux d’acidité supérieur à une certaine norme. Cette
mesure vise à protéger la production nationale puisque la production nationale respectait déjà ce
taux.

Arrêt CJCE 1982 / 1984 et 1995 = Belgique imposait un emballage cubique pour la margarine
donc MEERQ.

Les dénominations de produits :

Les importations devront comporter un marquage signalant qu’elles n’ont pas été produits à
l’endroit où elles sont commercialisées et que certaines mesures obligeraient ces produits à se
subordonner à certaines conditions de dénomination.

Cependant, si c’est une norme européenne imposée à tous les États membres alors ce ne sera pas
considéré comme une MEERQ.

Opérateurs eux-mêmes :

Pour pouvoir importer des fleurs dans le pays il fallait que les opérateurs adhèrent à un organisme
soumis au contrôle de l’autorité publique pour pouvoir commercialiser leurs fleurs aux Pays-Bas
= PIETER VRIEND 2/02/1980

Autre exemple : Pour pouvoir importer des produits dans un État il fallait que les commerçants /
opérateurs soient propriétaires de locaux de stockage.

Les Pays-Bas conditionnaient l’importation de fleurs à une obligation de permis de cultiver pour
les vendeurs de bulbe de Jacinthe.

La France autorisait la participation aux ventes publiques mais à condition d’être inscris au RCS.
Arrêt HARPINGIES 30 novembre 1983 = Procédure pénale engagée contre un agriculteur qui
avait fabriqué et importé des produits phytosanitaires. Cet arrêt nous énonce que toutes mesures
légales qui interdisent de mettre dans le commerce des produits biocides qui n’ont pas été
préalablement autorisés devront être considérés comme des MEERQ.

1-2 Les mesures uniquement applicables aux marchandises nationales

Avantages financiers affectant l’importation de marchandise :

Les avantages financiers ayant créé des avantages = France a créé des tarifs préférentiels pour les
journaux et les périodiques français = COMMISSION C/ France 1983.

Les Pays-Bas c/ Commission l’arrêt DUPHAR 7/02/1984 = il y’avait une règlementation sur
les médicaments qui indiquait que seuls certains médicaments étaient remboursés et pas d’autres
= Cour l’a défini comme étant une MEERQ.

Toutes règlementations financières telles que des garanties bancaires, des avantages financiers sur
les charges bancaires qui seraient énoncées uniquement sur les opérations commerciales internes
seraient considérées comme des MEERQ.

La promotion d’une production nationale :

L’Irlande est condamnée par la Cour de justice le 24 novembre 1982 car le pays avait fait une
campagne publicitaire « Buy irish ». Il y’a eu une volonté délibérée du gouvernement irlandais de
substituer sur le marché irlandais les produits nationaux aux produits importés et de freiner ainsi
les importations en provenance des autres États membres.

En 1983 la GB avait fait une campagne sur les fruits britanniques qui détérioraient tous les autres
fruits du monde donc fut condamnée.

L’arrêt PUNTO CASA 2/06/1994 = Interdiction en France d’ouvrir les magasins le dimanche.

1.3 Les mesures applicables de manière différentes aux produits nationaux et aux produits
importés

Dès qu’une différence a lieu dans l’application d’une mesure qui favoriserait un produit national
au détriment d’un produit étranger et qu’elle est relevée alors elle sera considérée comme une
MEERQ.

Affaire LECLERC : Hypermarché avait fixé des prix minimums.

Affaire Gourmet international Productsdu 8 mars 2001 : Mesure qui prohibait toute forme de
publicité aux importateurs et aux fournisseurs qui utilisaient des publicités qui contenaient toutes
formes de messages incitant à la consommation d’alcool français en défaveur des autres =
MEERQ car discriminatoire.

2-Mesures indistinctement applicables

Signifie que c’est applicable à tous les produits.

Affaire CASSIS DE DIJON 20/02/1979 = Il y a une loi allemande qui interdisait la


commercialisation de liqueur de fruits contenant moins de 25 degrés d’alcool donc par cette
mesure il interdisait l’entrée de notre liqueur puisqu’elle était inférieure à 25 degrés.

Cette mesure allemande est-elle interdite par le Traité de Rome pour entrave à notre
marchandise ?

Règlementation allemande prétendait que son souci était la défense de la qualité de son alcool car
en dessous de 25 degrés c’était de la mauvaise qualité.

La Cour va reconnaître que les États gardent toute leur compétence, toute leur souveraineté pour
adopter des règles qui commercialisent et organisent la fabrication des produits sur leur territoire.
La Cour indique que les obstacles à la libre circulation des marchandises intracommunautaire
posent trop de disparités législatives à l’intérieur de l’UE donc souci d’harmonisation sans pour
autant les condamner.

Cour énonce donc « qu’il faudra pour qu’un État puisse imposer une telle mesure que les
prescriptions soient reconnues comme nécessaires pour satisfaire des exigences impératives ».

Donc État doit démontrer des exigences impératives.

Se pose la question de si les États membres peuvent adopter des règles pour répondre à un intérêt
général essentiel c’est-à-dire à une exigence impérative est-ce que cette règle pourra échapper à
la qualification d’une MEERQ.

Puis elle considère que la législation allemande était disproportionnée par rapport à ses objectifs
car ses objectifs étaient la recherche de la qualité et scientifiquement parlant il n’est pas prouvé
que la qualité d’un alcool réside dans le taux d’alcoolémie.

La Cour constate que l’imposition d’une teneur alcoolique minimum avait uniquement pour effet
de favoriser les boissons à forte teneur alcoolique (les boissons allemandes).

La Cour constate qu’il y a donc discrimination de fait à l’égard des produits importés par rapport
aux produits nationaux. Elle ajoute « il n’y a aucun motif valable d’empêcher que les boissons
alcoolisées soient introduites dans un autre États membre ».

L’apport de cet arrêt est que la Cour admet pour la première fois qu’une mesure indistinctement
applicable est susceptible de constituer une MEERQ. On ajoute « il suffit que la mesure ait un
effet restrictif sur les importations » = discrimination de fait et donc la Cour indique qu’il s’agit
bien d’une MEERQ : « Un État membre peut imposer des contraintes spécifiques à conditions
qu’elles répondent de manière proportionnée à des exigences impératives ».

La Cour de justice retient quatre cas d’exigences impératives :

- 1er cas : L’efficacité de contrôles fiscaux.

- 2ème : La protection de la santé publique = exigence impérative.

- 3ème : La loyauté des transactions commerciales = exigence de transparence.

- 4ème : La protection des consommateurs.

Les deux cas les plus souvent invoqués sont ceux de la protection de la santé publique et la
protection des consommateurs = Art 36 TFUE (Art 30 CE).

On considère très souvent que concernant les consommateurs il faut les protéger. Par exemple le
consommateur peut être induit en erreur.

Autres cas supplémentaires d’exigences impératives :

- La protection des œuvres d’art et des valeurs culturelles = Arrêt CINÉTECH 11/05/1985.

- La protection de l’environnement = Arrêt Commission c/ Danemark - 20/09/1988 =


Danemark disait que pour pouvoir importer des boissons il fallait qu’elles soient
transportées dans des emballages recyclables.

- La protection pour protéger un objectif légitime de politique économique et sociale = Arrêt


OEBEL 14/07/1981 = Protection des travailleurs et Arrêt DESERBAIS 22/09/1988 =
répression des œuvres

- La protection du pluralisme de la presse = Arrêt FAMILIAPRESS 26/06/1997

Arrêt KECK et MITHOUARD 24/11/1993 :

La Cour de justice va faire une lecture plus stricte de ces mesures, il s’agissait d’un arrêt sur
l’interdiction de la revente à perte en France. La Cour donne un coup d’arrêt à une interprétation
extensible de la notion de MEERCQ pour certaines mesures relatives aux conditions de vente.

Il s’agissait de savoir si la loi qui interdisait la revente à perte devait être contraire ou non à la
libre circulation des marchandises et si cette mesure détenait un caractère discriminatoire.
On va vérifier si les conditions de revente sont discriminatoires ou non. Non discriminatoire =
pas MEERQ

Discriminatoire = MEERQ donc on doit regarder si des exigences impératives sont présentes
dans le cadre des mesures indistinctement applicable.

La Cour s’est demandé si cette mesure avait pour but de réduire le volume des ventes et par
conséquent de réduire l’importation.

La Cour considère que le fait pour des entreprises d’exercer leurs activités sur des territoires
différents laissait place à des possibilités de règlementations différentes dans le sens où il n’y a
pas de discrimination de plein droit.

Elle rappelle la définition que DASSONVILLE avait donné de la MEERQ mais elle précise que
l’interdiction d’une revente à perte est étendue à tout le territoire national et n’avait pas pour but
essentiellement (exclusivement) de régir les échanges de marchandises entre les États membres.

La Cour ajoute qu’il convient de notifier qu’une telle mesure se contente de régir une modalité de
vente donc cette mesure s’applique à tous les opérateurs qui exercent une activité sur le territoire
français et les affecte de la même manière en droit comme en fait.

Conclusion :

Les mesures relatives aux conditions de vente qui seraient purement discriminatoires seront
toujours des MEERQ.
Au contraire les mesures relatives aux conditions de vente qui ne sont pas discriminatoires ne
seront jamais des MEERQ. Ces mesures de conditions de vente qui ne sont pas des MEERQ
n’ont pas à être justifiées par des exigences impératives.

Par ailleurs, la Cour maintient l’ancienne position de Cassis de Dijon pour les règles
indistinctement applicables relatives aux autres conditions sur les produits.

D- MEERQ et exportations

Mesures discriminatoires :

Ce sont des mesures prises par un État qui ont pour objet de restreindre spécifiquement les flux
d’exportation.
Seront qualifiées de MEERQ des mesures qui favoriseraient l’échange de produits nationaux sur
le marché national au détriment de l’échange des produits nationaux sur le marché européen.
Sont discriminatoires par exemple une mesure sanitaire uniquement posée sur les produits qui
vont être exportés ou encore une mesure qui imposerait d’être un organisme agréé par l’État
d’exportation afin de pouvoir exporter ses produits.

Mesures indistinctement applicables :

Une mesure indistinctement applicable pourra être considérée comme une MEERQ si elle
complique les échanges exportés par rapport aux échanges nationaux.

Concernant les MEERQ et exportations nous allons voir plusieurs jurisprudences de manière
générale :

Arrêt CJCE 1/04/1982 Holdijk et Arrêt GROENVELD = défini comme MEERQ ayant « pour
objet ou effet de restreindre respectivement les courants d’exportations de manière à assurer un
avantage particulier à une production nationale ou au marché intérieur de l’État au détriment de
la production ou du commerce des autres États membres ».

Arrêt Inter-huiles 10 mars 1983 a été qualifié de MEERQ les règlementations qui interdisaient
que les huiles usagées soient traitées en dehors de chez nous et donc qui interdisaient de les
exporter.
E- Les limites au principe d’interdiction / les dérogations de l’article 30 CE / 36
TFUE

L’article 36 TFUE dispose des exceptions générales des articles 34 et 35 TFUE.

Il existe un certain nombre de dérogations à la libre circulation des marchandises en principe de


l’article 28 et de l’article 29 du TFUE.

Ces dérogations sont :

- Moralité publique
- Ordre public
- Sécurité publique
- Protection des trésors nationaux ayant une valeur artistique, historique, archéologiques
- Protection de la Santé publique et de la vie des personnes et des animaux et des végétaux
- Protection de la propriété industrielle et commerciale
- Protection des droits d’auteurs.
Moralité publique = grandes règles de moralité publique qui sont fixées par chaque État membre
et chaque État membre a sa propre définition des moralités publiques. Donc il ne faut pas
condamner les différences d’exigences de moralité publique.

La Cour de justice dans son arrêt HENN DARBY du 14 décembre 1979 énonce qu’il faut
respecter la définition de moralité publique de chaque État car c’est une notion subjective mais il
faut contrôler si cette mesure est discriminatoire ou non.

Ordre public = 10/01/85 AU BLÉ VERT- Chaque État a le droit de fixer lui-même ses règles
d’ordre public et sa définition est distincte d’un État à un autre. La Cour nous indique qu’il faut
toujours percevoir cette notion d’interprétation stricte donc Cour n’interdit pas mais indique que
cette mesure d’ordre public doit être proportionnée au but recherché.

La sécurité publique = 10/07/1984 CAMPUS OIL CJCE – Il s’agissait d’un État qui a émis
une mesure ayant pour objet de protéger ses raffineries pétrolières installées sur son territoire
national en stipulant qu’il fallait garantir un approvisionnement en produit pétrolier suffisant.
Donc protection de son économie en évoquant notion de sécurité publique.

Protection de la santé publique et de la vie des personnes, des animaux, préservation des
végétaux = Arrêt SANDOZ 14/07/83- En l’absence d’harmonisation communautaire il
appartient à chaque État de définir les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens.
Puis de jurisprudence constante, on s’interroge sur des produits qui seraient des vecteurs de
maladies. On appelle cela une mesure de police traditionnelle. Cour s’est livrée à une analyse très
minutieuse des faits. Cour énonce que chaque État membre est libre de décider du niveau de
protection de la santé de ses ressortissants.

Protection des trésors nationaux = Arrêt Œuvre d’art = C’est une marchandise et il faut
protéger les trésors nationaux mais les instances communautaires ont énoncé des règles
notamment un règlement du 9 décembre 1992, une directive du 15 mars 1993 relative à la
circulation des oeuvres d’art et surtout à la restitution des biens culturels ayant quitté illicitement
le territoire d’un État membre.

Protection de la propriété industrielle = On a un texte communautaire sur la protection des


brevets et marques communautaire mais pour les autres domaines, l’État est souverain pour
imposer les règles. Chaque État peut imposer des mesures restrictives à la circulation des
créations à d’autres États.

Il y’a une condition pour que toutes ces mesures ne soient pas des MEERQ il faut respecter des
critères qui sont cumulatifs :
- Critères de subsidiarité = mesures restrictives qui ne peuvent être maintenues que s’ils
n’existent pas d’autres moyens moins restrictifs pour atteindre les mêmes objectifs.

- Critères de proportionnalité : Restriction, interdiction doit être suffisante mais pas excessive

- Critère de causalité = entre la mesure prise par l’État et l’objectif qui est visé par cet État.

Ajouter fin de cours sur pamplemousse

CHAPITRE 2 : LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES

Introduction :

La liberté de circulation des personnes a été instituée dès le Traité de Rome notamment dans son
article 3 qui a posé le grand principe d’abolir entre les États membres les obstacles à la libre
circulation des personnes.

Cette libre circulation des personnes telle qu’instituée par le Traité de Rome comprend trois
libertés.
La liberté de circulation des travailleurs : art 45 TFUE (art 39 TCE (ex 48 Traité de Rome)).
La liberté d’établissement du travailleur indépendant : art 49 et suivants TFUE (art 43 TCE (ex
52 Traité de Rome)).
Enfin la libre prestation de services : art 56 et suivants TFUE (art 49 TCE (ex59 Traité de
Rome)).

Les sources :

Traité de Rome Art 3 £ 1c : Abolition des obstacles

Acte unique européen art 13 : Espace sans frontières

Traité CECA et EURAT OM Art 69 et 96 : Liberté de circulation


EEE (Traité de Porto) 1 janvier 1994 : Libre circulation des personnes

Directives du 28 juin 1990 / 1993 / 2004 : Élargit la notion de libre circulation des personnes
aux étudiants

Arrêt CJCE COWAN 2 février 1989

Il s’agissait d’une touriste qui se promenait dans le métro parisien et qui a été agressé
corporellement. Étant non-résidente française le tribunal estime que la législation du pays ne peut
pas subordonner l’octroi d’une indemnité car pas résidente française. La Cour de Justice énonce
le principe de liberté de circulation et que l’interdiction d’indemniser une touriste serait
discriminatoire.

Section préliminaire : le droit de séjour généralisé :

Le droit de circuler c’est le droit de séjour généralisé donc c’est un droit au déplacement, c’est un
droit au séjour qui a été envisagé par la directive du 5 octobre 1968. Concernant le DDS pour
les travailleurs salariés.

Puis une directive du 21 mai 1973 qui concerne le DDS des travailleurs désirant s’établir ou
offrir une prestation de services et directive du 28 juin 1990.
Cette directive de 1990 concerne le droit des personnes mais qui n’ont pas d’activité et
notamment on envisage dans cette directive la notion d’étudiant.

A- Les conditions d’octroi

Pour pouvoir bénéficier de ce séjour généralisé quelles sont les conditions :

- Être citoyen de l’UE : Il faut être citoyen de l’UE, droit de la nationalité européenne, être
né ou, avoir une filiation, tout dépend des lois de chaque État en matière de nationalité.

- Notion de famille : il s’agit de la famille du migrant donc ascendants directs, les


descendants mais également les partenaires, les familles recomposées. Donc il s’agit des
membres à charge du citoyen.

- Condition économique et activité économique : ce citoyen n’a plus besoin nécessairement


d’exercer une activité économique seulement ce citoyen doit quand même disposer de
ressources suffisantes. Ainsi sont exclus de ce droit au séjour 15 millions de personnes
dans l’UE.

B- L’étendue du droit de déplacement et de séjour


Le droit de séjour généralisé est un droit de déplacement c’est-à-dire quitter son territoire
national, c’est le droit d’entrer sur le territoire de tout État membre « toutes restrictions relatives
à la sortie et à l’entrée d’un territoire doit-être supprimée » (Commission c/ Pays-Bas) ce qui
veut dire qu’en UE aucun visa de sortie ou d’entrée ne peut être exigé pour un citoyen européen.

La Cour de justice a condamné la Hollande en énonçant que « l’entrée sur le territoire hollandais
ne pouvait pas valablement dépendre de l’obligation de répondre à certaines questions posées
par la police des frontières ».

Les EM conservent le droit de demander un visa pour les membres de la famille qui n’ont pas la
nationalité européenne du citoyen européen qui circule.

Il ne signifie pas l’absence de tout contrôle aux frontières puisque là vient s’imposer les accords
de Schengen.

Les accords de Schengen sont des décisions politiques qui furent prises en raison d’un souci de
sécurité des personnes de l’espace de l’UE.

Le droit au séjour c’est le doit de rester sur un territoire, le droit de circuler sur le territoire de
l’État membre d’accueil sans que l’on puisse en être « éloigné » (expulsé) et le droit de rester
dans des conditions comparables à celles offertes aux nationaux conformément au principe de
non-discrimination.

C- Les exceptions

La liberté de circulation des personnes n’est pas absolue en effet l’article 45 £ 3 TFUE (salariés)
et article 52-1 TFUE (concerne le droit d’établissement qui fait référence à l’ordre public)
prévoient des exceptions qui sont : l’ordre public et sécurité publique.

Ordre public :

Arrêt VAN DUYN 4/12/1974 :

La Cour de Justice énonce que l’ordre public doit être invoqué par l’EM qui en l’espèce est le RU
et Irlande = interdisait à un ressortissant européen l’accès au territoire du RU pour répondre à une
offre d’emploi émanent de l’association « Church of scientology ». La Cour a accepté que le RU
met en avant cette protection de l’ordre public alors qu’elle n’interdisait pas cette association ;
cette association était seulement « indésirable ».

Au niveau communautaire chaque État a le droit de définir sa notion d’ordre public.

Arrêt BOUCHEREAU 27/10/77 :


Cour énonce que la notion d’ordre public doit être entendue strictement. La Cour énonce que
toute infraction à la loi d’un EM qui engendre un trouble pour l’ordre social et qui crée « une
menace réelle et suffisamment grave » peut affecter un intérêt fondamental de l’État.

Arrêt ADOUI et CORNOUAILLE 16/2/1982 :

Il s’agissait d’un comportement qui relevait d’une infraction pénale. Il s’agit d’un comportement
incriminé par l’application d’une règle pénal et cela justifie pour l’État l’invocation d’une raison
d’ordre public.

La santé publique :

Directive de 2004 : les maladies potentiellement épidémiques définies dans les instruments
pertinents de l’OMS et d’autres maladies infectieuses ou parasitaires contagieuses si elles ont fait
l’objet dans l’État d’accueil de dispositions de protection à l’égard de ses ressortissants.

Avis, recommandations et décisions de la Commission et du Conseil européen : Si jamais un


citoyen européen est entré sur le territoire d’un autre État alors que cette pandémie n’existait pas
les instances de l’UE permettent que cette personne poura faire appel d’une décision qui lui
ordonnerait de quitter le territoire. Le citoyen dispose de toutes les voies de recours offertes pour
les nationaux.
Section 1 : Le champ d’application de la liberté

A- Notion d’activités économiques

Cette liberté de circulation des personnes a été au départ organisé autour de la notion d’activité
économique.

L’arrêt BOSMAN 15/12/1995 :

Le problème s’est posé autour des associations sportives, savoir si ces associations avait réalisé
des activités économiques. La notion d’activité économique n’avait pas été définie par les traites.
Qu’est-ce qu’une activité économique ? C’est produire des biens ou rendre des services.

Le cas de l’arrêt traite d’un sportif professionnel et donc était-il considéré comme exerçant une
activité économique car il exerçait dans le cadre d’une association sportive. Ici le sportif était
rémunéré à titre professionnel et le fait qu’il soit rémunéré impliquait qu’il exerçait bien une
activité économique.

BOSMAN est un footballeur belge qui depuis 1980 était sous contrat avec le club de Liège. Son
contrat arrive à échéance en 1990 et le club lui propose de reconduire son contrat avec un salaire
divisé par 4. Mais pour autoriser son transfert le club de Liège demande une indemnité au club de
Dunkerque mais il fallait en plus l’accord de la fédération belge de football et cette autorisation
n’est jamais parvenue car elle n’a jamais été réclamé.
Donc BOSMAN se retrouve au chômage et se défend en évoquant la libre circulation des
personnes mais problème il travaillait dans une association donc on se demande si c’est
réellement une activité économique puisque par définition une association est à but non lucratif.
La Cour de justice donne raison à BOSMAN en stipulant qu’il est en droit de circuler librement
dans l’UE et qu’aucune autorisation administrative ne peut être réclamée car étant rémunéré à
titre professionnel il était assimilé à une activité économique.

Arrêt CJCE 5/10/1988 – Communautés religieuses :

La question se posait de savoir si dans les communautés religieuses la réalisation des travaux
effectués par les membres dans le cadre d’une activité économique était considérée comme une
activité économique. La Cour juge que les travaux effectués par les membres d’une communauté
religieuse constituent bien une activité économique dans la mesure où ces travaux tendent à
garantir « l’indépendance économique de la communauté ».

Donc toute personne qui consacre son temps à une communauté religieuse et donc on assimile à
religieux une communauté philosophique, spirituel en vue d’assurer sa subsistance exerce selon
la JP une activité économique et peuvent ainsi bénéficier de la libre circulation des personnes.

B- La notion de territorialité

Une personne qui entre dans le champ d’application de ce principe de liberté ne va bénéficier de
cette liberté que si sa situation est transfrontalière ce qui signifie que plusieurs États membres
sont mis en relation.

Est-ce que les ressortissants de l’État membre peuvent invoquer cette liberté de circulation des
personnes devant son propre État ?

Arrêt CJCE GAUCHARD 8/12/1987 :

Dès que le litige naît dans un État la liberté de circulation ne pourra pas être opposée à cet État.

Arrêt KNOORS 7/2/1979 :

Il s’agissait d’une personne originaire d’un EM qui réside pendant un certain temps dans un autre
EM où elle obtient une qualification professionnelle puis elle revient dans son État d’origine pour
y exercer une activité professionnelle. Cette JP indique que cette personne pourra invoquer la
libre circulation des personnes dans son propre État d’origine même si elle a obtenu sa
qualification dans un autre État.

Section 2 : Le contenu de la liberté de circulation des personnes

A- La libre circulation des personnes des salariés et pour l’accès à l’emploi


Le but essentiel recherché dès le Traité de Rome est d’accroître les chances pour tous les
travailleurs de trouver du travail dans un EM.

Art 48 du Traité de Rome (45 TFUE) : il énumère les éléments les plus importants du principe
de libre circulation des travailleurs.

- Libre accès à l’emploi


- Abolition de toute discrimination fondée sur la nationalité, la rémunération et toutes autres
conditions de travail.

Mais l’article 48 dans son £ 3 et 4, pose des limites à cette liberté de circulation des travailleurs.
Le £ 3 dispose des limites d’ordre public et de santé publique.
Le £ 4 est une dérogation au principe de libre circulation des personnes quant aux emplois de
l’Administration publique cad les fonctionnaires.

Lorsqu’on dit libre circulation des travailleurs il faut se dire que tout travailleurs a le droit de
répondre à des emplois sur tout le territoire de l’UE et le droit de se déplacer sur tous les EM
pour rechercher un emploi mais la JP ajoute dans un délai raisonnable. Par ailleurs, tout
travailleurs a le droit de séjourner sur un territoire pour y exercer un emploi et enfin il a le droit
d’y demeurer après y avoir occupé un emploi.

Le règlement CEE de 1968 défini les règles qui vont régir l’emploi d’un ressortissant d’un EM
sur le territoire d’un autre EM notamment.

L’arrêt INASTI c/ WOLF 7/9/1988 :

La Cour de Justice énonce que « l’ensemble des dispositions du traité doit faciliter l’exercice de
toute activité professionnelle de toute nature et s’oppose à une règlementation nationale qui
défavoriserait un ressortissant ». = principe de faveur = la règle la plus douce.

£1 Les mesures d’application de cette liberté

A- Les textes

L’article 49 du traité révisé de Rome (46 TFUE) dispose que les organes de l’UE doivent avoir
de larges pouvoirs pour faire appliquer la libre circulation des personnes notamment le Conseil
peut par un système de règlement ou de directives sur proposition de la Commission et du
Conseil économique et social peut prendre toutes mesures nécessaires à la libre circulation des
travailleurs. Ces décisions il les prend à la majorité simple.

Le Conseil va prendre des mesures d’exécution c’est-à-dire quoi faire en la matière, il peut
assurer une collaboration entre les administrations nationales du travail ect…
La directive de 1968 et le règlement de 1968 = il s’agit de poser le principe : la libre circulation
doit constituer pour les travailleurs et pour leur famille un droit fondamental = idée d’égalité de
traitement entre les travailleurs nationaux et les travailleurs migrants.

B- Les organes spécialisés

A côté du Conseil il existe des organes dit spécialisés tels que le Comité consultatif qui travaille
avec la Commission, il possède un rôle permanent qui est de donner des avis. Par ailleurs, il y’a
un comité technique qui assiste également la Commission et qui propose des propositions de
toutes règlementations techniques pour tout ce qui touche au domaine de l’emploi.

CEDOC : Système européen de diffusion des offres et des demandes d’emploi enregistrés au
niveau européen.

Bureau européen : rôle de coordination ayant pour mission d’établir une synthèse de toutes les
informations qui vont lui être données sur le monde du travail afin que ces informations soient
transparentes.
Comité européen : Réalise une concertation permanente préalable à toute décision de politique
d’emploi nationale.

£2 La mise en œuvre du principe

A- Définition du travailleur communautaire

Le traité ne définit pas cette notion art 48 Traité de Rome « la libre circulation des travailleurs
est assurée à l’intérieur de la Communauté ».

La JP l’a défini de manière extensible et globalement il ressort d’une JP constante que le


travailleur est le ressortissant d’un État membre quel que soit son lieu de résidence qui désire
accéder à une activité salariée et l’exercer sur le territoire d’un autre État membre ainsi que les
membres de sa famille.

Toute personne exerçant une activité salariée dont découle des revenus même inférieurs au
minimum d’existence prévu dans un État pourvu qu’il s’agisse d’une activité salariée réelle et
effective : JP arrêt LEVIN 1982 et KEMPF 1986.

LAWRIE-BLUM 1986 : Une personne qui accomplie des prestations ayant une valeur
économique certaine en faveur d’une autre personne et sous la direction de celle-ci en
contrepartie desquelles elle perçoit une rémunération.

D’après cette définition le domaine d’intervention et la nature de la prestation du salarié sont sans
intérêts pour l’application de l’article 48 du Traité de Rome.
ECHTERMACH et MORITZ 1989 : Sur les liens juridiques entre le salarié et l’employeur =
« un ressortissant d’un État membre qui occupe dans un autre EM un emploi qui est régi par le
droit international doit être considéré comme travailleur communautaire ».

LAIR 1988 : Il s’agit d’une personne qui a interrompu son activité professionnelle dans un État
de l’UE où elle était accueillie pour entreprendre des études. La Cour a considéré que cette
personne pouvait garder sa qualité de travailleur salarié à condition qu’il existe une relation
étroite entre son ancienne activité professionnelle et ses études.

BROWN 1988 : Il s’agit d’une personne qui se rend dans une autre État pour entreprendre une
activité salariée qui est accessoire à ses études poursuivies dans son État d’origine. Ses études
étaient financées par une bourse. Cour indique que cette personne ne pourra pas invoquer le
principe de liberté de circulation des salariées.

DIMITRIOS 1993 : Une personne qui n’a jamais occupé un emploi salarié depuis l’adhésion de
son État à l’UE ne pourra jamais prétendre au droit de séjour ou au droit de demeurer dans un
autre État membre en application de la liberté de circulation des travailleurs.

REED 1986 : Les membres de la famille = conjoint, compagne, descendants de moins de 21 ans
ou à charge mais aussi les ascendants à charge peuvent évoquer la libre circulation des salariés.

SINGH 1992 : Le ressortissant d’un EM qui s’est rendu sur le territoire d’un autre EM afin d’y
exercer une activité salariée et qui revient s’établir sur son État d’origine pour y exercer une
activité non salariée et qui est accompagné pour revenir sur son État peut être accompagné par
son conjoint.

KNOORS 1979 : qualification par un diplôme

L’arrêt SAGULO 1977 : S’il y’a droit au séjour (accès libre à l’emploi) alors pas de visa
d’entrée ou obligation équivalente ne peuvent être réclamées par un EM.

£3 Le contenu du principe

A- La non-discrimination quant à l’accès à l’emploi

Le principe qui s’applique c’est le principe d’égalité de traitement = art 48£2 du Traité de Rome
(art 45£2 TFUE) : « Cette liberté de circulation implique l’abolition de toutes discriminations
fondées sur la nationalité entre les travailleurs des EM en ce qui concerne l’emploi, la
rémunération et les autres conditions de travails ».

Ce principe d’égalité de traitement comporte trois volets principaux (3 premiers) :

- principe d’égalité de traitement quant à l’accès à l’emploi


- égalité de traitement dans les conditions de travails
- égalité de traitement quant aux avantages sociaux et fiscaux
- égalité de traitement quant à l’accès à l’enseignement
- égalité de traitement quant à l’exercice des droits syndicaux.

La non-discrimination quant à l’accès à l’emploi = droit pour tous d’accéder à une même activité
salariée dans les mêmes conditions que les nationaux de l’EM concerné. Pour cela, il faudra
coordonner entre les EM les conditions d’accès aux différents emplois. Notamment les États
doivent envisager une harmonisation dans la reconnaissance des diplômes et équivalence des
qualifications professionnelles d’un État sur un autre État.

L’État d’accueil pour mettre en application ce principe doit écarter toutes pratiques
administratives, tout règlement qui traiteraient différemment et plus sévèrement les ressortissants
des autres EM par rapport à ses propres nationaux.

Commission c/ France 1974 : Il s’agissait des activités dans le domaine maritime. Il y’avait une
disposition du Code maritime qui prévoyait que l’équipage d’un navire de commerce français
devait comprendre un quota minimum de marins français. La Commission a soulevé le litige
devant la Cour de justice. La Cour a énoncé qu’il s’agissait d’une restriction quantitative qui va à
l’encontre du libre accès à l’emploi.

B- Égalité de traitement dans les conditions de travail

Cela concerne les conditions d’emploi, les conditions de travail en matière de rémunération, en
matière de procédure de licenciement et de conditions de licenciement, en matière de
réintégration professionnelle. = art 7 du Règlement de 1968

Le principe d’égalité de traitement doit s’appliquer à tous les ressortissants d’un EM employés
dans un autre EM et aussi à ceux qui travaillent dans un pays tiers et qui ont leur résidence dans
un pays tiers à l’UE.

Arrêt ALDEWERED 1994 : Il s’agissait d’un ressortissant belge qui travaille à l’ambassade
allemande à Alger. Son contrat de travail a été conclu à Alger et avant de travailler il y possédait
sa résidence. Selon la législation allemande le contrat devait être régi par la loi algérienne en tant
que pays d’exécution de la prestation de travail. La Cour déclare que les règles de droit
communautaire peuvent avoir des effets en dehors du territoire communautaire lorsque la relation
de travail garde un rattachement suffisamment étroit avec le territoire de l’UE.

C- Égalité de traitement quant aux avantages sociaux et fiscaux

Tous travailleurs salariés communautaire pourront bénéficier d’une égalité de traitement quant au
domaine de la protection sociale et fiscaux.

Avantages sociaux : tout travailleur salarié communautaire pourra bénéficier d’une égalité de
traitement quant à la protection sociale.
Article 48 du TFUE (par exemple l’article 51 traité de Rome).

Protection sociale : famille nombreuse


° CJCE, 27 septembre 1988, Matteucci : tarifs préférentiels
° CJCE, 12 juillet 1988, Castelli : bourses d’études
° CJCE, 6 juin 1985, Frascogna : revenus garantis aux personnes âgées
° CJCE, 20 juin 1985, Deak : allocations chômages

Avantages fiscaux : quand je peux bénéficier d’un avantage dans un pays je peux aussi en
bénéficier dans un autre État et obtenir les mêmes avantages fiscaux que les nationaux dudit État
car je bénéfice de la liberté de circulation.

CJCE, 8 mai 1990, Biehl : le travailleur communautaire migrant qui vient résider dans le pays
où il exerce son activité et y établi sa résidence et l’impôt sur le revenu au Luxembourg est
prélevé tous les mois sur son salaire : la loi luxembourgeoise empêchait la restitution des sommes
dues par l'État au contribuable qui transférait leur résidence en cours d’année. Elle pénalise les
migrants + que les nationaux donc contraire à l’égalité de traitement.

CJCE, 26 janvier 1993, Werner : le travailleur qui exerce son activité dans son pays d’origine
mais qui transfère sa résidence dans un pays voisin : un Allemand qui habite en France est
qualifié professionnellement en Allemagne et va résider aux Pays - Bas. La loi allemande dit que
cette personne est considérée comme un non-résident ce qui entraine un régime fiscal différent
des résidents allemands, il n’a pas le droit aux avantages fiscaux consentis aux résidents
allemands.
La Cour de justice rejette la demande de l’intéressé, elle prévoit que cette mesure n’est pas
discriminatoire, elle évoque qu’il appartenait à la personne de choisir son lieu de résidence donc
il savait que le fait de choisir sa résidence ne pouvait pas le soumettre aux mêmes droits que les
résidents allemands.

CJCE, 14 février 1995, Schumacher : le travailleur migrant vient travailler dans un autre État,
Allemagne mais réside en Belgique et son seul revenu fait vivre sa famille. La législation fiscale
allemande considère cette personne comme un non-résident mais décide de l’imposer en
Allemagne sous le régime des non-résidents, aucun revenu en Belgique donc non imposable mais
quand on a une grande famille on peut bénéficier d’abattements. Il faut lui appliquer une égalité
de traitement même s’il est non-résident allemand. Lorsqu’un travailleur migrant est non-résident
du pays où il travaille mais y perçoit l’essentiel de ses revenus il est légitime qu’il bénéfice des
mêmes avantages que les résidents donc l’Allemagne doit prendre en compte sa famille pour
avoir ls abattements.

CJCE, 28 janvier 1992, Bachmann : Contrat d’assurance en Allemagne et va travailler dans un


autre pays. Il a des cotisations mais le régime belge et allemand sont distinctes. Quand l’allemand
cesse de travailler et va travailler en Belgique conserve le contrat d’assurance allemand mais va
être soumis à l’impôt sur le revenu belge et demande à l'État belge de défiscaliser ses cotisations
d’assurance sur son impôt qu’il doit.
Aucune règle sur les contrats d’assurance donc la Cour reconnait que tout travailleur migrant ne
doit pas apporter les avantages fiscaux de son pays d’origine dans son pays d’accueil. Elle ajoute
qu’il faut une égalité de traitement de travailleurs mais pas que les travailleurs allemands qui
viennent en Belgique aient + d’avantages que les Belges.
D- Égalité de traitement dans l’enseignement

Le travailleur communautaire devra bénéficier des mêmes conditions que le travailleur national
dans l’accès à l’emploi d’enseignant et dans la réalisation de son emploi.

La Cour de justice a jugé au préalable (Arrêt Lair et arrêt Brown 1988) que les universités ne
sont pas des écoles professionnelles car elles ne dispensent pas un enseignement soit intercalée
dans une activité professionnelle soit étroitement lié à celle-ci notamment pendant
l’apprentissage. Ainsi l’accès aux emplois supérieurs ne bénéficie pas de la libre circulation.

Mais dans l’affaire Blaizot de 1988 la Cour précise que certaines études universitaires peuvent
répondre à des conditions de formations professionnelles et notamment l’existence
d’apprentissage dans l’enseignement supérieur permet d’appliquer le principe d’égalité de
traitement et de laisser circuler librement ces enseignants d’études supérieures.

De plus, le règlement de 1968 dans son article 12 prévoit que les enfants d’un ressortissant d’un
État membre qui a été employé sur le territoire d’un autre État membre devra être admis au cours
d’enseignement général, au cours d’apprentissage, au cours de formations professionnelles dans
les mêmes conditions que les ressortissants de cet État s’il réside sur le même territoire.

Le règlement prévoit que s’il y’a besoin d’aide pécuniaire à la formation les enfants peuvent
bénéficier de cette aide : arrêt du 13 novembre 1990 Carmina di Leo.

Quant aux bourses d’études elles doivent être reconnues aux enfants des travailleurs migrants
dans les mêmes conditions que celles applicables à ceux des nationaux = JP Alaimo 29 janvier
1974.

E- Égalité de traitement dans l’exercice des droits syndicaux

Un travailleur migrant peut-il exercer des fonctions représentatives ?

Le règlement 68 prévoit que les travailleurs migrants doivent avoir les mêmes droits que les
nationaux pour toutes les fonctions syndicales, ils peuvent voter, peuvent être élus et avoir des
fonctions représentatives, peuvent avoir des fonctions de direction = JP Commission c/
Luxembourg 18 mai 1994.

F- Égalité de traitement homme / femme

Ce principe d’égalité est généralisé à toutes circulations des personnes sur le territoire européen,
selon la CJUE il s’agit d’un principe fondamental dont l’UE en dépend pour son bon
fonctionnement. Ce principe a été concrétisé par le Traité de Maastricht et modifié par le Traité
d’Amsterdam de 1997 notamment en son article 141 :
« Al 1 - L’application du principe d’égalité de rémunération entre les travailleurs masculin et
féminin pour un même travail ou un travail de même valeur.

Al 2 - Égalité de rémunération sans discrimination de sexe.

Al 3 - Application du principe d’égalité des chances et de traitement entre les hommes et les
femmes en matière d’emploi.

Al 4 - Pour assurer une pleine égalité entre homme et femme dans la vie professionnelle »

Il a fallu ajouter à ce Traité des directives par exemple celle de 1975 qui vise l’égalité dans la
rémunération, celle de 1976 qui concerne l’égalité de traitement quant à l’accès à l’emploi, celle
de 1978 l’égalité en termes de régime de sécurité sociale.

La directive du 19 juillet 2000 : principe d’égalité de traitement entre les personnes sans
distinction de sexe pour ce qui concerne l’emploi, l’accès à l’emploi, les conditions
d’avancement, l’accès aux formations professionnelles, les conditions de licenciement,
l’affiliation à une organisation représentative.

La directive de 1992 : pose des règles communes pour la protection de la femme enceinte, de la
femme qui a accouché, qui allaite.

L’arrêt DEKKER 1990 : employeur avait refusé de conclure un contrat de travail au motif que
la candidate était enceinte.

L’arrêt STOECKEL 1991 : Règle française sur le droit du travail qui interdisait aux femmes le
travail de nuit.

La dernière directive adoptée en 2006 rassemble en un seul texte sept directives existantes
concernant l’égalité professionnelle (ces 7 directives ne seront abrogées qu’en août 2009).

En France la concrétisation de cette méthode s’est traduite en 2004 par l’élaboration d’une
chartre de l’égalité entre les hommes et les femmes.

£ 4 Les exceptions au prince

Il s’agit de l’article 45 TFUE £ 4 qui concerne les postes de l’administration publique « les
dispositions du présent article ne sont pas applicables aux emplois de l’administration
publique ».

Nous avons déjà la loi sur le statut de la fonction publique en France « nul ne peut avoir la
qualité de fonctionnaire s’il ne possède la nationalité française ». En Belgique la Constitution
dispose que « seul les belges sont admissibles aux emplois civils et militaires ».
La Commission pour définir la fonction publique a essayé d’envisager deux conceptions. Tout
d’abord une conception institutionnelle qui indique que ce sont les différentes entités publiques
qui permettent par leur rattachement de définir le fonctionnaire.
La seconde qui est la conception fonctionnelle conduit la Commission à se demander quelle est la
mission que l’on confie à la personne. Pour que cette mission soit qualifiée de fonctionnariat il
faut qu’elle réponde à un intérêt général.

La Cour a été saisie de cette définition (arrêt SOTGIU 1974) où on lui a posé la question de si
une indemnité prévue en faveur des postes allemands accordée différemment selon que la localité
de résidence du travailleur se trouve ou non en Allemagne pouvait être réservée aux nationaux.

La Cour indique que l’art 48 £4 ne permet pas aux États de justifier de mesures discriminatoires
en matière de rémunération à l’encontre de travailleurs admis définitivement au service d’une
administration étrangère.

Par ailleurs, la Cour énonce qu’il faut définir la nature de l’emploi « qui participe directement ou
indirectement à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la
sauvegarde des intérêt généraux de l’État ».

L’arrêt Commission c/ Belgique 1980 indique que l’emploi de la fonction publique suppose de
la part de leurs titulaires l’existence d’un rapport particulier de solidarité à l’égard de l’État.

L’arrêt SOTGIU et celui de Commission c/ Belgique regroupe à eux deux les trois conditions
permettant de définir l’emploi de la fonction publique (deux premières dans SOTGIU et dernière
dans arrêt 1980).

Communication de la Commission du 18/2/1988 énonce éliminer les restrictions fondées sur la


nationalité qui dans chaque État interdisent aux travailleurs des autres États membres l’accès aux
emplois de certains secteurs publiques bien déterminés. Elle fait une distinction entre les activités
spécifiques de la fonction publique qui seront exclues du principe de libre circulation des
travailleurs et les autres emplois dans le secteur des services publiques qui bénéficieront malgré
tout de même de la libre circulation des travailleurs.

Emplois non soumis à l’article 45 £ 4 :

- CJCE Commission c/ France 1986 = infirmiers


L’arrêt Madame Burbaud = Concernait une directrice de l’hôpital des enfants malades
espagnole et elle voulait travailler en France mais on ne reconnaissait pas ces diplômes. =
corps médical

- CJCE LAWRIE – BLUM 1986 = enseignants

- CJCE Commission c / Italie 1987 = recherche civile

- CJCE ALLUÉ 1989 = lecteurs de langues étrangères


- CJCE BLEIS 1991 = enseignant en secondaire

- CJCE 2/7/1996 = distribution eau, gaz, électricité

- CJCE 30/9/2003 = pêche

La police, emplois qui relèvent du Ministères de l’État, tous les emplois qui relèvent des
gouvernement régionaux, collectivités territoriales, ceux qui travaillent dans les banques
centrales, magistrature et les emplois rattachés à ce domaine, l’administration fiscale et les
diplomates et les emplois militaires = ils sont soumis à l’article 45 paragraphe 4.

B- La liberté d’établissement

Le droit d’établissement régit par art 49 à 55 TFUE.


Ce droit d’établissement concerne le droit des activités indépendantes et les prestations de service
qu’elles soient exercées par des personnes physiques ou morales donc nous ne sommes plus dans
le salariat.

En droit international le concept d’établissement recouvre toutes les questions relatives à


l’installation à caractère durable en vue de l’exercice d’une activité professionnelle.

£ 1 Champ d’application de la liberté d’établissement

a-Définitions

Activités économiques non salariées :

L’article 49 du TFUE précise le contenu du droit d’établissement, ce contenu est défini comme
« comporte l’accès aux activités non salariées et leur exercice ainsi que la constitution, la gestion
d’entreprise et notamment de société au sens du traité » et « ainsi qu’à la création d’agences
succursales ou filiales ».

Installation durable et caractère transfrontalier :

On peut dire que le droit d’établissement va comporter deux éléments :

- Une installation durable dans le pays d’accueil ce qui va permettre de distinguer ce droit
d’établissement du droit de prestation de service qui lui ne s’applique qu’à des activités à
caractère temporaire.
- Le caractère transfrontalier : activité économique non salariée devra mettre relation au
moins deux États membre de l’UE.

b- Les différentes formes d’établissement :

Il va falloir définir l’établissement. On va considérer qu’il existe deux formes d’établissement :


Les établissements à titre principal et les établissements à titre secondaire.

Établissement à titre principal : Une personne qui va transférer toute son activité dans un autre
État membre que dans son État d’origine

Établissement à titre secondaire : Une personne qui va transférer seulement une partie de son
activité dans un autre État membre que dans son État d’origine.

La notion de société est définie différemment selon les États membres de l’UE = art 54 du
TFUE (48 CEE) qui pose une certaine définition de la société « les sociétés constituées en
conformité de la législation d’un État membre ayant leur siège statutaire, leur administration
centrale, leur principal établissement à l’intérieur de la communauté sont assimilés aux
personnes physiques ressortissantes de ces EM. Par société on entend les sociétés de droit civil
ou commerciale y compris les sociétés coopératives et les autres personnes morales relevant du
droit publie ou privé à l’exception des sociétés qui ne poursuivent pas de but lucratif ».

On peut conclure qu’une société doit être créée en vertu de son ordre juridique national et elle n’a
d’existence qu’à travers sa législation nationale.

c- Droit d’établissement principal limité par la JP européenne :

Arrêt DAILY MAIL 1988 : Par cet arrêt la Cour reconnaît la possibilité pour un EM duquel
ressort une société de s’opposer au transfert de son établissement principal dans un autre EM.
En l’espèce, c’était une société d’investissement qui était immatriculée selon le droit anglais. Elle
voulait éviter de payer des taxes sur la vente de titres composants son actif. Elle avait donc décidé
de transférer son administration centrale et son siège de direction aux Pays-Bas avant même de
vendre ses actifs mais elle conservait la personnalité juridique que lui reconnaissait l’Angleterre.

Or avant que la société ne puisse changer sa résidence fiscale le Trésor anglais devait donner son
autorisation. Elle n’a jamais attendue de réponse du Trésor et elle a tout de même transférer son
siège de résidence aux Pays-Bas. L’Angleterre poursuit la société.

La Cour indique que les articles 52 et 58 du Traité de Rome doivent être interprétés dans le sens
suivant « aucun droit en l’état actuel du droit communautaire ne confère à une société constituée
en conformité de la législation d’un EM et ayant son siège statutaire de transférer son siège de
direction dans un autre EM que celui de son origine ».
Cela ne signifie pas que la Cour indique que les sociétés ne peuvent pas transférer leur lieu de
résidence mais simplement que des restrictions peuvent être imposées à ces sociétés par leur État
d’origine.
L’arrêt CARTESIO 2008 : La société CARTESIO a été créée et enregistrée en Hongrie pendant
l’année 2005 elle a déposé une demande auprès du TC d’Hongrie afin de transférer son siège en
Italie. Le TC hongrois refuse conformément à sa règle interne qui interdit à une société constituée
en Hongrie de transférer son siège social à l’étranger tout en restant soumise à la loi hongroise.

La Cour rappelle le principe de la décision Daily Mail en énonçant qu’une société créée en vertu
d’un ordre juridique national n’a d’existence qu’à travers la législation de son État d’origine. Elle
ajoute qu’en l’état actuel du droit européen, tous les critères de rattachement d’une société
doivent être mis sur un pied d’égalité, c’est pourquoi l’existence d’une législation qui exige que
le siège statutaire et le siège réel se trouve sur le même État est possible avec toutes les
conséquences qui en découlent. Cela veut dire que le déplacement d’un siège réel dans un autre
EM peut avoir pour conséquence la dissolution de la société. Cette dissolution est tout à fait
conforme au droit européen.

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