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La politique budgétaire

École des HÉC


Décembre 1997
Introduction
• Chaque année le gouvernement dépose un
nouveau budget.
• Étant donné l’importance du secteur public,
ce budget a nécessairement d’importantes
répercussions macroéconomiques.
• Avant de caractériser un budget et d’en
analyser l’impact, il faut définir un certain
nombre de termes et concepts.
Caractériser le budget du
gouvernment
• Regardons d’abord les choses d’une
manière purement comptable.
• Le budget peut se résumer à deux colonnes:
› Les revenus
› Les dépenses
Les revenus et les dépenses du
gouvernement
Les revenus Les dépenses
• Les recettes fiscales • Les dépenses de
> impôts des particuliers programme
> Achats de biens et
et sociétés
services
> taxes et droits
spécifiques (TPS, taxes > Transferts aux
sur l’alcool, permis, particuliers et entreprises
etc...) • Les dépenses d’intérêt
• Les recettes non > Intérêts versés aux
fiscales détenteurs de la dette
> Profits des entreprises publique (le service de la
publiques dette)
> Revenus d’intérêt
On peut définir le solde budgétaire (SB)
de manière très générale comme:

• SB = Revenus - Dépenses
• Toutefois, en décomposant les revenus et
dépenses comme dans le schéma précédent,
• on peut mieux comprendre l’influence
respective des décisions de politique et des
conditions économiques générales sur la
détermination du solde budgétaire.
En utilisant la notation suivante:
IM pour les recettes fiscales (impôts et taxes diverses)
RNF pour les recettes non-fiscales
DP pour les dépenses de programmes
et SD pour le service de la dette

• On peut écrire:

• SB = ( IM + RNF - DP ) - SD
• SB = ( IM + RNF - DP ) - SD

SP désignant le solde primaire


• De plus, puisque les dépenses de programme se
composent des achats publics de biens et services
(G) et des transferts (Tr), on peut écrire le solde
primaire comme:

• SP = ( IM + RNF - Tr - G )
• SP = ( (IM - Tr) - G + RNF )
• SP = ( T - G ) + RNF
• Quant au solde budgétaire, il peut maintenant
s’écrire:
• SB = ( (T - G) + RNF - SD )
L’influence des décisions
politiques
• Le gouvernement peut délibérément choisir
d’augmenter ou de diminuer ses recettes
nettes (en agissant sur T et/ou parfois sur
RNF).
• Il peut aussi choisir délibérément de
diminuer ou d’augmenter ses dépenses G.
• Il peut donc choisir une cible pour son solde
primaire (T-G)
Ce choix a des conséquences macroéconomiques

OG

T-G  T-G 
DG+
DG
DG-
Y
Y
-
Y+
L’influence des conditions
économiques

• L’équation budgétaire du gouvernement est aussi


fortement influencée par les conditions
économiques générales.

• Voyons de plus près.


SB = (T - G) + RNF - SD

• T est particulièrement
sensible au cycle
économique.
T-G • Le chômage associé à une
récession diminue les
rentrées fiscales alors que
les dépenses de transfert
augmentent.
• En période d’expansion
rapide, on observe
l’inverse.
SB = (T - G) + RNF - SD

• Les recettes et profits des


sociétés d’État fluctuent
RNF également en fonction du
cycle économique.
• Les revenus d’intérêt du
gouvernement varient
avec les fluctuations des
taux d’intérêt
SB = (T - G) + RNF - SD

• Le montant global des


SD intérêts que le
gouvernement doit verser
à ses créanciers est
extrêmement sensible au
va-et-vient des taux
d’intérêt .
En résumé
• Le solde budgétaire a tendance à suivre de
près le cycle du PIB
• Si le solde est déjà négatif (lorsque le gouvernement
fait un déficit), une décélération de la croissance a
tendance à creuser le déficit, une accélération de la
croissance aide au contraire à sa résorption.
• Le solde budgétaire est sensible aux
fluctuations des taux d’intérêt
• Lorsque le gouvernement est déjà endetté, cela est
d’autant plus vrai que la dette est élevée.
• Dans le cas d’un solde budgétaire nul en moyenne,
on peut s’attendre à observer

surplus
période d’expansion

déficit période de récession


• Dans le cas d’un solde budgétaire nul en moyenne,
on peut s’attendre aussi à observer

surplus
lorsque les taux d’intérêt sont faibles

déficit lorsque les taux d’intérêt sont élevés


• Au Canada toutefois, les déficits se sont succédés
les uns après les autres au cours des vingt
dernières années

surplus

lorsque les taux d’intérêt sont faibles


et/ou que la croissance est élevée

déficit

lorsque les taux d’intérêt sont élevés


et/ou que la croissance est faible
Les déficits s’accumulent: la dette
publique augmente
• Lorsque les SB négatifs se succèdent les uns aux
autres, la dette publique croît:
• En définissant la dette publique par la lettre B,
on peut écrire:
• Bt = Bt-1 - SB
• Bt = Bt-1 - SP + SD
• Bt = Bt-1 - ( (T-G) + RNF ) + SD
• +B = ( - (T-G) - RNF ) + SD
Des risques de dérapage...
• Lorsque la dette est déjà élevée, une augmentation
des taux d’intérêt peut faire augmenter rapidement
le service de la dette.
• En l’absence de mesures correctives, c’est-à dire la
création d’un solde primaire positif via une
diminution de G ou encore une augmentation de T
ou RNF, la dette publique se met à croître.
• Cette dynamique entraîne des déficits de plus en
plus élevés car le service de la dette est d’autant
plus élevé que la dette est élevée
...d’autant plus grands que les taux d’intérêt
sont élevés et que la croissance est faible
• Le véritable danger, c’est lorsque la dette
augmente plus rapidement que le PIB:
+B/B > +Yn/Yn
• Et cela est nécessairement le cas (à SP = 0)
lorsque le taux (nominal) payé sur la dette
est plus élevé que le taux de croissance
(nominal) du PIB:

i > +Yn/Yn
Un plan stratégique est alors
nécessaire...
• Réduire le déficit (en % du PIB) ?
• Réduire la dette (en % du PIB) ?
• Pour atteindre cet objectif, il faut cibler un
solde primaire (SP) précis.
• Comment ? T ou G ? Im ou Tr ?
• Ces cibles entrent-elles parfois en conflit
avec les objectifs de stabilisation
conjoncturelle ?
La politique budgétaire

École des HÉC


Décembre 1997

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