Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
juge musulman
Définition
Le cadi est un personnage essentiel dans
les sociétés musulmanes. Selon Al-
Mâwardi le cadi doit : « trancher les
disputes, faire valoir les responsabilités,
les droits des incapables ou des
orphelins, administrer les fondations
pieuses (Waqfs), donner effet aux
dispositions testamentaires, infliger les
peines fixées, protéger sa circonscription
contre les violations des règlements et
contre les troubles, tenir la justice égal
pour les faibles et les forts, les grands et
les petits. »[1]
e
Au siècle, le juriste hanafite al-Jaṣṣāṣ
définissait le rôle du cadi de la manière
suivante : « Le cadi remplace l’ensemble
de la population [dans sa mission] de
rendre à chacun ce à quoi il a droit »[2].
Histoire de la fonction de
cadi
L'origine de la fonction de cadi est mal
connue. L'historiographie musulmane
traditionnelle est ambiguë sur ce point :
selon les uns, des cadis auraient été
nommés dès l'époque du califat de
Médine (califes dits "Rāshidūn") ; selon
d'autres, le poste de cadi aurait été une
création omeyyade[3].
Sous la dynastie des Omeyyades (661-
750), les cadis étaient généralement
nommés par les gouverneurs de
provinces. À quelques exceptions près, le
calife omeyyade n'intervenait pas dans
leur désignation. Joseph Schacht
considère ainsi le cadi comme le
"secrétaire judiciaire" du gouverneur. Une
importante réforme eut lieu sous le
deuxième calife abbasside, al-Manṣūr (r.
754-775). Dans la seconde partie de son
règne, celui-ci entreprit de centraliser la
judicature et de nommer lui-même les
cadis de l'empire. Les cadis dépendirent
désormais directement du pouvoir
central et leur justice devint l'expression
de celle du califat[4].
e
À la fin du siècle, Hārūn al-Rashīd
renforça l'institution judiciaire en créant
la fonction de "grand cadi" (qāḍī al-
quḍāt), à la fois conseiller juridique du
calife et grand juge de l'empire islamique.
Le grand cadi participait avec le calife au
choix des candidats à la judicature et
pouvait, en certains cas, nommer lui-
même des cadis[5].
La saisine du cadi et la
procédure judiciaire
Conformément au droit musulman, ils se
basent sur l'ijma, consensus des
oulémas, pour rendre leurs jugements. Si
les sentences rendues par le cadi
semblent non conformes au droit, on
peut parfois les déférer au mufti qui
prononce alors en dernier ressort
[réf. nécessaire]. Cet appel n'est toutefois
pas toujours possible: ainsi, selon la
doctrine classique hanéfite, il n'y a pas
d'appel possible en cas d'aveu: on
considère alors que le jugement est
établi par des preuves
(qada'istihqaq)[7],[6]. Le rôle du cadi
consiste essentiellement à trancher les
litiges des particuliers: il n'intervient ainsi
qu'à la demande des parties, et tente une
procédure de conciliation préalable[7].
Lorsqu'il s'agit de violations des « droits
de Dieu » - ou des droits publics (on parle
de hudud) -, le cadi ne peut intervenir que
s'il est saisi par des témoins crédibles
agissant dans l'intérêt public, les suhud
al-hisba[7].
Le cas de Mayotte …
e
Au siècle, plusieurs gouverneurs
ont été choisis parmi les cadis. Ils étaient
également chargés des états civils
coraniques
Notes et références
1. AL-MAWARDI, Les statuts
gouvernementaux, p. 107-111
2. M. Tillier, Les cadis d'Iraq et l'Etat
Abbasside .
3. M. Tillier, Les cadis d'Iraq et l'Etat
Abbasside
4. M. Tillier, Les cadis d'Iraq et l'Etat
Abbasside .
5. M. Tillier, Les cadis d'Iraq et l'Etat
Abbasside .
. Baber Johansen, « La découverte des
choses qui parlent. La légalisation de
la torture judiciaire en droit
musulman (XIII-XIVe siècles) »,
Enquête n°7, 1999, p.175-202
7. Baber Johansen, « Vérité et torture:
ius commune et droit musulman
entre le Xe et le e
siècle », in
Françoise Héritier (séminaire de), De
la violence, éd. Odile Jacob, 1996,
p.123-169
. Sarakhsi, Kitāb al-Mabsūṭ, vol. XVI,
p.182, cité par B. Johansen, op. cit.
9. http://www.senat.fr/rap/a02-
293/a02-293_mono.html et
http://www.assemblee-
nationale.fr/projets/pl2932.asp
10. Site du ministère de l'Outre Mer
français sur Mayotte
11. Loi du 21 juillet 2003 de programme
pour l'outre-mer , article 68.
12. Sophie Blanchy, « Mayotte :
« française à tout prix » », Ethnologie
française, vol. 32, avril 2002, p. 677-
687 (DOI 10.3917/ethn.024.0677,
www.cairn.info/revue-ethnologie-
francaise-2002-4-page-677.htm)
Source partielle …
Annexes
Bibliographie …
Mathieu Tillier, Les cadis d’Iraq et l'État
abbasside (132/750-334/945), Damas,
Institut français du Proche-Orient,
2009, 869 p. (ISBN 978-2-35159-028-7,
lire en ligne )
Mathieu Tillier, L’invention du cadi. La
justice des musulmans, des juifs et des
chrétiens aux premiers siècles de
l’Islam, Paris, Publications de la
Sorbonne, 2017.
(ISBN 979-1035100001)
Al-Kindî (trad. de l'arabe par Mathieu
Tillier, préf. Mathieu Tillier), Histoire
des cadis égyptiens (Akhbâr qudât
Misr), Le Caire, Institut Français
d'Archéologie Orientale, 2012, 304 p.
(ISBN 978-2-7247-0612-3)
Mathieu Tillier (trad. de l'arabe), Vies
des cadis de Misr (257/851-366/976).
Extrait du Raf' al-isr 'an qudât Misr d'Ibn
Hagar al-'Asqalânî, Le Caire, Institut
français d'Archéologie Orientale, 2002,
202 p. (ISBN 2-7247-0327-8)
Articles connexes …
Droit musulman
Tribunal de cadi
Grand cadi
Chambre d'annulation musulmane
Portail de l’islam
P t il d d it
Portail du droit
Portail du monde arabo-musulman
Ce document provient de
« https://fr.wikipedia.org/w/index.php?
title=Cadi&oldid=168623835 ».