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Tableau de Bordt
Tableau de Bordt
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La conception d’un système de contrôle de
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gestion dans une PME :
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Cas de la PME Marocaine
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Encadré par :
Mme Souad LAHLOU
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Fait par :
Yasmina LAMTIRI LAARIF
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REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser
ce mémoire de fin d’études :
Mme Souad LAHLOU, professeur à l’ISCAE qui a eu l’amabilité d’accepter de m’encadrer.
Mr Simohamed WAHMI, chef d’entreprise qui a pris de son temps pour me fournir les
informations nécessaires sur la société choisie comme exemple‐type.
Mme Najat IDRISSI KAITOUNI, qui a toujours répondu présente lors des nombreux
déplacements que j’ai eu à faire dans le cadre de la réalisation de mon mémoire.
5
Sommaire
REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………………………………………………………3
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………………………………………………….4
‐ De la problématique générale de la décision à la problématique du contrôle.
‐ La problématique du contrôle et du CG dans les PME.
Chapitre 1 : Cadre Théorique du Contrôle de Gestion……………………………………………………………………8
Section 1 : Concept du Contrôle de Gestion (le Quoi)………………………………………8
Section 2 : Missions et Objectifs (le Pourquoi)…………………………………………………19
Section 3 : Outils et Instruments (le Comment)………………………………………………..21
Section 4 : Contrôle de Gestion en Contexte PME…………………………………………….25
Chapitre 2 : Prise de Connaissance de la Société ………………………………………………………………………….35
Section 1 : Particularités des PME marocaines………………………………………………..35
Section 2 : Secteur et Filière……………………………………………………………………………38
Section 3 : Structure et Organisation Interne………………………………………………….43
Section 4 : Produits et Processus de Production………………………………………………50
Chapitre 3 : Méthodologie de Conception du Système de CG……………………………………………………………55
Section 1 : Segmentation et Positionnement………………………………………………….55
Section 2 : Adaptation et Réorganisation du Système d’Information………………61
Section 3 : Inventaire et Affectation des Ressources……………………………………….63
Section 4 : Instauration d’un Référentiel d’Objectifs……………………………………....65
Section 5 : Description d’un Système de Mesure et d’Evaluation…………………….73
Section 6 : Sensibilisation et Formation…………………….......................................83
6
Introduction Générale
Dans le cadre du présent mémoire consacré à la conception d’un système de contrôle de
gestion dans une PME, l’on a estimé opportun à titre introductif d’évoquer la problématique de la
décision qui va nous permettre de déboucher sur celle du contrôle en générale et sur celle du contrôle
de gestion et en particulier dans les PME.
En effet, la problématique de décision est une problématique de taille surtout quand on sait que c’est en
fonction de cette décision que va dépendre le présent, l’avenir et l’existence même de toute
organisation.
Ainsi, une bonne décision vaut survie, sécurité, croissance et même pérennité par contre une mauvaise
décision signifie régression, décroissance, risque et même disparition. (Figure 1).
Or, pour prendre une décision et faire un choix (autrement dit, gérer et manager), des impératifs
s’imposent à savoir :
- Existence d’informations, posant ainsi le problème de la recherche, de la collecte et du choix des
informations induisant ainsi un coût d’information.
- Existence d’outils de traitement et d’analyse, posant ainsi le problème de la conception et du
choix de l’outil ou de la méthode induisant ainsi un coût de traitement.
- Existence de dispositifs et de procédés de contrôle, posant ainsi le problème de la conception et
du choix du dispositif ou du procédé induisant ainsi un coût de contrôle.
Ce qui amène à conclure une difficulté de prise de décision. (Figure 1)
Problématique
de la décision
Figure 1
7
Cette difficulté de prise de décision qui se manifestait d’abord au niveau des choix et des coûts qu’elle
engendre va se trouver de plus en plus accentuée d’une part par l’évolution de l’environnement devenu
de plus en plus incertain, complexe et turbulent, et d’autre part par la complexification des structures
organisationnelles, sans oublier la contrainte de la capacité cognitive limitée du décideur qui reste sujet
à son système de valeur, sa culture, sa formation et expérience, son intuition…. (Figure 2)
En réaction à cette réalité contraignante, entreprises, théoriciens et praticiens vont chercher à trouver à
développer et à concevoir des systèmes d’informations, des techniques d’analyse et des méthodes de
traitement ainsi que des dispositifs et procédés de contrôle plus adaptés.
C’est ainsi que l’on va assister à la substitution de la comptabilité de gestion à la comptabilité analytique
d’exploitation (jadis Comptabilité Industrielle), à la formulation et au développement de la stratégie
depuis les années 50 « Définie par Igor Ansoff comme étant une règle de prise de décision dans des
conditions d’ignorance partielle », au modélisation du processus de prise de décision (modèle IMC d’H.
Simon 1957, modèle de la Poubelle de March, Cohen et Olsen 1972, etc.), à l’enrichissement du concept
et de la pratique du contrôle passant ainsi d’un contrôle programmé à un contrôle adaptatif et enfin à
un contrôle anticipé. (Figure 2)
Figure 2
8
Ainsi, une décision n’est pertinente ou mauvaise que si elle fait l’objet d’un contrôle permettant de la
juger dans un premier temps puis de la rectifier et de la repenser dans un deuxième temps en attendant
son évaluation nouvelle dans un troisième temps et ainsi de suite formant ainsi une boucle de
rétroaction (approche systémique) et par la même occasion une routine (théorie évolutionniste et de la
contingence) permettant plus d’apprentissages et de ce fait plus de performance.
Cependant, si le contrôle est si important et si vital pour les organisations, sa mise en place et son
application restent cependant sujettes à de très nombreuses difficultés et à de multiples obstacles
surtout lorsqu’il s’agit de contrôler des entités mal structurées avec des systèmes d’information
archaïques et dont la gestion ne concerne que le jour au jour avec des méthodes et pratiques héritées
(cas de la majorité des PME marocaines).
Le contrôle est l’un des concepts les plus anciens et les plus scrutés dans la littérature sur les
organisations. La question du contrôle devient particulièrement délicate lorsque rattachée au contexte
des organisations. Malone (1999) résume bien la situation de prééminence du contrôle comme défi
majeur dans cette situation en affirmant, que :
« Savoir quand et comment il convient d’exercer un contrôle est l’un des problèmes les plus anciens et
les plus difficiles à résoudre en management ». Geringer & Hebert (1989) distinguent trois éléments
constitutifs du contrôle, à savoir ses zones (focus), son degré (extent) et ses mécanismes.
Afin de mieux situer le problème, on propose un modèle d'analyse permettant de mieux situer les
différents objets du contrôle. Se demander "Pourquoi contrôler ?" conduit immédiatement à préciser
"quoi contrôler ?" et "Selon quelle perspective ?".
On assiste ces dernières années à un renouveau, tant dans la littérature que dans la pratique des
entreprises, des contenus stratégiques, que l'on peut résumer sous le terme de stratégies proactives
fondées sur les ressources et les compétences. La caractéristique de ces nouvelles stratégies introduit
une remise en cause des critères traditionnels de performance et des outils de contrôle censés mesurer
le niveau desdits critères. Cette remise en cause provient de la reconnaissance émergente d’une double
nécessité : un élargissement des critères et des périmètres de la décision de gestion et la prise en
compte plus marquée de la dimension conflictuelle de celle‐ci.
La vision économique et sociopolitique des Etats s’est orientée essentiellement vers le rôle détenu par la
petite et moyenne entreprise (PME) dans le dynamisme des échanges aussi bien national
9
qu’international.
Cette vision a été marquée par des modes de gestion visant à gérer le risque et anticiper les évolutions
potentielles des entreprises, et ce, dans l’objectif de déterminer le meilleur moyen possible pour pouvoir
s’adapter aux conditions de complexité et de turbulence actuelle des économies.
Un besoin nouveau de gestion transversale inter‐fonctionnelle et de coordination économique s’impose
plus que jamais pour l’entreprise.
La PME doit être découpée en entités (centres de responsabilités) jouissant d’une autonomie plus ou
moins large pour rentabiliser les fonds et optimiser les ressources rares dont elle dispose.
Le contrôle de gestion est au cœur du fonctionnement de l’activité, car lorsqu’il n’y a pas de contrôle, il
n’y a, ni performances ni compétitivité.
Enfin, pour l’entreprise marocaine, il ne s’agit pas seulement de réagir aux contraintes, mais aussi de
réinventer son destin pour mieux le maîtriser et être compétitive pour faire face aux turbulences de
l’environnement, et c’est dans ce sens que notre sujet trouvera sa légitimité et son intérêt.
Hypothèse centrale :
Le contrôle de gestion n'est pas généralisé à la majorité ; pour ne pas dire à toutes ; des PME
marocaines, et de nombreux freins expliquent cette lenteur.
Pour notre part, nous pensons que le contrôle de gestion devient indispensable au pilotage d'une PME
marocaine désirant la survie et la pérennité.
Ce qui a freiné l'adoption de ce processus ne doit plus constituer un obstacle.
Les PME marocaines à présent doivent se doter d'un contrôle de gestion en adaptant les outils du
contrôle à leurs besoins propres.
Cette hypothèse légitime le titre de ce mémoire : « Contrôle de Gestion en Contexte PME : Essai de
Conception ».
Ceci étant, Le présent travail de recherche s'articule autour de trois chapitres :
Le premier de nature théorique a pour objectif de traiter du concept de contrôle de gestion (le quoi), de
ses objectifs (le pourquoi), de ses outils (le comment) et de ses particularités, sa réalité et ses enjeux en
contexte PME.
Le deuxième chapitre, il s'intéressera à la prise de connaissance ou au diagnostic de la société comme
préalable à tout travail de conception, en mettant en évidence, dans un premier temps, les principales
caractéristiques des PME marocaines puis en s’intéressant , dans un deuxième temps, à celles propres à
la société concernée à travers la présentation de son secteur et filière, sa structure et organisation
interne, son système d’information, ses produits ainsi que ses différents processus de production.
Quant au troisième et dernier chapitre, il proposera une méthodologie générale de conception décrivant
les différentes étapes à suivre et à mettre en œuvre, tout en essayant de les appliquer une à une au
niveau de la société objet de l’étude.
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Chapitre 1 : Cadre Théorique du Contrôle de Gestion
Généralement, deux significations distinctes sont associées au mot "contrôle":
Surveillance ou vérification : Où contrôler signifie vérifier que les choses se déroulent conformément à
ce qu'on souhaite. Le souhait peut d'ailleurs être formulé en terme plus ou moins précis, sous forme
d'objectifs, de standards,...
Maîtrise : Notion plus globale associée au concept de pouvoir. Dans ce sens contrôler revient à maîtriser,
ce qui implicitement suppose au préalable ou en même temps surveiller.
De ce fait, l'activité de contrôle s'inscrit dans une logique générale des systèmes de gestion regroupant
trois ensembles d'action :
‐ Finalisation : Choix des objectifs.
‐ Organisation : Mise en oeuvre et agencement des moyens propres à atteindre ces objectifs biographie.
‐ Animation et contrôle : Mise en place d'instruments permettant d'évaluer les résultats obtenus (et les
méthodes par lesquelles ils ont été obtenus).
Section 1: Concept du Contrôle de Gestion (Le Quoi)
Délimiter et comprendre le concept de Contrôle de Gestion est un travail si difficile dans la
mesure où il touche plusieurs aspects, englobe plusieurs notions, interpelle plusieurs outils, revêt
différentes formes .
Toutefois, cette compréhension peut être acquise et facilitée via une présentation progressive,
chronologique et par ordre de priorités.
C’est ainsi qu’on a estimé que l’exposition des trois paragraphes suivants permettra cette intention.
Paragraphe 1 : Historique et Évolution
Le contrôle de gestion est apparu au début du siècle (analyses de Taylor (1905) sur le contrôle
de productivité, les recherches de Gantt (1915) sur les charges de structure, les choix de Général Motors
(1923) et de Saint‐Gobain (1935) pour les structures par division) pour faire face au besoin de maîtriser
de la gestion des entreprises grandissantes.
C'est dans un contexte de fort développement économique, technique et social qu'il naît. Les entreprises
s'organisent en s'inspirant du modèle de Taylor, la comptabilité industrielle voit le jour, puis la gestion
par les budgets. Le contrôle de gestion est d'ailleurs, à l'époque, souvent synonyme de gestion
budgétaire. En conséquence, on ne trouve de fonction de contrôle de gestion que dans les grandes
entreprises pratiquant la gestion budgétaire.
La situation resta la même jusqu'à il y a une vingtaine d'années. Il n'est pour s'en convaincre que de
feuilleter la plupart des manuels de contrôle de gestion parus jusque dans les années 70.
Ils comportent: le calcul des coûts complets, les budgets et les écarts.
Pendant ce temps, aux États‐Unis, le raisonnement en terme de marge sur coût variable et l'organisation
en centres de profit se développent, dès les années 20.
La diffusion des informations a certainement joué un rôle dans l'évolution des sciences de gestion en
général, et du contrôle de gestion en particulier. La crise des années 70 a donné au contrôle de gestion
un regain qui lui fait faire des progrès considérables.
D'un contrôle de gestion composé essentiellement d'outils chargés de mesurer et de contrôler la
rentabilité, on est passé, en partie grâce aux techniques informatiques, à une approche «système
d'information et d'aide à la décision ».
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De nouvelles problématiques de l'évaluation des performances se sont développées, en liaison avec le
système d'animation des hommes, donc de la gestion des ressources humaines.
Le périmètre de la fonction s'est élargi pour englober des préoccupations environnementales, comme la
pollution, ou pour s'appliquer à des domaines jusque‐là hors champ, comme les organisations à but non
lucratif.
Actuellement, sous l'effet de la crise et des importantes mutations qui bouleversent la gestion des
entreprises, le contrôle de gestion est à nouveau remis en cause. La mondialisation de l'économie et la
domination des marchés financiers conduisent à donner la priorité aux critères financiers. Ces derniers
deviennent les éléments de référence dans les choix stratégiques et l'évaluation des performances.
L'approche traditionnelle du contrôle de gestion, notamment l'utilisation d'outils centrés sur la
performance des acteurs, ne répond plus aux nouvelles attentes. On s'oriente vers un contrôle de
gestion centré sur la création de valeur financière, telle que perçue par les marchés financiers.
Le système de contrôle de gestion doit donc désormais viser à accroître la performance globale de
l'entreprise et à animer, en ce sens, la structure organisationnelle.
Ces deux approches, sans être incompatibles, ont une logique différente donc des référentiels différents.
Nous tenterons, partant de l'approche traditionnelle, et de ses outils centrés sur la performance des
entités qui composent l'organisation, de tenir compte de l'évolution souhaitable du contrôle de gestion.
Nous considérerons que les objectifs en terme d'efficacité et d'efficience sont toujours d'actualité, mais il
faut que localement on ne perde pas de vue les orientations stratégiques ou la performance globale de
l'organisation.
Se situant à l'interface entre la stratégie et la gestion opérationnelle, l'horizon du contrôle de gestion est
donc à la fois le long terme et le court terme. Par ailleurs, devant agir sur la capacité et la volonté des
individus à oeuvrer dans le sens des finalités de l'organisation, outre sa dimension technique, il a
également une dimension psychologique et sociologique non négligeable.
Le contrôle de gestion d'une entreprise est donc dépendant de tous ces éléments qui vont le façonner,
notamment la stratégie, la structure organisationnelle, le système de motivations, etc., conduisant à la
notion de contingence des systèmes de contrôle de gestion. Le système de contrôle de gestion répond à
des finalités qui lurent sont propres mais sa configuration dépend des caractéristiques de
l'organisation considérée et du choix des dirigeants.
Paragraphe 2 :Définitions et Conceptions
Définir le contrôle de gestion est un exercice particulièrement difficile, tant les pratiques au
sein des entreprises et les conceptions exposées dans divers ouvrages et articles recouvrent des notions
variées.
Tantôt l’expression contrôle de gestion reçoit une acception si large qu’il devient difficile de faire la
différence avec la gestion ou avec le contrôle en général, tantôt au contraire cette expression est
interprétée d’une manière tellement restrictive que l’on pourrait imaginer que cette fonction se limite à
la mise en oeuvre de méthodes et d’outils standardisés.
Nous nous proposons, de tenter de dépasser cette querelle de définitions en esquissant les bases d’une
réflexion épistémologique sur le contrôle de gestion.
Chacune des conceptions du contrôle de gestion correspond en effet à une manière bien particulière
d’appréhender la réalité de l’entreprise. En recherchant le sens qui est à l’oeuvre dans chacune de ces
visions, il est possible de dresser une typologie des conceptions du contrôle de gestion et,
subsidiairement, de mettre en évidence leur évolution dans le temps.
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Notre démarche prend appui sur une réflexion théorique et pratique développée par R. Nifle (1993)1.
Certains des résultats de sa recherche peuvent être schématisés sous forme d’un graphique dénommé
carte des cohérences ou carte des Sens. L’utilisation de toute carte suppose une référence à un système
de coordonnées ; la carte des cohérences n’échappe pas à cette règle et, parmi une infinité
d’orientations possibles, retient huit axes qui font office de repères :
Un axe Nord‐Sud, un axe Est‐Ouest et les deux diagonales.
Nous étudierons successivement chacun des sens et la conception de l’entreprise et du contrôle de
gestion qui lui est associée.
CARTE DES SENS ET COHERENCES DE L’ENTREPRISE
Les sens portés sur chacun des axes s’opposent deux à deux :
Opposition Est‐Ouest entre une entreprise conçue comme une structure fonctionnelle et une entreprise
vue comme un acte engagé.
Opposition Nord‐Sud entre une entreprise décrite en termes de projet et une entreprise réduite à n’être
qu’une simple exploitation.
A. Opposition Est‐Ouest : Structure Fonctionnelle versus Acte Engagé
1. Orientation Est : une Structure Fonctionnelle
La structure est la "disposition des ‘parties’ d’un ensemble abstrait, d’un phénomène, d’un
système complexe, généralement envisagé comme caractéristique de cet ensemble et comme durable" ;
quant au structuralisme, c’est la "théorie selon laquelle l’étude d’une catégorie de faits doit envisager
principalement les structures".
Dans ce sens, lorsqu’on considère une chose donnée, on suppose toujours une structure, un modèle
sous‐jacent (structure linguistique, génétique...). La réalité est alors assimilée à la façon dont fonctionne
1
Nifle R. (1993), Sens et cohérences humaines, théorie et pratique, non publiée.
13
et se déploie cette structure.
Dans cette optique, les entreprises sont vues comme des organisations, des structures qui fonctionnent.
L’hypothèse sous‐jacente est que si l’on veut comprendre ce qui s’y passe, il faut se référer à leur
structure.
Les entreprises qui se réfèrent à une structure sont très organisées et se focalisent sur les normes. Les
individus qui y travaillent adoptent les mêmes comportements et considèrent que ceux qui ne se
conforment pas à ces règles se comportent de manière anormale ; les nouveaux arrivants sont ainsi
fortement incités à "se couler dans le moule".
Le contrôle de gestion s’est construit historiquement par référence à une structure et selon un modèle
typiquement bureaucratique. Il en possède en effet les trois caractéristiques essentielles : rationalité,
expression de l’autorité centrale et, par voie de conséquence, impersonnalité1.
Lle contrôle de gestion est un contrôle de conformité ‐conformité à une structure, une règle, un
standard, une norme‐ et l’appréciation porte sur ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Cette vision
s’est exprimée notamment dans la mise en oeuvre de la gestion par les coûts standard, puis dans sa
généralisation que constitue la gestion budgétaire.
2. Orientation Ouest : Un Acte Engagé
Dans ce sens, la réalité est la manifestation d’un principe, d’un individu. Vous parlez : on se pose la
question de savoir qui vous êtes ; on ne cherche pas à comprendre d’abord la structure linguistique, mais
la personne et ce qu’elle exprime. Dans cette conception, l’entreprise est un acte, l’expression d’un
engagement, et c’est en fonction de cet engagement qu’elle s’organise.
Dans ce sens ‐l’entreprise comme acte engagé‐, le contrôle de gestion, s’il existe, ne peut pas se limiter
à vérifier la conformité d’un comportement, il ne peut que "contrôler" l’acte ; son rôle est d’aider à la
bonne conduite des choses, le critère étant la fidélité aux engagements. Ce qui est important, c’est qui
permet d’atteindre les buts. Le contrôle de gestion devrait jouer un rôle subsidiaire, mais subsidiaire
dans le plein sens du terme.
La conception dominante aujourd’hui du contrôle de gestion étant plus orientée dans le sens de la
conformité formelle à une structure que dans le sens de respect d’un engagement, de nombreuses
entreprises ‐petites et moyennes notamment‐ qui par leur conception se situent plutôt dans le sens ouest,
répugnent à implanter un tel système. Ce qu’elles voient du contrôle de gestion dans d’autres entreprises
ne les encourage guère dans cette direction et même si elles le voulaient, elles auraient probablement du
mal à trouver les hommes capables d’assumer le type de contrôle de gestion dont elles ont besoin.
1
Maitre P. (1984), Plans d’entreprise et contrôle de gestion, Dunod, collection "Dunod entreprise", pp.
245-246.
14
B. Opposition Nord‐Sud : Projet versus Exploitation
1. Orientation Nord : Un Projet
Dans ce sens, il est fait référence à une échelle de valeurs. La relativité des moyens est prise en
compte et les appréciations sont portées en fonction des objectifs poursuivis. Dans les entreprises
correspondant à cette conception sous‐jacente, les choses ne prennent de la valeur que par rapport au
but recherché. Tout ce qui va dans un autre sens est dénué de valeur. Ce n’est que dans les entreprises
qui raisonnent en projet que l’évaluation prend tout son sens. Le contrôleur de gestion est alors le
spécialiste de l’évaluation, mais s’il évalue, ce n’est pas dans l’absolu, mais par rapport au projet. La
réflexion qui est menée par certains responsables au sein de collectivités locales dessine peut‐être les
prémisses d’un contrôle de gestion de cette nature : "il s’agit de surveiller et de contrôler les dépenses,
mais également de s’interroger sur les politiques menées et leurs impacts. En plus des notions
d’économie, d’efficience et d’efficacité, traditionnelles en contrôle de gestion, l’évaluateur doit
formuler un avis sur la valeur même des objectifs et donc des choix politiques pris1.
Cette conception se traduit parfois par la mise en place, au sein de ces collectivités, de cellules
d’évaluation.
2. Orientation Sud : Une Exploitation
L’entreprise comme exploitation est sous‐tendue par une vision matérialiste qui élimine "la
subjectivité en réduisant le monde, avec l’homme dedans, à un système d’objets reliés entre eux par des
rapports universels2".
Dans cette optique, les choses ne sont que ce qu’elles sont ; on ne peut que les constater, les
dénombrer. L’entreprise est donc entièrement centrée sur le quantitatif, c’est une entreprise de
production de masse ; elle est conçue comme une exploitation pour produire toutes sortes de choses :
de l’argent, des matières, des produits. Toute une philosophie industrielle s’est développée selon cette
conception, avec notamment le taylorisme dans sa version caricaturale : la parcellisation, le geste
élémentaire...
Dans ce sens, le contrôleur de gestion est un comptable bis, un pointeur qui compte tout : les temps
élémentaires, les entrées... Le contrôle de gestion se réduit à une conception caricaturale de la
comptabilité analytique. Le contrôleur de gestion est selon la formule fameuse un "compteur ‐voire un
rationneur‐ de haricots".
C. La combinaison des axes : Les Diagonales
Les sens portés sur chacune des diagonales peuvent être compris comme la combinaison des
sens précédents. Nous explorerons d’abord ceux qui sont associés à une logique d’exploitation, puis ceux
qui s’inscrivent dans la perspective d’un projet.
1. Moitié Sud : conceptions à dominante matérialiste
1.1. Orientation Sud‐Ouest : Logique de Possession
La logique de possession et de puissance dessine un monde de rivalités, de territoires. La
concurrence, la guerre économique ne sont pas des accidents, mais sont ici dans la nature des choses.
"Avoir les moyens d’agir", telle est la fin de l’entreprise selon cette conception. Avoir pour pouvoir est sa
loi ‐qui peut s’inverser en pouvoir pour avoir‐. L’entreprise de possession est l’exercice d’une volonté de
1
Dupuis J. (1995), "Compte-rendu des rencontres des directeurs financiers et contrôleurs de gestion des
collectivités locales à Marseille", Echanges, n 117, novembre, pp. 10-11.
2
Sartre J.P. (1949), Situations III, 13e édition, Gallimard, pp. 138.
15
puissance ; ses acquis (biens matériels, pouvoirs, profits...) sont la fin en même temps que les moyens de
son pouvoir.
Dans ce contexte, le contrôle de gestion se résume à la question : "combien de haricots cette
semaine" ? Le contrôleur ne doit pas se risquer au‐delà.
Il doit se contenter de vérifier que la marche est efficace et s’efforcer de percevoir ce qui plaît au
dirigeant pour lui donner un compte‐rendu de la réalité conforme à ses souhaits. Il est somme toute
payé pour apporter à la direction générale un paysage qui lui convient ; il fait de l’"information", il
renseigne sur l’état des troupes. S’il veut rester en scène, il faut qu’il soit "bien en cour", qu’il sache
faire acte d’allégeance.
Le principe officiel est qu’il n’y a que les faits objectifs qui comptent . Si, par exemple, l’objectif est de
passer devant le principal concurrent, le contrôleur de gestion mesurera la croissance de la part de
marché ; la fonction reporting comparera des chiffres réels, mais en se focalisant sur ce seul aspect ;
l’arrivée de nouveaux concurrents pourra passer inaperçue ou sera niée.
Le phénomène d’autocensure du contrôleur de gestion dans ce scénario prend de l’ampleur. Le
contrôleur s’interdit de porter un jugement sur la gestion des ressources humaines ; de façon plus
générale, il s’interdit toute prise de position qui pourrait apparaître comme une critique. Si les chiffres
sont mauvais, on risque de lui dire qu’ils sont prématurés ou qu’ils ne sont peut‐être pas fiables, qu’ils
devraient être vérifiés... Le contrôleur de gestion en est réduit à faire semblant de tenir une position
d’objectivité.
1.2. Orientation Sud‐Est : Logique de Système
Dans ce sens ‐qui correspond à une conception dominante dans la société d’aujourd’hui‐, c’est
une logique mécaniste qui l’emporte : l’économie est vue comme un système régi par des lois
"naturelles" et donc susceptible de se voir appliquer des règles scientifiquement déterminées.
Dans cette optique, c’est la circulation qui fait la richesse.
L’entreprise système apparaît régie par des règles qui l’inscrivent dans le système économique. Elle est
un univers de normes matérielles, d’éléments que l’on compte et qui sont organisés en réseaux. Elle
obéit à une rationalité essentiellement circulatoire ; elle est une structure de circulation, un maillage, un
tissu d’échanges, une sorte de mécano de flux (flux matériels, flux financiers, ressources humaines).
La perfection du fonctionnement est recherchée pour elle‐même. La rapidité de circulation devient la
valeur suprême et les objectifs tendent à s’exprimer en termes de fonctionnement du processus et non
de production du processus.
L’automatisation, la robotisation en sont l’horizon logique. L’entreprise système, idéal moderniste,
semble pouvoir et devoir se passer de l’homme qui est considéré au mieux comme le chaînon faible, au
pire comme une variable de la régulation économique.
Ce type d’organisation attend des hommes qu’ils s’adaptent à ses contraintes et que, des seuls succès du
système, ils reçoivent la légitimation de leurs actes et un profit proportionné.
L’idéal mécaniste trouve dans le progrès de la science et de la technique les substituts dociles et
prévisibles que sont les machines, constituées et constituantes de mécanismes automatiques. Le robot
est l’agent idéal de l’entreprise système, figure anthropoïde posée comme idéal humain.
Les concepts et pratiques de contrôle de gestion, dans ce type d’organisation, sont plus ou moins sous‐
tendus par une vision réductrice de la gestion par les processus et de ses applications comme le
management par les activités.
Dans ce contexte, le contrôleur de gestion effectue ses comptages en se référant au schéma des flux. Il
est chargé de scruter la circulation aux endroits les plus adéquats pour s’assurer que rien ne vient la
16
freiner et de compter les dysfonctionnements pour que d’autres puissent réparer les circuits.
2. Moitié Nord : Conceptions Associées à la Notion de Projet
2.1. Orientation Nord‐Est : Logique de Rationalité Idéale
Cette conception, qui reste très vivante, est inspirée par le rationalisme des lumières, la réalité
s’y exprime par des projets normatifs.
Cette rationalité idéale s’oppose toutefois à la rationalité circulatoire qui imprègne la vision précédente,
car c’est une rationalité qui est non pas au service d’un fonctionnement, mais au service d’un projet qui
se réfère à des valeurs humaines.
L’entreprise, dans cette logique, est entièrement conçue comme une architecture de fonctions et de
compétences hiérarchisées en vue d’atteindre un but supérieur. C’est l’entreprise idéale de la plupart de
nos modèles scientifiques et techniques. Une fois les objectifs validés, elle se construit par déduction
rationnelle. Il n’est plus question que de techniques d’organisation, de spécialistes et de spécialités, de
rationalisation, d’optimisation, d’amélioration des moyens, de ratios... La technique est censée avoir
réponse à tout à condition que les techniques soient correctement articulées entre elles (c’est là la
mission de l’encadrement et des spécialistes).
Le "facteur" humain s’identifie à la compétence et aux comportements techniques, la "formation" étant
le moyen d’ajustement privilégié.
Dans l’évolution historique du contrôle de gestion, cette conception correspond au concept de système
de planification‐contrôle, tel que l’a exposé R.N. Anthony en 1965. Dans cette perspective, le contrôle
de gestion est ce qui peut permettre une participation à l’élaboration de programmes.
L’objectif recherché est une articulation cohérente entre planification stratégique, planification
opérationnelle, contrôle de gestion et contrôle opérationnel. Cette vision suppose naturellement
d’importants moyens tant intellectuels que financiers.
C’est l’époque où les contrôleurs de gestion prennent parfois le titre de directeurs des plans et budgets
ou de directeurs de la planification. C’est l’époque du PPBS (Planning, Programming, Budgeting System)
et de la RCB (Rationalisation des Choix Budgétaires), l’époque aussi de la recherche opérationnelle.
L’aspiration des contrôleurs de gestion à cette forme de rationalité idéale n’a jamais pu être pleinement
satisfaite et l’on peut se demander si ce n’est pas cette frustration qui les conduit aujourd’hui à se
rabattre sur une rationalité circulatoire qui transparaît dans certains errements de la gestion par les
processus.
2.2. Orientation Nord‐Ouest : Logique de Concourance
Le lien de concourance est celui d’une communauté engagée dans un même projet, un même
sens. Il est cohérent avec une certaine vision de l’homme, engagé et responsable.
La logique de concourance s’exprime dans la volonté de l’entreprise de justifier son existence par le
concours qu’elle apporte à des individus ou à des collectivités.
Ce sont les finalités humaines et leur traduction en buts et objectifs qui définissent l’entreprise. Celle‐ci doit
donc être organisée selon une architecture stratégique de concourances.
Chaque fonction, chaque responsabilité se définit par son concours ‐général ou particulier‐ à l’entreprise, si
bien qu’aucune fonction ne peut se définir sans référence aux autres. Il n’y a plus ni territoire, ni spécificité
technique. L’utilité d’une tâche, d’un résultat, est évaluée en fonction de sa contribution au but commun.
Au principe de concourance sont associées trois notions clés : pertinence (allons‐nous dans le bon
sens ?), cohérence (est‐ce que toutes les contributions sont orientées dans ce sens ?), performance
(dans quelle mesure et à quel rythme les objectifs ont‐ils été atteints, les missions accomplies ?).
Dans cette optique, la mission du contrôleur de gestion est d’aider les responsables à apprécier la
réalité. Le contrôle de gestion n’est plus une simple prothèse, mais constitue un pôle d’expertise et de
17
compétences en évaluation, qui réunit des individus maîtrisant des méthodes et techniques
d’évaluation variées ‐et pas seulement quantitatives‐ et fournit aux dirigeants les instruments
adéquats pour appréhender la réalité.
Actuellement, les spécialistes s’accordent à affirmer que le contrôle de gestion est un :
- Système d’aide à la décision qui s’appuie sur un système d’information.
- Système de pilotage finalisé.
- Système de contrôle incitatif.
- Processus (ensemble d’actions et de tâches complémentaires mises en œuvre pour atteindre
un but) de management permettant de mesurer, d’atteindre, d’assurer et de piloter la
performance (efficacité, efficience, pertinence et économie).
-
Les discussions récentes conduisent à l’émergence d’un assez large accord pour voir dans le contrôle de
gestion un ensemble de processus qui visent à orienter les comportements des acteurs pour
interconnecter la stratégie et le quotidien à travers une modélisation des relations entre les diverses
catégories de ressources réunies et consommées et les finalités qu’elles permettent d’atteindre1. Le
contrôle de gestion est une notion multiforme faisant intervenir plusieurs composantes :
¾ Une procédure décisionnelle permettant d’atteindre les objectifs projetés.
¾ Un système d’information constitué de procédures et de règles permettant de définir
l’enchaînement des actions.
¾ Un ensemble d’outils permettant la mise en œuvre de techniques propres au bon fonctionnement
de la procédure décisionnelle et au système d’information.
Plan
Act Do
Check
1
Bouquin H. (1998), Le contrôle de gestion, Gestion Presses Universitaires de France, 4ème édition,
Paris.
18
Le contrôle de gestion en 4 étapes : Un processus d’apprentissage
Fixation d’objectifs
I
Plan Planification
(Planifier)
Budget
II
Do Mise en œuvre
(Faire)
III
Check Suivi des réalisations
(S’assurer)
Analyse des résultats
IV
Act
(Agir)
Prise d’actions correctives
19
Paragraphe 3 : Contrôle de Gestion et Système d’Information
Il est patent que l'organisation est constituée par un groupe de personnes qui communiquent
entre elles et qui traitent de l'information dans la perspective de prendre la bonne décision.
L'information aujourd'hui est au cœur de tout processus de prise de décision. Elle constitue, dans le
contexte actuel caractérisé par de perpétuels mouvements, une clé du succès. C'est la raison pour
laquelle les managers doivent concevoir des systèmes d'information leur permettant de disposer d'une
information fiable, valide et rapide pour agir dans de meilleures conditions.
Le contrôle de gestion ne peut être assuré que grâce à un réseau d'informations organisé dans ce but. Le
contrôle de gestion est une fonction qui, par l'exploitation du système d'information, vise à contrôler,
mesurer et analyser l'activité d'une organisation. Cette fonction doit apporter des éléments
d'information décisifs au management quant à l'atteinte des objectifs (opérationnels et/ou stratégiques).
A‐ Système d’Information : Définition et Positionnement
En informatique et en télécommunications et plus généralement dans le monde de l'entreprise,
le terme système d'information possède les significations suivantes :
¾ Un ensemble organisé de ressources (personnel, données, procédures, matériel, logiciel, etc.)
permettant d'acquérir, de stocker, de traiter, de structurer et de communiquer des informations
sous forme de textes, images, sons, ou de données codées dans des organisations, informations
nécessaires au contrôle et à la prise de décision1.
Selon leur finalité principale, on distingue des systèmes d'information supports d'opérations (traitement de
transaction, contrôle de processus industriels, supports d'opérations de bureau et de communication) et
des systèmes d'information supports de gestion (aide à la production de rapports, aide à la décision…).
¾ Un système ou sous‐système d'équipements, d'informatique ou de télécommunication,
interconnectés dans le but de l'acquisition, du stockage, de la structuration, de la gestion, du
déplacement, du contrôle, de l'affichage, de l'échange (transmission ou réception) de données sous
forme de textes, d'images, de sons, et/ou , faisant intervenir, du matériel et des logiciels.
Le domaine des systèmes d'information a certes une forte composante technologique et informatique.
Mais c'est seulement un aspect de ce domaine qui est en fait beaucoup plus vaste. Il s'agit de concevoir
comment circule et est stockée l'information de façon efficace et cohérente pour toutes les activités
d'une entreprise, d'un réseau d'entreprises, d'une administration publique, des relations entre
entreprises, citoyens, gouvernements...
Le champ est vaste et concerne tous les domaines des activités humaines. Malgré cette ampleur, ce
domaine a son unité scientifique, construite autour de concepts, de constructions abstraites et
concrètes, de composants de méthodes notamment qui sont indépendantes des activités concernées.
Sans doute, un des maîtres mots de ce domaine des systèmes d'information est‐il celui de modèle
accompagné de celui de modélisation.
Par conséquent, dans les entreprises actuelles, le système d'information tend à s'orienter vers des
ensembles plus globaux, l'information traitée par l'humain étant une connaissance à gérer.
L'objectif du système d'information est de fournir aux décideurs de l'entreprise les informations dont ils
ont besoin pour décider, contrôler et agir, c'est‐à‐dire des informations qui ont de la valeur pour les
décideurs.
1
R. Reix, « système d'information et management des organisations », Vuibert, 2000, pp. 75
20
Si on se réfère au schéma du Moigne1, on constate que le système d'information se situe entre le
système opérant (contrôlé) et le sous‐système de pilotage (de contrôle). Le système d'information capte
les informations venant du système opérant et de l'environnement extérieur à l'entreprise. Ces
informations sont traitées et communiquées au système de pilotage. Le système de pilotage prend des
décisions qui sont transmises en retour au système d'information, qui les transmet à son tour au système
opérant.
De ce fait, le système d’information constitue un moyen de communication permettant aussi de constituer
un pont entre l’organisation et son environnement.
Le contrôle de gestion est un système d'information, reposant sur l'exploitation du système
d'information comptable, qui permet d'assurer l'interface entre le suivi stratégique et le suivi
opérationnel des activités de l'entreprise.
Selon, D.Corfmat, A .Belly et Ph .Baron2 le système d'information du contrôle de gestion doit contenir un
certain nombre de qualités incontournables :
¾ Répondre aux besoins de l'entreprise;
¾ Appréhender au mieux l'incertitude;
¾ Être adaptable et évolutif;
¾ Être développé avec le souci d'associer étroitement les utilisateurs
B. Système d’Information : Pilier et Facteur d’Efficacité du Contrôle de Gestion
Le contrôle de gestion ne peut être assuré que grâce à un réseau d'information organisé dans
ce but. C'est dans ce sens que la synergie entre le système d'information et le contrôle de gestion
constitue le noyau dur de l'organisation.
J. L . Peaucelle identifie les trois finalités essentielles d'un système d'information : Contrôle, Coordination
et Décision.
Ces trois qualificatifs s'appliquent tout à fait au contrôle de gestion qui doit être un système
d'information représentant le fonctionnement de l'entreprise pour le contrôler, le coordonner et pour
aider à la prise de décision.
Le développement d'un système d'information intégré à l'ensemble des entités (activités) de l'entreprise
permet la structuration d’une organisation globale flexible, source d'économies d'échelle et d'effets de
synergie.
En définitive, le contexte économique est de plus en plus turbulent, complexe et incertain, et les nouveaux
concepts mis en évidence par la théorie des organisations conduisent le contrôleur de gestion à rechercher
des informations physiques et qualitatives, avec d'autres indicateurs que l'indicateur monétaire. Le système
d'information dont il a besoin pour réguler et contrôler, doit s'adapter au nouveau type de pilotage de
l'entreprise et aux évolutions qu'il faut maîtriser en permanence.
Dans cette perspective, les systèmes d'information seront alors un vecteur de changement dans la
diffusion et la mise en œuvre de nouvelles idées, issues de la synthèse de théories et pratiques de
différentes disciplines.
1
J.L. Moigne, Vers un système d’information décisionnel, revue française de gestion, Nov-Déc. 1986.
2
Corfmat D., Helly A. et Baron PH., la mutation du contrôle de gestion, Ed. d’organisation, Paris, 2000 pp 73-
77.
21
Section 2: Missions et Objectifs (Le Pourquoi)
Le tableau de bord est normalement conçu pour maîtriser et favoriser le progrès dans
l'organisation en favorisant l'apprentissage organisationnel. Derrière cet objectif général, une grande
variété d'objectifs immédiats peut être distinguée, et dont la pluralité s'explique par la diversité des
contextes de contrôle.
Paragraphe 1 : Un tableau de bord reflétant l’organisation
De même que les calculs de coûts et les budgets ont évolué pour mieux s’adapter au
découpage de l’organisation (coût par activité et par processus, budget par activité et par processus), les
tableaux de bord peuvent être élaborés en se calquant sur la même décomposition plus transversale et
dynamique de la structure : tableau de bord par activité, tableau de bord par processus.
Ainsi, le tableau de bord évolue avec les reconfigurations de l’organisation ou se construit sous
trois angles complémentaires : fonction, activité et processus.
Pour un tableau de bord par activité, les indicateurs doivent être construits en fonction des
objectifs, des besoins et des contraintes d’une activité, d’un processus, et non au sein d’une fonction. Le
tableau de bord n’est plus seulement un reporting financier d’une fonction, mais un diagnostic
quantitatif et qualitatif d’une activité.
Ces tableaux de bord sont ainsi analysés au sein du contrôle de gestion comme un outil de
gestion de la performance par le dialogue et la coordination qu’ils suscitent et l’amélioration continue
des activités.
Paragraphe 2 : Un tableau de bord reflétant le présent pour prévoir le futur
Pour M. Vlasselaer (1997) un tableau de bord efficace pour le pilotage de la performance devrait permettre
de concilier plusieurs axes, parfois contradictoires :
- regarder derrière et devant ;
- réfléchir et agir ;
- créer une dynamique dans l’organisation.
Paragraphe 3 : La Coordination et La Communication
Le contrôle de gestion, au‐delà d’une maîtrise des actions de chaque centre, facilite également
la coordination des actions et des décisions. D’un côté, il permet de s’assurer de la cohérence
d’ensemble des actions planifiées, lors de l’élaboration des objectifs et de l’identification des moyens par
D’un autre côté, il convient à vérifier la cohérence d’ensemble des actions effectivement mises en place
en cours d’année, afin d’effectuer les ajustements qui s’imposent. Ainsi, il constitue un vecteur de la
mise en œuvre de la stratégie.
En outre, elle devient nécessaire lorsque l’organisation s’avère trop complexe pour sa taille, par ses
activités ou par son environnement. Le contrôle de gestion doit répondre aux besoins de coordination
des organisations décentralisées. La décentralisation repose sur une délégation de l’autorité qu’il
convient d’organiser.
En tant que mode de coordination, le contrôle de gestion doit veiller à la cohérence interne des objectifs
eus regard de la stratégie poursuivie et organiser le système d’information de l’entreprise qui permettra
de déterminer si les objectifs ont été atteints.
22
La communication interne se trouve particulièrement favorisée par :
‐ Les liens créés entre la direction générale et les responsables de l’entreprise, tant au moment de la
définition des objectifs, qu’au moment de l’analyse des résultats obtenus.
‐ La perception du contrôleur comme étant un véritable partenaire et dont la mission est d’aider à la
bonne marche de l’entreprise.
‐ L’utilisation des procédures et des règles communes permettant une communication horizontale et une
bonne circulation de l’information.
‐L’utilisation du « reporting », créant un lien formel entre la direction et les centres de responsabilité.
Enfin, les rapports et analyses réalisés par le contrôleur de gestion destinés à la direction et les
responsables de l’entreprise, rendent possible une appréciation des résultats, et permettent de prendre
des décisions adéquates.
Par ailleurs, le contrôle de gestion assure la circulation des informations descendantes, ascendantes et
transversales.
Paragraphe 4 : Le Pilotage
Le contrôle de gestion a pour mission d’Aider d’une part à la décision et à la réalisation des
objectifs de l'organisation et d’autre part d’aider aux diagnostics et à l'analyse.
A. Pilotage de la performance :
Le cadre actuel de la gestion est celui de la recherche d’une compétitivité permanente, c’est à
dire d’une position concurrentielle forte tant par les prix que par d’autres paramètres. Cependant, pour
être compétitive, l’entreprise est amenée à être performante et donc à piloter davantage son
« devenir ».
Piloter, c’est accomplir de manière continue deux fonctions complémentaires :
- Déploiement : déployer la stratégie en règle d’action opérationnelle.
- Retour d’expérience : capitaliser les résultats et les renseignements de l’action pour enrichir
la réflexion sur les objectifs.
La performance est l’association de plusieurs variables en vue de contribuer à améliorer le couple valeur‐
coût et atteindre les objectifs stratégiques.
En tant qu’outil de pilotage de la performance, le contrôle de gestion doit remplir un double rôle :
¾ Aider à piloter l’efficacité : gérer les facteurs clés de compétitivité par un ensemble de décisions et
d’actions stratégiques.
¾ Aider à piloter l’efficience : gérer les moyens opérationnels pour atteindre les objectifs fixés et donc
maîtriser les facteurs clés de l’équilibre financier.
Pour H. Bouquin, le rôle du contrôle de gestion dans le pilotage de la performance renvoie à la triple
exigence de :
¾ Modéliser la complexité.
¾ Organiser la division du travail du management.
¾ Réguler les comportements.
Le pilotage de la performance passe donc par une réflexion globale et interdépendante de tous les
paramètres internes et externes, techniques et humaines, quantitatifs, qualitatifs, physiques et
financiers de la gestion.
La recherche de la performance continue doit s’inscrire dans une vision de pilotage du changement et
d’adaptabilité.
B. Pilotage du changement
23
Pour réussir le pilotage de sa performance, l’entreprise doit maîtriser et développer cinq
compétences majeures : capacité d’anticipation, d’innovation, de réaction, de fédération, de
communication et d’intelligence.
Ces cinq compétences doivent permettre à une organisation de s’adapter en permanence à son
environnement et de maîtriser ainsi le changement , grâce à une lucidité permanente, sur sa trajectoire
dans un espace environnant lui‐même mobile et imprévisible.
L’entreprise doit donc développer sa propre intelligence pour apprendre à mieux se diriger dans
l’imprévisibilité, le conflictuel, et le non répétitif. Pour ce faire, elle a besoin d’hommes (contrôleurs de
gestion) qui ont le profil adéquat pour pouvoir concrétiser les missions assignées au contrôle de gestion.
En tant qu’outils d’aide au pilotage du changement, le contrôle de gestion doit servir :
¾ D’aide à la réactivité stratégique par la mesure permanente du couple valeur‐coût.
¾ D’aide à l’amélioration opérationnelle.
¾ D’aide au changement organisationnel : réguler les comportements.
Section 3: Outils et Instruments (Le Comment)
L'exercice de la fonction de contrôleur de gestion implique la mise en oeuvre d'un certain nombre
d'outils et de procédures de planification et de contrôle destinés à s'assurer, dans un paradigme
normatif de création de valeur, que l'entreprise, considérée comme un lieu d'organisation et de
coordination de ressources rares (humaines, techniques, immatérielles et financières)1, crée
effectivement de la valeur pour chacun de ses partenaires.
Cette valeur est concrétisée par la réalisation d'un ensemble de biens et services offerts à des marchés
spécifiques à un niveau de prix qui reflète la valeur des attributs associés par ces marchés à ces biens et
services2 et qui permet simultanément à l'entreprise de rémunérer au moins au prix du marché
l'ensemble des facteurs de production qui ont concouru à leur réalisation.
Paragraphe 1 : Choix et Pertinence des Outils
On entend par pertinence : une bonne articulation entre les objectifs assignés et les moyens pour
y parvenir. Tout contrôleur de gestion doit s’assurer :
D’une part que les responsables opérationnels aient une vision claire des missions et des objectifs qu’ils
ont à atteindre, qu’ils disposent des instruments de mesure et de suivi leur permettant de comprendre
l’origine des erreurs et qu’ils engagent des actions appropriées sur la base des dérives constatées.
Et d’autres parts que les dirigeants disposent d’une information claire, précise et synthétique pour
prendre des décisions.
Ainsi, pour mener à bien sa mission, le choix des outils sera une étape primordiale. Or l’outil choisi par
le contrôleur de gestion ne pourra être pertinent qu’en fonction, du besoin à satisfaire, de la structure
et du comportement des acteurs qui l’entourent.
En effet, un outil de gestion est conçu, utilisé, interprété par des décideurs aux caractères très différents
et ne peut s’analyser en dehors de ce cadre.
L'efficacité d'un système de contrôle de gestion est fonction, d'une part, de son adéquation aux
problèmes posés à l'entreprise et à ses dirigeants par la nature de son activité et de son organisation
et par la complexité de son environnement et, d'autre part, est fonction des réactions qu'il suscite au
1
Milgrom P., Roberts J. (1997), Economie, organisation et management, Collection « Ouvertures
économiques Balises », De Boeck Université, Bruxelles.
2
Mc Nair C., Polutnik L, Silvi R.(2001), « Cost management and value creation : the missing link »,
European Accounting Review, vol. 10, n°1, pp.33-50.
24
sein du personnel.
Tant pour l’environnement économique, technologique que pour l’entreprise, il faut donc tenir compte
des facteurs de contingence propres à chaque organisation, à chaque moment.
Les outils de gestion ne sont plus perçus comme des réponses uniques, universelles, plaquées de la
même manière sur toutes les entreprises, mais comme des propositions satisfaisantes, à un moment
donné, dans un contexte donné et spécifique à chaque organisation.
Il appartient donc au contrôleur de gestion de bien appréhender ces différents facteurs de contingence
avant de choisir l’outil pertinent.
Pour bien analyser la définition et l’utilité des outils de gestion, il est important d’identifier deux
principes fondateurs :
‐ La construction d’outils de gestion au sein d’une entreprise se fait à partir de la représentation faite de
l’organisation. La vision plus ou moins réelle de la structure, de la hiérarchie, des processus décisionnels,
des zones de pouvoir, va conditionner l’élaboration et l’utilisation des outils de gestion.
‐ Aucune construction d’outils n’est statique. Elle évolue en fonction de l’environnement. Le gestionnaire a
besoin de nouvelles informations, de nouvelles analyses de données, de nouveaux domaines
d’interprétation qui nécessitent l’amélioration des outils existants ou l’élaboration de nouveaux outils.
Ainsi, il existe de fortes corrélations entre l’évolution du modèle de l’organisation tel qu’il est perçu et géré
par les acteurs et les évolutions dans la construction d’outils qui s’appuie sur cette représentation.
Liées à ces évolutions diverses et conjointes, il est possible de repérer plusieurs sources de construction
de nouveaux outils de contrôle de gestion.
Paragraphe 2 : Diversité et Typologie
De nombreuses typologies des outils du contrôle de gestion peuvent être présentées selon
divers critères : mise en place historique, objectifs visés, horizon temporel, fonction ou service
utilisateur.
Nous pouvons proposer une typologie des outils du contrôle de gestion selon leur ordre d’apparition en
montrant l’évolution des besoins qu’ils doivent satisfaire, et pour quel champ d’action ils se situent : la
stratégie, le suivi opérationnel des fonctions et la structure. Il est alors possible de croiser les outils et les
niveaux d’action pour dresser un essai de panorama de l’utilisation du contrôle de gestion.
Ainsi apparaissent trois grands types d’outils : le calcul des coûts, le calcul budgétaire et les indicateurs
de performance qui répondent à plusieurs objectifs évolutifs et plusieurs niveaux de décisions de la
stratégie, de la structure, du suivi des fonctions.
25
Dans les cellules du tableau sont indiqués les outils spécifiques de contrôle de gestion pour lesquels
l’adéquation avec le besoin exprimé semble optimale. Il s’agit de montrer ainsi que l’approche par les
besoins doit l’emporter sur l’approche par les outils afin d’éviter une vision trop instrumentale du
contrôle de gestion.
Une autre classification propose une liste de problématiques de gestion et croise ces problématiques
avec les outils de contrôle de gestion.
Les problématiques sont regroupées en trois catégories génériques :
¾ Celles qui relèvent de la finalisation du système de contrôle de gestion, c’est‐à‐dire la conception du
système de contrôle de gestion et son articulation autour des orientations stratégiques.
¾ Autres problématiques
¾ Celles qui concernent les grandes étapes structurantes du cycle de gestion (prévision et
programmation, pilotage et suivi de l’exécution, mesure de la performance, animation).
Un même outil peut répondre à plusieurs besoins. De la même façon, une problématique peut être
couverte par plusieurs outils ou types d’outils, qui peuvent être mis en perspective et utilisés de façon
concomitante.
On classe couramment les méthodes et les outils du contrôle de gestion selon les quatre domaines
d’intervention suivants :
‐ L’analyse des coûts via la comptabilité de gestion.
‐ Les techniques de planification et les outils budgétaires via la gestion budgétaire.
‐ Les indicateurs et les tableaux de bord.
‐ L’analyse comparative (benchmarking).
La comptabilité de gestion réalise le calcul et l’analyse des coûts qui sont nécessaires à la
prévision, à la mesure et au contrôle des résultats. Elle apporte aux dirigeants et aux gestionnaires de
l’entreprise des informations utiles à leurs décisions et contribue à améliorer la performance de
l’organisation.
Les coûts peuvent être calculés à priori en vue de les maîtriser ou a posteriori dans l’intention de les
contrôler. Il existe plusieurs méthodes de calcul des coûts, mais le choix dépend surtout de l’objectif
poursuivi. L’analyse des coûts est traditionnellement un domaine important du contrôle de gestion,
notamment dans les entreprises du secteur concurrentiel pour lesquelles priment les données
financières. Les approches plus récentes tendent à privilégier le couple coût‐valeur, plutôt que les coûts
considérés isolément.
26
Les techniques de planification et d’élaboration des budgets sont un autre volet essentiel du
contrôle de gestion. Elles permettent notamment de faire le lien entre les différents niveaux de
temporalité (des plans à long terme ‐ typiquement cinq ans ‐ aux plans annuels ‐ les budgets ‐, en
passant par les plans à moyen terme) et les différents niveaux de direction de l’organisation (niveau
stratégique et niveau opérationnel).
Un budget est une affectation prévisionnelle quantifiée, aux centres de responsabilité, d’objectifs et/ou
de moyens pour une période déterminée limitée au court terme.
Le budget découle d’une démarche prévisionnelle plus large qui consiste à décliner la stratégie en plan
stratégique pour le long terme et en plan opérationnel pour le moyen terme. Il constitue la traduction
financière de l’adaptation au court terme des objectifs à moyen terme du plan opérationnel.
Les budgets sont des instruments de cohésion et de coordination entre les différents centres de
responsabilité. Ils permettent de maîtriser le processus de décentralisation en introduisant la notion
d’engagement (ou de contrat) conclu entre la direction générale et les responsables auxquels les
décisions sont déléguées.
En confrontant les réalisations aux prévisions, le contrôle budgétaire évalue la performance des centres
de responsabilité. Cette performance présente l’inconvénient d’être uniquement financière.
Les indicateurs et les tableaux de bord, qui sont notamment alimentés par les données
fournies par l’analyse des coûts et les techniques budgétaires (exemple : analyse des écarts), sont
typiquement les outils de pilotage à la disposition des gestionnaires.
Les tableaux de bord sont des instruments de pilotage à court terme dirigés vers l’action. Ils comportent
un nombre limité d’indicateurs clairs, pertinents, obtenus rapidement traduisant les facteurs de
compétitivité de l’entreprise ou d’un centre de responsabilité.
Par leur aspect synthétique, les tableaux de bord attirent l’attention des gestionnaires sur les points clés
de leur gestion et améliorent ainsi la prise de décision. Les indicateurs peuvent être financiers, physiques
et/ou qualitatifs.
L’analyse comparative (benchmarking) permet aux gestionnaires de disposer de points de
repère en se comparant les uns aux autres au sein de groupes homogènes.
La traduction du terme benchmarking a évolué de l’étalonnage à l’analyse comparative, c’est‐à‐dire le
processus par lequel une organisation se compare à d’autres organisations.
Le benchmarking implique d’étudier la manière dont les autres organisations atteignent leur niveau de
performance et les processus qu’elles mettent en œuvre pour y parvenir. En employant cet outil, les
organisations ont pour objectif d’améliorer leur propre performance.
Cela suppose, dans la plupart des cas, de s’être assuré de l’homogénéité des groupes de comparaison et
des modes de collecte de données.
Par ailleurs, l’analyse comparative a un effet positif sur la structure dans laquelle elle est mise en place,
structure qui devient « apprenante » (learning organisation) : elle permet de mettre l’accent sur les forces
et faiblesses de l’organisation, d’impliquer plus fortement les agents aux nécessités de changement,
d’obtenir un consensus autour des évolutions souhaitables pour améliorer la performance.
Le contrôle de gestion s’intéresse par ailleurs de plus en plus au pilotage des activités
transversales à l’organisation, comme par exemple les processus, dont les activités constitutives sont du
ressort de plusieurs responsables, ou encore les projets, qui imposent de mettre en place des structures
de direction matricielles (combinaison de l’approche verticale traditionnelle et d’une approche
transversale).
La diversité des pratiques du contrôle de gestion n’est en outre pas immuable. De nouveaux outils
apparaissent régulièrement. Le contrôleur de gestion s’en saisit comme pour les outils de la création de
27
valeur. La liste des outils du contrôle n’est donc pas définie de manière fermée.
En outre, les outils du contrôle de gestion sont implicitement ceux utilisés par le contrôleur de gestion ou
ceux présentés dans les ouvrages de contrôle de gestion. Mais le contrôle de gestion, en tant que
processus, peut utiliser des outils, comme la gestion de la qualité, qui ne sont pas des outils du
contrôleur.
Comme sur la plupart des PME, on ne parle pas d’un département Contrôle de Gestion, mais
d’un contrôle de la direction générale de toutes les charges de l’entité. À l’occasion de chaque clôture,
les départements reçoivent de la direction les instructions qui leur permettent de bien clôturer la
période en cours. Ces instructions ont pour objectifs de détailler un calendrier des états demandés et de
définir la nature des informations demandées.
Paragraphe 1 : Réalité et Enjeux
La complexification de l'environnement dans lequel évolue l'ensemble des entreprises, et tout
particulièrement les PME, et la croissance spectaculaire de l'incertitude qui en découle ont provoqué, au
cours de la dernière décennie, l'apparition d'une fonction de contrôle de gestion de plus en plus
formalisée, totalement intégrée au niveau de ses inputs au sein du système d’information générale de
l’entreprise et disposant d'outils spécifiques permettant à la fois le contrôle des opérations et des
activités quotidiennes la gestion des comportements et des attitudes individuelles dans l'entreprise et
son pilotage stratégique dans une perspective de gestion permanente et effective des risques internes et
externes.
28
Ce développement de la fonction de contrôle de gestion a toutefois été essentiellement étudié au niveau
des grandes entreprises. La PME est restée en effet longtemps en dehors du champ d'investigation des
chercheurs spécialisés dans le domaine du contrôle de gestion, alors même que la nature, l'ampleur et
la spécificité des risques auxquels les PME sont quotidiennement confrontées y justifieraient le
développement d'une fonction de contrôle de gestion particulièrement efficiente.
Toutefois, au cours des dernières années, quelques recherches de terrain ont fait leur apparition. Elles
portent soit sur les spécificités du système de contrôle de gestion en tant que composante du système
d'information générale de l'entreprise1, soit sur les besoins en information propres aux PME et sur
l'usage que les dirigeants font de l'information comptable pour alimenter leur processus de prise de
décisions ou leur processus d'évaluation rétrospective de ces décisions2.
Reposant souvent sur le postulat selon lequel le système de contrôle de gestion est fondamentalement
une interface intégratrice de données diverses facilitant la gestion quotidienne de la PME (Donckels,
1993), ces études envisagent peu l'influence sur ce système du style de gestion mis en oeuvre dans une
PME pourtant toujours marquée par la personnalité de l'entrepreneur à la base de sa création et de sa
survie quotidienne3. De même, ces études considèrent peu l'utilisation du système de contrôle de
gestion dans une perspective de pilotage stratégique de la PME à moyen ou long terme.
Confrontant les définitions qui en sont proposées par Merchant (1997) et Anthony et Govindarajan
(1998), nous pouvons considérer que l'exercice de la fonction de contrôle de gestion a pour but essentiel
de veiller à ce que les décisions et les actes posés quotidiennement dans l'entreprise débouchent sur des
résultats et des comportements qui lui permettent effectivement d'atteindre les objectifs qui découlent
des choix stratégiques qu'elle souhaite mettre en oeuvre pour réaliser la mission que lui assigne ses
dirigeants, ses actionnaires et, plus généralement, la communauté dans son ensemble.
Dans ce contexte, l'efficacité d'un système de contrôle de gestion est fonction, d'une part, de son
adéquation aux problèmes posés à l'entreprise et à ses dirigeants par la nature de son activité et de son
organisation et par la complexité de son environnement et, d'autre part, est fonction des réactions qu'il
suscite au sein du personnel . Au‐delà de ces deux éléments et dans une perspective de gestion proactive
de l'entreprise, l'efficacité du système de contrôle de gestion apparaît déterminée par sa faculté à
identifier les problèmes, par sa faculté à faciliter une mise en oeuvre rapide et efficace de solutions
nouvelles et par la compétence des dirigeants qui l'utilisent et le font fonctionner .
Construire un système de contrôle de gestion efficace en contexte PME implique dès lors d’appréhender
au mieux au préalable les spécificités de l’entité « PME » et de comprendre les problèmes spécifiques qui
se posent à elle et la manière dont ses dirigeants tentent d'y apporter des réponses efficaces et
diligentes.
Paragraphe 2 : Ambiguïté Conceptuelle
Comme maints autres auteurs, Mc Mahon et Holmes ou Van Caillie4 soulignent, au départ
d’études de terrain, que de nombreuses PME souffrent d'une carence au niveau des outils de gestion
utilisés, tant en termes de création et de récolte de données que d'utilisation de celles‐ci (notamment
dans une perspective de contrôle de gestion), ce qui amène trop de dirigeants à méconnaître leurs
1
Raymond L. (1995), Les systèmes d’information dans les PME : bilan et perspectives, Economica, 1ère
édition, Paris.
2
Bragard L. (1992), La PME et l’information, Fondation Roi Baudouin Editeur, Bruxelles.
3
Grepme (1995), Les PME : bilan et perspectives, Economica, 1ère édition, Paris.
4
Van Caillie (1993), "Les points clés de la gestion financière des Petites et Moyennes Entreprises
familiales", in Donckels e.a. : Pleins feux sur les PME, Roularta Books, 1ère édition, Bruxelles
29
conditions économiques exactes de production et à ne maîtriser qu’imparfaitement leur processus de
création de valeur.
Menées pour l'essentiel voici plus de 10 ans, ces premières études débouchent sur des constats
empiriques peu homogènes. Comme le souligne Chapellier (1997), ceux‐ci donnent tantôt à penser que
les PME doivent disposer d’un système de contrôle de gestion et de planification affiné et évolutif si
elles veulent avoir une chance de survie dans un environnement toujours plus complexe et hostile et
donnent tantôt à penser qu’une PME peut survivre et maîtriser les risques qui l’entourent avec un
système de contrôle de gestion peu formalisé et centré sur le suivi et l’analyse régulière de quelques
indicateurs pertinents judicieusement choisis par l’entrepreneur dirigeant (Mintzberg, 1990).
Il ressort inévitablement de la lecture de ces recherches, pourtant toutes robustes scientifiquement, une
impression d'ambiguïté, qui s'explique essentiellement par la multiplicité des cadres de référence à
l'intérieur desquels les premières études portant sur le design et le fonctionnement du système de
contrôle de gestion de la PME se sont inscrits.
Pour lever l'ambiguïté née de ces constats de recherches peu homogènes et affiner la précision des
connaissances, deux stratégies de recherche différentes se sont alors succédées dans la littérature.
La première porte sur l'analyse des besoins en informations présents au sein des PME et sur le design du
système d'information qui en découle. Il en ressort que les besoins en informations considérées comme
prioritaires au sein des PME sont des besoins internes, de nature comptable essentiellement, puis des
besoins externes, le plus souvent de nature commerciale et concurrentielle. Les outils mis en oeuvre
pour récolter ces informations sont généralement simples et peu formalisés, la mission de récolte de
l’information étant ordinairement disséminée au sein de toute l’entreprise ou confiée à différents
acteurs clés de l’entreprise alors que la mission d’analyse et d’interprétation de l’information incombe
quasi exclusivement au dirigeant de la PME ou à un collaborateur de confiance.
La seconde porte sur le design et le fonctionnement du système de contrôle de gestion au sens strict mis
en place en contexte PME. L'examen comparé de 3 études récentes [cas français : l'étude de Nobre
(2001a, 2001b) ‐ cas canadien : l'étude de Lavigne (2002) ‐ cas belge : l'étude de Van Caillie (2002)] issues
de ce courant de recherche et menées dans des contextes internationaux différents permet d'en faire
apparaître quelques tendances lourdes. C’est à cet examen que nous nous attachons à présent.
Paragraphe 3 : Vision Comparée
Au cours des 5 dernières années, plusieurs chercheurs, issus de contextes géographiques
différents, ont cherché à mettre en évidence les caractéristiques du design et du mode de
fonctionnement des systèmes de contrôle de gestion mis en œuvre au sein des PME.
Trois de ces travaux, basés sur une approche exploratoire de la réalité du terrain et inscrits explicitement
dans le champ de la recherche en contrôle de gestion, présentent de facto des caractéristiques
méthodologiques communes élevées qui rend l'analyse comparative de leurs résultats pertinente : nous
nous proposons dès lors de comparer les résultats obtenus respectivement par Nobre (2001a, 2001b),
Lavigne (2002) et Van Caillie (2002) et d'en souligner les résultats communs dominants.
30
A. Le Cas Français : l'étude de Nobre (2001a, 2001b)
L’étude de Nobrepart d’une enquête réalisée par le biais d’entretiens directifs auprès de 86
dirigeants de PME actives dans la production de biens ou de services, occupant entre 50 et 500
personnes et indépendantes en termes de pouvoir de propriété et de gestion. Elle a pour spécificité
d’étudier l’évolution de la place et du rôle du contrôleur de gestion de la PME dans une période de
profonde mutation générale de la fonction même de contrôle de gestion.
L’hypothèse de base qui sous‐tend cette recherche est que « même si le niveau de complexité du
fonctionnement des PME ne justifie pas un transfert systématique des techniques [de contrôle de
gestion] développées dans les grandes entreprises, certaines constitueraient de véritables opportunités
pour les PME 1». De ce fait, selon Nobre (2001a), le rôle et les fonctions exercées par le contrôleur de
gestion en contexte PME sont amenés à évoluer vers une plus grande spécificité de la fonction, en
regard de la fonction purement comptable et/ou financière avec lequel elle est souvent assimilée. Cette
spécificité se voit par ailleurs renforcée par la forte évolution connue par la fonction de contrôle de
gestion au sein de l’ensemble des entreprises au cours des 15 dernières années, marquées par un «
véritable glissement paradigmatique se concrétisant entre autres par le passage d’une problématique de
la mesure à une problématique de la représentation», et par le nouveau rôle d’acteur et d’objet du
changement que le contrôleur de gestion se voit confier.
Reprenant la typologie des priorités et des finalités des dirigeants d’entreprises proposée par
Marchesnay2, Nobre (2001a, 2001b) souligne la dynamique sous‐jacente à l’évolution du rôle du
contrôleur de gestion en contexte PME, illustrant en cela le concept de « professionnalisation »
progressive de la gestion de la PME au fur et à mesure qu’elle franchit des seuils successifs en termes de
croissance et de taille.
Au travers de ses résultats, Nobre (2001a) met ainsi en lumière le fait que, d’un point de vue dynamique,
le contrôleur de gestion dans les entreprises occupant de 50 à 100 personnes (1er stade) présente un
profil atypique et diversifié, le dirigeant de la PME exerçant lui‐même fréquemment cette tâche, et que
le contrôle y est essentiellement orienté vers les comportements tout en étant peu instrumenté par des
outils de gestion. À un 2e stade (100‐250 personnes occupées), le contrôle de gestion se structure
progressivement autour du système d’information comptable et donne une place prépondérante à
l’utilisation d’outils de gestion et de planification diversifiés, l’expérience des contrôleurs de gestion et
leur reconnaissance hiérarchique s’en trouvant dès lors largement accrue. Enfin, l’apparition de
véritables spécialistes du contrôle de gestion caractérise un 3e stade (plus de 250 personnes occupées),
le contrôle de gestion se détachant de la dimension purement technicienne marquée par l’importance
accordée aux outils comptables et budgétaires pour s’orienter vers une conception plus
organisationnelle du contrôle de gestion.
Nobre3 (2001a, 2001b) souligne aussi que, d’un point de vue statique, les missions relevant de l’approche
technicienne du contrôle de gestion (analyse des coûts et des performances, diagnostic des besoins et
création d’outils comptables adéquats…) apparaissent être des missions de base partagées par une large
majorité de PME, alors que les missions relevant d’une approche plus organisationnelle du contrôle de
gestion (aide à la décision, gestion stratégique des coûts, aide à la motivation des acteurs…) sont mises
en oeuvre et valorisées différemment selon un ensemble de facteurs liés étroitement à la culture et au
système de gestion mis en oeuvre dans la PME (donc, en fonction des valeurs et des priorités mises en
1
Nobre T. (2001a), « Le contrôleur de gestion de la PME », Comptabilité - Contrôle - Audit, Vol. 7, Mars,
pp. 129-146.
2
Marchesnay M. (1986), La stratégie, Chotard, Paris.
3
Nobre T. (2001b), « Méthodes et outils du contrôle de gestion dans les PME », Finance Contrôle
Stratégie, Vol. 4, n° 2, Juin, pp. 119-148.
31
exergue par leurs dirigeants).
Toutefois, comme le souligne Nobre (2001a), « cette modélisation de la structuration du contrôle de
gestion dans les PME offre la faiblesse d’être produite à partir des déclarations des acteurs concernés ».
B. Le Cas Canadien : l'étude de Lavigne (2002)
L’étude de Lavigne1 (2002) part quant à elle de la consultation de données émanant de 282
PME manufacturières québécoises occupant entre 10 et 250 personnes et d'un effectif moyen de 60
personnes. Ces données ont été recueillies directement auprès des dirigeants d'entreprises, sur base
d'un questionnaire confidentiel couplé en retour à l'obtention d'un diagnostic externe de la situation de
la PME sur base des données ainsi récoltées.
Cette étude repose sur une hypothèse générale qui s’inscrit dans un paradigme désormais classique de
contingence : les caractéristiques du système d’information comptable de la PME dépendent, au moins
partiellement, de facteurs de contingence structurelle (âge, taille, système technique, environnement,
structure de propriété, structure de financement …) et de facteurs de contingence comportementale
(formation, buts et préférences informationnelles du dirigeant, niveau de formation du comptable
interne…).
De cette étude, il résulte que, de manière statistiquement significative, les PME qui calculent
informatiquement leurs prix de revient sont de taille moyenne supérieure, ont un pourcentage moyen
supérieur de croissance des ventes au cours des cinq derniers exercices et montrent une plus forte
proportion de comptables internes ayant une formation de niveau universitaire. Les facteurs de
contingence comportementale du but de croissance et du niveau de formation du dirigeant ne montrent
pas d’effets statistiquement significatifs sur les deux caractéristiques retenues (à savoir le suivi
informatisé des prix de revient et le suivi des budgets de trésorerie) comme éléments du système
d'information propres à la comptabilité de gestion et au contrôle de gestion. Toutefois, parmi les PME
qui comptent effectivement sur ces outils informationnels de gestion, dans une plus grande proportion
le dirigeant favorise fortement la croissance et détient une formation de niveau universitaire.
Lavigne (2002) en conclut que, bien que majoritairement informatisés, les systèmes d'information
comptable des PME sont divers et déterminés principalement par des facteurs de contingence
structurelle, parmi lesquels la taille et, à un degré moindre, le mode de croissance jouent un rôle
essentiel.
C. Le Cas Belge : l'étude de Van Caillie (2002)
L’étude de Van Caillie2 (2002) est une recherche exploratoire portant sur les pratiques et les
besoins en matière de contrôle de gestion parmi les PME de la région wallonne. Elle est réalisée auprès
de 100 moyennes entreprises manufacturières occupant entre 20 et 100 personnes par le biais d’un
questionnaire écrit composé essentiellement de questions semi‐ fermées.
Cette recherche poursuit un quadruple but. Elle vise d'abord à identifier l’importance relative accordée
par le dirigeant de la PME ou, à défaut, par son responsable financier à différentes activités
caractéristiques d’un système de contrôle de gestion formalisé (calcul et suivi des coûts de revient et
1
Lavigne B. (2002), "Contribution à l'étude de la genèse des systèmes d'information comptable des PME :
une approche empirique", Actes du XXIIIème Congrès de l'Association Française de Comptabilité,
Toulouse
2
Van Caillie (2002), « Enquête sur les pratiques et les besoins en matière de contrôle de gestion dans les
PME
Wallonnes », Cahier de Recherche, Collection du Département de Gestion de l'Université de Liège.
32
des marges par produit et par client, suivi de la rentabilité des produits et des clients, élaboration et
contrôle de budgets, tableau de bord à vocation opérationnelle ou stratégique, préparation de décisions
d’investissements, suivi de la performance financière et organisationnelle de centres de responsabilités,
suivi de la satisfaction des clients). Elle cherche ensuite à identifier la fréquence (quotidienne,
hebdomadaire, mensuelle…) avec laquelle chacune de ces activités est menée. Elle vise encore à décrire
l’importance organisationnelle de chaque activité (en termes de volume de travail consommé par
chaque activité) et la nature du contrôle qui est exercé à l’égard de chacune d'elles (localisation de
l’activité dans l’organisation de l’entreprise et identification des responsables de son contrôle). Enfin,
elle cherche à identifier la nature et les raisons des besoins actuels exprimés en matière de formation
aux différentes activités considérées comme caractéristiques d’un système de contrôle de gestion.
Des résultats de cette étude, il ressort que tous les dirigeants interrogés assignent à leur système de
contrôle de gestion la mission de calcul des coûts de revient et de préparation chiffrée des décisions
d’investissement majeures de leur entreprise. En outre, ces deux missions sont jugées comme cruciales
par respectivement 85 % et 65 % des répondants.
De plus, dans la quasi‐totalité des cas, les activités de contrôle de gestion sont menées par de très
petites cellules (1 à 3 personnes), rattachées fonctionnellement au responsable financier de la PME.
Notons toutefois que, dans tous les cas, le contrôle et l’analyse des résultats générés par ces activités
sont menés directement par le dirigeant de la PME, le plus souvent (mais pas systématiquement) assisté
par le directeur financier.
Dans une seconde phase d'analyse des résultats, deux hypothèses, issues d’une analyse exploratoire de
la littérature, sont testées successivement. D’une part, l’étendue du système de gestion, tant en termes
d’activités différentes menées qu’en termes de ressources consommées, croît avec la taille de
l’entreprise. D’autre part, les activités considérées comme les plus importantes sont celles liées à la
maîtrise des coûts (d’où une tendance à assimiler fréquemment, dans l’esprit du dirigeant de PME, le
concept de « contrôle de gestion » avec le concept de « comptabilité de gestion » ou de « comptabilité
des coûts »), mais il existe une forte demande, en termes de formation, à l’égard des composantes du
contrôle de gestion associées au suivi de la relation avec le client.
Les tests statistiques d’indépendance menés relativement à ces deux hypothèses confirment, à un seuil
de signification de 5 %, que le nombre d’activités de contrôle de gestion menées croît avec la taille de la
PME et que le nombre d’activités de contrôle de nature plus stratégique croît lui aussi avec la taille de
l’entreprise. À un seuil de signification de 10 %, il apparaît que les entreprises de moins de 50 personnes
occupées ne mettent en oeuvre aucune ou une seule activité de nature plus stratégique (essentiellement
la tenue d’un budget, dans ce cas).
33
Paragraphe 4 : Essai de Conceptualisation
Bien que menées dans des contextes environnementaux différents et afférentes à des PME de
taille non uniformes (des moyennes et grandes PME dans l'étude de Nobre, de moyennes entreprises
dans le cas de l'étude de Lavigne et de petites et moyennes entreprises dans le cas de Van Caillie), les 3
études débouchent sur des résultats aux similitudes frappantes lorsque sont pris en compte les critères
d'analyse de l'homogénéité des systèmes de contrôle de gestion mis en place, de l'étendue des missions
du contrôleur de gestion et des systèmes de gestion mis en place au sein des PME étudiées. (Tableau1)
Il en ressort de manière récurrente que le design du système de contrôle de gestion mis en
oeuvre en contexte PME n'est pas homogène d'entreprise à entreprise, que son étendue et sa structure
dépendent essentiellement de la taille de la PME et des objectifs économiques privilégiés par son
principal dirigeant, que les missions confiées au contrôleur de gestion relèvent essentiellement du
contrôle opérationnel, que l'exercice de missions de contrôle stratégique ou de pilotage est contingent
au choix d'une stratégie de croissance et, enfin, que ce design est largement déterminé par la nature
du système de gestion déployé par l'entrepreneur.
Etude de Van Caillie
Etude de Nobre (2001a, Etude de Lavigne
(2002)
2001b) (2002)
Homogénéité des
systèmes de contrôle de
Non Non Non
gestion mis en place en
contexte PME
Taille de la PME, Taille de la PME, objectif
Principaux facteurs Taille de la PME,
objectif économique économique de
contingents objectifs économiques
(essentiellement le croissance, nature des
du dirigeant
mode de croissance) produits & clients
Contrôle opérationnel à
Contrôle opérationnel Contrôle opérationnel à
orientation technicienne.
à orientation orientation
Contrôle stratégique à
essentiellement (coûts, technicienne.
vocation
Etendue des missions marges, budgets), Contrôle stratégique à
organisationnelle lorsque
confiées au contrôleur de technicienne. Contrôle vocation plus
le dirigeant privilégie la
gestion stratégique en fonction organisationnelle
croissance ou lorsque les
des objectifs du lorsque l'objectif
marchés ciblés sont
dirigeant, orientation économique de
complexes en termes
organisationnelle croissance apparaît
d'exigences des clients
Oui, dominé par la nature
Influence du système de Oui, dominé par la
du système de contrôle et
gestion mis en place (né nature du système de Oui, dominée par la
d'information mis en
de l'interdépendance des pouvoir (privilégiant nature du système
place pour "maîtriser"
systèmes de pouvoir, de l'indépendance) et du d'information mis en
l'environnement
contrôle et d'information système d'information place dans la PME
turbulent de la PME
dans la PME) mis en place
Tableau 1 : Une analyse comparée multicritères des études de Nobre, Lavigne et Van Caillie.
34
La confrontation de ces résultats transversaux avec ceux issus de l'analyse synthétique de la littérature
nous conduit à postuler que la fonction de contrôle de gestion est une fonction rarement exercée de
manière explicite au sein de la PME et est fortement intégrée au sein de son système d’information
générale.
Visant à comprendre la nature du processus qui conduit à l'élaboration et à la mise en œuvre d'un système
de contrôle de gestion en contexte PME, on propose une vision qui se veut synthétique des éléments
théoriques mis en exergue ci‐avant.
Il en ressort que, à l’origine même du système de contrôle de gestion de la PME se trouve
l’entrepreneur, avec son expérience, ses valeurs, sa vision du développement futur de son affaire et un
environnement familial souvent fort .
De la conjonction de la personnalité de l’entrepreneur et de ces facteurs de contingence internes et
externes émane alors une représentation souvent précise de la « mission » ou de la raison d’être de la
PME, d’où découle ensuite une hiérarchisation des buts économiques qui y sont poursuivis (au sens de
Marchesnay et de sa typologie CAP/PIC, 1996) et l’ébauche d’une stratégie, souvent plus informelle que
rigoureuse et détaillée. Cette stratégie est ensuite déclinée en différents objectifs opérationnels,
orientés vers le court terme et assignés, souvent à nouveau de manière informelle, aux différentes
activités et acteurs clés de la PME.
Au terme de cette étape émerge le design du système de contrôle de gestion formel souhaité par le
dirigeant de la PME, destiné à lui fournir les éléments d’information nécessaires pour s’assurer que les
moyens mis en oeuvre dans l’entreprise sont utilisés et coordonnés d’une manière suffisamment efficace
pour atteindre les objectifs qui matérialisent les grandes orientations stratégiques privilégiées.
En pratique, une grande majorité de PME semble toutefois limiter l’envergure du système de contrôle de
gestion au seul niveau du contrôle des résultats, dans la mesure où la nature exacte des actions qui sont
menées de manière récurrente dans l'entreprise et la définition des missions et des responsabilités de
chacun sont fortement évolutives au fil du temps.
La confrontation des enseignements tirés des 3 études et de notre analyse de la littérature nous semble
ainsi déboucher sur le constat que le design du système de contrôle de gestion en contexte PME est
déterminé, dans un paradigme de contingence, par trois facteurs, susceptibles d’être représentés
graphiquement par trois axes autonomes, bien que non totalement indépendants (Figure 4).
Entre ces deux extrêmes se situent une infinité de situations, qui reflètent à la fois la multiplicité quasi
infinie des caractéristiques même de chaque PME (Julien, 1995) et le caractère unique et idiosyncrasique
de tout système de contrôle de gestion.
35
Figure 4 : Les déterminants du design du système de contrôle de gestion en contexte PME
Le premier axe est constitué par la taille de la PME, qui reflète elle‐même l’ampleur des ressources
humaines, techniques et financières disponibles au sein de l’entreprise pour élaborer et animer son
système de contrôle de gestion et qui reflète aussi généralement la complexité de la structure
organisationnelle de la PME (Donckels e.a., 1993).
Le second axe est constitué par le degré de sophistication des couples « Produits‐Marchés » servis par la
PME, tant en termes d’exigences formulées par ses clients qu’en termes de complexité des produits et
services offerts (eux‐mêmes synonymes alors généralement de complexité des opérations liées à leur
processus de conception, de production et de distribution).
Enfin, le troisième axe est constitué par la nature des objectifs économiques assignés à la PME, elle‐
même le fruit d'une interaction profonde entre la personnalité du principal dirigeant de la PME ou de
son équipe dirigeante (en termes de valeur, de vision managériale et d’expérience), par la mission ou les
objectifs économiques à long terme qui en découlent en termes de pérennité,
d’indépendance/d’autonomie et de croissance (dans la lignée de la modélisation CAP/PIC proposée par
Marchesnay (1986)) et par les choix stratégiques qui vont ensuite les matérialiser.
Ce graphe permet alors de mettre en évidence les éléments essentiels susceptibles de justifier une
configuration particulière du système de contrôle de gestion au sein d'une PME particulière. De facto, ce
graphe permet aussi d'expliquer la multiplicité des designs et des modes de fonctionnement des
systèmes de contrôle de gestion rencontrés en contexte PME, une fois confronté à la réalité du terrain.
Ainsi, si l'on analyse les configurations extrêmes du design du système de contrôle de gestion
positionnée à la Figure 4, il apparaît que plus la taille de la PME est élevée, plus le degré de
sophistication des couples « produits/marchés » qu’elle sert est élevé et plus les objectifs économiques
reflétant les aspirations de l’entrepreneur sont marqués en priorité du sceau de la croissance, plus le
système de contrôle de gestion mis en place y est développé, intégrant à la fois des activités de contrôle
de gestion opérationnel focalisées sur le contrôle des coûts et des marges et des activités de contrôle de
gestion de nature plus stratégique, focalisées sur le contrôle des actions et des acteurs.
36
À l’inverse, plus la taille de la PME est faible, plus les couples « produits/marchés » auxquels elle s’adresse
sont standardisés et peu différenciés et plus les objectifs économiques reflétant les aspirations de
l’entrepreneur sont marqués du sceau de la pérennité de l’entreprise dans le strict respect de son
autonomie, plus le degré d’incertitude qui entoure les activités et le fonctionnement de l’entreprise est
faible et le risque qui en résulte apparaît alors pouvoir être géré de manière relativement intuitive et
informelle par l’entrepreneur sur base de son expérience et de sa formation passée (Donckels 1993).
En conséquence, le système de contrôle de gestion qui y est mis en place est relativement peu
développé, n’intégrant quasi exclusivement que des activités de contrôle de gestion opérationnel.
À l'analyse de la littérature existante, force est toutefois de constater que, vu leur caractère global en
termes d'entités étudiées et vu leur tendance à focaliser la présentation de leurs résultats sur les
situations extrêmes, la plupart des études empiriques n'apportent encore que peu de connaissances sur
le design du système de contrôle de gestion développé dans des PME présentant des caractéristiques
contingentes intermédiaires (telles que, par exemple, les petites entreprises de haute technologie à forte
croissance).
Le système de contrôle de gestion en contexte PME est constitué d’un ensemble de
procédures et d’outils généralement intégrés au système d'information général de l'entité et utilisés le
plus souvent de manière informelle par un dirigeant d’entreprise qui en est à la fois le concepteur,
l’animateur et l’analyste. Quant à ses finalités, elles sont essentiellement déterminées par la
personnalité et les motivations du principal dirigeant de la PME, influencé toutefois dans ses
aspirations par divers facteurs contingents parmi lesquels la nature (notamment technologique) de
l’activité de la PME et la faible ampleur des ressources humaines et financières disponibles jouent un
rôle clé.
37
Nous avons choisi dans un deuxième temps (chapitre 2 et 3) de présenter les caractéristiques d’une PME
marocaine à travers un exemple‐type ; le but étant à travers cette approche par l’exemple, de rendre
plus concrète la méthodologie de conception d’un système de contrôle de gestion.
Construire un système de contrôle de gestion efficace en contexte PME implique
d’appréhender au mieux au préalable les spécificités de l’entité « PME » et de comprendre les
problèmes spécifiques qui se posent à elle et la manière dont ses dirigeants tentent d'y apporter des
réponses efficaces et diligentes.
Une prise de connaissance via un diagnostic s’avère indispensable. La qualité de la construction
dépendra étroitement de la qualité du diagnostic.
Toutefois et avant de procéder au dit diagnostic, il importe de lever une confusion souvent rencontrée
en matière de mise en place de système de contrôle de gestion. Il convient en effet de distinguer entre
la conception et la mise en place proprement dite ou mise en œuvre.
La conception est un travail essentiellement de réflexion et d’analyse précédant la mise en œuvre. Il
s’agit d’un travail fondamental qui doit être confié à des spécialistes de contrôle de gestion. Sa
réalisation suppose une collaboration étroite entre ces spécialistes et les responsables de l’entreprise
afin d’éviter, dès le départ, les lacunes et les propositions ignorant les structures, les contraintes et les
possibilités réelles de l’organisation à intégrer le système projeté.
La mise en œuvre est un travail de terrain, il suppose que l’étude conceptuelle ait été déjà réalisée avec
soin et que le terrain à la mise en place est préparé. C’est une étape plus difficile et plus longue que celle
de la conception, car elle implique toutes les personnes concernées par le fonctionnement du contrôle
de gestion dans l’entreprise.
Distinction faite, on ré‐insistera sur le rôle du diagnostic comme premier pré‐requis à toute décision, à
tout projet, à tout investissement et à toute construction ou mise place surtout s’il s’agissait de la
conception et la mise en place d’un système si stratégique tel que le système de contrôle de gestion.
Section 1: Particularités des PME marocaines
Malgré l’absence d’une définition légale de la PME, les données statistiques mettent nettement
en évidence leur prépondérance numérique. Cependant elles attestent aussi de leur faible contribution
dans le PIB et de leur inégale répartition tant au niveau sectoriel que géographique. Un tel constat est dû
en grande partie à une série de contraintes qui freinent leur développement, faute notamment d’une
définition précise de la PME qui faciliterait leur ciblage pour des réformes ou des mesures de soutien
appropriées.
Absence d’une définition légale
Il n’est pas facile de définir la PME qui se rapporte à la fois à une notion économique et à une structure,
une organisation. Sur le plan économique, la petite entreprise marocaine se caractérise par son
incapacité à exercer une influence significative sur son marché. Sur le plan de la structure, elle est
marquée par la prépondérance de la personnalité de l’entrepreneur « propriétaire gérant ».
Plusieurs définitions de la PME ont été proposées, mais toute tentative d’une définition universelle fut
abandonnée au profit de définitions élaborées en fonction des données propres à chaque pays.
On distingue traditionnellement deux types de critères d’identification.
D’une part, les critères quantitatifs, ils sont nombreux et portent sur les différents éléments constitutifs
38
de l’activité de l’entreprise. Il s’agit de l’effectif, du chiffre d’affaires, de la valeur ajoutée, du capital
social, de l’implantation et du marché. D’autre part, des critères qualitatifs sont utilisés non seulement
pour compléter les premiers, mais aussi pour donner une idée précise de la PME, puisqu’ils renseignent
sur sa structure interne, son organisation et ses méthodes de gestion.
Au Maroc, il n’existe pas de définition légale de la PME mais plusieurs définitions dont la majorité ne
prend en considération que le secteur industriel et font prévaloir les critères quantitatifs.
Prépondérance Numérique
La place prépondérante des PME dans le contexte économique marocain peut être perçue au regard de
trois critères retenus par les données statistiques portant sur l’ensemble des entreprises patentées,
celles qui présentent un bilan à l’administration fiscale ou qui sont affiliées à la Caisse nationale de
sécurité sociale. La prépondérance numérique de la PME dans le tissu productif marocain est notoire
quelque soit le critère d’identification retenu ou la source consultée (avec plus de 450 000 entités
constituant plus de 80% des sociétés marocaines).
Faible Contribution dans Le PIB
Malgré la prépondérance numérique des PME au sein du tissu productif, la part de leur contribution
dans le PIB marocain reste faible.
L’importance numérique des PME contraste avec leur faible participation à la création des richesses du
pays. La part de la contribution de l’écrasante majorité de PME à la valeur ajoutée ne dépasse guère 25%
du PIB.
Inégale Répartition Sectorielle Et Géographique
Les données de la Direction des statistiques révèlent que sur les PME recensées 5% seulement exercent
dans le secteur primaire.
En revanche, les PME sont très fortement concentrées dans les activités commerciales et de services. Si
70% des PME travaillent dans le secteur tertiaire et 25% dans le secteur secondaire, on peut considérer
que le développement du secteur tertiaire au Maroc suit la tendance générale observée au cours de
l’évolution des pays industrialisés.
Quant à l’inégale répartition géographique, le nouveau découpage territorial, intervenu en 1996, a
donné lieu à l’institution de 16 régions économiques. Il a tenté de corriger les disparités héritées du
découpage administratif antérieur, mais faute de ressources financières locales suffisantes, la
décentralisation au niveau communal comme au niveau régional demeure impuissante pour assumer les
nouvelles charges que l’Etat lui a transférées. L’examen de la faible répartition des PME par région
économique s’explique par la persistance de grandes inégalités inter et intra‐régionales.
Petitesse de la Taille et Modestie des Ressources
La plupart des PME sont des entreprises individuelles, des sociétés en nom collectif ou des sociétés à
responsabilité limitée. Logiquement, l'entité est caractérisée par sa petite taille, tant en termes de
personnes occupées qu'en termes de niveau d'activité, ce qui implique que le volume des ressources
humaines, techniques et financières qui sont mises à la disposition de ses dirigeants est par nature
limité.
Personnalisation Extrême et Centralisation de la Gestion
La personnalisation extrême et la centralisation de la gestion (voire sa focalisation en la personne unique
du propriétaire dirigeant de la PME) se traduisent, au sein du système de gestion (pouvoir ‐ contrôle ‐
information) et du système des valeurs préconisés au sein de l'entreprise, par la dominance des valeurs,
39
des expériences et des attentes de cet entrepreneur‐ dirigeant‐(fondateur).
Faible Spécialisation Fonctionnelle
Cette entité "PME" est aussi caractérisée par une faible spécialisation fonctionnelle, tant au niveau de la
direction (qui combine fréquemment des fonctions d'exécution et de direction, notamment lorsque la
taille de l'entreprise est très limitée) que du personnel (polyvalence accentuée) des outils et
équipements disponibles.
Stratégie Intuitive, Réactive et Peu Formalisée
Quant à la stratégie de la PME, elle est le plus souvent intuitive, réactive et peu formalisée. Elle émane le
plus souvent de l'entrepreneur‐dirigeant et de quelques collaborateurs ou de membres de sa famille et
est ensuite relayée au sein de l'entreprise davantage par un ensemble de relations interpersonnelles du
dirigeant avec chacun de ses employés que par un quelconque plan formalisé de développement
stratégique.
Système d’Information Peu Complexe et Peu Organisé
Son système de gestion est par ailleurs aussi caractérisé par un système d'information interne peu
complexe et peu organisé, qui laisse la part belle au dialogue et au contact direct comme vecteur
essentiel de l'information au sein de la PME. Lorsqu'il se formalise, ce système d'information interne se
structure alors prioritairement autour d'un système d'information comptable et financier focalisé sur le
court terme et tout particulièrement sur la tenue régulière des états financiers et le calcul des coûts de
revient dans l'entreprise. Enfin, un système d'information externe simple, dominé à nouveau par le
contact direct entre l'entrepreneur et les différents acteurs de son environnement (clients, fournisseurs,
banquiers essentiellement), permet le plus souvent de gérer l'interface entre la PME et son
environnement.
Ainsi et sur la base des différentes spécificités dégagées, nous pouvons raisonnablement inférer
que le design du système de contrôle de gestion mis en place en contexte PME est conditionné par la
personnalité de son principal dirigeant, par un niveau relativement limité de ressources humaines,
techniques et financières disponibles pour l'animer et par l'existence d'une stratégie essentiellement
intuitive, réactive et peu formalisée.
Par ailleurs, ce système de contrôle de gestion apparaît généralement faire partie intégrante du système
d'information générale de la PME. Or, en analysant de manière synthétique les caractéristiques de la
PME et leurs influences contingentes sur le design du système d’information générale qui y est
traditionnellement mis en oeuvre, nous pouvons mettre en exergue cinq spécificités contingentes qui
vont de ce fait influer également le design du système de contrôle de gestion mis en œuvre en contexte
PME, à savoir :
Spécificité Psychosociologique : caractérisée par le rôle dominant exercé par un entrepreneur‐dirigeant
souvent peu enclin au partage d’informations et à la délégation de la prise de décisions, le plus souvent
dans la crainte d’une perte d’autonomie et de pouvoir au sein de la PME ou en raison d'une focalisation
excessive de ses ressources de travail personnelles (forcément limitées) sur des activités opérationnelles
quotidiennes.
Spécificité Environnementale : caractérisée par une incertitude élevée face à l’environnement
technologique de la PME et par une grande vulnérabilité envers les forces de la concurrence, d’où
naissent la plupart des risques qui pèsent sur l’entreprise.
Spécificité Organisationnelle : caractérisée par une structure souvent floue, peu formalisée et par une
40
forte limitation des ressources humaines et financières disponibles.
Spécificité Décisionnelle : caractérisée par un cycle de décision stratégique focalisé sur le court terme et
d’essence fondamentalement réactive et par un processus décisionnel essentiellement intuitif, basé sur
l’expérience et reposant peu sur l’utilisation d’informations et de techniques formelles de gestion.
Spécificité du Système d’Information : caractérisée par un stade de développement souvent peu avancé,
subordonné à l’exercice de la fonction comptable, dominé par la mise en place d’applications à vocation
essentiellement administratives et obligatoires et monopolisant peu d’expertise et d’expérience.
Section 2: Secteur et Filière
Toute société oeuvre dans un secteur caractérisé par un profil déterminé bénéficiant
d’avantages et de forces mais souffrant de faiblesses et présentant des inconvénients.
Une analyse sectorielle sera judicieuse pour comprendre la réalité du champ de travail de la société, elle
le sera plus si elle affinée par une analyse plus poussée en terme de filière en délimitant les différents
marchés ainsi que la concurrence.
Tel est le cas de la Biskot pour laquelle nous nous efforcerons de mettre la lumière sur son secteur pour
une meilleure approche.
Paragraphe 1 : Le Secteur Agro‐industriel
Selon Michael Porter, la performance s’obtient avant tous par le choix du meilleur secteur
(secteur gagnant ou porteur). Qu’en‐t‐il du secteur choisi par La Biskot s’il en sache que cette dernière
œuvre dans le secteur de l’agro‐industrie ?
La réponse ne peut être acquise qu’après une présentation du secteur et de ses particularités.
A. Profil
Le secteur agro‐industriel occupe une place stratégique dans l'économie marocaine. Il compte plus de
1700 entreprises qui représentent 25% du total des établissements industriels.
Le tissu des IAA marocaines demeure néanmoins essentiellement composé de PMI (sont considérées
comme telles les entreprises de moins de 200 salariés) puisqu’elles représentent 95% des IAA. Mais
celles‐ci n’assurent qu’un peu moins de la moitié de la production agroalimentaire alors que les 50 plus
importantes en assurent près de 55%.
Le secteur agroalimentaire est un pilier de l’économie marocaine et une source importante de rentée de
devises. Il permet également de répondre à la plupart des besoins alimentaires du pays en produits de
première nécessité.
Le secteur de l’industrie agroalimentaire est le deuxième secteur industriel marocain. Il se distingue par
son dynamisme et son attractivité. Il connaît depuis quelques années un développement continu en
raison d'une consommation intérieure sans cesse croissante et des créneaux qui s'ouvrent à
l'exportation.
Les grands groupes nationaux et internationaux dans les différentes filières sont principalement
représentés par:
Produits Laitiers : Danone, Fromagerie Bel, Centrale laitière
Tabacs : groupe Altadis
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Boissons Gazeuses : Coca‐Cola, Pepsi‐cola.
Produits Viticoles : Brasserie du Maroc, Castel.
Huilerie : Lesieur, Cristal.
Confiserie et Chocolaterie : Clark Gun, Compagny Morocco, BAM’S.
Biscuiterie et Pâtisseries : Bimo, Gaumar.
Transformation de produits alimentaires : Kraft Food, Best Food, Maggy, Groupe VCR/UNIMER, Groupe
EL EULJ, Groupe DEVICO.
B. Points Forts
Le Maroc mobilise de multiples atouts pour relever le défi de la compétitivité internationale et
promouvoir le maximum d'investissements privés.
Concernant le secteur de l’agro‐industrie, les atouts les plus notoires peuvent être résumés comme suit :
9 La diversité climatique : Les conditions agro climatiques très variées et une gamme très étendue de
matières premières favorisent le développement des industries agroalimentaires.
9 La situation géographique du Maroc.
9 La richesse de la faune et de la flore.
9 Forte demande locale et possibilité à l’export : La demande en denrées alimentaires est en
augmentation, et ce, en raison de la croissance démographique, du développement du pouvoir
d’achat, de l’urbanisation croissante de la population marocaine, du changement des habitudes
alimentaires et de consommation en faveur des produits transformés et de la croissance du tourisme.
9 Le coût faible en main‐d'œuvre souvent disponible et qualifiée.
9 Les facilités d’investissement (terrain, fiscalité, …) et la stabilité politique.
C. Points Faibles
Les points faibles et les problèmes essentiels auxquels le secteur de l’Agro‐industrie au Maroc est
confronté sont multiples et peuvent être synthétisés comme suit :
Faiblesses d’Ordre Stratégique et Organisationnel
9 Manque d’organisation des filières et mauvaise organisation intra et interprofessionnelle.
9 Absence d’une stratégie de développement du secteur.
9 Manque de relations entre opérateurs et chercheurs et vulgarisateurs.
9 Manque de rencontres et manifestation de vulgarisation.
9 Insuffisance de partenariat.
9 Qualité non maîtrisée et manque de suivi de contrôle de qualité.
Faiblesses d’Ordre Institutionnel
9 Inadaptation du système douanier.
9 Inadaptation de la stratégie fiscale.
9 Faiblesse du cadre réglementaire et normatif.
9 Absence et manque des laboratoires de contrôle.
9 Difficulté d’accès au financement et non‐encouragement du capital étranger.
Faiblesses d’Ordre Technique
9 Technologie non performante et matériel non adapté.
9 Productivité insuffisante.
9 Manque de vulgarisation de nouvelle technologie.
Faiblesses d’Ordre Informationnel
9 Absence de données bibliographiques précises et d’une cartographie des zones de production.
42
9 Méconnaissances de la réglementation inadaptée, des normes, des processus de certification.
9 Inadaptation et Insuffisance des études et des recherches dans le domaine.
9 Méconnaissance des potentialités et des réalités économiques du secteur.
9 Bases de données inexistantes.
Faiblesses Inhérentes au Marché et à la Concurrence
9 Absence de politique commerciale chez les opérateurs.
9 Manque de transparence du marché local et méconnaissance des opportunités des marchés national
et international.
9 Multiplication, entrée en vigueur des Accords de libre‐échange et mal adaptation des mesures
d’accompagnement prises par le gouvernement pour aider les entreprises à être compétitive.
9 Concurrence de plus en plus accrue des marchés internationaux et afflux massifs des produits de la
contrebande.
9 Hausse des prix locaux des matières premières comparativement avec ceux des marchés
internationaux.
Faiblesses Inhérentes à la formation et à la qualification
9 Manque de formation des opérateurs et de savoir‐faire des différents partenaires.
9 Mauvaise ou non‐qualification de la main d’œuvre qui est parfois indisponible.
9 Inadéquation au Maroc de la formation et de la recherche dans le secteur.
9 Manque de qualification technique et commerciale des opérateurs.
Paragraphe 2 : La filière Biscuiterie‐Patisserie
L’entreprise Biskot opère dans le secteur agroindustriel, dans la branche Biscuiterie‐Patisserie qui
recèle d’énormes potentialités de croissance étant donné que le nombre de concurrents est limité et
que le partage du marché se fait de manière plus ou moins équilibrée.
Cette situation offre des perspectives de croissance très élevées pour Biskot d’autant plus que la société
développe des produits spécifiques avec un rapport qualité‐prix très favorable. Cependant, les études
démontrent que la filière présente certaines caractéristiques majeures à savoir :
9 Faiblesse des minoteries à fournir des farines adaptées aux besoins industriels.
9 Prix et qualité du sucre raffiné peu attractifs.
9 Production locale d’autres intrants (glucose, additifs,…) souvent de qualité médiocre, de même pour
les emballages spéciaux.
9 Approches marketing encore limitées, mais une réelle diversification des gammes offertes en cours.
9 Les produits fabriqués sont de qualité moyenne, en comparaison avec les produits étrangers, pas
nécessairement pour des raisons de maîtrise technologique, mais plutôt en raison de la nécessité
d’offrir des produits basic aux prix les plus bas. Les industriels sont amenés à réaliser adapter les
formules et la qualité des matières premières de manière à obtenir un bon produit à un prix
acceptable par le consommateur.
9 Des installations généralement performantes mêmes si elles peuvent être anciennes.
43
A. Le Marché
Souvent la notion de marché est restreinte à son volet aval alors que l’étude du marché amont peut se
révéler aussi sinon plus importante.
1. Le Marché Amont
Evoquer le marché amont c’est lister les différents fournisseurs de la société et qui peuvent être de nature
différente. Ainsi, on peut citer les banques comme fournisseurs de moyens de financement, l’Etat comme
fournisseur d’infrastructure, les collaborateurs extérieurs fournisseurs de services et les fournisseurs
proprement dits qui lui procurent ses besoins en matières et fournitures.
L’étude du marché amant dans ses détails serait sûrement très fructueuse, cependant et pour les
contraintes déjà énoncées, on va se limiter à une petite analyse touchant les fournisseurs proprement
dits. Ainsi, les principales matières premières consommées par la société sont : la Farine, le Sucre, la
Margarine, l’Huile, les Arômes, les poudres Cacao et de Vanille et les Œufs, sans oublier les emballages
qui viennent en tête qui s’accaparent d’environ 25% du montant total des achats consommés de
matières et fournitures.
Les fournisseurs de ces produits sont dans leur majorité des producteurs marocains qui ont des points de
vente dans la région. Cependant, l’avantage de la proximité des fournisseurs de la société en terme des
coûts de transport et de délais de réceptions se trouve largement compensé par des contraintes et des
obstacles de lourds inconvénients sur la qualité et le coût des produits finis et par la même sur la
compétitivité de la société qui devra s’en préoccuper de plus en plus avant l’arrivée de l’an 2010.
Ainsi, les études sur le terrain ont débouché sur les faiblesses suivantes :
‐ Faiblesse des minoteries à fournir des farines adaptées aux besoins industriels.
‐ Prix et qualité du sucre raffiné peu attractifs.
‐ Production locale d’autres intrants (arômes, cacao, glucose, additifs,…) souvent de qualité médiocre, de
même pour des emballages spéciaux.
‐ Quasi‐absence de concurrence, majorité des marchés réglementés, monopole des offices.
‐ Utilisation croissante des matières achetées en contre bande non soumises au contrôle.
Ce qui nous amène à conclure que le marché amont de la société souffre de deux grandes déficiences,
une concernant le niveau des prix des matières très élevés par rapport à son homologue sur les marchés
internationaux, et une autre concernant la qualité modeste sinon médiocre de ses matières d’où un
mauvais rapport qualité/prix.
Les principaux fournisseurs de la société Biskot sont :
‐ Pomaner pour l’approvisionnement des graisses végétales et le dextrose.
‐ Moulin Al fassia pour la farine
‐ Distralim pour le glucose et la lécithine de soja.
‐ Cosumar, Alkassabah et Albalar pour le saccharose.
‐ Kemina pour la poudre de cacao et la vanille.
2. Le Marché Aval
Les ventes de la société Biskot sont destinées à titre principal au marché local sur lequel elle réalise plus
de 85% de son Chiffre d’affaires, les 15% restant sont exportées.
La clientèle de la Biskot est une clientèle très variée, on trouve à titre d’exemple : les revendeurs
autonomes, les internats, les crémeries, les cafés, les épiciers, les super marchés, les grandes surfaces,
44
les casernes, etc.
Les ventes des différents produits de Biskot sur le marché marocain représentent seulement 15% du
marché. L’expansion envisagée par l’entreprise a pour principal objectif l’augmentation de sa capacité de
production et par conséquent l’augmentation de sa part de marché. La société Biskot a pu de par la
qualité de ses produits acquérir une notoriété sur la totalité du territoire marocain et donc elle peut
prétendre à une évolution de sa part de marché.
La société compte de plus en plus en terme de distribution sur ses moyens propres. Ainsi, on comprend
la politique poursuivie qui prône en faveur de l’instauration de dépôts dans les principales villes
marocaines ainsi que dans les carrefours jugés stratégiques pour une meilleure distribution et un
meilleur écoulement.
Dans le même sens, la société augmente aussi le nombre de ses moyens de transport en adoptant une
politique de crédit‐bail. De ce fait, la société dispose d’un bon réseau de distribution qui ne cesse de
s’élargir et de se consolider. Ceci n’empêche pas que la société souffre d’un manque en terme de
politique marketing qui se matérialise par la confusion qui subsiste chez le consommateur et qui utilise
toujours le mot « Bimo » pour désigner un biscuit quelconque. Chose qui pose la question sur la raison
pour laquelle la société ne fait pas de publicité par exemple.
La société Biskot s’est récemment tournée vers l’export avec une gamme plus restreinte, cette
restriction est due à la fragilité des produits finis qui ne peuvent supporter les conditions et la longueur
du trajet.
Actuellement les marchés d’export ne sont que la Martinique et la Gouadloupe, mais l’entreprise
envisage de s’ouvrir également sur d’autres marchés en l’occurrence le marché du Maghreb Arabe.
Ouverture qui devra augmenter la part de chiffre d’affaires à l’export.
B. La Concurrence :
Les statistiques portant sur le nombre des sociétés exerçant dans la filière Biscuiterie‐Patisserie relèvent
que le nombre total de ses entreprises au niveau national ne dépasse pas 30 entreprises, ceci dit que la
concurrence locale parait non exacerbée car le marché est si grand pour que chacune des entités
recensées puisse s’accaparer une part qui sera fonction de sa taille, de ses moyens, de ses ressources et
de ses efforts.
Une analyse détaillée des parts de marché démontre que la société se situe en troisième rang après le
leader titré : Bimo avec plus de 40% de la part du marché, et son poursuivant immédiat : Gaumar avec
plus de 30%, Biskot quant à elle en a une part qui dépasse de près les 15%.
Les principaux concurrents locaux de Biskot sont Bimo, Gaumar et Hanini (concurrent local).
La concurrence se fait de plus en plus acharnée par les produits de la contrebande en provenance de
l’Espagne et de l’Algérie et surtout par les produits importés de la Turquie. Cette concurrence étrangère
qui devient de plus en plus menaçante avec l’application des différents accords du libre‐échange.
45
Section 3: Structure et Organisation Interne
Ce paragraphe, ainsi que les autres paragraphes de ce chapitre, tient à présenter la société et à
expliquer son fonctionnement pour mieux appréhender sa réalité débouchant ainsi sur une
compréhension qui va nous permettre de ficeler notre démarche de conception et d’en évaluer son
opportunité.
Cependant, la brièveté de la période d’étude avec les problèmes des réticences des responsables de
l’entreprise a révélé illusoire notre initial souci et nous ont ainsi poussé à nous contenter de collecte
d’informations, pour lesquelles les responsables ont été plus serviables et le fonctionnement plus clair.
Paragraphe 1 : Présentation de la société
La société Biskot est une entreprise familiale crée en 1971, par son fondateur Monsieur Hassan
BENNANI.
Depuis ce temps, ses successeurs ont travaillé dur et ont créé officiellement la Société Biskot en 1990.
Spécialisée en pâtes jaunes, biscuits et gaufrettes, installée à Salé .
En raison de la demande, les fondateurs avaient choisi la ville de Fès pour la création d’une seconde unité de
production qui a vu le jour en 1995 .
Actuellement et toujours dans le cadre de son extension, la société est sur le point de terminer
l’implantation d’une nouvelle unité de production très modernisée aux normes internationales, cette
nouvelle unité qui est située à Casablanca sera opérationnelle début 2010.
Grâce à la qualité de ses produits et le sérieux de ses dirigeants, la société connaît un succès énorme ce
qui explique l’implantation de différents dépôts à travers tout le Royaume du Maroc (Agadir, Ouarzazate,
Errachidia, Marrakech,..), ses produits sont destinés également à l’export.
La société envisage, dès la mise en marche de sa nouvelle unité de production, procéder aux procédures
de certification qualité ISO 9002, raison pour laquelle elle a commencé une démarche totale de mise à
niveau qui touchera toutes les fonctions de la société commençant d’abord par la fonction commerciale
pour toucher dans un deuxième temps la fonction technique (de production) et pour enfin s’étaler aux
restes des fonctions et services.
Pour compléter cette brève présentation de la société, un descriptif résumé sera d’un grand apport,
chose qu’on essayera de faire en présentant la fiche signalétique de la société telle qu’elle apparaît ci‐
après :
Fiche signalétique de la société Biskot :
Dénomination : BISKOT
Objet social : Biscuiterie et Pâtisserie.
Siége social : Salé
Nature juridique : SARL.
Date de création : 1990.
Capital social : 6 700 000 Dh.
Effectif : 300
Produits fabriqués : Pâtes Jaunes (Madeleines), Produits Feuilletés, Biscuits et
Gaufrettes.
Marchés desservis : Marché local, Ile Martinique, Ile Guadaloupe.
Répartition du chiffre d’affaires : 10% pour les millefeuilles.
32% pour les biscuits et les gaufrettes.
58% pour les madeleines.
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Gérants : Abdelhak BENNANI
Farid BENNANI
Répartition du capital social : 28% pour BENNANI Abdel Hakim.
14% chacun pour BENNANI : Farid, Abdelhak, et M’hamed.
5% chacune pour BENNANI : Khadija, Najat, Rachida,
Fadela, Fatima zahra et Assia
Paragraphe 2 : Structure
Le terme « structure » a plusieurs sens qu’il convient de clarifier. Dans le cas le plus fréquent, la structure
est le squelette de l’organisation, c'est‐à‐dire l’ossature formelle sur laquelle repose l’ensemble des
activités de l’organisation. L’étude des structures est l’une des clés de voûte de la compréhension de
l’entreprise en tant qu’organisation, car la structure est à la fois un outil de description et de diagnostic
et un outil de mise en œuvre de l’action.
Suivant le contexte, le terme de structure peut faire référence à des éléments relativement différents,
mais qui concourent tous au fonctionnement de l’entreprise.
La structure du capital : concerne la répartition des droits entre les différents associés, ce point est
également important sur le plan organisationnel puisqu’il détermine des phénomènes de pouvoir et
contribue à influencer la façon de diriger. Ainsi, concernant la société Biskot et comme l’indique sa fiche
signalétique le capital social est réparti de façon à avoir une égalité entre les associés masculins (à
l’exception de Mr Abdel Hakim qui détient à lui seul 28% du capital), dont chacun détient 14% du
montant du capital social, et une égalité entre les associés féminins, 5% chacun. Toutefois, le pouvoir est
quasi détenu et délégué aux deux associés gérants qui le partagent dans le respect de la relation et la
confiance familiale.
La structure du financement : concerne la répartition des sources de financement entre les prêteurs et
les propriétaires de l’entreprise. Cette structure conditionne également, pour une partie, les
phénomènes de pourvoir. Au niveau de Biskot, la société conserve une autonomie financière vis‐à‐vis
de ses prêteurs, car la somme des dettes contractées quelques soient à court ou à long terme n’arrive
pas à atteindre 50% du montant du capital social non compris la somme colossale qui reste toujours
prisonnière du compte courant d’associés. Ceci dit qu’on est maître de soi et qu’en terme de pouvoir il
reste toujours le monopole des seuls associés.
On peut toujours essayer de parler également de la structure sociale de la société Biskot, tenter
d’expliciter sa structure productive, s’efforcer d’analyse tel ou tel niveau de structure. Néanmoins, la
structure organisationnelle intègre, à des degrés divers, ces acceptions et les dépasse.
Dés qu’une action atteint un certain degré de complexité, ou qu’il s’agit d’action collective, il est
nécessaire d’organiser, c’est à dire de diviser et coordonner. Cette double exigence est le fondement de
la structure.
Bruno Lussato1 définit la structure comme « l’ensemble des relations non fortuites reliant les éléments
entre eux et au tout ».
Cette définition montre le caractère multiforme de la structure, ainsi que son caractère voulu, construit :
la structure ne naît pas spontanément.
Henry Mintzberg2 précise la définition suivante : « c’est la somme totale des moyens employés pour
1
B. Lussato Introduction critique aux théories d’organisation, Paris, Dunod, 1977.
2
H. Mintzberg, Structure et dynamique des organisations, Paris, Editions d’organisation, 1982.
47
diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces
tâches ».
La fonction technique de la structure ressort clairement de cette définition : fournir les moyens concrets
de division et de coordination du travail.
Alain Desreumaux1 élargit la définition de la structure (structure organisationnelle) en indiquant qu’il
s’agit d’« un ensemble de dispositifs selon lesquels une entreprise, ou plus généralement une
organisation, répartit, coordonne, contrôle ses activités et au‐delà oriente ou tente d’orienter le
comportement de ses membres ».
Cette définition fait apparaître les trois caractéristiques de la structure :
‐ C’est un ensemble de dispositifs : matériellement une structure c’est des procédures, des règlements,
des agencements plus au moins formalisés, plus ou moins explicités, mais pensés, construits.
‐ Ces dispositifs assurent la réalisation de la division et de la coordination, fondements de l’organisation.
‐ La finalité ultime de la structure est de faire agir les hommes dans le sens souhaité par l’organisation.
Pour notre part, nous avons essayer de décrire la structure organisationnelle de la société Biskot, l’action
étant mise uniquement sur les relations formelles pouvant être représentées graphiquement. Ainsi, on
peut déboucher sur l’organigramme de la société.
1
A. Desreumaux Structures d’entreprise, Paris, Vuibert 1992.
48
Organigramme de la société Biskot
Direction Générale
Mr Farid & Mr Abdelhak
Laboratoire Atelier Magasin (Magasiniers) Maintenance Dépôts Magasin (Magasiniers) Force de Vente
Contrôleur Qualité Chefs d’Atelier « Matières & Fournitures » Techniciens Chefs de Dépôts « Produits Finis » Revendeurs
Service Saisie
46
La première lecture de l’organigramme fait ressortir les remarques suivantes :
D’abord, l’inexistence d’un service, d’une fonction ou d’une direction Approvisionnement ce qui évoque la
question sur le service existant assumant cette fonction stratégique. La même remarque peut être faite pour
ce qui est de la gestion des ressources humaines d’où le constat d’un cumul de tâches.
Ensuite, l’organigramme révèle une structure pyramidale hiérarchique, et l’existence d’une fonction de
support (service comptabilité) reste illusoire dans la mesure où son rôle reste limité dans les réalisations des
travaux comptables légales obligatoires. Tout ce qui est conseil ou analyse est du ressort du cabinet qui
détient le dossier de la société.
La pyramide est généralement de quatre strates : au sommet les directeurs généraux, juste derrière on
trouve les directeurs fonctionnels, ensuite les chefs qu’ils soient d’ateliers ou de dépôts et finalement la base
est constituée des ouvriers et revendeurs.
Enfin, l’existence d’un service Trésorerie autonome du service Comptabilité, chose qui parait un peu
anormale de par la couverture par la comptabilité des opérations de trésorerie.
L’évidente difficulté d’un changement structurel ne peut nous empêcher de conseiller la société de revoir
sa structure et d’essayer de l’adapter aux différentes évolutions que connaît d’une part la société elle‐même
(expansion continue et passage d’une taille à une autre plus grande) ainsi que son environnement
(concurrence de plus en plus acharnée, incertitude, innovations,…) pour ne pas évoquer tous les facteurs de
contingence connu.
Ainsi, on préconise les conseils suivants :
- Fusion du service Comptabilité et Trésorerie au sein d’une seule direction Comptable et Financière.
- Création d’un service Approvisionnement rattaché à la direction technique, mais de préférence
indépendant de sorte à constituer une direction Approvisionnement.
- Définition explicite via un manuel d’organisation, des tâches, autorités, pouvoirs et responsabilités de
chaque direction, service, département et de chaque responsable.
- Étude de l’instauration future d’un département pour la gestion du personnel (GRH).
Pour une analyse plus détaillée de la structure, une description de l’organisation interne de la société sera
d’une grande valeur.
Paragraphe 3 : Organisation Interne
L’organisation interne de la société Biskot va être appréhendée à travers le sommaire descriptif des
tâches suivantes :
La Direction Générale : assurée conjointement par Mr Farid BENNANI et son frère Abdelhak BENNANI.
Mr Farid, de par sa présence quasi‐permanente à Fès, son expérience et sa formation en économie et en
gestion (études universitaires) reste le métronome de l’unité sise à Fès et son directeur général titré. Il
prend les décisions importantes, il contrôle et supervise ses collaborateurs, il autorise ou non leurs
décisions, il représente la société vis‐à‐vis des autres associés et vis‐à‐vis des tiers. Il soutient de Fès son
frère Abdelhak chargé de la direction de l’unité d’Salé.
Mr Abdelhak, deuxième directeur général est quasi‐présent à Salé. Ainsi, il assure la bonne gestion de
l’unité qui s’y trouve et veille à sa bonne marche. Il assume toutes les responsabilités du directeur
général, mais sous l’obligation de tous centralisé à Fès.
47
La manière d’affectation des deux directeurs généraux laisse conclure un pouvoir plus ou moins
supérieur du Mr Abdelhak par rapport à son frère Mr Farid dans la mesure où c’est l’unité d’Salé qui
constitue le siège social et par la même qui produit à titre principal le produit qui fait la force de la Biskot
à savoir les madeleines (58% du CA).
La Direction Technique : Assurée par Mr Younes qui constitue l’un des piliers de la société, et ce, pour
des raisons multiples qui tiennent à la fois à ses compétences, sa formation supérieure spécialisée (DESS)
et aux tâches multiples et énormes à sa charge.
Mr Younes, en tant que directeur de production, veille au fonctionnement des lignes de production avec
tout ce que peut impliquer ce fonctionnement. Ainsi, il est responsable d’assurer le bon état des
installations techniques et de leur maintenance, il encadre et organise et la production et les ouvriers, il
est en plus chargé de la maîtrise et l’amélioration de la qualité des produits. Et finalement, il assume
l’approvisionnement et la gestion des stocks de matières et fournitures y compris les emballages.
Mr Younes est assisté par de nombreux subordonnés aussi bien au niveau de l’atelier qu’au niveau du
laboratoire que du magasin des matières et fournitures.
La Direction commerciale : Assuré par Mr Said qui constitue, au niveau de l’unité de Fès et après Mr
Farid, la deuxième pierre angulaire de la société et de ce fait le bras droit du directeur et son adjoint non
titré. Charismatique et très sérieux, Mr Said a pu accumuler une vaste expérience dans le domaine commercial
qu’il a pu consolider avec une bonne élocution et communication. Ainsi, il veille à la distribution et à la
commercialisation des produits de la société, il supervise et contrôle l’activité et le rendement des
dépôts et revendeurs à sa charge, il prospecte de nouveaux clients et de nouveaux marchés, il surveille le
marché d’une part et le stock des produits finis d’autre part pouvant ainsi fixer les quantités à produire
de chaque produit.
Service Comptabilité : Assuré conjointement par Mr Abderrazak et Mr Mohammed qui ont pour charge
principale la réalisation des travaux comptables obligatoires. Ainsi, ils se chargent d’enregistrer les
opérations, de faire toutes les déclarations sociales et fiscales, de faire les inventaires, d’établir les états
de synthèses, d’établir les différents documents commerciaux, de les classer et de les archiver. Tout ce
qui est gestion et analyse comptable est négligé.
À noter que la comptabilité de la société avec toutes ses unités de production et ses dépôts est
centralisée au niveau de l’unité de production à Fès, ce qui devra normalement être exploité au profit de
la société pour concevoir des outils et méthodes de gestion plus adaptés et plus efficaces surtout s’il en
sache la compétence tout aussi bien au niveau théorique que pratique des deux comptables.
Service Trésorerie : Assuré conjointement par Mme Khadija et Mme Khadra, le service s’occupe de tout
ce qui est flux monétaire. Ainsi, sont suivis tous les encaissements et décaissements que ce sont en
espèce, par chèque, par virement, par traites ainsi que la situation de la caisse et de la banque avec les
rapprochements et les inventaires nécessaire.
L’affectation de deux personnes à ce service ne doit pas laisser croire qu’il y est un excès d’employés par
rapport au travail à accomplir, car Mme Khadra est beaucoup plus une assistante de direction qu’une
trésorière.
À signaler que la présence de Mlle Khadra qui est la sœur du directeur général touche et vise aussi un
autre côté, c’est celui du contrôleur honnête qui a la possibilité de responsabiliser en l’absence du
patron et pourquoi pas sanctionner le cas échéant.
Service Infographie : Assuré par Mr Samir sous la direction de Mr Younes et Mr Said. Mr Samir se charge
de tous ce qui dessins, couleurs, formes, matières qui touche les emballages des produits finis de la
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société exception faite des emballages spéciaux désignés par les clients étrangers.
Le Secrétariat : Assuré par Mme Rajae. Elle fait tous les travaux concernant le secrétariat, elle est
chargée du courrier, des communications téléphoniques, des fax, etc. Elle assume en plus la tâche très
pénible de la paie à la fin de chaque semaine.
Paragraphe 4 : Système d’Information
Inutile d’insister sur le rôle primordial du système d’information aussi bien au niveau du contrôle qu’au
niveau de la coordination, qu’au niveau de la décision. Système nerveux de l’entreprise, le système
d’information mérite tous les égards, et en particulier l'attention personnelle des dirigeants, pour faire
face à la complexité et à l'incertitude et être de plus en plus compétitif et performant.
Malheureusement, pour les PME marocaines, il constitue rarement, et dans le meilleur des cas, une
préoccupation, chose qui explique fort bien leur vulnérabilité quand aux crises, perturbations ou face à
une concurrence ouverte ou/et étrangère.
On ne peut nier que la société Biskot reste indifférente quant à la question d’améliorer son système
d’information ou d’en construire un nouveau. La raison de cette indifférence, à notre avis, tient
principalement au phénomène de ce qu’on peut appeler l’appropriation de l’information.
L’idée partagée par les membres et acteurs de la société (et c’est le cas de presque toutes les PME) est
que : Détenir l’information c’est détenir le pouvoir, c’est garder le savoir et par le même, garder le
poste et éviter des éventuels prétendants ou/et concurrents. Alors que : Partager l’information c’est
risquer son pouvoir, son savoir et par le même son poste, c’est faire face à chaque fois à de nouveaux
prétendants ou/et concurrents. D’ailleurs, tout marche bien, alors pourquoi se donner autant de mal à
se préoccuper des non « priorités ».
Ceci explique notre première remarque touchant le fort cloisonnement qui règne au sein de la société.
Décrire le système d’information de la Biskot renvoit à s’interroger sur l’ensemble des ressources
affectées à la société permettant d’acquérir, de stocker, de traiter, de structurer et de communiquer les
informations.
Or et d’une part, les ressources affectées sont très faibles pour ne pas dire inexistantes, certaines sont
sous exploitées d’autres sont inexploités, d’autre part les modestes efforts consentis touchent à titre
principal le volet stockage (sous contrainte légale) et avec un moindre degré le volet traitement (calcul
de plus en plus automatisé) et communication (réseaux locaux intra services).
L’exemple flagrant d’une ressource sous‐exploitée est le cas du logiciel de gestion utilisé par la société
Biskot qui n’est autre que Sage qui constitue un puissant progiciel de gestion comprenant une famille
d’applications complémentaires à savoir : la comptabilité, la gestion commerciale, la paie et les
immobilisations ». L’utilisation du progiciel est limitée à l’enregistrement des écritures dans les journaux,
à l’établissement des bons de commandes et des factures et à l’établissement des balances alors que le
logiciel peut être utilisé pour établir des budgets, calculer des coûts, faire des simulations, etc.
C’est le cas aussi pour le réseau existant dont la configuration initiale est faite de façon à aboutir à un
réseau local liant tous les services de la société, mais qui a été « reconfiguré » pour ne pas dire couper
devenant seulement intra services.
Le fait marquant, c’est que la société dispose d’une comptabilité centralisée au niveau de l’unité de
production de Fès, chose qu’on peut remarquer à travers l’organigramme de la société avec l’existence
d’un service comptable. Ceci laisse présager que la société dispose d’un système d’information formalisé
qui se structure autour d’un système d’information comptable et financier.
L’informel prime, l’organisation est moindre et le dialogue et le contact direct sont les vecteurs
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essentiels de l’information.
La société bénéficie des services d’un cabinet de consulting en matière de comptabilité, fiscalité, audit,
etc. Services de qualité mais reste à se demander sur le coût d’opportunité de cette transaction.
La très frappante faiblesse du système d’information de la société autre les points déjà précités demeure
au niveau de la collecte et la structuration de l’information. En effet, aucun effort n’est consenti dans ce
sens et la preuve c’est l’absence d’aucune sorte de base de données ou d’études précises et fiables des
marchés amont ou aval.
Section 4: Produits et Processus de Production
Selon H.Ansoff, une entreprise est comprise à travers la délimitation du trinôme fondamentale
qui n’est autre que sa/ses Technologie(s), son/ses Produit(s) et son/ses marché(s), d’où la dénomination
de son modèle : modèle TPM.
C’est dans ce sens qu’on essayera de continuer notre diagnostic de la société Biskot en présentant
successivement ses produits ainsi que les processus de production qui s’y afférent.
Paragraphe 1 : Produits
L’activité de Biskot consiste en la fabrication des biscuits, des mille feuilles et des madeleines.
L’entreprise opère dans le secteur depuis plus de 16 ans, durant cette période leur gamme s’est
diversifiée et s’est également élargie.
La madeleine est le produit star de l’entreprise, elle est représentée par une large gamme, les ventes de
ce produit far s’accaparent 58% du chiffre d’affaires.
Les autres produits fournis par Biskot sont Les Milles feuilles (10% du chiffre d’affaires), Les biscuits (19%
du CA) et les gaufrettes (13% du CA). Biskot est reconnue de la très grande variété de sa gamme de
produits surtout concernant les Madeleines.
M F 10%
G 13%
MADELEINES
BISCUITS
M 58% GAUFRETTES
B 19%
MILLES FEUILLES
Familles de Produits selon leurs contributions au CA
50
Paragraphe 2 : Processus de Production
Au sein de la société Biskot coexistent deux types de production :
L’une mécanisée de la sorte que tout au long du processus, l’intervention humaine est très limitée. C’est
le cas pour tous les produits fabriqués, à l’exception des mille feuilles.
L’autre encore traditionnelle où la machine est quasi absente alors que le facteur humain domine. C’est
le cas des mille feuilles dont le chiffre d’affaires ne dépasse 10% du chiffre d’affaires total.
Puisque l’unité de production sise à Fès ne produit que les biscuits, gaufrettes et mille feuilles, on n’a pas
pu découvrir les composantes du processus de production propre aux madeleines qui sont fabriquées
exclusivement au sein de l’unité d’SALÉ.
Pour les processus de production concernant les biscuits et les gaufrettes, une description narrative
paraissait longue et moins pertinente qu’une représentation schématique claire et détaillée.
Les deux schémas suivants exposent le processus productif des biscuits (Schéma 1) et des gaufrettes
(Schéma 2).
Les deux schémas dévoilent deux lignes de production, assez semblables et assez simples. L’implantation
linéaire des machines reliées avec le tapis roulant explique les délais réduits de fabrication. Néanmoins,
cet avantage reste sans effets pour la société qui adopte une production sur stocks, même si les ordres
de fabrications reflètent bien les demandes différentes sur chacun des produits (ordres estimés par
rapport au niveau de rotation de stocks de chaque produit fini).
Avec ces deux lignes de production, la société peut atteindre une capacité maximale de production de 4
tonnes par jour.
À signaler que la société se fait fabriquer ses emballages par des sociétés spécialisées, mais qui trouvent
souvent des difficultés à préparer les emballages spéciaux exigés par les clients étrangers.
En ce qui concerne l’entretien et réparation des pannes pouvant survenir ainsi que le changement des
pièces usées, la société dispose de techniciens bricoleurs qui manquent de mise à jour. Les pièces de
rechange locales sont de modeste qualité obligeant parfois la société de les commander d’un
importateur ou de l’extérieur.
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Déchets Déchets Perdus Déchets
Début À recycler Négligeables Vendables Fin
Rotative Refroidissement Biscuits
Ingrédients Pesé Pétrin Four Ensacheuse Cartonnage Conditionnement
‘Cylindres’ sur tapis roulant Secs
Contrôle ingrédients Contrôle température Dégustation Contrôle du poids
Fin
Sandwicheuse
Tunnel de Biscuits Fourrés
Ensacheuse Cartonnage Conditionnement
Refroidissement Biscuits enrobés
Enrobage
B. Positionnement dans l’Organigramme
Si on se réfère aux configurations structurelles de Mintzberg (Structure et dynamique des organisations,
1982), la structure organisationnelle de la Biskot est une structure simple. Le contrôleur de gestion
appartient à la technostructure de l’entreprise, son travail a des conséquences sur l’activité des autres
membres de l’organisation dans la mesure où il leur permet de juger des résultats de leurs actions.
Place du Contrôleur
de Gestion
À l’instar des directions, il est indispensable d’identifier clairement dans l’organigramme la fonction de
contrôle de gestion. Les agents doivent être clairement reconnus comme contrôleurs de gestion. Les
démarches de contrôle de gestion sont souvent transversales. Or, en l’absence de la reconnaissance de
la fonction, les agents risquent d’être souvent confrontés à des logiques d’organisation verticale.
Toutefois, et avant d’expliciter la position optée (comme favorable) pour la fonction Contrôle de gestion
au sein de la société Biskot, une question paraissait préalable et qui touchait au recrutement des
éventuels contrôleurs de gestion. Va‐t‐on former en interne ces contrôleurs et combien on en aura
besoin ? Ou, tout simplement, va‐t‐on les embaucher ?
Pour la Biskot, investir en facteur humain par l’embauche de contrôleurs de gestion reste de loin un
investissement envisageable du moment où il reste à prouver sa rentabilité. Alors qu’une formation peut
leur paraître raisonnable, mais à quel coût et qui seront les bénéficiaires ?
D’après notre connaissance acquise de la société pendant la période de stage, les deux responsables du
service Comptable sont très qualifiés de par leurs formations « études universitaires en économie » leurs
expériences « longue expérience professionnelle touchant principalement le domaine comptable » et
leurs motivations, à cette formation et par conséquent à assumer cette nouvelle responsabilité.
Néanmoins, ça va se répercuter par un manque au niveau du service Comptable.
Comme solution, on propose d’embaucher d’un contrôleur de gestion expérimenté (un contrôleur parait
suffisant dans un premier temps) qui va être affecté au service comptable et financier et qui aura comme
première mission au sein de la Biskot la formation des deux cadres existants qui vont par la suite l’aider à
assurer sa fonction tout en faisant leurs travaux initiaux.
L’affection du contrôleur au service comptable reste, à notre avis, plus appropriée que son rattachement
direct à la direction générale dans la mesure où ça ne suscitera pas de résistance de la part des
directeurs fonctionnels qui jouissaient déjà de la confiance du sommet hiérarchique. L’autonomie du
prochain service est garantie dans la mesure où le service comptable ne dépendait déjà que de la
direction générale.
Section 2: Adaptation et Réorganisation du Système d’Information
Il n’y a pas de contrôle de gestion sans système d’information pour l’alimenter en données
pertinentes. Le contrôle de gestion n’est pas une fin en soi ; les données qu’il fournit doivent être utiles
au gestionnaire et au dialogue entre ce gestionnaire et ses partenaires (échelon supérieur auquel il doit
rendre compte de sa gestion ; direction financière avec laquelle il négocie l’allocation de moyens;
usagers des services qu’il produit, le cas échéant ; etc.)
L’information pertinente doit être identifiée, recueillie et diffusée sous une forme et dans des délais qui
permettent à chacun d’assumer ses responsabilités.
Les systèmes d’information produisent, entre autres, des données opérationnelles, financières, ou
encore liées au respect des obligations légales et réglementaires, qui permettent de gérer et contrôler
l’activité. Ces systèmes traitent non seulement les données produites par l’organisation, mais également
celles qui, liées à son environnement externe, sont nécessaires à la prise de décisions pertinentes.
Il existe également un besoin plus large de communications efficaces, impliquant une circulation
multidirectionnelle des informations, c’est‐à‐dire ascendante, descendante et transversale.
Nous avons déjà évoqué les principales caractéristiques du système d’information de la Biskot (au cours
du premier chapitre), choses qui nous ont permis de constater sa faiblesse apparente. Faiblesse qui va à
l’encontre et défavorise toute démarche d’implantation ou de développement d’un système de contrôle
de gestion.
Ainsi, on prône les directives suivantes :
‐ Tout d’abord, la prise de conscience de l’importance d’un système d’information performant surtout
au niveau de la direction générale et des directions fonctionnelles comme étant un facteur clé de
succès et de compétitivité.
‐ L’amélioration et la formalisation au maximum du contrôle interne existant et ce, par la mise en place
(comme première étape) d’un manuel d’organisation comptable (manuel de procédures) permettant
par la suite une amélioration de la qualité et la fiabilité de l’information financière et comptable.
‐ La reconfiguration du réseau existant de telle sorte qu’il soit inter directions ou inter services (et
envisager son éclatement futur pour devenir un réseau national liant les différentes unités et dépôts)
favorisant ainsi une meilleure circulation de l’information et une plus grande vitesse de transmission.
Cependant, si la société risque des divulgations, elle peut toujours prendre des mesures de restriction
d’accès au réseau (non applicables au futur service de contrôle de gestion qui doit avoir un accès libre
illimité et inconditionné) et des mesures de sanctions le cas échéant.
‐ La constitution de bases de données propres à chaque service ou direction avec possibilité d’accès
pour les utilisateurs autorisés, connectés au réseau. Ce qui aura un très bon impact sur la
structuration et la conservation des informations.
‐ La bonne ou la pleine utilisation des applications ou logiciels existants, principalement Sage Gestion
(Comptabilité 30, Gestion Commerciale 30, etc.) et Excel (le tableur le plus utilisé au monde et le plus
convoité par les contrôleurs de gestion).
Ainsi, on garantira un meilleur traitement de l’information et son automatisation. Toutefois, ça va
exiger une formation spécifique et ciblée, formation que la société peut toujours en bénéficier à un
très bas coût dans le cadre d’un contrat spécial de formation professionnelle.
Concernant la question de l’informatisation des applications ou des méthodes qui seront retenues par
le nouveau système (informatisation incontournable en raison de la complexité des calculs, de la
rapidité du traitement, du volume de données, ..) , la Biskot dispose des moyens de se payer un
progiciel (logiciel paramétrable) prêt à l’utilisation. Or, de tels progiciels sont souvent coûteux et
intégrés, leur utilisation est souvent limitée à une faible part de leurs capacités et rend l’entreprise
dépendante du fournisseur du logiciel et un retour en arrière difficile.
Par ailleurs, elle peut opter pour une autre solution en faisant appel aux services d’un informaticien
analyste‐programmeur pour une informatisation sur mesure, ce qui peut s’avérer moins coûteux et
mieux adapté.
Ainsi, on prônera, quant à nous, en faveur de la deuxième solution, surtout s’il en sache qu’une telle
programmation et possible via Excel qui est déjà utilisé au sein de l’entreprise.
‐ La création et l’implantation de boites à lettres accessibles à tous les acteurs (surtout ouvriers et
revendeurs) pour recevoir les différentes remarques, suggestions, réclamations, requêtes, constats,
faits, etc. Boites dont les clés seront confiées soit au contrôleur de gestion soit au directeur général.
‐ La bonne exploitation des services Internet pour tout ce qui est recherche et actualité (moteurs de
recherche), transmission de l’information (courrier électronique), contacte direct (forums, salons de
discussion) et l’adhésion aux sites pouvant présenter des occasions (tel que le site :
www.importateur.com) ou offrant des statistiques ou des études précises (tel que et à titre
d’exemple, le site :
www.directionstatistiques.gov.com).
‐ La diffusion de l’idée ou du message selon lequel une bonne information partagée vaut aussi bien
qu’un effort concret confirmé et que tout effort consenti sera bien récompensé.
‐ En cas d’abondance de l’information, le choix de la bonne information significative non redondante et
de plus en plus quantifiable.
‐ La bonne utilisation de l’information que ce soit pour des fins de coordination, d’intégration ou de
prise de décisions.
‐ L’encouragement et la favorisation du dialogue entre directions et ce via des réunions périodiques
regroupant les différents directeurs et chefs de service ainsi que le directeur général et l’éventuel
contrôleur de gestion.
Parce qu'ils constituent la finalité de la segmentation des activités comme du choix des indicateurs de
suivi, les dispositifs de dialogue de gestion et suivi sont au coeur de l'efficacité du contrôle de gestion.
L'enjeu de cette approche se situe très clairement dans le développement de pratiques collectives
d'analyse et de préparation des décisions.
À partir du moment où un indicateur permet d'alimenter utilement une discussion sur un bon sujet,
l'essentiel est fait.
Développer le contrôle de gestion est un véritable investissement. Son fonctionnement exige un temps
certain. Ce temps est celui de la prise de connaissance des questions soulevées, du rapprochement des
analyses et des raisonnements auxquels elles se réfèrent, de l'exploration et de l'évaluation des décisions
possibles. La rentabilité de cet investissement, comme la productivité du temps consacré au
fonctionnement du contrôle de gestion, s'apprécie à l'aune du surplus de qualité des décisions prises.
Ce surplus est à rechercher, non seulement dans la pertinence même des décisions, notion complexe et
mal mesurable, mais surtout dans le partage des analyses et la transparence des décisions qui sont les
meilleurs garants d'une mise en oeuvre efficace.
Section 3: Inventaire et Affectation des Ressources
L’analyse et l’observation montrent assez nettement que les simples stratégies défensives ou
d’adaptation sont insuffisantes pour assurer un avantage concurrentiel durable à l’entreprise. Il importe
principalement que l’entreprise puisse se construire une base de compétences et de ressources aux
applications potentielles multiples.
La difficulté est donc la création d’un potentiel de développement suffisamment large pour permettre la
saisie de nombreuses opportunités, mais aussi suffisamment spécifique à l’organisation pour assurer sa
singularité et sa légitimité.
On peut considérer très simplement qu’une entreprise possède un patrimoine de ressources propres
constitué de ressources financières (flux de trésorerie interne disponible), humaines (effectif évalué à
travers les niveaux de qualification et de compétences), physiques (sites et équipements),
technologiques (technologies maîtrisées et émergentes), organisationnelles (système d’information et
de contrôle) et intangibles (marques, savoir‐faire).
À ces ressources propres, il faut ajouter les ressources externes que l’entreprise peut internaliser et
intégrer à sa stratégie comme des nouvelles ressources financières (endettement, apports en capital) ou
de nouvelles ressources technologiques issues d’alliances. Ce portefeuille de ressource présente la
capacité globale de développement de l’entreprise.
Paragraphe 1 : Inventaire des Ressources
Inventorier les ressources de la Biskot requit une importance capitale dans notre travail de
conception et de mise en place, vu le rapport étroit liant la notion de ressources à celle de l’efficience,
l’une des finalités fondamentales du contrôle de gestion. Néanmoins, une bonne évaluation et
classification des différentes ressources de la société exige un réel inventaire physique, une vraie marge
de liberté, beaucoup plus de coopération et beaucoup moins de discrétion. Choses qu’on n’a pas pu en
jouir pour de multiples raisons. Ça n’empêche que de par les observations directes ainsi que part l’étude
des différents états de synthèse, on a pu aboutir aux résultats suivants qui se focalisent essentiellement
sur les ressources directement mesurables (physiques et financières) :
A. Ressources Physiques
L’étude du bilan de la société dans sa partie Actif au titre de l’exercice 2008 démontre le poids
prédominant des immobilisations avec plus de 48% du total actif.
Cette prédominance tient à tire principal aux immobilisations corporelles qui détiennent environ 100%
(99,49%) du total de l’actif immobilisé. Les ITMO occupent la première place avec 72% du total des
immobilisations corporelles, le matériel de transport vient en deuxième position avec 15% (compte tenu
des véhicules achetés en crédit‐bail), les constructions dans le troisième rang avec 10% et enfin on
trouve le MMB avec 3%.
(Les pourcentages sont calculés sur la base des montants nets, la non prise en compte des
amortissements se justifie dans la mesure où ces derniers ne reflètent pas les dépréciations réelles et du
fait que notre observation a débouché sur un bon état des dites immobilisations).
B. Ressources Financières
Le bilan de la Biskot démontre d’une part une trésorerie actif assez importante, occupant
presque 7% du total actif (chose qui mène à se demander sur l’existence d’une gestion de trésorerie), et
d’autre part un passif dont les caractéristiques générales sont les suivantes :
Un financement permanent prépondérant avec 57% du total passif et qui assuré à 81% par les capitaux
propres et à 17% par les dettes de financement.
Un passif circulant hors trésorerie d’environ 43% du total passif et qui est constitué principalement des
dettes fournisseurs et comptes rattachés avec 30% du total du PCHT et des comptes associés (comptes
qui suscitent toujours une attention particulière) avec plus de 28% du total PCHT.
Une autre remarque touche le compte report à nouveau qui capitalise plus de 16% du total des capitaux
propres.
Le calcul des délais de rotation des créances et des dettes démontre que celui des dettes est de 93 jours
et dépasse celui des créances qui n’est que de 88 jours.
L’examen de l’ESG de l’entreprise dévoile une CAF qui dépasse les 2 100 000 Dh (quasiment 1/ 3 du
capital social de la société).
C. Ressources Humaines
La lecture du CPC de la société Biskot démontre la deuxième position qu’occupent les charges
de personnel aussi bien au niveau des charges d’exploitation (21,5% du total des charges d’exploitation)
qu’au niveau du total des charges (21,33% du total des charges). Cet emplacement prouve l’importance
et l’ampleur du facteur et de l’effectif humain pour la société. Toutefois et dans l’absence d’un vrai bilan
social, on ne peut se méfier aux listes des employés déclarés pour en donner des chiffres exacts.
Cependant, la période du stage nous a été suffisante pour conclure qu’il existe un vrai potentiel humain
au niveau du personnel de la direction notamment pour les directeurs fonctionnels qui ont fait preuves
de compétences et d’un savoir considérables, chose qu’on n’a pas pu remarqué pour l’échelle basse de
la hiérarchie au niveau de la base opérationnelle, la preuve n’est autre que les procédures de
recrutement qui n’existent pas pratiquement et qui ne se formalisent rarement que dans le cas
d’embauche d’un « cadre de direction ».
D. Ressources Technologiques, Organisationnelles et Intangibles
Autre la difficulté de mesure et d’évaluation de ces ressources considérées souvent comme des
ressources stratégiques, leur modestie pour ne pas dire leur rareté reste l’une des caractéristiques de
notre société, comme c’est le cas pour la majorité des PME marocaines.
Et si la Biskot s’efforce de construire une image de marque et d’améliorer la qualité de ses produits, elle
reste toujours dépourvue de vraies ressources de la sorte surtout pour les ressources organisationnelles
pour lesquelles aucun effort n’est ni consenti ni même envisagé.
Paragraphe 2 : Affectation des Ressources
Cette étape consiste à transformer le portefeuille de ressources inventoriées, représentatif de
la capacité globale de développement de l’entreprise, en capacité effective. Cette transformation va
s’opérer par l’allocation du portefeuille de ressources au portefeuille d’activités ou au portefeuille de
centres de responsabilité.
Pour la Biskot, une première affectation semble assez simple et assez possible tenant compte d’une part,
de la prédominance des ressources directement mesurables, et d’autres part, de la simplicité de la
segmentation retenue qui n’est autre que le reflet de la structure organisationnelle (l’organigramme)
adoptée.
Dans un premier temps, la répartition de ces ressources va se faire principalement sur la base du degré
et pourcentage d’utilisation et/ou de consommation de chaque ressource par tel ou tel centre de
responsabilité, et elle sera imposée via le pouvoir hiérarchique. Dans un deuxième temps, on prendra en
considération les différents objectifs assignés à chaque centre. Le dialogue, la négociation, le contrat se
substituent au pouvoir hiérarchique.
Ainsi et à titre d’exemple, les ressources physiques seront affectées de la sorte :
‐ Pour les ITMO, elles seront affectées quasi exclusivement au centre de responsabilité « direction
technique», et c’est au directeur technique de les répartir une deuxième fois sur les centres de
responsabilité qui dépendent de lui, il s’agit en l’occurrence des centres : « infographie », « laboratoire »,
« maintenance », « magasins matières premières » ou autres dans le cas d’un affinement de la
segmentation initiale.
‐ Pour le Matériel de transport, il sera affecté quasi exclusivement au centre de responsabilité « direction
commerciale », et c’est au directeur commercial de le répartir une deuxième fois sur les centres de
responsabilité qui dépendent de lui, il s’agit en l’occurrence des centres : « dépôts », « magasins
produits finis » ou autres dans le cas d’un affinement de la segmentation initiale.
‐ Pour les constructions, elles seront affectées conjointement aux deux principaux centres de
responsabilité « direction technique » et « direction commerciale » qui vont se charger de les répartir
sur les centres dépendants.
Il est à préciser que c’est par faute d’indisponibilité d’informations et de données qu’on n’a pas pu
présenter une réelle et précise affectation des ressources de la société. Néanmoins, nous estimons via
notre exemple faciliter cette tâche le cas échéant.
Section 4: Instauration d’un Référentiel d’Objectifs
Le gestionnaire doit pouvoir comparer ses réalisations à des références, qu’il s’agisse d’objectifs
préalablement définis, des moyens qui lui étaient alloués ou des réalisations d’autres gestionnaires
placés dans des situations comparables (analyse comparative ou benchmarking).
Chaque centre de responsabilité doit être investi d’une mission et d’objectifs à atteindre.
Ces objectifs sont généralement d’ordre financier et dépendent de la nature du centre. Le responsable
d’un centre a une obligation de résultat et non une obligation de moyens. Chaque responsable doit être
doté non seulement d’un objectif, mais aussi d’un but en relation avec « la stratégie » de l’entreprise :
‐ Objectif : l’objectif peut être daté, quantifié et même monétarisé s’il est fixé en interne, mais il peut
aussi être mouvant dans le cas de référenciation externe (part de marché).
‐ But : de façon plus globale, le responsable d’entité doit aussi se sentir responsable de gestion d’un (ou
plusieurs) attribut(s) de performance du produit, ce qui doit l’amener à ne pas penser uniquement en
terme de gestion de son entité (logique de confortement) mais aussi en termes d’évolution du produit,
de la production, ou de l’organisation elle‐même (logique de changement).
Paragraphe 1 : Les Objectifs de la Biskot
Concernant la société Biskot, normalement les objectifs doivent être arrêtés par la direction
générale de la société via une démarche ascendante.
Dans un premier temps, il importe en effet que chaque directeur ou/et responsable détermine lui‐
même ses objectifs ; ce qui signifie une capacité d’analyse de son centre de responsabilité (forces et
faiblesses, compétences, ressources…) ; au regard des moyens mis à sa disposition (existants et/ou
éventuels), des attentes et réalisations des autres directeurs ou/responsables.
Dans un deuxième temps, et après un dialogue de gestion approfondi entre chaque responsable et la
direction générale (pourquoi pas dans le cadre d’une réunion de gestion regroupant tous les
responsables), cette dernière arrêtera la liste définitive des objectifs à réaliser garantissant ainsi une
certaine acceptation (négociation) et motivation (inspiration).
La fixation des objectifs est la conséquence du dialogue qui doit se nourrir des informations collectées (le
système d’information sur lequel reposent les discussions est primordial).
Toutefois, il se passe que dans la plupart des PME marocaines :
‐ Chaque directeur ou responsable coche la majorité sinon la totalité des buts proposés.
‐ La difficulté observée pour ne pas dire l’incapacité au niveau du chiffrage ou de la fixation d’un
pourcentage (en hausse ou en baisse) concernant un but choisi et l’utilisation fréquente des termes «
maximum possible» ou « minimum possible».
‐ La non‐existence de standards définis à respecter.
‐ La préoccupation prioritaire des objectifs commerciaux surtout en terme d’augmentation du chiffre
d’affaires.
Ainsi, apparaît la difficulté d’instaurer un tel référentiel surtout avec l’indisponibilité et l’insuffisance de
l’information recueillie. Alors, on ne saura prétendre la réalisation d’un tel travail, toutefois, l’on a
essayé d’élaborer un objectif chiffré à titre d’exemple.
Paragraphe 2 : Fixation de l’Objectif Chiffre d’Affaires
Inutile de rappeler que la fixation d’un objectif est une opération cruciale nécessitant
diagnostic, traitement et communication. Les modalités de fixation dépendront à la fois des informations
à disponibilités, des techniques à utiliser et de la nature de l’objectif à fixer et du centre concerné.
Notre exemple, concerne la fixation, pour le centre « direction commerciale », du CA et du pourcentage
d’augmentation à atteindre pour l’année 2009.
D’abord, on a essayé de déterminer les variations du CA de la société pendant les 5 dernières années,
espérant dégager une tendance nous permettant de prévoir dans un premier temps le CA pour cette
année. Or, on n’a pas pu avoir les données que pour les 2 dernières années (2009 et 2008) dégageant
ainsi une augmentation du CA de 31,5 %. Une telle augmentation nous parait prometteuse, mais
arbitraire et artificielle (contre seulement, une amélioration de 5% du résultat net), toutefois, si elle est
réelle on ne peut postuler une augmentation semblable pour l’année en cours à moins la confirmation
par la direction commerciale d’une telle ambition.
Devant cette situation, on a opté pour une étude plus minutieuse de la tendance des ventes utilisant les
méthodes de prévisions jugées adéquates.
Aussi, le tableau suivant récapitule les ventes de la Biskot pour les deux dernières années :
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Année 2007 2184928 1402597 1154199 1144554 1002856 1168128 1178330 895972 1313881 876247 642394 1107868
Année 2008 1209595 1547414 952618 1521126 1567072 1802736 1590876 1820234 1364665 1661158 1693535 1768657
On note que les points sont assez dispersés d’une part, et de l’autre, la difficulté de constater clairement de variations saisonnières. Aussi, l’on a
choisi d’abord de procéder par calcul des moyennes mobiles pour en conclure la tendance via la méthode de l’ajustement linéaire. Une fois calculée,
cette tendance nous permettra de prévoir les ventes de la société pour l’année en cours et de ce fait fixer un montant ou pourcentage à atteindre.
1 600 000
1 400 000
1 200 000
1 000 000
800 000 Moyennes mobiles
600 000
400 000
200 000
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
De la sorte, la variation prévue du Chiffre d’Affaires n’est que 25% au lieu de 31,5%.
Toutefois, adopter cette variation comme objectif revêt un caractère non volontariste dans la mesure où
elle ignore l’optique de l’amélioration continue.
Pour préparer une telle décision (fixation du CA à atteindre pour l’année à venir), la projection via une
étude prévisionnelle n’est pas suffisante, car la réussite d’un standard est fonction d’autres éléments
que le calcul technique.
Deux notions clés sont à prendre en considération, il s’agit d’une part de la motivation et d’autres part
de l’acceptation.
La motivation : Pour qu’il y ait incitation à atteindre ça n’a performance, l’effort demandé (qu’il consiste
à aller vers un objectif, ou à s’éloigner d’une situation considérée comme catastrophique) doit être perçu
comme étant réalisable sur le laps du temps donné.
Diverses études ont, en effet, vérifié :
- Qu’un standard établi à un niveau de performance ressenti comme trop élevé décourage les
membres de l’entreprise et n’a aucun effet sur leur motivation.
- Qu’un standard correspondant à un niveau trop faible de performance est souvent réalisé, mais
rarement dépassé, le personnel ajustant son effort sur le résultat que la direction exige de lui.
- Que la relation qui unit le niveau de standard et la performance réelle est elle‐même fonction
d’une troisième variable à savoir : le niveau d’aspiration de l’individu.
Le standard optimal soit donc être tel que :
- Il incite au meilleur accroissement du résultat possible, compte tenu des réactions envisageables
des membres de l’entreprise.
- La performance soit réalisable, sans l’être trop aisément.
Ces constatations ne vont pas à l’encontre de l’adoption de standards idéaux. En prenant soin d’élever
préalablement le niveau d’aspiration du personnel, il est possible d’avoir pour buts des standards
exigeants dont on essaiera de se rapprocher sur un horizon de temps relativement long. Il faudra
cependant veiller à ce que ces normes ne deviennent pas trop anxiogènes.
L’acceptation: Le problème de l’acceptation oblige à se poser la question de savoir si l’individu est
davantage prêt à contribuer à l’application d’un standard fixé d’une manière autocratique ou déterminé
selon un mode participatif.
La réponse est que l’acceptation est généralement meilleure lorsque le standard est élaboré par voie de
concertation, car le responsable risque de le percevoir comme étant « non standard », il y aura, dans
cette hypothèse, identification entre l’objectif à atteindre et l’individu. Cependant, les particularités de la
personnalité de tel ou tel chef de département peuvent faire que, parfois, il est préférable d’imposer les
standards plutôt que de les négocier.
Donc, si l’acceptation s’obtient la plupart du temps par la négociation, il est des cas où celle‐ci demande
l’usage de la domination. Des situations de crise peuvent également inciter à être directif.
Au niveau de la Biskot, si la motivation des directeurs est sans doute fort présente, elle reste à prouver
chez les niveaux hiérarchiques inférieurs, chose qui doit être prise en considération par ces derniers tant
dans la fixation des objectifs futurs que dans la négociation des dits objectifs avec la direction générale.
De notre part on fixera dans un premier temps un intervalle, avec un minimum à dépasser et un
maximum à essayer d’atteindre.
Ainsi, l’augmentation minimum est de l’ordre de 28% par rapport à l’année précédente.
L’augmentation idéale et de l’ordre de 35% par rapport à l’année précédente.
L’adaptation de tel ou tel pourcentage restera prédisposée à la décision de la direction générale après
évidemment consultation et négociation avec la direction commerciale.
Section 5: Description d’un Système de Mesure et d’Évaluation
Le contrôle de gestion a ses adages. Résumés fidèles des leçons majeures de l’expérience ou
expression d’un bon sens fallacieux ? On peut toujours en discuter, mais assurément pas les ignorer.
Deux de ces adages à la mode semblent esquisser le dilemme auquel peuvent se trouver confronter les
concepteurs des systèmes de contrôle de gestion.
Le premier pose qu’ « on ne gère que ce que l’on mesure». Il invite à l’évidence à l’effort d’objectivation
des performances, à la quantification des objectifs, au développement des indicateurs, à la propagation
dans l’organisation de la culture des chiffres.
L’autre exprime que « l’on obtient ce que l’on mesure ». Il suggère que le caractère mobilisateur de
l’objectif quantifié ‐ qui en est d’ailleurs la raison d’être ‐ s’accompagne d’un éventuel effet pervers si
l’indicateur retenu n’est pas raisonnablement représentatif du phénomène qu’il représente.
Les indicateurs de performance sont alors définis en fonction des objectifs à atteindre ; ils doivent
permettre la mesure des performances atteintes. En ce sens, un indicateur n’a de sens que s’il est
l’illustration d’un objectif et s’il permet de documenter celui‐ci par des cibles (valeur cible de
l’indicateur).
Le mode de collecte des informations destinées à faire vivre les indicateurs, ainsi que les modalités de
compte rendu (fréquence, destinataires…), sont également essentielles pour la fiabilité et l’accessibilité
des données de pilotage.
Or le polymorphisme, la plasticité, la volatilité ‐ parfois ‐ des ambitions de l’action rendent éminemment
délicate la mise sur pied d’indicateurs non biaisés et non réducteurs.
Paragraphe 1 : Présentation du Système
Les spécificités de la Biskot en tant qu’entité autonome et en tant qu’élément d’un ensemble,
impliquent un « système » de mesures adaptées. Toutefois, l’utilisation du terme « système » reste
ambitieuse, à notre sens, dans la mesure où notre appréciation a débouché sur la projection d’un
système élémentaire de mesure, composé d’une panoplie d’indicateurs conçus et sélectionnés.
Sur chacun des centres de responsabilités ainsi définis, qu'est‐il important de suivre? Sur quels types de
résultats ou de performances sommes‐nous attendus ? Quels sont les indicateurs nous permettant de
mesurer l’efficacité, la qualité des prestations ? Etc. Signalant, la carence d’utilisation du système de
mesures existant qui n’est autre que la comptabilité générale (absence d’analyse comptable).
Un indicateur est une représentation chiffrée d’un phénomène qu’on veut mettre sous contrôle. C’est
une donnée (nombre, cotation, évaluation…) permettant d’objectiver une situation, d’en rendre les
caractéristiques lisibles et interprétables. Il est nécessairement quantitatif : il l’est soit naturellement
parce que rendant compte d’une donnée directement mesurable, soit s’il rend compte d’une donnée
qualitative parce qu’il repère cette donnée sur une échelle de valeurs1.
Un indicateur, quel qu’il soit, peut prendre deux valeurs remarquables :
• Une valeur à réaliser (valeur cible), qui traduit l’objectif que l’on se fixe.
• Une valeur réalisée, qui traduit le niveau de réalisation de l’objectif.
Les indicateurs doivent être adaptés à la nature et à l’organisation de la structure ou du service. En
fonction de ce dont on entend rendre compte, on doit choisir des indicateurs spécifiques. Ils doivent
permettre de :
• Fixer des cibles traduisant les objectifs définis en commun par la hiérarchie et par les gestionnaires.
• Mesurer les réalisations par rapport à ces cibles.
• Comprendre et analyser ces réalisations.
• Orienter les décisions des gestionnaires dans le but d’améliorer la performance.
• Nourrir le dialogue de gestion entre les différents niveaux hiérarchiques.
Les indicateurs s’inscrivent dans une logique de gestion par la performance. Toutefois, ils doivent
respecter un certain nombre de critères :
• Etre lisibles, compréhensibles, clairs, immédiatement interprétables ;
• Etre pertinents ;
• Etre disponibles;
• Etre fiables, précis, contrôlables ou « auditables » ;
• Etre synthétiques et sélectifs.
Les indicateurs se construisent dans le cadre d’une démarche de pilotage (cibles/moyens/réalisations)
constitutive du contrôle de gestion, ils puisent les éléments de mesure dans un système d’information.
En terme de typologie, on distingue généralement :
Les indicateurs d’environnement : Caractérisent le contexte d’action du centre de responsabilité ou du
service. On y trouve :
‐ Indicateurs de préférences : Expriment les attentes des usagers, acteur, responsables et partenaires du
centre.
‐ Indicateurs de situation : Caractérisent le milieu physique, humain et socio‐économique de celui‐ci.
Les indicateurs de moyens : Traduisent la disponibilité, l’affectation ou la consommation de moyens
humains, matériels ou financiers pour une activité du centre.
Les indicateurs d’activité ou de production : Traduisent le niveau d’activité des agents ou de la
production matérielle du centre et peuvent concerner aussi les activités des centres latéraux.
Les indicateurs de qualité : Traduisent les niveaux de la qualité observée à travers l’évaluation et la
mesure de la satisfaction éprouvée, à ce titre, la mesure concerne surtout la qualité des produits et celle
des process.
1
Pierre Voyer, « Un regard critique sur l’utilisation d’indicateurs pour mesurer la performance et la proposition
d’une approche instrumentale des tableaux de bord », Presses de l’Université du Québec, 1997.
Les indicateurs de résultat : Expriment « l’efficacité » socio‐économique pour ne pas dire uniquement le
rendement du centre de responsabilité ou du service.
Les indicateurs d’efficience : Traduisent le rapport entre les réalisations obtenues et les moyens
consacrés à l’action du centre ou du service.
Les indicateurs d’efficacité : Les indicateurs de résultats, d’activité, de qualité, voire d’efficience, doivent
dans une démarche de contrôle de gestion recevoir une valeur cible qui décline l’objectif recherché. Le
rapport entre les réalisations obtenues et la cible fixée mesure l’efficacité.
Paragraphe 2 : Indicateurs Retenus
Comme les indicateurs de performance sont définis en fonction des objectifs à atteindre alors
que nous n’avons pas pu dresser un vrai référentiel d’objectifs, on va se limiter au seul objectif fixé
précédemment, le Chiffre d’Affaires au titre de l’année 2009, pour dresser et décrire une batterie non
exhaustive d’indicateurs pour le centre de responsabilité « Direction Commerciale ».
Ainsi, on peut suggérer comme :
A. Indicateurs d’environnement
* Environnement socio‐économique :
Pyramide des âges
Revenu moyen annuel
Niveau de la croissance démographique
Densité et répartition géographique de la population
Habitudes de consommation par région (pourcentage de consommation,..).
Nombre, taille et distribution des concurrents
* Environnement politique et infrastructure :
Politiques d’Etat : Politiques de libre échange (nombre d’accords et dates d’entrée en
vigueur,..).
Poli. De mise à niveau (formation professionnelle,..).
Poli. D’investissement (taux d’intérêts, subventions,..).
Régime douanier (tarifs et procédures,..).
Infrastructure : Réseau routier (longueur, typologie,..).
Programmes d’habitat (dates, lieu, densité,..).
Grands travaux publics (routes, régions industrielles,..).
* Structure interne :
Structure du capital (répartition et affectation du capital,..).
Structure financière (CAF, ressources financières totales,..).
Structure productive (volume et état de l’arsenal technique,..).
Structure sociale (effectif total, niveau de qualification,..).
B. Indicateurs de moyens
* Moyens techniques : Matériel affecté (locaux, véhicules, ordinateurs, mobilier,..).
Consommation (gasoil, amortissements, location, entretien).
* Moyens humains : Effectif affecté (nombre, qualification, affectation,..).
Consommation (charges personnelles, formation,..).
* Moyens financiers : Financement affecté (pourcentage de la CAF, des dettes,..).
Consommation (charges d’intérêt, niveau de dépendance financière,..).
C. Indicateurs d’activité
* Le Chiffre d’affaires : CA total par périodicité en quantité et en valeur.
Pourcentages et variations périodiques du CA total.
Composition du CA total par zone, par dépôt, par produit.
Pourcentages et variations par zone, par dépôt, par produit.
D. Indicateurs de qualité
* Qualité du réseau de distribution (taux de la couverture du territoire, délais de livraison,..).
* Qualité de la prospection des clients (nombre des clients nouveaux,..).
* Qualité de la négociation (nombre et pourcentage des traitements préférentiels,..).
* Qualité du produit (suivi et estimation de la valeur perçue,..).
E. Indicateurs de résultat
• Rentabilité du centre exprimée surtout en terme de la relation Résultat‐Chiffre d’affaires (variation
Résultat vs variation CA, rapport Résultat‐CA, rapport Volume CA‐Valeur CA, rapport CA‐Charges du
centres,…).
F. Indicateurs d’efficience :
• Productivité du centre exprimée surtout en terme de la relation CA‐Moyens affectés (Volume et
variation du CA vs volume et variation des moyens affectés, rapport CA‐Immobilisations affecté
(nombre véhicules), rapport CA‐Effectif affecté, …).
G. Indicateurs d’efficacité :
* Chiffre d’affaires atteint vs Chiffre d’affaires ciblées.
On notera à ce niveau, la relation étroite entre les indicateurs sélectionnés d’une part et les
méthodes ou outils projetés d’autre part. ainsi, par exemple, l’entreprise ne peut espérer utiliser le coûts
de revient comme indicateur s’elle n’envisage pas instaurer une méthode permettant le calcul du dit
coût. On ne va pas rediscuter la question de la pertinence du choix de la méthode ou de l’outil à utiliser,
toutefois, on estime primordialité d’indiquer à la Biskot le ou les outils, de départ, jugés convenables
convoités par le futur service de contrôle de gestion.
Paragraphe 3 : Méthodes et Outils Retenus
Tout d’abord, inutile de rappeler le rôle que peut jouer la comptabilité générale comme outil
de gestion. Cette remarque prend toute son ampleur surtout dans le cas des PME disposant d’une
comptabilité centralisée en interne comme c’est le cas de la Biskot.
Par ailleurs, on a opté pour l’outil « Tableaux de bord » comme outil approprié (dans une première
étape) du futur contrôleur de gestion. Tableaux dont les indicateurs seront dans une première étape à
dominance financière et comptable, mais qui se verront par la suite s’enrichir par d’autres indicateurs
selon l’amélioration progressive envisagée du système d’information de la société.
Par la suite, notre contrôleur va compléter son outil de base par d’autres qu’il va juger nécessaires et
faisables (de notre part, on suggéra les budgets dans une deuxième étape).
A. Les tableaux de bord
Les tableaux de bord sont des instruments tout à fait particuliers dans la panoplie des
instruments de contrôle de gestion existants. En effet, ils privilégient :
L’adaptation, la réactivité, la communication transversale.
1. Présentation
Un tableau de bord est un ensemble d’indicateurs, à un niveau suffisamment agrégé, à
destination des responsables quel que soit leur niveau hiérarchique, en vue de leur permettre de
connaître l’état d’avancement des programmes ou des orientations dont ils doivent assurer la mise en
œuvre et pour lesquels ils doivent atteindre un objectif spécifique.
C’est un outil d’aide à la gestion, conçu pour analyser la performance.
Le tableau de bord est centré sur les points‐clés de gestion, c’est‐à‐dire sur les objectifs majeurs,
prioritaires, stratégiques et/ou sur les risques liés à l’activité de la structure à un instant donné, et qu’il
est nécessaire de suivre de près, de placer sous le contrôle de l’unité ou du centre afin d’éviter
d’éventuels dérapages. Comme il est axé sur les points clés de gestion, le tableau de bord n’a pas
vocation à couvrir tous les champs de l’activité d’un centre ou d’une entité.
Le tableau de bord, en tant qu’outil de pilotage, présente plusieurs intérêts. Il permet en effet de :
• Construire les bases d’un système de management stratégique intégré afin de :
‐ clarifier et rendre lisible la stratégie de l’organisation.
‐ communiquer la stratégie à tous les niveaux de l’organisation.
‐ rendre cohérents les objectifs des centres et des individus avec la stratégie globale.
‐ relier les objectifs stratégiques à la programmation et à la budgétisation.
‐ procéder périodiquement à des analyses et évaluations de performance.
• Mettre en cohérence ses processus managériaux ;
• Faciliter la mise en œuvre de la stratégie à long terme par l’ensemble de l’organisation.
Outre la connaissance de l’état d’avancement des programmes ou des orientations de l’entité, les
tableaux de bord doivent permettre :
• Un suivi de la performance des centres par des comparaisons périodiques ou intercentres.
• Une réaffectation de moyens humains ou financiers afin de respecter les objectifs.
• Une programmation des principales étapes‐clés en vue de validation ou de réorientation.
• Un reporting (rapport et information).
À ce titre, un tableau de bord est généralement constitué de deux parties :
‐ Une partie regroupant les indicateurs de pilotage qui permettent de suivre, au niveau de l’entité
proprement dite, l’avancement des projets et des réalisations.
‐ Une partie qui regroupe l’ensemble des indicateurs destinés au reporting, afin de rendre des comptes
sur le niveau de performance et de dialoguer entre niveaux hiérarchiques.
Un tableau de bord est utilisé pour voir, comprendre, apprécier les situations, évaluer l’importance des
variations et des écarts et en faire le suivi, localiser les problèmes, décider et agir. En outre, il permet de
vérifier la conformité des réalisations aux objectifs (stratégiques, de gestion, ou opérationnels), de
déclencher des actions correctives sur les moyens, de réorienter les objectifs, voire de recibler l’action.
Il constitue aussi un outil pédagogique permettant de sensibiliser les responsables aux facteurs‐clés de
succès pour l’organisation ou le service.
Le tableau de bord peut être aussi utilisé comme un outil de dialogue au sein d’un niveau de
responsabilité et également entre les niveaux de responsabilité.
Dans ce cadre, il est souhaitable :
• De l’analyser régulièrement et systématiquement lors de réunions et séquences collectives de réflexion
et de décision.
• De formuler à destination de ses émetteurs des appréciations, commentaires, évaluations ou décisions
prises par le niveau hiérarchique supérieur.
La mise en œuvre de tableaux de bord peut permettre de :
• Mesurer les performances par rapport aux objectifs fixés afin d’évaluer les conditions de mise en
œuvre de la stratégie.
• Communiquer les performances.
• Porter un diagnostic pour identifier les points faibles afin de prendre les mesures correctives
nécessaires (apprentissage organisationnel).
• Motiver les services et assurer un suivi du changement.
• Constituer un outil pédagogique permettant de sensibiliser en permanence les responsables aux
facteurs‐clés de succès de l’organisation ou du centre.
Ainsi, les tableaux de bord doivent permettre de concilier les différents enjeux de la gestion et du
pilotage de l’organisation : analyser et agir, observer le passé et anticiper le futur, être à la fois
synthétiques et suffisamment complets pour traiter l’ensemble des points‐clés de gestion.
2. Démarche de conception
Le tableau de bord est constitué d’une batterie d’indicateurs sélectionnés et observés
régulièrement. Ces derniers doivent être placés aux points‐clefs à caractériser.
Ensemble d’indicateurs pouvant prendre indifféremment la forme de tableaux, de graphiques, de
plannings… les indicateurs doivent être choisis afin de rendre le meilleur « service » à leurs destinataires
et répondre au mieux à leurs préoccupations de pilotage.
Un tableau de bord n’est en principe jamais « isolé ». Il est souvent conçu et élaboré dans un système
«gigogne » : une partie de l’information disponible à un niveau de responsabilité est recueillie pour être
ensuite synthétisée ou agrégée au niveau de responsabilité supérieure. La conception des tableaux de
bord sur le principe “gigogne” impose une démarche structurée, à savoir :
• Une réflexion sur les objectifs et les variables d’action à chaque niveau de responsabilité.
• Le choix des indicateurs pour chacune des variables d’action.
• La confrontation des données disponibles en fonction des systèmes d’information.
• Le maquettage du format de présentation des tableaux de bord.
La conception d’un tableau de bord est souvent itérative, afin de sélectionner les indicateurs les plus
pertinents.
Le tableau de bord, dans sa présentation et sa mise en page, propose quatre espaces fondamentaux :
• Un tableau : il présente des indicateurs pertinents qui sont quelquefois accompagnés de pictogrammes
faisant office de « clignotants ».
• Un graphique : il doit pouvoir offrir un résumé et une présentation de l’information la plus importante
qui ressort du tableau.
• Un commentaire : il doit être clair et précis, se situer par rapport à l’objectif préalablement fixé et faire
référence à une situation précédente ou une action future.
• Une table de références : elle recense notamment la source du document, les coordonnées de
l’émetteur ou du rédacteur du tableau de bord, la périodicité, la date de mise à jour des données. Elle
reprend également l’objectif en indiquant de quelle préoccupation de gestion il relève.
3. Conditions de réussite
Une conception et une mise en place réussite d’un tableau de bord est fonction du respect d’un certain
nombre de conditions, à savoir :
• Une bonne connaissance préalable des objectifs de l’entité et de son mode de fonctionnement est une
condition nécessaire pour mettre en place des tableaux de bord. Les indicateurs retenus dans le
tableau de bord d’un responsable doivent être pertinents, en cohérence avec les objectifs assignés et
significatifs de la stratégie déployée à tous les niveaux de responsabilité.
• Le tableau de bord ne doit pas miser sur la quantité d’informations, mais doit viser la qualité des
données qu’il sélectionne au sein de systèmes d’information de plus en plus nombreux et
sophistiqués.
• Le tableau de bord doit se limiter à l’essentiel. En revanche, il est nécessaire de bien faire comprendre
aux personnes concernées qu’une activité qui ne fait pas l’objet d’un suivi n’est pas pour autant sans
intérêt.
• La présentation visuelle des indicateurs doit être simple, conviviale et soignée : il s’agit de pouvoir
prendre connaissance, très rapidement, « en un coup d’oeil », de l’information présentée à un instant
donné ou sur une période déterminée (les résultats significatifs, les exceptions, les écarts, les
tendances). Le tableau doit faire apparaître simultanément la valeur cible (objectif), le niveau de
réalisation, l’écart par rapport à l’objectif et l’évolution dans le temps des réalisations. De même, il est
important de privilégier une présentation standard des tableaux de bord avec la même configuration
des données, et d’adapter leur fréquence.
• Le tableau de bord doit être facilement accessible à ses destinataires (consultations, simulations,
visualisations rapides). Il doit donc être:
‐ Court (peu de pages).
‐ Clair (qualité de mise en page, visualisation).
‐ Parlant (significatif/message).
‐ Pertinent (problématique/enjeux).
La mise en place de tableaux de bord n’a d’intérêt que si ces derniers sont réellement utilisés et de façon
pertinente par leurs destinataires. Pour cela, le processus d’animation et d’exploitation est une étape
essentielle dans l’appropriation des tableaux de bord par les agents et responsables qui doivent les
renseigner. Cette démarche d’analyse et d’animation s’inscrit dans une double perspective : le reporting
d’une part et de pilotage de l’activité d’autre part.
Toutefois, L’implantation d’indicateurs et de tableaux de bord au sein d’une organisation peut présenter
un double risque :
• D’une part, celui d’une utilisation passive des documents.
• D’autre part, celui d’engendrer certains effets pervers tels que :
‐ les responsables d’entités se concentrent sur l’obtention de bonnes performances sur les seuls
points clés retenus,
‐ les responsables manipulent les procédures de gestion et/ou les instruments de mesure de manière
à ne jamais présenter d’écarts négatifs entre le réalisé et l’objectif.
Un autre risque est relatif au temps qui est davantage consacré à renseigner les tableaux de bord avec
les données pertinentes plutôt qu’à analyser les renseignements fournis par ces tableaux de bord.
L’automatisation de la phase de renseignement des tableaux de bord à partir d’une base de données
unique commune à l’ensemble de l’organisation concernée (saisie unique, données partagées) permet
de résoudre au moins partiellement ce problème.
B. Tableau de bord pour la Biskot
Maintenant que le choix de l’outil, sa présentation ainsi que la démarche de sa conception sont
explicités, on consolidera notre travail par une application effective, mais non exhaustive dans la mesure
où on concevra un tableau de bord commercial pour la Biskot.
On signalera ici que notre tableau de bord n’englobera pas tous les indicateurs déjà retenus vu
l’incapacité actuelle du système d’information existant à procurer toutes les informations et données
nécessaires. Ainsi, on se contentera dans un premier temps, des seuls indicateurs jugés prioritaires (le CA
comme critère principal) pour lesquels le système d’information est ‐ou sera‐ en mesure de les
alimenter. Par la suite, notre tableau sera progressivement améliorer et enrichi au fur et à mesure de sa
diffusion, de son utilisation, de sa compréhension, de son acceptation et de développement et
amélioration attendue du système d’information.
On signalera aussi que d’après la segmentation retenue, notre tableau concernera les chefs de dépôt, la
direction commerciale, la direction générale et le futur service de contrôle de gestion. Toutefois et pour
la double raison :
- Centralisation de la comptabilité (surtout enregistrement) et de la gestion commerciale
(établissement des documents commerciaux) au niveau de l’unité sis à Fès.
- La structure actuelle des dépôts (chef, magasiniers et distributeurs) et l’incapacité de la majorité
des chefs de dépôt à utiliser un tel outil.
Le présent tableau de bord sera dressé et utilisé séparément par la direction commerciale d’une part et
le service de contrôle de gestion projeté d’autre part. Ceci va permettre une comparaison critique d’un
côté et un dialogue riche entre ces deux centres et la direction générale de l’autre.
Phénomène : Activité Commerciale
Année : ……………………………………
Indicateur : Chiffre d'affaires
Janvier Février Mars ……………… Décembre
CA par Région & par Dépôt
Objectif Réalisation Écart Objectif Réalisation Écart Objectif Réalisation Écart ……………… Objectif Réalisation Écart
Dépôt 1 ………………
Dépôt 2 ………………
………
Région 1
Dépôt N ………………
TOTAL ………………
Dépôt 1 ………………
CHIFFRE D'AFFAIRES
Dépôt 2 ………………
………
Région 2
Dépôt N ………………
TOTAL ………………
……………………
……………………
Dépôt 1 ………………
Dépôt 2 ………………
………
Région N
Dépôt N ………………
TOTAL ………………
Commentaires :
Phénomène : Activité Commerciale
Année : ……………………………………
Indicateur : Chiffre d'affaires
Janvier Février Mars ……………… Décembre
CA par Produit, par famille & par Dépôt
Objectif Réalisation Écart Objectif Réalisation Écart Objectif Réalisation Écart ……………… Objectif Réalisation Écart
Produit 1 ………………
Produit 2
……… ………………
Famille 1
Produit N ………………
TOTAL ………………
Produit 1 ………………
Produit 2 ………………
………
Famille 2
Dépôt 1 Produit N ………………
TOTAL ………………
………
………
Produit 1 ………………
Produit 2 ………………
………
Famille N
CHIFFRE D'AFFAIRES
Produit N ………………
TOTAL ………………
……………….
……………….
Produit 1 ………………
Produit 2 ………………
………
Famille 1
Produit N ………………
TOTAL ………………
Produit 1 ………………
Produit 2 ………………
………
Famille 2
Dépôt N Produit N ………………
TOTAL ………………
………
………
Produit 1 ………………
Produit 2 ………………
………
Famille N
Produit N ………………
TOTAL ………………
Commentaires :
Il importe ici, et avant de passer à la section suivante de faire les remarques suivantes
concernant le tableau de bord commercial proposé :
- D’abord, il peut paraître que les tableaux proposés seront trop volumineux dans une utilisation
réelle, si l’on sache le nombre important des dépôts ainsi la grande variété de la gamme
produite, ce qui peut nuire à sa bonne utilisation. Pour notre part, on estime qu’une telle
présentation est pertinente dans la mesure où elle nous renseigne sur la maquette future des
tableaux de bord à diffuser au niveau hiérarchique inférieure (chefs de dépôt), en plus de tels
tableaux peuvent toujours être divisé en sous tableaux (tableau pour chaque moi, pour chaque
dépôt,...).
- Nos tableaux sont à consolider avec des représentations graphiques établies automatiquement
au fur et à mesure de la saisie des données.
- L’élaboration des tableaux et leur utilisation doit se faire sur un tableur tel qu’Excel pour les
utilitaires performants qu’il propose surtout en matière de calcul automatique, de calcul et mise
en forme conditionnelle et de rapport de tableaux et graphiques croisés dynamiques.
Section 6: Sensibilisation et Formation
Actuellement, la valeur d’une entreprise n’est pas évaluée uniquement par ses usines, ses
clients, ses résultats ou ses marchés, même si ces éléments restent très importants. Une entreprise
s’apprécie aussi comme une organisation d’hommes, riches de la diversité de leurs compétences, et de la
somme de leurs expériences.
Assurer une bonne gestion de la ressource humaine est devenu une quête incessante. Recruter des
jeunes a fort potentiel, savoir garder ceux qui ont acquis une expérience, déléguer les responsabilités,
voilà autant de défis auxquels l’entreprise est aujourd’hui confrontée auxquels elle doit trouver des
solutions pour évoluer avec succès (I et J.Dekerviler : Le contrôle de gestion à la portée de tous).
Mettre en place un système de contrôle gestion, ou développer et faire vivre un système existant, c’est
d’abord et avant tout s’appuyer sur des hommes (P‐L Bescos et collaborateurs : Contrôle de gestion et
management).
En effet le contrôle de gestion est à la fois une question de maîtrise technique et une question
d’hommes, les deux pesant d’un poids équivalent. Toutefois, s’occuper des hommes, les diriger vers
certains objectifs, les motiver et les faire travailler pour en réaliser, n’est pas une tâche facile, ceci
explique d’ailleurs pourquoi tout contrôle doit être mené avec diplomatie et prudence.
Paragraphe 1 : La Sensibilisation
Il s’agit ici de s’assurer que la direction générale ainsi que tout le personnel de l’entreprise qui
sera en relation avec le service contrôle de gestion convoité, comprennent l’objet de ce dernier et son
intérêt pour l’entreprise, et qu’ils puissent dialoguer avec lui.
La réalisation de cet objectif s’appuie d’abord sur la conviction des dirigeants dans les bénéfices à tirer
du développement de telles pratiques, leur volonté de le faire et leur capacité à conduire de tels projets
(l’affichage, par les dirigeants, d’une ambition forte dans le domaine du contrôle de gestion est un atout
certain pour la pérennisation de la fonction de contrôle de gestion).
Elle s’appuie aussi sur la prise de conscience de l’existence d’enjeux (surtout en terme de contraintes
externes), qu’il s’agisse de risques (ou/et menaces) ou de bénéfices (ou/et opportunités) potentiels pour
la société, pour le(s) centre(s) et/ou pour les acteurs (une contrainte externe forte, dès lors qu’elle est
perçue et acceptée par les acteurs, peut servir de catalyseur au perfectionnement du contrôle de gestion
dans la société. Il en va de même pour certains bénéfices escomptés).
La perspective de procédures de gestion plus responsabilisatrices ou la recherche de marges de
manoeuvres inexploitées peuvent aussi constituer des enjeux mobilisateurs.
Et enfin, elle s’adosse sur la perception du contrôleur comme étant un véritable partenaire dont la
mission est d’aider à la bonne marche de l’entreprise.
On préconisera à titre d’alternative la participation à des séminaires d’initiation et de sensibilisation ainsi
que le recours au consulting (service à disposition du moment où la société est déjà cliente d’un cabinet
spécialisé).
Paragraphe 2 : La Formation
Actuellement, tout le monde s’accorde sur le fait que la principale ressource sur laquelle
s’appuyer pour faire la différence n’est autre que le facteur humain, considéré de ce fait comme le
facteur clé de succès par excellence. Il suffit d’évoquer l’expérience japonaise pour en donner la preuve.
C’est ainsi que l’on assiste à un intérêt sans précédent à la constitution, au développement et à la
gestion de la ressource humaine.
Aussi, les entreprises vont chercher à se donner les moyens pour amplifier et consolider cette ressource
d’où l’option pour la formation en tant que solution efficace.
Parallèlement, l’on constate que les progrès du contrôle de gestion peuvent aussi être favorisés par des
démarches d’amélioration de la gestion et/ou de modernisation du management. Or, ceci n’est possible
qu’à travers des programmes de formation répondants aux besoins détectés et aux attentes et objectifs
affichés.
Au niveau de la Biskot, on ne va pas discuter de sa politique en terme de gestion des ressources
humaines (facteur non apprécié, absence d’un service ou direction pour la GRH, travaux de paie à la
charge de la secrétaire,…) mais on va s’intéresser à la formation comme pré‐requis à l’instauration du
futur service de contrôle de gestion. Toutefois, la formation qu’on va préconiser ne va pas toucher
uniquement les futurs contrôleurs du moment où, d’une part, notre prise de connaissance nous a permis
de dévoiler un besoin plus large et plus varié de formation, et d’autre part la possibilité de bénéficier
d’une formation professionnelle à un coût très faible dans le cadre des contrats spéciaux de formation
professionnelle (Possibilité offerte par l’Etat au bénéfice des sociétés éligibles à la CNSS dans le cadre des
politiques de la mise à niveau des sociétés marocaines). Sans oublier, l’impact attendu et fort probable
de cette formation sur la sensibilisation des bénéficiaires.
Ainsi, les besoins de formation détectés sont les suivants :
Besoin 1 : Utilisation et manipulation de l’outil informatique (dans son aspect logiciel), en l’occurrence
Excel, Sage 30, Réseau, Outlook et Internet.
Public concerné : Tout le personnel travaillant sur bureaux y compris les directeurs et responsables.
Besoin 2 : Compréhension et utilisation des méthodes de gestion des approvisionnements, des stocks
et de la production.
Public concerné : Directeur technique et ses directs subordonnés, les futurs contrôleurs de gestion.
Besoin 3 : Compréhension et utilisation des méthodes de gestion commerciale, marketing et logistique.
Public concerné : Directeur commerciale et ses directs subordonnés, les futurs contrôleurs de
gestion.
Besoin 4 : Compréhension et utilisation des outils de contrôle de gestion.
Public concerné : Futurs contrôleurs de gestion.
Besoin 5 : Structure, fonctionnement, maintenance et réparation des machines.
Public concerné : Techniciens de la maintenance.
Besoin 6 : Stratégie et organisation des entreprises.
Public concerné : Tous les directeurs (y compris le directeur général) et les futurs contrôleurs de
gestion.
Cette formation sera assurée par des professionnels (Etablissements de formation professionnelle,
cabinets spécialisés, académiques et praticiens) dans le cadre d’un programme de formation.
Ne perdons quand même pas de vue que toute notre étude, et dans le cas où la société décide
d’interpeller un professionnel le cas échéant, ne sera qu’une base et une référence pour le contrôleur
convoité, dont la démarche et la méthodologie pourront probablement être différentes.
En adoptant le langage des gestionnaires, les PME marocaines sont amenées à assurer, sans omettre leur
mission sociale, leurs performances économiques et stratégiques. Les dispositifs visant ces performances
forment l’ossature du système de contrôle de gestion.
Destiné à mieux piloter l’action, le contrôle de gestion est désormais indispensable, car il est nécessaire
d’obtenir des informations fiables et synthétiques à partir desquelles il est possible de prendre des
décisions stratégiques, d’évaluer les différentes politiques et de manager avec plus de rigueur les
ressources à disposition.
Le contrôle de gestion permet de juger de l’adéquation optimale des ressources aux besoins, garantir la
maîtrise de l’évolution des dépenses et se prémunir contre les risques et dérives auxquels est exposée
toute entreprise.
La mise en place d’un contrôle de gestion implique forcément de recenser les moyens, notamment
humains, dont l’entreprise dispose. Un tel recensement doit permettre de délimiter ses contours, de la
cadrer en quelque sorte. Sa mise en place se révélant nécessaire sera d’autant plus difficile si les moyens
ne sont pas répertoriés et que le personnel affecté sera peu formé ou insuffisant. Il est nécessaire
d’allouer des moyens à la hauteur des objectifs exprimés et de choisir des outils adéquats aux
caractéristiques du management si des résultats positifs veulent être affichés.
Au Maroc, l’expérience du contrôle de gestion est en général à son état embryonnaire. Les filiales des
groupes étrangères possèdent un système de planification et de contrôle les plus formalistes et les plus
intégrés par rapport aux entreprises marocaines (privées et publiques).
Ceci pourrait s’expliquer par une crainte manifestée à l’égard du contrôle de gestion, liée à son sens de
vérification.
Mais, il faut qu’on soit sûr, d’ores et déjà, que la mise en place d’un système de contrôle de gestion
n’exprime pas l’idée d’un bouleversement de l’organisation parce que la qualité du travail des agents est
remise en cause, mais il faut bien comprendre que sa mise en place se fait dans le but d’optimiser les
compétences pour favoriser la performance générale de l’entreprise.
On ne met pas en place ce type de service parce que la Direction Générale pense que ses agents
manques de consciences professionnelles, il faut bien rappeler que le contrôle de gestion n’a pas un rôle
de surveillance–sanction des agents, mais il va permettre de régler notamment la mauvaise organisation
du travail de faciliter les prises de décisions et de maîtriser la gestion de l’entreprise.
Quelques soient les raisons, n’est il pas temps de voir les choses en face et surtout de croire et
comprendre que pour la performance, la ressource rare n’est autre que le facteur humain (l’importance
d’investir en ressources humaines) et l’outil magique n’est autre que l’organisation.
Conclusion Generale
La mise en œuvre du système de contrôle de gestion projeté représente la mise en place
proprement dite, c'est‐à‐dire la mise en application de l’étude conceptuelle sur le terrain, celui de
l’entreprise, avec ses contraintes humaines et matérielles. C’est l’un des moments forts de l’instauration
du nouveau système dans l’entreprise. Il requiert du conseil professionnel, une bonne connaissance de
l’entreprise, beaucoup d’expérience et de patience.
Il ne faut pas imposer, mais convaincre, il ne faut pas aller trop vite au risque de faire rejeter le système,
mais il faut être méthodique et implanter le système progressivement et sûrement. Il faut savoir que
cette étape est généralement plus longue et plus difficile que l’on ne l’imagine au départ.
Les difficultés d’application font souvent penser à une mauvaise conception de départ et incitent à
remettre en cause l’étude conceptuelle sous prétexte qu’elle est inadaptée au cas de l’entreprise et ne
tient pas compte de ses contraintes. Les réticences et blocages psychologiques ont ainsi tendance à faire
échouer la mise en œuvre quand on n’y prend pas garde. Il se peut qu’il y ait effectivement des failles
dans l’étude conceptuelle, mais si celle‐ci a été faite avec sérieux au départ, ses lacunes devraient se
limiter à des problèmes d’ajustement et ne pas mener au rejet du système projeté. On ne devrait revenir
sur l’étude conceptuelle que s’il a été prouvé sans équivoque que la mise en application de tel ou tel
aspect pose des problèmes insolubles ou que l’étude a manifestement ignoré un aspect particulier de la
mise en place.
Ceci étant précisé, la mise en place du nouveau système passe par des étapes. Pour gagner du temps et
garantir toutes les chances d’une mise en place réussie, nous pensons que ces étapes doivent être
respectées dans l’ordre de leur présentation ci‐après.
Inutile de rappeler que les étapes proposées ici sont plutôt pensées et conçues sur la base de notre cas
d’étude qui est celui de la Biskot.
Achèvement de la Conception
Il s’agit ici de terminer tous les travaux d’études entamées (surtout ceux relatifs aux préalables
de mise en place) pour déboucher sur un planning et un programme préliminaire de travail (qu’on peut
également appelé : un calendrier de mis en œuvre) visant essentiellement la réalisation progressive des
prés requis indispensables à la mise en place effective.
Ce chronogramme doit être discuté par les différents intervenants et intéressés pour enfin être
approuvé par le sommet hiérarchique et communiquer à tous les échelons.
En ce qui concerne la Biskot, il reste encore beaucoup de travail à faire surtout en terme des
préalables de mise en œuvre (établissement du référentiel d’objectifs, affinement de la segmentation,
conception des tableaux de bord,..).
Toutefois si cette étape reste inachevée, c’est pour les raisons suivantes :
- Le manque d’intérêt (pour ne pas dire le désintéressement) ressenti et matérialisé (non‐
engagement de la direction et des responsables, dissimulation de l’information. ) pour
l’instauration du système projeté.
- L’indifférence quant aux différentes recommandations préconisées, qu’il s’agit au niveau de
l’amélioration de certaines procédures ou l’approbation et le déclenchement des préalables de
mise place.
- La contrainte relative au temps consacré (période de stage ne dépassant pas les deux mois tandis
qu’un tel travail exige beaucoup plus de temps) et celle relative au travail individuel (alors que la
réalisation d’un tel projet nécessite souvent un effort collectif).
- Le manque d’expérience et du professionnalisme.
Ceci nous amène à conclure que les plus grands obstacles au développement de tel système dans nos
PME sont à titre principal : l’opiniâtrée et la culture des dirigeants et responsables, et le silence de leurs
consultants qui le voient en tant qu’un système substituant.
Inutile de rappeler le rôle très important que peuvent jouer ces consultants (principalement les cabinets‐
conseils) dans la sensibilisation et la conviction des gérants et directeurs et par la même dans
l’implantation des systèmes de contrôle de gestion dans nos petites et moyennes entreprises.
Une fois, la conception est achevée, l’étape de la simulation à blanc succédera et s’imposera.
Simulation à Blanc
C’est l’instant de vérité après le travail de préparation et les infinies préoccupations de mise en
place.
La plupart du temps, on se rend compte au moment de la mise en place effective sur le terrain qu’il y a
toujours des détails auxquels on n’a pas pensé, surtout des problèmes de coordination temporelle, qui
risquent de bloquer ou de biaiser le fonctionnement du système implanté.
C’est pour cela qu’il est recommandé de procéder dans un premier temps, par une simulation à blanc, en
faisant fonctionner le nouveau système sans que les résultats soient exploités.
L’objet de cette étape est avant tout de s’assurer du bon fonctionnement du système et de déceler les
éventuels goulots d’étranglement.
Bien évidemment, cette étape, ainsi que les étapes suivantes, reste encore fort lointaine pour la Biskot
dans la mesure où l’étape précédente n’est toujours pas totalement affranchie. Néanmoins, elle reste à
notre avis un passage obligatoire (comme si le cas pour toutes les étapes suivantes) permettant de
mieux façonner le système conçu et surtout de tester son fonctionnement.
Fonctionnement Probatoire
Une fois la simulation à blanc s’avère concluante, on passe dans un deuxième temps à l’étape
de fonctionnement probatoire.
C’est une étape transitoire qui permet de mettre aux points tous les détails et de régler le
fonctionnement du système sur une certaine période. Certains problèmes en effet peuvent ne faire
surface qu’après un certain temps.
Durant cette période, durant laquelle tous les intervenants du système doivent intervenir, le nouveau
contrôleur de gestion est à pied d’œuvre :
- Il met en observation le système en le corrigeant et en le mettant au point au besoin.
- Il contrôle les résultats fournis.
- Il s’assure que tous les intervenants ont compris leur rôle et sont en mesure de contribuer
effectivement et efficacement au système.
- Il vérifie la coordination des travaux surtout ceux de la saisie, du traitement et de la diffusion de
l’information.
À ce stade les résultats ne sont pas communiqués aux utilisateurs, ils sont exploités par le seul futur
contrôleur de gestion pour les besoins de tests et de mise au point.
Lancement Officiel
Dans un troisième temps, et après que l’étape précédente soit concluante, le nouveau système
de contrôle de gestion et officiellement lancé. C’est le démarrage effectif de l’application et le début
d’exploitation de ses résultats pour les besoins de gestion de l’entreprise.
Il importe de signaler qu’une fois le service lancé, le travail du contrôleur de gestion (en terme de
conception et de mise en place) n’est pas pour autant terminé. Il doit non seulement suivre le système
de très près et régler les problèmes qui peuvent surgir, mais surtout apporter animation et soutien
jusqu’à ce que le nouveau système face sa place et devienne à la fois un pourvoyeur d’information
indispensable aux gestionnaires et un outil de pilotage accrédité.
Au bout d’une année d’utilisation effective, le contrôle de gestion devrait en principe entrer dans les
moeurs et les automatismes.
Concernant la Biskot, on ne peut que sonner l’alarme, car dans l’absence de motivations
nécessaires, que va‐t‐il devenir de la société d’ici l’année prochaine, lorsqu’elle se trouvera en face de
concurrents étrangers plus robustes, plus riches, mieux organisés et mieux pilotés ?
Intitule de rappeler que la Mise en place un contrôle de gestion ‐quand les motivations sont là‐ demande
du temps, de l'argent, de la formation, une dose d'humilité et beaucoup de persévérance.
L'enjeu de mieux piloter la structure est à ce prix.
Inutile aussi de constater que si la Biskot décide enfin d’adhérer à l’importance et l’indispensabilité d’un
tel projet, alors c’est le moment ou jamais, sinon elle risque un coût encore plus élevé que ce qu’elle
pourrait imaginer.
Évaluation et Amélioration Continue
Si les entreprises japonaises ont pu atteindre des hauts niveaux de performance, c’est parce
que leur philosophie en termes de conception du temps conduit à l’idée de précarité de toute chose.
Rien ne semble définitivement acquis et des progrès permanents restent toujours à faire. La démarche
ne sera pas terminée, si le contrôleur ne prend pas le temps de l'évaluation de ses propres méthodes de
travail. Ce n'est pas seulement une question de mode, cela fait partie intégrante du contrôle de gestion.
Tirer profit du travail effectué pour pouvoir faire évoluer non seulement l'outil ‐qui n'est pas une fin en
soi‐ mais le pilotage, en proposant des redéfinitions, des vérifications, des modifications et des
améliorations continues. Ainsi, C'est de la responsabilité du contrôleur de gestion de :
• S'assurer que les indicateurs sont bien utilisés.
• Vérifier que les décideurs possèdent les informations nécessaires à leur prise de décision.
• Redéfinir périodiquement les nouvelles priorités.
• Animer des réunions pour aider les différents acteurs à comprendre petit à petit que les
dysfonctionnements et leurs régulations gaspillent des énergies humaines.
• Proposer à l'équipe de pilotage des analyses sur les informations recueillies.
• Animer des groupes de travail chargés de faire évoluer une situation. (Outils, mais surtout choix des
leviers d'action à mettre en route).
• Vérifier qu'il n'y a pas surabondance de données.
• Vérifier que les informations issues de données différentes sont cohérentes, afin d'harmoniser les
recueils, et qu'elles sont adaptées aux besoins.
• Étendre le processus à d'autres centres de responsabilité.
• Proposer des améliorations dans la qualité du système d'information : délais, fiabilité, cohérence,
traitement, saisie, etc.
Dans son rôle, il faut qu'il soit un homme de conseil, de suggestions, mais non de décisions.
« Fondamentalement, la démarche de contrôle de gestion est une dimension de l’activité de tout manager,
dès lors qu’il dispose d’un certain volant d’autonomie et de manœuvre, car, ayant la responsabilité du
pilotage de son activité, il doit alors disposer des démarches et outils qui l’assistent dans cette tâche. Le
contrôleur, comme tout service fonctionnel, a pour vocation de faciliter cette démarche, en aucun cas il n’en
est propriétaire. On illustre souvent cette différence par une image nautique, le manager ayant le rôle du
capitaine qui choisit le cap et prend les décisions adaptées, le contrôleur étant pour sa part le navigateur,
celui qui tient la carte, fait le point de route, et suggère au capitaine les manœuvres qui s’imposent ».
La complexification de l'environnement dans lequel évolue l'ensemble des entreprises, et tout
particulièrement les PME, et la croissance spectaculaire de l'incertitude qui en découle ont provoqué, au
cours de la dernière décennie, l'apparition d'une fonction de contrôle de gestion disposant d'outils
spécifiques permettant à la fois le contrôle des opérations et des activités quotidiennes, la gestion des
comportements et des attitudes individuelles dans l'entreprise et son pilotage stratégique dans une
perspective de gestion permanente et effective des risques internes et externes.
Le contrôle de gestion apparaît de plus en plus comme un vecteur privilégié du changement socio‐
organisationnei. Comme nous avons remarqué ces dernières années, les gains de productivité sont
moins dus aux innovations techniques qu'aux innovations organisationnelles. Motiver, impliquer et
former sont alors vraisemblablement les principaux leviers d'amélioration des performances.
Considéré ainsi, le contrôle de gestion est un processus complexe qui anticipe, incite au changement,
organise, influence, maîtrise et même… contrôle ; par ailleurs, je crois pouvoir dire que c’est un art fait
d’écoute, de vigilance, d’imagination, de persuasion, mais aussi de rigueur et de discernement dans le
traitement et l’interprétation des informations ; la combinaison judicieuse de ces différents aspects
nécessite travail et expérience, car s’il faut bien connaître les techniques, il faut aussi savoir les
dépasser afin d’acquérir la connaissance de ce métier qui en est un à part entière.
BIBLIOGRAPHIE
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Thèses Doctorales :
Nouveau contrôle de gestion et son impact sur la gestion de la performance des entreprises
marocaines, BENTAHAR, Thèse d’Etat.