Vous êtes sur la page 1sur 5

Le métabolisme du fer

Introduction :
Le fer est indispensable à toute forme de vie, son importance dans l’organisme
est liée essentiellement à sa présence dans la molécule d’hémoglobine.
La carence en fer(ou carence martiale) induit une anémie, c’est l’une des
pathologies les plus fréquentes dans le monde.
L’absorption et l’élimination quotidiennes sont faibles : les carences et les
surcharges sont lentes à s’installer, mais sont également lentes à se corriger.
A l’opposé, la surcharge en fer est toxique (hémochromatose).
1/ Sources alimentaires, apports et besoins :
-Sources alimentaires :
Le fer de l’organisme dépend exclusivement des apports alimentaires.
Il dépend aussi de sa biodisponibilité pour son absorption digestive, des
nutriments qui l’accompagnent et de sa forme moléculaire.
Ainsi, plus que la quantité de fer présente dans les apports alimentaires, c’est la
qualité du fer héminique et non héminique et les facteurs extrinsèques
régulant son absorption qui déterminent la couverture des besoins en fer.
Les aliments et les boissons les plus riches en fer sont : le foie, les viandes, les
lentilles, les épinards, les œufs, le vin…etc.
-Apports et besoins en fer :
L’apport doit strictement compenser les pertes : un déséquilibre entrainera à
plus ou moins long terme une carence ou une surcharge.
Chez l’homme, les pertes sont d’environ 1 mg/j, par l’élimination fécale (bile),
la desquamation des cellules de l’épithélium duodénal, les pertes sanguines
digestives physiologiques, la sueur, la desquamation cutanéo panaméenne, et
les urines.
Les besoins quotidiens en fer sont en moyenne de 1 mg, mais chez la femme,
les besoins sont plus importants du fait de l’activité génitale liée aux pertes
gynécologiques, à la grossesse et à l’allaitement.
Ces besoins sont également plus importants chez l’adolescent et l’enfant en
raison de leur croissance.
Les apports doivent tenir compte d’une absorption intestinale faible, de 5 à
20% selon la forme alimentaire du fer (5% pour le fer d’origine végétale, et
20% pour le fer animal lié à l’hème).
Une alimentation équilibrée apporte 10 à 20 mg de fer/j.

2/Métabolisme du fer dans l’organisme :


a/ Absorption :
Au niveau de l’estomac, l’acidité gastrique dissocie le fer de ses complexes
alimentaires.
Le fer absorbable se trouve sous forme de Fe+2(ferreux).
L’absorption digestive s’effectue au niveau du duodénum et des premières
anses jéjunales.
Elle conserve globalement 10% du fer ingéré, soit 1 à 2 mg/j.
L’absorption est réglée par un mécanisme actif.
Le fer entre dans les cellules intestinales par leur surface apicale grâce à une
protéine, la DMT1 (transporteur de cation divalent) après réduction.
Dans l’entérocyte, le fer va soit être couplé à une protéine de stockage
(ferritine) soit dirigé vers le pole basale.
Du coté basal de la cellule intestinale, une autre protéine, la ferroportine
permet l’exportation du fer, après son oxydation en fer ferrique et fixation à la
transferrine circulante.
L’élément central des échanges est la transferrine, qui accepte et cède le fer
aux cellules en interagissant avec un récepteur membranaire spécifique, le
récepteur à la transferrine(TFR)
Les réserves interviennent essentiellement pour compenser les déséquilibres.
Un système régulateur cellulaire contrôle l’expression des TFR, l’utilisation du
fer et la synthèse de la ferritine.
La régulation s’exerce de façon coordonnée au niveau des ARNm.
Deux composants de ce système régulateur, sont identifiés :
- Un élément ARNm régulateur, IRE (iron régulatory élément),
- et des protéines cytoplasmiques spécifiques, sensibles aux taux de fer
intra cellulaire, les IRP (Iron régulatory proteines).
-En cas de carence en fer, les IRP interagissent avec l’IRE contenu dans les
ARNm codant pour TFR et la ferritine. Cette interaction inhibe la synthèse de la
ferritine, tandis que la synthèse des TFR est augmentée.
-En cas d’augmentation du fer cellulaire, les IRP se dissocient de l’IRE,
augmentent la synthèse de la ferritine et inhibant celle des TFR.
b/Transport plasmatique du fer :
La protéine porteuse est la transferrine= sidérophiline.
Définition : c’est une β glycoprotéine, synthétisée par le foie. Chaque molécule
peut lier deux atomes de fer, sous forme de Fe3+ (ferrique).
A l’état normal, seulement un 1/3 des molécules sont chargées en fer.
Dans le plasma, on trouve également un peu de fer au sein du complexe
haptoglobine/Hb et/ou hémopexine/Hb.
c/Captation cellulaire du fer plasmatique et stockage :
Le récepteur membranaire de la transferrine (TFR) ou CD71, capte la
transferrine portant le fer ferrique, et l’ensemble est internalisé (vésicule
d’endocytose dont le PH bas favorise la dissociation du fer, tandis que la
transferrine et son récepteur sont respectivement exocyté et réexprimé en
surface).
Dans la cellule, le fer est présent dans deux sous compartiments :
- Un compartiment de transit ou le fer est labile, particulièrement pour les
érythroblastes : le fer est transporté vers les mitochondries et il traverse
leur membrane pour être incorporé à l’hème par l’hème synthétase.
- Un compartiment de stockage sous forme de :
Ferritine : qui est une protéine hydrosoluble (apoferretine) qui peut contenir
jusqu’à 4500 atome de fer facilement mobilisables. L’augmentation du fer
circulant augmente sa synthèse par les hépatocytes.
Les réserves en fer liées à la ferritine sont de 600 mg, soit 15% du fer total et
50% du fer des réserves.
L’hémosidérine :
C’est une forme dénaturé de la ferritine.
Les réserves liées à l’hémosidérine sont difficilement mobilisables.

Les principales cellules stockant le fer sont les macrophages du foie (40-50%),


de la MO et +/- de la rate, et les muscles. Les érythroblastes utilisent le fer pour
la synthèse de l’Hb et en stockent très peu.

3/ Rôle du fer dans l’érythropoïèse :


La molécule de l’hémoglobine est une ferroprotoporphyrine contenant 4
atomes de fer à l’état ferreux.
La transferrine assure le transport du fer plasmatique vers les érythroblastes :
c’est la voie majoritaire qui permet l’apport du fer à ces cellules.
Une faible partie sera délivrée directement par les macrophages médullaires
aux érythroblastes par le phénomène de ropheocytose sans passer par la
circulation sanguine.

4/ distribution du fer dans l’organisme :


La quantité du fer dans l’organisme est de 3 à 4 g:
Fer actif 
- L’hémoglobine : 70% (au niveau des érythroblastes et dans les globules
rouges du sang circulant).
- La myoglobine (6%)
- Les enzymes, autres….
Fer plasmatique : lié à la transferrine : 4 mg
Fer des réserves :
- Ferritine : 0.6 g
- Hémosidérine : 0.4 g
Apports 25 mg/j

10 à 20 mg/j

Absorption
Moelle osseuse (érythroblaste) Globules rouges 2.5 (70%)
1 mg/j (10%)

25 mg/j

Compartiment de Réserves : Système des


transport : Transferrine Ferritine : 0.6 g (15%) phagocytes
4 mg (0.1%) Hémosidérine : 0.4 g (10%) mononuclées

Elimination 1 mg/j

Cycle du fer dans l’organisme

Vous aimerez peut-être aussi