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Local et Décentralisation
Par :
Sous la supervision de :
Rama Astride DANDJINOU
Dr. YVES B. QUENUM
Agroéconomiste
Maître-Assistant des Universités du
CAMES
Juin 2017
Diagnostic financier d’un SFD : Etude de cas de la MSFP au Bénin
AVERTISSEMENT
L’UNIVERSITE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT COOPERATIF (UADC)
N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR
AUTEUR.
DEDICACE
A
Mon cher père, Tiburce O.B.
DANDJINOU à qui je rends
un vibrant hommage
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l’endroit de :
RESUME
La Microfinance est apparue, ces dernières décennies, comme un instrument efficace de lutte
contre la pauvreté. Elle s'est, ainsi, révélée très utile au service des populations exclues des
systèmes classiques de financement faute de pouvoir remplir les conditions d’éligibilité.
C’est un secteur en plein essor qui se doit de se professionnaliser et d’être viable s’il veut
continuer à jouer son rôle. La professionnalisation du secteur passe d’abord par celle dans la
gestion des IMF. Au regard de l’épineuse question de la gestion axée sur les résultats, gage de
viabilité d’une entreprise, cette étude a pour objectif de faire le diagnostic financier de la
MSFP, une jeune IMF du Bénin. La première hypothèse qui en dérive stipule que la ressource
humaine de la MSFP est productive, la seconde que la MSFP gère efficacement son activité
principal qu’est le crédit et la troisième qu’elle est rentable. Nous avons effectué le diagnostic
financier de la MSFP, en combinant la méthode de diagnostic des systèmes financiers
classiques et celle de MICRORATE. Ce qui nous a amené à enquêter 30 agents et consulter
39 rapports financiers de la MSFP. L’échantillon est réparti en 5 unités de sondages : Les
agents de crédits, les membres de CODIR, les autres agents, les Etats financiers et les rapports
statistiques trimestriels de la MSFP. Au terme de notre travail, les trois hypothèses ont été
validées. Par ailleurs, nous avons remarqué plusieurs autres insuffisances qu’il faille corriger
pour assurer une stabilité financière à la jeune institution.
Mots et expressions clés : Performance financière, viabilité, Diagnostic financier,
Rentabilité, Efficacité, Productivité, Stabilité financière.
ABSTRACT
Microfinance has emerged, these last few decades, as an effective instrument to fight against
poverty. She, thus, proved very useful in the service of excluded populations conventional
financing systems unable to fulfil the conditions of eligibility. It is a sector booming that
needs to become more professional and to be viable if he wants to continue to play its role.
The professionalization of the sector is through the professionalization in the management of
MFIs. With regard to the thorny issue of results-based management, guarantee of viability of
a company, this study is aimed to make the financial diagnosis of the MSFP, a young MFI of
Benin. The first hypothesis derived from States that the human resource of the MSFP is
productive, the second that the MSFP effectively manages its core business that is the credit
and the third that it is profitable. We therefore conducted a financial assessment of the MSFP,
combining the method of diagnosis of conventional financial systems and that of
MICRORATE. What led us to investigate 30 officers and 39 financial reports of the MSFP.
The sample is divided into 5 units of polls: credit officers, Executive Committee members,
other officers, financial statements and the quarterly statistical reports of the MSFP. At the
end of our work, all hypothesis are OK. In addition to being unprofitable, we noticed several
other shortcomings be corrected for financial stability in the young institution.
Keywords and phrases: Financial Performance, sustainability, financial diagnosis,
profitability, efficiency, productivity, financial stability.
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ................................................................................ VI
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................... VIII
LISTE DES GRAPHIQUES ET ILLUSTRATIONS ............................................................... X
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................. 11
CHAPITRE 1 : CADRE D’EMERGENCE DU SUJET DE RECHERCHE........................... 13
Introduction .......................................................................................................................... 14
1.1. Cadre institutionnel .................................................................................................. 14
1.2. Déroulement du stage ............................................................................................... 34
1.3. Diagnostic des forces et faiblesses et identification du sujet de recherche .............. 42
Conclusion :.......................................................................................................................... 46
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE........................................................... 47
Introduction .......................................................................................................................... 48
2.1. Spécification de la problématique ................................................................................. 48
2.2. Revue de la littérature. .................................................................................................. 50
2.3. Théorie sur le diagnostic financier ................................................................................ 66
Conclusion............................................................................................................................ 74
CHAPITRE 3: CADRE METHODOLOGIQUE D’ANALYSE ............................................. 75
Introduction .......................................................................................................................... 76
3.1. Population et mode d’échantillonnage .......................................................................... 76
3.2. Description des Variables et outils de collecte.............................................................. 79
3.3. Instruments d’analyse des données ............................................................................... 83
Conclusion............................................................................................................................ 86
CHAPITRE 4: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................. 87
Introduction : ........................................................................................................................ 89
4.1. Analyse de la productivité des ressources humaines .................................................... 89
4.2. Analyse de l’efficacité dans la gestion des activités de la MSFP ................................. 94
4.3. Analyse diagnostic de la rentabilité de la MSFP et quelques pistes de recherches utiles
au secteur de la microfinance ............................................................................................. 100
Conclusion :........................................................................................................................ 104
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................ 105
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 109
WEBOGRAPHIE ................................................................................................................... 111
TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 112
ANNEXES ............................................................................................................................. 115
INTRODUCTION GENERALE
Le paysage financier international a été marqué par une série de crises ces dernières années.
Du surendettement des individus à celui des banques (aux Etats-Unis) jusqu’à celui des états
européens, ces crises ont remis en cause le fonctionnement du système bancaire. Certains
attendent des changements opérationnels et institutionnels dans le métier bancaire pour un
futur financier meilleur. Pour d’autres, un changement est déjà en marche depuis une trentaine
d’années avec l’expansion de la microfinance.
Selon les chiffres du rapport 2011 de la Campagne du Sommet du Microcrédit (Reed, 2011),
les institutions de microfinance (IMF par la suite) n’étaient pas moins de 3589 en 2010,
servant 190 millions de clients dans le monde dont 128 millions seraient parmi les plus
pauvres. Ces institutions se fixent comme objectif de fournir des services financiers aux
populations n’ayant pas accès aux banques classiques, souvent avec de nouvelles pratiques
dans la gestion du risque de crédit. Le succès de la microfinance a ainsi démontré que les
populations à faible revenu, rejetées par le système bancaire pour cause d’insolvabilité,
pouvaient être suffisamment incitées à rembourser des petits crédits- ou microcrédits-
octroyés au taux d’intérêt du marché.
Selon un article publié par le Mixmarket, l'une des récentes problématiques en microfinance
est la croissance non maitrisée qui provoque la baisse des performances notamment la qualité
de portefeuille de crédit (Gonzalez, 2010). L'étude dans ses résultats, précise tout de même
que seuls les pays connaissant des hausses annuelles de portefeuille de crédit de 125%
subissent une détérioration remarquable de la qualité de leur portefeuille ; et que certains pays
connaissant entre 64% et 84% de croissance du nombre d'emprunteurs globalement verront
leur ratio de perte sur créances accroître. La croissance non maîtrisée ne saurait être la seule
cause de la baisse des performances dans le secteur de la microfinance. La crise financière
débutée en fin 2007, en est une autre cause. La crise des subprimes1 aux États Unis en
question, a interpellé bon nombre d'acteurs du système financier sur la question de la maîtrise
des risques liés à l'activité des banques et établissements financiers. En ce qui concerne la
microfinance qui dépend de plus en plus du marché financier globalement pris, la
préoccupation liée à la maîtrise des risques surtout ceux découlant de la croissance s'est
amplifiée au niveau des établissements de crédit que des institutions de microfinance dont la
1
Crise financière qui toucha le secteur des prêts hypothécaires à risque (en anglais : subprime mortgage) aux
États-Unis à partir de juillet 2007.
chute serait plus amèrement ressentie par la grande majorité des populations vivant dans des
économies vulnérables, où la microfinance entre autres, constitue une véritable alternative
pour le développement à la base.
Les Nations unies célébraient, en 2005, l'année internationale du microcrédit. Quelques mois
plus tard, le professeur d'économie bangladais Muhammad Yunus et son organisation, la
Grameen Bank, recevaient en 2006 le prix Nobel de la paix, pour avoir inventé la
microfinance « moderne ». Au fondement de ce double sacre, la même conviction : une
révolution économique sans précédent était en cours. La microfinance se répandrait comme
une potion magique et sortirait de la pauvreté les 80 % des familles des pays en
développement toujours exclues des services bancaires. Le monde pouvait dormir tranquille,
il avait enfin trouvé la bonne réponse à la question de la pauvreté. Depuis, l'enthousiasme du
secteur s'est tassé. L'heure est à la prudence. La « mode est retombée ». La crise des
« subprimes » aux États-Unis, a bousculé beaucoup d'acteurs du développement dans leurs
certitudes. À travers cette crise, est née pour les IMF, la préoccupation de disposer d'une
solide structure financière et d'acquérir une meilleure maîtrise des risques liés à leurs activités.
La Mutuelle de Services Financiers pour la prospérité (MSFP) est une jeune institution du
Bénin en Afrique de l’ouest qui ambitionne une stabilité financière d’ici 2018. Des faiblesses
de cette institution, nous avons jugé utile d’orienté notre recherche sur son diagnostic
financier.
La MSFP nous a accueilli en son sein, pour un stage qui nous a permis de traiter notre sujet de
mémoire intitulé : « Diagnostic financier d’un SFD : Etude de cas de la MSFP au Bénin».
Cette étude comprend 4 chapitres :
- Le premier est consacré au cadre d’émergence du sujet de recherche,
- Le deuxième, au cadre théorique de l’étude,
- Le troisième, au cadre méthodologique d’analyse,
- Le quatrième et dernier quant à lui, à la présentation des résultats de notre étude.
Introduction
Ce chapitre comporte trois sections : La première aborde la présentation du cadre
institutionnel de la MSFP, la deuxième, le déroulement du stage et la troisième porte sur le
diagnostic général ayant conduit au choix de notre sujet de recherche.
L’Assemblée Générale :
L’Assemblée Générale est l’instance suprême de la MSFP. Elle est constituée de l’ensemble
des membres, convoqués et réunis à cette fin. Sans que la présente énumération ne soit
limitative, l’Assemblée Générale a compétence de :
s’assurer de la saine administration et du bon fonctionnement de la MSFP ;
modifier les statuts et le règlement intérieur;
élire les membres des organes de la MSFP ;
créer des réserves facultatives ou tous fonds spécifiques notamment un fonds de
garantie ;
approuver les comptes et statuer sur l’affectation des résultats ;
adopter le projet de budget ;
fixer, s’il y a lieu, le taux de rémunération des parts sociales ;
définir la politique de crédit et de garantie ;
créer toute structure qu’elle juge utile ;
traiter de toutes les autres questions relatives à l’administration et au fonctionnement de
la MSFP.
apprécier et adopter les rapports des organes.
Le Conseil d’Administration :
Le Conseil d’Administration, composé de neuf (09) membres, veille au fonctionnement et à la
bonne gestion de la MSFP. A cet effet, il est chargé notamment :
Le Comité de Crédit :
Composé de cinq (05) membres élus, le Comité de Crédit a la responsabilité de gérer le crédit
conformément aux politiques et procédures définies en matière de crédit.
Le Comité de Crédit a la responsabilité d’octroyer du crédit conformément aux politiques et
procédures définies en la matière. En ce sens, il doit, entre autres :
Examiner les propositions de modifications à la politique de crédit et formuler des
recommandations à l’Assemblée Générale.
Adopter et contrôler la pratique en matière de crédit au sein de l’institution.
Rendre compte à l’Assemblée Générale de ses activités et de l’état du portefeuille de
prêt.
En ce sens, il peut déléguer le pouvoir de prêter au Directeur Exécutif et à toute autre
personne désignée par le Conseil d’Administration en définissant les limites des délégations à
chacun. Cependant, cette délégation est soumise à son appréciation.
Le Conseil de Surveillance :
Le Conseil de Surveillance, composé de cinq (05) membres, est chargé de la surveillance de la
régularité des opérations de la caisse et du contrôle de gestion. Il doit s’assurer notamment :
qu’il est procédé à la vérification de l’encaisse et des autres éléments de l’actif ;
que les opérations de la MSFP sont effectuées conformément aux dispositions
règlementaires ;
que l’administration et la gestion font régulièrement l’objet d’une inspection ;
que la MSFP se soumet aux instructions, prises en vertu de la Loi;
que les règles de déontologie adoptées par l’institution sont respectées.
La Direction Exécutive :
Une Directrice Exécutive recrutée par le Conseil d’Administration, s’occupe de la gestion
quotidienne de la MSFP. Le Directrice Exécutive exerce donc ses fonctions sous l’autorité du
Conseil d’Administration. Ses pouvoirs et devoirs sont déterminés par le règlement Intérieur.
Il est assisté dans sa mission par quatre (04) Chefs de Service, à savoir : le Chef Service des
Opération, le Chef Service Administratif et Financier, le Chef Service Juridique, le Chef
service Audit Interne et les Chefs d’agences.
L’organigramme simplifié de la MSFP se présente comme suit (le service d’accueil de notre
stage a été mis en pointillé):
ASSEMBLEE
GENERALE
Conseil Conseil de
Comité de credit
d'administration surveillance
Service
Service des
Administratif et Service Juridique Chef d'agence
Operations
financier
= Service d’accueil
Il n’existe aucune contrainte pour les fréquences de mouvements du compte. C’est un compte
qui ne génère pas d’intérêt. Pas de frais de tenue de compte à prélever.
1.1.2.2. Epargne progressive Bloquée rémunérée (EPBR)
L’EPBR est une épargne constituée progressivement par le membre et dont les montants
échus sont progressivement frappés d’un intérêt créditeur de 4,5 % à 6% l’an. Le Compte
Epargne Bloquée auprès de la MSFP est mouvementé au crédit avec un délai de retrait égal au
délai contractuel. L’épargne bloquée est constituée de façon libre et ne dépend pas d’un
montant éventuel de crédit sollicité. Il est à préciser que le déblocage avant terme implique
des pénalités à payer par le membre suivant les clauses du contrat.
1.1.2.3. Dépôt à Terme (DAT)
Le DAT est une épargne constituée d’un montant de dépôt fixé par le membre. Ce montant est
frappé d’un intérêt créditeur. Ce taux (qui varie entre 4,5% et 6%) est négociable selon la
durée et le montant bloqué. Le compte DAT auprès de la MSFP est mouvementé au crédit
avec un délai minimum de trois (03) mois.
1.1.2.4. Plan Epargne Projet (PEP)
Le produit Plan Épargne projet permet à la MSFP d’accorder des facilités à ses
membres/clients désireux de réaliser divers types de projets (acquérir un habitat, une
exploitation, un moyen de déplacement, assurer de façon aisée la scolarisation de ses enfants,
se marier, acquérir un équipement, etc.) à partir d’un crédit à coût réduit.
1.1.2.5. La Tontine (EPlan)
On distingue deux types de tontines à la MSFP : la Tontine Individuelle et la Tontine de
Groupe qui peuvent être journalière, hebdomadaire, mensuelle, ou annuelle.
1.1.2.5.1. Tontine Individuelle
La Tontine Individuelle, comme l’indique son nom, est une constitution progressive et
personnelle de fonds à échéances et à montant fixe. Le membre constitue progressivement ses
mises jusqu’à l’atteinte d’un montant contractuel constituant le maximum qu’il est autorisé à
ramasser après déduction d’une mise au titre de la commission.
1.1.2.5.2. Tontine de Groupe
Ici, le nombre d’épargnants est supérieur à une personne. La constitution est également
progressive et chaque membre du groupe dépose à échéance sa mise qui est un montant fixe.
Les membres constituent, et ce, progressivement leurs mises jusqu’à atteindre le montant
contractuel constituant le maximum qu’un membre est autorisé à ramasser après déduction
Deuxièmement : Il s’agit ici de l’assistance juridique pour la formalisation des garanties, sur
les procédures administratives de confirmation de leur droit de propriété immobilière, sur la
sensibilisation des avaliseurs sur la portée de leurs engagements, etc.
Troisièmement : Il porte sur l’assistance pour la constitution des dossiers d’adhésion : prises
de vue, appuis à l’obtention des cartes nationales d’identité etc.
1.1.5.2. Typologie des SFD selon leur encours de crédit brut et leur portefeuille à
risque.
Le secteur de la microfinance est en plein essor. Les institutions qui le composent sont très
variées de par leur taille et la qualité de leur portefeuille. Dans la zone UEMOA, dès qu’un
SFD atteint plus de 2 milliards d’encours de crédit ou de dépôt, il est considéré comme un
SFD de l’article 44. Le tableau4 présente le nombre de SFD au Bénin, regroupé suivant leur
taille et la qualité de leur portefeuille selon que le PAR30 respecte ou pas la norme de 5%
maximum. Pour plus de détails, se référer à l’annexe1.
Malgré sa forte expansion depuis 1995, le secteur de l'assurance reste peu développé.
Il n'y a pas de marché local d'action et très peu d'entreprises locales font appel à la BRVM. Le
secteur bancaire est relativement concentré (3 banques dominent le marché). Toutes les
banques sont privées, sauf une où la présence étrangère est encore dominante. Globalement le
secteur bancaire est solide au Bénin. Le taux de portefeuilles des banques béninoises non
performantes est parmi les plus faibles de la région (5,4%). Cependant, bien que les banques
commerciales représentent plus de 90%2 de l'actif total du secteur financier, leur clientèle
reste limitée et concentrée dans les zones urbaines. L'amélioration de la solidité du système
financier au Bénin ne s'est pas accompagnée du développement du financement aux petites et
moyennes entreprises. Les banques commerciales elles-mêmes sont tenues par des ratios
prudentiels contraignants, garants de la solidité du secteur. Ainsi, malgré une surliquidité, le
système bancaire ne finance les PME que de façon marginale. La rareté des ressources
longues constitue un frein majeur aux financements des investissements des entreprises. Les
banques déplorent aussi l'absence d'outils appropriés d'évaluation de la solvabilité des PME
dans un contexte de manque de projets d'investissement solvables et d'absence d'un cadre
juridique solide (pas de tribunaux de commerce, faiblesse des garanties de propriété et
difficulté à faire valoir ces garanties en cas de défaut de paiement). En conséquence, les
banques commerciales favorisent les liens de confiance avec leurs clients et augmentent les
encours de crédits accordés au fur et à mesure que ceux-ci prouvent leur crédibilité. Elles
procèdent aussi à du préfinancement de bons de commandes. Le crédit-bail a été introduit par
la Bank Of Africa Bénin à partir de 1995, mais reste très limité en raison notamment des
difficultés enregistrées dernièrement par les entreprises formelles commerçant directement
avec le Nigeria (notamment dans le secteur des surgelés). Malgré ses potentialités, le système
bancaire béninois manque d’initiatives dans le domaine de la collecte et de la stabilisation de
l’épargne intérieure qui, ces cinq dernières années, s’est stabilisée en moyenne autour de 13%
du PIB alors que durant les premières années du premier programme d’ajustement structurel,
elle avait atteint 16,4%. Aussi, l’essentiel des dépôts à terme dans les banques, proviennent
des dépôts du secteur public qui représente 72% du bilan du système bancaire. En moyenne,
51% des dépôts sont sur des comptes courants non rémunérés mais constituant une source de
fonds relativement stable. Le reste du passif du système bancaire se compose essentiellement
de fonds dus à d’autres banques (11%), de capital et de réserves (8%). Aussi le système
bancaire du Bénin contribue très peu au financement de l’économie nationale.
2
Tiré du rapport sur le profil social national, édition 2009
Au nombre des banques, nous avons: Bank Of Africa Bénin (BOA), la Banque Atlantique
Bénin (BAB), la Banque de l’Habitat du Bénin (BHB), la Banque Internationale du Bénin
(BIBE), la Banque Régionale de Solidarité Bénin (BRS Bénin), la Banque Sahélo-Saharienne
pour l’Investissement et le Commerce Bénin (BSIC Bénin), Diamond Bank Bénin,
ECOBANK Bénin, ORABANK BENIN (Ex Financial Bank Bénin), la Société Générale de
Banques Bénin (SGB Bénin), United Bank for Africa (UBA), Ex Continental Bank Bénin et
BGFI Bénin. Les appuis financiers apportés par les banques aux SFD interviennent sous
forme de refinancements ou des lignes de crédit. Le tableau 5 présente l’encours de crédit des
banques au Bénin.
Tableau 5: Répertoire des banques installées au Bénin au 31/12/2015
ENCOURS DE CREDIT (million de francs)
BANQUES 2 013 2 014 2 015
BAB 114 745 123 509 141 928
BGFI 46 106 53 932 67 726
BHB 23 561 22 923 21 874
BIBE 33 785 23 588 16 216
BOA 223 792 261 232 262 122
BSIC 48 534 47 174 44 305
DBB 157 627 183 968 135 291
EBB 275 673 316 442 267 987
OBB 97 435 110 826 99 127
SGBBE 86 383 137 940 177 046
UBA 57 537 35 252 45 793
TOTAL
Bank 1 165 Bénin
Of Africa Bénin (BOA), Banque Atlantique 178(BAB), Banque1de316 786du Bénin (BHB),
l’Habitat 1 Banque
279 415
Internationale du Bénin (BIBE), Banque Régionale de Solidarité Bénin (BRS Bénin), Banque Sahélo-Saharienne pour
l’Investissement et le Commerce Bénin (BSIC Bénin), Diamond Bank Bénin (DBB), ECOBANK Bénin (EBB),
ORABANK BENIN (Ex Financial Bank Bénin), Société Générale de Banques Bénin (SGB Bénin), United Bank for
Africa (UBA)
Source: www.beceao.int, (décembre 2015)
o "AUTRES SFD" regroupent les autres institutions non mutualiste ou coopérative qui
Collectent l'Epargne et octroient de Crédit.
Tableau 6: Evolution trimestrielle du nombre de clients des SFD entre octobre 2014 et mars
2016
10/2014 à 01/2015 à 04/2015 à 07/2015 à 10/2015 à 01/2016 à
(en millions FCFA) 12/2014 03/2015 06/2015 09/2015 12/2015 03/2016
IMCEC 1 272 020 1 234 088 1 248 387 1 277 742 1 291 556 1 304 156
AUTRES SFD 520 126 532 444 552 306 549 417 533 706 543 877
TOTAL 1 792 146 1 766 532 1 800 693 1 827 159 1 825 262 1 848 033
VARIATION -1,43% 1,93% 1,47% -0,10% 1,25%
Glissement
Annuel 3,12%
Source: Notre trimestrielle de conjoncture de la Microfinance (1er trim 2016) ANSSFD
1.1.5.4.2. Evolution du montant des dépôts des SFD du 4eme trimestre 2014 au 1er
trimestre 2016
L’épargne collectée par l’ensemble des SFD du secteur au 31 mars 2016 est d’environ 105,4
milliard de FCFA. Entre mars 2014 et mars 2016, le secteur a connu une augmentation des
dépôts de 18,6%. A fin mars 2016 la grande partie de l’encours du secteur était détenu par les
institutions suivantes :
o FECECAM, avec un encours de dépôt de 62 341 887 000 FCFA
o PEBCo, avec un encours de dépôt de 7 167 982 694 FCFA
o PADME, avec un encours de dépôt de 5 612 483 107 FCFA
o FINADEV, avec un encours de dépôt de 4 809 711 031 FCFA
o ACFB, avec un encours de dépôt de 4 017 851 000 FCFA
Tableau 7 : Evolution du montant des dépôts des clients des SFD entre octobre 2014 et mars
2016
10/2014 à 01/2015 à 04/2015 à 07/2015 à 10/2015 à 01/2016 à
(en millions FCFA) 12/2014 03/2015 06/2015 09/2015 12/2015 03/2016
IMCEC 60 891 67 627 71 868 70 399 68 111 76 987
AUTRES SFD 19 402 21 144 23 412 23 068 25 569 28 330
TOTAL 80 293 88 771 95 280 93 467 93 680 105 317
VARIATION 10,56% 7,33% -1,90% 0,23% 12,42%
Glissement
Annuel 31,17%
1.1.5.4.3. Evolution du portefeuille brut des SFD du 4eme trimestre 2014 au 1er
trimestre 2016
L’encours brut de crédit ou portefeuille brut de prêts est le solde restant dû de tous les prêts en
cours accordés par un SFD, qu’il soit sain, douteux ou immobilisé. L’encours brut de crédit
ou portefeuille brut de prêts, comme l’encours des dépôts, détermine la taille du SFD. A fin
mars 2016 la grande partie de l’encours du secteur était détenu par les institutions suivantes :
o FECECAM, avec un encours de crédit de 41 912 171 852 FCFA
o PADME, avec un encours de crédit de 19 093 810 291 FCFA
o FINADEV, avec un encours de crédit de 9 841 063 486 FCFA
o PEBCo, avec un encours de crédit de 7 064 738 541 FCFA
o RENACA, avec un encours de crédit de 5 487 478 778 FCFA
Tableau 8 : Evolution du portefeuille brut des SFD entre octobre 2014 et mars 2016
10/2014 01/2015 04/2015 07/2015 10/2015 01/2016
(en millions FCFA) à 12/2014 à 03/2015 à 06/2015 à 09/2015 à 12/2015 à 03/2016
IMCEC 50 997 49 265 49 901 55 562 60 283 59 901
AUTRES SFD 53 343 49 390 52 649 51 107 63 754 59 771
TOTAL 104 340 98 655 102 550 106 669 124 037 119 672
VARIATION -5,45% 3,95% 4,02% 16,28% -3,52%
Glissement
Annuel 14,69%
Source: Notre trimestrielle de conjoncture de la Microfinance (1er trim 2016) ANSSFD
BSIC et ECOBANK qui sont des banques qui ont appuyé financièrement la MSFP par des
lignes de crédit à taux bonifié, PAFILAV, FAIA (CTB), PACER, PASFRA et FNM.
ii. Ecobank Bénin : De 2008 à 2011 la MSFP est entrée en partenariat avec cette banque
et a bénéficié de trois (03) facilités financière en vue du renforcement de ses capacités
financières. Au total plus TRENTE TROIS MILLIONS (33.000.000) FCFA ont été
contractés avec ECOBANK et tous les crédits ont été remboursés à 100% et sans
aucun incident.
iii. Projet d’Appui au développement des Filières Lait et Viande (PAFILAV) : c’est un
projet du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP). Pour
appuyer financièrement des cibles sur le terrain, le PAFILAV par l’intermédiaire du
FNM a sélectionné la MSFP et a signé avec elle, en février 2016, un contrat intitulé
« CONTRAT DE PRET ENTRE LA MSFP ET LE FNM POUR LE FINANCEMENT
DES CIBLES DU PAFILAV ». La MSFP a reçu au total un montant de TRENTE SIX
MILLIONS DEUX CENT QUATRE VINGT DIX MILLE (36.290.000) FCFA. Le
projet est en cours actuellement.
iv. Fonds d’Appui aux Investissements Agricoles (FAIA) : c’est un projet financé par la
CTB. En 2015 la MSFP est entré en partenariat avec l’Unité Fonctionnelle Régional
du Mono-Couffo (UFR-MC) pour accorder des facilités financières aux bénéficiaires
de cette UFR sur la base de MIP élaborés avec l’appui de leurs ONG partenaires.
Suivant un mécanisme de mise en place des appuis aux bénéficiaires, en plus des
apports personnels déposés par les bénéficiaires retenus par le Comité Régional
d’Approbation (CRA) sur leur compte, l’UFR-MC et la MSFP y déposent
respectivement la subvention et le crédit. Par ce mécanisme, les fournisseurs
d’équipements au promoteur et les prestataires de services sont directement payés par
virement sur compte par la MSFP sur accord de l’UFR-MC. Par ce partenariat la
MSFP a mis sur fonds propres plus de QUARANTE MILLIONS (40.000.000) FCFA
de crédits au bénéficiaire de ce projet.
MSFP en 2012 et a établi une convention de partenariat avec elle dans le but de
faciliter l’accès au financement adapté à des microprojets de ses bénéficiaires. Au total
QUATRE VINGT MILLIONS (80.000.000) FCFA ont été mis à la disposition de la
MSFP à cet effet. Plus de 96% des fonds reçus ont été remboursé et le reste le sera dès
la vente des récoltes prochaines.
locaux, Assistance comptable, Formation divers des agents, Certification d’états financiers,
Entretien des matériels de bureau, Maintenance du réseau informatique Etc…
Les fournisseurs de matériels et de fourniture de bureau : Articles d’imprimerie, Fournitures
de bureau, Fournitures d’entretien, Petits matériels, Matériels de bureau, Mobiliers de bureau,
Matériels de transport, Matériels informatiques, Logiciels de gestion, Etc. Le tableau 9 fait le
récapitulatif de l’environnement micro de la MSFP.
Tableau 9 : Environnement Micro de la MSFP
Clientèle de la MSFP au
Fournisseurs
31/12/2016 Partenaires Partenaires
financiers Techniques Fournitures et Mat
Nombre Zone Services
de bureau
ADJILE Filias
3.935 Calavi PACER FNM (Commissaire au SONAEC
Compte)
ADA Daniel
CBP (Fourniture de
530 Akpakpa FNM Desjardins (Coaching Service
bureau)
Audit)
SMART CAGECFI
75 Sèmè ECOBANK APSFD SECURITY (Concepteur
(Gardiennage) logiciel)
ITIEL
ETS MOUSS
CONSUTING
80 Porto novo BSIC DPMF (Matériels
(Teeshirt et
Informatiques)
calendriers)
AMEGBLETO
70 Tanguiéta PAFILAV PASFRA Gilbert (Formation
des agents)
Grand
985 PACER
Popo
Source: Nos propres investigations (2017)
des autres pays membres de l’UMOA a procédé à l’insertion de la nouvelle loi uniforme
régissant le secteur de la finance décentralisée dans son arsenal juridique national. Le cadre
juridique actuellement en vigueur au Bénin est celui organisé autour de la loi n°2012-14 du 21
mars 2012, portant règlementation des systèmes financiers décentralisés, son décret
d’application n°2012-410 du 06 Novembre 2012, les instructions de la BCEAO, les textes
internes des Systèmes Financiers Décentralisés et les autres textes, à savoir :
- la loi-cadre n°83-0008 du 17 Mai 1983, portant définition et répression de l'usure en
République du Bénin et la loi n°2003-22 du 11 Novembre 2003 la modifiant ;
- la loi 2006-14 du 31 octobre 2006, portant lutte contre le blanchiment de capitaux ;
- les Actes Uniformes de l’OHADA ;
- le Référentiel Comptable Spécifique des SFD, en vigueur depuis le 1er janvier 2010 ;
- les instructions de la BCEAO ;
- les circulaires de la Commission Bancaire de l’UMOA ;
- le Règlement n° 15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les Etats
membres de l’UEMOA ;
- le Règlement n°9/98/CM/UEMOA relatif aux relations financières extérieures des
Etats membres de l'UEMOA ;
- le Règlement 96-03 relatif à l'émission des billets de trésorerie, de certificats de
dépôts, de bons des établissements financiers et de bons des institutions financières
régionales
- le Code de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance.
1.1.6.2.2. La démographie
Les données les plus récentes sont celles fournies par l’EDS (Enquête Démographique et de
Santé) de 2006. La fécondité est élevée au Bénin ce qui engendre une pression
démographique. Vu le rythme élevé de croissance de la population béninoise, elle atteindra
environ 13 millions en 2025.
L’estimation du niveau de la fécondité est faite directement à partir des informations fournies
par les femmes sur l’historique de leurs naissances et porte sur la période de trois ans
précédant l’enquête soit, approximativement, la période 2003-2006. Cette période de trois ans
a été retenue comme compromis entre trois exigences : fournir les niveaux de fécondité les
plus récents possibles, réduire les erreurs de sondage et éviter au maximum les effets des
transferts possibles d’année de naissance des enfants déclarée par la mère. La fécondité est
étudiée à travers les taux de fécondité par groupe d’âges quinquennaux et par leur cumul,
l’Ouest : selon les statistiques de la BCEAO de septembre 2015, sur les neuf premiers mois de
l’année, les usagers de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) avaient
réalisé 346,9 millions de paiements mobiles d’une valeur de 5.121 milliards FCFA et
1.260.575 opérations ont été traitées en moyenne par l’ensemble des plateformes de paiement
mobile existantes dans l’UEMOA. Ces données parlent d’elles-mêmes.
La finance digitale est l’avenir de la finance. Et les SFD ont si bien compris que depuis
quelques temps des initiatives émergent peu à peu. De ce fait, le digital à un bel avenir en
Afrique en général et au Bénin en particulier.
comptables en vue de vérifier leurs exhaustivités (si les clients ont signé les reçus, si
les factures de dépense ont été régulièrement visé par la DE, etc.). Cette activité s’est
faite au jour le jour.
- Rapprochement des pièces comptables avec le brouillard de caisse, les fiches de
compte clients (dépôts, crédits...) et le journal informatique (T3) : A la fin de la
journée, après contrôle de la régularité des pièces, je procède au rapprochement
desdits pièces avec le brouillard de caisse, au contrôle de la mise à jour des fiches
épargnes, ensuite j’édite le journal pour valider les imputations. Cette activité s’est
faite au jour le jour.
- Tenue à jour des livres de la comptabilité (T4): A la fin du mois j’imprime la balance
mensuelle que je colle dans le registre journal pour La tenue à jour du livre journal de
la MSFP, ensuite j’imprime une autre copie que je classe dans le chrono des balances.
Cette activité s’est faite au cours de la première semaine du mois et concerne le mois
précédent.
- Classification chronologique et conservation dans des conditions de sécurité des
pièces et documents comptables (T5): Lorsque toutes les pièces sont imputées je
procède au classement des factures dans le « chrono-factures » et les pièces de caisse
dans un carton-archives. Cette activité s’est faite au jour le jour.
- Rapprochement mensuel des comptes Banque (T6): A la fin du mois je procède au
pointage des relevés avec les grands livres banque, je passe les écritures de
commission et justifie les écarts sur l’état de rapprochement bancaire. Cette activité
s’est faite au cours de la première semaine du mois et concerne le mois précédent.
- Le rapprochement trimestriel des situations auxiliaires et comptables (parts sociales et
droits d’adhésion) (T7): A la fin du trimestre, j’édite la situation portefeuille des parts
social et des droits d’adhésion que je pointe avec les mouvements dans les grands
livres afin de déceler des écarts. Lorsque écart il y a j’informe le chef service pour
initiation de correction. J’ai eu à faire cette activité une seule fois au cours de mon
stage, précisément au début du 4ème mois.
- Aide le CSAF dans le suivi de l’exécution du budget (T8): J’assiste le CSAF dans le
suivit du budget. Le suivit ce fait chaque début de mois et concerne le mois précédent.
- Contrôle de caisse lors du passage dans les agences (T9): Deux fois par semaine, je me
déplace dans les agences pour passer les écritures en instance. J’en profite donc pour
contrôler la bonne tenue de la caisse, vérifier les brouillards et les pièces de caisse,
vérifier les écarts de caisse.
- Tenue à jour les fiches d’immobilisations (T10): Remplir les fiches d’immobilisation
lors des nouvelles acquisitions. En effet au cours de la deuxième semaine du 4ème mois
de mon stage, la MSFP a acquis 2 ordinateurs et 3 motos. A cet effet, j’ai rempli les
fiche d’immobilisation et le registre d’immobilisation avec toutes les références des
biens acquis.
- Vérification du report du solde du compte caisse dans le cahier de billetage (T11):
Procède à la vérification du cahier de billetage en vue de voir si le report de la journée
précédente a été bien faite. Cette activité s’est faite au jour le jour.
- Vérification du compte d’attente pour y déceler les opérations irrégulières (T12):
Editer le grand livre du compte d’attente et vérifier les irrégularités sur le compte.
Etablir les memos sur les opérations présentes sur le compte. Cette activité s’est faite
à la fin de chaque mois.
- Contrôle des opérations de tontine (T13): Périodiquement je procède au contrôle des
opérations de collecte d’épargne par les tontiniers. A cet effet, je procède à des
vérifications sur les fiches des collecteurs. Des descentes sont aussi organisées en
commun accord avec le collecteur contrôlé afin de confronter les informations. Cette
activité s’est faite périodiquement.
- Pointage pièce par pièce du journal (T14): En début de journée, je m’assure que la
date des pièces est réelle, que les imputations sur les pièces sont affichées et que les
libellés corrects sont indiqués. Cette activité s’est faite au jour le jour.
- Sauvegarde quotidienne des données informatiques sur le disque dur interne et
externe (T15): En fin de journée, je vérifie que les sauvegardes automatiques ont été
effectives et je sauvegarde également sur un disque externe pour permettre toute
utilisation ultérieur. Cette activité s’est faite au jour le jour.
En dehors des tâches il y a eu 3 entretiens. Ces entretiens se décrivent comme suit :
- Entretien avec la directrice (E1) : A mon arrivé à la MSFP, après que j’eu déposé ma
lettre de demande de stage professionnel de 6 mois, j’ai été convié à une rencontre
avec la Directrice, en présence du CSAF, afin de faire une première connaissance et de
me voir attribuer mon maitre de stage et les taches que j’aurai à exécuter au cours de
mon stage.
- Entretien avec les clients (E2): Il s’est agi de discuter avec les clients pour s’enquérir
de leur degré de satisfaction des services offerts par la MSFP.
- Entretien avec les AC et le superviseur de crédit (E3): Pour comprendre les procédures
de crédit.
A16 : Vérifier le contrôle de fin de journée des dépôts et des crédits ; analyser et signaler tout
écart
A17 : Editer mensuellement la balance générale et le point d’exécution budgétaire
+++: Participation forte ; ++: Participation moyenne; +: Partcipication faible; 0: Pas de partcipation
Source: Nos propres investigations
pour comprendre telle ou telle chose. Aussi lorsque les tâches n’était pas correctement
accomplies, le CSAF corrigeait le tir et nous donnais de nouvelles directives. C’est ainsi
qu’au cours de notre stage, nous nous sommes d’abord approprié le « référentiel comptable
spécifique au SFD » dans lequel nous avons compris le fonctionnement de certains comptes,
ensuite nous avons appris les techniques de contrôle et les techniques de pointage. Par
ailleurs, nous avons intervenu dans PERFECT (Logiciel de gestion de la MSFP) pour la
passation des écritures de dépense et autres écritures qui nous étaient confiée. Dans ce sens,
nous avons acquis la maîtrise du module comptabilité dans PERFECT.
Nous avons été confrontés également à de nombreuses difficultés liées surtout à la non-
disponibilité du CSAF. Vu les responsabilités qui lui sont confiées, il n’était souvent pas
disponible à répondre à mes questions de compréhension au cours de mon stage. C’est donc
son assistant jouant très souvent le rôle d’intérim qui vérifiait la bonne exécution de mes
tâches.
Quant à nos apports au service, nous avons permis au service comptabilité d’être désormais à
jour, vu que des missions d’audit externe avait reproché au service, une comptabilité non à
jour. Par ailleurs nous avons contribué à la constatation de plusieurs irrégularités, notamment
au niveau des opérations de caisse de certaines agences et des opérations de tontine.
Dans le tableau13, nous avons récapitulé nos apports, les difficultés rencontrées au cours de
notre stage et les solutions envisagées.
Et l’avènement d’un nouveau régime au Bénin vient empirer les situations déjà existantes. Le
déguerpissement des populations et le manque de mesures d’accompagnement pour leurs
réinstallation rendent difficile les remboursements des crédits au SFD. Le tableau 14
récapitule les opportunités et menaces de la MSFP.
Au service crédit par exemple, nous avons pu constater que les indicateurs de qualité de
portefeuille sont plutôt critiques. Les AC, qui sont les principaux acteurs de la vie de la MSFP
semblent n’être pas organisés, et manquent de professionnalisme dans l’accomplissement de
leur tâche. La planification de l’activité des agents de crédit est assez insuffisante. La
synthèse, des forces et faiblesses de la MSFP est récapitulée dans le tableau15.
Tableau 15 : Récapitulatif des forces et faiblesses de la MSFP
Forces Faiblesses
- Bonne autosuffisance opérationnelle - Faible taux de couverture
- Maitrise du SIG - Insuffisance de point de service
- Service d’audit interne fonctionnel - Faible implication du Conseil de Surveillance dans les contrôles
- Existence de produits adaptés d’activités.
- Conditions de crédits allégées - Mauvaise foi des tontiniers
- Célérité dans le traitement des dossiers - Les AC ne sont pas organisés et manquent de professionnalisme
- Bonne réactivité face aux problèmes de - Le PAR est critique
la direction - Les agences sont difficilement visibles
- Formation régulières des agents - Le manque de communication pour faire connaître la MSFP
- Un Conseil d’Administration dévoué et - La tontine n’est pas assez dynamique
hyperactif - Non disponibilité de réseau d’interconnexion entre les agences et
- Disponibilité des matériels de travail la direction.
- Ecoute des clients (boîte à suggestion) - Le non-respect de certains ratios prudentiels
- Plan d’affaire existant - La non satisfaction des clients par rapport à l’accueil
- Suivi-évaluation du plan d’affaire - Le manque de prospection des Agents de crédit
existant - La mauvaise communication autour des produits d’épargne
- Bonne qualité de la RH au service - Faible qualité des RH surtout au service crédit
comptabilité - L’analyse financière de l’activité des clients à financer peut fiable
- Commissariat au compte et audit - Fiches manuels souvent pas à jour
externe réguliers - Produit d’épargne peux concurrentiels
- L’existence d’un service dédié à la - Peux ou pas de nouveaux produits innovants
collecte d’épargne - Instabilité du personnel
- Les CODIR sont fréquents - Inefficacité du suivi des crédits
-Service Juridique est efficace - Inefficacité du recouvrement
- L’opérationnalisation du comité de lutte - difficultés dans la gestion des transferts de crédit en souffrance
contre le financement du terrorisme et le dans PERFECT V6.2 en fin d’année
blanchiment de capitaux.
- Multiplication des contrôles dans les
services à risque et dans les agences
(rapports disponibles)
- Défaillance de gestion de la RH
- L’importance du contrôle et de l’audit interne à la MSFP
- Déficit de performance financière de la MSFP
- La gestion du crédit à la MSFP
De ces familles de faiblesses, nous avons procédé au diagnostic des problématiques et isoler
la problématique dominante afin de formuler le sujet de recherche. Le tableau14 résume la
démarche.
financière de la MSFP
La gestion du crédit à Défaillance de gestion
la MSFP de la RH
Source : Par nos propres soins (2017)
Conclusion partielle:
Notre stage d’une durée de 6 mois, nous a permis de mieux connaître la MSFP.
Les différentes recherches montrent que la MSFP possède d’énormes forces mais aussi
suffisamment de faiblesses. Il a été diagnostiqué que la problématique dominante est la
question de la viabilité d’où le sujet sur « le diagnostic financier d’un SFD: Cas de la MSFP
au Bénin ».
Introduction
Ce chapitre présente la problématique, les objectifs de la recherche et les hypothèses d’une
part, les théories sur le diagnostic financier des SFD d’autre part.
Les crises économiques, le poids de l'endettement et les problèmes de gouvernance ont rendu
très précaires les conditions de vie de la majeure partie des populations des pays en voie de
développement. Dans ces pays où cohabitent les secteurs d'activité formelle et informelle, les
micros entreprises n'ont pas toujours accès au financement bancaire classique pour suppléer
l'Etat dans la création de la richesse et d'emplois.
Un système financier adéquat s'avère donc impérieux pour la relance des activités de toute la
nation. C'est dans ces conditions qu'est né au début des années 80 le concept de microfinance
au Bengladesh en Asie. Il avait pour objectif d'offrir aux personnes ne pouvant pas accéder au
crédit bancaire (faute de garanties nécessaires ou parfois à cause de leur idéologie culturelle et
sociologique, de l'éloignement, de l'analphabétisme et autres barrières) les services financiers
d'épargne et de crédit pour juguler, à l'époque, la crise des systèmes financiers.
La MSFP, qui s’est inscrit dans une logique d’atteindre une stabilité financière d’ici 2018
(Plan d’affaire de la MSFP, 2014-2018), a entamé de nombreuses reformes depuis 2014.
Reformes parmi lesquelles, le recrutement massif de personnel, l’ouverture de nouvelles
agences, la promotion de l’épargne et du crédit, le marketing agressif par le recrutement
d’agents commerciaux etc. Au vue des nombreux défis qu’il reste à atteindre, le diagnostic
financier de la MSFP vient à point nommés pour analyser si l’institution a les moyens de
soutenir son développement à moyen et long terme. D’où les questions de recherche
suivantes :
- La MSFP dispose-t-elle de la ressource humaine nécessaire pour assurer son
développement ?
- La MSFP gère-t-elle efficacement ses activités de crédit ?
- La MSFP est-t-elle financièrement et économiquement rentable ?
2.1.3. Hypothèses
Pour les spécificités de notre étude, et pour une atteinte certaine de nos objectifs de recherche,
nous avons formulé des hypothèses. Dans le tableau 18, nous avons les hypothèses qui seront
testé au cours de nos travaux.
Tableau 18 : Les hypothèses de recherches.
OS1 H1 : Les ressources humaines de la MSFP sont productives
OS2 H2 : La MSFP est efficace dans la gestion du crédit
OS3 H3 La gestion du crédit à la MSFP est une activité rentable
Source : Nos propres travaux (2017)
Micro Finance (IMF). La deuxième catégorie rassemble les risques externes dont le contrôle
échappe généralement à l’IMF. La troisième catégorie de risques est liée à la gestion
financière de l’IMF ; tandis que la quatrième catégorie concerne les risques dits institutionnels
(ChurchilL, 2001).
les responsables de l'IMF doivent les prendre en compte lors de l'élaboration des politiques et
procédures en matière de gestion des risques. Il s'agit donc de la réglementation, la
concurrence, la démographie, l'environnement et la macroéconomie.
- La réglementation : Le secteur financier en général est un secteur fortement
réglementé étant donné qu'il s'agit de l'argent qui est manipulé. La gestion de
l'épargne publique étant une préoccupation majeure des autorités publiques, celles-
ci généralement s'assurent de la création, de la mise en place et du respect d'un
certain nombre de dispositions réglementaires, ceci dans le but de préserver les
intérêts des différents acteurs. Pour ce qui est de la microfinance, les dispositions
réglementaires pouvant affectées négativement le fonctionnement d'une IMF sont
le code du travail, les lois sur l'usure et le blanchiment d'argent, les interférences
politiques et la déréglementation.
- La concurrence : Les constats sur le terrain montrent que les IMF font face à la
concurrence non seulement entre elles, mais aussi avec les banques, qui offrent
pratiquement les mêmes produits, mais à des échelles différentes. Par conséquent,
chaque IMF devrait maîtriser ses produits et services, les prix pratiqués, les
groupes-cibles, ses parts de marché ainsi que ceux de ses concurrents afin de
mieux définir son plan d'actions commerciales.
- La démographie : Parlant de risques démographiques, on cite généralement le taux
de morbidité, le taux de mortalité, le taux de scolarisation, la mobilité de la
population, le passé entrepreneurial des clients actuels et potentiels, la cohésion
sociale auprès des communautés, les expériences de crédits antérieurs, la
corruption. Beaucoup d'IMF selon les zones où se trouvent leurs agences ou points
de vente, sont vulnérables à ces risques.
- L'environnement : Les catastrophes naturelles sont fréquentes dans certaines zones
de par le monde. Ce qui crée des désagréments aux ménages, aux entreprises et par
conséquent aux activités des IMF (baisse considérable des flux d'opérations).
- La macroéconomie : La macroéconomie influence une IMF à travers deux
phénomènes à savoir l'inflation et la dévaluation. Cette influence se fait à deux
niveaux : l'influence directe sur l'IMF ; l'influence directe sur les clients de l'IMF,
leurs affaires et leur capacité de remboursement des crédits.
Il s'agit des risques liés à la gestion bilancielle (actif et passif : liquidité, taux d'intérêt,
change), à l'inefficience et à l'intégrité du système.
- L'actif et le passif : C'est l'ensemble des risques financiers qui sont présents dans le
bilan d'une institution financière. Relativement à l'actif (emplois) et au passif
(ressources), l'IMF est vulnérable aux risques ci-après :
- Le risque de liquidité : c'est le risque de ne pas pouvoir remplir ses obligations de
remboursement contractuelles. La gestion des ressources financières de
l'institution à savoir le capital social, les emprunts (si disponibles) et les dépôts de
la clientèle doit se faire en tenant compte de leurs natures - ressources à court
terme et ressources à long terme -. Par exemple, les dépôts à vue de la clientèle ne
doivent pas être utilisés pour le financement des crédits de longue ou moyenne
durée, ou encore pour financer certains investissements de l'IMF ; par contre, ce
sont les dépôts à terme, les emprunts et le capital social qui sont mieux indiqués
pour ces types de financements.
- Le risque de taux d'intérêt : c'est le risque lié à la typologie différente des taux
d'intérêt à l'actif et au passif du bilan. Les taux d'intérêts sur les crédits doivent être
supérieurs aux taux rémunérateurs des ressources afin de permettre à l'institution
de couvrir ses charges. De plus, en cas de modification de taux, l'IMF doit veiller à
ce que les taux créditeurs et les taux débiteurs évoluent proportionnellement par
rapport à la marge bénéficiaire recherchée.
- Le risque de change : c'est le risque créé par l'évolution continue des devises les
unes par rapport aux autres. Généralement lorsqu'une IMF contracte un emprunt
auprès d'un bailleur de fonds étranger, cela se fait en monnaie étrangère. Le risque
ici réside dans le fait que lors des remboursements qui se font en monnaie
étrangère, les revenus générés en monnaie locale ne sont pas assez suffisant pour
couvrir non seulement les frais financiers, mais aussi la perte de change due au
taux de change.
- L'inefficience : L'inefficience représente l'incapacité de l'IMF à minimiser les
coûts marginaux de production et ou d'exploitation. Elle doit donc être en mesure
d'une part de maîtriser son seuil de rentabilité et d'autre part d'offrir des services
financiers attractifs à des taux raisonnables, c'est-à-dire des taux qui ne sont pas
trop élevés (dans ce cas elle s'écarterait de sa mission sociale) ou encore moins
trop bas (dans ce cas elle s'éloignerait de l'objectif de pérennité).
mesurer les relations qui existent entre les éléments du bilan, comptes de résultat... Un ratio
peut être un outil de sécurité, d'alerte, une incitation à la réflexion et à l’analyse. Il illustre une
information et permet de visualiser à un instant donné son évolution ou sa situation. Il est
nécessaire que son élaboration résulte de données exprimées à une même date ou pour une
même période.
Le taux de perte sur créances : Cet indicateur, représente simplement les prêts qu’une
institution a décidé de rayer de sa comptabilité en raison d’un doute important
concernant leur remboursement. Le passage de crédits en perte est une écriture
comptable qui évite que les actifs soient gonflés de manière non représentative par les
prêts qui ne pourront pas être récupérer. Ce taux s’obtient à partir du rapport du
montant des pertes enregistrées sur les créances au cours de la période et du total des
encours bruts de crédits de la période, y compris ceux en souffrance. Il s’obtient
comme l’indique la formule ci-dessous et doit être strictement inférieur à 2% selon la
règlementation.
Taux de perte sur créance = Montant des crédits passés en perte durant la période /
Montant brut du portefeuille de crédits de la période
Montant moyen de l’épargne par épargnant = Montant total des dépôts à la fin de la période /
Nombre d’épargnants à la fin de la période
NB : Tendance haussière
L’encours moyen des crédits par emprunteur : C’est le montant moyen des
engagements des membres ou bénéficiaires vis-à-vis de l’institution. Il s’agit en effet
du rapport entre le total des crédits sains augmenté des crédits en souffrance et le
nombre de personnes ayant un encours de crédit vis-à-vis de l’institution. Un individu
ne peut être pris en compte plus d’une fois. Suivant les dispositions de l’instruction cet
encours se calcul comme suit :
Encours moyen des crédits par emprunteur = Total des encours des crédits à la fin de la
période / Nombre total d’emprunteurs à la fin de la période
NB : Tendance haussière
Rendement sur actif = Résultat d’exploitation hors subvention / Montant moyen de l’actif
pour la période
toucher des populations exclues des systèmes financiers traditionnels et jouent un rôle social
auprès des populations les plus pauvres.
Hermes et al. (2011) vont s’intéresser à l’arbitrage entre l’efficacité des institutions de
microfinance et leur pénétration (outreach). Les auteurs testent cette idée en utilisant la
méthode des frontières stochastiques3 en une étape. C'est-à-dire qu’ils introduisent dans la
frontière d’efficacité des variables censées appréhender la pénétration (outreach). Ces
variables sont Le niveau moyen de crédit et le pourcentage de femmes qui empruntent. La
première permet de mesurer la propension de prêt aux pauvres et la deuxième la part des prêts
faits aux femmes. Les résultats montrent que les IMFs qui s’intéressent plus aux pauvres et
aux femmes sont moins efficaces. Mais ce résultat ne veut pas forcément dire que les IMFs
les plus efficaces ne contribuent pas à la réduction de la pauvreté. En effet, celles-ci y
contribuent par les répercussions de leurs activités sur le plan macroéconomique.
Pour résumer, deux courants d’analyse ressortent quant à la manière de mesurer l’efficacité.
Le premier met en avant l’efficacité sociale, qu’il considère comme la fonction principale des
IMFs: « les Welfaristes », tandis que le second insiste sur la soutenabilité (viabilité) : « les
Institutionnalistes ». Toutefois, un consensus a récemment réconcilié les deux approches.
Sous certaines conditions de marché (renforcement du marché et stabilité des IMFs), il y a
compatibilité entre pénétration (outreach) et soutenabilité, (Morduch, 2000).
Une IMF efficace est d’abord une IMF qui peut assurer sa viabilité financière. En effet,
plusieurs études se sont penchées sur les déterminants de la viabilité financière. Certains
auteurs plus particulièrement ont tenté de vérifier si la recherche de la viabilité financière et
l’atteinte des objectifs sociaux sont antinomiques4. Deux thèses concurrentes se distinguent à
ce sujet : Le paradigme institutionnaliste soutenu par Woller et al (2004), stipule que les IMFs
doivent être capables de couvrir les coûts inhérents à leur activité par les revenus qu’elles
génèrent. Gonzalez et Vega (1994) dans leur article portant sur les raisons de l’échec des
institutions rurales de crédit créées par nombre de gouvernements de pays en développement
durant les années 1960- 1970, désignent comme cause première le manque de viabilité
institutionnelle. Leur analyse conduit notamment à deux conclusions. D’une part elle établit
que la viabilité institutionnelle est la clé pour fournir efficacement des services financiers aux
pauvres et d’autre part que la viabilité financière est une condition nécessaire à la viabilité
institutionnelle. Woller et Schreiner (2002) analysent les déterminants de l’autosuffisance
3
Synonyme d'aléatoire (wikipédia)
4
Contradiction entre deux propositions de significations opposées ; plus spécialement, entre deux idées
générales (ou abstractions) issues de la réalité.
financière de 13 coopératives sur une période de trois ans (1997-1999) en se basant sur
plusieurs dimensions des indicateurs relatant six sortes d’objectifs à atteindre. Leur résultat
suggère que l’autosuffisance financière et les objectifs sociaux peuvent être simultanément
recherchés, par l’adoption de stratégies adéquates. Par exemple en fixant des taux d’intérêts
relativement élevés, en accroissant la productivité des agents de crédit et en leur payant des
salaires appropriés, en réduisant les coûts administratifs grâce à un niveau élevé d’efficacité
dans la gestion. Olivares et Polanco (2005) sur un échantillon de 28 IMF latino-américaines
âgées de 1 à 20 ans, testent l’hypothèse selon laquelle une IMF est plus profitable et
autonome financièrement quand elle octroie des prêts de montant élevé. Ils aboutissent à la
conclusion que l’âge de l’institution a un impact sur la taille moyenne des prêts octroyés par
les IMFs, mais que par contre le type institutionnel (ONG ou coopératives ou encore
banque…) et le statut de l’institution (règlementée ou non règlementée) n’ont pas d’impact
significatif sur la taille moyenne des prêts octroyés. L’article de Luzzi et Weber (2006)
confirme les résultats précédents. Ils utilisent un panel de 45 IMFs sur la période 1999-2003.
A travers l’estimation d’un système d’équations simultanées ils analysent conjointement les
déterminants de la viabilité financière et ceux des performances sociales des IMFs. D’après
leurs résultats il apparait qu’une IMF créée initialement pour améliorer l’accès des pauvres
aux services financiers peut très bien devenir rentable et financièrement viable. De plus ils
trouvent que le nombre de services fournis à la clientèle par les institutions de microfinance
agit négativement à la fois sur la performance social et sur celle financière, et que la forte
concentration des clients en milieu rural, le plafonnement des taux d’intérêts ainsi que la
présence d’une forte compétition réduit les performances financières des IMFs. L’approche
welfariste, prend le contre pieds de celle institutionnaliste en affirmant qu’une IMF peut
atteindre la viabilité institutionnelle sans pourtant avoir atteint l’autosuffisance financière. Ils
considèrent les dons comme une forme de capital et les donateurs par analogie à des
investisseurs sociaux. Les welfaristes mettent en avant la réduction de la pauvreté, en
accordant un poids relativement plus important à la profondeur de l’accès par rapport à la
qualité du portefeuille, et jaugent tous les succès institutionnels à la lumière des performances
sociales. Dans cette optique Hulme et Mosley (1996) montrent que peu d’institutions ont
réussi à atteindre simultanément la viabilité financière, et les objectifs finaux de réduction de
la pauvreté et d’augmentation du niveau de revenu afin de stimuler la croissance économique.
Cet échec serait dû à « une incapacité des institutions à transformer leurs objectifs en actions
». Ces résultats médiocres s’expliqueraient selon eux par le fait que les IMF s’appuient sur
une définition partielle de la pauvreté (centrée sur l’aspect de la pauvreté avec le faible niveau
Selon (Sadi, 2006), le diagnostic financier doit répondre aux principales interrogations
suivantes :
De ces définitions, on note que le diagnostic financier se fonde sur les informations
comptables, sincère dans le diagnostic global de l'entreprise (environnement, potentiels...).
C'est dans ce même ordre d'idée que G. Langlois et M. Mallet (2006) tout en ne faisant pas de
différence entre diagnostic et analyse financière donne la définition suivante : « l'analyse
financière s'appuie sur les normes c'est-à-dire quantitatives ou non pour porter un jugement de
valeur sur la santé d'une entreprise ».
diagnostic financier est d'un intérêt capital à tous les acteurs de l'entreprise, depuis les
actionnaires, les dirigeants, les cocontractants, les prêteurs, les salariés etc... Le diagnostic
financier contribue à la prise de décision, et anticipe normalement sur l'élaboration de divers
documents de gestion (plan d'affaires, étude de faisabilité, plan de financement...).
Dans la grande majorité des cas, le diagnostic sera mené dans un contexte assez particulier et
en fonction du destinataire des résultats. Selon les utilisateurs, l'analyse financière sera plus
particulièrement adaptée à l'objectif poursuivit Benaiem, et al., (2004). Un diagnostic
financier mené pour l'intérêt de la réglementation aura des préoccupations un peu différentes
de celles qui intéressent en premier lieu les investisseurs. Si dans tous les cas, la démarche
reste similaire, les attentes d'une analyse financière pourraient un peu varier d'un cas à un
autre.
Les différents points énumérés plus haut, constituent des préalables au diagnostic financier.
L'analyse des causes des résultats nécessite souvent d'autres analyses et vérifications.
Dans la plupart des cas, pour arriver à ses fins, l'analyste combinera ces trois méthodes dans la
mise en œuvre du diagnostic. Sur la base des informations comptables, il mettra en œuvre le
diagnostic à travers une série d'analyses successives.
- Le Fonds de Roulement Net Global (FRNG) qui constitue l'excédent des ressources à
long terme destiné à couvrir les emplois à court terme est obtenu avec la différence
entre les ressources stables et les emplois à long terme ;
- Le Besoin en Fonds de roulement (BFR) qui étudie la capacité d'autofinancement du
cycle d'exploitation par l'entreprise ;
- La Capacité d'Autofinancement (CAF) qui se calcul par la méthode additive et
soustractive ;
- La Trésorerie Nette (TN) qui est la différence entre la trésorerie active et la trésorerie
passive est un indicateur ponctuel sur la liquidité de l'entreprise à un moment bien
déterminé.
iii. Les soldes intermédiaires de gestion :
Ils permettent d'analyser le processus de création de valeur au sein de l’entreprise. Selon
BRUSLERIE (2002), on distingue, la Marge commerciale ou sur la Production, la Valeur
Ajouté (VA), l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE), Le Résultat d'Exploitation (RE), le
Résultat Exceptionnel ou Hors Activités Ordinaires (RHAO), le Résultat Net (RN).
i. La méthodologie CAMEL :
Se fondant sur le cadre conceptuel de la méthodologie CAMEL originale (dans le secteur
bancaire Américain), ACCION a mis au point son propre instrument. Le système CAMEL
réalise six retraitements, afin de prendre en compte la portée de l'activité de micro finance :
les dotations aux provisions pour créances douteuses, les abandons de créances, les
subventions explicites et implicites, les effets de l'inflation et les intérêts comptabilisés
d'avance. Il analyse 5 domaines principaux selon CREUSOT (1999) :
- L'adéquation des fonds propres : est étudié à l'aide de 3 indicateurs financiers dont ;
o Le levier financier qui désigne le rapport entre actifs pondérés en fonction du
risque et fonds propres d'une IMF,
o La capacité à lever des fonds propres est l'évaluation qualitative de la capacité
d'une IMF à répondre à un besoin de reconstitution ou d'augmentation des
fonds propres, à un moment donné dans le temps,
o l'adéquation des provisions est la mesure quantitative des provisions pour
créances douteuses d'une IMF et de sa capacité à absorber les pertes
potentielles sur créances irrécouvrables ;
- La Qualité de l'actif avec les indicateurs comme le PAR 30 jours, la politique
d'abandon de créances, la productivité des actifs à long terme, l'infrastructure de
l'institution ;
- La Gestion avec les indicateurs qualitatifs comme : gouvernance ressources
humaines ; processus de contrôles et audit ; systèmes de technologie de l'information ;
planification stratégique et budget ;
5
Le SEEP Network est une organisation de plus de 50 organismes non gouvernementaux et privés d’Amérique du Nord qui appuient les
micros et petites entreprises ainsi que les institutions financières dans les pays en développement. Sa mission consiste à promouvoir
l’évolution des pratiques en matière de développement des micros et petites entreprises au sein de ses membres, de ses partenaires
internationaux et d’autres opérateurs. Le SEEP Network offre une analyse collective à partir de laquelle émergent des enseignements qui
contribuent au développement professionnel, augmentent l’impact des programmes, favorisent l’innovation permanente et contribuent à
l’information des cercles politiques.
- Les Bénéfices par Le rendement retraité des fonds propres, l'efficacité opérationnelle,
le rendement retraité des actifs, la politique de taux d'intérêt ;
- La Gestion de trésorerie la structure des dettes, la disponibilité des fonds permettant de
satisfaire la demande de crédits, les projections des flux de trésorerie, et la
productivité des autres actifs circulant ;
ii. La méthodologie PEARL :
La méthodologie PEARL (Protection, Effective financial structure, Asset quality, Rate of
return and cost, Liqidity, Sign of growth) combine 45 ratios financiers couramment utilisés
pour évaluer et gérer les coopératives affiliées au réseau WOCCU, (WOCCU, 2010). Ces
ratios analysent 6 domaines principaux :
PEARLS au même titre que CAMEL est beaucoup plus interne, ici au réseau WOCCU.
Contrairement à CAMEL, elle insiste moins sur la solvabilité mais assez sur la qualité du
portefeuille et des éléments d'actif ainsi que la rentabilité.
En outre, Planet Rating a mis en place une autre méthodologie pour l'évaluation des
performances sociales.
v. La méthodologie de MICRORATE :
Créée en 1996 avec l'appui de la Coopération Suisse, la méthodologie de Micro Rate se fonde
sur une analyse des domaines et facteurs de risques, sur une analyse comparée des
performances des IMF ainsi que sur une mise à disposition de l'information sur le marché de
la microfinance. Microrate définit cinq grands domaines d'analyse à savoir : situation
financière, Opérations de microfinance et qualité du portefeuille, organisation et gestion,
Gouvernance et position stratégique, Perspectives sociales (MicroRate , 2008).
- Rentabilité par les indicateurs Rentabilité des Fonds Propres, Rentabilité des Actifs,
Rendement du Portefeuille.
Micro Rate ajoute en plus des indicateurs financiers, une analyse de l'organisation et de la
gestion globale des activités et du risque dans l'institution. Il mesure donc l'excellence en
microfinance, et la maîtrise des risques.
Conclusion
La problématique de la viabilité de la MSFP est très pertinente, vue les enjeux du secteur de la
microfinance aujourd’hui au bénin. Le diagnostic financier, comme le diagnostic dans le
domaine médical est une analyse de la santé d'une entreprise ou d'une institution. Il existe une
multitude de méthodologies pour le diagnostic d'une entreprise ou d’une institution financière,
mais la conduite reste peu différente. Dans le chapitre3 intitulé « Cadre méthodologique
d’analyse », nous aborderons la méthodologie qui présidera notre étude en particulier.
Introduction
Après une présentation des diverses méthodes utilisées dans la mise en œuvre du diagnostic
financier d'une institution financière particulièrement un SFD, ce chapitre se penchera
premièrement sur la description de la population et le mode d’échantillonnage qui présidera la
réalisation du diagnostic financier de la MSFP, deuxièmement sur la description des variables
et outils de collecte et troisièmement sur les instruments d’analyse des données.
- La Productivité et l’Efficacité
- La Rentabilité
- Les agents de crédits : Cette cible est composée de 15 individus, exerçants au poste
d’agent de crédit à la MSFP. Cette cible fut utile pour des informations sur la
procédure de crédit, la gestion du crédit, l’évolution de leur portefeuille de crédit, les
étapes de validation d’un dossier de de crédit, le nombre de client actif détenu.
- Les membres du CODIR : Cette cible est constituée de 5 individus à savoir le Chef
Service Crédit (CSCr), la Directrice Exécutive (DE), le Chef Service Recouvrement
(CSR), le Chef Service Administratif et Financier (CSAF) et l’Auditeur Interne (AI).
La pertinence des informations recueillie sur certains éclaircissement dans les états
financier, le plan d’affaire, les rapports statistique nous ont permis d’affiner notre
travail.
- Les autres agents : au nombre de 13, nous ont permis de croiser certaines informations
recueillis auprès des deux premières cibles.
6
Comité de Direction
selon la Directrice Exécutive. Le tableau20 résume par unité de sondage le nombre d’enquêté
et la méthode d’échantillonnage utilisé.
- La documentation : les états financiers consolidés et certifiés des années 2013, 2014 et
2015, la balance âgée du portefeuille de crédit, l'état stratifié du portefeuille de crédit,
les manuels de procédures, les rapports statistique trimestrielle de 2008, 2009, 2010,
2011, 2012,2013, 2014, 2015 et 2016
- L'observation : pour la vérification de l'application des procédures de crédit ; la
vérification que les AC entretienne professionnellement les clients et qu’ils leurs
expliquent les conditions ; que les AC font de la prospection
- L'entretien pour la compréhension des états comptables, la validation des indicateurs
avec la Direction Financière et Comptable et des résultats, la vérification de
l'application des procédures d'octroi de crédit, ainsi que pour la prise de connaissance
de l'institution.
Les tableaux 22, 23 et 24 présentent l’opérationnalisation des variables issus des trois
hypothèses fixées. Certaines données y figurent pour enrichir les analyses et effectuer
d’éventuelles triangulations.
Le tableau 22 présente la description des variables se référents aux ressources humaine de l’hypothèse 1
Variables (Ressources
Hypothèse Humaines) Indicateurs Unité de sondage Outils de collecte
H1 : Ratio de productivité des Nombre d’AC Directrice Exécutive (DE) QDE : Questionnaire adressé au
Les ressources AC (RP1) Nombre d’emprunteurs actif7 Chef service (SAF, CSCR) DE.
humaines de la Ratio de productivité du Nombre d’employés Rapport Statistiques trimestriel
MSFP sont personnel (RP2) Nombre de client actif Etats financiers certifiés QCS : Questionnaire adressé aux
productives Ratio de productivité des Nombre d’épargnants actifs chefs service.
collecteurs d’épargne (RP3) Nombre de collecteurs d’épargne
Source : Notre propre conception (2017)
Le tableau 23 présente la description des variables se référents aux charges de gestion par rapport à l’hypothèse 2
H2 : Ratio des charges d’exploitations Montant des charges d’exploitation Directrice Exécutive QDE : Questionnaire adressé au
Les charges rapportées au portefeuille de Encours brut moyen du portefeuille de (DE) DE.
liées à la crédit (RE1) crédit8 Chef service (SAF,
gestion du Ratio des frais généraux rapportés Montant des frais généraux CSCR) QCS : Questionnaire adressé aux
portefeuille de au portefeuille de crédit (RE2) Encours brut moyen du portefeuille de Rapport Statistiques chefs service.
la MSFP sont crédit trimestriel
efficaces Ratio des charges de personnel Montant des charges du personnel Etats financiers certifiés
rapportées au portefeuille de Encours brut moyen du portefeuille de
crédit (RE3) crédit
Source : Notre propre conception (2017)
7
Ayant un encours de crédit dans les livres de la MSFP
8
Moyenne des encours de crédit de N et N+1
Le tableau 24 présente la description des variables se référents à la gestion du crédit par rapport à l’hypothèse 3
Variables (Gestion du
Hypothèse crédit) Indicateurs Unité de sondage Outils de collecte
DE : Directrice Exécutive, CSAF : Chef Service Administratif et Financier, AC : Agent de Crédit ; CSCr : Chef Service Crédit
La Productivité des Agents de Crédit est également affectée par le contexte de la microfinance
ainsi que par la croissance du portefeuille et de la taille des crédits. La non-adhésion des
nouveaux clients peuvent être du fait du contexte de la microfinance au Bénin et de la
concurrence dans les zones d’intervention de la MSFP. Par ailleurs, à un certain seuil de
portefeuille, ici 175 millions dans les procédures de la MSFP, aucun nouveau dossier ne
s’aurait être accepté dans le portefeuille de l’agent de crédit atteignant cette limite. Ceci est
déterminant dans les analyses il s’agit du risque métier. Le manque de moyen de déplacement
pourrait également influencer ce ratio.
quitter leur poste pour pouvoir dispenser la formation. Parce-que les formations sont souvent
coûteuses, la MSFP a opté pour des recyclages à l’interne ce qui pèse parfois sur le travail des
plus expérimentés. Cette variable sera également prise en compte. Les mesures incitatives qui
encouragent les agents de crédit à augmenter leur nombre d'emprunteurs, doivent exister. Si
ce critère n'est pas respecté, les agents seront découragés à renchérir leur portefeuille.
Pour le Ratio RP2, la norme réglementaire est de 115 clients actif au minimum. Ce ratio cerne
la productivité du personnel de l’IMF. Plus le ratio est élevé, meilleure est la productivité de
l’institution. De manière indirecte, ce ratio donne aussi une indication sur la manière dont
l’IMF a adapté ses méthodes et procédures à ses activités de crédits. Une productivité faible
n’indique pas automatiquement que le personnel travaille moins, mais est plutôt révélateur de
procédures inefficaces ou excessivement administratives.
Pour le Ratio RP3, la norme est de 130 au minimum. Ce ratio est très semblable a au ratio
RP1 à la seul différence qu’ici, il s’agit de l’épargne.
En résumé, l’hypothese1 (H1) sera vérifiée si les ratios RP1, RP2 et RP3 respectent les
normes réglementaire. Le tableau 25 résume les déterminants d’analyse de l’hypothese1
Le ratio RE1 fournit le meilleur indicateur d’efficacité d'une institution de crédit. Pour cette
raison, il est d’ailleurs souvent appelé ratio d’efficacité : il mesure les coûts nécessaires à
l'institution pour fournir ses services de crédit par rapport au montant moyen des prêts de son
portefeuille. Plus le ratio de Charges d’exploitation est faible, meilleure est l’efficacité de
l’institution. La norme réglementaire pour ce ratio est 35% maximum.
Le ratio RE2, Ratio des frais généraux rapportés au portefeuille de crédit indique combien
coute la gestion du crédit. Pour ce ratio la norme est de 20% maximum pour les IMF
d’épargne et de crédit.
Pour le ratio RE3, Ratio des charges de personnel rapportées au portefeuille de crédit la
norme est de 10% maximum pour les IMF d’épargne et de crédit. Ce ratio indique le cout de
la ressource humaine liée directement ou indirectement dans la gestion du crédit.
La taille du portefeuille, la taille des crédits, la méthodologie de crédit et les prix du marché
permettent d'apprécier le niveau d’efficacité de l'institution. D'après l'expérience de
MicroRate, la taille du crédit a le plus d'impact sur les ratios d’efficacité. D’autre part, il est
également important de distinguer entre les programmes de microcrédits opérant en zone
rurale par rapport à ceux opérant en zone urbaine. Les charges d’exploitation des IMF rurales
sont naturellement plus élevées en raison de la dispersion géographique de leurs clients.
En résumé, l’hypothese2 (H2) sera vérifiée si les RE1, RE2 et RE3 respectent les normes sus
indiquées. Le tableau 26 résume les déterminants d’analyse de l’hypothese2
Le Rendement des Fonds Propres (ROE) indique la rentabilité de l’institution. Ce ratio est
particulièrement important pour les entités privées ayant des actionnaires recherchant le
profit. Pour ces investisseurs, ce ratio est d’une importance primordiale, puisqu’il mesure le
retour sur leur investissement effectué dans l’institution. Cependant, vu que la plupart des
IMF sont sans but lucratif, le ROE est plutôt utilisé comme indicateur alternatif pour mesurer
la viabilité commerciale et l'importance des fonds propres. Pour ce ratio, la norme
réglementaire est 15% minimum.
La Rentabilité des Actifs (ROA) est une mesure générale de rentabilité qui reflète la marge de
profit de l'institution. Plus simplement, elle mesure la façon dont l’institution utilise ses actifs
pour générer des revenus. Pour ce ratio, la norme réglementaire est 3% minimum.
Le niveau d'endettement : la part fonds propres/dettes est un facteur très important à prendre
en compte. Autrement dit, si une IMF génère un profit de 20 francs par 100 francs sur ses
actifs, le ROE équivaudrait à 20 % s'il n'y a pas de dette, 40 % si la dette est égale aux fonds
propres, 60 % si la dette équivaut au double du montant des fonds propres, etc. Une IMF qui
veut atteindre un ROE élevé est fortement tentée de financer la majorité de ses actifs par la
dette.
En résumé, l’hypothese3 (H3) sera vérifiée si les RR1 et RR2 respectent les normes sus
indiquées. Le tableau 26 résume les déterminants d’analyse de l’hypothese2
Conclusion
Ce chapitre nous a préparés sur la définition de la méthode de collecte et d’analyse
d’information que nous avons utilisée pour nos travaux. En résumé, l’hypothese1 (H1), celle
afférente à la productivité des ressources humaine de la MSFP sera vérifiée si les ratios RP1,
RP2 et RP3 respectent les normes réglementaires ; l’hypothese2 (H2) quant à elle se
rapportant à l’efficacité dans la gestion des activités de la MSFP sera vérifiée si les ratios
RE1, RE2 et RE3 respectent les normes réglementaires et enfin l’hypothese3 (H3) ayant trait
à la rentabilité de la MSFP sera vérifiée si les ratios RR1 et RR2 respectent les normes
Introduction :
Ce chapitre est subdivisé en 3 sections. La 1ère est consacrée à l’analyse de la productivité des
ressources humaines de la MSFP, dans laquelle nous avons procédé à la vérification de
l’hypothese1 (H1). La 2ème, à l’analyse de l’efficacité dans la gestion du crédit, au niveau de
laquelle nous avons vérifié l’hypothese2 (H2). Et enfin la 3ème à l’analyse de la rentabilité de
la MSFP dans laquelle nous avons vérifié l’hypothese3 (H3).
Au niveau des agents de crédit : des résultats de nos enquêtes auprès des Agents de crédit,
nous avons remarqué que pour la fréquence de prospection, les AC ont du mal à s’organiser
pour les prospections. Vu que la prospection est très importante dans le développement des
activités d’un SFD, nous avons plus approfondi notre enquête sur le sujet. Il en ressort que les
agents de crédit ne respectent pas le système de planning mis en place par la Direction de la
MSFP. Selon la direction, pour corriger ce problème et pour mieux cadrer les Agents de
Crédit, le recrutement d’un agent expérimenté en crédit a été envisagé pour superviser les
agents de crédit des agences. Ceci démontre que la direction de la MSFP a à cœur le
problème de planification des Agents de Crédit.
Par rapport à la motivation, un système de motivation existe mais n’est pas appliqué. La
direction c’est expliqué sur le sujet par le fait que les agents de crédit ne travaillent pas assez
pour l’amélioration de leur PAR. Les agents de crédit justifie cet état de chose par le fait
qu’ils ont hérité de portefeuilles pourries et qu’il est difficile pour eux de corrigé malgré leur
nombreux efforts.
700000 000
Encours brut de credit
600000 000
500000 000
400000 000
300000 000
200000 000
100000 000
-
1 2 3
Années
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Le graphique 1 montre l’évolution de l’encours sur les trois ans de 2013 à 2015. On y
remarque que l’encours croit de manière exponentielle.
3
Années
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 28, il est présenté les éléments de calcul du ratio de productivité des agents de
crédit. On y voit que le ratio RP1 décroit chaque année entre 2013 et 2015.
Moyenne 247
La norme étant ≥130, le ratio RP1 est respecté
Source : Etats financiers 2013 2014 2015
DE, la MSFP a connu des recrutements massif pour soutenir son développement. Avec
également l’ouverture de nouvelles agences, pour la croissance du nombre de client.
3
Années
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 29, il est présenté les éléments de calcul du ratio de productivité du personnel.
On y voit que le ratio RP2 évolue en dent de scie entre 2013 et 2015.
Moyenne 206
La norme étant ≥115, le ratio RP2 est respecté
La moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RP2, le personnel de la MSFP
est productif.
Au niveau des collecteurs d’épargne : de nos entretien avec les Agents Collecteur d’épargne,
il en découle que le nombre de déposant décroit d’année en année parce que les déposants
demandent des « avances sur tontine » ce qui conditionne leurs adhésions. Et comme il y a
des institutions concurrentes qui font des avances sur le terrain, ces clients-là préfèrent aller
vers la concurrence que de continuer avec nous. Il se pose aussi le problème de Zonage. Les
clients sont très distants l’un de l’autre et les collecteurs n’arrivent pas à tous les couvrir avant
le soir. Et donc beaucoup de clients partent chez la concurrence. Le graphique 4 montre
l’évolution du ratio RP3 entre 2013 et 2015.
3
Années
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 30, il est présenté les éléments de calcul du ratio de productivité des Agents
Collecteur d’Epargne (ACE). On y voit que le ratio RP3 décroit entre 2013 et 2015.
Moyenne 192
La moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RP3, les ACE de la MSFP sont
productifs.
Les ratios RP1, RP2 et RP3 respectent la norme réglementaire sur les trois années. Par
conséquent, les ressources humaines de la MSFP sont productives
Année 2015
Année 2014
Année 2013
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Le graphique 6 montre quant à lui l’évolution du ratio RE1 de 2013 à 2015. On y voit le ratio
évoluer en dents de scie. Avec un pic en 2014. Néanmoins le ratio respecte la norme
réglementaire qui est de 35% maximum. En 2013 le ratio est de 21,97%, en 2014 il est de
25,30% et en 2015, 19,76%. Cela voudra dire que pour la gestion de 100f de crédit, la MSFP
à injecter 22f en 2013, 25f en 2014 et 19f en 2015.
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Année 2013 Année 2014 Année 2015
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 31, il est présenté les éléments de calcul du ratio de charge d’exploitation.
La moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RE1, la gestion du crédit en
considération des charges d’exploitation de la MSFP est efficace.
Au niveau de l’efficacité des frais généraux : pour la vérification de cette sous hypothèse,
nous allons calculer et analyser le ratio des frais généraux rapporté au portefeuille de crédit
(RE2). Ce ratio se comporte similairement au ratio RE1. La similarité se retrouve surtout dans
les éléments de calcul des charges d’exploitation et des frais généraux. Il faut noter que les
charges d’exploitation = les frais généraux + dotations aux amortissements et aux provisions
sur immobilisations + dotations aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables. Le
graphique 7 montre l’évolution des charges d’exploitation par l’encours moyen de crédit de
l’exercice 2013, 2014 et 2015. On peut constater que le montant des charges d’exploitation
évolue proportionnellement à l’évolution de l’encours de crédit.
Année 2015
Année 2014
Année 2013
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Le graphique 8 montre quant à lui l’évolution du ratio RE2 de 2013 à 2015. On y voit le ratio
évoluer en croissance entre 2013 et 2015. Ceci est dû au fait que les provisions ne sont pas
pris en compte.
16,50%
16,00%
15,50%
15,00%
14,50%
14,00%
13,50%
13,00%
12,50%
Année 2013 Année 2014 Année 2015
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 32, il est présenté les éléments de calcul du ratio de frais généraux.
La moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RE2, la gestion du crédit en
considération des frais généraux de la MSFP est efficace.
Année 2015
Année 2014
Année 2013
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Le graphique 10 montre quant à lui l’évolution du ratio RE3 de 2013 à 2015. On y voit le
ratio évoluer en dents de scies entre 2013 et 2015. La gestion du crédit a couté cher à la MSFP
en 2013 et en 2015. Ceci est dû au fait qu’en 2013 il y avait plus de personnel administratif
que d’agent de crédit. Et les agents de crédit de cette époque n’étaient pas efficaces en termes
de prospection. Il est connu que les agents de crédit ont pour but d’apporter des affaires à une
IMF. Selon la direction, de la MSFP, le tir a été corrigé en 2014 pour des séances de
formation à l’endroit du personnel sur les méthodes de prospection. Selon la réglementation
en vigueur, ce ratio ne saurait dépasser 10%.
5,00%
4,50%
4,00%
3,50%
3,00%
2,50%
2,00%
1,50%
1,00%
0,50%
0,00%
Année 2013 Année 2014 Année 2015
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans le tableau 33, il est présenté les éléments de calcul du ratio de charge de personnel.
La moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RE3, la gestion du crédit en
considération des frais généraux de la MSFP est efficace.
Les ratios RE1, RE2 et RP3 respectent la norme réglementaire sur les trois années. Par
conséquent, la MSFP est efficace.
Dans cette rubrique, nous avons vérifié l’hypothèse se rapportant à la productivité des
ressources humaine et celui se rapportant à l’efficacité. De nos analyses, ces deux hypothèses
sont vérifiées. Néanmoins certains aspects sont à prendre en compte pour les suggestions. Il
s’agit notamment du manque de moyen en occurrence le manque de matériels roulants pour
que les AC fassent efficacement leur travail, du manque de sanction quant au non suivi des
dispositions internes, du manque de formation des agents de crédit, du manque de motivation,
des charges de fonctionnement élevé, de la détérioration des portefeuilles des AC, de la non
stabilité au poste d’AC, du manque d’innovation au service tontine ect…
Au niveau de la rentabilité des fonds propres ; Le Rendement des Fonds Propres (ROE)
indique la rentabilité de l’institution. Ce ratio est particulièrement important pour les entités
privées ayant des actionnaires recherchant le profit. Pour ces investisseurs, ce ratio est d’une
importance primordiale, puisqu’il mesure le retour sur leur investissement effectué dans
l’institution. Cependant, vu que la plupart des IMF sont sans but lucratif, le ROE est plutôt
utilisé comme indicateur alternatif pour mesurer la viabilité commerciale et l'importance des
fonds propres (Microrate 2014). La norme réglementaire de ce ratio est minimum 15%. Des
entretiens avec la direction, la MSFP surveille son taux d’endettement. Mais il faut noter que
des demandes de refinancement sont en cours. Le niveau d'endettement (la part fonds
propres/dettes) est un facteur très important à prendre en compte. La MSFP étant une
mutuelle, son capital ouvert n’est appelé que lors des adhésions des nouveaux membres, des
crédits par les membres et des renouvellements par ces mêmes membres. Le montant nominal
de la part sociale est fixé à 2000fr et est non remboursable.
Revenons-en au Ratio RR1 ! Le tableau 34 montre qu’en 2014 le ratio ne respecte pas la
norme réglementaire en vigueur qui est de 15% minimum. Il faut noter que d’après la
direction cet état de chose est la cause de résultat médiocre enregistré cette année-là. En effet
les charges se sont accrues et les produits n’ont pas suivi proportionnellement. Le ratio RE1
l’avait déjà démontré plus haut par le pique constaté en 2014. La moyenne pour les trois
années étant respectée pour le ratio RR1, la sous hypothèse H.3.1. est vérifiée.. Par
conséquent, la gestion des crédits à la MSFP est financièrement rentable.
Le graphique 11 montre l’évolution du résultat par rapport aux fonds propres des exercices
2013, 2014 et 2015.
ANNÉE 2015
ANNÉE 2014
ANNÉE 2013
Montant moyen des fonds propres Resultat net d'exploitation hors subvention
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
La stabilité des revenus et des dépenses est un autre facteur important. Un ROE élevé pour
une période n'est pas nécessairement un signe de rentabilité d'une IMF. Par exemple, l'IMF
aurait pu avoir vendu un actif donnant lieu à une augmentation ponctuelle de la rentabilité, ou
réduire ses provisions pour pertes sur prêts. Pour mesurer la solidité financière, il est donc
nécessaire d'examiner la rentabilité sur plusieurs années successives. La hausse des profits qui
sont maintenus année après année représente généralement un bon indicateur de la bonne
situation financière d'une entreprise. Le graphique 12 montre l’évolution du ratio de
rentabilité des fonds propres pour les exercices 2013, 2014 et 2015.
30,00%
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Année 2013 Année 2014 Année 2015
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Au niveau de la rentabilité de l’actif ; La MSFP est une institution qui a eu son agrément il y
a 9 ans. En considérant la catégorisation des SFD selon l’âge du MIX MARKET, qui stipule
que sont considérées comme IMF nouvelles, les IMF de 0 à 4 ans ; comme IMF jeune les IMF
de 4 ans à 8ans et comme IMF mature les IMF d’âge supérieur à 8 ans, la MSFP est
considérée comme une IMF jeune. La Rentabilité des Actifs (ROA) est une mesure générale
de rentabilité qui reflète la marge de profit de l'institution. Plus simplement, elle mesure la
façon dont l’institution utilise ses actifs pour générer des revenus. La norme réglementaire de
ce ratio est minimum 3%. Le tableau 35 montre les éléments de calcul du ratio RR2. La
moyenne pour les trois années étant respectée pour le ratio RP1, la sous hypothèse H.1.1. est
vérifiée. La MSFP fait donc un bénéfice pour l’utilisation de 100fr d’actif, un bénéfice de 8fr
en 2013, 4fr en 2014 et 6fr en 2015.
ANNÉE 2015
ANNÉE 2014
ANNÉE 2013
- 200000 000 400000 000 600000 000 800000 000 1000000 000
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Le graphique 14 montre l’évolution du ratio de rentabilité de l’actif pour les exercices 2013,
2014 et 2015.
8,00%
7,00%
6,00%
5,00%
4,00%
3,00%
2,00%
1,00%
0,00%
Année 2013 Année 2014 Année 2015
Source : Notre propre conception à partir des données des états financiers de 2013 2014 2015
Dans cette rubrique, nous avons vérifié l’hypothèse se rapportant à la rentabilité de la gestion
du crédit à la MSFP. De nos analyses, cette hypothèse est vérifiée. Par conséquent la gestion
du crédit à la MSFP est rentable.
Conclusion
La MSFP est productive mais il y a des maux qu’il faudra régler pour maintenir cette
productivité. Il est évident que le personnel de la MSFP n’est pas stable. Surtout les Agents de
crédit sur qui reposent en grande partie le développement des activités de crédit d’une
institution de microfinance. Le manque de moyen à disposition du service crédit ne permet
pas aux agents de multiplier leurs sorties de prospection et même leurs sorties de validation
terrain. Les agents de crédit n’ont pas une directive claire qui préside leur tâche. La mauvaise
organisation dans le travail ne permet pas une bonne gestion du temps. Le service de collecte
d’épargne n’est pas encore dynamique du point de vu couverture géographique des ACE qui
se voit gérer des clients dans des zones diamétralement distantes.
Côté efficacité il faut retenir que la gestion des recrutements n’est pas encadrée. Même s’il
existe une procédure administrative en la matière, les procédures ne sont pas respecter. Le
cout de la ressource humaine est peu maitriser surtout pour une jeune IMF comme la MSFP.
Le personnel de la MSFP n’est pas productif. La gestion du crédit échappe au agent de crédit
de a MSFP. Trop de crédit en impayé et provisionnés se qui font grimper d’année en année les
charges non décaisse et qui de surcroit plombe le résultat.
Coté rentabilité, la MSFP est rentable. Mais pas assez en tout cas pour soutenir sa croissance.
De moins en moins de bénéfice généré. Les produits ne suivent pas les charges engagés. La
MSFP n’a pas d’autre source de revenue pour pallier les pertes sur le crédit.
CONCLUSION GENERALE
La MSFP est une jeune IMF de l’Afrique de l’ouest précisément du bénin qui s’est assigné
pour mission de : « Contribuer durablement à l’amélioration des conditions de vie des
personnes défavorisées des zones urbaines et rurales du Bénin, en particulier les femmes et
les jeunes, par l’offre de services financiers et non financiers adaptés et de qualité ». A la fin
du PAGER en 2004, certains hommes qui l’avaient piloté, se sont mis ensembles pour créer
l’ASFP, Association de Services Financiers pour la Prospérité, première dénomination de la
MSFP. La MSFP a son siège social situé à Godomey Magasin, rue Filao, 2ème ruelle à
gauche, 3ème immeuble à gauche. En plus du Siege social, la MSFP dispose de 6 agences et 4
guichets rependus sur l’étendue du territoire béninois.
Nous avons effectué notre stage de 6 mois au niveau du siège social de la MSFP précisément
au Service Administratif et Financier. Ce stage nous a permis d’identifier la problématique du
déficit de performance financière de la MSFP et le sujet sur son diagnostic financier. Cela
devrait permettre à la MSFP d’avoir une idée sur sa santé financière afin de pouvoir
efficacement orienter des réformes.
Pour mener à bien nos travaux, nous avons utilisé une combinaison de la méthode de
diagnostic dans les systèmes financiers classiques et de la méthode d’évaluation de
MICRORATE qui est une référence en thème de rating institutionnel des SFD et des banques.
Notre étude sur le diagnostic financier de la MSFP a retenu trois hypothèses. La première
stipule que la ressource humaine de la MSFP est productive, la seconde que la MSFP gère
efficacement son activité de crédit et la troisième que la MSFP est rentable.
Nos unités de sondage étaient au nombre de 5 : Les agents de crédits, les membres de
CODIR, les autres agents, les Etats financier et les rapports statistiques trimestriels de la
MSFP. Toutes les unités ont été enquêtées par recensement.
A l’issue de nos travaux nous avons abouti à trois résultats : Le premier traduit le fait que les
ressources humaines de la MSFP sont productives mais qu’il faille renforcer les capacités
technique de l’équipe de crédit, les doter de matériels roulants, les évaluer et les sanctionner
quand les résultats ne sont pas atteints. Le deuxième traduit le fait que la MSFP gère
efficacement son activité de crédit. Mais là encore, il vas falloir faire de gros efforts sur le
recouvrement des crédits en souffrances pour éventuellement réduire les provisionnements
qui grossissent les charges, aussi revoir la politique de recrutement des agents et diversifier
les activité à hauteur de la norme prévu en la matière. Le troisième traduit le fait que la MSFP
est rentable mais qu’il faille multiplier ces sources de revenu, maitriser les impayés pour lui
assurer une croissance à long terme.
Afin de corriger ces problèmes, nous proposons de manière détaillée les actions suivantes :
A l’endroit de l’équipe de direction de la MSFP :
- Renforcer le dispositif de maîtrise des risques de crédit à la MSFP
- Instaurer la gestion des risques par un département dont l'un des sous composantes
sera l'analyse crédit,
- Trouver des partenariats étrangers pour financer l’ouverture de nouvelles agences
- Diversifier les activités pour multiplier les sources de revenues
- Mettre en place une politique de plafonnement des portefeuilles de crédit en termes de
montant maximal par portefeuille
- Sérier les portefeuilles de crédit et les catégoriser afin de mieux suivre les atteintes ou
non d’objectifs.
- Mettre en place une équipe de déboursement destinée à conduire tout le processus de
mise en place de prêt par une dernière vérification de réalité des clients tout en
maintenant rapide le processus,
- Accentuer le suivi et renforcer le recouvrement et instaurer formellement la formation
des bénéficiaires ;
- Mettre en place une gestion et un contrôle budgétaire plus efficace et limiter les extra
budgétaires.
- Suivre et redresser les agences à pertes importantes ;
- Faire le suivi mensuel des performances au niveau central et au niveau des agences et
communiquer régulièrement ses performances pour une prise de conscience et une
meilleure amélioration. Une fonction contrôle de gestion serait nécessaire à cet effet ;
- Instaurer une évaluation continue des performances et des compétences du personnel
et véritablement axer la GRH sur l'atteinte des objectifs de rentabilité et de
productivité.
- Établir des fiches de postes et redéfinir clairement les attributions à chaque poste.
- Procéder à une évaluation des compétences du personnel et les renforcer.
- Généraliser la bonification à tout le personnel sur la base des évaluations de
performances périodiques.
- Mettre les agences en réseaux pour limiter les charges de tourner dans les agences très
lointaines
- Avoir une politique d’extension qui tienne compte des réalités des communes du bénin
A l’endroit de l’APSFD :
- Chercher des partenaires extérieurs qui pourront aider les jeunes IMF dans leur
développement
- Aider les IMF dans le recrutement de personnel de qualité
- Ne plus facturer les services de base au SFD si tant est que ces derniers s’acquittent
régulièrement et à bonne date de leur cotisation annuelle.
- Promouvoir les bonnes pratiques en organisant des séminaires de formations des
acteurs, des émissions radiodiffusées et télévisées sur la problématique du taux
d’intérêt viable pour les IMF, la culture de l’entreprise, la culture du remboursement,
du recouvrement etc
A l’endroit du FNM :
- Alléger le processus de prêt aux IMF
- Alléger les taux d’intérêt aux IMF
- Accompagner les IMF dans la professionnalisation de leurs pratiques
A l’endroit de l’ANSSFD :
- S’impliquer d’avantage dans la lutte contre les IMF illégales qui représentent la vraie
concurrence des IMF
- Accompagné les IMF par des formations en leur encontre.
- Promouvoir une fiscalité du microcrédit plutôt fondée sur la taille du crédit que sur la
forme juridique de l’institution financière.
- Mettre en œuvre la politique nationale de microfinance afin d’assurer une synergie
d’actions dans le secteur.
- Eviter une trop grande emprise de l’Etat sur le secteur dans le sens d’une plus grande
responsabilisation des acteurs non étatiques.
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http://www.microrate.com Consulté le 17/05/2017 à 21h12
ANNEXES
1-Quels sont les documents habituels par lesquels le MSFP ordonne ses opérations ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
2-Quels sont les documents qui représentent un outil de référence pour la gouvernance et le
management ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
3-Quelles sont les décisions stratégiques qui se basent sur les business plan ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
4-Les AC ont il tous des moyens de déplacement ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
5-Percoivent ils des dotations en carburant pour leur déplacement?
OUI NON
OUI
NON
Si OUI, lesquels ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
11-Comment la MSFP gère les impayés?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
12-Avez-vous un superviseur de crédit ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
17-Comment cela se traduit-il ?
....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................
.....................................................
18-Comment s’opère le choix d’un nouveau produit à offrir aux clients ?
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de Master en Microfinance à l’UADC (ex ISPEC)
dont le thème est : « Diagnostic financier d’un SFD : Cas de la MSFP au Bénin », nous vous
prions de bien vouloir nous accorder un peu de votre temps en répondant à ce questionnaire qui
nous permettra de mener à bien notre étude.
...................................................................................................................................................
13- Comment sont organisées les sorties de prospection des AC ?
...................................................................................................................................................
14- Le service crédit dispose-t-il de fiche de planning ?
...................................................................................................................................................
15- Si oui, comment s’effectue le suivi ?
...................................................................................................................................................
ASSEMBLEE GENERALE
CONSEIL DE
COMITE D'ETHIQUE ET COMITE DE CREDIT
SURVEILLANCE CONSEIL D’ADMINISTRATION
DE DEONTOLOGIE
DIRECTION EXECUTIVE
AUDITEUR INTERNE
SERVICE
SERVICE INFORMATIQUE ADMINISTRATIF ET SERVICE PROMOTION DE
SERVICE JURIDIQUE CHEF D'AGENCE
FINANCIER L'AGRICULTURE, SANTE
CHARGE DU
COMPTABLE DE ZONE
PORTEFEUILLE
AGENT DE
CAISSIERE TONTINIER AGENT DE CREDIT
RECOUVREMENT
ORGANIGRAMME DE LA MSFP.
Mémoire de Master en Microfinance réalisé et soutenu par Rama A. DANDJINOU / 2017
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