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1- La société en participation
La société en participation est une société occulte. Elle n’est pas sujette aux formalités
de publicité ni à l’immatriculation, et n’existe qu’entre les associés et n’est révélée aux tiers.
C’est le cas, par exemple, d’une société créée par plusieurs personnes en vue de la prise de
contrôle d’une autre société.
a- Constitution
Le contrat de création de la société en participation est écrit. L’associé n’a pas la qualité
de commerçant. Par conséquent, lorsqu’il se livre à des opérations commerciales, il doit avoir
la capacité pour agir. Selon les dispositions de l’art. 854 de l’AU, la société en participation est
définie comme étant une société dans laquelle « les associés conviennent qu’elle ne sera pas
immatriculée au RCCM et qu’elle n’aura pas de personnalité juridique ». Par conséquent, la
société en participation n’est pas soumise à la publicité ; peut être prouvée par tous les moyens ;
elle est souvent utilisée comme un instrument de coopération à cause de la simplicité de sa
constitution et l’absence de tout formalisme. Lorsqu’elle est révélée aux tiers, ceux-ci peuvent
se tourner contre les participants directement.
b- Fonctionnement
c- Dissolution
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La société de fait non constituée, c’est l’hypothèse des personnes qui se comportent
comme des associés sans avoir constitué entre elles une des sociétés prévues par l’Acte
uniforme. C’est le cas, par exemple, du concubinage qui allègue l’existence d’une convention
pour réclamer la répartition des bénéfices qu’une entreprise commune aurait généré.
On parle de société créée de fait, lorsque la société a été constituée sans faire l’objet
d’un écrit, et par conséquent elle ne peut être immatriculée. Remarquons que, les règles de la
société en nom collectif sont applicables à l’organisation et au fonctionnement des sociétés de
fait et créées de fait.
Elle est régie par les arts. 309 à 384 de l’AU. Avant la signature du traité de l’OHADA,
dans la plupart des pays africains membres à ce jour de l’Organisation, c’est la loi française du
7 mars 1925 et ses modifications qui régissaient la SARL, à l’exception du Sénégal, de la
Guinée, du Mali et de Madagascar. Peu coûteuse, et sans contraintes administratives et de
publicité comme dans les SA, la SARL est une société de dimension modeste (comme la SNC),
au statut hybride. Elle présente un certain nombre de spécificités (ses associés ne sont pas des
commerçants, son capital minime, elle peut se créer avec un seul associé personne physique ou
morale, etc.).
La SARL est proche de la SA par le statut des associés, mais diffère de celle-ci par son
fonctionnement, le petit nombre d’associés qui la constitue, et la dimension modeste de sa taille.
La SARL reste le régime préféré pour les PME et PMI, car ses règles de fonctionnement sont
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souples. Aux termes des dispositions de l’art. 309 de l’AU la SARL est : « Une société dans
laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports
et dont les droits sont représentés par les parts sociales ». L’AU précise que la SARL peut être
constituée par deux ou plusieurs personnes physiques ou morales ou par une personne physique
ou morale. Elle connaît donc deux variantes : la SARL pluripersonnelle (I) et la SARL
unipersonnelle (II).
Elle est constituée par deux associés au moins. C’est une société commerciale par la
forme (quel que soit son objet) soumise à l’impôt sur les sociétés. La SARL pluripersonnelle a
une nature mixte, car elle participe à la fois de la nature des sociétés de personnes et celle des
sociétés de capitaux.
A- La constitution
Elle doit remplir les conditions de fond et de forme de constitution de toutes sociétés
commerciales. Les associés n’ayant pas la qualité de commerçant, un mineur ou un majeur
incapable peuvent être associés dans une S.A.R.L. Ainsi, deux époux peuvent être associés dans
une S.A.R.L dans la mesure où la responsabilité des associés est limitée aux apports. L’Acte
uniforme notamment son art. 311 exige comme capital social la somme de un million au moins
et divisé en parts sociales. En principe, la SARL ne peut être définitivement constituée que si
toutes les parts ont été réparties entre les associés dans l’acte de société ou ont été intégralement
libérées et déposées en banque ou en l’étude d’un notaire (art. 313 de l’AU).
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B- Le fonctionnement
Aux termes de l’acte uniforme, la SARL est gérée par une ou plusieurs personnes
physiques associées ou non. Les gérants peuvent être statutaires ou non. Leur fonction peut-être
gratuite ou rémunérée. Conformément à l’art. 326 de l’AU, le ou les gérants sont nommés ou
non par les statuts et sont révocables pour justes motifs. Toute clause contraire à cette
disposition est réputée non écrite. Le gérant est révoqué par une décision des associés
représentant plus de la moitié des parts sociales, ou par les juges. Le gérant associé qui possède
plus de 50% de parts sociales est irrévocable. Cependant, un associé peut solliciter sa révocation
judiciaire (art. 326, al. 2 de l’AU). La révocation du gérant sans justes motifs permet de
réclamer des dommages et intérêts. Le ou les gérants sont nommés pour une durée de quatre
ans, en l’absence de toute disposition statutaire. Ils sont rééligibles (art. 324 de l’AU). Le gérant
peut aussi démissionner. Qu’il s’agisse de la nomination, révocation ou démission du gérant,
elles doivent être publiées dans le RCCM.
Les clauses statutaires qui limitent les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers.
En outre, la société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l’objet
social. L’engagement de la SARL, est cependant écarté si la preuve est rapportée que le tiers
savait que l’acte accompli par le dirigeant dépassait l’objet social ou qu’il ne pouvait l’ignorer
compte tenu des circonstances.
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C- Dissolution de la SARL
En plus des causes communes de dissolution communes à toutes les sociétés (arrivée du
terme convenu, la réalisation ou l’extinction de l’objet social, l’annulation de la société, la
liquidation des biens, les causes statutaires, la dissolution anticipée, la renonciation, la réunion
de toutes les parts entre une seule main (pour certaines sociétés), la dissolution judiciaire, etc.),
la SARL comporte des causes propres de dissolution. Il s’agit, selon l’art. 368 de l’AU, de la
réduction du capital, en dessous du minimum légal (art. 371 de l’AU). En cas de dissolution
de la société, le partage de l’actif social se fait proportionnellement aux apports, sauf clause
contraire des statuts. S’il y a perte, la responsabilité des associés sera limitée au montant de
leurs apports. Dans ces divers cas, l’AU offre la possibilité de procéder à la régularisation de la
situation. Les événements qui atteignent personnellement les associés (l’interdiction, la faillite
ou l’incapacité d’un associé) n’entraînent pas la dissolution de la société, malgré l’intuitu
personae (art. 384 de l’AU). C’est aussi pourquoi, la mort d’un associé n’est pas, en principe,
une cause légale de dissolution.
A- Caractères généraux
societatis. Sur le plan fiscal, si l’associé unique est une personne physique, il est assujetti à
l’impôt sur le revenu (I.R.), et s’il est une personne morale, il est assujetti à l’impôt sur les
sociétés (I.S.).
B- Constitution
C- Fonctionnement
Enfin, les causes de dissolution sont, à l’exception de la réunion de toutes les parts en
une seule main, celles de la SARL pluripersonnelle.
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La SA est l’une des sociétés par actions. Selon les dispositions de l’art. 385, al. 1 de
l’AU, la société anonyme est « une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables
des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits des actionnaires sont
représentés par des actions ». La SA est ainsi une société de capitaux dont l’actionnaire a une
responsabilité limitée à l’égard de la dette sociale, et dont les droits des associés sont représentés
par des actions.
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A- Constitution de la SA
Les conditions de fond et de forme de la constitution de la SA sont les mêmes que pour
toutes les sociétés commerciales. L’AU impose un capital social d’au moins 10.000.000 FCFA,
divisé en action dont le montant nominal ne peut être inférieur à 10.000 FCFA. Les actions
souscrites en numéraires doivent être libérées du quart au moins de leur montant nominal lors
de la souscription, le solde devant être libéré dans les trois ans qui suivent, à compter de
l’immatriculation de la société au RCCM. Les sommes libérées et remises aux fondateurs
doivent être déposées soit en l’étude d’un notaire, soit dans une banque avec la liste des
souscripteurs et le montant versé par chacun d’eux sur un compte spécial ouvert au nom de la
société en formation et cela dans un délai de 8 jours à compter de la réception des fonds.
Cependant, lorsque la société fait appel public à l’épargne ou lorsque ses titres sont
inscrits à la bourse de valeurs, le capital minimum exigé est de 100.000.000 de FCFA. Aux
termes de l’Acte uniforme relatif aux sociétés commerciales, sont réputées faire publiquement
appel à l’épargne, les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs d’un État partie
à dater de l’inscription de ces titres ; les sociétés qui, pour offrir au public d’un État partie des
titres quels qu’ils soient, ont recours soit à des établissements de crédit ou agents de change,
soit à des procédures de publicité quelconque, soit au démarchage.
Les apports en nature doivent être intégralement libérés à la souscription et leur valeur
vérifiée par un Commissaire aux apports. La SA peut comprendre qu’un seul actionnaire : la
SA unipersonnelle (art. 385, al. 2 de l’AU).
Dès l’immatriculation, les administrateurs peuvent retirer les fonds en dépôt et débuter
l’activité de la société. Le bulletin de souscription est établi par les fondateurs de la société en
deux exemplaires, l’un pour la société, et l’autre pour le notaire. Ce bulletin comprend
l’indication du dépositaire chargé de conserver les fonds jusqu’à l’immatriculation de la société
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B- Organisation et fonctionnement de la SA
Par ailleurs, un administrateur peut appartenir simultanément à plus de cinq (5) conseils
d’administration de société anonyme ayant leur siège sur le territoire d’un Etat membre de
l’OHADA. C’est l’assemblée générale ordinaire qui révoque les administrateurs. Ceux-ci
peuvent également démissionner. Les fonctions d’administrateurs ne sont pas gratuites. Outre
la rémunération perçue dans le cadre d’un contrat de travail, les administrateurs perçoivent deux
catégories de rémunération : une somme fixe annuelle à titre d’indemnité de fonction
déterminée souverainement par l’assemblée générale ordinaire. Des rémunérations
exceptionnelles pour les missions et mandats qui leur sont confiées, ou à des remboursements
pour les frais de voyage, de déplacement et dépenses engagées dans l’intérêt de la société. Les
administrateurs sont révocables à tout moment par l’assemblée générale ordinaire.
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a- Les pouvoirs du CA
b- La direction de la société
A l’égard des tiers, la société est engagée même par des actes de la direction qui ne
relèvent pas de l’objet social. Les limitations statutaires de pouvoirs ou celles décidées par le
CA ou les assemblées sont inopposables aux tiers de bonne foi.
Si la société est unipersonnelle ou est constituée au plus de trois (3) personnes, elle ne
peut constituer un conseil d’administration. Dans ce cas, il sera nommé un administrateur
général assisté ou non d’un adjoint. Il est désigné soit dans les statuts ou par l’assemblée
générale constitutive pour un mandat qui ne peut excéder deux (2) ans, soit par l’assemblée
générale ordinaire pour un mandat ne pouvant excéder six (6) ans.
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La SA avec un administrateur général a été instituée par le législateur pour attirer des
investisseurs étrangers en Afrique et ce en assouplissant des structures de gestion de la société.
L’Administrateur général assure l’administration et la direction générale de la société et la
représente dans ses rapports avec les tiers. Il convoque et préside les assemblées générales des
actionnaires. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir, en toutes circonstances, au
nom de la société. L’administrateur général peut être rémunéré à travers un contrat de travail.
Il lui est alloué une indemnité annuelle fixe de fonction, des rémunérations exceptionnelles pour
les déplacements pour le compte de la société et des avantages.
L’Acte uniforme a prévu des sanctions pour les fautes que pourraient commettre les
dirigeants de la société aussi bien au plan civil qu’au plan pénal, ainsi qu’en cas de redressement
judiciaire et liquidation des biens.
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courant ou autrement, ainsi que de se faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements
envers les tiers.
Exercice d’application n° 3
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