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Mots clés : globalisation, normalisation comptable, normes internationales, partenaires, IAS 36,
dépréciation, actifs, information, financière, impact financier, rentabilité, valorisation, endettement.
ABSTRACT
In a context of globalization and internationalization, the implementation of a single
accounting standard, is promising, regardless of the country or the company in question, since the
adoption of international standards would fill the needs of the different partners in the financial
information. Focusing on the impairment of assets, IAS 36, affects this information greatly because
of its direct relation to the assets of the companies.
Therefore, this end of studies project, whose ultimate goal is not only to apply IAS 36 in the
OCP S.A, but also to study the financial impact of this application, showed that the future
application of this standard will require the collaboration of several stakeholders within the
company, and will have a palpable impact on three levels of financial information, namely:
profitability, asset valuation, and debt.
Key Words : globalization, accounting standard, international standards, partners, IAS 36, impairment,
assets, financial information, financier impact, profitability, valuation, debt.
1
DEDICACES
2
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, mes plus vifs remerciements vont tout d’abord à l’ENCG d’El Jadida
qui m’a accueilli durant mes cinq années d’études supérieures. Ensuite mes remerciements
s’adressent a à la société OCP S.A qui m’a offert l’occasion de passer mon stage, et de réaliser
mon projet de fin d’étude dans les meilleures conditions.
Je n’oublierais pas non plus de remercier très sincèrement tout le cadre professoral et
administratif de l’ENCG El Jadida.
Enfin, Je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration
de ce travail.
3
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
4
IMACID: Indo Maroc Phosphore
IS: Impôt sur les Societés
MW: Mégawatt
5
LISTE DES FIGURES
6
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 12 : Ecart entre les ventes prévisionnelles et les ventes réelles ............................................. 85
7
Tableau 25 : Impôt prévisionnel sur les sociétés en KDh ...................................................................... 95
Tableau 30 : Comparaison des principaux comptes du Bilan et du CPC avant et après dépréciation 100
Tableau 31 : Tableau comparatif des indicateurs financiers avant et après application de la norme IAS
36 ......................................................................................................................................................... 107
Tableau 33 : Recensement des informations relatives à l'application de la norme IAS 36 ................ 114
8
SOMMAIRE
Section 1 : Analyse des procédures IFRS de gestion des immobilisations au sein du pôle
Chimie .......................................................................................................................... 71
Section 3 : Conception d’un guide pratique pour l’application de la norme IAS 36 ... 112
9
INTRODUCTION GENERALE
L’une des mutations les plus notables ayant caractérisé l’environnement comptable
international, ces dernières années, est l’adoption des normes comptables internationales
IAS/IFRS par un nombre important et croissant de nations. Pour la plupart de ces pays,
l’application des IAS/IFRS est un acheminement vers une nouvelle philosophie comptable
fondée essentiellement sur la communication d’une information financière de qualité et
utile à la prise de décision. En effet, les IAS/IFRS, sont un assortiment de recommandations
visant l’harmonisation internationale de l’information financière dans tous ses aspects, et ce,
pour obtenir une meilleure comparabilité, et plus de transparence des états financiers
publiés par les entreprises et les groupes.
Les normes comptables internationales se fondent sur une philosophie nouvelle. Elles
apportent un véritable changement d’esprit par rapport à la tradition comptable, en
adoptant de nouveaux concepts _tel que la prééminence de la substance sur la forme, ou
encore la juste valeur_ ainsi qu’en soulignant la primauté des investisseurs comme
destinataires de la l’information financière, et en privilégiant le bilan sur le compte des
produits et charges.
L’adoption des IFRS présente donc des enjeux majeurs pour les entreprises et les
investisseurs. En effet, dans le cadre de la mondialisation, les grandes entreprises, toujours
en quête de nouvelles parts de marché ont actuellement tendances à s’externaliser de plus
en plus et à rechercher des investisseurs et des partenaires provenant des quatre coins du
globe. Le Maroc est également concerné par cette mutation dans la mesure où l’économie
marocaine est très touchée par les effets de la mondialisation. Les normes comptables en
vigueur au Maroc sont basées sur la loi comptable 9-88 et le code générale de normalisation
10
comptable (CGNC) qui ont eu pour modèle de référence la quatrième directive de l’union
européenne. Avec l’évolution des pratiques comptables au niveau international, le
dispositif comptable marocain se trouve devancé par les efforts continus des autres pays en
matière de modernisation de leurs systèmes comptables. Dans ce contexte, les entreprises
marocaines se trouvent dans l’obligation de suivre ces mutations révolutionnaires en se
rapprochant des normes comptables internationales. Dans cette optique, en tant que
société marocaine cherchant à devenir leader sur le marché internationale, le Groupe OCP
présente depuis 2008 ses états financiers consolidés en norme IFRS.
Il en résulte donc que pour pouvoir mieux gérer ses immobilisations, et pour être en
adéquation avec les normes comptables internationales, le Groupe OCP est tenu de
pratiquer la norme IAS 36 traitant la dépréciation des actifs. Toutefois, suite à notre analyse,
OCP S.A n’inclut pas un traitement permettant son alignement avec ladite norme.
Comment pouvons-nous appliquer la norme IAS 36, qui traite la dépréciation des
actifs, au sein d’OCP S.A ? Et quel est l’impact de cette application sur l’information
financière de l’entreprise ?
11
Pour répondre à notre problématique, et mener à bien notre étude, nous avons
décidé de présenter ce rapport sous forme de deux parties. La première qui se veut
purement théorique, sera consacrée au cadre global de l’étude, à travers lequel, nous
exposerons les concepts et les objectifs des IAS/IFRS, et spécialement la norme IAS 36
relative à la dépréciation des actifs, et sujet de notre projet de fin d’étude. Tandis que la
deuxième partie sera empirique, et exposera le volet pratique de notre projet au sein du
pôle chimie d’OCP S.A, avec tout d’abord une présentation de ce dernier et de la
méthodologie de travail, pour ensuite enchaîner avec une analyse des procédures actuelles
de gestion des immobilisations, et un exposé de notre essai d’application de la norme IAS 36.
Le travail que nous avons effectué, se base sur une démarche scientifique, allant du
choix du thème, à l’analyse des résultats et à la généralisation de l’application de la norme
IAS 36, en passant par la revue de la littérature, la collecte des données, ainsi que leurs
traitements. Il faut noter que ce traitement, consiste en une détection de la dépréciation et
en un calcul d’un ensemble d’indicateurs financiers suite à la perte de valeur constatée, et
ce, afin de déceler l’écart existant entre l’information financière obtenue, avant et après
application de la norme IAS 36.
12
Partie I : Presentation des normes
IAS/IFRS
Introduction
Dans ce contexte, il faut mettre le point sur une norme particulièrement complexe, et
difficile à respecter, à savoir, la norme IAS 36 qui traite la dépréciation des actifs.
Nous allons donc dans cette partie, mettre la lumière dans un premier temps sur
l’évolution historique des normes IAS/IFRS, ainsi que sur leurs enjeux et principaux objectifs
(Chapitre 1). L’analyse portera par la suite, sur un aperçu de la norme IAS 36, et de la
démarche de dépréciation (Chapitre 2).
13
Chapitre 1 : Généralités sur les normes IAS/IFRS
Suite aux scandales financiers qui ont marqué le début des années 2000 en Europe et
aux Etats Unis notamment le scandale Enron et Worldcom, la qualité de l’information
financière fournie par les groupes et leurs filiales a été renforcée par l’application des normes
internationales IAS devenues IFRS en 2001. Au titre de ce chapitre nous présenterons un
aperçu de l’historique des normes IAS/IFRS et ce dans la section 1, l’analyse se penche ensuite
dans la section 2 sur les enjeux et le cadre conceptuel des normes comptables
internationales, la section 3 quant à elle abordera la question de l’adoption de ces normes au
Maroc.
Malgré les dénominations différentes des deux premiers types de textes, il n’existe
pas une différence notable. En effet, la seule différence réside dans l’époque de publication
de la norme. D’une part, les IAS sont les normes ayant été publiées avant 2001. D’autres
parts, les IFRS sont celles dont la publication est postérieure à cette date. 2 Ces normes ont
pour finalité l’harmonisation de l'information financière dans ses différents aspects au
niveau international, y compris son aspect comptable, et ce afin d’atteindre une meilleure
comparabilité, ainsi qu’une meilleure transparence des états financiers publiés par les
groupes et les entreprises.3 Elles apportent un véritable changement d’esprit par rapport à la
tradition comptable, et ce en privilégiant les investisseurs comme destinataires de la
1
Norme IAS 1 ; Paragraphe 7
2
http://www.differencebetween.net/business/difference-between-ias-and-ifrs/
3
Steve COLLINGS ; Frequently Asked Questions in IFRS ; 2013 ; Page 22
14
comptabilité, en adoptant des concepts nouveaux tel que « La juste valeur », ainsi qu’en
soulignant la primauté du bilan sur les comptes des produits et charges.
Créé en 1973 par les instituts comptables de 9 pays, l’IASC avait pour objectif
l’élaboration et la publication des normes internationales d'information financière pour la
présentation des états financiers, ainsi que la promotion de leur utilisation et leur
généralisation à l'échelle mondiale. Suite à une réforme en 2001, l’IASC a été substitué par
l’IASB qui est un organisme indépendant chargé d’élaborer les normes IAS/IFRS. Il est
chapoté par la fondation Trustees qui a la responsabilité de nommer les quatorze
personnes formant l’IASB.
Les Trustees gèrent un autre organisme dénommé IFRIC. Le rôle de ce dernier est
d’expliquer le traitement comptable à effectuer pour une opération si des explications
concernant la dite opération manquent dans le texte des normes.4
4
Robert OBERT ; Pratiques des normes IFRS : Normes IFRS et US GAAP ; Dunod ; 2013 ; Page 14
5
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 18
15
Il faut tout de même noter que d’autres organismes interviennent dans Le processus
de normalisation comptable, notamment l’EFRAG qui étudie l’applicabilité d’une nouvelle
norme à l’union européenne, et l’ARC qui décide du calendrier d’application si l’étude
aboutit à un résultat positif.6
1-3 Historique
Années Evènements
1973 Création de l’IASC à Londres par les instituts
comptables de 9 pays.
1975 Publication des deux premières normes IAS 1 et IAS
2.
1982 Dévolution officielle du rôle de normalisateur
comptable à l’IASC.
1987-1993 Processus d’amélioration des normes afin d’assurer
une meilleure comparabilité des états financiers.
1989 Publication du cadre conceptuel pour la
préparation et la présentation des états financiers.
1995 Recommandation d’acceptation des états
financiers présentés selon les normes
internationales pour les cotations effectuées sur les
marchés internationaux.
2001 Réforme de l’IASC : création de l’IASCF, de l’IASB, et
de l’IFRIC.
2002 Règlement européen pour l’application des normes
comptables internationales.
2003 Publication de la version révisée des 13 normes
existantes.
2005 _Diffusion de nouvelles normes : de IFRS 1 à IFRS 8.
_Application des normes IAS/IFRS.
2006 Élaboration d’une norme spécifique applicable aux
PME.7
6
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 20
7
Bernard CHAUVEAU ; Les normes internationales de l’IASB ; Editions e-theque ; 2003 ; page 6-7
16
Section 2 : Enjeux, objectifs, et cadre conceptuel des normes IAS/IFRS
Divers sont les enjeux de l’application normes IAS/IFRS pour les entreprises. D’une
part, après les scandales des manipulations comptables qui ont faussé les résultats de
sociétés aussi emblématiques qu’Enron ou Worldcom, l’économie internationale a remis en
cause la qualité de l’information financière. D’autres parts, un projet de passage aux normes
IAS/IFRS implique de lourdes conséquences opérationnelles :8
En effet, le passage aux normes IAS/IFRS ne constitue pas un nouveau style mais il
s’agit bel et bien d’un système qui tend à améliorer la qualité de l’information financière et à
la rendre plus fiable pour ses utilisateurs. On cherche également via ces normes à sécuriser
les services, les prestations et les productions de l’entreprise. La communication des états
financiers peut être assimilée à la commercialisation des produits courants de l’entreprise
dans la mesure où la pérennité et la rentabilité de l’entreprise dépendent largement de la
qualité des états de financiers élaborés.
8
www.xavierpaper.com/documents/art/p.Magsecurs.18.12.03.ias1.doc
17
Par ailleurs, les normes IAS/IFRS imposent d’appliquer des durées d’amortissement
équivalentes aux durées d’usage effectif des immobilisations. L’adoption de ce nouveau
système d’amortissement a pour objectif de réduire les charges d’amortissement de
l’entreprise, d’améliorer ses résultats et de fournir une image fidèle que devraient présenter
les états financiers de l’entité.
Pour pouvoir contribuer à la réussite du projet de passage aux normes IAS/IFRS il est
nécessaire de bien gérer et maitriser la phase amont de la définition et d’expression des
besoins des utilisateurs et d’élaboration des cahiers des charges. La gestion de ce projet va
faire intervenir différentes directions opérationnelles (commercial, achats, production…) et
fonctionnelles (administration, gestion, trésorerie, financement…). Cependant, le problème
qui se pose est celui de vulgariser les changements dus à l’application des nouvelles normes
comptables, ayant une dimension conceptuelle, pour les traduire sous forme de
spécifications techniques détaillées et exploitables immédiatement par les informaticiens.
9
Hervé PUTEAUX ; Norme IAS/IFRS : Une simple affaire de présentation ; Sage ; 2004 ; Page 17
18
2-2 Le cadre conceptuel des normes IAS/IFRS
d'aider les préparateurs des états financiers à appliquer les IAS et IFRS et à traiter des
sujets qui doivent encore faire l'objet d'une norme ;
d'aider les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états financiers avec
les normes comptables internationales ;
d'aider les utilisateurs des états financiers à interpréter l'information contenue dans
les états financiers préparés en conformité avec les normes comptables
internationales.
b) Champ d'application
10
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/actualites_phare/efrag/efrag_et_autres_normalisateurs_
strategie_sur_la_revision_du_cadre_conceptuel_des_ifrs
11
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/que_sont_les_ias_ifrs/cadre_
conceptuel
19
les caractéristiques qualitatives qui déterminent l'utilité de l'information contenue
dans les états financiers ;
Le cadre conceptuel s'intéresse aux états financiers à usage général, y compris aux
états financiers consolidés. Ces états financiers sont préparés et présentés au moins une fois
par an et visent à satisfaire les besoins d'informations communs à un nombre important
d'utilisateurs. Un jeu complet d'états financiers comprend un bilan, un compte de résultat,
un tableau des flux de trésorerie, et un état indiquant l'ensemble des variations des capitaux
propres. 12
L'objectif des états financiers est de fournir une information sur la situation
financière, la performance et les variations de la situation financière d'une entreprise, qui
soit utile à un large éventail d'utilisateurs pour prendre des décisions économiques.
12
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 23
20
e) Hypothèses de base
13
Michel MEAU ; Cours : Le cadre conceptuel comptable de l’IASB ; Centre de Ressource Comptabilité
et Finance
14
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 24
21
prises de décisions économiques des utilisateurs, n’est pas à écarter au seul motif
qu’elle serait difficile à assimiler par certains utilisateurs.15
Dans certains cas, la nature de l’information est suffisante, à elle seule, à lui conférer
cette qualité de pertinente. A titre d’exemple, la conquête d’un nouveau secteur peut
affecter l’appréciation des menaces et des opportunités auxquels fait face l’entreprise,
quelle que soit l’importance relative des résultats réalisés par le nouveau secteur au
cours de l’exercice.
Par ailleurs, dans d’autres cas, la nature et l‘importance relative jouissent du même
degré d’importance, à titre d’exemple, le montant des stocks détenus dans chacune
des principales catégories qui sont appropriées à l’activité. L’information est
significative si son omission ou son inexactitude peut influencer les décisions
économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états financiers.
L'importance relative dépend de la taille de l'élément ou de l'erreur, jugée dans les
circonstances particulières de son omission ou de son inexactitude. En conséquence,
l'importance relative fournit un seuil ou un critère de séparation plus qu'une
caractéristique qualitative principale que l'information doit posséder pour être utile.
fiabilité : l'information est qualifiée de fiable quand elle ne contient ni erreurs, ni biais
significatifs, et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter une
image fidèle de ce qu'elle est censée présenter ou de ce qu'on pourrait s'attendre
raisonnablement à voir présenter.
15
Mohammed MOKHLIS ; Zakaria ROUIJA ; PFE : Application de la norme IAS 16 au sein de la DEPJL ;
Université Chouaib Doukkali ; ENCG El Jadida ; 2012 ; Page 30
22
Présentation d’une image fidèle : pour être fiable, l'information doit présenter
une image fidèle des transactions et autres événements qu'elle vise à présenter ou
dont on s'attend raisonnablement à ce qu'elle les présente. Ainsi, à titre exemple, un
bilan doit être une photographie de la situation de l’entreprise à une date donnée,
qui traduit une image fidèle des transactions et autres événements qui génèrent des
actifs, des passifs et des capitaux propres et qui satisfont aux critères de
comptabilisation.
neutralité : pour qu’elle soit fiable, l'information contenue dans les états
financiers doit être neutre aussi, c'est-à-dire sans parti pris. Les états financiers ne
sont pas neutres si, par la sélection ou la présentation de l'information, ils influencent
les prises de décisions ou le jugement afin d'obtenir un résultat ou une issue
prédéterminée. Cependant, les préparateurs d’états financiers sont confrontés aux
doutes qui entourent inévitablement un nombre élevé de circonstances et
d’événements, comme le recouvrement des créances douteuses, la durée d’utilité
probable des immobilisations corporelles et le nombre de demandes en garantie qui
peuvent survenir. De telles incertitudes sont reconnues à travers l’exercice de la
prudence dans la préparation des états financiers. Cette dernière est la prise en
compte d'un certain degré de précaution dans l'exercice des jugements nécessaires
pour préparer les estimations dans des conditions d'incertitude, pour faire en sorte
16
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 25
23
que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges
ne soient pas sous-évalués. Cependant l'exercice de la prudence ne permet pas, par
exemple, la création de réserves occultes ou de provisions excessives, la sous-
évaluation délibérée des actifs ou des produits, ou la surévaluation délibérée des
passifs ou des charges, parce que les états financiers ne seraient pas neutres, et, en
conséquence, ne possèderaient pas la qualité de fiabilité ;
exhaustivité : pour être fiable, l'information contenue dans les états financiers
doit être exhaustive, autant que le permettent le souci de l'importance relative et
celui du coût. Une omission peut rendre l'information fausse ou trompeuse et, en
conséquence, non fiable et insuffisamment pertinente17 ;
célérité : l'information peut perdre sa pertinence si elle est fournie avec un retard
indu, il est donc nécessaire pour l’utilisateur de l’obtenir au moment opportun ;
17
Mohammed MOKHLIS ; Zakaria ROUIJA ; PFE : Application de la norme IAS 16 au sein de la DEPJL ;
Université Chouaib Doukkali ; ENCG El Jadida ; 2012 ; Page 31
18
Robert OBERT ; Pratiques des normes IFRS : Normes IFRS et US GAAP ; Dunod ; 2013 ; Page 63
19
http://www.procomptable.com/iasb/comparaison/ccc.htm
24
rapport coût/avantage : le rapport coût/avantage est une contrainte générale plutôt
qu'une caractéristique qualitative. Les avantages obtenus de l'information doivent
être supérieurs au coût qu'il a fallu consentir pour la produire ;
En effet, l'importance relative des caractéristiques dans les divers cas est une affaire
de jugement professionnel21.
20
Robert OBERT ; Pratiques des normes IFRS : Normes IFRS et US GAAP ; Dunod ; 2013 ; Page 61
21
Omar BENGELLOUN ; L’impact des nouvelles normes IFRS sur la qualité de l’information financière ;
Université Montesquieu Bordeaux 4
25
actifs : un actif est une ressource contrôlée par l'entreprise du fait d'événements
passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par cette dernière.
L'avantage économique futur représentatif d'un actif est le potentiel dont ce dernier
dispose pour contribuer, directement ou indirectement, à des flux de trésorerie et
d'équivalents de trésorerie au bénéfice de l'entreprise ;
capitaux propres : les capitaux propres sont l'intérêt résiduel dans les actifs de
l'entreprise après déduction de tous ses passifs ;
l'article a un coût ou une valeur qui peut être évalué de façon fiable.
Un article qui possède les caractéristiques essentielles d'un élément mais qui ne
satisfait pas aux critères de comptabilisation peut néanmoins mériter une information dans
les notes annexes, textes explicatifs ou tableaux supplémentaires.
22
Robert OBERT ; Pratiques des normes IFRS : Normes IFRS et US GAAP ; Dunod ; 2013 ; Page 68
26
k) évaluation des éléments des états financiers
le coût actuel ;
la valeur actuelle (c'est-à-dire la valeur actualisée des entrées ou des sorties nettes
futures de trésorerie).
Un concept financier de capital est adopté par la plupart des entreprises pour
préparer leurs états financiers. Deux concepts sont à distinguer :
Selon un concept financier de capital, tel que celui de l'argent investi ou du pouvoir
d'achat investi, le capital est synonyme d'actif net ou de capitaux propres de
l'entreprise ;
Selon un concept physique de capital, tel que la capacité opérationnelle, le capital est
considéré comme la capacité productive de l'entreprise, fondée, par exemple, sur les
unités produites par jour.
Le choix du concept de capital approprié pour une entreprise doit être fondé sur les
besoins des utilisateurs de ses états financiers. En termes généraux, une entreprise
maintient son capital si elle a autant de capital à la clôture de l'exercice qu'elle en avait à
l'ouverture de l'exercice. Le choix des conventions d'évaluation et du concept de maintien de
capital détermine le modèle comptable utilisé pour la préparation des états financiers.
23
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/que_sont_les_ias_ifrs/cadre_
conceptuel
27
2-3 Principaux objectifs des normes IAS/IFRS
Ce sont généralement les sociétés cotées en bourse qui sont tenues de présenter leurs
états financiers selon les normes IAS/IFRS. D’une part, elles doivent être capables de fournir
une information transparente, de qualité, et globale, destinée aux investisseurs afin de les
attirer, les sécuriser et les aider dans leur prise de décisions. comme elles doivent
également respecter les contraintes imposées par le marché en matière de politique
d’information, l’application des IAS/IFRS répond aux attentes des investisseurs en matière
d’informations et par conséquent aident les entreprises à obtenir des conditions de
financement plus avantageuses.
les annexes : si le rapport annuel version IAS/IFRS est en lui-même peu épais, les
normes exigent des annexes très détaillées. C'est ce que réclamait la communauté des
analystes financiers. Ils vont avoir en main des documents normés, identiques pour
toutes les entreprises, qui vont leur permettre de prendre leurs décisions de
recommandation d'achat et de vente de manière rationnelle ;
24
http://www.argusdelassurance.com/institutions/origines-principes-et-enjeux-des-normes-ias-
ifrs.30656
28
la substance prédomine la forme : Peu importe le statut juridique d'une opération
comptable et son nom. Ce qui compte, c'est sa finalité pratique comptable. Un achat,
une vente, un emprunt, un prêt... L'objectif recherché par l'entreprise dans ces
opérations n'entre pas en ligne de compte, pas plus que leur statut juridique au regard
du système législatif dans lequel ladite entreprise opère.
élaborer dans l’intérêt général un jeu unique de normes comptables de haute qualité ;
satisfaire les besoins des marchés financiers et donner à leurs états financiers une
meilleure visibilité internationale et une meilleure crédibilité ;
assurer une meilleure comparabilité des états financiers au sein des entreprises cotées
en bourse ;
L’adoption internationale des IFRS présente des enjeux majeurs pour les entreprises
et les investisseurs. Le Maroc est également concerné par cette mutation dans la mesure où
l’économie marocaine est très touchée par les effets de la mondialisation et se trouve de ce
fait dans l’obligation de suivre ce changement révolutionnaire.
25
http://www.lavieeco.com/news/votre-argent/normes-ifrs-quel-impact-sur-la-valeur-des-societes-
cotees--6002.html
29
Sur le plan macro-économique, l’implémentation des normes IFRS au Maroc
rencontre certaines difficultés, notamment d’ordre : conceptuel, organisationnel, et
réglementaire comme présentée ci-dessous26 :
_un décalage remarquable existe entre les normes comptables nationales et les normes
IAS/IFRS dans la mesure où ces dernières se fondent sur la prééminence de la réalité
économique sur la réalité juridique et sur la notion de la juste valeur, tandis que le CGNC
donne la suprématie à la réalité juridique. L’exemple du traitement comptable des
immobilisations acquises par voie de crédit-bail nous paraît approprié pour illustrer ces
propos. D’une part, selon les normes marocaines, les immobilisations acquises en crédit-
bail ne doivent pas figurer au bilan de l’acquéreuse puisque leur propriété juridique n’est
pas en possession de cette dernière. D’autre part, selon les normes IAS/IFRS, en cas
d’acquisition d’actif via crédit-bail, il faut le comptabiliser comme étant une
immobilisation, puisque les avantages économiques générés par cet actif iront à
l’entreprise acquéreuse.
_la majorité des universités et des écoles marocaines ne procurent pas une formation en
normes comptables internationales. Il en résulte un manque de compétences en la matière,
qui se traduit par un choc lors de la mise en place des normes IAS/IFRS au sein de
l’entreprise, et qui génère un lourd investissement dans la formation des cadres, que ça soit
sur le plan de l’initiation aux normes IAS/IFRS ou sur le plan informatique.
26
http://www.lavieeco.com/news/debat-et-chroniques/les-ifrs-au-maroc-ou-le-permis-de-conduire-
a-gauche-5216.html
30
difficultés d’ordre réglementaire:
_la législation fiscale a plus de pouvoir par rapport à la législation comptable au Maroc ce qui
bloque l’évolution vers un référentiel comptable international.
L’information financière jusqu’à nos jours à une tendance plus fiscale que comptable, qui
participe à la consolidation du rôle que les pouvoirs publics font jouer à l’impôt. En effet, en
plus de sa finalité première qui est celle de mobiliser les ressources budgétaires, l’impôt en
tant que composante essentielle du budget est un instrument d’intervention du
gouvernement dans la mise en place de sa politique économique et sociale27.
Plusieurs normes IAS/IFRS laissent anticiper une plus forte volatilité des bilans et des
résultats en normes IAS/IFRS qu’en normes marocaines:
27
Kawtar EL MENGAD ; Exposé : Le système fiscal marocain ; Université Sidi Mohammed Ben
Abdellah ; Faculté de sciences juridiques, économiques et sociales ; 2009-2010
28
Les référentiels des métiers cadres ; Les métiers des fonctions finance d’entreprise et comptabilité ;
Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC) ; 22-04-2012 ; Page : 8
31
- la définition stricte de la notion d’élément extraordinaire (IAS 8).
Les différences d’impact selon la taille des entreprises nous mènent aux deux
remarques suivantes:
_ l’option pour le référentiel des IFRS a coûté cher aux sociétés cotées en bourse,
notamment pour l’ONA et pour Maroc Telecom.
Les PME n’éprouvent pas d’intérêt à l’égard des normes IAS/IFRS en les comparants aux
investisseurs dans des grandes structures.
_l’application des normes IAS/IFRS implique une volatilité des comptes évalués en juste
valeur ce qui engendre la volatilité des marchés financiers. Même les entreprises non cotées
ne peuvent pas échapper à cette exigence car parfois ce sont leurs partenaires qui leur
imposent de communiquer des informations financières conformes aux exigences des
IAS/IFRS.
- l’utilisation de l’approche par composants et la révision des durées d’utilité pour les
immobilisations (IAS 16) ;
- l’application des normes IAS 32/39 et IFRS 7 relatives aux instruments financiers ;
- la détermination des engagements à l’égard du personnel ne peut se faire qu’à travers des
études actuarielles.
32
détection des différences existantes entre les normes IAS/IFRS et les règles
appliquées ;
difficulté de collecte des informations financières nécessaires auprès des groupes
ayant énormément des filiales et notamment celles situées à l’étranger ;
les responsables financiers craignent ne pas pouvoir assumer ce projet ou ne pas
être à la hauteur des attentes des parties prenantes, ils craignent en fait une
surcharge des agendas et la lourdeur informatique ;
les responsables financiers sont tenus de travailler avec un nouveau système sans
être en mesure de le maitriser en intégralité et sans avoir à connaitre des impacts ;
la conversion vers des normes internationales exige des coûts importants de la part
de l’entreprise pour pouvoir bénéficier des services de conseil et d’assistance auprès
des cabinets externes, pour adapter ses systèmes d’information, pour former ses
salariés et pour former ses filiales à l’étranger.
L’adoption des IAS/IFRS doit être conçue comme un projet d’entreprise dans lequel
toutes les fonctions doivent être impliquées et non pas une simple affaire de comptable.
Cet objectif peut être atteint en utilisant une méthodologie bien établie qui se
composent de trois étapes à savoir :
-premièrement il s’agit d’observer l’état des lieux dans le but de déterminer les
changements à opérer, cela se fait bien évidemment avec l’intervention d’un expert-
comptable ;
- une deuxième phase consacrée à l’organisation qu’exige d’ailleurs tout type de projet
complexe ;
- la dernière phase doit être consacrée à la mise en œuvre des plans d’action et donc à la
réalisation concrète du projet.
Toutes ces différences entre les normes marocaines et les normes internationales se
reflètent sur le traitement comptable que nous pouvons résumer dans le tableau suivant29 :
29
Bouchra ELABBADI ; Cours : Principes comptables, normes internationales, comparaison ; Université
Abdelmalek Essaadi ; ENCGT ; 2013-2014
33
Normes Marocaines IAS/IFRS
Présentation des Le CGNC se base sur un schéma IAS 1 : Les IFRS ne prévoient
états financiers comptable (plan comptable) aucun canevas prédéfini.
Immobilisations _Amortissement obligatoire IAS38 : _Amortissement de
incorporelles _ Réévaluation interdite certaines immobilisations
_Comptabilisation des frais _Possibilité de réévaluation
d’établissement à l’actif _Interdiction de la
comptabilisation des frais
d’établissement parmi les
actifs.
Immobilisations _ Réévaluation l’ensemble IAS16 : _ Intégration des
corporelles immobilisations droits d'enregistrement
_ Durée d’amortissement = capitalisés, des honoraires
Durée fiscale d’ingénieur consultant dans le
coût d’acquisition.
_ Réévaluation de certaines
immobilisations de façon
régulière
_ Durée d’amortissement =
Durée d’utilité
Stocks _ Enregistrement à la date du IAS2 : _Enregistrement à la
transfert de propriété date du transfert des risques
_ Evaluation des biens fongibles et avantages économiques.
soit au FIFO soit au CMUP _Possibilité de recourir au LIFO
Impôt différés Comptabilisation de l’impôt IAS12 : Comptabilisation des
courant seulement impôts différés dans les
comptes sociaux et
consolidés
Produits des activités Distinction entre les « produits IAS18 : Pas de distinction
ordinaires d'exploitation », les « produits
financiers » et ceux « courant »
Provisions _ Actualisation non obligatoire IAS37 : _ Actualisation
_Evaluation approximative obligatoire
_Précision grâce à
l’actualisation des flux et aux
informations à fournir
34
Pour conclure ce chapitre, nous pouvons dire que la mondialisation accrue des
échanges a rendu l’application des IAS/IFRS indispensable, ce qui a entrainé des
changements remarquables dans les méthodes comptables appliquées jusque-là. Elle a
impacté également la présentation des états financiers dont le but ultime est de fournir une
information financière transparente, crédible et qui reflète la réalité économique de
l’entreprise.
35
Chapitre 2 : Contenu de la norme IAS 36
L’IAS 36 présente la manière pour une entreprise de procéder à la dépréciation de ses
actifs. La première Section de ce chapitre sera consacrée à la présentation générale de cette
norme, en précisant ses objectifs, son champ d’application, les conditions de
comptabilisations, l’analyse mettra ensuite l’accent sur la notion de la valeur dans la Section
2, et sa dépréciation dans la Section 3.
L’IAS 36 prescrit les procédures qu’une entité applique pour s’assurer que ses actifs
sont comptabilisés pour une valeur qui n’excède le montant qui pourrait être recouvré de
leur utilisation ou de leur vente. La norme indique à quel moment les pertes de valeur
doivent être comptabilisées et les conditions dans lesquelles il doit y avoir reprise des pertes
de valeur. L’IAS 36 fournit également des lignes directrices sur les obligations
d’information.30
La création de cette norme est liée à l'écart grandissant entre la valeur comptable et la
valeur boursière des sociétés cotées au cours des 25 dernières années, dû en partie à
l'importance croissante des actifs incorporels dans la valeur de ces entreprises. Cet écart a
levé le voile sur certaines limites des conventions comptables, accusées de ne pas refléter
convenablement la perception des marchés financiers et la réalité économique. Dans ce
cadre, les normes comptables ont intégré graduellement de nouvelles dispositions, ayant
pour objectif d'ajuster à la baisse les valeurs comptables de certains actifs déterminées sur la
base des coûts historiques engagés pour les créer ou les acquérir, en les rapprochant de leur
juste valeur.31
30
Brian FRIEDRICH ; le reper ; Norme comptable internationale 36 : IAS 36 dépréciation d’actifs ; CGA-
Canada ; 2009
31
Sabrina BAZIRE ; Marie-Noel MAFFON ; Impacts de la mise en place des normes IFRS sur les
capitaux propres ; CNAM Paris ; 2005 ; Page : 22
36
Dans la norme IAS 36, les termes suivants ont les significations indiquées ci-après32 :
La valeur comptable est le montant auquel un actif est comptabilisé après déduction
du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur y afférents.
Une unité génératrice de trésorerie, dite UGT, est le plus petit groupe identifiable
d’actifs qui génère des entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées
de trésorerie générées par d’autres actifs ou groupes d’actifs.
La juste valeur est le montant qui peut être obtenu de la vente d’un actif ou d’une
unité génératrice de trésorerie lors d’une transaction dans des conditions de
concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes, diminué des
coûts et frais de sortie33 représentés par les salaires et les commissions des
vendeurs, les frais de manutention, et d’emballage, ainsi que les frais de transport à
la charge du vendeur34.
Une perte de valeur est le montant par lequel la valeur comptable d’un actif ou
d’une unité génératrice de trésorerie excède sa valeur recouvrable.
La valeur recouvrable d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie est la valeur
la plus élevée entre sa juste valeur diminuée des coûts de la vente et sa valeur
d’utilité.
La valeur d’utilité ou valeur d’usage est la valeur actuelle des flux de trésorerie
futurs susceptibles de découler d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie,
jusqu’à sa sortie du bilan, ou la fin de son usage.
L’IAS 36 s’applique à la comptabilisation de tous les actifs autres que ceux pour
lesquels des lignes directrices relativement à la perte de valeur sont données dans d’autres
normes.
32
Norme Comptable Internationale 36 : Dépréciation d’actifs ; Page 2
33
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 104
34
Emanuelle AUBERT ; Pedro MATLAS ; TD : Le coût et le prix de vente ; Académie de Nancy-Metz
37
actifs d’impôt différé (IAS 12);
actifs générés par des avantages du personnel (IAS 19);
actifs financiers compris dans le champ d’application de l’IAS 39;
immeubles de placement évalués à la juste valeur (IAS 40);
certains actifs biologiques (IAS 41);
certains actifs relatifs à des contrats d’assurance (IFRS 4);
actifs non courants (ou groupes destinés à être sortis) classés comme étant
détenus en vue de la vente selon l’IFRS 5.
terrains;
immeubles;
matériel et outillage;
immobilisations incorporelles y compris le goodwill;
immeubles de placement comptabilisés au coût;
participations dans des filiales, entreprises associées et coentreprises.
Comme bien d’autres normes, l’IAS 36 présente une liste d’informations à joindre en
annexe des états financiers :36
35
Brian FRIEDRICH ; le reper ; Norme comptable internationale 36 : IAS 36 dépréciation d’actifs ; CGA-
Canada ; 2009
36
Robert OBERT ; Le petit IFRS, DUNOD, 2006/2007 ; Page 34
38
Pour chaque catégorie d’actif Pour chaque perte de valeur significative
comptabilisée ou reprise pour un actif pris
individuellement ou une UGT
37
Pascal BARNETO ; Pierre GRUSON, Instruments Financiers et IFRS : Evaluation et comptabilisation ;
Dunod ; 2007 ; Page : 29
39
2-1 Notion de juste valeur
La juste valeur n’est pas un nouveau concept émanant des normes IAS/IFRS. Elle
existait bien avant dans d’autres référentiels, notamment français et anglo-saxons.38
Elle peut être définit _ comme a été vu auparavant_ comme étant le montant pour
lequel un actif peut être échangé entre des parties avisées et consentantes, dans le cadre
d’une transaction effectuée dans des conditions normales supposant que les intervenants du
marché sont indépendants, et agissent dans leurs meilleurs intérêts économiques et dans un
contexte de pleine concurrence.39
A l’origine, la juste valeur avait pour but de valoriser les produits financiers. En effet,
les IAS/IFRS ont été initiées, développées et rédigées dans un contexte ou l’environnement
économique international a connu d’importantes innovations financières au cœur
desquelles on trouve le développement par des opérations d’ingénierie financière, et la
croissance de l’industrie financière avec l’apparition d’instruments de plus en plus
complexes, dont les produits dérivés40. Ce n’est que plus tard que la notion de juste valeur a
été généralisée aux autres catégories d’actifs.
la juste valeur répond aux attentes des investisseurs, et leur permet d’avoir
une vision plus économique de la réalité de l’entreprise par rapport à
l’adoption du coût historique ;
elle est un moyen efficace pour suivre l’évaluation des actifs. C’est une
traduction plus financière de l’entreprise ;
elle se prête bien au reporting pour créer des états prévisionnels à partir des
flux de trésorerie estimés.
38
Benoît LEBRUN ; La norme IFRS 13 sur la juste valeur ; Revue française de comptabilité ; 2011 ;
Rubrique : Synthèse
39
Norme internationale d’information financière 13 ; Evaluation de la juste valeur ; Page : 4
40
Salah SALHI ; Said BOUHRAOUA ; Colloque : Produits et applications de l’innovation et l’ingénierie
financiers entre l’industrie financière conventionnelle et l’industrie financière islamique ; Université
Ferhat Abbas ; 05-06 Mai 2014
40
Si la généralisation de la juste valeur paraît louable dans son intention pour répondre
à des besoins de clarté et de fiabilité de l’information financière auprès de la communauté
des investisseurs, il n’est pas certain que son application généralisée fait l’unanimité.41
On distingue entre deux modèles de valorisation de la juste valeur qui peuvent être
utilisées selon l’environnement :
a) Modèle Mark-to-market
En effet, la valeur de marché représente le prix constaté pour un élément d’actif qui résulte
de la confrontation offre-demande sur un marché organisé ou de gré à gré. Ce modèle est
considéré comme étant le procédé qui fournit la meilleure estimation de la juste valeur. En
41
Pascal BARNETO ; Pierre GRUSON, Instruments Financiers et IFRS : Evaluation et comptabilisation ;
Dunod ; 2007 ; Page : 31
42
VERNIMMMEN.NET / lesechos.fr
41
effet, le paragraphe 25 de l’IAS 36 énonce que la meilleure indication de la juste valeur d’un
actif diminuée des coûts de la vente est un prix figurant dans un accord de vente irrévocable
signé à l’occasion d’une transaction dans des conditions de concurrence normale, ajusté
pour prendre en compte les coûts marginaux directement attribuables à la sortie de l’actif.
En l’absence d’un accord de vente irrévocable, si l’actif est négocié sur un marché actif, la
juste valeur diminuée des coûts de la vente correspond au prix de marché de l’actif diminué
des coûts de sortie. S’il n’existe pas de marché actif, l’entité utilise la meilleure information
disponible, par exemple en se reportant à des transactions semblables récentes dans le
même secteur d’activité.43
b) Modèle Mark-to-model
Le mark-to-model consiste à valoriser une position sur la base d'un modèle financier et
donc d'hypothèses formulées par l'évaluateur. Il est donc soumis au risque que le modèle
utilisé ou les hypothèses retenues soient erronés. Il est utilisé le plus souvent pour des
positions complexes et pour lesquels il n'y a pas de marché liquide ce qui empêche d'avoir
recours au mark-to-market. 44
Les flux de trésorerie concernent des estimations d’avantages économiques réalisés sur
des entrées et des sorties de trésorerie, relatives à l’actif.
Les projections des flux de trésorerie sont établies grâce à des indicateurs externes basés
sur des hypothèses raisonnables quant à l’évolution de l’environnement économique ou sur
la base d’indicateurs internes comme des calculs de coûts effectués sur une période donnée.
Ces flux sont par la suite actualisés en fonction d’un taux calculé ou donné, qui est
généralement le Coût Moyen Pondéré du Capital dit CMPC, mais il faut noter que la norme
IAS 36 n’exige pas le CMPC, mais recommande son utilisation. En effet, la norme stipule que
43
Brian FRIEDRICH ; Le reper ; Norme comptable internationale 36 : IAS 36 dépréciation d’actifs ;
CGA-Canada ; 2009 ; Page 4
44
VERNIMMMEN.NET / lesechos.fr
42
les taux d’actualisation utilisés pour déterminer la valeur d’utilité doivent correspondre aux
taux avant impôt qui reflètent à la fois la valeur temps de l’argent et les risques spécifiques à
l’actif pour lequel les estimations de flux de trésorerie futurs n’ont pas été ajustées.
Les cash-flows disponibles, sont la différence entre les flux d’exploitation qui sont égaux
au résultat d'exploitation net d’impôt et avant frais financiers, augmenté des charges non
décaissables à savoir les dotations aux amortissements, et les flux d’investissement composé
de l’addition de la variation des besoins en fonds de roulement et des investissements.
Résultat d’exploitation
- Impôt
+ Amortissement
-Investissements
-Variation du BFR
= Free Cash-Flow
43
La formule se présente comme suit :
Flux normatif : correspond au flux qui pourrait être généré au-delà de l'horizon explicite.45
g : taux de croissance
Où :
45
Généralement, le flux normatif est basé sur le dernier flux du plan d’affaires : FN= FCFn (1+g)
44
Le coût des fonds propres est calculé de la manière suivante à travers le MEDAF
qui fournit une estimation du taux de rentabilité exigée par les investisseurs pour un actif
financier en fonction de son risque systématique ou non diversifiable46:
Avec
rm : Rentabilité du marché
β : Coefficient de volatilité
La norme IAS 36 exige qu’un actif doit être déprécié lorsque sa valeur comptable est
devenue supérieure à sa valeur recouvrable.
A chaque date de clôture, une entreprise doit évaluer s’il existe une indication objective
de perte de valeur en passant en revue tous les actifs susceptibles d’être déprécié ou toutes
les UGT.
46
VERNIMMMEN.NET / lesechos.fr
45
IAS 36 fournit des indications sur les sources d’informations externes et internes qui
peuvent fournir des indices qu’un actif s’est déprécié. C’est là une question qui fait
largement appel au jugement.
Le tableau suivant, dresse une liste non exhaustive des indices à prendre en
considération pour déterminer si un actif a perdu de la valeur47 :
La norme IAS 36 stipule que les actifs doivent être dépréciés soit indépendamment, soit
de manière regroupée au niveau des UGT. En effet, il est très difficile d’effectuer des tests de
manière séparée, car un actif pris isolément, ne génère pas de flux de trésorerie
indépendamment des autres actifs de l’unité.
47
Eric TORT ; L’essentiel des normes IFRS ; Gualino ; 2012 ; Page 104
46
C’est donc sur le plan des UGT qu’il convient d’estimer les pertes de valeurs éventuelles.
Cependant, il faut noter que même si un découpage assez fin des UGT peut faciliter la
détection des actifs susceptibles d’être déprécié, il peut aussi divulguer des informations
plus ou moins confidentielles.
Donc on peut déduire à travers ceci que la procédure d’identification des dépréciations
suit la démarche suivante:
48
A. Brassely ; Méthodologie de dépréciation des actifs selon IAS 36 ; Pansard & Associés
47
Figure 2 : Schéma récapitulatif de la procédure de dépréciation
49
Pascal BARNETO ; Normes IFRS : Application aux états financiers ; DUNOD ; 2ème édition ; 2006
48
incorporelles et corporelles". Une diminution de la valeur du bien concerné enregistrée au
crédit d'une subdivision du compte "Dépréciations des immobilisations"50.
Il faut noter que si la perte de valeur concerne une UGT, la dépréciation devrait venir en
réduction de la valeur nette comptable des actifs dans l’ordre suivant :
En outre, un indice qui révèle qu’un actif a perdu de la valeur peut signifier que la durée
d’utilité, le mode d’amortissement, ou la valeur résiduelle doivent être revus ou ajustés.51
50
Marie MUSARD ; Comptabilité : Cours et TD ; IG3 ; Poly’tech Montpelier : Université de Montpelier
2 ; 2007-2008
49
3-4 Reprise de dépréciation
A la date de clôture suivant une perte de valeur, il faut apprécier si cette perte peut être
reprise. Pour ceci, on se réfère à des indices comme dans le cas d’une perte de valeur. Les
exemples d’informations externes pouvant indiquer une reprise d’une perte de valeur
comprennent une augmentation importante de la valeur de marché des actifs ou des
changements importants ayant un effet favorable sur l’entité, par exemple des changements
favorables dans l’environnement de marché.
S’il s’avère qu’on peut reprendre une dépréciation, il faut augmenter la valeur comptable
de l’actif à hauteur de sa valeur recouvrable et réajuster le plan d’amortissement. Dans tous
les cas, le montant de la reprise ne peut pas conduire à une valeur nette comptable
supérieure à celle qui qui aurait été obtenue si aucune dépréciation n’avait été
comptabilisée. On parle alors d’annulation de la dépréciation.
Il faut tout de même noter que les pertes de valeur ne se reprennent pas sur le goodwill.
51
Ahmed KARIM ; Le Meilleur des IAS ; 2010 ; Page 179
52
Marie MUSARD ; Comptabilité : Cours et TD ; IG3 ; Poly’tech Montpelier : Université de Montpelier
2 ; 2007-2008
50
Comme récapitulatif, le tableau suivant résume la démarche de la dépréciation de
valeur 53:
Dans ce chapitre, nous avons dans un premier temps, survolé la norme IAS 36, en
précisant son objectif, son champs d’application, et en définissant quelques concepts cités
dans cette norme. Nous avons par la suite approfondi l’un de ces concepts, à savoir, la notion
de la valeur, en mettant l’accent sur les méthodes de son évaluation.
Pour conclure le chapitre, nous pouvons dire que la mise en œuvre de la norme IAS 36
s’avère une opération délicate, qui nécessite la prise en considération de plusieurs
informations, ainsi qu’une veille perpétuelle pour la détermination de la valeur des actifs.
53
Pascal BARNETO ; Normes IFRS : Application aux états financiers ; DUNOD ; 2ème édition ; 2006
51
Conclusion
La norme IAS 36 fait partie des normes qui nécessitent plus de rigueur, et qui peuvent
avoir un impact notable sur l’information financière de l’entreprise, car la dépréciation a une
incidence directe sur le résultat, qui est l’un des éléments les plus importants de cette
information, vue sa présence dans le bilan, et dans le compte de résultat.
52
Partie II : Application de la norme IAS 36
au sein d’OCP S.A
Introduction
Notre travail consistera dans cette partie à établir un essai d’application de la norme
IAS 36 au sein de l’entité, et ce en suivant tout un processus, allant de l’analyse des
traitements IFRS adoptés par l’entreprise, jusqu’à la conception d’un guide pratique, en
passant par la détection de la dépréciation, et l’analyse de son impact sur l’information
financière.
Mais avant d’en arriver à ce point, nous jugeons indispensable de décrire notre
méthodologie de travail dans le premier chapitre de cette partie. En effet, Tout travail
scientifique doit suivre une certaine démarche, une certaine voie désignée sous le terme de
méthode afin d'arriver à l'acquisition de nouvelles connaissances.
53
Chapitre 1 : Environnement et contexte du stage
L’exploitation des mines était toujours présente dans les traditions du Maroc, dans ce
cadre, nous pouvons citer le phosphate qui constitue une véritable richesse pour notre pays.
Cette richesse est recherchée, exploitée et commercialisée par l’Office Chérifien des Phosphates
qui a été créé par le Dahir du 27 janvier 1920, et qui s’est transformé en groupe OCP en 1975. Le
Groupe est spécialisé dans la recherche, l’extraction, la valorisation et la commercialisation des
phosphates et de ses produits dérivés. Nous allons dans ce présent chapitre présenter le groupe
OCP.SA (Section 1), la description portera par la suite sur le site industriel Jorf Lasfar et le pôle
chimie (Section 2), et nous allons clôturer le chapitre avec une présentation de la méthodologie de
travail que nous avons adopté pour mener à bien notre mission (Section 3).
1-2 Historique
Les phosphates marocains sont exploités dans le cadre d’un monopole d’État confié à un
établissement public créé en août 1920, l’Office Chérifien des Phosphates, devenu Groupe OCP
en 1975. Mais c’est le 1er Mars 1921 que l’activité d’extraction et de traitement a démarré à
Boujniba, dans la région de Khouribga.
54
Le tableau suivant présente les dates clés de l’évolution du groupe :
Dates Evènements
1920 Création, le 7 août, de l’Office Chérifien des Phosphates
1921 Début de l’exploitation en souterrain sur le gisement d’Oulad Abdoun, le 1er mars
1965 Création de la société Maroc Chimie
1975 Création du Groupe OCP (décision de création en juillet 1974 et mise en place en janvier
1975).
1996 -Regroupement des activités des deux sociétés Maroc Chimie et Maroc Phosphore au sein
de Maroc Phosphore
-Création de la société Euro-Maroc Phosphore
1998 Démarrage de la production d’acide phosphorique purifié
2008 -Transformation de l’Office Chérifien de Phosphates en société anonyme OCP SA le 28
février
-Démarrage de Pakistan Maroc Phosphore à Jorf Lasfar
2009 Démarrage de Bunge Maroc Phosphore à Jorf Lasfar
2010 - Création d’une joint-venture avec Jacobs engineering (JESA)
- Ouverture de bureaux de représentation au Brésil et en Argentine
2012 Fusion-Absorption de Maroc phosphore par OCP S.A
55
Recherche
elle consiste à faire le forage pour délimiter le gisement, s'informer sur l'épaisseur des couches et leur
teneur.
Extraction
elle s'effectue de deux manières qui dépendent du site, puisque le phosphate se présente sous forme de
couches quasi-horizontales séparés par des intercalaires stériles ou peu phosphatés, l'extraction s'effectue
soit à ciel ouvert (le cas des couches faibles) soit par voie souterraine.
Traitement
le phosphate extrait subit un enrichissement de façon à éliminer la gangue et réduire la teneur de
certaines impuretés.
Valorisation
le Groupe OCP a concentré ses efforts sur la transformation sur place des phosphates en produit
semi-fini, notamment l'acide phosphorique, ou des produits finis, à savoir es engrais.
Commercialisation
le phosphate est vendu selon la demande des clients aux cinq continents de la planète soit brut soit
après traitement
Il faut noter que d’une part, la production d’acide phosphorique et d’engrais du Groupe
OCP est répartie entre deux sites : Safi et Jorf Lasfar. D’autre part, l’exportation se fait via les
ports de Casablanca, Jorf Lasfar, Safi et Laâyoune.
56
1-4 Organigramme d’OCP S.A
Il faut noter qu’en début Mai 2014, OCP S.A a procédé à une restructuration interne,
divisant l’entreprise en 4 axes principales, à savoir : l’axe nord, l’axe sud, l’axe ouest, et l’axe est.
54
Note d’information : Emission d’un emprunt obligataire ; OCP S.A ; 2011 ; Page : 60
57
1-5 Filiales et participations du Groupe OCP
55
Figure 7 : Filiales du Groupe OCP
Les principales participations du Groupe OCP, comme indiqué dans l’organigramme ci-
dessus sont structurées en quatre groupes de familles :
55
Ancien organigramme datant de 2011. L’organigramme actualisé est indisponible
58
Filiales d’exploitation
-Maroc Phosphore : Actuellement nommée Pôle Chimie après avoir fait l’objet d’une fusion-
absorption en 2012 par OCP S.A. L’activité principale de la société consiste en la production et
l’exportation de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés à travers les sites de Jorf Lasfar.
Après la transmission universelle de son patrimoine à OCP S.A., Maroc Phosphore S.A. se trouve
dissoute de plein droit par le seul fait de la réalisation définitive de la fusion, et l’ensemble de ses
droits et obligations ont été transmis à OCP S.A.
Filiales Support
-Sotreg : créée en 1973 avec pour unique objet le transport du personnel du Groupe OCP.
-Smesi : est une société d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre des grands projets d’investissements
du Groupe OCP.
-Cerphos : est un centre de recherche scientifique spécialisé dans les processus d’extraction, de
traitement et de valorisation des phosphates en acide phosphorique et engrais phosphatés.
-Imsa : créée en 1970 pour gérer le cinéma et l’hôtel Atlantide à Safi. A travers cette filiale, le
Groupe OCP assure une prestation sociale en hôtellerie et restauration pour l’ensemble de son
personnel et leur famille
Joint-Ventures
59
-Bunge Maroc Phosphore : Fabrication et commercialisation d’acide phosphorique marchand,
d’engrais phosphatés et azotés d’autres produits dérivés
Par ailleurs, OCP SA détient d’autres entités réalisant des prestations commerciales et
socioculturelles dont notamment :
-Une société d’intermédiation commerciale : OCP Do Brazil56, avec un capital social est de 450
000 BPL, soit 2,1 millions de Dh. Cette société procède à la prospection du marché brésilien, à la
mise en contact avec de nouveaux clients et à l’amélioration des services rendus aux clients
actuels ;
-La Fondation OCP : C’est une association à but non lucratif, créée en 2007, pour porter
l’engagement social et sociétal du Groupe OCP. Elle a pour vocation de définir et de mettre en
œuvre des actions concrètes et efficaces dans les communautés où le Groupe OCP est présent à
travers le Monde. Elle a également pour mission de développer l’implication du Groupe OCP
dans les problématiques et tendances globales qui influencent son rôle.
Anciennement appelé Maroc Phosphore, le pôle chimie est l’une des deux unités
constituants OCP S.A après la fusion-absorption de 2012. Il faut noter que suite à cette
dernière, certains actifs de l’entreprise ont été sujets à des réévaluations alignant leurs
valeurs comptables à la valeur de marché et d’utilité des biens.
Le pôle chimie du complexe industriel Jorf Lasfar est une unité industrielle
intégrée, caractérisée par de grandes infrastructures et d’un port d’une capacité d’accueil
de navires de 100.000 tonnes, la chose qui crée une valeur ajoutée permettant de séduire
les investisseurs.
56
Le décret autorisant OCP SA et Maroc Phosphore à créer OCP Do Brazil a été signé par le premier
Ministre le 13 octobre 2009
60
L’unité pôle chimie dispose d’une capacité de production annuelle de 1,7 million
de tonnes d’acide phosphorique et 1,625 million de tonnes équivalent DAP.
En effet, Les 6 unités de production du pôle chimie sont dotées d’un système
numérique de contrôle et de commande, qui permet de faciliter le travail du personnel et
l’exploitation en permettant l’enregistrement et l’archivage des opérations.
Cette plateforme est considérée comme la plus grande de son genre sur le plan
mondial et a pour objectif d’attirer encore plus d’investisseurs, et plus particulièrement
des partenariats avec des pays de très grande notoriété et reconnus à l’échelle mondiale.
61
forme d’acide phosphorique, nécessitant la transformation de 7.7 millions de tonnes de
phosphate extraite des gisements de Khouribga, 2 millions de tonnes de soufre et 0.5 million de
tonnes d’ammoniac. Les besoins en énergie du complexe sont satisfaits une centrale de 111 MW
utilisant la chaleur de récupération.
Dans le cadre des actions menées en faveur des économies d’énergie et d’eau, le
site de Jorf Lasfar mène actuellement plusieurs projets de développement.
Le site comprend toutes les unités alimentant les ateliers de production en énergie
et fluides. Il est composé d’une centrale électrique, d’une station de pompage d’eau de
mer, d’une station de reprise d’eau de mer, d’une station de réception et de distribution
de l’eau douce et d’une station d’air comprimé.
Une partie de la production est transformée localement en engrais DAP, MAP, et NPK,
ainsi qu’en acide phosphorique purifié. L’autre partie est exportée sous forme d’acide
phosphorique marchand via les installations portuaires locales.
Les procédés utilisés pour la production d’acide phosphorique et des engrais sont munis
de système à double lavage des gaz avec recyclage du liquide dans la boucle de production. Il
en résulte des émissions gazeuses fortement atténuées et une absence de rejet liquide. En
effet, en matière de contrôle, un suivi permanent des émissions et rejets est assuré par le
laboratoire du site et des analyseurs en continue, et ce dans le cadre, de la certification ISO
14001, et de la responsabilité sociale du Groupe OCP.
62
Elle est le point d’arrivée de données plus ou moins brutes et fournit des informations aux
autres fonctions mais aussi à ses partenaires extérieurs. Cette fonction fait largement appel à des
postes de travail informatisés. Elle est rattachée à la direction administrative et financière.
a) Missions du département
La fonction comptable a pour mission de recueillir les données utiles, puis de produire,
analyser et communiquer diverses informations financières. Ces informations doivent
être conformes aux règles en vigueur, compréhensibles, fiables, pertinentes et aptes à
éclairer les décisions des partenaires internes et externes de l’entreprise
Produire dans les délais et en respect de la législation en vigueur, les états de synthèse
et les déclarations fiscales prévus par la réglementation.
Veiller à l’optimisation de la gestion de la trésorerie de l’entité
Gérer et optimiser le portefeuille de l'endettement de l'entité
Assurer la coordination et la gestion de tous les financements bilatéraux et
multilatéraux de l'entité
Appliquer la politique définie par la Direction Générale dans les domaines financiers,
comptables, budgétaires et fiscaux ;
Assurer le contrôle du bon fonctionnement et l’exactitude du système d’information
comptable, financier, et budgétaire ;
Mettre en œuvre la politique de recouvrement poursuivie par la Direction Général ;
Mettre en œuvre la politique définie par la Direction Générale en matière comptable,
financière, fiscale et budgétaire.
Veiller sur le respect des procédures, des normes et des règles de gestion définies par
la direction générale dans les domaines précités ;
Assurer le bon fonctionnement du système d’information financière et comptable et
veiller sur la fiabilité et sincérité des informations produites ;
Assister les autres départements dans les domaines financiers et budgétaires.
63
b) Organisation du département
Responsable
Comptabilité
Chimie
Responsable
Comptabilité Jorf
Comptabilité
Comptabilité Comptabilité
Immobilisations Centralisation
Fournisseur Client
/ IFRS
Le système comptable, mis en place_ non seulement dans ce département mais au sein
du Groupe OCP en entier_ a une vocation essentiellement financière, juridique et fiscale : son rôle
consiste à enregistrer et à synthétiser les transactions opérées entre l’entreprise et ses tiers.
L’architecture de ce système est articulée autour d’un système de gestion intégré - Oracle E-
Business Suite - dont le déploiement a démarré en 2003 et qui couvre aujourd’hui les domaines
fonctionnels relatifs à la finance d’entreprise.
L’installation du progiciel Oracle permet de répondre aux objectifs fixés par le groupe, en
plus de la disponibilité de l’information en temps réel avec le maximum de renseignements et
efficacité. En effet, il s’agit d’un système d’information qui permet de mettre en liaison l’ensemble
d’informations ayant rapport avec la fonction comptabilité. Il rend également disponibles
instantanément toutes les données saisies, pour tous les utilisateurs ayant accès à la base de
donnée Oracle. Il regroupe quatre modules, chacun correspondant à l’un des services du
département :
64
AP Account Payables Comptabilité Fournisseur permet de gérer les clients,
comptabiliser les opérations de ventes
ainsi que les encaissements.
PO Purchase Order Comptabilité Client permet de gérer les fournisseurs,
comptabiliser les opérations d’achat et
de règlements.
FA Fixed Assets Gestion des Immobilisation permet de gérer les immobilisations, et
de centraliser sur GL.
GL General Ledger Centralisation Comptable permet de centraliser les écritures
comptables, analytiques et
budgétaires. Il constitue le réceptacle
qui reçoit des écritures synthétiques
des autres modules dits auxiliaires, qui
eux contiennent le détail des
opérations.
65
Section 3 : Choix du thème et méthodologie
Au début de notre stage, nous avons effectué une tournée dans le département
Comptabilité Chimie. Cette tournée nous a permis de nous familiariser avec les missions
effectuées dans le département.
Nous avons donc décidé, après entretien avec le responsable du service gestion des
immobilisations Mme LAHLOU, d’initier l’application de la norme IAS 36, et d’étudier si
possible l’impact financier de cette éventuelle application.
66
Le choix de ce thème de stage se révèle pour nous très judicieux, puisqu’il représente
une combinaison de la comptabilité et de la finance.
Notre travail de recherche a été mené dans l’objectif de mettre en pratique une norme
comptable internationale.
Notre méthodologie consiste en fait à travailler sur deux axes majeurs à savoir : la
recherche documentaire et la collecte de données, comme présenté dans le tableau ci-
dessous :
Elle a été effectuée non seulement pour Dans notre étude nous avons opté pour
construire la partie théorique de notre deux approches :
rapport mais aussi pour qu’on puisse
approfondir nos connaissances concernant Approche quantitative
les normes IAS/IFRS en général, et la norme l’objectif principal était de recueillir des
IAS 36 spécialement. données chiffrables et quantifiables qui vont
Nous avons ciblé à travers cette recherche, permettre de fournir de nouvelles
différentes sources d’informations : informations chiffrées se présentant sous
forme d’analyses descriptives, de tableaux,
Ouvrages de graphiques et d’analyses statistiques de
Sites web recherche de lien entre les variables, pour
Articles pouvoir décrire le phénomène étudié
Rapports de stage ,l’expliquer et le prédire.
Approche qualitative
basée sur la conduite des entretiens avec
différents responsables (comptabilité
immobilisations et contrôle de gestion),
inversement à l’approche quantitative qui
fournit des données chiffrées, l’approche
qualitative fournit des données de contenu.
Ces deux approches se complètent pour
aboutir à des résultats pertinents.
67
3-3 Méthodologie de travail
Comme nous l’avons précisé dans la première partie de ce présent rapport, l’application
de la norme IAS 36 nécessite tout un processus, se basant sur la détermination de plusieurs
valeurs.
Détermination d'une
UGT
Détermination des
indices de dépréciation
Tests de dépréciation
Retraitements
Généralisation de
l'application de la norme
La détermination de l’UGT qui sera sujette de notre test de dépréciation est une étape
très importante car l’enchainement du processus en dépend. En outre, elle peut être
qualifiée de délicate, car les données nécessaires au découpage des actifs en des unités
génératrices de trésorerie sont teintées de confidentialité au sein de l’OCP.
Nous avons opté pour un découpage en projet, et ce pour deux raisons principales:
68
d) Détermination des indices de dépréciation
Comme nous avons vu dans la partie théorique, les indices de dépréciations peuvent être
soit de sources internes à l’entreprise, soit de sources externes.
Vu que nous avons choisi d’étudier la dépréciation d’une UGT, et plus précisément d’un
projet, il semblerait logique que les indices pertinents ne peuvent être générés qu’à partir de
l’entreprise.
e) Tests de dépréciation
Pour pouvoir juger et dire qu’une UGT a subi une dépréciation il faut juste après
l’apparition de l’indice tester l’existence d’une éventuelle perte de valeur et cela se fait à
travers la détermination de la valeur recouvrable pour la comparer par la suite avec la VNC.
On parle de dépréciation lorsque la VNC est supérieure à la valeur recouvrable.
f) Retraitements
Si l’UGT révèle une dépréciation significative nous serons amenés à mesurer l’impact
financier des changements et des retraitements effectués. La modification de la base
imposable aura un impact sur les dotations d’amortissement et donc influencera bien
évidemment le résultat.
69
h) Généralisation de l’application de la norme
70
Chapitre 2 : Application de la norme IAS 36 au sein du pôle
chimie
Afin de réussir à implanter la norme IAS 36 au sein du pôle chimie d’OCP S.A, il est
indispensable d’analyser, dans un premier temps, les procédures de gestion des
immobilisations selon les normes comptables marocaines, pour ensuite étudier les
procédures IFRS adoptées au sein de l’entité, et détecter les failles causant la non alignement
avec ladite norme. Mais avant d’effectuer cette étude, nous jugeons nécessaire de décrire
dans le projet de la mise en place des normes IAS/IFRS au sein d’OCP S.A, en présenter les
raisons d’adoption, ainsi que impacts sur l’organisation de l’entreprise (Section 1).
Le travail portera par la suite, sur un essai d’une application effective de la norme IAS
36 au sein du pôle chimie, et sur l’analyse de cette application sur l’information financière de
l’entité (Section 2).
La section 3 quant à elle, abordera les étapes de la conception d’un guide pratique
permettant de faciliter l’application de la norme IAS 36 au sein de l’entreprise.
Section 1 : Analyse des procédures IFRS de gestion des immobilisations au sein du pôle
chimie
71
les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes du Processus Comptable des
Immobilisations, ainsi qu’en contribuant au renforcement du dispositif de contrôle interne.
enregistrement de
du besoin à la transferts,cessions opérations de
réception la fiche
commande et dépreciations clôture
immobilisation
Dans notre étude nous n’allons-nous intéresser qu’à la partie traitant les transferts, les
cessions et les dépréciations, puisque c’est elle qui présente la procédure adoptée par le
pôle chimie dans le traitement des dépréciations des immobilisations selon la comptabilité
marocaine.
Les principaux acteurs intervenant dans cette étape traitant les dépréciations sont les
suivants :
comptabilité immobilisations ;
contrôle de gestion ;
entité de contrôle matériel.
72
demande d'étude écrite
les entités contrôle matériel doivent vérifier lors des inventaires que les immobilisations sont utilisées
dans des conditions normales et que leur valeur ou leur durée de vie est bien en phase avec ce qui
avait été préalablement envisagée pour ce bien. Dans le cas où un indice de perte de valeur est
constatée, le contrôle matériel doit effectuer une demande écrite d'étude de dépreciation auprès des
entités contrôle technique .
le contrôle technique et le contrôle de gestion transmettent leurs résultats à l'entité contrôle materiel
ainsi qu'à la comptabilité immobilisations qui se chargera de comptabiliser la dépréciation.
Indice de dégradation des actifs : un moteur prévu pour fonctionner dans l’eau douce
qui se déprécie plus vite car utilisé dans l’eau de mer
indice de sous-utilisation des actifs : une chaîne de production utilisée à 50% de ses
capacités
73
la dépréciation est restée une procédure écrite qui est négligée, et qui n’a jamais été opérée
au sein d’OCP S.A, et ce à cause de son caractère exceptionnelle dans la comptabilité
marocaine.
En effet, les raisons avancés par l’OCP sont purement stratégiques. En effet, depuis
2006, le Groupe OCP s’est doté d’une nouvelle stratégie ambitieuse qui vise à conforter sa
position dans le secteur du phosphate. La normalisation financière est l’un des grands axes
stratégiques fixés par le Groupe :
57
Dahir n° 1-06-11 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi n° 38-05 relative aux
comptes consolidés des établissements et entreprises publics (B.O n° 5404 du 16 mars 2006)
74
58
Figure 14 : Axes stratégiques fixés par le Groupe OCP
L’année 2008 a connu la première adoption des IFRS qui s’est concrétisée par un
retraitement du bilan d’ouverture du 1er janvier conformément aux dispositions de la norme
IFRS 1. Le groupe OCP a également établi ses comptes consolidés semestriels du 30 juin 2008
et ceux annuels du 31 décembre 2008 conformément au référentiel IAS/IFRS.
58
OCP S.A ; Note d’information : Emission d’un emprunt obligataire ; 2011
75
fiable, ainsi que d’établir des états financiers comparables dans le temps et dans l’espace. En
outre, ça lui permettra une éventuelle ouverture sur les places financières internationales.
Le passage aux normes IFRS a impliqué des changements assez importants dans les
systèmes d’information de l’entité. Les changements opérés sur le système d’information lié
aux immobilisations corporelles portent essentiellement sur les applications informatiques
de suivi et de reporting des immobilisations.
D’une part, Il a fallu intégrer dans un premier temps acquérir un nouveau progiciel de
reporting, à savoir BO Finance. Ce dernier, étant alimenté par une liasse provenant d’Oracle,
permet de s’aligner sur la comptabilité IFRS et ce grâce à des écritures de retraitement et de
reclassement.
76
de nouveaux sous-groupes d’immobilisations. Le système d’information dédié aux
immobilisations permet donc :
Par ailleurs, l’impact sur le système d’information se manifeste par une utilisation
intensive du livre IFRS du module ORACLE FA.
c) impacts financier :
Afin de préparer un bilan d’ouverture aux normes IFRS (1er janvier 2008), et selon la
norme IFRS1, l’OCP a réévalué sélectivement certaines immobilisations corporelles en
fonction de leurs valeur actuelles à la date de réévaluation, et ce sur la base de l’utilité du
bien pour l’entreprise ou de la valeur du marché.
Il faut noter que la majorité des actifs réévalué ont connu une réévaluation à la hausse,
qui a généré une plus-value comptable de réévaluation. Cette dernière étant égale à la
valeur réévaluée diminuée de la valeur nette comptable avant la réévaluation. Elle a un
impact direct sur les dotations aux amortissements.
Suite à notre étude du manuel IFRS des immobilisations corporelles propre à l’OCP, nous
avons découvert que ce dernier ne précise pas des procédures exactes à suivre, mais fait
plutôt une référence directe à plusieurs normes qui sont à appliquer au sein du département
comptabilité, notamment :
77
IAS 36 : Dépréciations d’actifs ;
IFRS 1 : Première utilisation des normes d’information financière internationales ;
IFRS 6 : Prospection et évaluation des ressources minérales.
Dans l’objectif de s’aligner avec ces normes, la comptabilité chimie de Jorf Lasfar procède
à des retraitements d’un certain nombre d’applications comptables provenant de la
comptabilité nationale, et ce pour faciliter la gestion du double référentiel.
Comme nous l’avons déjà précisé, les retraitements sont effectués à l’aide du progiciel
BO Finance, et ce en procédant à des écritures manuelles (pouvant être enregistrées),
basées sur des données provenant du progiciel Oracle, comme schématisé ci-dessous :
78
Les retraitements effectués au sein du service Gestion des Immobilisations sont
présente comme suit :
La durée d’amortissement aux normes IFRS est une durée économique, et d’utilité, qui
est en général, supérieure à celle fiscale, adoptée dans la comptabilité nationale. Cette
différence génère automatiquement un écart aux dotations d’amortissements. Ce qui
implique une écriture de retraitement.
A base d’un extrait de journal de comptabilité national, et des durées d’utilité provenant
de l’annexe du Manuel de procédures IFRS des immobilisations corporelles, il y a lieu de
passer l’écriture de retraitement qui consiste à débiter le poste 283 du montant de
différence et à créditer le compte 6193 du même montant.
Après comparaison des deux _pour chaque compte d’immobilisation_ il y a lieu de passer
une écriture de retraitement en débitant le compte 6513 du montant de différence et en
créditant le poste 283 du même montant.
Un stock est l’ensemble des achats non encore consommés ou vendus, et qui sont
encore présents dans les entrepôts de l’entreprise. Il est classé parmi les éléments de l’actif
79
circulant de l’entreprise, et destiné à ne pas y rester durablement, c’est-à-dire, pendant
moins d’un cycle d’activité.
Cependant, il y a une partie du stock qui reste plus d’une année dans les entrepôts de
l’entreprise qui nous appelons stock stratégique et qui nécessite un reclassement vers les
immobilisations corporelles dans les IAS/IFRS. Ledit reclassement consiste à débiter le
compte 2380 (autres immobilisations corporelles) du montant total_ diminué de la valeur
de la décote59_, et le compte 3912 (provisions pour dépréciation des matières et fournitures)
du montant total des décotes, et à créditer le compte 3122 (stocks de matières et
fournitures consommables) du montant total des stocks.
Le reclassement se fait en débitant le compte 315 des produits finis, ou le compte 313
des produits en cours, et en créditant le compte 232 des constructions.
e) Retraitement du crédit-bail
Il faut noter que dans les années à suivre, il faut procéder à un amortissement du capital,
ainsi qu’au payement des charges d’intérêt.
59
Donnée relevée à partir de l’état annuel des stocks communiqué par le service contrôle de gestion
80
f) Retraitement des gros travaux à caractère immobilisable
81
Normes exigées par le manuel Retraitements effectués
Le manuel des procédures IFRS définit une UGT comme étant l’ensemble des actifs et
non pas un seul bien, regroupés par nature homogène, et bénéficiant des avantages
économiques futurs. Comme nous l’avons déjà précisé dans notre méthodologie, nous
avons opté pour un découpage en mode projet.
Vu la contrainte du temps, et la difficulté d’accès aux informations qui sont pour la
plupart teintées de confidentialité, notre échantillon d’étude n’a pu contenir qu’un seul
projet, et donc qu’une seule UGT qui sera sujette du test de dépréciation, et à travers
82
laquelle nous pourrons construire un modèle standard qui sera généralisé pour toute les
UGT d’OCP S.A
Un entretien avec M. MANSOUR, Responsable du Service Contrôle de Gestion, nous
a poussés à choisir comme UGT, la nouvelle ligne DAP. La date de démarrage de cette
dernière en fait le candidat idéal pour notre étude. En effet, ayant démarré en 2008, la ligne
a pu connaitre une perte de valeur. En outre, nous avons pu avoir accès à l’historique des
charges, production, et prix de vente des produits de ce projet.
Description du projet :
La nouvelle ligne DAP, est une ligne de production d’engrais destiné entièrement à
l’export. C’est un projet qui a démarré en 2008 pour une durée de vie de 15 ans, et qui a
nécessité un investissement de 1 Milliards de Dh, et ce dans le cadre d’un vaste programme
destiné à renforcer la position stratégique de l’OCP au niveau international.
Il faut noter que la capacité de production de la nouvelle ligne DAP s’élève à 280
Tonnes par heure.
une unité de fabrication de DAP qui peut fabriquer également du MAP granulé et du
NPK ;
trois bacs de stockage de fuel de 500 m3;
un bac de stockage d’eau de procédé et d’eau d’incendie;
une station d’air d service et d ‘air instruments composée de 2 compresseurs de 1600
N m3/h chacun;
un bac de stockage et de recyclage des effluents avec pomperie;
un hangar de stockage;
une installation de stockage et de reprise de phosphate pour ballast ;
un circuit de convoyeurs de mise en stock d’engrais dans les hangars;
un bâtiment de contrôle et de commande ;
un poste de transformation et de distribution électrique ;
60
Voir Annexe n°1
83
des pipes racks et tuyauteries de jonction y compris une conduite d’eau de mer ;
un magasin de stockage des additifs ;
un local abrité pour le stockage des toiles métalliques pour cribles et outils divers et
le stationnement des engins ;
un secteur d’entretien et de bureaux ;
une unité de stockage d’ammoniac a -33C°;
une installation pilote d’une capacité de 1T/h d’engrais qui peut être utilisée pour
toute formule d’engrais.
84
A partir de ce tableau nous avons pu dresser le graphique d’évolution des deux
productions.
Evolution de la production
1600000,00
1400000,00
Production en Tonnes
1200000,00
1000000,00
800000,00 Production Espérée
400000,00
200000,00
0,00
2008 2009 2010 2011 2012 2013
85
Evolution des ventes
1200000,00
800000,00
400000,00
Quantité Vendue par
200000,00 Nlle DAP
0,00
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Années
Le graphique montre que durant les deux premières années du projet, les prévisions
et les ventes étaient similaires, tandis qu’à partir de 2010, la différence entre les prévisions
et les ventes réelles est devenue tellement flagrante qu’elle atteigne 698384,97 Tonnes. Cet
écart est dû à la non prise en compte de la crise financière internationale_ qui a démarré en
2008, et qui a influencé le marché des produits phosphatiers après 2009_ lors de
l’établissement des prévisions.
Ceci constitue un indice de dépréciation qui reflète une perte de valeur de la
nouvelle ligne DAP.
a) Valeur recouvrable
Comme nous avons vu dans la partie théorique, la valeur recouvrable est le maximum
entre la valeur de marché, et la valeur d’utilité.
Vu que nous ne pouvons pas calculer ou estimer une valeur de marché pour la ligne
DAP, la valeur d’utilité sera automatiquement considérée comme étant la valeur recouvrable
de l’UGT.
86
b) Valeur d’utilité
Cet indicateur varie entre 0 et 1. Plus sa valeur approche de 1, plus la corrélation est
forte entre les cours et la courbe de régression.62
Prévision de la Production
61
Les courbes de tendances ont été tracées grâce à l’utilitaire Excel.
62
http://www.axialfinance.com/manuel/pagesindicateurs/pageRSQ.html
87
Production Réelle
1200000,00
800000,00
400000,00
Linéaire (Production
200000,00 Réèlle)
0,00
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Années
y = 134836x + 271653
En remplaçant X par le facteur temporel des années 2014 à 2022, nous obtenons les
quantités produites prévisionnelles suivantes :
Nous avons pris en compte la capacité de production de la nouvelle ligne DAP dans
nos prévisions. En effet, comme nous l’avons précisé dans la présentation du projet, la
capacité de production de la ligne s’élève à 280 Tonnes/Heure. Il en résulte que le plafond
de production est de 2419200 Tonnes/An.
Le tableau ci-dessous présente l’historique des prix de vente de l’engrais produit par
la ligne DAP :
88
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Prix de vente en DH 7205,31 2688,88 3983,15 5099,12 4894,57 3888,33
A partir de ce tableau, nous avons dressé la courbe d’évolution temporelle des prix
de vente, ainsi que la courbe de tendance l’expliquant. Il faut noter que cette dernière est
une régression de puissance dont l’équation est y = 3011,9 X0,2994, et qui explique l’évolution
des prix à 56,1%.
Prix de vente
6000
Prix de vente unitaire en Dh
5000
4000
3000
Série1
2000
Puissance (Série1)
1000
0
2009 2010 2011 2012 2013
Années
Notons que nous n’avons pris en considération que les données concernant la
période après l’année 2009, et ce pour avoir une certaine logique dans la prévision des prix
de vente. En effet, il est difficile de prévoir le prix de vente des engrais. D’une part, le
marché international des engrais obéit à la loi de l’offre et de la demande. Ainsi les cours des
produits phosphatés peuvent, dans le cas d’un marché tendu, connaître une forte volatilité.
D’autres parts, le prix de vente est lié à un autre facteur qui est la fluctuation des taux de
change, ce qui accentue volatilité.
En remplaçant dans l’équation, nous obtenons les prix de ventes unitaires, en Dh,
prévisionnels suivants63 :
63
Les chiffres ont été arrondis pour assurer une lecture aisée du tableau.
89
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
PVU 5 393,4 5 613,4 5 814,9 6 001,2 6 175 6 337,9 6 491,7 6 637,3 6 775,8
Nous avons choisi de suivre une régression exponentielle, car nous estimons que
l’effet de la crise financière causant la chute de prix, est en train de se dissiper
graduellement, et donc les prix connaîtront une augmentation progressive à partir de 2013.
N’adoptant pas une politique de production sur commande, et vu que l’écart entre
les ventes et la production s’est agrandie durant les dernières années à cause de la crise
financière, nous nous sommes tournés vers le prix de vente pour élaborer nos prévisions.
Le tableau suivant présente les prix de ventes, et les quantités d’engrais vendues par
la ligne DAP64, et ce durant les années entre 2008 et 2014.
400000
300000 Quantité Vendue par Nlle
DAP
200000
Poly. (Quantité Vendue
100000 par Nlle DAP)
0
0 2000 4000 6000 8000
Prix de vente en Dh
64
Les engrais de la ligne DAP sont destinés à l’étranger. C’est une activité d’export.
90
La courbe de tendance que nous avons tracée est une courbe polynomiale de
troisième degré, et dont l’équation se présente comme suit :
En remplaçant dans l’équation les X avec les prix de vente prévisionnels qu’on a déjà
obtenue précédemment, nous obtenons les quantités prévisionnelles de vente d’engrais
suivantes65 :
Le tableau suivant présente les quantités d’engrais produites par la ligne DAP durant
les années entre 2008 et 2014, ainsi que les montants des charges ayants été mobilisées
pour cette production.
65
Les chiffres ont été arrondis pour assurer une lecture aisée du tableau.
91
Total charges
4 500 000 000,00
4 000 000 000,00
Charges décaissables en Dh
Cette courbe de tendance est une courbe logarithmique dont l’équation est :
En remplaçant dans l’équation les X avec les quantités produites prévisionnels qu’on
a déjà calculées précédemment, nous obtenons les montants des charges prévisionnels en
Milliers de Dh66 :
Charges 3347538 3556034 3744669 3916901 4075355 4222073 4358675 4486466 4606514
Pour établir les prévisions concernant le chiffre d’affaires, nous n’avons pas eu à
modéliser une courbe de tendance. En effet, il suffit simplement de multiplier les quantités
vendues prévisionnelles, par les prix de ventes unitaires.
66
Les chiffres ont été arrondis pour assurer une lecture aisée du tableau.
92
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Pour calculer les dotations aux amortissements futurs de la nouvelle ligne DAP, nous
nous sommes basés sur la liste des immobilisations de la nouvelle ligne DAP 67, contenant
notamment les informations suivantes à propos de chaque immobilisation :
Description
Date mise en service
Méthode d'amortissement68
Durée de vie
Valeur d’origine
Amortissement mensuel
Dotation annuelle
Amortissement cumulé
Valeur nette comptable
Le tableau suivant fournit les totaux69 des dotations aux amortissements annuels
entre 2014 et 2022 :
Résultat d’exploitation
67
Voir Annexe n°1
68
La méthode d’amortissement est toujours linéaire à l’OCP.
69
Voir Annexe n°2 pour les dotations individuelles.
93
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
RE 235432 347153 433872 490462 514105 501800 452769 366340 244277
Exerçant une activité d’export, la nouvelle ligne DAP bénéficie d’un taux d’IS réduit.
En effet, les entreprises exerçant une activité d’export sont imposées à hauteur de 17,5%71.
Il faut noter qu’en cas de résultat négatif, l’entreprise est tenue de payer une
cotisation minimale de 0,5% du Chiffres d’affaires, mais tout en intégrant le prorata de
l’exonération pour l’activité d’export72.
Pour calculer l’IS prévisionnel, nous avons en premier lieu déterminé le résultat
imposable73 en éliminant les charges non imposables qui constituent en moyenne 27% des
charges décaissables :
Nous avons par la suite calculé la cotisation minimale en fonction des chiffres
d’affaires prévisionnels:
70
Le Résultat d’exploitation est présenté en Milliers de Dh
71
Article 19 du Code Général des Impôts
72
Article 144 du Code Général des Impôts
73
Les montants sont en milliers de Dh. Ils ont été arrondis pour une lecture aisée du tableau
94
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
IS en 199371 228774 252863 270904 282529 287308 285182 276095 260406
KDh
En ce qui concerne la nouvelle ligne DAP, le délai des créances est de 4 mois. Tandis
que le délai des dettes est de 1 mois :
Il faut noter que pour le calcul de la variation du BFR en 2014, nous avons en premier
lieu calculé la valeur du BFR en 2013, et qui était de 710 068 755,54 Dh.
Le projet de la nouvelle ligne DAP n’a nécessité aucun investissement après l’année
2012, et selon le programme d’investissement en vigueur actuellement au sein du pôle
chimie, il n’en nécessitera pas au-delà de 2014.
Par ailleurs, vu que nous avons mené les prévisions jusqu’à la date de fin du projet,
nous n’avons pas eu à incorporer une valeur terminal ou résiduel dans le calcul de la valeur
d’utilité.
Cash-Flow
Après avoir déterminé toutes les valeurs nécessaires pour le calcul des flux de
trésorerie, il ne reste plus qu’à appliquer la formule de déduire les flux d’investissement des
flux d’exploitation, pour obtenir les cash-flows.
95
Dans notre cas, cette opération consistera à appliquer la formule suivante :
Le taux ayant servi à actualiser les flux de trésorerie est égal à 12%. Cette valeur est
une donnée fournie par la Direction Financière du Pôle Chimie, et qui correspond au Coût
Moyen Pondéré du Capital d’OCP S.A.
Le tableau suivant récapitule toutes les valeurs que nous avons déjà déterminées, et
présente les Cash-Flows, ainsi que les Cash-Flows actualisés74 :
74
Les chiffres ont été arrondis pour assurer une lecture aisée du tableau.
96
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Production 1215505 1350341 1485177 1620013 1754849 1889685 2024521 2159357 2294193
Ventes 670 684 701 436 724 470 740 089 748 675 750 628 746 342 736 186 720 506
Prix 5 393 5 613 5 815 6 001 6 175 6 338 6 492 6 637 6 776
CA 3 617 271 614 3 937 438 646 4 212 703 519 4 441 444 449 4 623 029 787 4 757 430 512 4 844 990 107 4 886 282 960 4 882 024 783
Charges 3 347 537 927 3 556 033 964 3 744 669 452 3 916 901 174 4 075 355 230 4 222 073 568 4 358 675 340 4 486 466 129 4 606 514 026
Dotations 34 301 749 34 251 222 34 161 455 34 081 202 33 569 855 33 556 448 33 545 887 33 476 725 31 233 965
RE 235 431 939 347 153 460 433 872 613 490 462 073 514 104 703 501 800 496 452 768 880 366 340 106 244 276 792
Cotisation 9 043 179 9 843 597 10 531 759 11 103 611 11 557 574 11 893 576 12 112 475 12 215 707 12 205 062
Minimale
IS 199 371 756 228 774 460 252 863 339 270 904 443 282 528 858 287 308 063 285 181 964 276 095 043 260 406 226
BFR 957 481 475 1 048 740 363 1 126 504 855 1 189 977 979 1 238 754 416 1 272 673 048 1 291 728 281 1 296 014 749 1 285 691 804
∆ BFR 247 412 720 91 258 888 77 764 492 63 473 124 48 776 437 33 918 631 19 055 234 4 286 467 -10 322 945
CF -177 050 789 61 371 334 137 406 236 190 165 708 216 369 263 214 130 250 182 077 570 119 435 321 25 427 475
Actualisation 12%
DCF -158 081 061 48 924 852 97 803 045 120 853 746 122 773 731 108 485 049 82 362 646 48 237 923 9 169 403
NB : Seules les valeurs de concernant la production et les ventes sont en Tonnes. Toutes les autres valeurs sont en Dh.
97
En additionnant les Cash-Flows actualisés des périodes allant du 1er Janvier
2014, jusqu’au 31 Décembre 2022, on obtient la valeur d’utilité de la nouvelle ligne
DAP au 31 Décembre 2013 :
Dépréciation = VNC – Valeur d’utilité = 660 330 679 Dh - 480 529 332 Dh = 179
801 348 Dh
75
Voir Annexe n°1
98
La distribution de la perte de valeur sur les immobilisations de l’UGT, se fera
en fonction du prorata de la valeur comptable de chaque actif.
76
Consulter l’Annexe n°4 pour la distribution de valeur sur l’ensemble des immobilisations
99
La VNC de 590741RV-DEMARREU au 31/12/2013 est de 36 823,35. Cette
valeur correspond la VNC diminuée du montant de la perte de valeur :
a) Indicateurs financiers
Tableau 30 : Comparaison des principaux comptes du Bilan et du CPC avant et après dépréciation
77
Voir Annexe n°5 « Bilan », et Annexe n°6 « CPC »
100
Indicateurs financiers selon les normes marocaines :
Ratio d’endettement :
Ce ratio mesure la part que représentent toutes les dettes par rapport au
total des actifs de l’entreprise, autrement dit au total de ses ressources puisque
l’actif est égal au passif.
Plus le ratio d’endettement est élevé, plus l’entreprise étudiée est endettée.
Il est généralement admis qu’un ratio supérieur à 80 % signifie que l’entreprise est
trop endettée. Dans notre cas, nous pouvons dire que le pôle chimie d’OCP S.A est
faiblement endetté. Ce qui reflète l’indépendance de l’entreprise.
Capacité d’autofinancement :
101
Ratio de remboursement des dettes :
Ce ratio montre qu’en cas de problème, le pôle chimie d’OCP S.A serait dans
la mesure de rembourser ses dettes financières dans un délai de 8 jours, et ce grâce
à sa capacité d’autofinancement.
Rentabilité économique :
102
RENTABILITE ECONOMIQUE = RESULTAT ECONOMIQUE / ACTIF ECONOMIQUE =
Rentabilité commerciale:
103
Il est apparent selon ce ratio que l’investissement du pôle chimie d’OCP S .A
en ressources humaines est un investissement très profitable.
En suivant les mêmes formules que nous avons déjà appliquées ci-dessus
pour obtenir les indicateurs financiers selon les normes marocaines, nous allons
104
procéder aux calculs des indicateurs financiers mais en prenant en considération
l’application de la norme IAS 36 sur le projet de la nouvelle ligne DAP :
Ratio d’endettement :
Il apparaît que l’entreprise est peu endettée et jouit donc d’une grande
indépendance financière.
Capacité d’autofinancement :
Ayant un BFR positif, l’entreprise doit lever des fonds pour combler le flux
négatif généré par le cycle d’exploitation.
Rentabilité économique :
105
L’entreprise jouit donc d’une rentabilité économique de 16%.
Rentabilité commerciale:
Donc, pour chaque 100 Dhs de chiffre d’affaires, le pôle chimie d’OCP S.A
génère 37 Dhs de bénéfice net.
Il apparaît donc clairement que l’investissement du pôle chimie d’OCP S.A est
très rentable.
106
détecter l’information susceptible d’être modifiée suite à la généralisation de
l’application de la norme.
Tableau comparatif :
Tableau 31 : Tableau comparatif des indicateurs financiers avant et après application de la norme IAS 36
Interprétations et analyses :
2) Les deux ratios que nous avons obtenus en ce qui concerne l’endettement
du pôle chimie montrent que ce dernier est très peu endetté.
78
Ecart = Indicateur avant application de la norme IAS 36 – Indicateur après application de
la norme IAS 36
107
L’écart apporté par l’application de la norme IAS 36 entre les deux ratios est
de 1%. Nous pouvons donc dire que la mise en place de la norme IAS 36 au
sein d’OCP S.A influencera significativement l’information concernant
l’endettement de l’entreprise.
3) Aucun écart n’a été constaté sur la CAF. Cependant, ceci ne veut pas
forcément dire que la mise en place de la norme IAS 36 n’a aucun impact sur
l’information financière d’OCP S.A. En effet, la similarité entre les deux
indicateurs est due à l’absence d’un impôt propre au pôle chimie. Ceci est
donc un cas d’exception qui ne peut être généralisé.
4) Aucun écart n’a été détecté dans le nombre de jours nécessaires pour le
remboursement des dettes du pôle chimie. Mais vu la liaison de cet
indicateurs à la CAF, nous ne pouvons affirmer la non existence d’un impact
sur le délai de remboursement des dettes après application de la norme IAS
36.
5) Les deux BFR étant égaux, on déduit que la mise en place de la norme IAS 36
au sein d’OCP S.A n’a pas d’incidence sur le BFR. En effet, le BFR est calculé à
la base du bas du bilan, tandis que l’incidence apportée par la mise en œuvre
de la norme IAS 36 est constatable en haut du bilan.
108
Dans notre cas, l’écart est de 1% après l’application de la norme IAS 36 sur
un seul projet du pôle chimie. Nous pouvons donc dire que la mise en place
de la norme de dépréciation d’actifs au sein d’OCP S.A entrainera
probablement une grande incidence sur sa rentabilité économique.
7) L’information que nous pouvons tirer du bilan avant l’application de l’IAS 36,
concernant la rentabilité commerciale est telle que pour chaque 100 Dhs de
chiffre d’affaires, le pôle chimie génère 38 Dh de bénéfice net, alors que celle
tirée après l’application de la norme est telle que pour chaque 100 Dh de
chiffre d’affaires, le pôle chimie génère 37 Dh de bénéfice net.
Donc, même si l’écart entre les deux ratios est juste 1%, la différence entre
les gains que peuvent générer deux entreprises avec les taux de rentabilité
nette de 37% et 38% est très grande.
Nous pouvons donc dire que la mise en place de la norme IAS 36 au sein
d’OCP S.A changera la vision que nous avons de la rentabilité commerciale
de l’entreprise.
109
10) Le calcul de l’Actif Net Comptable fait partie des méthodes patrimoniales de
l’évaluation de l’entreprise.
L’écart constaté dans l’ANC est de 179 801 KDH. C’est un montant équivalent
à celui de la dépréciation de la nouvelle ligne DAP. Donc, la mise en place de
la norme IAS 36 au sein d’OCP S.A entrainera une influence sur l’évaluation
du patrimoine de l’entreprise, reflétée par une diminution de l’Actif Net
Comptable d’une valeur égale à la somme des pertes des valeurs constatées
dans l’entreprise.
c) Synthèse
Suite aux interprétations des indicateurs financiers que nous avons déjà
présentés, nous remarquons que l’incidence de la mise en place des normes IAS/IFRS
sur l’information financière peut être perçue sur 3 types d’informations,
notamment : informations concernant la rentabilité, informations concernant
l’évaluation des actifs, et informations concernant l’endettement de l’entreprise
Donc, la mise en place de la norme IAS 36 au sein d’OCP S.A aura un impact
réel qui se ressent très clairement, et de façon négative au niveau de la rentabilité de
l’entreprise, ce qui peut pousser les dirigeants à revoir le management de
l’entreprise.
110
Informations concernant la valorisation des actifs :
Plusieurs sont les acteurs intéressés par les informations liées à la valorisation
des actifs. En effet, cette dernière peut avoir plusieurs connotations stratégiques,
allant de l’investissement, aux opérations de restructuration, en passant par le
redéploiement stratégique.
Dans notre analyse, nous avons traité deux indicateurs ayant une relation
avec la valorisation des actifs, à savoir : l’Actif Net Comptable, et l’obsolescence des
immobilisations.
Nous pouvons donc déduire que la mise en œuvre de la norme IAS 36 au sein
d’OCP S.A influence négativement la valeur des actifs de l’entreprise.
111
Par ailleurs, le délai de remboursement des dettes, n’a connu aucun
changement. Cependant, nous ne pouvons affirmer que la mise en œuvre de la
dépréciation d’actif n’a aucune incidence sur le délai de remboursement des dettes.
En effet, le calcul de cet indice repose sur la CAF, et cette dernière n’a pas été
impactée, du a l’absence d’imposition au niveau du pôle chimie qui ne jouit pas
d’une personnalité juridique depuis la fusion qui a eu lieu en 2012. En cas de calcul
du ratio pour OCP S.A, la CAF connaitra surement un changement, qui induira
automatiquement un impact sur le délai de remboursement des dettes.
79
Voir Annexe n°7 pour consulter le guide
112
Eléments internes Eléments externes Eléments personnels
Vu que la plupart de ces éléments contenus dans ce tableau ont été déjà
présenté auparavant dans notre rapport, nous allons nous allons dans un premier
temps nous concentrer sur le suivi des flux d’informations relatifs à l’application de
la norme IAS 36 au sein de l’entité, pour ensuite dégager une conclusion concernant
les différents intervenants dans le processus.
113
Informations relatives aux indices de dépréciation Informations relatives à la valeur recouvrable
Indices internes Indices externes Valeur de marché Valeur d’utilité
_dégradation physique _promulgation d’une _Valeur de marché _Chiffres d’affaires
_sous-utilisation des nouvelle loi écologique des terrains non prévisionnels
actifs interdisant l’utilisation exploités _Charges d’exploitation
_Performance d’une certaine matière prévisionnelles (Hors
économique inférieure à dans la production amortissement)
celle attendue _Entrée d’un nouveau _Dotations aux
concurrent puissant dans amortissements futures
le marché _Plan d’investissement
_ Délais fournisseurs et
délais clients
_ Taux d’actualisation
Grâce aux éléments en début de section, nous avons pu localiser les sources
de chaque information nécessaire à l’application de la norme IAS 36 au sein du pôle
chime d’OCP S.A
Informations Sources
Dégradation physique Service contrôle matériel ; Chefs de
Sous-utilisation des actifs projet
Performance économique Cellule étude et tableaux de bord
Indices externes Cellule étude et tableaux de bord
Valeur de marché Cellule étude et tableaux de bord
Prévisions Service Business Plan ( siège d’OCP S.A)
Taux d’actualisation Service contrôle de gestion
Dotations aux amortissements Service comptabilité des immobilisations
114
c) Schématisation des flux d’informations
80
Consulter l’Annexe n°8
115
a) Tableur de calcul de la Valeur Nette Comptable :
D’une part, les dotations futures sont incorporées pour l’obtention des flux
d’exploitation. D’autre part, la VNC est comparée à la valeur d’utilité obtenue par la
somme des Cash-Flows actualisés.
Par ailleurs, le tableur prend en compte l’activité réalisée au sein du Maroc, ainsi
que l’export. En effet, le type d’activité peut impacter le calcul de l’impôt sur les
sociétés. Ce dernier doit aussi prendre en considération la cotisation minimale.
116
d) Tableur de distribution de la dépréciation/Reprise :
117
Conclusion
Nous avons pu, grâce à notre étude, montrer qu’il y a bel et bien une
incidence sur l’information financière, lors de la mise en œuvre de la norme IAS 36 au
sein de l’entreprise, surtout en ce qui concerne la valorisation des actifs de
l’entreprise, de sa rentabilité, et de son endettement.
118
CONCLUSION GENERALE
Par ailleurs, notre travail s’est prolongé par la conception d’un guide pratique
permettant de faciliter l’application de la norme IAS 36 au sein du pôle chimie.
Toutefois, comme toute autre étude, notre travail présente certaines limites, comme
listées ci-dessous :
119
Le goodwill qui est normalement un élément compris dans la dépréciation
des actifs, n’a pas été inclus lors de notre mise en œuvre. Ceci est dû à
l’absence de l’application de la norme IFRS 3 au sein de l’entreprise. En effet,
cette norme prévoit l’allocation du goodwill aux différents actifs ou UGT ;
La non intégration de certains éléments stratégiques dans les prévisions _ tels
que la politique de prix, ou l’entrée d’un nouveau concurrent dans le marché_
et ce à cause de la confidentialité de ces informations ;
Les tableurs destinés à simplifier l’application de la norme IAS 36 n’ont pas
été reliés avec le progiciel Oracle.
Finalement, nous pouvons dire que ce projet de fin d’étude était aussi
bénéfique pour l’OCP, que pour nous même. D’une part, ce projet de quatre mois,
ne nous a pas seulement permis d’approfondir nos connaissances en matière des
normes IAS/IFRS, mais aussi d’acquérir des nouvelles compétences, non seulement
financières mais aussi relationnelles à travers le contact humain au sein de
l’entreprise et la familiarisation avec le monde professionnel. D’autre part, notre
projet ouvre voie à des travaux futures qui peuvent être menées au sein de
l’OCP S.A, tels que : l’étude de l’incidence de l’application de la norme IAS 36 sur
l’information financière du Groupe OCP en entier, l’application de la norme IFRS 3,
ou le perfectionnement du système d’information comptable grâce à la liaison des
tableurs avec le progiciel Oracle.
120
REFERENCES
Ouvrages
Sites web
http://www.argusdelassurance.com/institutions/origines-principes-et-enjeux-des-
normes-ias-ifrs.30656
http://www.differencebetween.net/business/difference-between-ias-and-ifrs/
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/actualites_phare/efrag/efrag_et_autres_n
ormalisateurs_strategie_sur_la_revision_du_cadre_conceptuel_des_ifrs
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/que_sont_les
_ias_ifrs/cadre_conceptuel
http://www.ifrs.com
121
http://www.lavieeco.com/news/debat-et-chroniques/les-ifrs-au-maroc-ou-le-
permis-de-conduire-a-gauche-5216.html
http://www.lavieeco.com/news/votre-argent/normes-ifrs-quel-impact-sur-la-
valeur-des-societes-cotees--6002.html
http://www.lesechos.fr/finance-marches/vernimmen/
http://www.procomptable.com/iasb/comparaison/ccc.htm
www.xavierpaper.com/documents/art/p.Magsecurs.18.12.03.ias1.doc
122
Emanuelle AUBERT ; Pedro MATLAS ; TD : Le coût et le prix de vente ;
Académie de Nancy-Metz
Les référentiels des métiers cadres ; Les métiers des fonctions finance
d’entreprise et comptabilité ; Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC) ;
22-04-2012
Marie MUSARD ; Comptabilité : Cours et TD ; IG3 ; Poly’tech Montpelier :
Université de Montpelier 2 ; 2007-2008
123
ANNEXES
124
Table des matières
RESUME ................................................................................................................................... 1
DEDICACES ............................................................................................................................. 2
REMERCIEMENTS.................................................................................................................. 3
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 9
125
2-2 Méthodes d’évaluation de la valeur .................................................................... 41
Section 1 : Analyse des procédures IFRS de gestion des immobilisations au sein du pôle
chimie……………………………………………………………………………………………………………………………71
126
1-3 Présentation des procédures IFRS de gestion des immobilisations .................... 77
Section 3 : Conception d’un guide pratique pour l’application de la norme IAS 36…….…112
127