Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Gestion
et management
des
Achats
+ de 50
Thierry Monteil
Sébastien Vella
Plans d’action
+ de 50
Plannings
+ de 160
Best practices
AVANT-PROPOS
Le métier d’acheteur est probablement l’un des plus riches et des plus variés
qui existent actuellement. L’exercer requiert le sens de la négociation, l’art de la
vente, mais aussi la maîtrise des fondamentaux de la gestion des risques et du
contrôle de gestion… Vaste programme.
La fonction achats, initialement limitée à la gestion des approvisionnements
et à la négociation en face-à-face avec le fournisseur, a beaucoup évolué au
cours des vingt dernières années. Un acheteur actuel ne s’occupe quasiment
plus d’approvisionnements, ces tâches étant maintenant plutôt rattachées à
la logistique. En revanche, on lui demande de plus en plus souvent, outre la
réalisation d’économies qui reste sa mission principale, d’anticiper un risque
de défaillance financière d’un fournisseur clé, par exemple, ou de prévoir des
solutions de repli en cas d’incapacité du fournisseur de matières premières situé
dans un pays lointain à livrer.
Au-delà, les entreprises sont attentives à recruter des acheteurs qui allient un
bon diplôme (master 2) à des qualités relationnelles certaines. Dans un monde
qui fonctionne davantage en « matriciel », l’acheteur ne peut pas revendiquer
une autorité naturelle pour amener ses clients internes à collaborer. Il doit
expliquer et convaincre pour les faire adhérer à sa démarche, puis, tout au long
de ses missions, trouver l’équilibre permettant d’intégrer leurs attentes sans
perdre de vue son propre objectif, ce qui n’est pas toujours simple.
2
Enfin, manager des acheteurs présente un défi complémentaire : de plus
en plus de collaborateurs considèrent un « passage » aux achats comme
intéressant et valorisant pour leur parcours personnel, sans pour autant
désirer y faire carrière. Vous devez donc intégrer, avant même d’accueillir
un nouveau collaborateur, son départ futur et prévoir le « coup d’après ».
Cela demande des efforts, mais présente deux avantages : d’une part,
accompagner des personnes dans leur progression est sûrement la plus
belle fonction d’un manager ; d’autre part, le renouvellement des équipes
est régulier. Dans un métier qui évolue beaucoup, cet avantage n’est pas
négligeable.
Cet ouvrage propose de vous aider à appréhender toutes ces facettes qui
rendent ce métier compliqué si passionnant.
Nous remercions :
Caroline Roucayrol, pour sa patience attentive.
Sophie Bravard, pour ses propositions constructives qui nous ont fait progresser et
sa réactivité.
Nos épouses, pour leur soutien sans faille lors de week-ends studieux…
3
JUST IN TIME Gestion et management des Achats
TABLE
DES
MATIÈRES
Organiser la fonction achats...................................................................... 8
OBJECTIF •Plan d’action n°1 : Définir la politique achats et les missions....................................10
4
Piloter une consultation................................................................................ 96
OBJECTIF •Plan d’action n°21 : Réaliser l’expression de besoins..................................................98
5
JUST IN TIME, la collection pour booster
vos performances professionnelles
7
➜OBJECTIF 01
Organiser la fonction
achats
8
Définir la politique achats
PLAN et les missions.................................................... p 10
D’ACTION
01
Une politique achats s’écrit avant tout en fonction de la compréhension
de ce qu’est l’entreprise : tout est affaire de contexte. Une erreur com-
mune consiste à partir d’ouvrages techniques ou de conseils extérieurs
et à les appliquer à l’entreprise. Il faut faire l’inverse : commencer par
prendre le pouls et comprendre les mécanismes.
02
Il existe une grande variété de fiches de missions pour des directeurs
achats, selon la taille de l’entreprise, sa dimension internationale, son
secteur d’activité, les valeurs qu’elle porte… On demande à certains une
implication dans les processus d’approvisionnement, voire une immer-
sion quasi complète dans la supply chain, alors que d’autres exercent des
fonctions plus politiques autour de la gestion du risque.
03
Un certain sens du discernement est nécessaire pour définir un péri-
mètre : faut-il définir un champ des possibles le plus large en courant le
risque de devoir traiter des sujets que l’on ne maîtrise pas (dont, le plus
souvent, les achats de production) ? Ou, au contraire, vaut-il mieux se
concentrer, dans un premier temps du moins, sur les achats les mieux
maîtrisés, par exemple les frais généraux ? Nous vous proposerons des
options selon vos priorités.
04
Une fois la politique définie, vous devez arrêter des stratégies, généra-
lement mises en place pour une période d’un an. Elles se conçoivent
et s’écrivent par famille et consistent à fixer les méthodes et moyens
qu’adoptera la direction achats pour atteindre ses objectifs par famille :
quel est le contexte, comment choisir les fournisseurs en fonction des
objectifs, comment organiser les consultations… ?
Structurer l’organisation................................ p 26
PLAN La dernière étape de cette phase de constitution consiste à fixer les
D’ACTION
05
grandes règles de l’organisation de votre équipe. Vous devez analyser
quelques critères structurants avant de définir les profils de postes et
vous poser les bonnes questions en amont pour obtenir une organisation
adaptée à vos objectifs.
9
PLAN
D’ACTION
Définir
la politique achats
01 et les missions
Une politique achats n’a de sens que si elle est alignée sur la stratégie
de l’entreprise et sur ses valeurs, faute de quoi elle sera inopérante.
Le but
➜ Faire en sorte qu’une personne qui dispose de trente secondes comprenne comment la
politique achats est au service de la stratégie de l’entreprise.
Vous ne pourrez définir une politique achats et des missions que si vous avez bien compris
au départ la stratégie globale de l’entreprise.
Selon que l’entreprise se situe dans une phase de développement agressif et de conquête
de marché, ou bien dans une période plus défensive de préservation de ses marges, votre
politique achats sera radicalement différente.
Cette première étape est fondamentale car elle vous évitera, par exemple, de réaliser des
négociations de prix agressives avec des fournisseurs sur lesquels l’entreprise compte pour
se développer à l’étranger…
10
OBJECTIF 01 / ORGANISER LA FONCTION ACHATS
Convaincre, • Permet de créer au fil du temps + N’assenez pas votre expertise • Fort investissement en
ne pas imposer, une légitimité naturelle. métier, partez toujours du besoin « énergie » nécessaire.
ni revendiquer du client.
Parfois, savoir
• Permet d’obtenir, dès le départ, un + Ne transigez jamais sur certains • Parfois compliqué de manier
respect sur les points « durs » de sujets, par exemple le leadership les deux attitudes au même
s’imposer
votre mission. dans les négociations fournisseurs. moment.
Partir • Évite de prendre des risques sur + Inspirez-vous de politiques achats • Aucun, si vous trouvez le bon
d’une structure le fond, tout en permettant une déjà écrites, par exemple en les dosage.
éprouvée (les personnalisation utile pour vous demandant aux membres d’un club
incontournables) démarquer. achats, puis adaptez-les à votre
et personnaliser situation.
● EN EXTERNE
Si vous connaissez déjà le monde des achats, vous pouvez vous lancer seul. Dans le cas
contraire, faites-vous accompagner par un cabinet spécialisé.
Le principal avantage d’un accompagnement externe est de bénéficier de l’expérience d’une
personne ayant déjà traité par le passé les points que vous avez à traiter, au minimum une
fois, voire plusieurs. Vous « achetez » de l’expérience, ce qui vous permettra d’éviter de nom-
breux écueils de débutant.
La meilleure formule, si vous le pouvez, reste l’accompagnement personnalisé dans la durée
(coaching). Cette formule, certes onéreuse, vous offre une prestation à la carte. Elle vous
assure de ne pas passer à côté des fondamentaux, mais surtout s’adapte à votre entreprise
et à vos attentes au fur et à mesure.
Si vous le pouvez, alternez les séances théoriques (par exemple, décrire une politique achats
en termes théoriques) et les séances d’application (l’écriture de votre politique achats) : le fait
de passer de l’un à l’autre vous enrichira tout en vous donnant des idées concrètes.
11
01 / DÉFINIR LA POLITIQUE ACHATS ET LES MISSIONS
Les outils
À ce stade, vous devez acquérir la culture générale achats, vous sentir à l’aise avec la termi-
nologie et vite maîtriser un certain nombre de concepts.
Abonnez-vous à des revues (Décision Achats, la Lettre des Achats…) et lisez-les assidûment
pendant six mois afin de bien assimiler, par exemple, ce que signifient SRM (Supplier Rela-
tionship Management), CGA (conditions générales d’achat) ou ce qu’impliquent les délais de
paiement de la LME (loi de modernisation de l’économie).
Complétez par des recherches sur Internet, en privilégiant les sites pour les acheteurs du
domaine public qui sont en général très portés sur la pédagogie.
Le budget
La formule la plus efficace consiste à répartir deux séances de coaching d’une demi-journée
par mois pendant douze mois. Vous disposez ainsi de périodes vous permettant d’appliquer
vos acquis et de préparer les séances suivantes. Si vous allez plus vite, vous n’aurez pas le
temps de « sédimenter » ; moins vite, vous ne pourrez pas appliquer rapidement les notions
théoriques et perdrez alors en efficacité.
Pour ce type de coaching, comptez un budget de 20 à 30 k€.
L’idéal est de compléter par une « immersion opérationnelle » en participant à des consulta-
tions soit dans un cabinet, soit au sein de votre équipe si elle existe déjà.
Les limites
Il faut vite trouver le dosage entre ce que vous pouvez apporter à l’entreprise à travers
vos expériences antérieures et ce qu’elle attend de vous. Si vous prenez un poste dans une
nouvelle entreprise et que vous venez du monde de l’industrie, vous allez apporter votre
pratique des process, la rigueur de la gestion des approvisionnements et des valeurs centrées
autour de la production. Si cette nouvelle entreprise appartient au monde des services, vous
devrez adapter cette culture à un environnement qui a des cycles plus courts, dans lequel les
stratégies sont adaptées chaque année au vu d’un marché qui bouge très vite.
12
LE PLANNING
J–120 ● DÉFINIR LES INCONTOURNABLES
• Faites une liste des valeurs que vous voulez absolument retrouver dans votre future
organisation : style de management, ouverture vers l’extérieur…
• Commencez à traduire ces valeurs en éléments d’organisation : matricielle ou pas,
participative ou directive…
13
PLAN
D’ACTION
Définir le rôle
et les missions
02 du directeur achats
Le but
➜ Définir le poste de directeur achats par rapport à l’entreprise dans laquelle il évolue et
à sa stratégie (cf. plan d’action 1), mais aussi en fonction d’un certain nombre de critères
dont les principaux sont :
• La taille de l’entreprise : une PME ou un groupe mondial.
• Sa couverture géographique : une région, un pays, le monde entier.
• Son secteur d’activité : la coloration technique du poste varie en fonction de la culture
de l’entreprise ; par exemple, Michelin ou Renault ont des directions achats très « mar-
quées industrie ».
• La position de l’entreprise dans l’organigramme juridique du groupe (si tel est le cas) :
les missions varient selon que vous avez un directeur achats groupe « au-dessus » ou, au
contraire, des directeurs achats filiales « en dessous » ou « à côté ».
• Le périmètre englobé : du plus restrictif (les achats au sens expression de besoins, consul-
tation, négociation, suivi du portefeuille fournisseurs) à des postes beaucoup plus larges
pouvant inclure les approvisionnements, la logistique, la supply chain complète, le pilotage
des actions comme la RSE…
14
OBJECTIF 01 / ORGANISER LA FONCTION ACHATS
Proposer
de définir
• Vous permet de prendre l’initiative. + Ne cherchez pas l’originalité, • Nécessité de bien mesurer ce
commencez par une définition qui est attendu et de ne pas
ses missions classique. trop s’en éloigner.
soi-même
Donner de la
perspective
• Offre de la visibilité à vos + Proposez des paliers d’évolution par • Difficile au départ de savoir où
interlocuteurs. tranches d’un à deux ans selon les vous pouvez raisonnablement
en proposant marches à franchir. vous situer à trois ans.
des évolutions
sur trois ans
minimum
Prendre
en compte
• Permet de disposer des moyens + Ne vous engagez sur des missions • Nécessité de convaincre dès
de vos ambitions en proposant qu’après avoir prévu des ressources. le départ sans avoir de projet
dès le départ un mélange de ressources fixes réussi à montrer.
les ressources (internes) et variables (externes).
nécessaires
● EN EXTERNE
L’intégration d’un club de directeurs achats peut se révéler très utile dès le départ pour
plusieurs raisons. Tout d’abord, même si la fonction achats se développe depuis une quin-
zaine d’années, ce milieu reste petit ; aussi, comme dans tout microcosme, la solidarité et
l’entraide sont des valeurs partagées.
Vous apprendrez beaucoup au contact de vos homologues, à commencer par leur définition
de fonction, dont vous pourrez vous inspirer pour rédiger la vôtre.
15
02 / DÉFINIR LE RÔLE ET LES MISSIONS DU DIRECTEUR ACHATS
Les outils
La démarche décrite ici est avant tout comportementale.
Les seuls outils utiles sont ceux utilisés par la direction des ressources humaines. Pour vous
situer ainsi que votre équipe dans la dimension RH, il faut d’abord calibrer les missions, puis
prévoir des profils d’acheteurs correspondant à la grille des métiers de votre entreprise.
Faites l’exercice consistant à écrire la fiche de poste type d’un acheteur et placez-la avec la
DRH dans la grille des métiers. Vous verrez ainsi quel niveau de rémunération vous pouvez
raisonnablement offrir, quels sont les compétences et les savoir-faire clés, de quelles direc-
tions internes peuvent venir vos futurs acheteurs et vers quelles directions ils peuvent à terme
prétendre évoluer.
Le budget
Les clubs d’acheteurs sont généralement d’un coût raisonnable (de l’ordre de 1 000 € par
an). En revanche, si vous voulez recevoir, il faut être prêt à donner, tout le système reposant
sur le principe de l’échange.
Concrètement, prévoyez un budget temps pour participer, voire pour animer au moins une
commission de travail (environ un jour par mois). Sachant que vous recevrez beaucoup en
retour, cet investissement est très rentable. Pour finir, ces clubs organisent souvent un à
deux voyages d’étude par an (salon professionnel, visite d’un centre de production d’un
des membres…). Selon votre appétence pour ce genre de manifestations, comptez environ
1 000 à 2 000 € par an, sachant que, là aussi, votre participation active aidera forcément
votre intégration dans le groupe.
Les limites
C’est avant tout le juste milieu à trouver entre la tentation de reproduire servilement ce que
vous aurez observé chez les autres puisque cela fonctionne, et l’autre tentation qui consiste
à faire tout seul car votre cas est « forcément » particulier. La vérité se situe au milieu. Vous
devez prendre le meilleur de ce que vous observez, sans perdre de vue que votre entreprise
a des attentes particulières qui ne sont pas celles des autres. De nouveau, la direction des
ressources humaines peut être une bonne aide pour pratiquer ces ajustements successifs
vous permettant d’arriver à votre cible.
16
LE PLANNING
J–120 ● PARTICIPER À UN CLUB DE DIRECTEURS ACHATS
• Choisissez celui dont les membres peuvent vous apporter le plus.
• Inscrivez-vous dans un groupe de travail.
• Trouvez la bonne distance avec les autres directions achats du groupe, le plus facile
pour commencer étant d’identifier des sujets qui ne sont pas communs ou bien pour
lesquels vous êtes sûr d’avoir la main.
17
➜OBJECTIF 02
Connaître
son environnement
30
Connaître le marché : le sourcing
PLAN fournisseurs........................................................ p 32
D’ACTION
06
Le sourcing fournisseurs est un exercice redoutable car il revient à trouver
les meilleurs partenaires possibles dans un monde complexe. Une fois
arrêtés les bons critères de sélection, il faut donc explorer son environne-
ment afin d’identifier ceux qui correspondent le mieux aux attentes de
l’entreprise.
07
L’analyse financière est aux achats ce que le scalpel est à la chirurgie : un
instrument de précision. Si vous apprenez les codes de l’exercice, vous
comprendrez exactement d’où vient l’entreprise, où elle va et quels sont
les arguments à utiliser lors d’une négociation. C’est un outil précieux
pour l’acheteur qui sait s’en servir.
Se comparer : le benchmark.......................... p 40
PLAN La direction achats a besoin de situer sa performance dans un contexte
D’ACTION
08
grâce à différentes méthodes dont la plus efficace reste le benchmark.
Se comparer est avant tout un état d’esprit. Écoute et humilité sont né-
cessaires pour identifier les points d’amélioration de votre organisation
achats. Ici aussi, l’exercice est codé : comment se comparer, sur les bases
de quels critères et surtout pour quoi faire ? Vous devrez choisir avec
attention l’échantillon pour éviter de vous comparer à des organisations
très différentes des vôtres et de ne pouvoir en tirer les bénéfices.
Organiser le benchmark................................. p 44
PLAN Le benchmark, consistant à comparer les performances de différentes
D’ACTION
09
organisations achats, doit être organisé avec soin et méthode. Vous de-
vrez préparer le terrain, recueillir l’adhésion des participants, garantir les
techniques employées et partager certaines données avec divers partici-
pants. Cette opération peut être, sous certains aspects, comparée à un
sondage, avec ses techniques d’échantillonnage et ses traitements méti-
culeux des données recueillies. On peut faire dire beaucoup de choses
différentes à un benchmark selon la lecture que l’on en a.
10
une fois les données analysées, il faut en tirer les conclusions et identi-
fier les actions correctrices avant de les mettre en place. Tout ceci doit
s’organiser dans un environnement collaboratif : d’abord en interne au
sein de l’équipe achats, qui est la première concernée et doit « porter le
changement » ; ensuite avec les participants au benchmark, qui doivent
enrichir la réflexion.
31
PLAN
D’ACTION
Connaître le
marché : le sourcing
06 fournisseurs
Dans un souci d’efficacité et de gain de temps, l’acheteur cherchera
à cibler les fournisseurs du marché à consulter.
Le but
➜ Connaître au mieux le marché fournisseurs capable de répondre à ses besoins grâce au
sourcing, une méthode d’analyse du marché appliquée à la fonction achats.
Il est habituel de consulter un nombre limité de fournisseurs, capables de répondre aux
besoins exprimés tout au long du marché (capacité de production, qualité du produit pro-
posé, santé financière). Bien s’organiser en début de recherche est essentiel pour optimiser
le temps passé et maximiser l’efficacité des recherches. Le choix des canaux dépend avant
tout de l’objectif : plutôt Internet et les réseaux sociaux pour trouver un spécialiste de l’e-
commerce, plutôt un salon professionnel pour une entreprise spécialisée dans les machines
outils.
32
OBJECTIF 02 / CONNAÎTRE SON ENVIRONNEMENT
• Permet de « découvrir » sur des + Faites en sorte que votre RFI soit • Cette méthode ne suffit pas
Établir un RFI critères objectifs de nouveaux simple à analyser et à comparer en à sélectionner un fournisseur,
et un RFQ fournisseurs. choisissant des critères homogènes. ni à connaître toute sa valeur
ajoutée.
• Est la meilleure façon de + Passez du temps avec les personnes • C’est un investissement qui
Faire un stage comprendre ce que vous devez au contact des fournisseurs au réclame du temps et de
opérationnel acheter. quotidien et efforcez-vous de l’énergie.
chez les comprendre leurs critères de choix :
principaux quelle place tient le prix dans leur
clients internes décision, les délais sont-ils un
critère important ?
• Permet de comprendre le + Interrogez sur les projets, les • La visite fournisseur est souvent
Visiter fonctionnement interne, de se faire marchés actuels du fournisseur et interprétée comme du tourisme
les fournisseurs une opinion sur la qualité et l’âge sur vos propres concurrents. professionnel.
de l’outil de production…
● EN EXTERNE
Les fournisseurs en place, mais surtout les fournisseurs souhaitant être référencés au sein
de votre entreprise vous démarchent souvent. Soyez à l’écoute de leurs particularités et de
leurs savoir-faire spécifiques, tout en restant sélectif car vous risquez vite d’y consacrer trop
de temps.
N’hésitez pas à consulter des cabinets de sourcing ou d’optimisation, souvent rompus à
l’exercice et capables de vous accompagner. Sachez que les cabinets de conseil achats ont,
comme les autres, des spécialités. Choisissez-en un qui réalise de nombreuses missions opé-
rationnelles afin de vous donner un éclairage réutilisable au-delà des éléments théoriques.
33
06 / CONNAÎTRE LE MARCHÉ : LE SOURCING FOURNISSEURS
Les outils
Il existe des bases de données payantes consultables sur Internet. Nous vous conseillons
cependant de bâtir au départ votre propre approche : vous seul connaissez vos attentes
internes.
Dans un second temps, lorsque votre sujet est bien défini, vous pouvez consulter des bases
spécialisées comme Xerfi. Elles peuvent être utiles sur des domaines ou dans des familles
que vous ne connaissez pas. Elles présentent d’abord le secteur, les évolutions sur plusieurs
années, puis les tendances et les leaders par « sous-marché ».
Les salons, fédérations, syndicats professionnels constituent une source de compréhension
et de rencontres. N’hésitez pas à en visiter tous les ans, sans tomber dans les travers de
l’acheteur toujours en déplacement. En effet, si vous êtes intéressé par la technique, vous y
découvrirez toujours des solutions auxquelles vous n’auriez pas pensé seul. Si vous n’êtes pas
intéressé par la technique, vous pourrez y acquérir un vernis minimum sans lequel vous aurez
du mal à être crédible lors de négociations.
Le budget
Le budget est très variable en fonction du type d’achats et des zones géographiques à
visiter. Comptez malgré tout les coûts de voyages (voiture, train, avion court, moyen ou long
courrier) et l’hébergement. Un déplacement en France coûte en moyenne de 400 à 600 €.
Les limites
Ce sont celles de la pertinence de la recherche. Vous pouvez passer des semaines entières
à sillonner la France et à consulter des sources documentaires très riches sans ramener un
seul fournisseur intéressant si vos critères de recherche de départ ne sont pas correctement
déterminés.
Si vous envisagez une consultation sur le transport en messagerie, commencez par chercher
les candidats potentiels dans un rayon de vingt kilomètres du point de départ, vous limiterez
les frais d’approche qui coûtent cher au transporteur.
Si vous devez transporter des personnes en situation de handicap, consultez la liste des
sociétés agréées par l’ARS (Agence régionale de santé) ou le conseil régional, vous économi-
serez des recherches qui n’aboutiront pas, au final, faute d’agrément du prestataire.
34
LE PLANNING
J–90 ● IDENTIFIER LES BESOINS
• Déterminez le positionnement achats de la famille au sein du portefeuille.
• Estimez les enjeux financiers de la famille achats.
• Évaluez le niveau de satisfaction interne des produits proposés et du marché en cours
d’exécution.
• Une vision synthétique à votre direction, vos utilisateurs, simple et factuelle, facilitera
la poursuite de votre action.
35
➜OBJECTIF 03
Gérer le risque
de contrepartie
52
Réunir les conditions nécessaires
PLAN à la gestion des risques.................................. p 54
D’ACTION
11
Nombre d’entreprises pensent connaître « instinctivement » leurs risques
et les maîtriser jusqu’au jour où un accident vient les déstabiliser. Il faut
donc, avant d’entreprendre la démarche, s’assurer que l’entreprise est
sensible au sujet, vérifier le soutien actif des instances dirigeantes, sans
oublier d’estimer un budget permettant de constituer et de gérer dans le
temps un groupe de travail performant et motivé.
12
consiste à s’interroger sur les événements auxquels vous êtes confronté
dans votre environnement quotidien et pouvant venir perturber votre
production. C’est un travail qui requiert à la fois du bon sens et de la
méthode. Vous devrez travailler en groupe et partager les connaissances
afin d’être pertinent, ce qui sous-entend au départ d’identifier les bonnes
expertises.
13
Une fois les situations à risques auxquelles vous êtes confronté identifiées,
il faut commencer à trier, classer, regrouper les éléments afin d’obtenir
une esquisse d’organisation. Il convient ensuite d’identifier les mesures
correctrices et préventives à mettre en place et d’en estimer le coût.
14
sur le plan opérationnel. Soyez prudent et modeste, commencez par une
famille, cherchez les résultats à court terme, corrigez les erreurs, recom-
mencez…
Les seuls plans d’action efficaces sont ceux qui sont acceptés par les inter-
venants, qu’ils soient internes ou externes.
15
Une démarche de gestion des risques peut être qualifiée de démarche
apprenante car elle permet de s’améliorer en permanence. Une fois les
mesures appliquées, il faut s’assurer des résultats obtenus auprès des in-
tervenants concernés, les inciter à corriger le tir lorsque nécessaire, suivre
l’efficacité des actions et faire le bilan. Arrivé à cette étape, vous gagnez
le droit de recommencer afin d’améliorer encore l’existant.
53
PLAN
D’ACTION
Réunir les conditions
11 nécessaires à la gestion
des risques
Le but
➜ Éviter l’« effet tunnel » et les projets interrompus en cours de route.
Un projet de gestion des risques engage l’entreprise qui doit y consacrer des ressources
humaines et financières. Vous vous assurerez donc, avant de démarrer, que tous les préa-
lables sont réunis.
54
OBJECTIF 03 / GÉRER LE RISQUE DE CONTREPARTIE
Faire choisir
• Permet d’identifier des experts + Orientez les choix en • Liste fermée, d’où l’absence
qui seront à la fois compétents et recommandant une liste dans d’éventuels experts que vous
les experts par
reconnus par les autres. laquelle les opérationnels n’aurez pas identifiés.
les opérationnels
choisiront.
Pratiquer • Permet de faire comprendre aux + Préparez une liste de risques avérés, • Consommateur en temps.
la pédagogie participants, dès le départ, ce que vous savez avoir eu lieu dans
par l’exemple qu’est un risque. d’autres entreprises.
● EN EXTERNE
Il n’existe que peu d’ouvrages traitant ce thème. Cherchez plutôt du côté des thèses univer-
sitaires ou des essais de recherche.
Vous pouvez utilement vous faire accompagner par un cabinet de conseil en achats connais-
sant ce type d’approche.
Si votre entreprise ne dispose pas d’un service qualité, faites-vous aider par un cabinet spé-
cialisé en animation de démarche participative, habitué à ce type de démarche qui nécessite
de se poser les bonnes questions au démarrage.
55
11 / RÉUNIR LES CONDITIONS NÉCESSAIRES
Les outils
La dimension outil n’est pas essentielle dans une démarche de ce type. La valeur ajoutée
provient plutôt de la contribution des participants et de votre capacité à extraire les bonnes
informations, les bonnes données, et à les mettre en perspective.
Concrètement, il suffit que vous maîtrisiez un outil de gestion de projet existant sur le mar-
ché, comme Microsoft MS Project.
Le budget
Il dépend fortement de la taille de votre entreprise et de son ambition à maîtriser rapide-
ment tous les risques identifiés.
Afin de donner quelques repères, on peut estimer que, pour une entreprise dont le chiffre
d’affaires est de 100 M€ pour 200 collaborateurs, il faut compter une charge de travail
d’environ 20 jours répartis sur 3 mois pour identifier les risques, et autant pour mettre en
place un plan de gestion.
En outre, si vous vous faites accompagner par un cabinet, prévoyez un budget d’environ
20 000 € pour une démarche complète.
Enfin, il est indispensable de disposer d’un budget, composé a minima du temps des collabo-
rateurs qui participent, sans oublier les déplacements chez les fournisseurs ; sur la base de
500 € par déplacement, comptez de 2 000 à 3 000 €.
Les limites
L’une des difficultés de la démarche en constitue aussi la limite : pour obtenir des résultats
significatifs, il faut du temps ; prévoyez un an entre le démarrage et la production de résul-
tats probants. Durant cette période, vous devrez piloter les avancées en expliquant à l’équipe
que ce délai est nécessaire et que de bons résultats ne s’obtiennent pas rapidement.
Une autre limite réside dans la difficulté à « positiver » les résultats. Autant, dans une dé-
marche commerciale, il est possible de démontrer des gains de parts de marché, autant ici
vous devrez communiquer sur des risques, et donc des coûts évités si ces risques ne sur-
viennent pas. Il faudra soigner votre communication et apprendre à vendre des coûts évités.
56
LE PLANNING
J–60 ● ÉTUDIER L’EXISTANT
• Recherchez les documents existants (guides de procédures…), échangez avec vos col-
lègues impliqués dans la gestion des risques.
• Étudiez l’organisation et l’organigramme de l’entreprise afin de savoir précisément qui
agit sur les risques et qui les subit.
• Consultez les tableaux de bord existants pour y trouver les indicateurs liés au risque.
• Pensez, dès le départ, à intégrer à chaque étape les experts dont les avis sont par
définition précieux.
EN AMONT
• Prévoyez de répondre aux objections du type « je vois ce que ça coûte mais pas ce que
ça rapporte » (notion de « cost avoidance »).
• Le comité de pilotage ne doit qu’entériner des décisions prises au préalable : vous
aurez pris soin de rencontrer auparavant les leaders d’opinion pour les faire adhérer.
57
➜OBJECTIF 09
Suivre l’application
des marchés
184
Mettre en place la démarche :
PLAN quand et comment ?..................................... p 186
D’ACTION
41
Certains disent : « La confiance n’exclut pas le contrôle », d’autres ré-
pondent : « Et réciproquement ». Une relation client/fournisseur qui s’ins-
crit dans la durée doit trouver ce difficile équilibre : ne rien contrôler peut
vous coûter cher si le fournisseur dérape ; inversement, des contrôles trop
sévères et trop fréquents nuiront à l’efficacité de l’action qui nécessite
forcément de l’initiative et une marge de manœuvre opérationnelle. Tout
est affaire de balance.
42
Une relation client/fournisseur passe avant tout par des relations hu-
maines qui sont par nature subjectives. L’équilibre consiste à encadrer ces
rapports par des mesures équilibrées entre les attentes des deux parties,
sans angélisme ni mauvaise foi. Les éléments sont bien sûr en rapport
direct avec le contrat ou le marché et concernent le respect des enga-
gements pour l’essentiel. La périodicité dépend d’abord des éléments à
mesurer (le respect des délais de livraison se mesure au quotidien ; l’ap-
port en innovation sur plusieurs années), puis de la « respiration » dont a
besoin le fournisseur.
43
mettre de s’améliorer afin d’aller vers une relation efficace. Pour tracer ce
chemin, il faut déterminer ensemble les mesures correctrices permettant
de s’améliorer. Ces mesures doivent être reliées afin de ne pas se contra-
rier les unes les autres. Améliorer les délais de fabrication ne doit pas
détériorer la qualité. Ensuite, il faut les inscrire dans la durée en dosant
leur fréquence.
44
Une fois des mesures de contrôle mises en place, il faut faire preuve
d’humilité, tester l’efficacité des mesures mises en place, les faire évoluer,
en remplacer certaines, et surtout dialoguer avec les intervenants.
Ensuite, il faut recommencer, car c’est un parcours sans cesse renouvelé
que ceux qui connaissent les démarches qualité reconnaîtront.
45
Le suivi de l’application des marchés est plus efficace que la météo de
votre week-end, sans pour autant être une science exacte. Même si vous
êtes attentif, impliqué, proche de vos fournisseurs, vous n’éviterez pas
des situations où vous devrez improviser car des événements imprévus
surviennent.
185
PLAN
D’ACTION
Mettre en place
la démarche : quand
41 et comment ?
Le déploiement d’un accord est une phase délicate lors de laquelle client
et fournisseur doivent se faire confiance et mettre en place les moyens
d’un contrôle pertinent.
Le but
➜ Choisir les bons indicateurs afin que la démarche soit efficace et transparente.
Si la négociation a été faite dans les règles de l’art, il n’existe pas de meilleure source pour
lancer la réflexion que le contrat : sa vocation étant de définir les rapports entre les deux
parties, il contient les éléments permettant de mettre en place un suivi du marché concerné.
De même, le meilleur moment est celui du démarrage de la relation, qui passe quasi-systé-
matiquement par une période de rodage : chacun découvre alors les contraintes opération-
nelles que doit gérer l’autre.
186
OBJECTIF 09 / SUIVRE L’APPLICATION DES MARCHÉS
Relire le passé • Permet de comprendre les + Cherchez à comprendre pourquoi • Risque de tomber dans le
et l’analyser afin problèmes accumulés avec les votre client a voulu changer de soupçon a priori.
d’identifier les précédents fournisseurs qui ont fournisseur : vous y trouverez
fondamentaux amené à la rupture. sûrement de bons indicateurs.
Être
opérationnel,
• Permet de mettre en place un suivi + Décidez du suivi avec les gens qui • Temps pour bien préparer.
qui correspond à la pratique. gèrent au quotidien ; ils connaissent
chercher les les contraintes et les leviers
bons indicateurs d’efficacité.
sur le terrain
Identifier les
• Permet d’anticiper les sujets qui + Sachez qu’une partie des problèmes • Difficulté de faire reconnaître
vous appartiennent afin de les trouve sa source en interne (retard les erreurs internes : il est
responsabilités
traiter en amont. de production, problèmes de tentant de « charger » le
de chacun
qualité…). fournisseur.
● EN EXTERNE
En toute logique, cette approche repose principalement sur votre collaboration avec les
fournisseurs stratégiques.
Limitez-vous aux 10 à 20 % de fournisseurs les plus importants. Pour les identifier, nous vous
conseillons d’utiliser la matrice de Kraljic, qui consiste à positionner les fournisseurs selon le
type d’achat et leur impact financier.
Cette matrice, utilisée dans la plupart des formations achats, est très robuste car elle convient
à presque toutes les entreprises. Elle permet une bonne discrimination pour un premier
tri et présente en outre l’avantage d’être facilement compréhensible par des personnes ne
connaissant pas le milieu des achats. Commencez donc par elle, quitte à utiliser dans un
second temps des outils plus sophistiqués permettant une segmentation plus fine.
187
41 / METTRE EN PLACE LA DÉMARCHE : QUAND ET COMMENT ?
Les outils
Le poste est variable selon la nature des suivis à mettre en place et la prise en charge des
dépenses.
Pour un marché sur lequel les fournisseurs s’engagent sur un niveau de service (par exemple,
pour un centre d’appels, un taux de prise d’appels en moins de 20 secondes de 95 %), il suf-
fit de consulter le reporting que fournissent tous les automates dédiés pour avoir le contrôle
de manière automatique.
D’un autre côté, si vous voulez contrôler le taux de restitution d’un produit de beauté (par
exemple, afin de vous assurer que 92 % du produit au moins est utilisable dans un pot),
vous devrez mettre en place un système de contrôle direct sur la chaîne de production qui
peut vite engendrer des coûts si vous demandez au fournisseur ces contrôles de manière
spécifique pour vous.
Enfin, vous pouvez essayer de vous regrouper avec d’autres clients du même fournisseur
exprimant un besoin identique, ou encore négocier dans le cadre de votre contrat le prix
spécifique de ce contrôle.
Le budget
Prévoyez deux rendez-vous par an avec les fournisseurs stratégiques, soit un par semestre.
Le premier se tiendra chez vous pour faire le point sur les engagements pris au début de
l’année ; le second chez lui pour vérifier in situ le respect des mesures annoncées.
Calculez les coûts en fonction du nombre de fournisseurs et de leur localisation. En France,
comptez environ 300 à 400 € par déplacement.
Les limites
Comme toute démarche participative, la limite principale repose sur la bonne foi et l’envie
des participants d’avancer ensemble. Ne confondez jamais bonne volonté et confiance a
priori avec naïveté.
Le meilleur moyen de rester dans une approche équilibré est de faire confiance tout en
contrôlant les fournisseurs sur des points négociés, avec des outils partagés et des fré-
quences définies.
N’oubliez pas que le contrôle n’est pas là pour éliminer tous les incidents possibles, mais pour
que vous soyez capable de réagir rapidement en cas de problème.
188
LE PLANNING
J–180 ● CHERCHER LES TRAVAUX EXISTANTS SUR LE SUJET
• Consultez des ouvrages techniques, des thèses universitaires.
• Approchez les clubs d’acheteurs (CDAF…).
• Informez-vous auprès des syndicats professionnels, des fédérations nationales (par
exemple, sur le calcul de la taxe gazole, les indices utilisés…).
CONTRACTUELLE
• Le contrat doit définir les points clés de la prestation attendue dont vous extrairez
ensuite les indicateurs.
• Prévoyez des points de rencontre à intervalle régulier (en général, deux par an) afin de
faire le point sur l’application du marché.
189
➜OBJECTIF 10
Consolider la relation
fournisseur dans la durée
206
Pratiquer l’analyse de la valeur................ p 208
PLAN L’analyse de la valeur est une technique utilisée de longue date dans
D’ACTION
46
l’industrie que les acheteurs ont adaptée à leurs besoins. Elle consiste à
décomposer les éléments d’un produit fini en se demandant à chaque
étape en quoi l’élément contribue à créer de la valeur dans le produit fini.
47
Pour pouvoir appliquer cette méthode d’analyse de la valeur, il faut
au préalable savoir à quoi l’appliquer. Pour ce faire, la première étape
consiste à échanger avec les clients internes afin de détecter les produits
susceptibles d’être étudiés, en particulier ceux qui « méritent » d’évoluer
car leurs fonctionnalités sont perfectibles.
48
Une fois l’analyse interne faite et les produits cibles choisis, il faut échan-
ger avec les fournisseurs concernés afin de savoir quelles sont les évolu-
tions que l’on va réellement réaliser et les conditions à réunir au préalable.
Répartir la valeur
PLAN avec le fournisseur........................................ p 220
D’ACTION
49
Une démarche de partenariat entre un client et un fournisseur demande
beaucoup de temps et d’énergie chez les deux parties, notamment chez
votre fournisseur pour trouver des solutions à votre démarche. Il est, à cet
effet, normal de partager les risques, mais aussi les gains.
50
Une direction achats manage sa relation avec ses fournisseurs/partenaires
en pilotant des objectifs qualitatifs d’évolution des produits. Parmi ces
objectifs, le respect des délais de production, la diminution du taux de
défauts, le service après-vente, la capacité à absorber un volume plus
important, sont autant de critères qui s’inscrivent dans un plan plurian-
nuel de pilotage d’un fournisseur.
207
PLAN
D’ACTION
Pratiquer l’analyse
46 de la valeur
Le but
➜ Détecter des zones d’amélioration et identifier les moyens permettant de les mettre
en œuvre.
La méthode est, en général, réservée aux ingénieurs, mais elle est très souvent utilisée par
les acheteurs dans le cadre de négociations commerciales.
208
OBJECTIF 10 / CONSOLIDER LA RELATION FOURNISSEUR
Solliciter
• Constitue une source de bonnes + Utilisez le « pourquoi » et le • Contre-arguments techniques
idées d’évolution du produit. « comment ». difficiles à contredire pour un
ses utilisateurs
acheteur sans connaissances
internes
techniques.
Solliciter
• Permet d’utiliser leur connaissance + Prévoyez un échantillon de produit, • Non-prise en compte de vos
du produit et des produits de qui permettra de prouver qu’une obligations internes (stockage,
ses fournisseurs
substitution. optimisation est possible. exigence clients…).
Intégrer
à la démarche
• Offre une bonne connaissance du + Utilisez les avis du service • Risque de refuser les évolutions
retour client. commercial comme une cible à pour ne pas perdre de marché.
son service atteindre.
commercial
● EN EXTERNE
Pour des raisons évidentes, le fournisseur est votre principal interlocuteur ! Qui mieux que lui
connaît ses propres produits, leurs caractéristiques techniques et leur potentiel d’évolution.
Vous devrez prendre garde, dès le début de votre démarche, à bien associer le fournisseur
concerné et, surtout, à lui expliquer son intérêt car il ne sera jamais naturel pour lui de par-
tager avec un client ses secrets de fabrication.
Si vous manquez d’expérience, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un cabinet
conseil. Vous êtes dans un domaine technique où l’on ne s’invente pas une crédibilité : on
sait analyser les composants et le juste prix pour « un boulon de quinze » ou pas.
209
46 / PRATIQUER L’ANALYSE DE LA VALEUR
Les outils
En toute logique, vous aurez besoin de deux outils :
• L’analyse de la valeur étant une méthode provenant de l’industrie et souvent pratiquée
par des contrôleurs de gestion, elle « est » elle-même un outil au sens d’un ensemble de
méthodes concourant au même but. Il faut décomposer un objet en éléments primaires,
analyser la valeur de chaque composant, se demander comment réduire le coût sans dé-
grader la qualité ou en fixant un nouveau standard de qualité, chercher les solutions alter-
natives, chiffrer les nouveaux coûts, s’assurer de leur disponibilité et vérifier la faisabilité du
nouveau process. En l’occurrence, la méthode est l’outil.
• L’outil de production : c’est lui qui permet de fabriquer les produits actuels et les produits
futurs revus selon les nouveaux standards. En l’occurrence, il est situé chez votre fournis-
seur ; il vous faudra travailler avec lui afin de vous assurer que les spécifications retenues
sont respectées.
Le budget
Vous devez avoir un certain niveau technique pour vous lancer dans cette démarche et être
crédible. Soit vous avez un acheteur avec une double formation (dont ingénieur) et il sera
reconnu, soit il faut vous faire accompagner. Selon la complexité du produit et la sophisti-
cation de l’approche, le budget peut vite dépasser 30 000 €. Soyez sûr que le jeu en vaut la
chandelle.
Il existe en complément des séminaires de formation à ces techniques qui permettent en
quelques jours d’en cerner les grands contours. Comptez entre 1 000 et 2 000 €.
Les limites
La principale limite serait de se lancer dans une démarche d’analyse de la valeur sans com-
pétences internes ni externes. Le sujet est technique et vous touchez au cœur de métier de
vos clients internes et de vos principaux fournisseurs.
Soyez donc sûr de vous avant de démarrer et prudent pendant le déroulement car on vous
pardonnera rarement vos erreurs.
210
LE PLANNING
J–180 ● IDENTIFIER LES PRODUITS À OPTIMISER
• Où sont les postes de dépenses importants ?
• Quels sont les achats où la « simple » négociation ne porte plus ses fruits dans l’opti-
misation financière ?
EN AMONT
211
JUST IN TIME
Gestion et management
des Achats
Des outils concrets et facilement accessibles
qui répondent rapidement à vos besoins.
ISBN : 978-2-311-62050-4
www.justintime. .fr