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THEME : L’éducation chez Platon

PROBLEMATIQUE
La question de l’éducation a toujours été au cœur de la pensée platonicienne.
Dans notre travail, Il s’agira essentiellement de mettre l’accent sur la spécificité
voire l’originalité de la conception platonicienne de l’éducation. De ce fait, le
système éducatif de l’auteur du Phédon occupe une place centrale dans sa
philosophie. Elle est avant tout une affaire de l’Etat. En d’autres termes, pour
Platon c’est l’Etat qui doit prendre la responsabilité de prendre en charge
d’éduquer l’homme. Car il considère que l’enfant, une fois qu’il est née son
instruction doit être gérée par l’Etat. C’est en ce sens, que l’Etranger d’Athènes
affirme :  « Mais nous n’accepterons pas que celui-là fréquente l’école parce que
son père le souhaite et que celui-ci la néglige parce que son père ne souhaite
pas qu’il s’instruise. Non, c’est comme on dit « tout homme et tout garçon »
que, dans la mesure du possible, parce qu’ils appartiennent à la cité plus qu’à
leurs parents, nous contraindrons à se faire instruire. »1 De ce fait, s’intéresser
sur la théorie platonicienne de l’éducation revient à se pencher sur la vie
entière d’une personne. Toute instruction commence dès l’enfance. Mais dans
la philosophie de Platon, la formation de l’homme débute même avant sa
naissance. D’une part, selon lui «  apprendre, c’est se ressouvenir. » 2D’où sa
théorie de la réminiscence. Celle-ci signifie que la connaissance de l’homme de
la vérité, est le souvenir d’un état antérieur de son âme, avant d’être incarné
dans le corps. L’âme vivait en contact des vraies connaissances dans le monde
intelligible. D’autre part, avant la naissance de l’enfant, l’éducation est gérée
par la femme enceinte. Cette forme d’éducation est sous la responsabilité de la
mère. Autrement dit, c’est la mère qui s’occupe, qui a la capacité d’enseigner le
fœtus ; par ses faits et gestes bref par ses activités. Dans le livre VII des Lois3,
l’Etranger d’Athènes soutient que l’embryon est sensible à certaines
sensations. Celles-ci peuvent avoir une marque dans l’âme et dans le corps.
Ainsi, la femme enceinte doit vivre dans un environnement serein. Elle fera des
marches, promenades etc. Pour une bonne éducation de l’homme, le système
éducatif de Platon se penche essentiellement sur l’âme et le corps. L’éducation
de ces deux entités vont ensemble. Il n’y a pas d’une part l’éducation de l’âme
et d’autre part celle du corps. Mais celle de l’âme est plus importante. Dans sa
théorie pédagogique, Platon insiste beaucoup sur l’enfance. Celle-ci est une

1
Platon, Les Lois, Œuvres complètes, Paris, Flammarion, trad. Luc Brisson, 2008, p.803 e-804d
2
Platon, Ménon, ibid., p.86b-87a
3
Platon, Les Lois, ibid., p.788b-789d
étape primordiale. Ainsi, si nous essayons d’analyser cette théorie, ce que le
fondateur de l’Académie met en exergue c’est l’avenir de l’âme. Autrement dit,
Platon utilise la période de l’enfance comme un support par lequel il véhicule
sa pédagogie de l’âme. Cette pédagogie s’applique à tous les enfants garçons et
filles. Chaque période de l’enfance est réservée à un enseignement. De ce fait,
il est intéressant de savoir que, cette instruction ne concerne pas seulement
l’époque de la jeunesse, elle poursuit l’homme jusqu’à cinquante ans. C’est
dans ce sens, que Bernard Charlot certifie que : «  la théorie platonicienne de
l’éducation n’est pas une théorie de l’enfance, mais une théorie du devenir de
l’âme. » 4 Cette éducation de l’âme et du corps, repose fondamentalement
sur deux activités à savoir : la musique et la gymnastique. Ainsi, pour faciliter
cette éducation de l’enfant, elle passe d’abord par la musique. Car c’est à
travers celle-ci, que l’enfant comprendra facilement le sens de l’enseignement
à la vertu. Ce qui semble justifier cette affirmation de Luc Brisson et Jean-
François Pradeau : « L’éducation à la vertu et ainsi désignée comme une
pédagogie civique, dont le moyen privilégié est une éducation  « musicale » qui
s’effectue au fond des chœurs et des banquets.  »5 Ces propos de Luc Brisson et
Jean-François Pradeau, mettent en relief le rôle principal de la musique dans
l’éducation à la vertu qui conduit à l’excellence. En plus elle pénètre plus
facilement dans l’âme du gamin. Elle est accompagnée de la gymnastique qui
façonne le corps et lui donne sa plus belle forme. Pour Socrate ce n’est pas le
corps bien conçu qui donne à l'âme sa perfection. Par contre c'est l'âme quand
elle est bonne, bien éduquée donne au corps par sa vertu propre toute
perfection
Elle concerne les filles et les garçons. En effet, dans la Grèce d’alors, la
gymnastique était réservée aux filles spartiates. L’éducation du corps repose
principalement sur celle de l’âme. Car cette dernière est plus importante aux
yeux de Platon. « Toute éducation, y compris l’éducation du corps, passe donc
d’abord par l’éducation de l’âme…  »6, affirme Bernard Charlot. Elle concerne
spécifiquement aux futurs gardiens et aux magistrats de la cité. L’éducation
que Platon donne aux futurs gardiens de la cité, est une éducation qui les
aidera de bien diriger, de bien gouverner dans la justice. Ils seront formés à la
philosophie. En effet, cette instruction a pour but principal d’enseigner la vertu
et de purifier l’âme des connaissances sensibles, pour la permettre d’atteindre
la science véritable par la dialectique. C’est ainsi que l’éducation atteint son but
4
Charlot, B., « L’idée d’enfance dans la philosophie de Platon », p.234
5
Brisson Luc, Pradeau. Jean François, Les lois de Platon, Paris, PUF,2007, p.28
6
Charlot, B., op. Cit., p.235
à travers l’apprentissage des sciences abstraites. Letitia Mouze soutient cette
idée en disant : « Les mathématiques (géométrie, arithmétique, harmonie, etc.)
habituent en effet l'âme du futur philosophe-roi à considérer des entités
abstraites, et détournent ainsi peu à peu son regard du monde sensible pour
l'amener à la contemplation des Formes intelligibles, et donc à la
dialectique.  »7 
En plus de ce que nous venons d’énumère ci-dessus, Socrate utilise dans
certains de ce dialogue comme le Théétète, une méthode pédagogique appelée
: la maïeutique. Cette dernière a pour but d’éduquer l’âme. En effet, Socrate
assimile cette méthode aux accouchements que sa mère (Phénaréte, une sage -
femme) pratiquait. Par la maïeutique Socrate aide son interlocuteur à découvrir
la vérité par soi-même. Comme le note B. charlot : « c’est sur l’enfantement de
leurs âmes, et non leurs corps, que porte son examen. »8
Par ailleurs, l’éducation prend une autre tournure dans la philosophie de
Platon. En effet, à un moment donné, elle se focalise sur la rationalisation des
affects. Elle s’intéresse, à la formation du futur à l’homme. Elle aide l’homme à
se passer de son animalité. Car, l’être humain est dominé par les émotions et
les sentiments. Dès lors, l’importance et le but de la pédagogie est d’aider l’être
humain à rationaliser ses affects à canaliser ses désirs et passions, « éduquer
les affects, c'est les rationaliser  »9, affirme Letitia Mouze. C’est par cette
rationalisation des affects, que l’homme atteigne la vertu. Mais aussi elle lui
permet de mener une vie bonne. Cet enseignement aide l’homme dès le bas
âge à s’habituer de faire du bien. « Éduquer, c'est faire apprendre aux enfants
de bonnes habitudes dans leur façon de ressentir les choses. »10 Nous
constatons que la conception éducative de Platon, instruit l’homme au bon
comportement.
Il est important de s’interroger sur le système éducatif de Platon. L’objectif
sera alors de voir, si l’éducation de l’âme et du corps n’est-elle pas la base de ce
système ? C’est dans ce contexte que s’inscrit la pertinence de la question
suivante : quelle place occupe l’enfance dans la théorie platonicienne de
l’éducation ? Ainsi, pour prendre en charge cette préoccupation, nous
tenterons de répondre à ces questions : comment les poètes et les sophistes
7
Mouze Letitia, Éduquer l'humain en l'homme, dir. Luc Brisson et Francesco Fronterotta, Lire Platon, Paris,
PUF,2006,p.206

8
Charlot, B., « L’idée d’enfance dans la philosophie de Platon  », p.150 
9
Letitia Mouze, Éduquer l'humain en l'homme, dir. Luc Brisson et Francesco Fronterotta, Lire Platon, Paris,
PUF,2006, p.207
10
Ibid.,
avaient élaboré leurs théories éducatives ? Comment Platon, à travers sa
conception de l’éducation

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