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Résumé du ch.

1 : Un premier aperçu de la finance


Le financier d'entreprise a deux rôles :
* assurer l'approvisionnement de l'entreprise en liquidité, lui permettant ainsi de financer son développement et de faire face à ses obligations.
Pour ce faire, l'entreprise va émettre des titres (de capitaux propres et de dettes) que le financier d'entreprise va s'efforcer de vendre le plus
cher possible aux investisseurs. En effet, dans l'économie de marché de capitaux dans laquelle nous nous trouvons, il faut lire le rôle de
financier d'entreprise moins comme un acheteur de capitaux (avec l'objectif d'en minimiser le coût) que comme un vendeur de titres. Mettre
l'accent sur le titre financier revient à se focaliser sur sa valeur, synthèse entre la rentabilité et le risque au détriment d'une minimisation du
coût de la ressource financière qui cache le risque pris. Par ailleurs, cette approche souligne la dimension marketing de la fonction de
financier d'entreprise qui, loin d'être dans une tour d'ivoire, a des clients, les investisseurs, qu'il va devoir convaincre de souscrire les titres
émis par l'entreprise. Il y réussira d'autant mieux qu'il aura su comprendre leurs besoins du moment ;
* s'assurer qu'à moyen terme l'entreprise dégage sur les ressources qui lui sont confiées par les investisseurs un taux de rentabilité au moins
égal au taux de rentabilité requis par ces derniers. Si tel est le cas, l'entreprise créera de la valeur. Dans le cas inverse, elle détruira de la
valeur, ce qui conduira les investisseurs, si elle continue dans cette voie, à ne plus lui accorder de fonds et à faire baisser la valeur de ses
titres, la conduisant à la faillite ou au changement d'équipe de direction.
Dans son premier rôle, le financier d'entreprise transforme les actifs de l'entreprise en actifs financiers dont il doit maximiser la valeur qu'il
répartit entre les différents pourvoyeurs de fonds.
Son second rôle est ingrat, c'est celui d'un empêcheur de tourner en rond, d'un Monsieur " Non " qui doit passer au crible les projets
d'investissements de l'entreprise pour s'assurer qu'ils dégagent raisonnablement une rentabilité au moins égale au coût des fonds mis à sa
disposition.
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Résumé du ch. 2 : Les flux de trésorerie de l'entreprise
On classe les flux financiers de l'entreprise en quatre catégories : les flux d'exploitation et les flux d'investissement d'une part, qui sont
générés par l'activité de l'entreprise ; les flux d'endettement et les flux des capitaux propres d'autre part, qui correspondent à son financement.
Le cycle d'exploitation se caractérise par un décalage entre les flux de trésorerie positifs et les flux négatifs du fait du rythme de production
(variable selon l'activité) et de la politique commerciale (crédits clients et fournisseurs).
Solde des flux des différents cycles d'exploitation en cours, l'Excédent de Trésorerie d'Exploitation (ETE) représente les flux de trésorerie
sécrétés par l'exploitation pour une période donnée : il est la différence (en règle générale positive) entre les recettes d'exploitation et les
dépenses d'exploitation.
En termes de trésorerie, les dépenses d'investissement doivent modifier le cycle d'exploitation afin de sécréter ultérieurement des flux de
recettes d'exploitation supérieurs. Elles ont pour vocation d'améliorer le cycle d'exploitation en lui permettant de dégager sur le long terme
une rentabilité supérieure. Cette rentabilité n'est mesurable que sur plusieurs cycles d'exploitation contrairement aux dépenses d'exploitation
qui se rattachent à un seul cycle. L'investisseur renonce ainsi à une consommation immédiate pour bénéficier de flux supérieurs s'étalant sur
plusieurs cycles d'exploitation.
La différence ETE - dépenses d'investissement correspond aux flux de trésorerie disponibles (avant impôts).
Lorsque les flux de trésorerie disponibles sont négatifs, il existe un besoin auquel l'entreprise fait face grâce à son cycle de financement : les
capitaux propres et les ressources d'emprunt.
Parce que les capitaux propres courent le risque de l'entreprise, le niveau de leur rémunération est aléatoire et dépend du succès de l'opération.
Lorsque l'entreprise complète son financement au moyen de capitaux d'emprunts, elle prend l'engagement de verser des flux de
remboursement et de rémunération (frais financiers) aux prêteurs indépendamment de la réussite de l'opération. L'endettement est donc une
avance sur flux d'exploitation sécrétés par l'investissement et qui est garantie par les capitaux propres.
Les placements financiers dont la logique est différente de l'investissement doivent être considérés globalement avec l'endettement : on
raisonnera donc toujours en endettement net (des placements financiers) et en charges financières nettes (des produits financiers).
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Résumé du ch. 3 : La vision patrimoniale de l'entreprise
Il faut savoir distinguer trésorerie et richesse : dépenser ne signifie pas obligatoirement s'appauvrir et recevoir ne signifie pas obligatoirement
s'enrichir. La création ou la destruction de richesse se mesure au niveau du compte de résultat : c'est la différence entre les produits et les
charges qui fait varier la valeur d'un patrimoine pendant une période donnée.
Comptablement, les charges d'exploitation représentent ce qui est consommé immédiatement et incorporé dans le produit final à l'inverse des
actifs immobilisés qui ne sont pas directement détruits lors du processus de production et qui gardent une certaine valeur.
Le résultat du processus d'exploitation (produits d'exploitation - charges d'exploitation) correspond à l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE).
Au cours du cycle d'exploitation, l'entreprise est amenée à former des stocks qui constituent des actifs. Ce sont des charges différées dont
l'impact doit être corrigé pour calculer l'EBE : dans la présentation du compte de résultat par nature, la correction s'opère à la fois au niveau
des produits d'exploitation (en rajoutant les variations de stocks de produits finis) et au niveau des charges d'exploitation (en soustrayant des
achats les variations de stocks de matières premières et de marchandises) ; le compte de résultat par destination présente quant à lui
simplement les ventes et le coût de revient des produits vendus.
Les investissements n'apparaissent jamais directement dans le compte de résultat, mais ils accroissent le montant des actifs immobilisés. En
revanche, l'évaluation comptable des diminutions de valeur de ces investissements se traduit par l'enregistrement des charges calculées
(dotations aux amortissements et dotations aux provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés).
Le résultat d'exploitation est le résultat du processus d'exploitation et d'investissement de l'exercice. Il représente concrètement le résultat
généré par l'outil industriel et commercial de l'entreprise. Il est réparti entre :
* les charges financières : seules apparaissent au compte de résultat les charges liées aux emprunts, le remboursement de ces derniers n'étant
pas une destruction de richesse ;
* l'impôt sur les sociétés ;
* le résultat net lui-même distribué sous forme de dividendes ou mis en réserve.

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Les opérations qui n'ont pas pu être classées dans les rubriques précédentes relèvent du résultat exceptionnel.

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Résumé du ch. 4 : Le bilan
Le bilan fait apparaître à un moment donné le cumul des flux de l'entreprise classés en actifs et en passifs.
L'actif est composé de l'actif immobilisé (immobilisations incorporelles, corporelles et financières) et de l'actif circulant (stocks, créances,
placements financiers et disponible). Le passif est constitué des capitaux propres et des dettes (bancaires, financières ou d'exploitation).
La lecture économique du bilan recense, à un instant donné, l'ensemble des emplois engagés dans le cycle d'exploitation et analyse l'origine
des ressources de l'entreprise.
Le bilan économique présente les grandes rubriques suivantes :
* Les actifs immobilisés, c'est-à-dire les investissements réalisés par l'entreprise ;
* Les emplois d'exploitation (stocks et créances d'exploitation) et les ressources d'exploitation (dettes d'exploitation) dont le solde constitue le
besoin en fonds de roulement d'exploitation. Son évaluation dépend du processus d'exploitation et des méthodes comptables de détermination
du résultat
* Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (compte fourre-tout !).
La somme des actifs immobilisés et du besoin en fonds de roulement s'appelle l'actif économique (capital employed).
L'actif économique est financé par les capitaux propres et l'endettement net de l'entreprise.
L'endettement net se définit comme les dettes bancaires et financières, qu'elles soient à court, moyen ou long terme, sous déduction des
valeurs mobilières de placement ainsi que du disponible.
La lecture patrimoniale recense, pour sa part, l'ensemble des avoirs et l'ensemble des engagements de l'entreprise dont le solde constitue la
valeur comptable des capitaux propres ou " l'actif net ". Elle s'analyse en termes de solvabilité et de liquidité.
La solvabilité mesure l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses engagements en cas de liquidation alors que la liquidité mesure l'aptitude de
l'entreprise à faire face à ses engagements d'une échéance donnée en mobilisant ses avoirs.

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Résumé du ch. 5 : Du résultat a la variation de l'endettement net
Pour passer du compte de résultat à une optique de trésorerie, on doit d'abord reconstituer les flux au niveau de l'exploitation : entre les
recettes et les produits d'exploitation d'une part, les dépenses et les charges d'exploitation d'autre part, il n'y a que des décalages dans le temps
provenant des décalages de paiement (paiements différés) et des variations de stocks (charges différées).
C'est la variation du besoin en fonds de roulement d'exploitation qui explique le décalage entre le solde des flux de trésorerie liés à
l'exploitation (ETE) et la sécrétion de richesse liée à l'exploitation (EBE).
En termes d'investissement, il n'y a aucune relation directe entre trésorerie et résultat : le premier appréhende l'investissement lors de son
achat tandis que le second étale la charge d'investissement sur toute la période d'utilisation.
En matière de financement, le tableau de trésorerie n'effectue pas de distinction essentielle entre le remboursement et la rémunération des
ressources financières alors que le compte de résultat ne fait apparaître que le prélèvement correspondant à leur rémunération et les impôts.
Le résultat devrait normalement apparaître en caisse, mais il s'y ajoute certaines charges calculées qui permettent ainsi de définir la capacité
d'autofinancement. Celle-ci est influencée par les mêmes choix comptables que l'EBE.

Cette dernière ne se traduira par un flux de trésorerie qu'une fois qu'on aura retranché la variation du BFR d'exploitation pour obtenir les flux
de trésorerie provenant de l'exploitation au sens large.
Enfin, la prise en compte de la fonction d'investissement, qui implique des flux négatifs compensés parfois par des cessions, et de la fonction
de financement, par capitaux propres, permet d'aboutir au désendettement net.

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Résumé du ch. 7 : L'information comptable
L'IASB a pour but d'établir un ensemble de normes comptables internationales qui bénéficient de l'appui des principales autorités boursières
mondiales et qui deviendront obligatoires pour les sociétés cotées au sein de l'Union Européenne dès 2005, Euronext l'imposant dès 2004 pour
les sociétés cotées sur les segments Next Economy et Next Prime. On s'achemine donc vers une doctrine comptable à deux dimensions : une
dimension nationale pour les entreprises non cotées mais dont les normes se rapprochent progressivement de celles utilisées par les
entreprises cotées de dimension internationale.
Dans l'intervalle, toute entreprise française doit respecter le Plan comptable général élaboré par le Conseil national de la comptabilité (CNC)
et homologué par le Comité de la réglementation comptable (CRC).
En France, les comptes annuels doivent donner une image fidèle et sincère du patrimoine de l'entreprise. En fait, c'est une notion issue de la
comptabilité anglo-saxonne : true and fair view.
Ces comptes sont établis en appliquant un certain nombre de principes qui sont de plus en plus harmonisés au niveau international :
* Le principe de continuité de l'exploitation dit que l'entreprise doit poursuivre normalement son activité dans un avenir prévisible.
* Le principe de spécialisation des exercices prévoit que les charges et les produits qui concernent un exercice lui sont effectivement
rattachés.
* Le principe du nominalisme veut que les acquisitions soient comptabilisées à leur valeur historique.
* Le principe de prudence incite à prendre en compte les charges potentielles mais non les produits. Il conduit à provisionner sans prendre en
compte des plus-values potentielles.
* Le principe de permanence des méthodes vise à conserver une certaine homogénéité dans l'application des règles et des procédures
comptables.
* Le principe d'importance relative prévoit l'agrégation de certains postes trop détaillés pour les besoins de l'entreprise.
* Le principe de non-compensation interdit la compensation des postes d'actif et de passif, de produits et de charges entre eux.
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* Le principe de bonne information entend qu'on délivre aux utilisateurs des documents comptables contenant une information suffisante et
significative.
* Le principe d'intangibilité du bilan d'ouverture veut que le bilan d'ouverture d'un exercice corresponde au bilan de clôture de l'exercice
précédent.
* Le principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence doit conduire à analyser toute opération, non au niveau juridique mais au niveau
économique.

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Résumé du ch. 8 : Les comptes consolidés
La consolidation est destinée à présenter la situation financière d'un groupe de sociétés comme si celles-ci ne formaient qu'une seule entité.
Elle constitue une obligation pour les entreprises commerciales qui contrôlent de manière exclusive d'autres entreprises ou qui exercent une
influence notable sur elles. Le périmètre de consolidation englobe la société mère et ses filiales consolidées. La consolidation a pour but de
substituer la situation active et passive des filiales consolidées au montant comptable des titres de participation au bilan de la société mère.
La consolidation par intégration globale (en général quand la société mère détient plus de 50 % des droits de vote de sa filiale) consiste à
remplacer les titres de participation à l'actif de la société mère par tous les éléments d'actif et de passif de la filiale, ainsi qu'à ajouter tous les
produits et charges du compte de résultat tout en faisant apparaître les intérêts minoritaires dans les résultats et les capitaux propres de la
filiale.
On utilise la méthode de consolidation par intégration proportionnelle (essentiellement en France) en cas de contrôle " conjoint " de la société
mère et d'un petit nombre d'associés. On applique la même démarche que dans le cadre de l'intégration globale, mais au prorata du
pourcentage d'intérêt de la société mère sur sa filiale.
Quand la société mère exerce une influence notable (a priori plus de 20 % des droits de vote) sur sa filiale, on a recours à l'intégration par
mise en équivalence. La valeur comptable des titres de participation est remplacée par la part des capitaux propres (résultat compris) que
détient la société mère. Cette méthode revient en réalité à réévaluer chaque année ces mêmes titres.
Le pourcentage d'intérêt qui représente la part du capital détenue directement ou indirectement par la société mère est une notion financière
différente de la notion de pouvoir qu'exprime le pourcentage de contrôle.
Il est fréquent qu'un groupe acquière une entreprise en payant un prix supérieur à la quote-part des capitaux propres de l'entreprise.
Cet écart n'apparaîtra pas en comptabilité si le groupe remplit les conditions de la mise en commun d'intérêts ou pooling qu'il est très difficile
de remplir en normes internationales et qui a été supprimé en normes américaines en 2001.
Cet écart apparaîtra en immobilisations incorporelles, minorées des plus et moins-values latentes sur les actifs et les passifs de la société
acquise sous le nom d'écarts d'acquisition ou goodwill ou survaleur. Cet écart d'acquisition sera alors, soit amorti sur une durée fixée d'au
maximum 20 ans (normes internationales) ou de 40 ans (pratique française), soit comparé chaque année à sa valeur estimative et provisionné
en cas de moins-value latente (norme américaine). Une convergence des normes internationales et françaises vers les nouvelles normes
américaines sur ce point est probable.
Lors de l'étude d'un groupe, on devra s'assurer que les données de base sont homogènes entre les différentes sociétés. Il convient également
d'éliminer les opérations intragroupe et notamment les opérations qui modifient le résultat consolidé (profits internes, dividendes reçus de
filiales...).
En ce qui concerne la conversion des comptes des filiales étrangères, on peut utiliser la méthode du cours de clôture ou la méthode du cours
historique. Des méthodes de conversion spécifiques sont par ailleurs utilisées pour les entreprises situées dans des pays à forte inflation ou
dits à monnaie fondante.

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Résumé du ch. 10 : La lecture financière du compte de résultat


Une meilleure compréhension de la structure du compte de résultat et de son évolution passe par sa décomposition en soldes intermédiaires de
gestion, notamment en comptes sociaux, fondés sur une présentation par nature. Auparavant, on aura néanmoins procédé aux transferts de
charges nécessaires (d'exploitation, financières ou exceptionnelles) vers des postes du bilan ou du compte de résultat. Les soldes
intermédiaires de gestion sont principalement les suivants :
* Production = production vendue ou chiffre d'affaires + production stockée + production immobilisée. Elle est significative pour les
entreprises aux niveaux de stocks élevés ;
* Marge commerciale = ventes de marchandises - coût d'achat des marchandises vendues. Elle est essentielle pour les sociétés de négoce ou
de distribution ;
* Marge sur consommation = production - consommation de matières ;
* Marge brute = ventes - coût des ventes ;
* Valeur ajoutée = marge commerciale + marge sur consommation de matières - autres charges externes. Elle n'est pertinente que dans la
mesure où l'on compare la valeur ajoutée de l'entreprise à la norme de son secteur ou surtout s'il existe un véritable marché entre l'entreprise
et ses fournisseurs. En réalité, l'analyse doit plutôt porter sur la force de l'entreprise sur chacun de ses marchés pris séparément (travail,
fournisseurs, capitaux...) ;
* EBE = valeur ajoutée corrigée - frais de personnel - impôts et taxes + subventions d'exploitation - variation des provisions d'exploitation +
autres produits et charges d'exploitation. Il est un révélateur fondamental de la situation de la société ;
* Résultat d'exploitation = EBE - dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation d'actifs immobilisés d'exploitation nettes
des reprises. En comptes consolidés, souvent présentés de façon analytique, on devra étudier attentivement les différents coûts affectant le
résultat d'exploitation afin de comprendre sa formation ;
* Plutôt que de parler de résultat financier (produits financiers - charges financières), on aura recours au concept de charges financières nettes
(des produits) qui a l'avantage de rappeler qu'une société non financière n'a pas pour vocation de dégager un " bénéfice " financier. On retirera
tous les éléments étrangers à l'endettement-placement et on analysera avec attention cet agrégat pour le cas de sociétés qui sont fortement
impliquées dans la gestion de leur passif et de leur trésorerie ;
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* L'étude du résultat exceptionnel est importante et doit permettre de reclasser en exploitation ou financier ce qui doit l'être et vice-versa. La
quote-part de résultat des sociétés mises en équivalence pourra également être reclassée selon le niveau d'information disponible
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Résumé du ch. 14 : L'analyse des marges : structure
L'analyse des marges d'une entreprise est la première étape de toute analyse financière ; elle est fondamentale car une entreprise qui ne réussit
pas à vendre à ses clients ses produits ou services à un prix supérieur au prix de revient est condamnée à disparaître.
L'analyse des marges, de leurs niveaux par rapport à ceux des concurrents, est le révélateur de la position stratégique plus ou moins forte de
l'entreprise dans son secteur.
Le résultat d'exploitation, qui représente les profits générés par le cycle d'exploitation tient une place centrale dans l'analyse du compte de
résultat. On étudie tout d'abord la constitution de ce solde à partir des éléments suivants :
* Le chiffre d'affaires : décomposé selon son taux de croissance en volume et en prix, il est rapporté aux taux de croissance du marché ou du
secteur.
* La production : elle engendre une réflexion sur le niveau d'invendus et l'évaluation comptable des stocks, la surproduction pouvant annoncer
une crise grave.
* Les consommations de matières premières et consommations externes : elles doivent être regroupées selon les principaux postes (matières,
transport, coûts de distribution, publicité...) et analysées en termes de quantité et de prix.
* Les charges de personnel : elles permettent d'évaluer la productivité du personnel (CA/effectif moyen, VA/effectif moyen) et le contrôle des
coûts de l'entreprise (charges de personnel/effectif moyen).
* Les dotations aux amortissements : elles renvoient à la politique d'investissement.
Par la suite, le résultat d'exploitation est réparti en plusieurs composantes :
* Le résultat financier : il renvoie à la politique de financement de l'entreprise. Des frais financiers importants ne sauraient expliquer les
difficultés d'une entreprise, ils caractérisent un niveau de rentabilité insuffisant par rapport aux risques pris.
* Le résultat exceptionnel et les éléments spécifiques aux comptes consolidés (quote-part de résultat des sociétés mises en équivalence,
intérêts minoritaires...).
* L'impôt sur les bénéfices.
Des évolutions divergentes des produits et des charges constituent des effets ciseau qui s'expliquent par les imperfections du marché sur
lequel évolue l'entreprise : rentes économiques, monopoles, faits du prince, mécanismes d'anticipation, mécanismes d'inertie... Découvrir les
causes des effets ciseau permet de comprendre la mécanique économique et la position stratégique de l'entreprise dans son secteur grâce à
laquelle une entreprise réalise du profit et donc d'estimer ses perspectives d'évolutions futures.

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Résumé du ch. 15 : L'analyse des marges : risques


Le point mort est le niveau d'activité, mesuré par la production, le chiffre d'affaires ou la quantité de biens vendus, pour lequel l'ensemble des
produits couvre l'ensemble des charges. A ce niveau d'activité, le bénéfice est donc nul.
Le niveau du point mort n'est pas absolu : il dépend de la période considérée. En effet, la distinction entre coûts fixes et coûts variables ne se
justifie qu'au travers d'un jeu d'hypothèses déterminées : tôt ou tard un coût fixe peut devenir variable.
On distingue par ailleurs :
* Le point mort opérationnel : fonction des frais fixes et des frais variables de production. Il caractérise la stabilité de l'activité industrielle
mais peut faire oublier les coûts de financement.
* Le point mort financier : il intègre les frais financiers supportés par l'entreprise mais ne tient pas compte du coût des capitaux propres.
* Le point mort total : il intègre à la fois les frais financiers et le niveau de résultat net exigé par les actionnaires. Il tient ainsi compte des
exigences de rentabilité de l'ensemble des pourvoyeurs de fonds de l'entreprise.
Le point mort opérationnel est calculé en rapportant les coûts fixes de l'entreprise à la marge sur coût variable ( (CA - Coûts variables) / CA ).
Le point mort financier s'obtient en ajoutant les frais financiers aux coûts fixes dans la formule précédente.
Le calcul d'un point mort et son étude statique permettent d'évaluer la stabilité des profits, la capacité bénéficiaire " normale " de l'entreprise,
et l'importance réelle des écarts entre les résultats réalisés et les prévisions. Le bénéfice est d'autant plus stable et son évolution d'autant plus
significative que l'entreprise est éloignée de son point mort.
L'analyse de l'évolution du point mort au cours du temps révèle la stratégie industrielle de l'entreprise. La recherche d'économies d'échelle se
traduira par une hausse du point mort et donc par une plus grande sensibilité de l'entreprise aux évolutions de la conjoncture économique. La
recherche de flexibilité et de souplesse industrielle se traduira par une baisse du point mort, mais peut-être aussi par une moindre rentabilité
potentielle.

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Résumé du ch. 16 : L'analyse du besoin en fonds de roulement et des investissements


Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est le solde des comptes de bilan directement rattachés au cycle d'exploitation (essentiellement les
postes clients, fournisseurs et stocks). Calculé à la date d'arrêté des comptes, il n'est pas forcément représentatif du besoin permanent de
l'entreprise et ne doit donc s'analyser que dans une perspective évolutive.
Tous les éléments constituant le BFR à un instant donné disparaissent rapidement : les stocks sont consommés, les fournisseurs sont réglés,
les créances clients sont encaissées. Cependant, ces créances clients, ces dettes fournisseurs et ces stocks sont immédiatement remplacés par
d'autres. Le BFR est donc à la fois liquide et permanent.
Les ratios de rotation du BFR permettent d'analyser en tendance la proportion de fonds " gelés ". Les principaux ratios sont :
* ratio de rotation du crédit clients : Encours clients / CA TTC x 365 ;
* ratio de rotation du crédit fournisseurs : Encours fournisseurs / Achats TTC x 365 ;

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* ratio de rotation des stocks : Stocks et travaux en cours / CA HT x 365.
* ratio de rotation de BFR : BFR / CA HT x 365.
La croissance de l'entreprise tend à augmenter le BFR car les stocks et les délais de paiement accordés aux clients progressent souvent plus
vite que le chiffre d'affaires. En revanche, en période de récession le BFR continue paradoxalement à croître car les mesures de restrictions ne
sont pas immédiatement suivies d'effets. Ce n'est qu'en fin de crise qu'apparaît l'aisance de trésorerie liée à sa réduction.
Un besoin en fonds de roulement très faible ou négatif constitue un facteur stratégique très favorable au développement d'une politique de
croissance.
Au total, le niveau de BFR témoigne de la qualité de la position stratégique de l'entreprise car il est le reflet des relations de force qu'elle
entretient avec ses clients et ses fournisseurs.
La politique d'investissement d'une entreprise va se juger à l'aune de trois critères :
- le degré d'usure de l'outil industriel mesuré par le ratio immobilisations nettes / immobilisations brutes ;
- la nature des investissements : de capacité, de maintien, ou de retrait selon que les investissements sont supérieurs, égaux ou inférieurs à la
dotation aux amortissements ;
- l'analyse du flux généré par les investissements
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Résumé du ch. 17 : L'analyse du financement
L'analyse des financements de l'entreprise peut être menée soit en dynamique sur plusieurs exercices, soit en statique sur le dernier exercice
disponible.
Dans une approche dynamique, l'outil de travail essentiel est le tableau de flux de trésorerie ; les flux provenant de l'exploitation en sont la
pierre angulaire.

Les flux provenant de l'exploitation dépendent du taux de croissance de l'activité, de l'importance et des caractéristiques du besoin en fonds de
roulement, et de l'importance et des caractéristiques des marges d'exploitation. Ils doivent couvrir les investissements, les remboursements
d'emprunts et la distribution de dividendes. Dans le cas contraire, l'entreprise devra s'endetter pour assumer les conséquences d'une politique
passée.
L'entreprise fait appel à des capitaux propres et aux capitaux d'emprunt pour financer des investissements. Ces investissements doivent
progressivement sécréter des flux positifs permettant de rembourser les capitaux d'endettement et de rémunérer les actionnaires.
L'analyse statique des financements vise à répondre à deux questions :
- l'entreprise pourra-t-elle rembourser normalement ses dettes ? La réponse à cette question passe par la construction de tableaux de flux
prévisionnels à partir d'hypothèses sur les taux de croissance de l'activité, les marges, les niveaux de besoins en fonds de roulement et
d'investissement. De façon plus simpliste, l'analyste pourra utiliser le ratio Endettement net / EBE qui, pour lui donner une certaine sécurité,
ne devrait pas dépasser 4 environ ; ou le ratio Résultat d'exploitation / frais financiers qui devrait au moins être égal à 3 ;
- l'entreprise prend t-elle un risque d'illiquidité ? La réponse à cette question passe par l'étude comparative des dates d'exigibilité des dettes et
de liquéfaction des actifs pour vérifier que la durée des actifs est inférieure à celle des dettes. L'entreprise évitera alors l'illiquidité.

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Résumé du ch. 18 : L'analyse de la rentabilité comptable (l'effet de levier)


La rentabilité économique est la rentabilité comptable de l'outil industriel : elle est égale au rapport du résultat d'exploitation après impôt
normatif à l'actif économique, ou au produit de la marge économique (résultat d'exploitation après impôt / chiffre d'affaires) par le ratio de
rotation de l'actif économique (chiffre d'affaires/ actif économique). Le taux de rentabilité comptable des capitaux propres est égal au rapport
du résultat net sur les capitaux propres.
L'effet de levier de l'endettement est la différence entre la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité économique. Il résulte de la
différence entre la rentabilité économique et le coût de la dette et dépend de la proportion de dette par rapport aux capitaux propres.
Mathématiquement, l'effet de levier se traduit par la tautologie comptable suivante :
L'effet de levier peut jouer dans les deux sens : s'il peut accroître la rentabilité des capitaux propres par rapport à la rentabilité économique, il
peut aussi la minorer quand la rentabilité économique devient inférieure au coût de l'endettement.
Les taux de rentabilité économique ou des capitaux propres, ou le coût comptable de l'endettement, ne correspondent pas à ce qu'exigent les
actionnaires, les pourvoyeurs de fonds ou les créanciers. Ce sont des taux qui ne relèvent pas du domaine de la finance car ils ne prennent pas
en compte les deux paramètres fondamentaux que sont le risque et la valorisation. Ils correspondent aux taux de rentabilité obtenus, mesurés
de façon comptable ; ils relèvent de l'analyse et du contrôle financiers.
L'effet de levier permet de connaître l'origine d'une bonne rentabilité des capitaux propres qui provient de la rentabilité de l'actif économique
et/ou de la pure construction financière qu'est l'effet de levier. C'est son seul intérêt.
Dans la durée, seule une bonne rentabilité économique est le gage d'un niveau de rentabilité des capitaux propres satisfaisant. Comme nous le
verrons, l'effet de levier ne crée pas de valeur. S'il peut augmenter la rentabilité des capitaux propres, il augmente leur risque en proportion de
l'excédent de profit obtenu.
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Résumé du ch. 19 : Conclusion du diagnostic financier


A l'issue de son diagnostic financier, notre lecteur doit être capable de répondre aux deux questions qui ont pu motiver son enquête :
- l'entreprise est-elle solvable, pourra-t-elle rembourser intégralement ses créanciers ?
- l'entreprise crée-t-elle de la valeur pour ses actionnaires ?
Une entreprise est solvable lorsqu'elle peut faire face à l'ensemble de ses engagements en liquidant l'ensemble de ses actifs, c'est-à-dire en cas
d'arrêt de l'exploitation et de mise en vente de tous ses biens. L'actif net, différence entre le montant de l'actif et la totalité des dettes, mesure
traditionnellement la solvabilité d'une entreprise.

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Une entreprise crée de la valeur lorsqu'elle dégage sur son actif économique un taux de rentabilité économique supérieur au coûts des
ressources (dettes et capitaux propres) qui ont servi à financer cet actif économique.
Nous conseillons enfin à notre lecteur qui doit porter rapidement un diagnostic sur une entreprise en difficulté dont les comptes ne sont pas
encore disponibles de bâtir un tableau de flux à l'envers, partant du désendettement net et remontant ainsi jusqu'au résultat net, afin de
mesurer l'ampleur des pertes qui menacent la survie de l'entreprise et sa solvabilité.

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Résumé du ch. 20 : L'évolution historique de l'analyse financière


L'analyse financière prend véritablement son essor après la Seconde Guerre mondiale. Avant 1945, l'optique du risque bancaire reste
privilégiée. Dans un économie où la concurrence est relativement réduite, les besoins des entreprises sont liés aux financements des décalages
de trésorerie et sont fondamentalement ponctuels. L'actif, considéré comme une garantie pour le créancier, est analysé dans une optique
liquidative. On se refuse à prévoir ce qui est inscrit dans le présent (c'est-à-dire au bilan). Les concepts de fonds de roulement, de capacité
d'autofinancement appréhendée comme capacité de remboursement et les ratios de liquidité et d'autonomie financière répondent à ces
préoccupations.
Dans les années 1970 elle est caractérisée par des taux d'intérêt réels extrêmement faibles et par une croissance des entreprises élevée, le
risque de sous-investissement lié à l'effritement des positions concurrentielles prime sur le risque lié à l'endettement. La vision d'une
entreprise faite de besoins et de ressources prime sur les concepts statiques d'actif et de passif ; on étudie l'entreprise en terme de flux et non
plus selon une optique liquidative. Les outils d'analyse tendent donc à mettre en valeur la croissance de l'entreprise : besoin en fonds de
roulement ; bilan fonctionnel centré sur le fonds de roulement et tableaux emplois-ressources. Un nouveau concept se développe : l'excédent
de trésorerie d'exploitation.

Dès le début des années 1980, alors que les taux d'intérêt réels deviennent positifs et que l'essor de la concurrence fait découvrir le risque
conjoncturel, on assiste à la montée du financement par les marchés de capitaux. L'accent est alors mis sur l'analyse du compte de résultat,
conduisant au bénéfice par action et au cours boursier. Ces éléments sont perçus au travers d'une approche globale des questions industrielles
et commerciales de l'entreprise, distincte des problèmes de financement. L'excédent brut d'exploitation, le résultat d'exploitation, l'actif
économique et la rentabilité économique font leur apparition. Les concepts d'effet de ciseau, de point mort et de levier priment.
Les années 1990 ont mis l'accent sur l'illusion produite par les conventions comptables, plaçant la valeur actuelle des flux futurs au centre des
questions d'analyse financière. Toutes les décisions financières sont désormais analysées en terme de valeur. Le développement des outils
informatiques de simulation et la montée du rôle des actionnaires minoritaires convergent d'ailleurs dans cette direction. Les outils d'analyse
correspondant à ces préoccupation sont le flux de trésorerie disponible, le tableau de flux et le taux de rentabilité exigé par les pourvoyeurs de
fonds de l'entreprise, autrement dit le coût moyen pondéré du capital
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Résumé du ch. 22 : La rémunération du temps


Un individu n'acceptera de renoncer à une consommation immédiate que s'il peut obtenir, en contrepartie, une consommation ultérieure plus
importante. Autrement dit, il n'acceptera d'épargner ou d'investir, ce qui est la forme concrète de la renonciation à une consommation
immédiate, que si son épargne ou son investissement lui procure un certain taux de rentabilité.
Un euro aujourd'hui n'est donc pas égal à un euro demain, il lui est supérieur. Le temps, c'est de l'argent !
L'existence de marchés financiers permet aux individus d'anticiper ou de retarder leur consommation en s'endettant ou en plaçant au taux
d'intérêt. Il leur permet aussi et surtout de dissocier les décisions d'investissement et de consommation.
Un individu qui a trop de projets d'investissements dont la rentabilité est supérieure à celle du marché compte tenu de ses revenus, peut
néanmoins tous les réaliser. Il se procure des fonds sur les marchés financiers auprès des investisseurs qui ne trouvent pas suffisamment
d'investissements dont la rentabilité est supérieure à celle du marché pour épuiser toutes leurs liquidités. Ces derniers obtiennent ainsi une
rémunération supérieure à celle des investissements qu'ils avaient pu trouver par eux-mêmes. Notre entrepreneur peut réaliser tous ses
investissements qui rapportent plus que le taux du marché en se procurant des ressources à ce taux, y compris pour anticiper une
consommation future.
Le taux d'intérêt correspond donc à la rentabilité du dernier investissement qui peut être réalisé compte tenu de la totalité des liquidités
disponibles, elles-mêmes déterminées par les revenus moins la consommation des individus, sachant bien sûr que les investissements sont
réalisés par ordre de rentabilité décroissante.
Les marchés financiers permettent ainsi de placer ou de lever des fonds, d'allouer des ressources vers les investissements les plus productifs
(rentables) et donc de contribuer à la croissance et à la richesse d'un pays.
Le financier d'entreprise doit donc, d'abord et avant tout, se préoccuper du taux de rentabilité exigé par les investisseurs.

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