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1 author:
Chedlia Farhat
South Mediterranean University Tunisia
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All content following this page was uploaded by Chedlia Farhat on 20 August 2022.
Farhat Chedlia
Abstract:
The objective of this book is to acquire a coherent body of knowledge in economics and finance
to understand the functioning of the financial markets and the Tunisian monetary and financial
system. More explicitly, this document presents multiple aspects of monetary economics:
institutional, analytical, historical; dealing, particularly, with the Tunisian case. We will make
a theoretical analysis of the role of money, the counterparts of money, money creation, financial
intermediation and monetary policy. The first chapter will deal with the genesis of money and
the counterparts of money. In a second chapter we will study money as a product of financial
intermediation. We will then discuss the process of money creation. We will devote the fourth
chapter to the study of monetary policy and its implementation by the central bank. The central
bank's action essentially concerns prices, the real activity of the economy and the expectations
of economic agents.
Résumé:
3.7. Les taux débiteurs, et les taux créditeurs des banques .............................................. 34
Chapitre premier
La genèse de la monnaie
1. Le concept de la monnaie
À l’image du temps dont nous avons tous une intuition de ce qu’il est mais ne parvenons
jamais à définir convenablement, la définition de la monnaie se révèle souvent un exercice
délicat pour les économistes alors même qu’elle est présente dans une majeure partie des
débats économiques. Bien que celle- -ci puisse être longuement discutée, nous retiendrons
ici la définition suivante : la monnaie est un actif accepté par les agents d’une économie
en règlement d’une transaction ou pour l’extinction d’une dette. La monnaie est un
instrument d’évaluation, permettant de quantifier les obligations sociales et
rasséréner les sociétés. De ce fait, l’acceptation d’une monnaie se réfère à une convention
implicite entre les agents économiques et l’autorité qui l’émet. La monnaie ayant
considérablement évoluée dans sa forme et ses fonctions au fil du développement des
sociétés humaines.
Cette définition saisit la monnaie à travers ce qu’elle permet de faire ; c’est-à-dire les fonctions
qu’elle assure. La définition proposée précédemment semble faire de la monnaie
essentiellement un outil pour l’échange. Ses fonctions sont plus larges. De manière générale,
nous attribuons au moins depuis Aristote quatre fonctions à la monnaie, à savoir celles : d’unité
de compte, de moyen de paiement, de réserve de valeur, d’instrument de politique économique
1
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Bien que la réunion de ces quatre fonctions fasse indubitablement d’un actif quelconque une
monnaie, l’histoire nous montre généralement que certaines monnaies n’ont pu en remplir que
certaines de ses fonctions. Cette approche fonctionnelle de la définition de la monnaie est
particulièrement importante du point de vue de la pensée économique car elle a soutenue et sert
encore de base dans nombre de débats relatif au rôle de la monnaie dans l’économie. Ainsi, les
quatre fonctions essentielles sont :
• Cette fonction est relativement récente, elle ne date que du début du 20ème
La fonction siècle. La monnaie constitue un outil puissant entre les mains des autorités
instrument publiques car elle impacte considérablement l’activité économique. La
de politique politique monétaire peut servir des objectifs de croissance et de stabilité de
économique prix.
2
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Afin de comprendre l’évolution de la monnaie et les différentes formes qu’elle a pu revêtir à travers
le temps, nous supposons que l’histoire de la monnaie a évolué de manière linéaire. La monnaie a
évolué au cours du temps pour passer du troc à la crypto-monnaie.
Du point de vue de la forme physique, historiquement la monnaie est apparue sous forme de
monnaies objets ou monnaie marchandise1 autrement dit des biens ayant une valeur d’usage
propre à chaque individu mais qui peuvent aussi être utilisés comme moyen de paiement. Pour
qu’une marchandise puisse être employée pour réaliser des transactions, on devine alors aisément
qu’elle doit procurer une utilité à un grand nombre d’individus afin que chacun puisse à son tour
pouvoir s’en dessaisir pour réaliser d’autres échanges.
Dans une économie de troc, le système exige une double coïncidence des besoins (des désirs
d’échange) et une relative stabilité des termes de l’échange. En effet, si un coéchangiste (A)
possède un bien X qu’il est prêt à céder au coéchangiste (B) en échange de bien Y, le troc ne
peut avoir lieu que si le coéchangiste (B) souhaite obtenir lui-même du bien X et s’il est prêt à
se dessaisir d’une partie de son stock du bien Y. Si les deux conditions ne peuvent être remplies,
le troc ne peut avoir lieu, de sorte qu’il n’existe pas de système de prix permettant d’accroître
le bien être des individus au travers de l’échange.
1
Bétail chez les égyptiens et les romains, coquillages en Inde, au Brésil et en Afrique, sel dans la Rome antique et
l’empire d’Éthiopie, haches en Afrique centrale et les pays celtes, anneaux en Égypte, fèves de cacao chez les aztèques.
3
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Un autre problème posé par le troc est justement celui posé par la simultanéité des échanges.
En général, on suppose que les deux flux réels se déroulent de manière concomitante avec le
troc. Néanmoins, si l’échange est différé dans le temps, autrement dit quand la contrepartie d’un
flux de marchandise est remise à une date ultérieure, les individus font face à deux problèmes.
Le premier est celui de la mémoire de la dette, autrement dit de la trace inaltérable de ce qui est
dû. Le second est celui de la garantie de la mémoire. Pour que la reconnaissance d’une dette
soit effective, il est en effet nécessaire de disposer d’un tiers témoin, qui permette d’éviter que
la dette ne repose que sur la seule parole du créancier et de son débiteur. Par exemple si le
coéchangiste (A) cède au coéchangiste (B) un certain volume du bien X en contrepartie d’une
certaine quantité du bien Y que le coéchangiste (B) livrera quelques mois plus tard, l’opération
de troc peut être décomposée en deux étapes. Dans une première étape, le coéchangiste (A)
donne son bien X et obtient en contrepartie une créance de même montant auprès du
coéchangiste (B). Lors de la seconde étape, le coéchangiste (B) donne son bien Y au
coéchangiste (A), ce qui lui permet d’éteindre sa dette auprès de celui--‐ci. On conçoit aisément
que pour que le troc puisse avoir lieu, le coéchangiste (A) doit être persuadé que le coéchangiste
(B) honorera bien sa dette. L’intérêt du coéchangiste (B) pouvant être de se délier de ses
engagements, le troc ne peut logiquement être effectué que s’il existe un arbitre disposant d’un
pouvoir coercitif pour s’assurer de l’exécution de ses engagements par chacun des contractants.
Or il est probable que le recours à cet arbitre soit coûteux, ce qui peut empêcher la réalisation
de transactions de faible valeur lorsque ce coût est fixe.
4
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Plus explicitement, dans le cas d’une économie simplifiée à deux biens, il faut noter que l’absence
de monnaie et le recours au troc ne donnent pas lieu à un problème informationnel puisqu’un seul
prix résume l’information nécessaire à la réalisation des échanges. Avec trois biens, le système
se complique puisqu’il est nécessaire de définir trois prix relatifs.
Tous ces inconvénients ont fait que le bien le plus divisible et plus durable s’impose comme
intermédiaire unique de l’échange : c’est la monnaie marchandise (objets). Elle représente le
bétail, les coquillages, les épices, les étoffes,… qui étaient des moyens d’échange qui devaient
être durable pour être stockés, divisibles et suffisamment rares pour que les individus aient envie
de les détenir.
Dans une économie de troc, les agents subissent des coûts de transactions importants. Il leur
faut non seulement assurer une double coïncidence entre les désirs d’échanges mais également
établir pour chaque transaction les termes de l’échange. Echanger un bien contre un autre bien
comporte un risque important, celui d’acquérir un objet dont la valeur propre change à chaque
transaction nouvelle. Les agents hésitent donc à opérer des échanges avant d’avoir acquis la
certitude que les termes de l’échange sont suffisamment stables pour être corrects.
Une amélioration considérable consisterait à choisir un bien présentant des qualités intrinsèques
si évidentes que chaque agent l’accepterait comme contrepartie dans ses transactions. Cette
monnaie marchandise deviendrait à la fois l’instrument de l’échange et l’étalon permettant de
simplifier le système de prix2. Ne pourrait être utilisé comme monnaie qu’un bien dont la valeur
est suffisamment stable pour que les agents l’acceptent toujours comme intermédiaire de
l’échange. La monnaie marchandise devrait être capable de conserver le pouvoir d’achat entre
deux échanges. Cette étape est celle du passage à l’économie monétaire.
Cependant cette monnaie objets, a fini par révéler ses limites, à savoir l’indivisibilité de certains
biens qui font l’objet de l’échange, périssable et pondéreuse. Par exemple le Bétail n’est pas
divisible et ne peut pas être scindé en morceaux pour des petites quantités à échangés.
L’utilisation des métaux dans les échanges a permis le passage à une nouvelle forme de monnaie
en métal : monnaie métallique.
2
Pour n biens dont l’un servirait de monnaie, il n’existerait plus que (n – 1) prix
5
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Au début, les principaux métaux utilisés comme monnaie dans les échanges étaient le bronze
et le cuivre. Ensuite les sociétés ont choisi de donner aux métaux précieux tels que l’or et de
l’argent, le rôle de monnaie légitime. Ce privilège accordé à l’or et l’argent comme monnaie
bimétallique est justifié ses qualités de divisibilité et d’inaltérabilité. C’est d’ailleurs le fait que
l’or et l’argent aient autant de valeur que les autres métaux qui fonde la confiance que les
sociétés ont dans leur utilisation de cette monnaie.
Dans les sociétés, la forme métallique de la monnaie s’est souvent imposée du fait de son
caractère inaltérable, assez facilement transportable et divisible. Cette monnaie est apparue dans
un premier temps sous forme d’objets dont le pouvoir d’achat était fixé après pesée du poids en
métal. Au fur et à mesure que les économies s’élargissent de plus en plus, les métaux précieux
étaient fondus et transformés en pièces librement. Ces métaux ont été transformé en pièces de
taille (et quelques fois de formes) différentes afin de s’affranchir de la contrainte de la pesée.
Par la suite, cette frape libre de monnaie a favorisé le grattage des pièces et les fraudes. Ainsi,
la monnaie en circulation devient hétérogène. A cela il s’ajoute le problème de transport de l’or
et de l’argent et le manque de sécurité. Pour dépasser ces problèmes les sociétés ont choisi de
s’orienter vers les orfèvres pour déposer leurs métaux précieux (l’or et l’argent) contre des reçus
acceptés par les autres orfèvres : la naissance de la monnaie papier3. Ce billet (reçu) consiste en
l’obligation légale d’accepter un instrument monétaire pour régler une dette ou effectuer un
paiement. Avec la convertibilité, l’orfèvre émetteur s’engage à échanger le billet contre sa
valeur en métal précieux sur simple présentation du billet.
Nous parlons alors de monnaie fiduciaire4 puisque son utilisation repose sur la confiance
qu’a le porteur de billet de pouvoir effectivement convertir son billet en métal précieux s’il
se présente auprès de l’orfèvre émetteur. La dématérialisation de la monnaie se traduit
finalement par une rupture entre métal précieux et billets avec l’introduction du billet
inconvertible qui s’appuie sur un cours forcé de la monnaie : l’imposition par l’État du cours
légal et de l’inconvertibilité. Les particuliers doivent donc renoncer à la convertibilité de la
3
Les premières billets ne sont en fait même pas imprimés, mais rédigés par les employés des banques avec 6
apposition d’un sceau et signatures
4
fiducia, confiance en latin
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monnaie (billets) en or alors même que sa valeur est encore définie pour les échanges
internationaux en référence à l’or (système de l’étalon or).
La monnaie scripturale est l’ensemble des dépôts des agents économiques auprès de
banques, elle représente une grande part de la monnaie en circulation. Nous parlons de
dématérialisation de la monnaie.
Cette monnaie est utilisée grâce à des instruments de paiement, à savoir, le chèque, la carte
bancaire, le virement. . La seule trace de cette monnaie, qu’on appellera monnaie scripturale,
est une simple écriture sur un compte et parmi les instruments de mobilisation est le chèque.
A la fin du moyen âge, la monnaie s’est dématérialisé et prenait la forme électronique. L’essor
d’internet et des appareils mobiles ont permis des moyens de paiement à caractère
technologique. Cette monnaie électronique consiste se définit comme étant un encours stocké
sous forme numérique. Cet équivalent numérique de l’argent liquide est mis en réserve sous
forme de carte à puce ou carte bancaire6.
La monnaie électronique présente une différence essentielle avec la monnaie scripturale et la
monnaie fiduciaire puisque cette monnaie numérique ne possède pas de cours légal et elle n’est
5
La monnaie scripturale est apparue au 12ème siècle chez les romains mais elle s’est généralisée au 19ème 7
siècle en Grande Bretagne.
6
La carte à puce, représente une carte bancaire permettant de stocker des informations :des unités monétaires
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pas réutilisable. La carte bancaire est plus avantageuse que la monnaie scripturale et fiduciaire
tels qu’elle réduit les informations à saisir, évite le risque d’impayé et limite les fraudes.
Au début des années 90, l’essor des monnaies parallèles dans les systèmes d’échanges locaux7
en France, a permis l’échange des biens et services contre une unité de valeur temps. Ce système
est confondu avec le système de troc et considéré par l’Etat comme un système parallèle.
7
Le système d’échanges locaux est un système d'échange qui ne permet pas la fabrication d’une véritable monnaie. 8
8
Cette monnaie virtuelle est apparue en 2009 et a fait référence mondiale au nom de « monnaie cryptographique »
9
L’inclusion financière ou finance inclusive fait référence à la possibilité des agents économique d’accéder à
moindre couts aux différents produits et services financier et bancaire.
10
Ces techniques désignent les techniques cryptographiques qui permettent de protéger les messages, assurant la
confidentialité et l'authenticité.
11
Chaine de blocs permettant de créer un système chiffré de confiance et de transparence de pair à pair. Ce système
garantie des transactions protégées sans organe centralisateur.
12
Historical Snapshot - 09 May 2021 | CoinMarketCap : https://coinmarketcap.com
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valeurs capables d’être convertis en liquidités. Concrètement, mesurer les encaisses monétaires
suppose que l’on soit susceptible de faire la part, dans le patrimoine des agents. Ainsi o peut
dire que le stock de monnaie, correspond à une réserve de moyen de paiement et une volonté
d’épargne durable. En d’autres termes, il s’agit de distinguer les actifs monétaires des actifs
financiers. Dans une économie où les marchés financiers sont peu développés, cette distinction
est facile à faire, alors que dans une économie où les marchés financiers sont très développés,
le rythme rapide des innovations financières rend peu évidente cette distinction13
Actuellement, la masse monétaire représente l’ensemble des moyens de paiements immédiats
ou différés et d’actifs financiers, dont leurs conversions en liquide ne risquent pas de perte en
capital. En Tunisie, la comptabilisation de la masse monétaire est fondée sur des agrégats
emboîtés, du plus au moins liquide. Ces agrégats sont détenus par les agents non financiers
résidents à un moment donné. Dans le système monétaire tunisien, on recense quatre agrégats :
• La masse monétaire au sens de M1 ou disponibilités monétaires
M1 = MF + MS
MF = monnaie fiduciaire = pièces et billets en circulation détenus par les agents non financiers.
MS = monnaie scripturale = dépôts à vue des agents non financiers auprès des banque et du
centre de chèques postaux (CCP).
• La masse monétaire au sens de M2 ou masse monétaire au sens strict
M2 = M1 + QM
QM = quasi-monnaie = épargne liquide : les dépôts à terme et autres produits financiers, les
comptes spéciaux d’épargne, les certificats de dépôt, autres comptes d’épargne, avoirs en
devises en dinars convertible.
• La masse monétaire au sens de M3 : masse monétaire au sens large
M3 = M2 + EA
EA = épargne affectée = M3-M2= l’épargne logement + l’épargne projets et investissements +
les emprunts obligataires.
• La masse monétaire au sens de M4
M4 = M3 + ATCN
ATCN = M4-M3 = autres titres de créances négociables qui sont composés des titres émis par
l’Etat auprès du public et les billets de trésorerie.
13 9
Le coût de transaction pour passer d’un actif à un autre est devenu très faible.
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3-2 Les contreparties de la masse monétaire
Cette contrepartie traduit l’impact des entrées des devises étrangères au sein d’une économie la
masse monétaire. Plus explicitement, cette contrepartie extérieure, traduit l’influence des
opérations avec l’extérieur sur la création monétaire. Elle est affectée par le solde de la balance
des paiements.
Nous prenons l’exemple d’une opération d’importation ; cette opération se traduit par une sortie
de devises, l’importateur doit convertir les dinars en devises, les dinars sont, désormais, détenus
par la banque, donc non comptabilisés dans la masse monétaire. De ce fait, nous enregistrons
une sortie des devises afin d’assurer le paiement des importations. Alors qu’une opération
d’exportation se traduit par une entrée de devises. L’exportateur va convertir en dinars, ce qui
induit un accroissement de la masse monétaire dans l’économie. Les mouvements de capitaux
l’affectent également entraîne une contraction de la masse monétaire. La contrepartie extérieure
se traduit par le solde de la balance des paiements.
14
Avances directes, bons de trésor en portefeuille 10
15
Sous forme d’achat de bons de trésor par les banques
16
Pièces de monnaie en circulation, comptes courants postaux et les titres auprès du public
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Cette contrepartie interne retrace les concours de toutes natures distribués par le système
financier aux agents non financiers (autres que l’Etat). Les crédits à l’économie représente la
part la plus importante des contrepartie de la masse monétaire et sont souvent sous forme de
crédits et de portefeuille titres.
11
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Chapitre deux
Dans ce chapitre nous allons nous intéresser à la monnaie en tant que résultat de
l’intermédiation financière à partir de l’ouvrage de Gurley et E.S.Shaw. Nous distingons deux
modalités de financement :
L’autofinancement ou le financement interne : qui implique un équilibre de financement des
dépenses par les ressources propres.
L’endettement ou le financement externe : qui nécessite le recours aux sources de financement
externe.
12
Economie Monétaire Farhat Chedlia
principaux dans le financement de l’économie, par la mise en évidence du choix
entre les techniques distributives et les techniques d’intermédiation.
Agent à capacité de financement : est un agent dont les ressources d’épargne
et d’autofinancement dépassent ses dépenses investissement.
Agent à besoin de financement : est un agent dont les investissements
dépassent son épargne et sa capacité d’autofinancement. Il peut acheter des actifs
financiers, seulement son émission d’actifs financiers est égale à la somme de
ses besoins de financement.
Dans une économie, deux grandes procédures de financement externe sont possibles :
Une procédure directe de financement par le marché ; Un contrat de gré à gré, entre le
bailleur de fonds ultime et une entreprise, est une procédure de finance directe.
Une procédure indirecte de financement par l’intermédiation financière, que ce soit des
institutions financières bancaires ou des institutions financières non bancaires.
2. Le financement direct :
Le financement direct est le circuit par lequel les ABF (les entreprises et l'État), les emprunteurs
ultimes émettent des titres sur le marché financier qui sont achetés par les ACF (les prêteurs sur
le marché financier). Pour ce faire, il va s'adresser au marché financier et proposer des valeurs
mobilières de placements. Ces valeurs mobilières prennent principalement la forme d'actions et
d'obligations.
13
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Lorsqu'il s'agit d'émission de nouveaux titres, l'agent économique émetteur s'adresse au marché
financier primaire. Pour les valeurs mobilières déjà émises, les échanges s'organisent sur
le marché financier secondaire (encore appelé marché de l'occasion).
Les prêteurs ultimes comme les emprunteurs finals sont généralement des agents non financiers
ou agents non bancaires. Les titres acquis par les ACF correspondent aux caractéristiques
(liquidités, rendements, degré de risque) exigées par les épargnants.
NB : Il faut remarquer que même lorsque les titres de dettes primaires sont acquis par des
institutions financières, ce financement est direct, et l’intermédiation n’est que de
représentation.
Agents à
Agents à
capacité de Intermédiati • IFB
Epargne besoin de
financement • IFNB
(ACF) on bancaire financement
(ABF)
14
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Le financement indirect est une situation où les ACF ne placent pas directement la totalité
de leur épargne. C’est une situation dans laquelle les institutions financières (institutions
financières bancaires IFB, et institutions financières non bancaires IFNB) collectent les
ressources des ACF et recycle ces disponibilités au profit de ceux qui sont en situation de
besoin de financement.
Ainsi, on désigne par financement indirect le mécanisme par lequel un agent économique
obtient de la monnaie en s'adressant aux institutions financières.
L'épargne disponible étant insuffisante pour combler tous les besoins de financement de
l'économie, les banques commerciales utilisent leur pouvoir de création monétaire pour
répondre à ce déficit. Ce service permet aux IFB et IFNB de se rémunérer par le biais des
intérêts qu’ils font payer aux demandeurs de capitaux.
Le financement indirect représente donc un coût qui peut se révéler important. C'est la
raison pour laquelle de plus en plus d'entreprises s'adressent directement au marché
financier : on parle de désintermédiation bancaire.
Avec la finance indirecte, les emprunteurs peuvent choisir sur une gamme de titre plus large
que les actions et les obligations primaires, c’est-à-dire des titres risqués et négociables sur
le marché. Les intermédiaires financiers sont en mesure d’émettre des titres de dette
secondaire (quasi monnaie, ou monnaie) en accordant des crédits et en achetant des titres
de dette primaire sur le marché financiers.
On distingue deux types d’intermédiation :
16
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Chapitre trois
L’offre de monnaie
17
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Prise en pension par la banque centrale sur le marché monétaire d’effets
publics et privés auprès des banques.
iii. Emission de monnaie de crédit pour le Trésor :
Elle résulte d’une avance en compte courant accordée par la banque centrale. Cette émission
de monnaie de crédit alimente les encaisses liquides et accroit la masse monétaire.
17
Les réserves excédentaires découlent de la détention par les banques d’avoir en monnaie centrale au-delà de ce 18
qui est nécessaire pour faire face à la conversion de sa monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.
18
Supposons que coefficient d’encaisse liquide : si l= 30% cela s’interprète :en moyenne les agents non financiers
ont tendance à détenir 30% de la masse monétaire au sens de M1 sous forme de billets.
Economie Monétaire Farhat Chedlia
£= Billets /M1
Donc la fuite en billets est définie par FB= £*R. Il faut préciser que le montant de cette fuite ne
doit pas être important puisque la monnaie fiduciaire n’est pas rémunérée.
2-1-2 Fuites vers les autres banques :
Supposons que les détenteurs de dépôt de la banque de l’exemple précédent décident de régler
des créanciers possédant des comptes dans d’autres banques. Cette situation favorise la fuite de
monnaie centrale MC vers les autres banques puisque les banque accepte uniquement la
monnaie centrale dans les règlements interbancaires.
2-2 Les fuites artificielles :
Nous rappelons que sur le reste des réserves excédentaires (1-£) *R, la banque doit déposer des
réserves obligatoires auprès de la banque centrale. Les réserves obligatoires sont calculées sur
la base d’un taux fixé par la banque centrale, appelé taux de réserves obligatoires « t ». Ainsi la
fuite vers les autres banques sera R (1-£) t. Si cette proportion est importante, la création
monétaire par cette banque sera limitée. Il est important de préciser que cette fuite est instaurée
par la banque centrale.
En conclusion, dans le processus de création monétaire la banque subit deux types de fuites ;
une fuite naturelle imposée par les détenteurs de dépôts et une fuite artificielle imposée par la
banque centrale.
2-3- Le concept de multiplicateur de crédit :
Ce concept peut être illustré par l’exemple précédent. Suite à la fuite en billet une partie de la
monnaie, sera convertie : £*R. Sur le reste R (1-£) la banque doit constituer des réserves
obligatoires. Ainsi, le résidu est R (1-£) (1- t) qui sera de nouveau prêté N fois. En parallèle le
volume des fuites évolue jusqu’à atteindre le montant des réserves excédentaires. Suite à la
création successive de monnaie scripturale, le montant total des crédits accordés sera CT = R *
(1+ (1-£) (1- t) + (1-£)2 (1- t)2 + …….+ (1-£)N (1- t)N ) ;
Cette création successive de monnaie scripturale se définit par une suite géométrique de raison
(1-£)N (1- t)N .
(1-£)N (1- t)N tend vers 0 si N tend vers l’infini et £ et t appartiennent à l’intervalle (0-1). Ainsi
le montant de crédit totale est un multiple de réserves excédentaires ;
1
CT =1− (1−£) (1−t) 𝑅 Alors CT = m. R
𝟏 𝟏
REF = 𝒎 C = (£ + t– t*£) CT= 𝒎.CT
𝟏
Le refinancement est une fraction, 𝒎, des crédits accordés par le système bancaire. Ainsi le sens
unité de crédit. Ce sont les dépôts qui déterminent les encaisses, alors il s’agit de la finance
indirecte.
La base monétaire est la monnaie émise par la banque centrale regroupant les réserves des
banques à la banque centrale, et les billets en circulation : BMo = RO + BI+illets. Elle se
compose de la somme des avoirs détenus par les titulaires de comptes, (banque), sur les livres
de l’institut d’émission.
La masse monétaire constitue les moyens de paiement et tout ce qui est placement liquide à
court terme.
Etant donnée que la masse monétaire est composée de billets (Billets) et de dépôts à vue (D).
Les billets représentent une proportion £ de la masse monétaire. Le montant des réserves des
banques à la banque centrale est une proportion r des dépôts reçus.
M = Billets + D
Avec Billets = £ × M et DAV = (1-£) × M.
existe une relation entre la masse monétaire et la base monétaire qui dépend des coefficients
caractéristiques du multiplicateur ou du diviseur.
Le sens de causalité entre la base et la masse monétaires fait l’objet de deux formulations. Le
sens de causalité va de la base monétaire (BMo) vers la masse monétaire (M) : c’est le
multiplicateur. Mais si le sens de causalité va de la masse monétaire (M) vers la base monétaire
(BMo) : c’est le diviseur.
Quand il existe des réserves excédentaires destinées à la distribution du crédit, il s’agit de
l’approche du multiplicateur. La base monétaire représente la matière première à partir de
laquelle est créée la monnaie. Selon ce principe, chaque fois que la liquidité bancaire augmente,
les banques détiennent un excédent de monnaie centrale, encore appelé réserves
excédentaires19, qui leur permet de distribuer des crédits et de créer de la monnaie). Dans cette
optique, la banque centrale garde une maîtrise de la création monétaire en contrôlant strictement
la base monétaire. Elle prend l'initiative d'injecter les liquidités en monnaie centrale nécessaires
pour permettre le développement du crédit et donc de la monnaie.
19 21
Avoirs en compte des banques à la BC supérieurs aux besoins liés à la réglementation des RO
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Chapitre quatre :
La politique monétaire
La politique monétaire, c’est l’ensemble des actions adoptées par la banque centrale pour
contrôler la quantité de monnaie en circulation dans une économie, en vue de réaliser les
objectifs de la politique économique en générale ; à savoir : la croissance économique, le plein
emploi, la stabilité des prix, et l’équilibre extérieur. Autrement dit, la politique monétaire
consiste à réguler la création, la circulation, et la détention des moyens de paiements dont les
agents économiques ont besoin pour que l’économie croisse d’une manière stable, et continue ;
et sans que la quantité de ces moyens de paiement engendre des menaces sur la stabilité des
prix, de change, et du commerce extérieure. La politique monétaire est une affaire d’état. Elle
est mise en application par la banque centrale. Son action porte essentiellement sur les prix,
l’activité réelle de l’économie ; et les anticipations des agents économiques.
22
Economie Monétaire Farhat Chedlia
d’attendre les objectifs finals. L’action de la banque centrale peut ainsi être représentée par le
tableau suivant :
Ce tableau montre que les banques centrales disposent de deux objectifs relais (objectifs
opérationnels, et objectifs intermédiaires) pour atteindre les objectifs finals.
Rapidité d’action
Objectifs Objectifs
intermédiaires
Deux hypothèses sont à la base de la distinction entre objectifs finals, et objectifs intermédiaires.
23
Economie Monétaire Farhat Chedlia
La première concerne l’existence des retards de transmission et l’incertitude des liens
qui sont supposés exister entre les instruments et les objectifs finals ;
La deuxième concerne le souci de renforcer le contrôle monétaire. le choix des objectifs
intermédiaires est fondé sur le fait qu’ils sont sensés réagir rapidement aux
manipulations des instruments de la politique monétaire, et exercer une action sur des
objectifs finals. Une stabilisation des objectifs intermédiaire assure ainsi celle des
objectifs finals.
1. Les facteurs de la liquidité bancaire
Les facteurs autonomes des liquidités bancaires
Au niveau d’une banque, toute demande de billets de la part de ses clients constitue une fuite,
et réduit ses avoirs en monnaies centrale. Les dépôts, et versement de billets,
augmentent la liquidité d’une banque.
Au niveau de l’ensemble des banques, les mouvements de billets vont affecter la liquidité
bancaire : une augmentation des billets en circulation réduit la réduit, et augmente les
besoins des banques en monnaie centrale. La diminution des billets en circulation a
un effet inverse.
Définitions
- La liquidité immédiate, des banques est l’ensemble des avoirs en monnaie centrale (billets, plus
soldes créditeurs des banques à la banque centrale) détenus par les établissements de crédit.
- La liquidité potentielle des banques est constituée par les encaisses disponibles plus les actifs
facilement mobilisables en monnaie centrale.
Deux types de facteurs affectent la liquidité bancaire :
Des facteurs autonomes qui relèvent du comportement des agents non financiers et de
l’Etat.
Des facteurs non autonomes ou institutionnels qui relèvent de l’action de la banque
centrale.
24
Economie Monétaire Farhat Chedlia
1.5 Les opérations avec le trésor
Deux opérations avec le trésor vont affecter la liquidité bancaire :
Lorsque les clients d’une banque paient leurs impôts au trésor, la liquidité bancaire diminue. Il
en est de même lorsque les clients d’une banque opèrent des virements à des clients des centres
des chèques postaux, parce que dans les deux cas, le paiement se fait en monnaie centrale.
Les réserves obligatoires sont des avoirs en monnaie centrale que les banques doivent
obligatoirement laisser sur leur compte à la banque centrale. Selon les pays, les réserves
obligatoires sont rémunérées. Les réserves obligatoires sont le plus souvent calculés au prorata
des dépôts à vue et dépôt à terme. Les taux et l’assiette des réserves obligatoires différentes
d’un pays à un autre. Lorsque, la banque centrale augmente le taux, ou l’assiette des réserves
obligatoires, la contrainte de liquidité des banques augmente. Inversement, l’allégement des
taux, ou le rétrécissement de l’assiette des réserves obligatoires implique un effet inverse.
Les réserves obligatoires exercent un effet qui tend à freiner la création monétaire. Elles ont
pour effet surtout de contraindre les banques à se refinancer le plus souvent. Ce qui renforce
davantage la maîtrise de la banque centrale sur les banques, et sur les taux d’intérêt du marché
monétaire.
Les règlements interbancaires se font à travers les comptes des banques à la banque centrale, et
le compte de compensation qui est également inscrit au passif de la banque centrale.
Au niveau des banques, tout virement d’une banque à une autre diminue la liquidité de la
première, au profit de la deuxième banque. Puisque les opérations interbancaires se composent,
25
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les règlements interbancaires affectaient la liquidité des banques prises individuellement, mais
n’ont aucun effet sur la liquidité bancaire, c’est-à-dire la liquidité de l’ensemble des banques.
Cette nouvelle orientation des banques centrales vers un contrôle de plus en plus indirect s’est
faite non pas pour des raisons théoriques, mais plutôt pour des raisons d’évolution des
économies vers des économies de marché. Ces évolutions ont montré que l’action sur la masse
monétaire avait peu d’effet sur l’activité économique. Les dépenses des agents réagissent plus
au taux d’intérêt, et dépendent plus de la liquidité d’une économie ; que de la monnaie. La
liquidité de l’économie est passée au premier plan. Depuis les années 80, l’orientation de la
26
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politique monétaire vers le contrôle des liquidités, et des sources de crédits, marque une
nouvelle étape dans l’évolution de la politique monétaire dans les pays avancés et même en
Tunisie. En remettant en question le concept de la masse monétaire, et en mettant en avant celui
de la liquidité ; la politique monétaire vise le contrôle indirect de la liquidité par le biais des
marché (marché des liquidités de court terme, ainsi que celui des capitaux de long terme). De
la réglementation directe plus ou moins réglementaire et contraignante des banques, les banques
centrales agissent indirectement ; principalement sur le besoin de monnaie centrale et le
refinancement des banques.
Les facteurs de liquidité des banques étudiés au début de ce chapitre ne dépendent pas
uniquement des besoins en monnaie centrale des agents économiques, des mouvements de
devises, et des dépenses publiques ; la liquidité des banques dépend aussi du volume du crédit
qu’elles accordent à l’économie. Toute opération de crédit comporte un risque de fuite. Cette
fuite oblige les banques à se refinancer et se procurer de la monnaie centrale. Même au terme
des opérations de compensation entre les banques, certaines banques se trouvent en situations
débitrices face au système bancaire. Les banques ont toujours un besoin structurel à recourir au
refinancement en dernier ressort auprès de la banque centrale. Les banques étant tributaires des
appointements en liquidités qu’assure la banque centrale. Celle-ci, va en user pour, limiter, et
contenir la progression du volume de crédit bancaire dans l’économie.
2.2 Le réescompte20
20
L’escompte commercial, c’est l’opération par laquelle, un créancier non monétaire possédant un papier 27
commercial (traite, ou lettre de change) de reconnaissance de dette peut obtenir, avant son échéance, un crédit
bancaire, contre la remise à la banque de cet effet de commerce. La revente de ce titre de créance par la banque à
son tour contre de la liquidité à la banque centrale est appelée réescompte. Chacune de ces opérations
d’escompte et de réescompte est réalisée moyennant le paiement d’un taux d’intérêt. Ce taux d’intérêt est appelé
taux d’escompte pour les opérations entre l’agent non financier et la banque, il est appelé taux de réescompte
pour les opérations entre banque et banque centrale.
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Le réescompte est la plus ancienne procédure de contrôle indirect du crédit bancaire. Son
principe est simple. Lorsqu’une banque accorde des crédits, elle éprouve le besoin de vendre
une partie de ces titres de créances négociables de son portefeuille à la banque centrale pour se
procurer de la monnaie centrale. La banque centrale prête de la monnaie centrale à la banque
contre le payement d’un taux d’intérêt, appelé taux de réescompte.
Lorsque la banque centrale veut restreindre le crédit et la création monétaire, elle élève le taux
de réescompte. Les banques à leurs tours élèvent les taux débiteurs des banques ; ce qui doit
décourager l’appel au crédit, et en conséquence une diminution du crédit accordé par les
banques. Inversement lorsque la banque centrale veut relâcher le contraire de liquidité et
relancer le crédit, elle diminue le taux de réescompte de banques. Ainsi, la contingentent de la
création monétaire passe par la manipulation du taux de réescompte selon deux voies
complémentaires : un effet quantité et un effet prix.
L’effet quantité c’est celui qui résulte de l’action sur le volume de monnaie centrale dont les
banques peuvent disposer. Théoriquement cette action réduit leur pouvoir de création
monétaire. En fait, cet effet n’est que virtuel dans la mesure où la banque centrale refinance
d’une manière contraire des crédits déjà réalisés. La banque centrale ne peut pas refuser les
quantités de monnaie centrales dont les banques ont besoin au risque de les placer en grandes
difficultés.la banque centrale devient passive et ce sont les banques qui décident de leurs
besoins de liquidités l’effet prix résulte de ce qu’en manipulant je taux de réescompte des
banques la banque affecte à la fois l’offre de crédit bancaire et la demande du crédit par les
agents mon bancaires. Une augmentation du taux réescompte alourdit les charges de trésorerie
des banques réduit le moment de leur besoins en monnaie centrale et par voie de conséquence
leurs potentiels de prêt. Suite à cette augmentation des coûts refinancement en monnaie en
monnaie centrale les banques répercutent les surcoûts sur leurs conditions débitrices, ce qui
freinera la demande de crédit. L’efficacité de réescompte peut être appréciée en termes de
sensibilité du crédit aux variations du taux d’intérêt, rend la hausse du taux de l’escompte peu
efficace.
Lorsque les entreprises ont des besoins du crédit et qu’il n’y a pas d’autres sources de
financement, elles continueront à emprunter à des taux plus élevés auprès des banques. Une
hausse brutale du taux de réescompte peut aussi interrompre rapidement la poursuite de
l’activité économique à moyen terme.
A partir de la fin des années 80, la banque centrale a incité les banques à se refinancer sur le
monétaire, non seulement refusant ponctuellement de réescompter certains effets à court terme,
mais aussi en maintenant le taux de réescompte au-dessus du taux pratiqué sur le marché
monétaire. La pratique de réescompte a alors décliné tandis que le recours au marché monétaire
développait.
En novembre 1996, cet instrument a été totalement supprimé. La crise financière internationale
des années 70, la transformation du paysage financier tunisien, et le souci de développer la
compétitivité des banques et des entreprises privées a conduit à une modification des
instruments de la politique monétaire qui sont davantage centrés sur les intervenions sur le
marché monétaire « open market », à l’image de ce qui se pratique depuis longtemps dans les
pays anglo-saxons.
L’open market 21 est une technique d’injection et/ou de ponction de monnaie banque centrale
sur le marché monétaire. Pratiquement, elle consiste à vendre ou acheter des titres publics ou
privés aux conditions du marché contre de la monnaie centrale dans le sens de la politique
monétaire choisie.
Lorsque la liquidité sur le marché monétaire se fait rare, et que le taux du marché monétaire a
tendances à s’élever à un niveau qui n’est pas apprécié par les autorités monétaires, la banque
centrale se porte acheteuse de titres de créances des banques. Ainsi, elle injecte de la liquidité
dans le circuit des banques. Inversement, lorsque le marché monétaire est jugé assez liquide,
la banque centrale intervient sur le marché monétaire pour absorber ces liquidités en vendant
des titres contre de la monnaie centrale.
Les interventions sur le marché monétaire assurent à la fois, un effet prix, et un effet quantité
sur la liquidité de l’ensemble des banques. La particularité de l’intervention de la banque
centrale, c’est qu’elle n’a pas à répondre directement d’une manière bilatérale, et d’une
manière contrainte, aux besoins de refinancement des banques.
21
Le marché interbancaire est qualifié d’ouvert parce que ces opérations effectuées à la discrétion des banques, 29
vont au-delà des limites imposées aux procédures de réescompte. Il est ouvert aux interventions de la banque
centrale, et tout un pan de grandes entreprises non bancaires à l’achat et vente des titres de créances de court
terme.
Economie Monétaire Farhat Chedlia
La banque centrale agit sur la liquidité des banques d’une manière impersonnelle à travers le
marché. Elle agit, aussi bien, par injection que par absorption de liquidité. La nouveauté de
cette technique réside dans le fait que la banque centrale est libre d’acheter, ou de ne pas
acheter des titres sur le marché monétaire.
A chaque fois que la banque centrale achète ou vend des créances des banques, elle agit sur le
taux d’intérêt du marché monétaire, et agit par la même occasion d’une manière indirecte sur
le pouvoir des banques en leurs conditions de refinancement sur le marché monétaire.
Les modalités pratiques d’intervention de la banque centrale sur le marché monétaire sont,
l’appel d’offres, et les prises de pension.
30
Economie Monétaire Farhat Chedlia
heures. Ils sont aussi appelés les banques centrales et que leurs modifications entrainent celles
des taux débiteurs, et des taux créditeurs des banques.
2.5 Les réserves obligatoires
La réserve obligatoire22 est une réglementation qui oblige la banque à constituer et maintenir
des avoirs en monnaie centrale sur son compte courant inscrit au passif de la banque centrale.
Le montant des réserves obligatoires est fixé en fonction d’un des postes, (ou de la variation
d’un, ou plusieurs postes) de la banque. Le système de réserves obligatoire de la liquidité des
banques. Il augmente le besoin de refinancement des banques, et augmente leur demande de
monnaie centrale. Ce système est activé dans le cas où, certaines faits sont jugés porter atteinte
à la stabilité du marché monétaire, et le dérouillement normale des opérations de ventes de
d’achats des titres créance de court terme des banques. Il put être instauré sur les dépôts à terme,
comme il peut être instauré sur les crédits et avances bancaires. Les réserves obligatoires
représentent un cout imposé aux banques. Ce cout doit exhorter les banques à limiter leurs
offres de crédit. Puisque les crédits font les dépôts des crédits supplémentaires se traduisent par
des dépôts supplémentaires ; et donc des réserves non rémunérées à la banque centrale.
3. Les instrumente d’action directe sue le crédit
3.1 L’encadrement du crédit
L’encadrement du crédit est une limitation administration de la progression des concours
bancaire. Les limitations de la progression maxima du crédit sont imposées au début de chaque
année pour chaque banque pour la banque centrale. Chaque banque doit moduler ses concours
de crédits, tout le long de l’année, dans les limites fixées par la banque centrale. Au-delà, c’est-
à-dire, lorsqu’une une banque dépasse la limite qui lui été fixé au préalable par la banque
centrale elle est sanctionnée obligation de constituer des réserver supplémentaires.
Cet instrument direct du contrôle du crédit a été abandonné, dans le cadre de la politique
monétaire d’aujourd’hui23 il est rappelé ici pour mémoire, et pour son importance historique.
Le dispositif de contingentement du crédit était à la fois simple et efficace. Son action était
rapide et permettait à la banque centrale de limiter rapidement la progression de la massa
monétaire, tout en évitant de fortes hausses de taux d’intérêt. La politique d’encadrement de
crédit permet de donner des instructions pour développer certains secteurs d’activités, et inviter
aux rigueurs envers d’autres secteurs. Dans le cadre des procédures d’avant 1987, la BCT
exigeait d’orienter les crédits vers les secteurs jugés porteurs et conformes aux objectifs
22
- c’est 1913, aux Etats-Unis, que le système de réserves obligatoire fut pour la première fois instauré. Son 31
objectifs était de défende les déposants contre les panique bancaires. Aujourd’hui, il est utilisé pour agir, et
moduler la pression de la banque centrale sur la liquidité bancaire.
23
- en Tunisie, le démantèlement complet du système de seuil maximum de progression de crédit intervient
effectivement en décembre 1987.
Economie Monétaire Farhat Chedlia
nationaux du pays. Il n’en demeure pas moins vrai que l’encadrement du crédit présentait des
inconvénients sérieux
Appliquée à toutes les banques, la limitation des concours pénalisait les banques les plus
dynamiques. L’encadrement du crédit tendait à figer les métiers des banquiers en faussant le
jeu du marché. L’action directe sur les crédits impliquait des déséquilibres réels, d’importantes
distorsions des marchés, et une réparation des ressources qui s’écriait durablement de la
sanction du marché ; on reprochait à ce système qu’il conduisait à la confusion entre les
objectifs de la politique monétaire et la politique monétaire ; l’encadrement du crédit ne
correspondait pas aux besoins réels de l’économie, et ne prenait pas en compte les potentialités
effectives des banques. De plus, une telle politique impliquait de fortes distorsions dans le
système productif ; cette politique figeait la concurrence entre les banques à l’innovation.
Pour ces différentes raisons, l’encadrement de crédit condamné à disparaitre.
3.2 La sélectivité du crédit
Par sélectivité du crédit on désigne tous les moyens dont dispose les autorités publiques pour
orienter d’une manière qualitative les crédits dans le sens d’encourage un ou plusieurs secteurs
jugés prioritaires par l’Eta. Bonifications des taux d’intérêt, facilités de financement, avantages
fiscaux, conditions privilégiées des crédits sont les qu’utilise la banque centrale.
3.3. Le plafonnement
Le plafonnement consiste à limiter quantitativement refinancement des banques. Lorsqu’une
banque vient à dépasser même ce plafond, le refinancement reste possible mais à des taux
particulièrement dissuasifs ; taux d’enfer et de super enfer. Le plafonnement était surtout
associé à la BCT à une banque étaient limités à 15 % de l’ensemble de ses dépôts. Au-delà de
cette borne, le taux se fait à un taux d’enfer, c’est-à-dire à des conditions de financement plus
onéreuses
3.4. Administration directe des taux d’intérêt
La politique d’administration des taux a concerné essentiellement le taux de réescompte, le
taux du marché monétaire, et les taux débiteurs et créditeurs des banques.
3.5. Le taux de réescompte
Le taux réescompte c’est le taux d’intérêt auquel la banque centrale achète les titres de créances
éligible des banques contre de la monnaie centrale. En fait, il n’a y pas un seul taux de
réescompte. Plusieurs taux sont pratiqués par la banque centrale. Cette discrimination se fait en
fonction de la nature des titres de créance des banques, et l’orientation de la banque centrale à
encourager, certaines créances à couts avantageux. La finalité de la banque centrale à
encourager certaines créances à couts avantageux.la finalité de la banque centrale n’est pas le
taux d’escompte, mais plutôt d’agir sur la liquidité des banque pour pouvoir contrôle le crédit
32
Economie Monétaire Farhat Chedlia
et la masse monétaire. Différents taux sont aussi appliqués en fonction du degré du besoin d’une
banque en monnaie centrale. Au-delà d’un certain plafond de réescompte, le refinancement se
fait à un taux plus couteux, taux d’enfer. Le taux de super enfer est appliqué pour des
33
Economie Monétaire Farhat Chedlia
3.7. Les taux débiteurs, et les taux créditeurs des banques
Lorsque le TMM est de 5%, les taux débiteurs sont plafonnés au taux TMM + 3%.le taux
minima créditeur, appelé communément taux de rémunération de l’épargne est au minimum du
TMM _ 3%. La concurrence entre les banques se jouera dans les limites de la différence entre
ces deux derniers taux. Cette différence qui détermine et conditionne les modalités de gestion
et d’exploitation des banques est aussi connue sous le nom de spread.24
25
w. pool montre aussi que dans un environnement incertain, la politique de base monétaire
préférable au politique de taux, lorsque le secteur réel est plus instable que le secteur monétaire.
Inversement, lorsque l’incertitude, et l’instabilité sont du côté du secteur monétaire de
l’économie, l’instrument du taux est préférable à celui de la base. Ainsi, le choix des instruments
de la politique monétaire dépond profondément de la nature de l’environnement dans lequel est
faite. Lorsque les marchés des capitaux sont peu actifs. Et que le financement externe des
entreprises se fait de la façon privilégiée d’une manière indirecte et monétaire (économie
d’endettement), la politique monétaire s’appuie sur le réescompte et l’encadrement du crédit.
En revanche, lorsque la plupart du financement externe des entreprises se fait d’une manière
directe et non monétaire (économie de marché), open market et réserves
Obligatoires sont les principaux instruments à utiliser. Depuis 1987, les instruments de politique
monétaire en Tunisie, relèvement de plus en plus de ceux à appliquer dans une logique des
marchés. Au réescompte et encadrement de crédit s’est substitué le contrôle par la base, la
liquidité bancaire, et les réserves obligatoires. Le souci majeur de la nouvelle politique
monétaire de la BCT est d’ajuster les déséquilibres réels, et d’orienter l’économie vers une
24
Le spread écart entre taux débiteurs et taux créditeurs des banques, diffère de la notion de spread écart entre 34
deux d’intérêt à long terme et ceux qui sont pratiqués sur le court terme. Si le premier concerne la différence
entre les coûts et les avoirs des banques, le second est la différence entre les rendement des titres publics (bons
de trésor assignables) sur le marché financier, et ceux des titres publics de court terme (bons de trésor cessibles
de l’Etat ), sur le marché monétaire.
25
une politique de base monétaire consiste à fixer la base monétaire et la masse monétaire, et laisser le taux
d’intérêt variable. Une politique de taux d’intérêt fixe le taux d’intérêt et laisse la base et la masse monétaire
variable.
Economie Monétaire Farhat Chedlia
économie libérale et de marché. Désormais, la politique monétaire vise la cohésion sociale 26
par la maîtrise l’inflation et la stabilisation du secteur réel. Actuellement, open market et
réserves obligatoires sont les instruments de base de la politique monétaire de la BCT pour agir
sur la liquidité des banques. En agissant sur la liquidité des banques, la BCT cherche agir sur
la liquidité d’ensemble de l’économie. Outre l’arsenal des instruments direct du contrôle de la
création monétaire et du crédit, la BCT dispose d’autres instruments directs qui lui permettent
de cibler son action et d’agir à même sur la distribution du crédit
Marché monétaire
taux court
taux directeurs de
la banque centrale
objectif
intermédiaire :
contrôle de la
masse monétaire
objectif final de la
banque centrale
de Tunisie :
stabilité monétaire
26
La politique monétaire obéit à un objectif d’ordre moral au sens le plus profond du terme. Cet objectif s’inscrit 35
dans le cadre du pacte de la cohésion sociale entre les différentes catégories de la société. Lorsqu’il y a hausse de
prix, il y a dépréciation monétaire, le débiteur est avantagé par rapport au créancier, les détenteurs de revenus
variables par rapport aux détenteurs de revenu fixes. La hausse des prix fait que les créanciers s’adaptent moins
bien que les débiteurs. Il en résulte des transferts de richesses qui sont dissimulés et non consentis. Pour ces deux
raisons, ces transferts de richesses sont condamnables. À partir du moment où l’inflation est prévisible, prévue et
anticipée par les agents ; les autorités monétaires doivent prendre toutes les dispositions pour y échapper. Une
maîtrise d’inflation assure une redistribution des revenus, et des richesses, dans la clarté. Sinon, il y a
dénaturalisation du pacte social.
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Les canaux de transmission de la politique monétaire sont les vois par lesquelles la
banque centrale affecte l’offre et la demande du secteur réel afin de réaliser les objectifs
finals de la politique économique.
La politique monétaire agit à travers deux grands types de canaux : le canal est
monnaie, et le canal du crédit.
Le canal est monétaire lorsque les actions de la banque centrale sur le secteur réel se
transmettent à travers le taux d’intérêt (conception keynésienne), ou l’offre de la
monnaie (conception monétariste).
L’action de la banque centrale est sur le prix et la quantité de la monnaie centrale qui conduit à
une variation des réserves des banques, laquelle variation fait varier les dépôts des banques
(principale composante de la masse monétaire). La variation de la masse monétaire, et du taux
d’intérêt, sont les vois à travers lesquelles le secteur réel est affecté.
36
Economie Monétaire Farhat Chedlia
et augmenter les frais financiers des agents débiteurs. C » est l’effet de revenu. Lorsque les
consommateurs s’endettent pour acheter des biens et services, le renchérissement du coût du
crédit peut réduire la demande. Lorsque les ménages ont déjà un niveau élevé d’endettement,
une hausse des taux d’intérêt augmente la charge de la dette et diminue le revenu disponible du
consommateur.
Effets sur la valorisation des actions. Puisque les agents économiques détiennent des actifs
financiers, et/ou se finance par émission d’actifs financiers, toute mesure de politique
économique qui affecte le prix de ces actifs est susceptible d’exercer une influence perceptible
sur le comportement des entrepreneurs à une un. Le coefficient q de Tobin est le rapport entre
la valeur boursière d’une entreprise et le coût de renouvellement du capital. Une augmentation
de la masse monétaire fait que les agents disposent davantage de liquidités qu’ils n’en désirent.
Ces agents seront amenés à réduire leurs encaisses en augmentant leurs demandes de biens et
services mais aussi des actions. Les cours des actions poussés à la hausse. D’autre part, la baisse
du taux d’intérêt qui résulte d’une politique monétaire expansionniste réduit l’attrait des
obligations dont le rendement diminue par rapport à celui des actions. C’est ainsi qu’une
politique monétaire expansionniste s’accompagne d’une phase de hausse boursière, le q de
Tobin s’accroît. Cet accroissement de la valeur de l’entreprise par rapport à son coût de
remplacement, stimule les dépenses d’investissement et l’activité économique.
Et j’arbitrage entre monnaie et titre qui est au centre de la détermination des taux d’intérêt selon
le schéma classique du modèle IS-LM. Le canal du crédit opère dans un environnement
asymétrique, alors que celui de la monnaie opère dans un environnement informationnel
symétrique.
Le canal étroit du crédit est fondé sur l’imparfaite substituabilité entre financement externe
obligatoire, et financement externe par le crédit. Cette imparfaite substituabilité entre titres, et
crédits se conçoit dans un environnement informationnel asymétrique. Le canal étroit du crédit
essaie de prendre en compte ce phénomène. Crédits et titres ne sont substituables du fait de
leurs différences de liquidités (disponibilité, et sécurité). Cette différence de liquidité justifier
le rôle des intermédiaires financier, et la dépendance des agents non financiers (ménagers et
entreprises) au crédit bancaire. Le canal étroit du crédit met en évidence l’impact de la politique
monétaire sur la condition d’offre du crédit bancaire. Ainsi une politique monétaire restrictive
peut conduire les banques à des arbitrages de portefeuille leur offre du crédit. Cette réduction
correspond à des conditions fortement contraignantes pour les agents non financiers. A côté de
la réaction des agents à la hausse des taux d’intérêt, suite à une politique monétaire restrictive
(canal de la monnaie), les banques manifestent un intérêt à modifier leurs comportements, soit
en augmentant leur prix, c’est-à-dire, la marge entre le taux d’intérêt débiteur sur le crédit et le
taux du marché, soit en rationnant carrément le crédit. Le crédit dans les deux cas, les agents
non financiers sont inégalement touchés selon leur possibilité d’accès au marché des titres.
Le canal large du crédit ce canal est fondé sur le principe de l’imparfaite substituabilité entre
les financements externes et les financements internes des entreprises. Les imperfections du
marché des capitaux liés à l’asymétrie de l’infirmation donnent un rôle important aux
conditions de financement externe, et au rôle que joue la richesse nette des entreprises. Ainsi,
la différence entre les coûts de financements internes et financements externes varie
38
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Inversement avec la richesse nette de l’entreprise. La politique monétaire affecte la sphère
réelle à travers cette différence de cout. Plus la richesse nette de l’emprunteur est faible, plus
les problèmes d’anti sélection et d’aléa moral sans important ; lorsqu’il s’agit d’octroyer des
crédits. Une politique monétaire expansionniste peut entrainer une augmentation des cours
des actions qui renforcent la richesse nette de l’entreprise joue un role de garantie et facilité le
financement externe. Ce qui conduit à une augmentation des dépenses d’investissement et de
demande globale.
Cette orientation à objectif unique de prix est une conséquence logique de développement des
innovations financières initiées pendant les années 80, et l’évolution de l’environnement de
l’économie a procédures de réglementation et encadrement du crédit à une environnement
libéralisé et une économie de marché.
D’abord, les innovations financières ont remis en question les objectifs intermédiaires des
banques centrales. Ensuite, la libéralisation des marchés des capitaux a rait que les anticipations
des agents à travers la structure par terme des taux d’intérêt.
L’action sur la structure des taux se fait à travers les taux d’intérêt à court terme sur le marché
des liquidités des banques.
39
Economie Monétaire Farhat Chedlia
La théorie financière accorde aussi une place particulière aux titres publics de l’état. Ils
constituent non seulement, une source de financement privilégié pour l’état et les entreprises,
mais aussi parce que le marché obligatoire est un point particulier de rencontre entre l’offre et
la demande de crédit. Les taux d’intérêt représentent donc pour les économistes une source
d’information particulièrement riche. Ils représentent le prix d’équilibre entre l’offre et la
demande sur le marché monétaire et le marché des titres obligatoires.
Généralement, les taux longs s’analysent comme des taux d’intérêt réclamé par un investisseur
pour détenir une obligation jusqu’à son échéance. Ce taux doit tenir compte de l’évolution de
l’offre et la demande des crédits sur les marchés obligatoires. Il doit tenir compte aussi de la
compensation pour le taux d’inflation attendu sur la durée de vie de cet actif, et d’une prime de
risque qui correspond à la rémunération exigée par l’investisseur en contrepartie du risque
encouru (risque de liquidités, risque de signature, etc.).
Les taux d’intérêt sur les obligations intègrent donc les anticipations, et les perceptions des
gens sur l’évolution à venir. Le taux d’une obligation à long terme est aussi une moyenne du
taux à court terme en vigueur, et des taux à court terme attendus jusqu’à échéance de
l’obligation. En d’autres termes, on peut affirmes que le taux d’intérêt à court terme en vigueur,
et des taux à court termes, on peut affirmer que le taux d’intérêt à court terme en vigueur est
déterminé par les taux d’intérêt réels à long terme, et le taux de l’inflation anticipée.
Les opérateurs qui observent l’évolution de l’économie, savent très bien que le taux d’intérêt
réel d’équilibre est déterminé par les offreurs et les demandes les fonds prêtables. La banque
centrale n’a de prise que sur les taux d’intérêt de courtes périodes. Les taux de longue période
quant à eux, dépendant plutôt des anticipations des rendements de l’investissement et de la
propension marginale à épargner.
Les anticipations sur les marchés obligataires reflètent donc une image fidèle des forces de long
terme. Alors que, l’écart entre le taux d’intérêt à court terme et le taux d’intérêt à long terme est
influencé par la politique monétaire. La courbe des taux contient ainsi de l’information sur la
façon dont la politique monétaire est exercée et anticipée par les marchés, et donc sur les
scénarios de croissance et d’inflation qu’ils formulent.
En d’autres termes, l’écart des taux permet de mesurer correctement l’incidence de la politique
monétaire sur l’activité économique future. Lorsque la banque centrale resserre les liquidités
au système bancaire, les taux d’intérêt à court terme augmentent. Les taux obligataires
n’augmenteront pas pour autant, ils pourront mémé diminuer lorsque le durcissement de la
40
Economie Monétaire Farhat Chedlia
politique monétaire fait naitre des anticipations de baisse des prix. La courbe des taux s’aplatit
immédiatement en réaction à la baisse des liquidités. Le scénario inverse est observé en cas
d’assouplissement de la politique monétaire. L’inversion de la courbe des taux peut s’interpréter
comme le signe précurseur d’une inflexion de l’activité économique, alors que le redressement
de la courbe des taux s’interprète comme le signe précurseur d’une expansion de l’activité
économique.
C’est ainsi qu’une courbe de taux exceptionnellement inversé signifie que la liquidité est rare,
tandis qu’un courbe raide impliquerait une orientation expansionniste de la politique monétaire.
L’incidence de la politique monétaire s’exerce par son action sur la liquidité. La courbe des
taux intégré également des réactions adaptives des opérateurs sur les marchés qui sont censés
intégrer instantanément les nouvelles économiques les plus récentes.
Une modification dans la pente du courbe taux pourrait s’interpréter en distinguant d’une part
entre les effets réels des taux sur la croissance d’une part, et les effets des déformations des
anticipations sur les marchés d’autre part. Une politique monétaire expansionniste, fait que les
taux d’intérêt réel soient au-dessus de leur valeur d’équilibre. Ce qui stimule le recours à
l’endettement et au crédit, et par voie de conséquence la consommation et l’investissement. Des
dépenses en consommation et investissement plus élevées nécessitent des besoins de
financement plus élevés. Ce qui nécessite toujours une progression des émissions des titres
d’obligations, qui de traduit par une hausse des taux à long terme. C’est ainsi qu’une pente plus
raide de la courbe des taux s’interprète comme le signe précurseur d’une expansion de l’activité
économique.
Dans une deuxième étape, lorsque cette progression est largement anticipée par les marchés, le
cout du crédit augmente, et les bailleurs de fonds adoptent une plus grande sélection des projets
d’investissements. Il s’ensuit, une baisse des taux longs. De facto, ces mouvementes sont aussi
amplement anticipés par les marchés. Ainsi, l’aplatissement de la courbe des taux, voir son
inversion, constitue le prélude à une inflexion de l’activité et des prix.
41
Economie Monétaire Farhat Chedlia
Habituellement, la théorie économique postule que le taux d’intérêt, en particulier le taux
d’intérêt réel, est la variable à travers laquelle les impulsions de la politique monétaire et la
politique économique dans son ensemble se transmettent à l’économie. En modifiant le montant
des liquidités circulant dans le système bancaire, la banque centrale agit sur le taux d’intérêt
réel à court terme, et le taux d’intérêt à long terme sera touche lui aussi, se modifiant dans le
même sens que le taux d’intérêt réel à court terme. Plus l’élasticité des taux longs aux taux
courts est élevée, plus grande sera l’incidence d’une modification des seconds sur l’activité
économique. On estime que les taux longs influencent les dépenses en biens durables, tandis
que les taux courts influencent les investissements en stock et les dépenses de consommation.
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