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TD 1

Arret Bankovic

 Or il s’agit là de conditions de recevabilité séparées et distinctes devant chacune être


remplie, dans l’ordre précité, pour qu’un individu puisse invoquer les dispositions de
la Convention à l’encontre d’un Etat contractant.

 En résumé, la Convention est un traité multilatéral opérant, sous réserve de son article
56[2], dans un contexte essentiellement régional, et plus particulièrement dans
l’espace juridique des Etats contractants, dont il est clair que la RFY ne relève pas.
Elle n’a donc pas vocation à s’appliquer partout dans le monde, même à l’égard du
comportement des Etats contractants. Aussi la Cour n’a-t-elle jusqu’ici invoqué
l’intérêt d’éviter de laisser des lacunes ou des solutions de continuité dans la
protection des droits de l’homme pour établir la juridiction d’un Etat contractant que
dans des cas où, n’eussent été les circonstances spéciales s’y rencontrant, le territoire
concerné aurait normalement été couvert par la Convention.

 Curtea a constatat că, deși dreptul internațional nu excludea exercitarea jurisdicției


extrateritoriale de către un stat, jurisdicția era, de regulă, definită și limitată de
drepturile teritoriale suverane ale celorlalte state relevante. A constatat ca fiind
excepționale alte baze ale jurisdicției și având nevoie de o justificare specială în
împrejurările speciale ale fiecărui caz. Curtea a mai constatat că această Convenție era
un tratat multilateral funcționând într-un context esențial regional și în special în
spațiul juridic al statelor contractante. Republica Federală Iugoslavia de atunci nu se
încadra în acest spațiu juridic. Prin urmare, Curtea nu a fost convinsă că a existat o
legătură de natură jurisdicțională între victime și statele pârâte și a declarat cererea
inadmisibilă.

Arret Bosphorus

 Par l’arrêt Bosphorus, la Cour européenne institue une présomption en faveur du droit
de l’Union européenne. En effet, ce dernier est réputé protéger et garantir les droits
fondamentaux de manière équivalente à elle. Partant, elle considère que lorsqu’un
Etat ne bénéficie pas d’une marge de manœuvre dans la mise en application du droit
de l’Union, il n’est pas nécessaire de vérifier la compatibilité de cette mesure avec la
Procédures- Bosphorus 2 Convention. Toutefois, cette présomption est réfragable :
elle peut être renversée en cas d’insuffisance manifeste dans la protection des droits
garantis par la Convention. Le point central est donc de déterminer si l’Etat s’est
contenté de mettre en œuvre purement et simplement l’acte du droit de l’Union ou s’il
disposait d’une marge de manœuvre dans la mise en œuvre des exigences
européennes. Ce n’est que dans le premier cas que la présomption trouvera à
s’appliquer. Dans le second cas, la Cour européenne exerce un contrôle classique de
l’acte.

 65.Dans ces conditions, la Cour estime pouvoir considérer que la protection des droits
fondamentaux offerte par le droit communautaire est, et était à l'époque des faits, «
équivalente » (au sens du paragraphe 155 ci-dessus) à celle assurée par le mécanisme
de la Convention. Par conséquent, on peut présumer que l'Irlande ne s'est pas écartée
des obligations qui lui incombaient au titre de la Convention lorsqu'elle a mis en
œuvre celles qui résultaient de son appartenance à la Communauté européenne
(paragraphe 156 ci-dessus).

c) La présomption en question a-t-elle été renversée en l'espèce ?

 166.La Cour a tenu compte de la nature de l'ingérence litigieuse,de l'intérêt général


que pour suivaient la saisie et le régime des sanctions, et du fait que l'arrêt rendu par
la CJCE (à la lumière des conclusions de l'avocat général) était obligatoire pour la
Cour suprême, qui s'y est donc conformée. Il est clair à son sens qu'il n'y a eu aucun
dysfonctionnement du mécanisme de contrôle du respect des droits garantis par la
Convention.

 La Cour estime donc que l'on ne saurait considérer que la protection des droits de la
société requérante garantis par la Convention était entachée d'une insuffisance
manifeste, de sorte que ladite présomption de respect de la Convention par l'Etat
défendeur n'a pas été renversée.

Arret Loizidou

 B. Validity of the territorial restrictions attached to Turkey's Article 25 and 46


declarations

Court has regard to the special character of the Convention as a treaty for the
collective enforcement of human rights; the fact that it is a living instrument to be
interpreted in the light of present-day conditions.  In addition, its provisions are to be
interpreted and applied so as to make its safeguards effective.

Court seeks to ascertain the ordinary meaning given to Articles 25 and 46 in their
context and in the light of their object and purpose.  Regard also had to subsequent
practice in the application of the treaty.

If Articles 25 and 46 were to be interpreted as permitting restrictions (other than of a


temporal nature) States would be enabled to qualify their consent under the optional
clauses.  This would severely weaken the role of the Commission and Court and
diminish the effectiveness of the Convention as a constitutional instrument of
European public order.  The consequences for the enforcement of the Convention
would be so far-reaching that a power should have been expressly provided for.  No
such provision in either Article 25 or 46.

The subsequent practice of Contracting Parties of not attaching restrictions ratione


loci or ratione materiae confirms the view that these are not permitted.

Not contested that Article 46 of the Convention was modelled on Article 36 of the
Statute of the International Court of Justice.  However, the fundamental difference in
the role and purpose of the respective tribunals, coupled with the existence of a
practice of unconditional acceptance, provides a compelling basis for distinguishing
Convention practice from that of the International Court.

Finally, the application of Article 63 § 4, by analogy, does not provide support for the
claim that a territorial restriction is permissible.
 C.Validity of the Turkish declarations under Articles 25 and 46

Court does not consider that the issue of the severability of the invalid parts of
Turkey's declarations can be decided by reference to the statements of her
representatives expressed subsequent to the filing of the declarations.  Turkey must
have been aware, in view of the consistent practice of Contracting Parties, that the
impugned clauses were of questionable validity. 

Court finds that the impugned restrictions can be separated from the remainder of the
text, leaving intact the acceptance of the optional clauses.

Conclusion: the territorial restrictions are invalid but the declarations under Articles
25 and 46 contain valid acceptances of the competence of the Commission and Court
(sixteen votes to two).

 B.Validité des restrictions territoriales dont sont assorties les déclarations de la


Turquie relatives aux articles 25 et 46 de la Convention

La Cour tient compte du caractère singulier de la Convention, traité de garantie


collective des droits de l'homme, et du fait que la Convention est un instrument
vivant, à interpréter à la lumière des conditions de vie actuelles. De plus, les
dispositions conventionnelles doivent s'interpréter et s'appliquer de manière à assurer
l'effectivité des garanties offertes.

La Cour recherche le sens ordinaire à attribuer aux articles 25 et 46 dans leur contexte
et à la lumière de leur objet et de leur but. Elle tient compte aussi de toute pratique
ultérieurement suivie dans l'application du traité.

Si les articles 25 et 46 devaient s'interpréter comme permettant des restrictions (autres


que d'ordre temporel), les Etats pourraient tempérer leur consentement par le jeu de
clauses facultatives, ce qui affaiblirait gravement le rôle de la Commission et de la
Cour et amoindrirait l'efficacité de la Convention en tant qu'instrument constitutionnel
de l'ordre public européen. Les conséquences pour la mise en œuvre de la Convention
auraient une si grande portée qu'il eût fallu prévoir explicitement un pouvoir en ce
sens. Or ni l'article 25 ni l'article 46 ne renferment pareille disposition.

La pratique ultérieure des Parties contractantes de ne pas prévoir de


restrictions ratione loci ou ratione materiae corrobore l'idée qu'elles ne sont pas
autorisées.

Il n'est pas contesté que l'article 46 de la Convention fût calqué sur l'article 36 du
Statut de la Cour internationale de Justice. Cependant, la différence fondamentale de
rôle et de finalité entre les institutions dont il s'agit, jointe à l'existence d'une pratique
d'acceptation inconditionnelle, constituent des éléments commandant de distinguer la
pratique de la Convention de celle de la Cour internationale.

Enfin, l'application par analogie de l'article 63 § 4 ne vient pas étayer l'argument


qu'une restriction territoriale peut se tolérer.
 C.Validité des déclarations de la Turquie relatives aux articles 25 et 46 de la
Convention

La Cour ne croit pas pouvoir trancher la question de la divisibilité des parties non
valides des déclarations de la Turquie en se référant aux déclarations faites par les
représentants de celle-ci postérieurement au dépôt des déclarations. La Turquie n'a pas
manqué d'avoir conscience, eu égard à la pratique uniforme des Parties contractantes,
que les clauses dénoncées avaient une validité contestable.

La Cour constate que les restrictions dénoncées peuvent se dissocier du reste du texte,
laissant intacte l'acceptation des clauses facultatives.

Conclusion : les restrictions territoriales ne sont pas valides mais les déclarations
relatives aux articles 25 et 46 renferment des acceptations valides de la compétence de
la Commission et de la Cour (seize voix contre deux).

Arret Ilascu

 316. Dès lors qu'un Etat contractant exerce un contrôle global sur une zone située en
dehors de son territoire national, sa responsabilité ne se limite pas aux seuls actes
commis par ses soldats ou fonctionnaires dans cette zone, mais s'étend également aux
actes de l'administration locale qui survit grâce à son soutien militaire ou autre (arrêt
Chypre c. Turquie précité, § 77).
 317. La responsabilité d'un Etat peut aussi se voir engager en raison d'actes qui ont
des répercussions suffisamment proches sur les droits garantis par la Convention,
même si cesrépercussions se manifestent en dehors de la juridiction de cet Etat
 333. La Cour considère que, si un Etat contractant se trouve dans l'impossibilité
d'exercer son autorité sur l'ensemble de son territoire par une situation de fait
contraignante, comme la mise en place d'un régime séparatiste accompagnée ou non
par l'occupation militaire par un autre Etat, l'Etat ne cessepas pour autant d'exercer sa
juridiction au sens de l'article 1 de la Convention sur la partie du territoire
momentanément soumise à une autorité locale soutenue par des forces de rébellion ou
par un autre Etat.
 Une telle situation factuelle a néanmoins pour effet de réduire la portée de cette
juridiction, en ce sens que l'engagement souscrit par l'Etat contractanten vertu de
l'article 1 doit être examiné par la Cour uniquement à la lumière des obligations
positives de l'Etat à l'égard des personnes qui se trouvent sur son territoire. L'Etat en
question se doit, avec tous les moyens légaux et diplomatiques dont il dispose envers
les Etats tiers et les organisations internationales, d'essayer de continuer à garantir la
jouissance des droits et libertés énoncés dans la Convention.

Arret Al-Skeini

En droit – Article 1 (juridiction territoriale) :

 l’obligation pour les Etats contractants de reconnaître les droits et libertés de la


Convention se limite aux personnes relevant de leur « juridiction », une notion
essentiellement territoriale.
 Les actes de ces Etats accomplis ou produisant des effets en dehors de leur territoire
ne peuvent que dans des circonstances exceptionnelles s’analyser en l’exercice par
eux de leur juridiction. Selon la jurisprudence de la Cour, pareilles circonstances
peuvent exister lorsque des agents de l’Etat ont exercé, hors de son territoire,
l’autorité et le contrôle sur un individu. Entrent dans cette catégorie les actes des
agents diplomatiques et consulaires, l’exercice extraterritorial de prérogatives de
puissance publique avec le consentement, à l’invitation ou avec l’acquiescement
de l’Etat étranger concerné ou, enfin, le recours à la force par des agents d’un
Etat opérant hors de son territoire pour faire passer une personne sous le
contrôle de ceux-ci.
 Peut également constituer une circonstance exceptionnelle de ce type le contrôle
effectif exercé par un Etat contractant, par suite d’une action militaire – légale ou non
–, sur une zone hors de son territoire national, que ce soit directement, par le biais de
ses propres forces armées, ou par l’intermédiaire d’une administration locale
subordonnée.
 Pour les requérants, après le renversement du régime baasiste et jusqu’à l’instauration
du gouvernement intérimaire irakien, le Royaume-Uni a assumé en Irak
(conjointement avec les Etats-Unis) certaines des prérogatives de puissance publique
qui sont normalement celles d’un Etat souverain, en particulier le pouvoir et la
responsabilité du maintien de la sécurité dans le sud-est du pays. Dans ces
circonstances exceptionnelles, il exerçait, par le biais de ses soldats affectés à des
opérations de sécurité à Bassora lors de cette période, l’autorité et le contrôle sur
les personnes tuées lors de ces opérations. Tous les proches des requérants sont
décédés pendant la période considérée. A l’exception de l’épouse du troisième
requérant, il n’est pas contesté que ces décès ont été causés par le fait de soldats
britanniques au cours ou dans le contexte d’opérations de sécurité conduites à
divers endroits de la ville de Bassora. Il existait donc dans ces cas un lien
juridictionnel. Bien qu’on ignore lequel des deux camps a été à l’origine du coup qui
a tué l’épouse du troisième requérant, celle-ci a été abattue au cours d’une opération
de sécurité menée par le Royaume-Uni, dans le cadre de laquelle des soldats
britanniques qui patrouillaient à proximité du domicile du troisième requérant sont
intervenus dans la fusillade mortelle, et il existait donc également un lien
juridictionnel entre le Royaume-Uni et cette victime.

Arret El-Masri

 223. A la lumière de ce qui précède, la Cour conclut que la responsabilité de l’Etat


défendeur est engagée à raison des traitements inhumains et dégradants infligés au
requérant pendant son séjour à l’hôtel, des actes de torture subis par lui à l’aéroport de
Skopje et de sa remise aux mains des autorités américaines, mesure qui emportait
exposition de l’intéressé à un risque d’autres traitements contraires à l’article 3 de la
Convention
 239. Or non seulement les autorités macédoniennes n’ont pas respecté leur obligation
positive de protéger le requérant d’une détention contraire à l’article 5 de la
Convention, mais elles ont en outre facilité activement sa détention ultérieure en
Afghanistan en le remettant à la CIA, alors même qu’elles avaient ou auraient dû
avoir connaissance du risque inhérent à ce transfert. Dès lors, la Cour considère que la
responsabilité de l’Etat défendeur est également engagée à raison de la détention subie
par le requérant du 23 janvier au 28 mai 2004

Arret Janowiec
 141. Les critères exposés aux paragraphes 162 et 163 de l’arrêt Šilih (repris au
paragraphe 133 ci- dessus) peuvent se résumer comme suit. Premièrement, dans le cas
d’un décès survenu avant la date critique, seuls les actes et omissions de nature
procédurale postérieurs à cette date relèvent de la compétence temporelle de la Cour.
Deuxièmement, pour que l’obligation procédurale entre en jeu, il doit exister un « lien
véritable » entre le décès en tant que fait générateur et l’entrée en vigueur de la
Convention. Troisièmement, un lien qui ne serait pas « véritable » peut néanmoins
suffire à établir la compétence de la Cour si sa prise en compte est nécessaire pour
permettre de vérifier que les garanties offertes par la Convention et les valeurs qui la
sous-tendent sont protégées de manière réelle et effective. La Cour examinera tour à
tour chacun de ces éléments.

 Dès lors, la compétence temporelle de la Cour englobe les actes et omissions de


nature procédurale qui sont survenus ou auraient dû survenir après l’entrée en vigueur
de la Convention à l’égard de l’Etat défendeur.

 143. La Cour considère en outre que par « actes de nature procédurale » il faut
entendre les actes inhérents à l’obligation procédurale découlant de l’article 2 ou, le
cas échéant, de l’article 3 de la Convention, c’est-à-dire les actes pris dans le cadre
d’une procédure pénale, civile, administrative ou disciplinaire susceptible de mener à
l’identification et à la punition des responsables ou à l’indemnisation de la partie lésée

 144. Les « omissions » visent les cas où il n’y a eu aucune enquête et ceux où seuls
des actes de procédure insignifiants ont été effectués mais où il est allégué qu’une
enquête effective aurait dû être menée. Dès lors que se présente une allégation, un
moyen de preuve ou un élément d’information plausible et crédible qui pourrait
permettre d’identifier et, au bout du compte, d’inculper ou de punir les responsables,
les autorités sont tenues de prendre des mesures d’enquête. Si vient à surgir
postérieurement à l’entrée en vigueur un élément nouveau suffisamment important et
déterminant pour justifier l’ouverture d’une nouvelle instance, la Cour devra s’assurer
que l’Etat défendeur s’est acquitté de l’obligation procédurale que lui impose l’article
2 d’une manière compatible avec les principes énoncés dans sa jurisprudence.
Toutefois, si le fait générateur échappe à la compétence temporelle de la Cour, la
découverte d’éléments nouveaux après la date critique ne pourra faire renaître
l’obligation d’enquêter que si le critère du « lien véritable » ou celui des « valeurs de
la Convention » (voir ci- dessous) a été satisfait.

 148. Eu égard à ce qui précède,la Cour conclut que, pourqu’un «lien véritable» puisse
être établi, il doit être satisfait aux deux critères : le délai entre le décès en tant que
fait générateur et l’entrée en vigueur de la Convention doit avoir été relativement bref,
et la majeure partie de l’enquête doit avoir été conduite, ou aurait dû l’être, après
l’entrée en vigueur.

 La Cour admet par ailleurs qu’il peut exister des situations extraordinaires ne
satisfaisant pas au critère du « lien véritable » tel qu’exposé ci-dessus, mais où la
nécessité de protéger de manière réelle et effective les garanties offertes par la
Convention et les valeurs qui la sous tendent constitue un fondement suffisant pour
reconnaître l’existence d’un lien. - l’existence du lien requis peut être constatée si le
fait générateur revêt une dimension plus large qu’une infraction pénale ordinaire et
constitue la négation des fondements mêmes de la Convention.

 La Cour considère néanmoins que le critère des « valeurs de la Convention » ne peut


pas s’appliquer à des événements antérieurs à l’adoption de la Convention, le 4
novembre 1950, car c’est seulement à cette date que celle-ci a commencé à exister en
tant qu’instrument international de protection des droits de l’homme.

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