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AFRICAN UNIVERSITY OF MANAGEMENT

MASTER 1

AVRIL 2020

EVALUATION DES ACTIFS FINANCIERS

OUMAR MAHAMAT
ANALYSTE FINANCIER
ENSEIGNANT DES GRANDES ECOLES
TEL : (+241) 66 17 25 36
Email : oumarmahamath@yahoo.fr
INTRODUCTION
Le domaine de la finance englobe des marchés aux fonctions diverses. Au sens
large, les marchés financiers désignent des marchés où peuvent être émises,
achetées ou vendues des valeurs mobilières de toute nature. Certains de ces
marchés assument un rôle de financement, mais les besoins de financement des
entreprises peuvent être des besoins de court, moyen ou long terme.

Pour répondre à ces besoins de financement, il existe donc plusieurs types de


marchés financiers, certains consacrés aux financements à long terme (marché des
obligations et marché des actions) et d’autres, dédiés aux financements à court
terme (marché monétaire et marché interbancaire).

Il existe en fait un marché financier spécifique pour chaque type d’instruments


financiers négociés.

I. Les différentes catégories de marchés financiers


a. Le marché de capitaux à court terme

Ce marché regroupe deux marchés :

Le marché interbancaire qui est réservé aux banques pour échanger entre elles
des actifs financiers et emprunter / prêter à court terme. Ou encore à la banque
centrale qui intervient pour apporter ou reprendre des liquidités (gestion de la masse
monétaire pour contrôler l’inflation). C'est sur ce marché que s'établissent
notamment les taux d'intérêt à très court terme (au jour le jour ou à 7 jours par
exemple). 


Son rôle : les établissements financiers se prêtent entre eux les liquidités
nécessaires pour faire face à leurs engagements de très court terme ; notamment,
les banques doivent approvisionner leur compte à la banque centrale, qui ne peut
descendre en dessous d’un seuil appelé réserves obligatoires. Les taux d'intérêt de
ces prêts interbancaires résultent de l'offre et de la demande, mais aussi du niveau
des taux directeurs. 
La banque centrale peut prêter ou retirer des liquidités à
l'ensemble des établissements financiers, en fonction des décisions de politique
monétaire prises par son conseil. Les taux d'intérêt des liquidités fournies sont fixés
par la banque centrale : ce sont les taux d'intérêt directeurs. Ils sont directeurs car ils
guident étroitement les taux auxquels les établissements financiers se prêtent entre

2
eux. 
De cette façon, la banque centrale peut :

à Orienter l'évolution des taux d'intérêt à très court terme et, de proche en
proche, le taux des crédits aux entreprises et aux particuliers. 

à Réguler la liquidité des établissements financiers et, indirectement, la quantité
de monnaie et de crédit dans l'économie.
à Elle peut ainsi influer sur la hausse des prix, principal objectif de la politique
monétaire, et, secondairement, sur le niveau d'activité économique (voir
Banques centrales, Taux d’intérêt). 


Le marché monétaire qui est un marché de capitaux à court et moyen terme. Il


permet aux institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques,
gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et aux grandes entreprises de placer leurs
avoirs à court terme ou de se procurer des financements courts. Par « court », on
entend généralement moins d'un an. 


Son rôle : sur ce marché sont donc émis et échangés les titres de créance
négociables à échéance courte tels que les bons du Trésor, les billets de trésorerie
émis par des entreprises, les certificats de dépôts émis par des établissements
financiers...

À la différence du marché interbancaire, les entreprises et les particuliers y ont


accès, mais le marché reste tout de même difficilement accessible en direct par les
particuliers. 
Par ailleurs, les titres échangés sur ce marché et les titres du marché
interbancaire sont les constituants essentiels du portefeuille des OPCVM monétaires.

Le marché des capitaux à long terme : Ce marché comprend lui aussi deux
marchés:

Les marchés des actions sont des marchés où sont émises et échangées les
actions des sociétés cotées. Le terme usuel est évidemment la Bourse (de Paris, de
New York, etc.). 


Le marché obligataire est un marché où sont émises et échangées les obligations


des entreprises ou des collectivités publiques (voir : Les Obligations). 
Enfin, à côté,
d’autres marchés cohabitent tels que : 


3
à Le marché des changes : marché mondial, qui est essentiellement
interbancaire, sur lequel s’échangent les devises des différents pays (exemple
de produit traité : la parité euro / dollar). 


à Le marché des dérivés : marché où s’échangent des instruments financiers


dérivés d'un actif support (action, obligation, etc.). Les intervenants sur ces
marchés sont des investisseurs professionnels. 


à Les marchés du neuf et de l’occasion
Les marchés eux-mêmes sont


scindés en deux compartiments : le marché primaire et le marché
secondaire.

à Marché primaire : pour l’émission des titres. 


à Marché secondaire : pour l’achat et la revente des titres. 


Sur le marché primaire sont émises et souscrites les valeurs mobilières nouvelles.
Sur le marché secondaire, sont vendues et achetées les valeurs mobilières
« anciennes ». Le marché secondaire est donc une sorte de marché de
« l'occasion», à ceci près que l’on ne peut pas parler d’usure dans le cas d’une
valeur mobilière... Concrètement, lors d’une émission (pour une obligation) ou d’une
introduction (pour une action) sur le marché primaire, les investisseurs se voient
proposer des titres à un certain prix (le prix d’émission). Dès lors que les actions et
obligations émises sur le marché primaire ont été achetées une première fois par un
investisseur, ce dernier est libre de les céder sur le marché secondaire, mais cette
fois, au prix du marché, c’est-à-dire au prix fixé selon la loi de l’offre et la demande.

Le marché secondaire permet de rendre disponibles à tout moment les capitaux


investis sur le marché primaire et d’acheter ou vendre des titres déjà émis et cotés.

Cette activité, organisée et régulée, est un marché réglementé, communément
appelé « Bourse ». 


Sur cette bourse, il est émis ou coté des produits ou actifs financiers suivants :
à Les Obligations ;
à Les Actions ;
à Les Bons du Trésor.

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CHAPITRE 1 : LES OBLIGATIONS
Une obligation est un titre représentant une créance sur l'émetteur du titre.
L’émetteur d’obligations réalise un emprunt qu’il divise en « coupures », appelées
des obligations, les prêteurs seront les acheteurs de ces obligations. Les obligations
sont négociables, et les prêteurs initiaux pourront donc se faire remplacer par
d’autres prêteurs en leur vendant les titres.

Alors que l'actionnaire est propriétaire d'une partie de la société dont il détient des
actions, l'obligataire est créancier de l'émetteur et sa rémunération pour ce prêt ne
sera pas liée aux performances de l'entreprise émettrice.

C'est par le biais d'obligations qu'est financée la majorité des besoins de financement
des grands agents économiques.

L'État, par exemple, finance ses déficits budgétaires par l'émission d'obligations du
Trésor (Emprunt Obligataire). 


Les entreprises publiques, les collectivités locales (villes, départements) financent


leur déficit d'exploitation ou leurs équipements par le recours à des emprunts
obligataires. 


Les sociétés de crédit refinancent les crédits accordés à leurs clients sur le marché
obligataire. 
Les principaux investisseurs sur le marché obligataire sont les
investisseurs institutionnels (compagnies d'assurances, caisses de retraite,
OPCVM, mutuelles, Caisse des dépôts et consignations...). 


1. LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES D'UNE OBLIGATION

1.1. La durée de vie

La durée de vie maximale des obligations dans la zone francs est de cinq de
maturité. Par ailleurs, cette durée à été supprimée dans la réglementation française
en 1998.

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1.2. La signature


Par signature, on entend qualité de l’émetteur

Le plus grand risque que court un porteur d’obligations est la non-solvabilité de


l’émetteur.

La plupart des émetteurs obligataires se font noter par une agence de notation
(Standard and Poor's1, Moody's2, Fitch3, Dagong4 et Bloomfield Investment
Corporation5). Les agences donnent ainsi un avis sur la capacité de l'émetteur à
rembourser sa dette.

Echelle de notation mondiale

Standard & Poor’s Moody’s Libellés


AAA Aaa Titres publics
AA Aa Très forte capacité
A A Forte Capacité mais sensible

BBB Baa Bonne Capacité mais très sensible


BB-B-CCC-CC Ba-B-Caa-Ca Degrés divers de titres spéculatifs
C C Intérêts non payés
D D Obligation en « défaut »

Echelle de notation de Bloomfield Investment Corporation

NOTES DE CATEGORIE NOTES DE CATEGORIE


D’INVESTISSEMENT SPECULATIVE
AAA Risque extrêmement faible
BB+
AA+ BB Risque assez élevé
AA Risque très faible BB-
AA- B+
A+ B Risque élevé
A Risque Faible B-
A- CCC
BBB+ CC Risque probable
BBB Risque modéré C
BBB- D Défaut avéré

1
Agence de notation américaine et filiale de McGraw-Hill
2
Agence de notation américaine fondée en 1909 par John Moody.
3
Agence de notation fondée par John Knowles Fitch le 24 décembre 1913 à New York
4
Agence de notation financière Chinoise fondée en 1994
5
Agence de notation financière Ouest Africaine instalée à Abidjan, Douala etc.

6
1.3. Le nominal, le prix d’émission et le prix de remboursement

Le nominal d’un titre est la part du capital emprunté par titre.

L’encours de l'emprunt est le produit du nominal par le nombre de titres en


circulation.

La valeur nominale des obligations peut varier, les prix des obligations sont toujours
donnés en pourcentage de la valeur nominale, celle-ci n’est donc pas toujours
connue des opérateurs obligataires.

Le prix d’émission est le prix à payer au moment de l’émission des obligations. Il


peut être égal au pair (c’est-à-dire à la valeur nominale), inférieur ou supérieur.

Le prix de remboursement est le prix auquel l’émetteur remboursera les titres à


l’échéance. Il est le plus souvent égal à la valeur nominale.

1.4. Le taux nominal ou taux facial

L’obligataire est rémunéré de son prêt par des versements d’intérêts : les
coupons.

Ces coupons sont versés le plus souvent annuellement, mais peuvent être
trimestriels, voire semestriels.

Le taux permettant le calcul des coupons est appelé taux nominal ou facial.

Le taux peut être fixé pour la durée de vie du titre (obligation à taux fixe) ou varier en
fonction d’un indice de taux (obligation à taux variable).

1.5. Les modes d’amortissement

La structure d’amortissement indique le calendrier de remboursement des


titres constituant un emprunt obligataire.

Les obligations émises ces dernières années sont généralement amorties « in fine ».
Il reste encore en circulation quelques titres dont l’amortissement se fait par séries
égales.

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à Amortissement infine
Chaque année ne sont versés que les intérêts, et
toutes les obligations sont remboursées à l'échéance.
à Amortissement par séries ou tranches
L’émetteur prévoit de rembourser
les titres en plusieurs fois à des dates fixées à l’avance : par exemple, un
émetteur prévoit de rembourser la moitié des obligations en 2018 et l’autre
moitié en 2019.

Modes particuliers
• Rachat en Bourse

À condition de l’avoir prévu dans le contrat d’émission, l’émetteur peut racheter ses
propres titres sur le marché. Il doit alors les annuler, ce qui a pour effet de diminuer
l’encours de l’emprunt.

Anticipé optionnel :

à au gré de l'émetteur (call émetteur), il est généralement prévu un prix de


remboursement 
supérieur au pair ; 


à au gré du souscripteur, il peut alors être prévu une pénalité sur le dernier
coupon. 


2. LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ OBLIGATAIRE

On distingue deux grands marchés :

à le marché primaire qui est celui des titres à l'émission ; 



à le marché secondaire qui est celui des titres cotés. 


Les opérations réalisées pendant la période du primaire (c’est-à-dire entre le


lancement de l’emprunt et sa date de règlement) et qui ne correspondent pas à des
opérations de placement pur sont appelées des opérations du marché gris.

Elles ne sont pas clairement distinguées des opérations du marché primaire car un
investisseur qui avait a priori l’idée d’investir réellement peut très bien décider de
revendre les titres avant la date de règlement, on dira alors qu’il a fait une opération
« sur le gris ». 


8
Il arrive aussi que des opérateurs vendent sur le gris des titres qu’ils n’ont pas
encore achetés, comme sur un marché à terme. 


Les prix sur ce marché sont libres et restent souvent confidentiels. 


2.1. Le marché primaire

à S'achève à la date de règlement. 



à Correspond à la phase d'émission du titre. 


2.1.1. Le visa des autorités de régulation (Gendarme Boursier)


Lorsqu’il y a appel public à l’épargne en zone francs, l’émetteur doit avoir obtenu un
visa de la COSUMAF6 (CEMAC) ou CREPMF (Le Conseil Régional de l’Epargne
Publique et des Marchés Financiers est un Organe de régulation de tutelle du
Marché Financier Régional de l’UEMOA, créé le 03 juillet 1996)

La notion d’appel public à l’épargne a été redéfinie dans la loi du 3 juillet 1998
(France). On peut considérer qu’il n’y a pas appel public à l’épargne lorsque
l’émission se fait auprès d’investisseurs « qualifiés » ou dans un cercle restreint
d’investisseurs.

Les titres sont achetés à l’émetteur par le syndicat bancaire (on dit que les banques
garantissent le placement).

À la date de règlement, les banques du syndicat devront payer les titres à l’émetteur
au prix d’émission.

Le prix d’émission est aussi le prix payé par les particuliers, mais les personnes
morales qui investissent de plus gros montants payent généralement moins cher.
Ceci revient pour les banques à abandonner une partie des commissions au moment
de la revente.

2.1.3. L’adjudication

Cette procédure est principalement utilisée par l’État pour émettre les OAT
(obligations assimilables du Trésor).

6
Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale

9
Les adjudications d’OAT ont lieu chaque premier jeudi du mois (Zone CFA et la
France). L’État annonce quelques jours avant les caractéristiques des titres émis et
une indication du volume. Toutes les banques peuvent participer, celles qui payent le
plus cher seront servies en priorité.

Il n’y a donc pas de commissions payées par l’émetteur aux banques. Celles-ci
participent afin de dégager une marge en revendant les titres aux investisseurs.

Depuis 1987 (France), l’État a créé le statut de spécialistes en valeurs du Trésor


(SVT). Il existe une vingtaine de banques ayant obtenu le statut de SVT. Ces
banques doivent être régulièrement présentes aux émissions de titres d’État (aussi
bien OAT que BTF7 et BTAN8) et elles doivent aussi donner des prix
acheteurs/vendeurs sur le marché secondaire (être market-makers).

2.1.4. L’assimilation

L'assimilation consiste à émettre un nouvel emprunt, sans pour autant créer une
nouvelle ligne de cotation : celui-ci vient augmenter l'encours d'un emprunt existant
et en a toutes les caractéristiques : même taux de coupon, même nominal, même
date de remboursement.

La différence du niveau des taux entre la date d'émission de la ligne originelle et le


nouvel emprunt assimilé est répercutée dans le prix ou sur le premier coupon, pour
obtenir un taux actuariel proche des taux en vigueur lors de l'assimilation.

La procédure d’assimilation est utilisée par l’État pour ses émissions d’OAT, mais
aussi par des émetteurs réguliers sur le marché obligataire (entreprises publiques ou
privées).

Le principal avantage des assimilations est l’existence d’un nombre de lignes


obligataires plus réduit, mais avec des encours plus importants et donc des titres
plus liquides.

7
Les Bons du Trésor à taux fixe et à intérêt précompté (plus connus par leur sigle BTF) sont des titres de
créance négociables à court terme émis par le Trésor public français, deuxième support de la dette négociable de
l'État français, derrière les Obligations assimilables du Trésor (OAT)

8
Les Bons du Trésor à Taux Annuel (BTAN) sont des obligations à moyen terme émises par l'Etat français. Leur
maturité à l'émission est de deux ou cinq ans

10
2.2. Le marché secondaire

Marché dirigé par les ordres ou par les prix

Marché dirigé par les ordres Marché dirigé par les prix

Tous les ordres portant sur une valeur Des brokers (comme à Londres) ou des
sont centralisés (géographiquement ou teneurs de marché proposent une
par informatique) pour confronter fourchette achat/vente sur les valeurs.
l'ensemble de l'offre et de la demande, On vient alors « taper » cette fourchette
et on en dégage un prix. pour effectuer une négociation.

Aujourd'hui, le marché secondaire obligataire est à la fois dirigé par les ordres et par
les prix.

Le marché dirigé par les ordres : c'est le système NSC (nouveau système de
cotation), qui est le véritable marché organisé, avec centralisation de l'offre et de la
demande ; il concerne principalement les particuliers. 


Le marché dirigé par les prix : depuis la création des spécialistes en valeurs du
Trésor (SVT), la grosse majorité des transactions sur titres d’État est effectuée de
gré à gré. Les prix des SVT sont communiqués par l'intermédiaire d'écrans dans les
salles de marchés. 


Il en est de même pour les titres les plus liquides qui sont cotés par des market-
makers.



2.3. Les obligations à taux fixe Le prix d’une obligation

Les obligations à taux fixe sont celles dont le coupon est fixé à l'avance dans le
contrat d’émission. Les obligations à taux fixe sont cotées en deux parties :

à au pied du coupon, c'est-à-dire sans le coupon couru ; 



à en pourcentage du nominal. 


Ce qui permet de rendre les cours comparables, quelle que soit la valeur nominale
du titre, et quelle que soit la date à laquelle on se situe par rapport au versement du
coupon. 
Il faut suivre les étapes suivantes. 


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Calculer le coupon couru


C’est le taux facial ou nominal au prorata du nombre de jours écoulés depuis la date
du dernier paiement. 


𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑒𝑥𝑎𝑐𝑡 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒𝑟 𝑐𝑜𝑢𝑝𝑜𝑛𝑠


𝐶𝐶 = 𝑥 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙
365 (ou 366)

Ce dernier est calculé en se situant à la date de règlement, soit j + 3 ouvrés.

à Connaître le cours coté au pied du coupon


à Connaître la valeur nominale du titre


à Multiplier la valeur nominale du titre par le cours coté 


Prix = (Cours + CC) x valeur Nominale

Exemple : 
Le lundi 05 mars 2019 (règlement du 20 mars 2019), l'OAT 3,75 %
échéance 2029, dont le coupon détache le 25 avril de chaque année, cotait 101 %.
Calculons son prix en FCFA pour un achat de 10 000 titres en valeur nominale, au
cours de 1 000 FCFA. 


Le nombre de jours entre le 25 avril 2018 et le 20 mars 2019 est de 331, et le coupon
versé le 25 avril 2019 représente une année de 366 jours. 


<<=
𝐶𝐶 = <>> 𝑥 3,75 = 3,16%

La valeur nominale des OAT à taux fixe est de 1 000 FCFA.


Prix en FCFA pour 10 000 titres = (1000 + 3,16%) × 10 000 = 10 000 316FCFA. 


2.4. Principes de base des mathématiques financières

Les obligations étant des produits à long terme, on utilise les méthodes d’intérêt
composé. En intérêt composé, l’intérêt est réintégré chaque année au capital et porte
lui-même l’intérêt.

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Ainsi, 100 FCFA placés à 5 % auront une valeur future de 105 dans un an et de :

105 × 1,05 = 110,25 dans deux ans.

La formule de la valeur future (VF) d’un flux VA (valeur actuelle) dans n années,
placées au taux i est donc :

VF = VA(1 + i)W

Donc la valeur actuelle d’un flux VF reçu dans n années au taux i est :

= VF(1+ i)-n
𝑽𝑭
𝑽𝑨 = 𝐧
(𝟏[ 𝐢)

Pour pouvoir comparer des titres dont les coupons et les prix sont différents, on
calcule le « taux actuariel » ou yield to maturity.


Le taux actuariel est le taux tel que la valeur actuelle des flux payés (ici le prix payé
en achetant le titre) est égale à la valeur actuelle des flux reçus (les coupons et le
remboursement).

Exemple : Soit une obligation X de durée 10 ans remboursée in fine au pair. Son
taux nominal est de 5 % et son prix est de 100 %. Le coupon couru est nul.

Il n’est pas utile de poser l’équation pour voir que le taux de cet investissement est
5%. Supposons maintenant qu’il se produise une hausse de taux sur le marché et
que le taux de cette obligation passe à 6 %. Le prix correspondant se déduit de la
formule suivante :

𝟓 𝟓 𝟏𝟎𝟓
𝑷𝒓𝒊𝒙 à 𝟔% = I 𝟏 + 𝟐 + ⋯ + 𝟏𝟎P % = 𝟗𝟐, 𝟔𝟒
(𝟏 + 𝟎, 𝟎𝟔) (𝟏 + 𝟎, 𝟎𝟔) (𝟏 + 𝟎, 𝟎𝟔)

Il est équivalent de dire que le prix de l’obligation a baissé (de 7,36 %) ou que
le taux actuariel de l’obligation a monté d’1 %.

2.5. Utilisation du taux actuariel

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Le taux actuariel prend donc en compte tous les éléments financiers du titre. Il
permet de comparer deux titres dont les taux nominaux et les prix sont différents.

Pour une durée résiduelle des titres fixée, ceux dont les taux actuariels sont les plus
faibles sont les titres émis par l'État.

Pour les autres titres, qui donnent donc un rendement supérieur, on calcule le spread
qui est la différence de taux actuariel entre le titre concerné et le titre d'État dont la
durée résiduelle est la plus proche.

Pour des raisons d'harmonisation, on utilise de plus en plus le spread par rapport à la
courbe des taux swaps9, celle-ci ayant le mérite d'être unique dans la zone CFA
(entre 5% à 7%).

2.6. La notion de sensibilité d’une obligation


Lorsque le prix d’une obligation augmente, son taux actuariel diminue
(puisqu’en la payant plus cher, on aura un rendement plus faible).

Lorsqu’on a acheté une obligation, le risque est que son prix baisse, ce qui
revient à dire que l’on a un risque de hausse de taux.

La sensibilité d’une obligation est une mesure de l’impact d’un mouvement de


taux sur le prix du titre.

Lorsqu’une obligation a une sensibilité de 7, cela signifie que si son taux


actuariel monte de 1 %, son prix baissera d’environ 7 % de sa valeur.

Dans l’exemple précédent, la sensibilité de l’obligation est de l’ordre de 7,36 :


si le taux actuariel monte de 1 %, son prix baisse d’environ 7,36 % de sa
valeur (il ne s’agit que d’un chiffre approximatif, car le vrai chiffre de sensibilité
se calcule en utilisant la notion de dérivée, ce qui correspond à étudier le
mouvement du prix du titre pour une variation très faible du taux actuariel).

9
Un swap de taux d'intérêt est un produit dérivé financier, dont l'appellation officielle en
français est « contrat d'échange de taux d'intérêt ». Voir les articles généraux : swap et
produit dérivé.

14
La sensibilité d’une obligation est principalement liée à la durée résiduelle de
l’obligation. Plus l’obligation a une durée longue, plus elle sera sensible à un
mouvement de taux.

Un gestionnaire qui croit à une future baisse des taux a donc intérêt à acheter
des titres très sensibles.

2.7. Les indices calculés à partir des obligations à taux fixe

2.7.1. Les indices de référence obligataires

à TMO (taux obligataire)
Calculé à partir des taux des emprunts à taux fixe du
secteur public à l’émission, il est en voie de disparition.
à TME (taux moyen des emprunts d’État)
Il représente la moyenne pondérée
des taux actuariels des OAT à taux fixe de durée résiduelle de cinq ans.
Il a
été utilisé comme référence obligataire en zone Francs.
à TEC 10 (taux de l’échéance constante à dix ans)
Il est calculé chaque jour
à partir des cotations des deux OAT encadrant la durée de dix ans, données
par les SVT à 10 h.
Une interpolation linéaire des taux actuariels des deux
OAT est effectuée pour obtenir un taux de dix ans.

Les taux TEC sont aussi calculés en utilisant la même méthode sur des durées d’un
an, deux ans, trois ans, cinq ans, sept ans, quinze ans et vingt ans.

3. les autres types d’obligations

3.1. Les obligations convertibles

3.2.1. Caractéristiques

L'obligation convertible en action peut être, à l'initiative du porteur, convertie en


action suivant des modalités fixées dans le contrat d'émission : parité de conversion,
durée de convertibilité.

Généralement, l'obligation est convertible à tout moment ou à des époques


déterminées et le rapport de conversion est d’1.

Toutes les sociétés par actions peuvent émettre des obligations convertibles,

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excepté les entreprises nationalisées et les sociétés d'économie mixte, dont l'État
détient plus de la moitié du capital social.

Le droit préférentiel de souscription (DPS)

La conversion correspond à une augmentation de capital.

Lors de l'émission des nouvelles actions, on demande généralement aux anciens


actionnaires d'abandonner leur DPS en contrepartie d'un droit de priorité leur
garantissant l'exclusivité de la souscription aux obligations convertibles durant une
période déterminée.

Remboursement d'un emprunt convertible

L'amortissement d'un emprunt convertible se fait selon des procédures identiques


aux emprunts classiques.

Seule variante : les titres amortis ne sont pas remboursés immédiatement, mais un
délai de trois mois est accordé aux obligataires afin de leur permettre la conversion
des titres amortis. Ainsi, si la valeur de conversion est supérieure à la valeur de
remboursement, il aura intérêt à convertir.

Les droits des porteurs d'obligations convertibles


Durant la période de convertibilité des obligations, certaines opérations financières


(amortissement ou réduction du capital, modification de la répartition des bénéfices)
sont interdites.

D'autres, telles les augmentations de capital, doivent être réalisées en respectant


l'une des deux conditions suivantes :

à réserver le droit des obligataires optant pour la conversion : ils sont donc
considérés comme des actionnaires au moment de l'opération, ce qui leur
permet de souscrire à titre irréductible aux actions nouvelles aux mêmes
conditions que les actionnaires, sauf en ce qui concerne la jouissance du
nouveau titre ; 


16
à ajuster les bases de conversion de façon à égaliser la valeur des titres
obtenus par conversion après l'opération et la valeur des titres obtenus par
conversion avant l'opération. 
Dans ce cas, l'obligation convertible donnera
droit à : 


𝟏
𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔
𝐜𝐨𝐞𝐟. 𝐝′𝐚𝐣𝐮𝐬𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭

4. MODES DE REMBOURSEMENT

Une obligation peut être remboursée selon les modes suivants :

à In fine ;
à Annuités constantes ;
à Amortissements constants ;
à Coupon zéro.
à Exemples d’amortissements des emprunts

4.1. REMBOURSEMENT IN FINE

Un capital de 500 000FCFA, taux d’intérêts 5%, durée : 5 ans

Année Capital début Intérêt Amortissement Annuité Capital Fin


An 1 500 000 25 000 0 25 000 500 000
An 2 500 000 25 000 0 25 000 500 000
An 3 500 000 25 000 0 25 000 500 000
An 4 500 000 25 000 0 25 000 500 000
An 5 500 000 25 000 500 000 525 000 0
Total 125 000 500 000 625 000
Le remboursement du principal de l’emprunt se réalise en une seule fois à la date
d’échéance du titre. Seuls les intérêts sont payés aux investisseurs pendant la durée
de l’emprunt.

4.2. ANNUITES CONSTANTES

Un capital de 500 000FCFA, taux d’intérêts 5%, durée : 5 ans

−n

E =a×
1− (1 +t )
t

17
p−k
Ap = Ak × (1 + t )
Avec A1 = a – I1

Année Capital début Intérêt Amortissement Annuité Capital Fin


An 1 500 000 25 000 90 487 115 487 409 513
An 2 409 513 20 476 95 011 115 487 314 502
An 3 314 502 15 725 99 762 115 487 214 740
An 4 214 740 10 737 104 750 115 487 109 990
An 5 109 990 5 497 109 990 115 487 0
Total 77 435 500 000 577 453
La somme des intérêts versés et du principal (Annuité) est identique chaque année.
Ainsi au fur et à mesure des remboursements, le montant des intérêts versés
diminuera au profit du remboursement du principal.

4.3. AMORTISSEMENTS CONSTANTS

Un capital de 500 000FCFA, taux d’intérêts 5%, durée : 5 ans

Année Capital début Intérêt Amortissement Annuité Capital Fin


An 1 500 000 25 000 100 000 125 000 400 000
An 2 400 000 20 000 100 000 120 000 300 000
An 3 300 000 15 000 100 000 115 000 200 000
An 4 200 000 10 000 100 000 110 000 100 000
An 5 100 000 5 000 100 000 105 000 0
Total 75 000 500 000 575 000
Le principal est remboursé tous les ans d'un montant identique. Il est d'usage de
diviser le montant du principal par le nombre d'années de remboursement pour
connaître le montant des amortissements.

NB : Ne pas confondre Annuité et Amortissement (Remboursement annuel du


principal)

4.4. COUPON ZERO

Un capital de 500 000FCFA, taux d’intérêts 5%, durée : 5 ans

Année Capital début Intérêt Amortissement Annuité Capital Fin


An 1 500 000 0 0 0 500 000
An 2 500 000 0 0 0 500 000

18
An 3 500 000 0 0 0 500 000
An 4 500 000 0 0 0 500 000
An 5 500 000 107 753 500 000 607 753 0
Total 107 753 500 000 607 753
Durant toute la durée de vie de l'obligation, aucun versement n'est effectué. Le
principal n'est remboursé qu'en fin de vie, les intérêts produisent eux-mêmes des
intérêts qui seront versés à la fin de la durée de vie du titre.

CHAPITRE 2 : LES ACTIONS

1. DÉFINITION

Les actions représentent l'équivalent en titres des fonds apportés par les
actionnaires à la constitution du capital social de l'entreprise ; l’action confère un
droit de propriété sur l’entreprise à son détenteur. La valeur de chaque action est
représentée par la valeur nominale qui ne peut jamais intégrer les gains ou les pertes
de l’entreprise.

Une action représente les droits détenus par son propriétaire sur la société et lui
confère la qualité d’associé. La responsabilité de l'actionnaire dans la gestion de
l'entreprise n'est engagée qu'à hauteur de son apport, quels que soient les
engagements contractés par la société.

Depuis l’ordonnance de juin 2004, il existe trois types d’actions.

Les actions ordinaires qui conservent l’intégralité des droits attachés à une action.

à Un droit sur la gestion (droit de vote) 


à Un droit sur les bénéfices réalisés (droit au dividende) 


à Un droit sur l'actif social 


Les actions de préférence pour lesquelles l’émetteur peut modifier les droits
pécuniaires ou politiques. 


Les titres composés lorsque l’émetteur émet des actions auxquelles sont attachés
d’autres titres donnant un accès différé au capital social. 


2. LES ACTIONS ORDINAIRES

19
2.1. Un droit sur la gestion

Ce droit, dit « droit de vote », s'exerce au sein des assemblées générales de la


société qui réunissent ainsi l'ensemble des actionnaires.

Il existe deux types d'assemblées générales.

L'assemblée générale ordinaire (AGO)

Les décisions prises par l'AGO concernent les actes de gestion courante de
l'entreprise : elle se réunit tous les ans dans les six mois qui suivent la fin de
l'exercice écoulé. Les décisions sont prises à la majorité simple (la moitié des voix
plus une).

L’AGO se réunie pour :

à Présentation du rapport de gestion par le conseil de direction 


à Présentation des rapports des commissaires aux comptes 


à Approbation des comptes 


à Affectation des bénéfices réalisés par l'entreprise : répartition entre réserves


et distribution de dividendes 


à Élection des membres du conseil de direction (conseil d'administration ou


directoire et conseil de surveillance). 


L'assemblée générale extraordinaire (AGE)

L'AGE est réunie de façon exceptionnelle lorsque des décisions particulièrement


importantes doivent être prises par les actionnaires, à savoir :

à Modification des statuts 


à Augmentation ou réduction de capital 


à Création d’actions de catégories différentes 


20
à Changement de dénomination, forme sociale ou adresse du siège social 
Les
décisions y sont prises à la majorité qualifiée des deux tiers des voix.
Lorsque
des décisions à prendre concerneront à la fois l'AGO et l'AGE, il y aura alors «
assemblée générale mixte ».


Un actionnaire peut se faire représenter par un autre actionnaire, son conjoint ou un


administrateur. 
S'il ne peut assister à l'assemblée, possibilité lui est donnée de voter
par correspondance au moyen d'un formulaire. 


Aujourd’hui, les actionnaires peuvent aussi voter par voie de signature électronique
si les statuts de la société le prévoient. 
Pour exercer ce droit de vote en
connaissance de cause, l'actionnaire a un droit à l'information.
Il peut se faire
communiquer tous les documents indispensables à son information : comptes
annuels, 
chiffres d'affaires trimestriels 


2.2. Un droit sur les bénéfices réalisés

Le dividende

Lorsqu'une société réalise des bénéfices, ceux-ci sont d'abord soumis au taux de
l'impôt sur les sociétés. L'assemblée générale des actionnaires doit alors se
prononcer sur l'affectation de la somme restant après impôt.

Deux solutions existent :

à distribuer cette somme aux actionnaires ; 


à la mettre en réserve, la société conservant ainsi cette somme pour ses


besoins de financement. 


Dans la majorité des cas, le bénéfice après impôt est pour partie mis en réserve et
pour partie distribué aux actionnaires. 


La somme revenant ainsi à chaque action s'appelle le dividende. Ce dividende est,


par nature, fonction des résultats de l'entreprise, et n'est pas identique d'une année
sur l'autre. C'est la raison pour laquelle l'action se définit comme une valeur à revenu
variable. 


21
Le paiement du dividende 


Les sociétés peuvent proposer à leurs actionnaires une option pour le paiement du
dividende en espèces ou en actions nouvelles ; l’AGO vote l’option, qui est ensuite
exercée par chaque actionnaire.

Cette opération sur le titre aboutit à :

à l’obligation d’émission, par la société, d’actions nouvelles pour payer le


dividende, soit une augmentation de capital ; 

à un effet, mécanique, de dilution sur la participation de l’actionnaire qui ne
lève pas l’option et reçoit des espèces. 


Exemple :

Cours moyen de l'action : 10 000 FCFA. 


Dividende unitaire : 1 100 FCFA. 


Coefficient d'obtention d’une action nouvelle : 10 000 / 1 100 = 9.


Il faut donc neuf actions anciennes pour obtenir une action nouvelle en paiement du
dividende.

Pour un portefeuille de 50 000 actions :
50 000 / 9 = 5 555 actions nouvelles.
On ne


peut donc utiliser que : 5 555 actions x 9 = 49 995 actions anciennes.


Soit une soulte en espèces de :
50 000 - 49 995 = 5 actions x 1 100 = 5 500.

L'actionnaire recevra donc :

à 5 555 actions nouvelles ; 


à une soulte en espèces de 5 500 ; 


à un droit sur l'actif social. 


L'actionnaire possède un droit sur l'actif de l'entreprise, proportionnel au nombre de


titres qu'il détient. Par actif, on entend son patrimoine, à savoir terrains, construction,

22
outillage, trésorerie dont il faudra retrancher les dettes. 
Ainsi, lorsque la société
procède à une augmentation de capital, les anciens actionnaires seront associés à
l'opération et possèdent un droit préférentiel de souscription ou d’attribution.

L'utilisation de ce droit sera étudiée en détail dans le chapitre « augmentations de


capital ». Si l'entreprise venait à être mise en liquidation, les biens qui resteraient
après paiement des dettes (boni de liquidation) seraient répartis entre les
actionnaires, chacun ayant un droit proportionnel au nombre d'actions détenues. 


2.3. La forme des titres

Jusqu'au 3 novembre 1984, tous les titres étaient imprimés sur un support papier.
Depuis cette date, il y a dématérialisation des titres : le papier a disparu au profit
d'une inscription en compte. Les titres peuvent revêtir deux formes.

Au porteur

La société émettrice ne connaît pas l'identité des propriétaires de ses actions.


L'inscription en compte auprès de l'intermédiaire financier habilité suffit à prouver la
propriété du titre. Les mouvements de titres se traduisent par de simples écritures
comptables entre les intermédiaires. Pour faciliter les échanges en Bourse, les titres
doivent obligatoirement être convertis « au porteur ».

Au nominatif

Le nom du propriétaire de l'action est connu de la société émettrice et enregistré


dans ses livres. Depuis 2004, la forme nominative n’est plus obligatoire pour les
actions des sociétés non cotées en Bourse.

Pour l'actionnaire, l'avantage sera de recevoir une convocation aux assemblées


générales, ainsi que le contenu de l'ordre du jour.

Le titre pourra aussi être inscrit « au nominatif » à la demande du porteur si, par
exemple, la société propose un droit de vote double pour les actionnaires fidèles.

23
CHAPITRE 3 : LA GESTION COLLECTIVE

3.1. Définition

OPCVM signifie organisme de placement collectif en valeurs mobilières.

Un investisseur a la possibilité d'intervenir en Bourse de trois façons :

à soit directement en constituant et en gérant lui-même un portefeuille de titres


;


à soit en signant un mandat de gestion individuelle ; 


à soit indirectement en utilisant ce système de gestion collective de fonds


pratiqué par les OPCVM. 


Cette formule offre de nombreux avantages tels que : 


à la simplicité de gestion pour les investisseurs non spécialistes ; 


à une répartition du risque boursier ; 


à le choix des investissements, les OPCVM offrant une multitude de


placements;


à la liquidité ; 


à la possibilité d'un investissement modeste ; 


à la sécurité du cadre légal et réglementaire. 


2.2. Les types juridiques d’OPCVM

On peut utiliser différents critères de différenciation des OPCVM.

24
2.2.1. Critères juridiques

On distingue deux types juridiques d'OPCVM.

a. Les SICAV : sociétés d'investissement à capital variable

Ce sont des sociétés anonymes dont le capital varie périodiquement en fonction des
apports et des retraits des investisseurs. Le souscripteur est un actionnaire et
souscrit des actions de SICAV.

b. Les FCP : fonds commun de placement

Ce sont des copropriétés de valeurs mobilières dont les parts sont émises ou
rachetées à la demande des porteurs ; ces parts sont aussi considérées comme des
valeurs mobilières. L'investisseur n'a pas la qualité d'actionnaire, car le FCP n'a pas
de personnalité morale.

3. LES PRODUITS DERIVES

Les marchés à terme de taux d'intérêt sont apparus aux États-Unis en octobre
1975.
Depuis cette date, de nombreux marchés dérivés se sont créés dans la
plupart des places financières.

Ils peuvent porter sur des taux d'intérêt, mais aussi sur des indices boursiers, sur des
devises ou sur des matières premières.

L'objectif de ces marchés est de permettre d'effectuer des opérations de couverture


de risque.

Toutefois, pour pouvoir être utilisés pour les opérations de couverture, il faut que ces
contrats aient une certaine liquidité. Cette liquidité est souvent apportée par des
intervenants dont l’objectif est la spéculation.

Lorsque les cours des contrats à terme (ou des contrats d'options) s'éloignent de leur
cours théorique par rapport au marché au comptant, il est possible d'effectuer des
opérations d'arbitrage.

L'existence de ces opérations assure la cohérence du cours des contrats par rapport
aux marchés du comptant.

25
Parmi les produits traités, on les distingue : suivant le type de marché sur lequel ils
s’échangent :

à organisé (ou listé) ou de gré à gré ; 



à marchés organisés et marchés de gré à gré de différencient dans leurs
organisations en cela que le gré à gré ne dispose pas de chambre de
compensation et fait donc peser un risque supplémentaire sur les parties
contractantes ; 

à suivant la nature du produit : terme ferme ou terme conditionnel (option). 


3.1. LES PRODUITS DE TERME FERME TRAITÉS DE GRÉ À GRÉ

Le change à terme : un achat ou une vente à terme de devises permet de se fixer


dès maintenant un prix pour une opération de change qui sera effectuée à une date
ultérieure fixée dans le contrat. 


Le forward rate agreement (FRA) : l’opération est similaire, mais il s’agit d’un achat
ou d’une vente de taux. Le montant payé ou reçu à l’échéance correspondra à la
différence de taux entre le taux négocié au départ et le taux constaté appliqué à la
période et au montant défini dans le contrat. 


3.2. LES PRODUITS DE TERME FERME TRAITÉS SUR UN MARCHÉ ORGANISÉ

On les appelle aussi les contrats futures. En France, c’est la société MATIF (marché
à terme international de France) qui les gérait depuis 1986.

Il existe des contrats futures sur les produits suivants :

à indices boursiers (ex. : contrat CAC) ; 


à actions individuelles (ex. : USFs, universal stock futures contract) ; 


à taux longs (ex. : contrat bund) ; 


à taux courts (ex. : contrat Euribor) ; 


à matières premières (ex. : contrat sur le blé) ; 


26
à contrat sur le change (ex. : contrat sur l’EUR/USD) 


3.3. LES PRODUITS DE TERME CONDITIONNEL (OU OPTIONS) TRAITÉS DE


GRÉ À GRÉ

C’est dans cette catégorie que l’on rencontre le plus de produits différents. On se
limitera donc à citer quelques produits classiques :

à les options de change ; 


à les options de taux : Cap, Floor, COLLAR, swaptions ; 


à les options sur indices boursiers ; 


à produits vanille ou produits exotiques : Une option vanille est une option
simple alors qu’une option exotique est une option plus complexe (swaption
par exemple). 


3.4. LES PRODUITS OPTIONNELS TRAITÉS SUR UN MARCHÉ ORGANISÉ

Options sur actions et sur indices boursiers. 


Options sur les contrats futures. 
En France, les options sur actions et sur indices
étaient gérées par la société MONEP (Marché des Options Négociables de Paris),
elles sont maintenant directement gérées par Euronext-Liffe. 


4. LES MARCHÉS DÉRIVÉS DE TERME FERME TRAITÉS SUR UN MARCHÉ


ORGANISÉ : LES CONTRATS FUTURES

4.1. Les principes de fonctionnement des contrats futures

Le même type de fonctionnement se retrouve sur chaque marché. Pour en


comprendre les points principaux, nous prendrons l’exemple de l’organisation du

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marché des produits dérivés français.

Les différents intervenants

On distingue deux métiers bien différenciés (mais qui peuvent être réalisés par les
mêmes intervenants) : la négociation des contrats et la compensation.

La négociation
Les négociateurs interviennent sur le marché et ont donc accès au


système de négociation électronique (NSC). Ils ont le statut de membre de marché.

La compensation
Dès qu’un négociateur a réalisé un ordre, il doit faire compenser


les positions de son donneur d’ordres auprès d’un compensateur.

4.2. Caractéristiques communes des contrats

La cotation

Tous les contrats à terme sont cotés électroniquement, depuis la fusion Euronext-
Liffe, sur le système londonien (Liffe-CONNECT).

Le deposit10

À tout intervenant qui ouvre une position sur un contrat, il est demandé de constituer
un deposit. Pour tous les contrats à terme ferme (c'est-à-dire hors contrats
d'options), le deposit demandé à l'acheteur et au vendeur est le même.

Il est restitué :

à soit au moment de la clôture de la position (lorsque l'acheteur revend ou que


le vendeur rachète) ; 


à soit à l'échéance du contrat. 


10
Appelé aussi dépôt de garantie, le déposit est la somme que doit fournir un opérateur sur les marchés à terme,
en garantie d'une prise de position (achat, vente, option

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