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CHAPITRE 1: RECHERCHE
BIBLIOGRAPHIQUE
INTRODUCTION
Dans ce chapitre, on va présenter le Lean qui est un ensemble de principes, de
pratiques, de techniques et d’outils conçus pour éliminer les causes de la mauvaise
performance.
En outre, on va définir la méthode Six Sigma à travers la méthode DMAIC de
résolution de problèmes.
2- Origine de l'appellation
Le Six Sigma vient du monde des statistiques. La lettre grecque sigma σ correspond à
l’écart type racine carrée de la variance. Donc « Six sigma » est 6 fois l’écart type. L’écart
type peut être assimilé à la dispersion d’un processus.
Concrètement, la méthode vise à ce que tous les produits soient compris dans
l’intervalle, autrement dit, si l’on a 6 écart-type entre la moyenne et les spécifications client,
alors 99,99975% des produits seront conformes à ce que souhaite le client.
Quelle échéance ?
Définir les besoins des clients et préciser les objectifs à atteindre, cadrer le projet.
"Define" est la première étape de la méthode. Elle permet de définir le périmètre du projet, les
attendus, les ressources et délais nécessaires.
Quels outils ?
2.2- Mesurer
Quelle est la capabilité du process considéré ?
2ème étape de la démarche DMAIC
Collecter les données représentatives, mesurer la performance, identifier les zones de progrès.
Évaluation de la performance actuelle et de sa variation (tendance, cycle...).
4 critères
Précision : Quelle est la précision de la mesure ? Sa plage de précision est tout à fait
compatible avec notre besoin.
Répétabilité : Retrouve-t-on les mêmes résultats si on répète la mesure dans les
mêmes conditions (même personne, même équipement) ?
Reproductibilité : Les résultats sont-ils aussi identiques si ce sont d'autres personnes
avec d'autres équipements, soigneusement étalonnés bien sûr, qui procèdent ?
Stabilité : La précision, la répétabilité et la reproductibilité sont-elles stables dans le
temps ?
c. Formaliser la capabilité du processus
Utilisation des outils analytiques et statistiques pour identifier les causes de problèmes. À ce stade
du déroulement de la méthode, il faut comprendre les problèmes pour pouvoir formuler par la
suite les solutions susceptibles de combler l'écart entre la situation présente et les objectifs clients
La meilleure méthode reste encore de vérifier les hypothèses construites à partir des
suppositions émises lors d'une session collective de recherche de problèmes
(brainstorming, Ishikawa), puis de les vérifier dans une démarche interactive.
Identification et mise en oeuvre des solutions pour éviter les susdits problèmes. Cette phase
particulièrement importante peut se dérouler dans certains cas précis en plusieurs étapes. Ceci
afin de prendre le temps de tester et de valider les solutions les plus adéquates.
2.5- Contrôler
Assurer la continuité
Comment piloter les variables clés pour soutenir et conserver l'avantage ?
5ème étape de la démarche DMAIC
Suivi des solutions mises en place. Il est important d'éviter tout retour en arrière. D'autre
part, les résultats ne sont pas toujours immédiatement visibles. L'effort doit être soutenu, voire
réorienté. Il s'agit là de la phase la plus délicate propre à toutes les démarches de progrès continu.
Le retour en arrière est une menace de tous les instants. Soutenir l'effort passe nécessairement par
l'instauration d'une culture généralisée de la mesure.
FIGURE 2.6: ETAPE CONTRÔLER DE LA DÉMARCHE DMAIC.
On a 4 tâches à exécuter pour accomplir cette 5ème étape :
a. Maintenir le processus "sous contrôle"
Cette ultime étape a pour finalité de garantir la performance dans la durée. En
français, il sera préférable de traduire le terme anglo-saxon de "control" par celui de pilotage.
C'est en effet un rôle actif en temps présent et non passif en temps décalé comme le sous-
entend le terme de contrôle en français.
Il faudra anticiper les dérives et des décisions seront prises.
b. Déroulement de l'étape
L'équipe continue de documenter et de piloter le processus à l'aide du tableau de
bord établi à la deuxième étape, afin de garantir la capabilité du processus dans la durée.
c. Bouclage
Il est temps de préparer le bouclage, finaliser la documentation et de rendre dans les
meilleures conditions, sans oublier les recommandations d'usage, le pilotage du processus aux
gestionnaires d'origine.
Accompagnement du changement
L'accompagnement du changement est une phase décisive plus ou moins délicate à
assurer selon l'ampleur et la complexité du projet, la qualité de la préparation préalable du
personnel et le type de management pratiqué. Traditionnellement placé pour raison pratique
en fin de projet, l'accompagnement du changement se prépare et se déploie dès le lancement
du projet.
d. Transfert de connaissance
La connaissance acquise sur les processus et le déroulement spécifique de la méthode
ne s'enferment pas dans un coffre-fort. Il s'agit maintenant d'en faire profiter tous les
intéressés. La connaissance acquise sur les processus sera transmise aux gestionnaires dudit
processus, et la connaissance acquise sur le déroulement de la méthode sera échangée avec
les autres équipes intervenant sur d'autres phases du projet global.
IV- La méthode 8D
1- Qu’est-ce que la méthode 8D ?
Il s'agit d'une démarche complète pour solutionner tous types de questions et aider à la
prise de décision. L'acronyme 8D (Eight Disciplines) représente les 8 étapes à mener.
Cette méthode a été développée par Ford Motor Company dans les années 80. Elle est
très employée dans le management de la qualité en général et l'amélioration continue . [6]
2- Objectif de 8D
Systématiser la résolution de problèmes
Travailler en équipes transversales et pluridisciplinaires
Favoriser l'amélioration continue
Pérenniser les résolutions de problèmes ponctuels. [7]
3- Les 8 actions de 8D
3.1- Action 1 : Préparer le travail selon la méthode 8D
Mettre en place une équipe qui a la connaissance, le temps, l'autorité et les
compétences pour résoudre le problème :
- La taille de l'équipe dépendra de l'importance du problème.
- Les personnes peuvent avoir des origines diverses (méthodes, qualité, fabrication,
achats, logistique, fournisseur, client, etc.).
L'équipe désigne un animateur et un rapporteur
Clarifier les objectifs et les responsabilités
- Le groupe a en principe toute autorité pour résoudre le problème et mettre en œuvre
les solutions.
V- La méthode KAIZEN
1- Le KAIZEN c’est quoi ?
Kaizen tire son origine de deux mots japonais Kai (qui signifie « changement ») et
Zain (qui signifie « bon »). Kaizen revient donc à dire « bon changement » soit en d’autres
termes, « amélioration continue ».
Le Kaizen est un concept ou une philosophie appliquée dans les entreprises et dont le
but est de promouvoir quotidiennement de petites améliorations à tous les niveaux et sans
induire de gros investissements
C’est un processus d’évolution continue qui repose sur de petites améliorations
répétées au quotidien. Pour que cela fonctionne, chaque membre de l’équipe doit être
impliqué et proposer des idées d’évolution.
L’idée : se focaliser chaque jour sur l’élimination des problèmes et l’optimisation des
process de travail. C’est donc une méthode douce et progressive, à l’opposé des notions de
“disruption” ou de “révolution” qui impliquent des changements plus brutaux. [8]
« Il n’y aura pas de progrès si vous continuez indéfiniment à faire les choses de la
même façon » [9]
VI- Brainstorming
1- Qu’est-ce que le brainstorming ?
Cet outil a été inventé par Alex Osborn, un publicitaire américain. Il s'appuie sur la
capacité créative d'un groupe à trouver des nouvelles idées en dehors de toute influence de
normes ou d'idées préconçues, pour résoudre un problème. L'un des principes est de générer
le plus d'idées possible en réponse à une question.
L'application principale est la résolution de problème : trouver des pistes de solution.
C'est une méthode créative qui permet véritablement, à ce titre, d'innover en trouvant des
réponses inimaginables.[10]
Cela forme un cercle vertueux, comme indiqua la figure 2.10, qui permet d’initier de
nombreux changements en vérifiant qu’ils ont eu un impact positif et en s’adaptant aux
changements. On retrouve ce mode de fonctionnement dans toute l’approche agile.
1- Surproduction
La superproduction c’est de produire plus que le besoin de client et produire avant
la commande, ce qui entraîne des coûts supplémentaires. En fait, la surproduction
déclenche l’apparition des 6 autres gaspillages. Une surabondance de produits ou de
tâches nécessite davantage de transports, des déplacements supplémentaires, un temps
d’attente plus important et ainsi de suite. Éliminer les surproductions, c'est donc porter
une grande attention à la planification mais aussi accepter de ne pas chercher le plein
emploi des ressources.
2- Stocks inutiles
Les stocks inutiles La définition des stocks doit être comprise au sens large ; des
pièces en attentes sont un stock, des pièces en cours d'acheminement sont un stock. Le
principe du flux tendu permet l’anéantissement de ces stocks
4- Surprocessing
Les processus peuvent contenir des opérations inutiles qui peuvent être éliminées
sans que cela nuise au produit. C’est le cas par exemple :
- d’un contrôle qualité qui pourrait être supprimé par une meilleure maîtrise du
processus.
- d’opérations générant de la sur-qualité.
5- Mouvements Inutiles
Les mouvements inutiles doivent être éliminés en réexaminant l’ergonomie des postes
et les déplacements inutiles des personnes.
6- Rebuts
Les pièces défectueuses ; le coût de la non-qualité dépasse celui de la pièce en
défectueuse, de son retraitement ou remplacement, car avec des flux tendus, l'incidence de la
non-qualité provoque des retards, perte d'opportunité… Il faut donc s’attaquer aux causes du
non-qualité et les traiter.
7- Temps d’attente
Les attentes intolérables sont les arrêts dus à des défaillances d'équipements ou aux
changements de séries. Les premières sont combattues à l'aide de la Maintenance Productive
Totale (TPM), à l’auto-maintenance… Les secondes sont progressivement réduites à l'aide de
méthodes de changement rapide d'outils, le SMED.
8- Le 8ème Gaspillage
-On ajoute aux 7 gaspillages originaux, un 8ème gaspillage :
La sous-utilisation des compétences
-Un manque de formation, un management rigide et autoritaire, peu de motivation, de
reconnaissance et d’implication entrainent une sous-utilisation des compétences des
employés.
-Nuit gravement à la créativité et à l’esprit d’équipe.[12]
XI- QQOQCP
Technique de structuration d'un sujet sur la base des questions : Quoi, Qui, Ou,
Quand, Comment, Combien, Pourquoi.
Le QQOQCP permet de définir précisément une situation en prenant en compte tous
les éléments qui ont une influence sur celle-ci Comme exemple le tableau 2-2 dans la page
suivante.
Les informations sont souvent basées sur des observations, des faits que l’on consigne
au cours de l’enquête. « Un problème bien pose est un problème a moitie résolu ».
Le QQOQCP peut être utilisé à n’importe quel moment dans un système qualité pour définir :
La situation actuelle d’une activité
Le problème à résoudre
Le plan d’action
Une procédure … [12]
TABLEAU 2-2: LE QQOQCP.
Lettr
Question Sous-questions Exemples
e
XIV- Méthode 5S
Les 5S forment une méthode pragmatique et très concrète de l’amélioration de
l’existant à partir des idées et de la participation des acteurs du terrain, puis plus
généralement de l’ensemble du personnel. Tous les services de l’entreprise sont concernés, de
la prise de la commande à l’expédition du produit, en passant par les services fonctionnels
(comptabilité, ressources humaines, maintenance, etc.).
Nous donnons au poste de travail sa signification la plus large, celle du lieu où l’on
exécute son travail. Il peut s’agir d’une machine, d’un établi, d’un bureau, d’une zone dans
un entrepôt, un magasin de stockage. La notion de poste de travail englobe également son
environnement immédiat : l’espace autour, allées, couloirs…
Dans un contexte moins industriel, les 5S trouvent leur application dans d’autres lieux
de travail, comme les commerces, les services d’un hôpital, les gares, les trains, les aérogares,
etc.
3. Impliquer tout le personnel : Tous les membres de l'équipe doivent être impliqués
dans le nettoyage de l'espace de travail. Chaque personne doit prendre la
responsabilité de nettoyer sa propre zone de travail.
6- Seiketsu — Standardiser
Cette quatrième étape vise à standardiser et respecter les 3S précédent.
Les trois premiers S sont des actions à mener sur le terrain, alors que ce quatrième S
propose de construire un cadre formel pour les respecter et les faire respecter. Pour que le
maintien de la propreté et l’élimination des causes de désordre deviennent des actes normaux
du quotidien, il est indispensable de les inscrire comme des règles de base, des standards à
respecter par tous dans la zone de travail.
Le seiketsu, en édictant des règles, aide à combattre la tendance naturelle au laisser-
aller et le retour aux vieilles habitudes. Les acteurs définissant eux-mêmes leurs règles, ils
n’auront pas de raison de ne pas les appliquer. Par ailleurs, le maintien du bon état de leur
environnement est le fruit de leurs efforts quotidiens, ils auront donc à cœur de faire respecter
les règles
5S par des nouveaux arrivants ou des travailleurs temporaires.
Cependant, pour que les personnels à intégrer ou temporaires puissent s’approprier les
règles en vigueur, il faut les documenter.
Voici quelques étapes clés pour mettre en place la quatrième étape de la méthode 5S :
2. Établir des normes de qualité : Il est important de définir les normes de qualité pour
les produits ou services que vous offrez. Cela peut inclure des critères tels que la
durée de vie, la fonctionnalité, l'apparence, la fiabilité et la sécurité.
3. Établir des normes de performance : Vous devez également établir des normes de
performance pour les processus de travail. Cela peut inclure des critères tels que la
rapidité, la précision, la productivité et la sécurité.
4. Formation du personnel : Pour garantir que les procédures standardisées sont suivies
de manière cohérente, il est important de former le personnel à leur mise en œuvre.
Cela peut inclure des formations sur les procédures standardisées, les normes de
qualité et de performance, ainsi que la formation à la sécurité et à la gestion des
risques.
5. Réaliser des audits réguliers : Pour garantir que les normes sont respectées, il est
important de réaliser des audits réguliers pour évaluer la conformité aux procédures
standardisées et aux normes de qualité et de performance. Les résultats de ces audits
peuvent être utilisés pour identifier les écarts et mettre en place des actions
correctives.
7- Shitsuke — Suivre et Respecter
Finalement, pour faire vivre les quatre premiers S, il faut les stabiliser et les
maintenir.
Il faut surveiller régulièrement l’application des règles, les remettre en mémoire, en
corriger les dérives mais aussi les faire évoluer en fonction des progrès accomplis.
Shitsuke : la rigueur, c’est aussi l’implication. L’implication est une affaire
de comportement personnel à double titre :
• être soi-même exemplaire quant à l’application des règles ;
• ne pas laisser passer un manquement aux règles.
Le suivi des 5S se traduit par la réalisation d’auto-évaluations, la promotion de l’esprit
d’équipe, l’institution de règles de comportement, la mise en place d’une bonne
communication, ainsi que… la reconnaissance des résultats obtenus, car chaque étape est une
petite victoire.
En instituant un système de suivi avec affichage d’indicateurs, les désormais cinq S
sont assurés de continuer à vivre, mais aussi de repousser graduellement leurs limites
initiales, dans une démarche d’amélioration continue.
Après un premier déploiement réussi, il est possible de trier plus sévèrement,
d’améliorer le rangement et l’identification, de nettoyer des endroits non pris en compte
jusque-là, etc.
Ces améliorations doivent conduire à la mise à jour des règles, du standard et des
référentiels de suivi.
XV- Diagramme Pareto
Le diagramme de Pareto se présente sous la forme d’un histogramme de distribution.
Il permet d’identifier l'importance relative de chaque catégorie dans une liste
d'enregistrements, en comparant leur fréquence d'apparition.
Un diagramme de Pareto est mis en évidence lorsque 20 % des catégories produisent
80 % du nombre total d'effets.
Cette méthode permet donc de déterminer rapidement quelles sont les priorités
d'actions. Si on considère que 20 % des causes représentent 80% des occurrences, agir sur ces
20 % aide à solutionner un problème avec un maximum d'efficacité.
Un diagramme de Pareto est généralement présenté sous forme d'histogramme en
colonne.
Les catégories sont affichées en abscisses, par ordre décroissant de fréquence. Le
nombre d'apparition est indiqué sur l'axe des ordonnées.
Une courbe en ligne contenant les valeurs cumulées complète le diagramme, comme
la figure 2.14.
Le diagramme de Pareto est également appelé :
* Méthode "ABC".
* Règle des 80/20
FIGURE 2.13: LE DIAGRAMME DE PARETO.
XVII- SWOT
L'acronyme SWOT est issu de la langue anglaise. Il renvoie à quatre termes :
strengths, weaknesses, opportunities et threats.
CONCLUSION
Pour une intégration réussie, le Lean management ne doit pas être considéré comme
une solution ponctuelle, une réponse pratique et immédiate à une crise. Il doit au contraire
être conçu comme un projet de moyen terme qui prendra en compte l'évolution des
compétences, la formation, l'organisation du travail collaboratif et la valorisation de
l'individu.