Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
PLAN DE PROGRESSION DU COURS
Part 1
La communication orale
Séance 1
ELEMENT DE COMPETENCE I : COMPRENDRE LE PROCESSUS DE COMMUNICATION ORALE
Séance 2
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 2 : Utiliser des techniques adaptées pour mieux communiquer oralement
Quelques aspects pratiques du traitement et de la rencontre interpersonnelle
Les techniques de l’échange et le l’expression non verbale
Développer l’impact de ses messages
Structurer ses messages
Maîtriser ses émotions
Valoriser ses idées
Développer le sens de l’écoute
Adopter le ton juste
S’affirmer sans agressivité
Choisir les mots appropriés
Séance 3
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 3 : ADAPTER SA COMMUNICATION A LA PERSONNE ET A LA
SITUATION POUR ADOPTER LE TON JUSTE
Définition de l’analyse transactionnelle
Susciter l’intérêt et maintenir l’attention
Se connaitre et connaître son interlocuteur
Développer sa conscience de la situation
Adapter sa communication
Etre acteur dans la relation
Développer son autorité naturelle
Quelques éléments techniques pour réussir les interventions orales
Jeux de rôles
2
Part 2
L’expression écrite
Séance 3
Introduction aux enjeux de l’expression écrite
Le style professionnel
Chapitre 1 - La maîtrise de l’écriture professionnelle 13
Les objectifs des écrits administratifs 13
Les huit principes de l’écriture administrative 13
Applications 17
Chapitre 2 - La lisibilité des écrits administratifs 19
Les techniques pour favoriser la lisibilité 20
Les techniques pour rompre la monotonie 22
Les techniques pour améliorer votre style 23
Applications 28
Séance 4
Chapitre 7 - Les formules 63
Formules pour introduire une lettre, un e-mail, une circulaire, une note 63
Formules pour exprimer vos idées dans tous les documents administratifs 64
Formules pour conclure une lettre, un e-mail, une note, une circulaire 65
Formules de politesse 65
Applications 72
3
Les documents administratifs
Chapitre 8 - Les mentions obligatoires des documents administratifs 81
Le timbre 81
La date et le lieu 82
L'objet 82
Les références 82
Les pièces jointes 82
La suscription 82
La signature 86
Applications 88
Séance 5
Chapitre 11 - La note administrative 115
La présentation de la note 116
Exemple de note 117
La note de service 118
Exemple de note de service 118
La note administrative 119
Exemple de note administrative 120
Applications 122
Séance 6
Séance 7
4
Le compte rendu chronologique 140
Exemple de compte rendu chronologique 141
Le compte rendu synthétique 142
Exemple de compte rendu synthétique 143
Le compte rendu synoptique 144
Exemple de compte rendu synoptique 145
Applications 146
Séance 8
5
PARTIE 1 : LA COMMUNICATION ORALE
6
ELEMENT DE COMPETENCE I
Comprendre le processus de communication orale
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 1
Comprendre les fondements théoriques de l’expression orale
L’expression est l’action d'exprimer quelque chose, de le communiquer à autrui par la parole, les gestes, la posture,
etc. L’expression, signifie aussi, les termes et la manière dont on se sert de la parole, des gestes, de la posture, etc., pour
exprimer ce qu'on veut dire.
L’information est l’action d'une ou plusieurs personnes qui font savoir quelque chose, qui renseignent sur quelqu'un, sur
quelque chose. C’est aussi l’action de s'informer, de recueillir des renseignements sur quelqu'un, sur quelque chose. Enfin,
l’information est aussi l’ensemble des activités qui ont pour objet la collecte, le traitement et la diffusion des
nouvelles/messages auprès du public. (CNRTL)
La communication est l'action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances (messages) à
quelqu'un ou d’échanger des informations ou des connaissances (ex : le dialogue).
La communication, l’information et donc l’expression dans un langage donné (le français pour ce qui nous concerne ici)
est au cœur de la vie des personnes, des groupes et des organisations. Plus de 70% de l’activité des managers des différents
niveaux hiérarchiques dans les entreprises par exemple, consistent à faire de la communication (interactions) avec les
opérateurs internes ou des cibles externes à l’organisation. De fait, les relations entre les personnes s’expriment
prioritairement par la communication, à travers certaines modalités (expression). Mais comment se constitue le processus de
communication et comment s’exprime-t-on ?
La communication ainsi comprise est donc un moyen d’action, d’entente et de compréhension, un moyen d’être
ensemble. Pour être réussie, elle nécessite une bonne exécution de chacune de ses étapes et implique au moins deux
personnes ou un groupe actif dans lequel tous les membres sont également responsables de sa réussite.
Il existe plusieurs théories pour décrire l’information et la communication. Nous allons passer en revue quelques-unes
d’entre elles.
2.1. Le modèle cybernétique
Norbert Wiener (1948) est le père de la cybernétique, la science qui étudie la communication entre les systèmes
(entités). Pour Wiener, un système cybernétique peut être défini comme un ensemble d'éléments en interaction. Ces
éléments peuvent être des choses, des machines ou des êtres vivants. Les interactions entre les éléments peuvent consister
en des échanges de matière, d'énergie, ou d'information. Ces échanges constituent une communication à laquelle les
éléments réagissent en changeant d'état ou en modifiant leur action.
L'approche cybernétique d'un "système" consiste en une analyse globale des éléments en présence dans ce système
et, surtout, de leurs interactions. Les éléments d'un système sont en interaction réciproque, de telle sorte que l'action d'un
élément sur un autre entraîne en retour une réponse (rétroaction ou "feedback") du second élément vers le premier.
On dit alors que ces deux éléments sont reliés par une boucle de feedback (ou boucle de rétroaction).
C’est cette notion de feedback qui a révolutionné la compréhension de la communication humaine. Avec elle, la
communication cesse d’être conçue comme linéaire (information), mais est désormais considérée comme circulaire dans des
boucles à l’intérieur desquelles l’émetteur et le récepteur interagissent.
7
L'émetteur. Il conçoit et prend l'initiative de la communication. Il doit être sensible à ce qu'est « l'autre » afin de
transmettre des renseignements qui, étant intelligibles, lui permettront de comprendre et de livrer ses réactions.
Le récepteur. Il perçoit et reçoit le message à condition, évidemment, d'être sur la même longueur d'onde que
l'émetteur, de connaître les modalités (code) qu’il utilise pour transmettre le message. Sa compréhension du message
découlera aussi de son état de réceptivité.
Le message. Le message est l'ensemble des éléments qui constituent le contenu de cette communication
composée de symboles transmis selon une modalité particulière. Ce message peut être une simple information ou contenir
des éléments émotifs. C'est lui qui lie l'émetteur et le récepteur et les garde en état de communiquer tant et aussi longtemps
que leur interaction se poursuit et qu'ils se comprennent. C’est l’idée ou l’information à transmettre qui est formulée sous la
forme d’un code (analogique ou digital). Cette information peut être quantifiée.
Le codage permet de transmettre l’information par divers signaux ou comportements (modalités), tandis que le
décodage permet l’intelligibilité du message.
Le code. Le code est l'ensemble des symboles utilisés par l'émetteur et par le récepteur, de façon à susciter un
échange entre eux. Les langages (écrits, gestuels, informatiques, etc.), la musique, la peinture, la vidéo, le cinéma, etc., sont
autant de codes qui permettent divers types de communication.
Le traitement. Si l'émetteur utilise un code inconnu du récepteur, un traitement s’impose pour rendre le message
intelligible.
Les canaux de communication. Ce sont les diverses voies d'accès qu'un émetteur doit utiliser pour franchir les
distances qui le séparent du récepteur ou des récepteurs éventuels. Certains canaux sont formels, d'autres sont informels.
Le canal doit donc être adapté au type de message, pour faciliter la communication.
On distingue ainsi des canaux directs encore appelés canaux interpersonnels (conversation en tête-à-tête, par gestes,
par signes, les attitudes, etc.), et les canaux indirects qui nécessitent la médiation de tiers ou de moyens techniques
(messager, écrit, téléphone, fax, radio, télévision, Internet, etc.).
Les techniques de communication de masse ou mass media. C’est un ensemble de moyens techniques qui
réduisent sinon même abolissent les distances physiques entre les individus. La télévision (hertzienne, par câble ou par
satellite) en est un exemple spectaculaire.
La Rétroaction ou Feed-back ou reformulation, est un processus en retour qui permet à l’émetteur d’apprécier les
effets de son discours sur son interlocuteur : c’est l’impact du message qui crée chez le récepteur, une réaction qu’il
communique à son tour à l’émetteur par un comportement approprié. L’émetteur comprend ce comportement et peut y réagir
à son tour par un nouveau message qui corrige, ajoute, soustrait ou transforme le contenu et/ou le ton de son message
précédent, si celui si comportait des « bruits ».
Les Bruits ou les Interférences sont des phénomènes perturbateurs qui viennent troubler la chaîne de la
communication au niveau du canal.
La redondance : C’est la répétition et l’expression en pourcentage de ce qui est dit en trop dans le message. C’est
aussi l’estimation du gaspillage de symboles engendré par un codage défectueux ou un canal mal adapté. Elle permet de
reconstituer le message à partir de morceaux déjà décodés et enregistrés.
Dans cette perspective, on voit que la communication est un modèle circulaire qu’on ne peut comprendre et évaluer avec
efficacité qu’en se reportant aux théories de l'information et de la communication de Wiener, Shannon et Weaver.
Schéma de la communication
Emetteur Codage Canal + Bruit Décodage Récepteur
Emetteur
Feed-back
.
8
Wiener distingue 2 types de feedback :
feedback positif : il conduit à accentuer un phénomène (Réactions de B renforcent l’attitude A)
feedback négatif : régulation, amortit le phénomène (Réactions de B conduisent A à se corriger).
Les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique sont à l’origine de la théorie de l’information d’un de ses anciens
élèves, l’ingénieur Claude Elwood Shannon. Cependant, le terme de “feedback” qui a été introduit en 1914 par E. H.
Armstrong pour désigner un circuit de régénération de signal dans un poste de radio et qui a été repris par Norbert Wiener en
1948 dans son ouvrage « Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine », distingue l'approche
de Wiener qui est résolument circulaire, de celle de son collègue et disciple C. E. Shannon qui demeure linéaire.
9
(ses téléspectateurs, ses auditeurs, ses lecteurs ou ses followers). Ce qui entraîne immanquablement que ces derniers les
notent aussi et le mémorisent à leur tour.
Si l’influence du médiateur à travers le choix de ses priorités et donc de son Agenda est discrète, ses commentaires (en
mode verbal ou gestuel), les illustrations visuelles ou sonores qu’il choisies, eux vont influencer de manière plus voyante
celui-ci.
La conséquence est que le récepteur se trouve soumis à une double influence : celle du choix du sujet et celle du
commentaire sur le sujet.
10
2. Le récepteur connait-il les réalités dont le parle ?
3. Mon message est-il adapté à mon interlocuteur ?
4. Mon message est-il à même de le motiver ?
5. Le code que j’utilise lui est-il accessible ?
6. Le récepteur comprend-il et mémorise-t-il mon discours ?
La communication peut prendre la forme analogique ou digitale. La communication analogique est celle qui désigne les
choses par une image, un symbole ou un geste. Cette image, ce geste ou ce symbole se veut proche des choses. Ainsi, si on
veut dire à un interlocuteur que « le chat a attrapé la souris », on doit remplacer ces mots par l’image du chat et de la souris
ou mimer la scène qu’on veut signifier. Il y a là une relation directe entre le signifiant et le signifié, entre la chose et sa
représentation. C’est une forme de communication essentiellement non verbale, avec une portée relationnelle très marquée.
Cependant, sa précision (sémantique) est faible, dans la mesure où il faudrait avoir l’image la plus ressemblante possible
pour exprimer avec exactitude le sujet. De ce fait, elle est source de beaucoup d’erreurs et de malentendus.
La communication digitale par contre fonctionne avec le principe du « tout ou rien ». Cela signifie que son message est
exprimé par des codes prédéfinis qui signifient une chose et pas une autre. Elle peut notamment être représentée par le
langage écrit ou verbal, ou par les machines qui utilisent des « Bits » ou « Digits » comme l’ordinateur. Ces machines, pour
reprendre l’exemple de la souris et dire que « le méchant chat a attrapé la pauvre souris », doivent utiliser un signe, un code,
en l’occurrence des mots, parlés ou écrits. La relation qui s’établit dès lors entre le signifiant et le signifié est arbitraire et la
personne qui n’est pas rompue au code utilisé comprendra difficilement. Mais une fois initiée, elle n’aura aucun mal à saisir la
scène avec précision. La sémantique (précision) est donc la qualité principale du langage digital, tandis que la pragmatique
(relation) est son faible.
La bonne communication, c’est-à-dire celle qui donne le maximum d’informations avec une très grande précision et en
maintenant une relation fiable suppose un message au sens précis, avec une portée relationnelle appropriée. Les deux
modes de communication sont donc nécessaires du fait qu’ils se complètent, et l’homme qui communique doit constamment
traduire un mode dans l’autre
La théorie de l’école de Paolo Alto nous enseigne aussi que les interlocuteurs peuvent occuper différentes positions
qui prédéterminent la nature de leur communication et donc de leur relation : ils peuvent être des pairs, des « voisins », des
« amis » et entretiennent dans ce cas une relation symétrique d’égaux. Ils peuvent aussi avoir des positions différentes et
entretenir des rapports complémentaires (hiérarchisés). C’est le cas du parent et de l’enfant, du maître et de l’élève, du
patron et de l’employé… Si en général les communications entre parties symétriques ne posent pas des problèmes insolubles
(rivalité), lorsqu’il y a complémentarité dans la relation, une communication saine ne peut être atteinte que si des précautions
sont prises pour ne pas exacerber les différences.
11
3. LA COMMUNICATION VERBALE ET NON VERBALE : DEUX FONCTIONS DIFFERENCIEES
3.1. Introduction.
La communication peut être verbale ou non verbale. Nous allons nous appesantir particulièrement ici sur
la communication non verbale, en sachant que les deux formes de langage se différencient par deux de
leurs fonctions, à savoir le fait que :
Le langage verbal transmet de l’information et des connaissances sous la forme d’une
communication digitale, c’est-à-dire des informations codées qui correspondent en principe à un et un
seul sens ;
Le langage non verbal qui est plus approximatif quant au sens, mais qui favorise le relationnel à
travers la communication analogique qui se traduit par des non-dits, des émotions, des gestes qui
obligent l’interlocuteur à rester dans la relation.
12
En métacommunication/non verbal : Je suis sans conteste une bonne personne, et c’est
effectivement parce que je vous vois aussi comme une personne digne de confiance que je
souhaite que nous partagions ma préoccupation.
Récepteur : En verbal : Vous voulez savoir quelle heure il est ? Il est 15H53.
En métacommunication/non verbal : Je confirme que je suis digne de confiance. Je vous le
démontre. Je vous donne l’heure, en considérant que vous êtes aussi digne d’intérêt.
L’apparence corporelle
« Seuls les gens superficiels ne se fient pas aux apparences » (Oscar Wilde). En effet, l’habit ne fait pas
le moine, mais on reconnaît le moine à son vêtement ! Cela signifie au fond que les apparences jouent
un grand rôle dans la perception des messages.
L’exemple de la taille : Les personnes plus grandes auraient plus de chances d’être élues
président (Lors du débat pour l’élection présidentielle de 2004 entre J.W. Bush et J. Kerry : Bush avait
pris une petite estrade pour que la différence de taille entre lui et son adversaire n’influence pas les
téléspectateurs en sa défaveur).
Les grands gagnent en moyenne un meilleur salaire et trouvent plus facilement de l’emploi (De Vito et
al. 2001). La grande taille ou la position debout symbolisent la domination : les gens qui dominent se
mettent toujours plus haut que les autres (estrades, chaises élevées…).
Les stéréotypes liés à l’apparence du corps (Expérience de Asch, 1946)
De manière générale, le corps est un objet d’évaluation des autres. C’est ainsi que :
o La beauté physique est associée à l’idée de compétence sociale : les observateurs
considèrent, très souvent à tort, que les personnes qui disposent d’un physique attrayant
seraient plus sociables, plus capables d’entretenir de bonnes relations, etc. Les « belles »
personnes obtiennent ainsi de meilleures scores dans les compétitions, de meilleures
notes scolaires, et sont de manière générale plus valorisées socialement.
13
o Le physique athlétique renvoie aux traits de caractère suivants : énergique, dominant,
joyeux, déterminé, sociable… A l’inverse, un physique chétif renvoie à la froideur, à la
tristesse, au manque d’énergie, etc.
o En occident, et de plus en plus chez-nous, on a tendance à présenter les rondeurs et
l’obésité comme la conséquence d’un certain manque de contrôle de soi, comme par
exemple le fait de ne pas maitriser les pulsions de nourriture (Joffre, 2005 ; Crandall,
1994). Les personnes obèses sont ainsi handicapées par rapport à cette perception (on
leur refuse des emplois car elles ne sauraient pas se maitriser).
o En fonction du visage, on est sensé pouvoir déduire les compétences de personnes.
o La couleur de la peau indique l’origine ethnique et tous les stéréotypes qui sont liés à
cette différence physique…
14
Les aspects étudiés dans ces postures étaient par exemple l’allure générale de la posture, l’inclinaison en
avant, en arrière, sur le côté. La position des bras : ouverts, croisés, sur les hanches. La position de la
tête: baissée, relevée, inclinée. La position des jambes : étirées, ouvertes, croisées… Voici un exemple
d’explications :
Postures croisées / Postures ouvertes
La croix « X » désigne l’interdiction, le refus, la censure. De même, le croisement des membres
(jambes, bras) peut traduire une attitude de refus d’ouverture, de censure de soi, d’interdiction
d’approcher, de protection, de fermeture.
Les jambes entortillées, enlacées l’une dans l’autre peuvent indiquer une véritable fermeture, un
verrouillage. Elles peuvent signaler dans certains contextes une lutte réelle contre ses propres faiblesses.
De même, des bras croisés à la hauteur de la poitrine, les mains tenant les épaules, pourront traduire une
attitude défensive, tel un bouclier.
L’éloignement des pieds des pieds de la chaise peuvent indiquer à des degrés différents le sentiment
d’être mal à l’aise. Un éloignement allant jusqu’à être allongé sur sa chaise peut être interprété comme
la preuve d’un certain sans gêne.
A l’inverse des pieds ne touchant le sol que de la pointe des orteils et très rapprochés des pieds de la
chaise, peuvent être l’indice de la crainte de s’affirmer, de s’imposer. De même des pieds accrochant les
pieds de la chaise pourront indiquer l’hésitation ou le besoin de se rassurer, de contrôler ses pulsions.
Postures et Attitudes
Il y a cinq postures physiques qui génèrent des attitudes différentes et qui peuvent marquer l'auditoire. Elles se
décomposent en deux familles :
Le rapport à la verticalité :
L'extension : attitude de domination ou de quant-à-soi ;
La contraction : attitude de soumission.
La verticalité, ni en extension, ni contracté, tiré vers le haut, le buste en ouverture.
Le rapport au mouvement :
Vers l'avant : attitude de partage et d'ouverture aux autres ;
Vers l'arrière : attitude de fuite et de crainte.
15
Les gestes illustratifs : il s’agit des gestes qui renforcent les messages verbaux qu’ils
accompagnent. Exemple : tourner la tête de droite à gauche tout en disant non. Faire un geste vers la
gauche tout en parlant d’un objet se trouvant dans cette direction…
Les gestes régulateurs : ce sont les gestes qui règlent, contrôlent ou coordonnent les échanges
verbaux. Ils servent à ponctuer les conversations verbales.
Exemple : hocher la tête pour signifier à son interlocuteur de continuer à parler, ou pencher son corps en
avant et ouvrir la bouche pour prendre la parole.
Les gestes adaptatifs : il s’agit des gestes qui permettent de satisfaire un besoin personnel. Ils
sont dirigés :
o Vers soi (autocentrés) : se gratter le nez ;
o Vers l’autre : retirer une poussière du vêtement de son voisin ;
o Vers un objet : déchirer un bout de papier, griffonner, etc.
Les gestes dénonciateurs : L’observation de l’audition de Bill Clinton lors de l’affaire
Lewinsky a montré qu’il s’est gratté le nez une fois toutes les 4 minutes : il s’agit d’un indice de
mensonges. Lors d’un mensonge en effet, il y a gonflement des tissus nasaux, ce qui entraine un besoin
de se gratter le nez.
Les gestes qui manifestant de l’émotion :
o Exemple : trembler de peur, sauter de joie, serrer les poings de colère, etc.
o Les mimiques qui sont une expression du visage consciente ou inconsciente qui contribue à
communiquer la nature des émotions ressenties.
Tous ces gestes accompagnent ou remplacent la communication verbale.
Le visage
Il s’agit de la partie la plus expressive du corps. C’est par le visage que l’on exprime ses émotions.
Selon Ekman (1982), il y a 6 émotions de base qui se manifestent dans les expressions faciales. Il s’agit
des émotions primaires, à savoir : la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse. Le
mépris est parfois ajouté comme septième émotion. Elles se combinent en émotions plus complexes
dites secondaires, comme l’inquiétude, l’intérêt, la honte, l’extase, le désarroi, etc.
16
Des études interculturelles (Japon, USA, Borneo, Europe, Amérique du Sud) ont été menées et ont
montrés une universalité de la reconnaissance des émotions de base. Selon Hall (1984), les femmes les
interprèteraient mieux que les hommes…
Le regard
Le regard attentif doit se fixer sans trop d’insistance sur le triangle formé par les deux yeux et la bouche.
Cette position permet d’observer les émotions du vis-à-vis. On peut noter quelques fonctions du regard
en matière de communication, à savoir :
Percevoir les réactions de l’auditeur par rapport à ce qu’on lui dit ;
Inviter l’autre à parler (le regard à l’autre montre qu’on l’écoute) ;
Informer sur la nature de la relation (dans la relation hiérarchique par exemple, selon Exline et
al. (1975), le comportement de domination visuelle peut se traduire par le fait que l’on ne
regarde pas l’autre quand il parle !).
Par ailleurs, un regard attentif signifie une relation positive, alors qu’un évitement signifie une relation
négative.
Le toucher
Il s’agit de la forme la plus archaïque de communication qu’utilisent par exemple les nourrissons. Selon Jones et
Yarbrough (1995), le toucher permet de communiquer une émotion positive, d’entrer en interaction, de respecter
un rituel (poignée de main, bise, accolade, etc.). L’évitement du toucher serait lié à l’évitement de la
communication verbale.
Il semblerait aussi que toucher et confidences sont des formes intimes de communication. Toucher c’est
entrer dans l’intimité de l’autre. Pour Burgoon et al. (1994), les hommes touchent moins les autres
hommes que les femmes touchent les autres femmes. Les femmes évitent davantage de toucher les
hommes que les hommes évitent de toucher les femmes…
Le paralangage
Il existe des dimensions vocales, mais non verbales, de la parole comme le timbre de la voix, le débit,
l’intensité, les inflexions, l’articulation, les accents, les pauses, etc. Ils constituent le paralangage et font
partie de la métacommunication. Un exemple de paralangage est constitué par les formes et les niveaux
d’insistance dans une même phrase (lire en insistant sur les mots en gras) :
o Les chefs d’équipes doivent travailler avec plus de courage !
o Les chefs d’équipes doivent travailler avec plus de courage !
o Les chefs d’équipes doivent travailler avec plus de courage !
o Les chefs d’équipes doivent travailler avec plus de courage !
o Les chefs d’équipes doivent travailler avec plus de courage !
Le paralangage est un marqueur important. Il donne des informations sur l’état émotionnel d’une
personne : La manière de dire « Allô » au téléphone influence la suite de la conversation, car elle donne
des informations sur l’état émotionnel de l’interlocuteur.
Le paralangage peut concerner la vitesse d’élocution, le débit de la parole. Mac Lachlan (1979) a
pu montrer que :
17
o Ceux qui parlent vite (1.5 fois plus vite que la normale) sont plus persuasifs ;
o Quand le débit augmente de 50 %, la compréhension baisse de 5 % ;
o Quand le débit augmente de 100 %, la compréhension baisse de 10 %...
Il a tiré la conclusion que l’augmentation du débit est généralement efficace (jusqu’à deux fois plus vite
que la normale).
Les silences
Les pauses sont de courts silences entre deux prises de paroles. Si la pause se prolonge, cela provoque
un malaise (« un ange passe », dit-on souvent). Le silence a pour fonctions de :
o Donner un temps de réflexion ;
o Exprimer son mécontentement, bouder, etc. ;
o Faire face à l’anxiété : se taire pour se donner de la contenance ;
o Éviter les conflits : prendre le temps de se calmer ;
o Communiquer des réactions émotionnelles comme par exemple le refus de coopérer, la
contrariété, l’affection, l’amour…
18
o Le débit : C'est le nombre de mots à la minute. Attention, la plupart des orateurs parlent
trop vite. Entraînez-vous à étirer le temps de votre intervention : 20 % en plus et vous
allez gagner en impact. Pour cela :
Il faut respirer entre les phrases, dans les phrases et faire des pauses pour reprendre
votre souffle.
Laisser le public respirer lui aussi.
Comme en musique, le silence s'inscrit dans la partition.
Attention, le trac provoque souvent une accélération du débit, il faut être vigilant sur
ce point.
En conclusion, il est important de noter que dans un processus de communication verbal, l’importance des gestes
et des attitudes corporelles est déterminante car :
Le sens des mots émis compte pour 7% ;
L’intonation compte pour 30% ;
La gestuelle pour 55% dans la compréhension d’un message verbal.
FICHE TECHNIQUE
En quoi les théories de l’information et de la communication peuvent-elles aider peuvent un professionnel ?
Ces théories permettent la modélisation efficace de la communication et montrent, dans une situation particulière, ce qu’il ne faut jamais oublier
concernant l’émission, le transport et la réception des messages :
L’émetteur :
Dans quel but émet-on ?
Que veut diffuser l’émetteur ?
A qui s’adresse-t-il ?
Quel est son code habituel ?
Comment va-t-il émettre ? (moyen de communication)
Le récepteur
Quel est son agenda setting ?
Quels sont ses codes préférentiels de réception ?
Dans quel contexte de réception est-il ?
De quelle mémoire dispose-t-il ?
Quels sont les messages et les codes rédhibitoires (qui constituent des obstacles insurmontables) ?
Le canal
Est-ce un réseau simple de diffusion ?
Le réseau permet-il le dialogue ?
Le canal code-t-il, décode-t-il, recode-t-il ?
Le canal peut-il modifier le contenu du message ?
Le canal présente-t-il des limites par rapport au transfert des informations ?
19
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 2
Utiliser des techniques adaptées pour mieux communiquer oralement
Situation 1
Interlocuteur A Interlocuteur B
Situation 2
Interlocuteur A Interlocuteur B
La première situation est celle dans laquelle les deux interlocuteurs ont des cadres de références diamétralement
opposés : ils ne peuvent / ne veulent pas coopérer/communiquer (Exemple : personnes ayant de trop grandes
différences culturelles et ne voulant pas coopérer).
La situation 2 montre que deux personnes qui veulent coopérer/communiquer peuvent trouver dans leurs références,
certaines qui sont semblables ou qui se recoupent (Exemple : deux personnes qui se connaissent déjà, qui ont des
intérêts similaires, etc.).
1.2. Les étapes de la rencontre en face à face
La rencontre en face à face se fait en 3 étapes qu’on appelle les 3 « C » de l’: le Contact (accueil), le Contenu, la
Conclusion.
Le contact : C’est l’instant critique, le moment où tout se joue. Le processus de communication commence à cet
instant-là. L’émetteur doit donc mettre en œuvre tout son talent et tout son savoir-faire afin que l’accueil soit réussi. Pour y
arriver, on développe la « loi des 3 X 20 », selon laquelle mon interlocuteur me juge sur :
o Les 20 premiers gestes qui traduisent le degré de mon assurance personnelle ;
o Les 20 premiers mots qui montrent ma contenance ;
o Les 20 premières secondes qui traduisent mon degré d’intérêt pour lui.
Dans un cadre professionnel, c’est à l’issue de ces 20 premières secondes que seront évalués et jugés notre courtoisie,
notre disponibilité, notre compétence, bref, notre professionnalisme.
Le contenu : C’est aussi pendant cette phase que l’émetteur et son interlocuteur vont développer leur relation de
communication :
o Le solliciteur expose l’objet de sa sollicitation.
o Il met en évidence les éléments matériels en sa possession.
o Il indique par exemple ce qui a déjà été entrepris pour résoudre le problème en cause et le résultat auquel il veut
aboutir.
20
o Eventuellement, il indiquera également les personnes avec lesquelles il a déjà été en contact pour ce problème.
De son côté, celui qui reçoit écoute, demande des précisions et des explications. Il « traite » la demande (l’information)
qui lui est soumise.
La conclusion : C’est la phrase ultime au cours de laquelle celui qui reçoit et son interlocuteur arrivent à un point
commun de leur processus : le problème est résolu, le service est rendu, le renseignement est donné, la satisfaction
obtenue…Le problème est postposé et sa résolution différés… Le problème est rejeté.
**Répéter**
Pendant que vous répétez mentalement ce que vous allez répondre, vous n'avez plus le temps d'écouter. Surtout que, souvent, on se
laisse enfermer dans une chaîne de pensées telles que : "Si je lui réponds cela, il me répondra..." "Alors je lui répondrai..." "Et ainsi de
suite... Votre tête est remplie d'un dialogue imaginaire et il n'y a plus de place pour entendre ce qui se dit réellement.
**Filtrer**
Lorsque vous filtrez, vous n'entendez que ce que vous voulez bien entendre.
Un chef des ventes qui "écoute" son vendeur peut très bien être intéressé par les résultats immédiats. Dès qu'il les connaît, il décroche et
pense à autre chose. Ainsi, il risque de rater des informations importantes sur un client ou l'état d'esprit du vendeur. Le filtrage sert aussi
souvent à ne pas entendre des choses négatives ou désagréables, des critiques. C'est comme si ces mots n'avaient jamais été
prononcés, ils ne rentrent même pas par une oreille.
**Juger**
Le pouvoir des préjugés et des idées toutes faites est énorme. Si vous avez décidé dans votre tête que ce que va vous dire votre
interlocuteur n'est pas intéressant, cela ne le sera pas. Une règle de base pour une bonne écoute, c'est de juger après avoir entendu ce
que l'autre a à vous dire. Écoutez d'abord, et évaluez après !
**Identifier**
Vous ramenez tout ce que l'on vous dit à vous. Quelqu'un vous raconte une anecdote de voyage. Cela vous rappelle immédiatement
votre dernier voyage. En général, les personnes qui agissent de la sorte ne laissent même pas l'autre terminer son histoire. Elles
enchaînent en plein milieu de la phrase de l'autre. Tout ce qui est dit vous fait penser à vous, à quelque chose que vous avez vécu, senti,
etc. Vous êtes tellement occupé à trouver et à raconter votre histoire que vous ne pouvez plus écouter.
21
**Conseiller**
Vous êtes toujours prêt à aider, à donner des conseils, à faire des suggestions. Pour cela, vous n'avez besoin d'entendre que quelques
phrases, vos idées vous viennent très vite. Après, vous passez votre temps à trouver des arguments pour convaincre l'autre que votre
solution est la bonne, qu'il doit "essayer". Et vous ratez souvent le plus important : vous n'entendez pas les sentiments, la peine de l'autre.
Peut-être que si vous l'aviez bien écouté, auriez-vous découvert que cette personne n'avait pas tellement besoin de conseils, mais tout
simplement d'être écoutée.
**Avoir raison**
Votre interlocuteur n'a pas le temps de s'exprimer. Vous êtes très rapide pour lui faire comprendre avec
beaucoup d'aplomb que vous n'êtes pas d'accord. Vous utilisez tous les moyens (cris, menaces, accusations, excuses) pour ne jamais
admettre que vous pourriez avoir tort. Si quelqu'un vous fait une suggestion pour changer, vous ne l'entendez pas. Les personnes qui ont
toujours raison sont peut-être les plus rebelles à tout changement pour apprendre à mieux écouter. Pourquoi le feraient-elles ? Elles ont
de toute façon raison !
22
2.3. Conduire un entretien
Le but de cet exercice est de donner quelques repères qui peuvent faciliter votre entretien avec un interlocuteur (un subordonné par exemple), afin
de le rendre fructueux de votre point de vue et de celui de votre interlocuteur
1. Soyez courtois (Rappel) : La prise de contact est l’instant critique, le moment où tout se joue, comme nous l’avons
évoqué dans le premier élément de compétence. Tout processus de communication commence à cet instant là, et c’est à
ce moment que vous devez mettre votre interlocuteur à l’aise. Pour y arriver, développez la loi des 3X20, grâce à laquelle,
votre vis-à-vis va vous juger et jauger la situation :
o Vos 20 premiers gestes qui traduisent le degré de mon assurance personnelle
o Vos 20 premiers mots,
o Les 20 premières secondes vont traduisent votre degré d’intérêt pour lui, votre disponibilité, votre
courtoisie, en un mot votre professionnalisme.
2. Adaptez le rythme de l’entretien
Les premières questions que vous poserez serviront à détendre l’atmosphère et à établir le ton pour le reste de
l’entretien. Des questions en rapport avec l’expérience (professionnelle) de votre interlocuteur peuvent lui permettre de
s’ouvrir et de commencer à parler, ce qui après tout est l’objectif de l’entretien.
3. Sachez vous taire et écouter
Si vous avez la parole pendant plus de 20 pour cent du temps, vous empêchez l’interlocuteur de parler de lui. L’objectif
d’un entretien est de vous aider à prendre une décision en fonction des réponses à vos questions. Vous devez donc savoir
écouter ces réponses. Votre attitude doit être positive : corps en avant, tête inclinée sur le côté, et bras relâchés. Regardez
votre interlocuteur droit dans les yeux et répondez aux signes négatifs et de nervosité par des gestes sécurisants.
4. Organisez votre emploi du temps
Lorsque l’entretien est de première importance, assurez-vous de consacrer entièrement votre attention à votre
interlocuteur : rangez votre bureau, activez la messagerie de votre téléphone, indiquez à vos collègues que vous ne
souhaitez pas être dérangé.
5. Posez des questions ouvertes
Évitez les questions auxquelles la personne peut répondre par un simple oui ou non. Utilisez des questions ouvertes
pour l’inciter à parler. Écoutez les réponses et enchaînez avec des questions en rapport : « Pourquoi pensez-vous que c’est
le cas ? » ou bien « Comment y êtes-vous arrivé ? » Si vous avez besoin de renseignements complémentaires, demandez-
lui de vous les fournir.
6. Évitez les questions classiques
Essayez plutôt de poser des questions qui incitent la personne à réfléchir et à donner une évaluation honnête de la
situation. Par exemple, des questions pratiques sur des aspects de la vie professionnelle peuvent vous dépeindre plus
précisément la situation.
7. Envisagez un double entretien
Le deuxième entretien peut être réalisé avec des personnes qui collaborent étroitement avec votre interlocuteur. Leurs
commentaires sont importants.
8. Ne demandez pas n’importe quoi
La loi et la bienséance interdisent de poser n’importe quelle question. Généralement, les questions qu’il est interdit de
poser sont celles dont les réponses pourraient être à l’origine de la discrimination, de la dévalorisation ou du harcèlement
d’une personne. Ces questions concernent souvent d’ailleurs des renseignements qui ne sont pas en rapport avec les
aspects professionnels de la relation ou de la situation.
23
les termes utilisés par l’interlocuteur (exemple : "Je suis inquiet de la situation" doit être reformulé de la façon suivante "Qu'est
qui t'inquiète dans cette situation" et non "qu'est-ce qui te fait peur dans cette situation").
Exemples de reformulation :
La reformulation écho porte sur le contenu (les mots) : Si j’ai bien compris … Formulé différemment : si j’ai bien
saisi le sens de ce que tu as dit…
La reformulation reflet porte sur les émotions et les sentiments : Elle consiste à essayer de reformuler les émotions
qu’une personne ressent ou essaie d’exprimer. Je suis très fatigué… Reformulé : Ce travail t’as sans doute essoré !
La reformulation "résumé" porte sur le contenu : Elle résume l’essentiel de ce qui vient d’être dit. Le vendredi est
jour charnière : c’est le jour où finit la semaine de travail et où commence le repos du week-end… Reformulé : Le
vendredi est la fin de la semaine de travail et le début du week-end.
24
Si la réponse est négative, l’objection est fausse et il est préférable de ne pas réagir, à moins que la politesse la plus élémentaire
ne l’exige. Dans ce cas, il faut donner une réponse succincte et objective, mais toujours aimable.
5ème règle : Impliquer une troisième personne. La discussion se faisant sur la base d’un mécontentement et un mot en emmenant
un autre, la discussion peut facilement devenir un vrai désaccord. Pour éviter que celui-ci ne sombre en conflit, il peut être nécessaire
d’introduire dans l’échange une troisième personne ou une situation qui sert de référence : « je ne peux répondre personnellement
à votre question, mais je peux vous lire le passage de notre code de procédures qui… » ; ou « Il a été démontré par telle étude que… » ou
encore « mon Directeur est plus à même de vous donner des éclaircissements… »
6ème règle : Appliquer l’empathie. Une phrase du type : « je comprends ce que vous ressentez, vous vous dites que… » Suivie de
la reformulation de l’objection, peut permettre à notre interlocuteur de saisir notre intention de le comprendre et de perdre son agressivité.
On peut poursuivre en montrant que nous avons une expérience certaine en la matière : « d’autres ont suivi mon conseil et ont constaté
que… » (Suivi d’une argumentation simple et précise). En général cela fait lever l’objection.
7ème règle : faire de l’objection boomerang. Cette technique consiste à renvoyer la difficulté à l’interlocuteur pour l’utiliser comme
un argument en notre faveur. La perception qui était négative au départ devient positive. Exemple : « Eh bien c’est bien parce que …
(suivi de la reformulation de l’objection) qu’il est important de créer la possibilité de… (Argumentation).
25
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 3
Adapter sa communication à la situation pour adopter le ton juste
26
comprendre, en vue de décider et d'élaborer des stratégies adaptées. Il est capable de prendre du recul et de raisonner sans
préjugés ni illusions. Il tient compte de l’avis des autres pour affiner des propositions, et se fixe des objectifs.
L’état « adulte » révèle la capacité d'une personne à recueillir, à enregistrer et à traiter objectivement des informations
internes (provenant des autres états du moi) et externes (en provenance de l'environnement), sans émotion ni préjugés. On le
compare souvent à l'ordinateur.
Par exemple, lorsqu’on implante une nouvelle activité ou qu’on cherche à mettre en place une nouvelle façon de
fonctionner, on a besoin d’interpeller le côté « enfant libre » de certains collaborateurs : il exprime leur créativité. Utiliser l’aspect
« parent » des uns et des autres permet de motiver l’équipe, ou encore se servir de leur stature « d’adulte », permet d’adopter
les normes nécessaires au bon fonctionnement de l’équipe.
De même, pour diriger l’équipe, c’est « l’adulte » qui doit occuper le rôle central, car cet état fait appel à la capacité
d’observation, d’écoute et de réflexion : c’est l’adulte qui permet aux autres de prendre du recul et de raisonner sans préjugés ni
illusions. Il facilite aussi la prise de décisions.
S’il s’agit d’une activité ouverte où il faut beaucoup de liberté et d’imagination chez les collaborateurs, la figure du
« parent » semble être la plus appropriée pour encadrer le personnel : elle énonce les règles, écoute les besoins et rassure.
Dans ce type de situation, c’est l’aspect « enfant » qui sied aux participants…
Dans une situation routinière, il peut aussi être nécessaire de réveiller le côté « enfant » des collaborateurs, afin de
susciter leur créativité, la prise d’initiatives, bref de libérer « l’artiste » qui sommeille en eux.
Lors d’une négociation, il est tout aussi important de percevoir le registre de son vis-à-vis et de lui confronter un régime
équivalent. Discuter avec un « enfant rebelle » par exemple qui conteste l’ordre établi, implique qu’on lui opposer la sagesse
de « l’adulte », la conciliation du « parent nourricier » et, pour canaliser positivement son énergie, l’encadrement du « parent
normatif ». Confronté au « parent excessivement normatif », on peut devenir « l’adulte » qui tempère, propose des solutions à
somme nulle et négocie leur application...
27
OBJECTIF D’APPRENTISSAGE 4
Utiliser des supports adaptés à la communication orale et écrite
28
Le journal de l’entreprise se propose souvent de couvrir ponctuellement les évènements de la vie de l’organisation
et celle des hommes qui y œuvrent : il informe sur ce que fait l’organisation et sur ce qu’elle devient. Il présente une diversité
d’informations qui sont aussi bien d’ordre technique, économique, social, culturel que sportif.
Les écrits professionnels : sur papier ou sur support électronique (SMS, mail…) les écrits professionnels
permettent à l’information d’arriver de manière physique et ciblée aux personnes et publics ciblés. Ils donnent une information
précise et le plus souvent concrète, concernant un aspect particulier de la vie de l’organisation, sous la forme d’instructions,
de directives, de conseils ou d’informations à portée plus ou moins générale, etc. On peut citer :
o Lettres (personnelles, professionnelles) ;
o Notes (de service, circulaire, de synthèse, etc.) ;
o Rapports ;
o Comptes rendus de réunions ;
o Procès-verbaux ;
o Manuels (de procédures, d’utilisation, etc.) ;
o Avis et communiqués, etc.
Les supports électroniques « écrits » comme les sites Webb, intranet, Internet et les e-mails, les réseaux sociaux
viennent en soutien aux écrits sur papier. Ils permettent d’accroître l’audience de l’information « écrite » auprès des publics
cibles.
Contextualisation
Pour bien communiquer professionnellement, on a besoin de tous les moyens de communication (que l’entreprise met souvent à la
disposition de son personnel). Chacun de ces moyens, selon ses caractéristiques, favorise la transmission correcte des messages et/ou
l’existence de bonnes relations. C’est ainsi que pour résoudre un problème professionnel, on peut avoir à utiliser différents moyens pour
transmettre et pour recevoir des informations dans un esprit d’équipe :
Pour contacter rapidement les membres de son équipe de travail, le téléphone ou le courrier électronique qui utilisent le langage
digital sont les plus fiables.
Une réunion de travail permet d’échanger des informations par des mots et de l’écrit sur papier ou sur support électronique et/ou
informatique (digital) mais aussi d’observer simultanément les attitudes et les réactions (analogiques) des autres participants.
Le compte rendu de réunion ou le procès-verbal (informations digitales) permet à tous les participants et à ceux qui n’ont pas
participé à la réunion de savoir de façon « exacte » ce qui s’est dit et les résolutions qui ont été prises à la suite des débats, afin que ces
dernières puissent être appliquées (suivant la sensibilité de chacun) avec efficacité.
Le « téléphone arabe », mélange d’informations digitales (mots) et analogiques (stéréotypes), permet d’avoir des informations
qui ne sont pas officielles, mais dont on a besoin pour le bon fonctionnement social du groupe de l’entreprise.
Les panneaux d’affichage par exemple, permettent de diffuser largement une information officielle sous une forme digitale
(écrits) et/ou analogique (photos)...
29
2. QUELQUES ELEMENTS TECHNIQUES POUR REUSSIR LES INTERVENTIONS ORALES
Gérer le public
1. En tant que public, spectateur de prestations orales ou tout simplement d’un entretien, nous avons tous vécus des situations où nous
avions l’impression de ne pas être pris en compte, de ne pas exister pour celui qui parlait et c’est insupportable ! En s'adressant à un
public, quel qu'il soit, l'orateur assume une responsabilité vis-à-vis de ceux qui l'écoutent.
2. L'orateur se doit de contenter son auditoire non seulement par le contenu du message, mais par la qualité de sa prestation. La
communication orale repose sur le lien créé entre l’orateur et son public.
3. Jean Guitton a dit : "Si je parle à quelqu'un, je le regarde et nous sommes reliés ; je ne peux plus reculer, il faut que je lui envoie le
produit de ma réflexion, ou ma spontanéité, ou mes explications. L'autre n'est plus un ennemi : il devient un partenaire."
4. Votre simple présence est une valeur ajoutée au message que vous délivrez, ne vous cachez pas derrière votre texte et souvenez-
vous que votre public est venu parce qu’il avait rendez- vous avec vous !
Entraînez-vous à étirer le temps de votre intervention : 20 % en plus et vous allez gagner en impact. Pour cela :
o Il faut respirer entre les phrases, dans les phrases et faire des pauses pour reprendre votre souffle.
o Laisser le public respirer lui aussi.
o Comme en musique, le silence s'inscrit dans la partition.
o Attention, le trac provoque souvent une accélération du débit, il faut être vigilant sur ce point.
En conclusion, il est important de noter que dans un processus de communication verbale, l’importance des gestes et des
attitudes corporelles est déterminante car dans la compréhension d’un message verbal :
Le sens des mots émis compte pour 7% ;
L’intonation compte pour 30% ;
La gestuelle compte pour 55%.
30
:
Une fois que vous avez répondu positivement à tous ces points, faites le bilan et cherchez à vous améliorer
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
ADAMS, L. (2005). Communication efficace : pour des relations sans perdant. Montréal, Editions de l’Homme.
BOUGNOUX, D. (2001) : Introduction aux sciences de la communication, Paris, Editions La Découverte.
GONDRAN P. (1983) : L’information dans les entreprises et les organisations. Paris, Editions d’Organisation.
MARC, E. et PICARD D. (2000) : Relations et communications interpersonnelles, Paris, Dunod.
MENTON (de) S. (1985) : Mieux utiliser le téléphone. Paris, Editions d’Organisation.
MINTZBERG H. (1973): The Nature of Managerial Work. New York, Harper & Row.
MUCCHIELLI A. (2001) : La communication interne. Les clés d’un renouvellement. Paris, A. Colin.
PERETTI, P. (2000) : Gestion des ressources humaines. Paris, Le Seuil, coll. Points Seuil
WATZLAWICK, P., BEAVIN H., JACKSON J. et Don D. (1972) : Une logique de la communication, Paris, Editions du Seuil.
EXERCICES D’APPRENTISSAGE
Consulter différents exercices de communication orale et écrite sur le site :
http://www.euro-cordiale.lu/compro/index_fr.html
EXERCICE PRATIQUE 1
TEST DU STYLE DE COMMUNICATION
Choisissez dans chaque couple de propositions, la proposition qui correspond le mieux à votre personnalité. Faites votre choix
le plus spontanément possible. Il n'y a pas de mauvaise réponse.
1 J'aime l'action
2 Je traite les problèmes méthodiquement
3 Je pense qu'il est plus efficace de travailler en équipe que tout seul
4 J'aime beaucoup la nouveauté
31
6 J'aime travailler avec d'autres personnes
32
49 Je suis heureux d'apprendre à mieux connaître d'autres personnes
50 J'aime la vérité
65 Je suis impulsif
66 J'accepte que les gens soient différents les uns des autres
69 J'aime m'organiser
70 Je saute souvent d'une tâche à l'autre
33
40 37 38 39
41 42 43 44
48 47 46 45
50 51 49 52
53 55 56 54
57 58 59 60
63 62 64 61
65 66 67 68
70 69 71 72
74 75 76 73
79 78 80 77
TOTAL/STYLE 40
Noircir autant de cases que de points obtenus pour chaque style (en commençant par le bas)
20
15
10
1
STYLE 1 STYLE 2 STYLE 3 STYLE 4
Quatre systèmes de valeurs ont été utilisés pour construire cet auto-diagnostic des styles de communication.
Deux hypothèses sous-tendent cette analyse :
a) On trouve ces 4 systèmes de valeurs dans toutes les cultures et les sociétés et dans tout individu
b) Ces valeurs influencent nos modes de communication
LE STYLE 1 est celui des gens de l'ACTION. Les personnes qui tendent vers ce style aiment l'action, la réussite, les tâches à accomplir,
la progression, la résolution de problèmes.
LE STYLE 2 est celui des gens de MÉTHODES. Ils aiment les faits, l'organisation, la structuration, les stratégies, les tactiques.
LE STYLE 3 est celui des gens qui se rapprochent des HOMMES Ils aiment les problèmes de société, les interactions, la communication,,
le travail de groupe, la motivation, les systèmes sociaux
LE STYLE 4 est celui des gens d'IDÉES. Ils aiment les concepts, les théories, les échanges d'idées, l'innovation, la créativité, la
nouveauté.
Ils parlent de
STYLES Ils sont
Exercice 1 (mise en situation) : Poser des questions ouvertes et fermées au cours de votre journée et prendre conscience
des différences dans les réponses reçues aux questions ouvertes comparativement aux questions fermées.
Objectif d’apprentissage : Percevoir la différence dans les informations recueillies et les attitudes des questionnés.
Exercice 2 (Etude de cas) : écoute active, questionnement, reformulation, acheminement… Accueil et réception.
Objectif d’apprentissage : Etre capable d’accueillir, de capter et d’analyser le contenu de la conversation, et d’en tirer les
principaux renseignements nécessaires à l’établissement d’une bonne communication et d’une relation fiable entre vous et votre
interlocuteur ou entre deux interlocuteurs.
xxxxxxxxxx
xxxxx
Exercice 4 (Jeu de rôles) : Traiter la réclamation 2 et le mécontentement d’un client
Objectif d’apprentissage : Apprendre à traiter les réclamations et le mécontentement des divers intervenants de l’entreprise.
M. Toto est client de votre entreprise dont il revend les produits laitiers. Dans sa dernière commande (livrée à 16H00 le vendredi
après-midi), il a constaté plusieurs anomalies sur le marquage des emballages, certes sans gravité du point de vue de leur conformité et
de la santé des consommateurs, mais préjudiciables à l’image des produits qu’il expose. Il a téléphoné tout de suite (16H30) pour que ces
produits soient remplacés. Malheureusement à cette heure-là, et compte tenu de l’empressement de tout le personnel à partir en week-
end, il a été impossible de donner suite à sa réclamation et la satisfaction de cet important client a été reportée au lundi matin.
36
Lundi matin : Très remonté, M. Toto n’a pas attendu d’être servi et est venu dès la première heure rencontrer le responsable qualité
que vous êtes. C’est la première fois que vous le rencontrez physiquement.
Jeu de rôles :
Premier contact
Réclamation du client
Rétablissement des faits : que c’est-il passé ? – qui, quoi, comment, où, quand, pourquoi... ?
Quelle action à entreprendre (résoudre le problème à notre niveau, prévenir la hiérarchie, etc.)
Commentaire du jeu de rôles.
Action avec l’accord du client : informer le client de ce qui va être fait pour lui démontrer l’intérêt que notre entreprise lui porte
(ce qui « va sans dire » va encore mieux quand on le dit) !
Analyse du jeu de rôles
Exercice 5 (mise en situation) : à partir d’un certain nombre d’informations, préparer un entretien, une présentation orale…
xxxxxxxxxx
xxxx
xxxxxxxxxx
xxxx
Exercice n°3 (jeu de rôles): conduire un entretien avec un subordonné/participer à un entretien avec un supérieur
hiérarchique.
Objectif d’apprentissage : transmettre de l’information descendante/ascendante, savoir écouter, donner des instructions demander
des éclaircissements, poser des questions ouvertes-fermées, rassurer, revendiquer, répondre clairement et apprendre à conduire ou à
passer un entretien.
xxxxxxxxxx
xxxx
37
PARTIE 2 : LA COMMUNICATION ECRITE
Avec le support de l’ouvrage de Roselyne Kadyss et Aline Nishimata : Rédiger avec succès lettres, e-
mails et documents administratifs, Paris,
Gualino et Lextenso éditions – 2011, 4e édition.
38